Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
Qu’on ne vienne pas me prendre la tête ce soir, je suis pas d’humeur. J’en ai connu des semaines de merde, et celle qui vient de passer en tient une bonne couche. Pour commencer, le professeur de musicologie absent pour d’obscures raisons qui se fait remplacer par le professeur de littérature n’annonçait pas des jours sous les meilleurs auspices. Le soir au magasin on m’annonce que j’aurai droit toute la semaine aux nouveaux arrivages, ce qui veut dire heures supplémentaires non payées. Si je n’avais pas besoin de ce travail, ça fait longtemps que j’aurais mis le feu à la boutique.
Enfin, quoi qu’il en soit, c’est vendredi, mon jour de congé hebdomadaire, et je sais où je vais aller le passer. Je veux dire, après les cours. Le dernier finit à 18h ; et je ne peux pas me permettre de le sécher, si je le fais je peux dire au revoir à ma chambre dans la résidence miteuse réservée aux étudiants du NEST. Tout au fond du petit amphithéâtre, j’ai les bras croisés sur la table et la tête bien calée entre eux. Comme ça on pourrait croire que je dors, ce qui n’est pas totalement faux, mais entre deux courtes siestes, je tend l’oreille dans l’espoir que quelque chose de plus captivant que ce cours soporifique m’interloque ; manque de bol, rien du tout, seulement des banalités.
Après deux interminables heures de monologue sur une poignée d’auteurs obscurs arrive la fin de la semaine de cours. J’enfile ma veste, empoigne mon sac que je n’avais même pas pris la peine d’ouvrir et m’empresse de retourner poser mes affaires dans le cagibi qui me sert d’appartement en baissant la tête pour éviter de croiser un quelconque regard.
Il est 20h quand je ressors. J’avais enfilé entre temps un col roulé noir et une veste en cuir tout aussi noir pour contrer la fraîcheur des nuits sous le dôme à cette période. Munie de mes écouteurs et d’un ancien baladeur, je me dirige vers le New Earth. Je n’ai pas de nanocom comme tout le monde ; si ce n’est que pour écouter de la musique, ce vieux bidule fait très bien l’affaire, je ne parle à personne et personne ne me parle alors je n’ai pas besoin de messagerie.
J’arrive enfin là bas après de longues minutes dans les transports. J’enlève mes écouteurs, passe la porte et m’assois sur un tabouret à une extrémité du comptoir. Le verre est commandé, je passe ma puce Omni près du capteur pour payer et commence à rêvasser en regardant ma vodka citron dans les yeux. Ouais, j’ai une puce, dans le poignet droit, étant donné que je suis née citoyenne, et que je le suis encore, en tout cas officiellement ; à part mes parents, personne ne sait pour ma mutation, et visiblement le peu d’affection qui leur restait pour moi a dû s’évanouir quand ils ont décidé de ne rien dévoiler de cela. Je sens le regard du videur peser lourd sur moi, il m’a sûrement reconnue. Ce n’est pas la première fois que je viens, et la plupart du temps il m’aide à m’en aller.
D’une traite, le contenu de mon verre quitte le verre, et ce dernier se sent bien vide, je l’entend me supplier de faire cesser cela. Dans l’extrême bonté qui me caractérise, j’appelle la barmaid pour résoudre ce problème. Légèrement bronzée, des yeux aussi sombres que ses cheveux.. je l’ai déjà vue quelque part, mais impossible de me rappeler où. Tant pis. Je la dévisage une demie seconde pour être sûre quand elle s’approche de moi. « La même chose » lui dis-je en poussant mon verre du bout des doigts.
Putain de brouhaha incessant, c'est toujours le même bordel quand le prof tourne le dos. Machin raconte à machine qu'il a baisé la blonde du fond de la classe et gnagnagna... Je soupire. Ouai, c'est le genre de comportement qui m'exaspère. Pourquoi les gens viennent en cours pour raconter leur vie de merde ?! J'essaye de rester concentrée sur ce qu'explique l'enseignant mais je manque cruellement de sang-froid avec les cloportes qui me servent de camarades de classes. J'attrape mon livre -ou plutôt l'annuaire qui me sert de livre- sur le coin de ma table et d'un coup sec, il se retrouve dans la gueule de mon voisin de droite.
-Tu vas la fermer ta grande gueule ?! La prochaine fois je te le mets bien profond dans ton cul ce bouquin !
Amabilité zéro mais je ne suis pas là pour me faire des amis, j'en ai strictement rien à foutre de tous ces merdeux ! Le plus drôle, c'est que le gars ne me répond pas, il se contente de grogner dans sa barbe. Les autres étudiants commencent à me connaître maintenant, ils évitent de trop me chercher quand je suis dans cet état.Le prof quand à lui me regarde d'un air blasé avant de reprendre son cours. Lui aussi m'a cernée et après plusieurs remontrances dans le passé, il laisse couler désormais.
La fin des cours retentit, je range vite fais mes affaires avant de partir au pas de course jusqu'à mon appart. Bon c'est pas le luxe comme habitation mais ça me suffit largement et puis, le loyer reste tout de même raisonnable. Je dépose mes affaires, m'étire longuement, prends une douche rapide et me voilà reparti aussitôt.
Vêtue d'un slim noir et d'un pull bleu marine, bien chaud, me voilà au New Earth. Non, je ne travaille pas aujourd'hui, alors je m'assois tranquillement au comptoir, commandant une pinte au patron. Lukas Parker, sacrément culotté de sa part de laisser son bar ouvert à tous. Le gouvernement n'a pas vraiment apprécié d'ailleurs. Je souris, sirotant lentement mon verre. J'aime bien les vendredi soir, ça annonce la fin de semaine et le début du week-end, c'est le moment le plus reposant de la semaine. Lu' me fait signe de le suivre dans la réserve, je sens le coup foireux arrivé à plein nez...
19h30, me voilà derrière le comptoir, en débardeur, servant ce qu'on me demande avec le sourire. Je vais le buter ce patron à la con ! Me demander de travailler un jour de repos, c'est impardonnable !!! Il m'observe du fond de la salle et se met à rigoler. Tsss, tu me revaudras ça, enfoiré ! Il a beau être mon patron, on a une espèce de relation amicale lui et moi.
Les verres et les visages s’enchaînent à une vitesse monstre. Malgré le monde qui vient et qui part, un poivrot me tient la grappe depuis 10 bonnes minutes maintenant. Je fais genre d'écouter ce qu'il raconte mais honnêtement, je m'en bas les couilles. Une âme divine me sort de ce discours interminable en me réclament un verre. La vodka citron est servie à la demoiselle sans tarder. Elle paye son premier verre avec ces fameuses puces que possèdent les humains. Je la fixe longuement, son visage, je le connais. Hmm....
- La même chose
Déjà fini ?! Waw elle rigole pas celle-là ! Elle est d'une politesse incroyable, j'adore servir ce genre de personnes. J'attrape son verre, le rince, le rempli avec le breuvage demandé puis avec le sourire aux lèvres, je pose brutalement le verre sur le comptoir, face à elle.
-Un « s'il te plaît » n'a jamais tué personne, je ne suis pas ton clebs !
Ma voix était douce malgré l'envie de lui foutre une tarte dans la gueule, bien présente. C'est chiant de devoir rester un minimum polie avec les clients mais bon, c'est pas le moment de perdre mon job. J'aurai pu laisser passer sérieusement, mais je crois que je n'ai toujours pas digéré le fait de devoir bosser ce soir. Le sourire toujours aux lèvres, je reprends sur le même ton.
-Tu préfères payer tout de suite ou plus tard ?
Oui je la tutoie, je tutoie tous les clients d'ailleurs. Ça a toujours été comme ça dans ce bar.
Kelya Drambolt
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Dim 14 Avr - 20:07
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Je dois bien l’avouer, elle m’a surprise. Juste après avoir demandé la petite sœur de mon breuvage précédent, j’avais jeté un coup d’œil à ma montre, en comptant bien ignorer quiconque me parlerait pendant que mon verre est vide, mais vu l’agressivité avec laquelle elle l’a reposé je ne pouvais plus faire semblant de ne pas l’entendre. Je me tourne vers elle, le visage enjoué.
« Eh bah ma grande, sans déconner pète un coup, si tu continues comme ça tu vas casser le verre. »
J’en profite pour à nouveau tenter de percer le mystère de ce visage familier. Je suis sûr de l’avoir déjà vue, aucun doute possible, mais pas assez pour me rappeler qui elle est. Une cliente de la boutique ? Impossible, je n’aurais pas cette certitude. Peut-être une voisine que je croise dans mon immeuble ? Non plus, pour le coup je me souviendrai d’elle. Le cadre de mes interactions sociales est pourtant limité, je ne devrais trouver rapidement..
Je ne la regarde plus, mais je sais d’expérience qu’après une remarque comme celle que je viens de faire, les nerfs sont assez titillés pour me laisser une ou deux secondes de répit avant que l’hostilité ne devienne palpable. Je les utilise donc à bon escient en descendant aussi d’une traite le second coup de la soirée. J’ai bien hâte de voir ce sourire crispé et cette voix faussement angélique prendre le chemin de la colère qui les attend de pied ferme.
Je repose délicatement le verre en grimaçant un très court instant, et la regarde dans les yeux en arborant un grand sourire ouvertement hypocrite, quoique dissimulant tout de même la joie que j’éprouve à pousser cette jeune femme à la catharsis. « Je vais payer maintenant, et pour le suivant. La même chose.. » Je ne l’avais pas lâchée du regard, et mon intonation laissait clairement sous-entendre que ma phrase attendait une suite, sûrement un formule de politesse mais qui malheureusement n’arrivera jamais.
Pendant ce temps, les effets de l’alcool commencent à s’installer, prêts à s’accentuer à chaque nouvelle gorgée. Pou l’instant ils sont ne se manifestent qu’à peine, mais malheureusement pour moi, et c’est ça à chaque fois, l’excès d’éthanol cause des symptômes regrettables, et notamment le réveil incontrôlé et incontrôlable de ma mutation. De très légers acouphènes naissent, mais la barmaid mystère m’aide à ne pas y prêter attention. A ce stade, aucun changement au niveau de mes yeux n’est à déplorer, et c’est une chance. L’avantage avec ma mutation, c’est qu’elle me fait rapidement sentir quand elle s’emballe et quand il faut que je remballe.
- Eh bah ma grande, sans déconner pète un coup, si tu continues comme ça tu vas casser le verre.
What ? Elle est sérieuse ? Elle a été élevé par des chameaux ou quoi?! Putain mais les jeunes de nos jours, c'est plus ce que c'était ! Bon, Kelya, t'es pas le meilleur exemple en terme de politesse qu'on puisse connaître... Je ne la quitte pas du regard, mon poing se serre, il réclame le contact avec sa belle gueule. Elle descend son verre aussi vite que précédemment avant de l'ouvrir encore une fois.
-Je vais payer maintenant, et pour le suivant. La même chose..
Je vais lui encastrer la tête dans le comptoir. Elle me cherche, son sourire et sa voix le prouvent. Putain mais c'est quoi son fucking problème ?! Elle cherche à crever ?! Son air condescendant me donne des envies de meurtre ! Mon poing se resserre un peu plus. Calme toi Kelya, calme toi. Je travaille, « le client est roi » c'est ce que mon patron me dit toujours mais là, faut que je me défoule. Mon poing s'écrase brutalement sur le comptoir alors que je rapproche dangereusement mon visage du sien. Mon front collé au sien, je lui sors un sourire provocateur aux lèvres.
-Ne joue pas trop avec le feu ma belle, tu vas finir par te brûler.
Je recule lentement, attrapant son verre au passage que je jette dans le lavabo en évitant de le casser tout de même. Pour qui elle se prend cette fille ?! Raaah, je ne dois pas rentrer dans son jeu, je dois rester calme, professionnelle. Je sers les quelques clients qui attendant patiemment leur verre avant de remplir celui de la charmante blondinette.
-Voilà ton autre verre miss casse-couilles !
Je lui fais mon plus beau sourire avant de lui tendre le terminal de paiement.
Kelya Drambolt
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Dim 14 Avr - 22:17
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Mais voilà, j’ai enfin trouvé, c’est elle ! On la reconnaît tout de suite mieux avec son air de molosse enragé ! On a un ou deux cours en commun au NEST, ça doit être elle l’espèce de brute qui maltraite ses camarades pour des malheureux chuchotements. Une chose est claire : elle à l’air à la hauteur de sa réputation.
Je la vois enrager, et moi, je jubile. La voir se retenir de la sorte, c’est un peu le petit cadeau que je m’offre pour compenser la tournure qu’à pris ma semaine. Mon sourire grandit au fur et à mesure que son poing se serre et que se visage s’approche du mien. Nos front se touchent alors qu’elle me lance quelques mots menaçants. « Ne joue pas trop avec le feu ma belle, tu vas finir par te brûler. » Mouais, j’ai entendu plus convainquant, mais 10/10 pour l’intention, aucun doute que si elle ne travaillait pas j’en aurais déjà pris une. Mais la règle numéro un, c’est de ne jamais donner le premier coup ; on ne dirait pas, mais ça demande énormément de patience ! Son sourire me défie d’aller plus loin, et le mien lui répond que j’en ai très clairement l’intention. Juste au moment où elle décolle son front du mien, je fais mine de l’embrasser en rigolant et recule à mon tour sur mon tabouret.
Bon, je l’ai cherchée un peu c’est vrai, mais le prochain verre va mettre un peu plus de temps à arriver. J’en profite pour bailler, m’étirer et scruter les environs. Quelques personnes ont remarqué la tension électrique qui s’est créée il y a quelques instants de ça, mais visiblement aucun d’entre eux ne semble assez préoccupé pour venir jouer les héros. Tant mieux, cette affaire, c’est du un contre un. En y réfléchissant bien, si elle est au NEST, soit c’est une turne, soit elle a des choses à se reprocher, dans tous les cas, c’est un atout de plus dans ma manche qu’il faudra que j’abatte avant de me prendre le premier coup, la cerise sur le gâteau.
Après quelques instants, elle revient avec un verre rempli et le boîtier qui signera mon découvert. Miss casse-couilles ? Original, on me l’avait jamais faite celle-là. Je colle mon poignet au terminal de paiement, jusqu’à entendre le petit bip signifiant qu’on m’a bien délesté de mon argent et lui tend en lui rendant son sourire. Une vrai bataille de nerfs comme je les aime. Je plisse les yeux en la fixant et m’empare du verre fraîchement arrivé. Je lève mon verre, et abat mes atouts.
« A la tienne la mutante ! » je lui murmure.
Je décolle mon fessier du tabouret pour pouvoir lui souffler quelques autres mots au creux de l’oreille.
« Essaie de pas frapper au visage, ça se voit trop. Les côtes c’est mieux, conseil d’amie. »
Elle paye sans broncher, me renvoyant le sourire. Tsss, encore de la provoc', si c'est un poing dans la gueule qu'elle veut, elle l'aura très bientôt. Combien de temps mes nerfs vont encore tenir ? Bonne question.
- A la tienne la mutante !
Ses mots étaient à peine audibles mais je les ai bien entendus. Mutante ? Un sourire amusé orne mon visage. Est-elle consciente qu'elle joue à un jeu dangereux avec la mauvaise personne ? Son souffle effleure mon oreille. Que va-t-elle encore balancer ?
- Essaie de pas frapper au visage, ça se voit trop. Les côtes c’est mieux, conseil d’amie.
Amie ? Je me mets à rire. Aie aie, elle cherche vraiment la merde. Si elle n'a pas encore le prix Nobel de casse-burnes, qu'on lui décerne sans plus tarder ! Franchement, entre elle ou Skye, je ne sais pas qui est la plus pète couilles. Je dépose gentiment le terminal sur la surface en bois avant de relever doucement la tête de la blondinette, mon index sous son menton. Mon regard plonge dans le sien alors qu'un sourire carnassier s'empare de mes lèvres.
-Bon écoute, je fais pas dans le SM mais je peux faire un effort pour toi ma jolie. Ta voix est plutôt mélodieuse, ça doit rendre bien au lit.
Un raclement de gorge retenti derrière moi. Je sais ce que ça veut dire, c'est un avertissement façon Lukas Parker. Je m'écarte de la jeune femme, reprenant le terminal pour le mettre à sa place. Malgré le regard du patron sur ma personne, je n'arrive pas à effacer ce sourire de mes lèvres. Oh putain, je dois me calmer tout de suite, je commence à me prendre au jeu et c'est vraiment pas bon signe ! Je dois penser au travail, c'est tout.
Kelya Drambolt
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Dim 14 Avr - 23:27
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Elle rigole alors que son regard se noie dans le mien. Je vois très bien qu’elle ne me supporte pas, mais je sens aussi se créer cette douce alchimie destructrice qui pousse les gens à persévérer dans le conflit en sachant très bien que les conséquences ne seront pas radieuses. Ça devient de plus en plus physique ; et comme deux charges opposées s’attirent nous nous rapprochons l’une de l’autre, séparés seulement par le comptoir en bois qui nous empêche de rentrer en collision.
Elle me relève la tête d’un doigt tandis que je la défie du regard. Son sourire est cette fois-ci beaucoup plus sincère que les précédents : elle veut ma peau, de n’importe quelle manière que ce soit. Bien évidement, je lui rend la politesse par un rictus plein d’assurance et d’impatience. « Bon écoute, je fais pas dans le SM mais je peux faire un effort pour toi ma jolie. Ta voix est plutôt mélodieuse, ça doit rendre bien au lit. » A ses mots, mon sourire grandit et mon regard s’illumine. Elle est dans mes filets, je répète, the fish is in the net.
Cependant, j’entends venir de derrière un raclement de gorge venant tout gâcher à un moment aussi crucial. Je détourne mon regard du sien pour chercher l’origine de cette interruption pour le moins inopportune, visiblement accompagnée de mon divertissement de la soirée. Elle s’écarte, prête à reprendre son travail. Ça aurait été trop beau, mais ce n’est pas fini. Juste avant qu’elle le me tourne le dos, je lui attrape le bras aussi discrètement qu’il me l’était permis et la retiens quelques instants supplémentaires.
« Il ne tient qu’à toi de l’entendre ma belle, mais attention, il suffit pas de laisser des marques pour me faire miauler. Et je sais aussi griffer. » Je la lâche en terminant ma phrase, non sans laisser l’ongle de mon index caresser sa peau.
Elle s’en va un sourire carnassier aux lèvres, et moi je m’enfile mon troisième verre de la soirée en attendant qu’elle revienne passer à l’acte.
« Il ne tient qu’à toi de l’entendre ma belle, mais attention, il suffit pas de laisser des marques pour me faire miauler. Et je sais aussi griffer. », ces mots tournent en boucle dans ma tête. Mais qu'est-ce que je suis encore en train de faire ?! Combien de temps Lukas va encore supporter mes conneries ? Je lui avais promis de me tenir à carreaux depuis la dernière baston qui a éclaté ici à cause d'un plan cul... Je vais finir par perdre mon job et le pire, c'est ce putain de sourire qui ne veut pas disparaître de mes lèvres. Je me fatigue.
Quand t'es barmaid, les gens aiment bien se confier à toi, te raconter leur vie, parler de leur problème. C'est le cas de ce p'tit vieux qui radote la même histoire depuis bientôt un mois. Il n'est pas méchant alors je fais genre de l'écouter en balançant des intonations au pif pour rendre la mascarade réelle. Mon attention est restée sur la blondinette au verre vide. Je la regarde du coin de l’œil. Elle a l'air si mignonne quand on l'a voit comme ça, ses yeux bleus et sa chevelure dorée lui donne l'air d'une princesse tout droit sortie d'un conte de fée...comme quoi, il ne faut pas juger un livre à sa couverture ! Cette nana c'est tout sauf un ange ! Mais je dois bien avouer qu'elle reste agréable à regarder et... NON ! Je ne dois pas laisser cet esprit pervers prendre le dessus ! Une gifle mentale me ramène sur Terre. Allez, pense au travail bordel Kelya ! Trop tard, mon sourire trahit complètement mes pensées, le professionnalisme dont je peux faire preuve a été comme enterré. Je jette un œil en direction du patron, il est assis avec des clients réguliers, je vais avoir la paix pendant quelques longues minutes, tant mieux.
Profitant de ne plus être épiée par le directeur, j'attrape un shooter que je remplie de gin et hop cul sec. Ouai, j'ai besoin d'un truc fort pour me remettre les idées en place. Bon, c'est reparti pour un tour ! Je retourne en direction de la casse-couilles, attrapant une bière au passage et snobant totalement le p'tit papy. Pas cool de ma part, mais son histoire je la connais déjà alors aucun regret. Sortant mon briquet de mon soutif, je décapsule ma bière avant de poser les coudes sur le comptoir, face à la demoiselle. Je reste silencieuse un moment, toujours sourire aux lèvres, je la regarde longuement. C'est une élève de la NEST. Mais oui c'est pour ça qu'elle m'a balancée le « mutante » dans la gueule tout à l'heure !
-Dis moi chaton, pourquoi tu étudies au NEST ? Tu ne crains pas les « mutants » ?
Vu son caractère, ça m'étonnerait qu'elle craigne grand monde... Elle doit être habituée à se foutre dans de sacrés merdiers avec une grande gueule pareille. Une humaine qui cherche la merde à des turnes, elle pourrait très vite se retrouver à l'hosto dans un état pas très joli. Certains élèves de la NEST n'hésite pas à utiliser leur gène n'importe comment, ça peut déraper très facilement avec ce genre d'énergumènes. Le monde est parti en couilles depuis bien longtemps.
-Oublie ma question, je crois que la réponse n'a pas vraiment d'intérêt pour moi. Par contre...
Mon sourire s'agrandit.
-Ce que tu portes en dessous de tes vêtements, ça m'intéresse beaucoup plus !
Et voilà, ça devait arriver tôt ou tard. Mon esprit pervers aura raison de moi. -Dentelles, soutif rembourré, string ? Ou peut être rien ?
Je sirote tranquillement ma bière, observant ses réactions.
Kelya Drambolt
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Lun 15 Avr - 10:22
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
La voilà donc qui s’en va vaquer à d’autres occupations à nouveau tandis que je tente de déchiffrer l’heure sur ma montre. Il commençait à faire assez sombre par ici. Cette soirée s’engage sur un chemin tout à fait glissant et sur lequel je ne suis pas vraiment à l’aise j’ai l’impression, mais amen, j’adore jouer les équilibristes. Plus le temps défile ce soir, plus la nature de la tension entre nous devient floue, ce qui n’est pas pour me déplaire je l’admet, mais ce n’est tout de même pas l’heure de céder.
Elle est à l’autre bout du bar, ce qui me permet d’avoir un plan un peu plus large sur sa personne. Je mettrais ça volontiers sur le compte de l’alcool, mais le fait est que le tableau n’est pas désagréable à regarder. Je la vois me jeter de vifs coups d’œils coupables, et ça m’amuse beaucoup ; j’arbore en réponse un sourire férocement aguicheur pendant que je l’observe beaucoup plus librement à l’affût de petits détails. J’examine autant que possible les tatouages ornant sa peau hâlée, les courbes que laissent deviner ses vêtements et ses longs cheveux d’ébène glissant le long de son dos et se mariant il faut le dire plutôt bien avec la couleur de ses yeux, enfin quand ils ne sont pas altérés par une quelconque mutation j’imagine. En tous cas j’avais visé juste. Mais bref, tout cela pour dire qu’elle a de quoi faire des envieuses, la mutante. Je n’ai jamais réellement su de quel bord je suis, et ce soir je suis assez satisfaite de ne pas me poser plus la question.
Le moment arrive où elle se décide à revenir à la charge. Autre coup d’œil à ma montre ; elle a quand même pris son temps pour revenir. Mais la revoilà tout de même, l’air furieusement déterminée et accompagnée d’un petit coup dans le nez et d’une sympathique quoi qu’un peu soft bouteille de bière. Elle pose ses coudes sur le comptoir tandis que je me redresse sur mon siège. Je plonge mon regard dans le sien avec l’intention de le soutenir jusqu’au bout, ce qui est visiblement réciproque.
On passe quelques instants à se fixer en chiennes de faïence, jusqu’à ce qu’elle brise le silence. Quelques questions, certaines plus pertinentes que d’autres, mais qui pour sûr m’en apprennent beaucoup sur la situation. Elle sait que j’étudie aussi au NEST, mais elle me croit humaine à 100 %, ce qui déclenche chez moi un bref éclat de rire. Cependant, ça n’a pas l’air de l’affoler plus que ça puisque peu de temps après arrive sa seconde question.
« Ce que tu portes en dessous de tes vêtements, ça m'intéresse beaucoup plus ! Dentelles, soutif rembourré, string ? Ou peut être rien ? »
Ok, j’avoue, je l’ai pas vue venir celle-là, en témoignent mes yeux grands ouverts et le sourire incontrôlable qui s’est rapidement dessiné sur mes lèvres. Un partout poupée, balle au centre. Je vois qu’elle est satisfaite et fière à la manière dont elle se délecte de sa bière, mais attention je suis à nouveau en selle. Je réajuste le col de mon pull. Il me met à mon avantage, c’est indéniable, mais tout en conservant beaucoup de mystère quant à ce qu’il recouvre ; maintenant qu’elle a joué cartes sur tables c’est à moi de dévoiler mon jeu.
Après mon court instant de stupeur, je pose à mon tour les coudes sur les planches du comptoir pour soutenir ma tête du poing en me cambrant, à quelques centimètres de la sienne. Je lui souffle quelques mots qui je l’espère lui feront comprendre que ce ne seront pas les derniers.
« Qu’est-ce que c’est que cet interrogatoire trésor ? Si tu veux une réponse il va falloir me passer les menottes, ou sinon ce sera pas gratuit. »
Petit clin d’œil avant de me redresser lentement. En y prêtant fort attention, il devait être possible de distinguer un bref moment que le blanc de mon œil s’était assombri à cause de ma mutation qui fait des siennes sous l’effet grandissant de l’alcool, mais ça aurait tout aussi bien pu être une ombre avec l’obscurité ambiante. Je m’étire longuement sous ses yeux en faisant craquer quelques vertèbres et dévoilant plus en détail les courbes inaccessibles qui se cachent sous ce col roulé noir. Est-ce un téton qui pointe ou simplement un faux pli ? Ce doit être insoutenable de ne pas savoir.. Il est aisé de deviner la curiosité qui la consume de l’intérieur, après tout comment pourrais-je me regarder en face si je me dévoilais aussi facilement, alors je m’amuse un peu avec elle. Si elle regarde mon visage, elle pourra y voir un expression insolente, voire aguicheuse, mais ne nous emportons pas trop, c’est à celle qui gardera la tête froide après tout.
Aurais-je perturbé la demoiselle avec ma question ? En tout cas, elle ne s'y attendait pas vu l'expression qu'elle arbore. Je laisse échapper un léger rire, ne la lâchant pas une seconde du regard. Alors comme ça on fait genre d'être parfaitement à l'aise alors qu'au final, pas tant que ça ? Elle finit par se ressaisir adoptant une posture proche de la mienne. - Qu’est-ce que c’est que cet interrogatoire trésor ? Si tu veux une réponse il va falloir me passer les menottes, ou sinon ce sera pas gratuit.
Ça y est, le chaton ressort ses griffes et ce n'est pas pour me déplaire. Je trouve la situation de plus en plus amusante et intrigante. Qu'est-ce qui cachait légèrement le bleu de tes yeux à l'instant ? L'ombre qui commence à se faire de plus en plus forte dans le bar ou bien, le signe d'une mutation ? Mes yeux scrutent la moindre parcelle de son corps qu'elle étire longuement. Elle me provoque encore une fois, d'une autre manière, certes, mais le jeu est toujours d'actualité. Je me mords la lèvre inférieure avant laisser s'échapper à voix basse.
-Qui es-tu réellement Blondie...
Je ne sais pas si elle a perçu ces mots mais me voilà de nouveau en pleine réhydratation, ne quittant pas une seule seconde ses saphirs. Elle veut encore jouer ? Pas de soucis, poussons le jeu un peu plus loin. Rapprochant lentement mon visage du sien, j'effleure à peine ses lèvres avant de venir lui chuchoter d'une voix suave.
-Ne me tente pas trop chaton, il pourrait t'arriver des bricoles. Mais c'est peut être ce que tu cherches au fond … ?
Je lui mordille gentiment l'oreille avant de reprendre ma position précédente, finissant ma bière d'une traite. J'entends un client me réclamer de le servir, je lève ma main dans sa direction pour lui dire que je suis occupée, que j'arriverai après. Qu'on vienne pas me faire chier en pleine partie.
Kelya Drambolt
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Lun 15 Avr - 15:06
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Foutue mutation, je vais me faire prendre ! Bon, grâce à elle je peux tout de même entendre chacun des mots qu’elle se murmure à elle-même et même les battements frénétiques de son cœur, mais à quel prix ? Elle ne me quitte pas des yeux et les miens s’assombrissent et s’éclaircissent de manière chaotique sans que je ne puisse rien y faire. Certes, ça me procure un certain frisson d’excitation et une jolie dose d’adrénaline, mais je préférerais obtenir cela d’une autre manière.
Elle se rapproche de moi et nos lèvres s’effleurent. Je ferme les yeux tandis qu’elle colle sa joue à la mienne pour me déposer quelques mots au creux de l’oreille, que j’ai sûrement entendu plus fort que ce qu’elle voulait, mais peu importe.
« Ne me tente pas trop chaton, il pourrait t'arriver des bricoles. Mais c'est peut être ce que tu cherches au fond … ? »
Oups, percée à jour, c’était si évident que ça ? Bien sûr que ça l’était, tout ça n’est qu’une grande mascarade pour savoir laquelle de nous deux est en position de force, mais Dieu que c’est grisant. Elle ponctue sa phrase en me mordillant l’oreille ; je frissonne. Je lui accorde ce point, elle me tenait. Malheureusement pour elle, je me remet assez vite, et moi au moins je ne suis pas contrainte par les obligations de mon travail.
Je me rapproche à mon tour d’elle et me place suffisamment proche pour pouvoir lui susurrer à mon tour quelques mots bien choisis.
« Blondie va s’aérer un peu, j’espère que tu arriveras à temps avec tes bricoles. Au fait, je crois qu’on t’appelle, trésor. Et oublie pas de sourire ! »
A ces mots je l’embrasse sur une joue en reculant, et lui griffe délicatement l’autre de l’index. Avant même qu’elle aie le temps de répondre quoi que ce soit, je cramponne ma veste un cuir et commence à me fondre dans la foule du bar en direction de la sortie en admirant la trace de rouge à lèvre et de griffure que je viens de lui laisser. Je me tourne en lâchant un ,peut-être, ultime clin d’œil à son intention.
Bien sûr je ne vais pas m’en aller comme ça, ça serait beaucoup trop frustrant pour moi aussi. Je m’assied simplement dehors, adossée à un mur du bar avec ma paire d’écouteurs enfoncée dans les oreilles, une vieille mixtape « future funk » datant d’il y a 80 ans à mi-volume. Un dernier coup d’œil à ma montre et je passe dans les limbes du disco en attendant qu’on vienne me déloger, de préférence avec les bricoles que je cherche.
- Blondie va s’aérer un peu, j’espère que tu arriveras à temps avec tes bricoles. Au fait, je crois qu’on t’appelle, trésor. Et oublie pas de sourire !
Un contact chaud sur ma joue, une légère griffure sur cette dernière et la voilà déjà disparut dans la foule. Je rougis légèrement, me caressant la joue sous le regard du client qui attend son verre depuis de bonnes minutes déjà. Tss, elle me chauffe et se casse en m'invitant à la rejoindre, la garce ! J'esquisse un rire, ma langue retraçant le contour de mes lèvres. Ce n'est pas encore l'heure de débaucher, je le sais très bien mais cette envie qui naît en moi n'a aucun désir de rester planter là. Servant le verre désiré par le client, je lui dis d'une voix sensuelle. -Dis moi mon cœur, tu connais bien le patron n'est-ce pas ? Tu irais bien lui dire que son employée à une urgence personnelle à régler et qu'elle viendra bosser plus tôt demain pour rattraper les quelques heures de ce soir ?
Il ne prend pas longtemps pour acquiescer et se diriger vers Lukas. Bon ça c'est fait, il m'en voudra pas et puis, je n'étais pas censée bosser ce soir alors, il ne me fera probablement pas trop chier. Je passe au vestiaire pour récupérer le peu d'affaires qui m'appartiennent. Enfilant mon pull, je passe au dessus du comptoir, piquant une énième bière au passage, mes pas se dirigent tout droit vers la sortie, évitant de croiser ceux du patron.
Ça fait du bien de sortir, l'air a l'extérieur n'est plus gorgé d’éthanol, c'est plus respirable et beaucoup moins bruyant. Je regarde un moment le ciel légèrement obstrué par le dôme. Existera-t-il toujours ? Ou finira-t-il par éclater, comme le monde ? Seul le temps nous le dira. Je détourne mon regard de ce ciel superficiel, reportant mon attention sur celle adossée à la façade. Une clope entre les lèvres, je ne tarde à l'allumer, remplissant mes poumons de cette fumée cancérigène qui finira par avoir raison de moi. Il faut bien mourir de quelque chose. Je retire un des écouteurs de la blondinette, lui balançant amusée.
-Tu attends quelqu'un ? Ou quelque chose peut-être ?
Je recrache lentement la fumée en hauteur, laissant couler par la suite mon breuvage pétillant le long de ma trachée. Je fixe longuement son regard, toujours ce sourire à mes lèvres. -Tu as réussi à passer au travers des filets de la société, bien joué jolie « turne ».
J'émets un rire moqueur suite à ces mots. Ouai, elle a fait fort, avoir une puce omni alors qu'elle possède un gène, je pensais cela impossible. Comme quoi, tout est possible sous ce putain de dôme. Cependant, je me demande en quoi consiste son gène puisque, elle l'a activé au bar tout à l'heure, je n'ai rien ressenti du tout. Une amélioration qui ne l'affecte que elle ? C'est sûrement ça. Ou alors elle ne maîtrise pas sa mutation ? Non impossible, elle n'aurait pas du puce omni si c'était le cas. Je finis mon analyse en déposant doucement ma main sur un de ses seins.
-Hmm...pas mal...
Essayant d'articuler ce semblant de phrase sans faire tomber la clope de ma bouche. Ouai, je suis sans gène certaines fois, même très souvent.
Kelya Drambolt
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Lun 15 Avr - 17:49
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Pour être honnête, je ne sais pas combien de temps elle a mis pour sortir, mais une chose que je sais, c’est qu’elle a une manière bien particulière de signifier sa présence.
En l’attendant, j’avais fermé les yeux et monté d’un ou deux cran le volume de la musique. J’entendais toujours un peu ce qui se passait en dehors de ma petite bulle pleine de trompettes, de synthés et de kit de drums bon marché, mais l’information ne montait tout simplement pas au cerveau. Et tout d’un coup, l’harmonie est rompue. Je sursaute et me crispe instantanément par réflexe, et si je le l’avais pas reconnue assez tôt, elle aurait très certainement mangé une mandale.
« Tu attends quelqu'un ? Ou quelque chose peut-être ? » Je souris en la regardant du coin de l’œil et en soupirant pour relâcher le stress auquel elle venait de me soumettre. « Tu as réussi à passer au travers des filets de la société, bien joué jolie « turne ». » J’arque un sourcil pour tenter de la faire douter. C’est peut-être du bluff, et dans ce cas autant sauver les apparences. Quelques instants après, et encore une fois totalement par surprise, elle se met à me peloter. Il n’en fallu pas plus pour que j’arque le deuxième sourcil et pose une main sur la sienne, déjà sur mon sein. Je lui attrape délicatement le poignet et écarte ses doigts de fée de ma poitrine.
« Shh, tu vas bien vite en besogne belle brune. Et je ne sais pas qui tu traites de turnes, mais tu ferais mieux de garder ce vocabulaire pour les gens que tu n’as pas envie d’étrangler. »
Toujours sa main dans la mienne, et toujours adossée au mur, je la tire fermement vers moi. Elle me surplombe de quelques bons centimètres. Je lève les yeux pour pouvoir l’atteindre du regard dans l’attente de sa réaction. Je vois bien son sourire, le même depuis tout à l’heure, et je le lui rend bien. Ah ça, elle a l’air de l’aimer ce sourire insolent dont j’ai le secret. Chez une très grande majorité du monde, il donne envie de me rouer de coups, chez elle aussi je sens, mais je suis bien trop curieuse de voir comment elle me faire mal pour la lâcher maintenant.
Je pose ma main libre sur son épaule. Du bout des doigts, je joue avec une mèche de ses cheveux sombres.
« Suite de l’interrogatoire mademoiselle ? » Je murmure en mordant ostensiblement le coin de ma lèvre inférieure. La tension précédemment acquise se converti peu à peu en courant qui parcours mon échine et me fait frissonner. Ou bien c’est le froid. Dans tous les cas, je suis bien heureuse d’être habillée comme ça ce soir.
Pendant ce temps là, on pouvait toujours entendre le son de ma musique sortir de l’écouteur qu’elle m’avait enlevé. La pulsation était rapide et l’harmonie envoûtante ; inconsciemment les battements de mon cœur s’étaient synchronisés à ceux de la musique. Je voyais dans ses yeux noirs se refléter les néons de la rue et en appréciait le portrait que tout cela me donnait à voir.
Je souffle pour tenter d’éteindre sa cigarette, il manquerait plus qu’elle aie mauvaise haleine quand elle tentera de m’embrasser.
Elle est surprise, par le « turne » et par le mouvement qui suivit ces mots. Rien d'étonnant, toute personne censée le serait. Elle ne tarde pas à écarter ma main qui était parfaitement bien installée. Quel dommage.
- Shh, tu vas bien vite en besogne belle brune. Et je ne sais pas qui tu traites de turnes, mais tu ferais mieux de garder ce vocabulaire pour les gens que tu n’as pas envie d’étrangler.
Je prends cette phrase pour un aveu. Nier quelque chose m'a toujours paru louche et franchement, je crois ce que je vois et j'ai clairement aperçu les changements de couleur répétés de sa sclérotique. Ton jeu d'actrice ne prend pas sur moi. Et...que...hein ? Me voilà collé à elle, contrainte de rester dans cette position de fait de la pression qu'elle exerce sur mon poignet. Ok, là c'est à elle de me surprendre, chaton sort ses crocs. Mes joues reprennent cette teinte que je hais tant, j'essaye de calmer mon rythme cardiaque qui s'emballe. C'est moi qui fait d'habitude, l'inverse à tendance à me mettre mal à l'aise. J'aurai dû boire un truc plus fort.
- Suite de l’interrogatoire mademoiselle ?
Elle s'amuse avec une de mes mèches puis se mort la lèvre, geste que j'imite inconsciemment. Okay, je dois me reprendre, tout de suite et maintenant ! Je ne dois pas lui laisser le temps de voir cet aspect de moi. Je sens mes joues se refroidir peu à peu, mes pulsations cardiaque revenir au rythme d'un léger footing. Elle veut garder ma main ? Qu'il en soit ainsi. Je dépose ma bière sur le bord de la fenêtre près de nous, tire une dernière fois sur ma clope avant de la jeter au sol. Rapidement, ma jambe droite vient se caler entre les siennes, prenant soin d'exercer une légère pression sur son intimité. Ma main libre vient se loger sur sa nuque, que je caresse doucement du bout des doigts.
-Turne ou pas, c'est du pareil au même pour moi. Il y a des pourris à étrangler dans les deux camps.
Ma main remonte sur sa joue, mon visage se rapprochant de son oreille, je lui murmure, sourire aux lèvres.
-Tu l'as déjà fait avec une femme ? Ou peut-être es-tu encore vierge ?
Je recule de quelques centimètre, laissant ma main dans la sienne, je lui dépose un doux baiser sur le front. Noyant à nouveau mes yeux dans les siens, je termine, amusée.
-Pas d'inquiétude, tout s'apprend.
Vraiment, cette soirée avait mal commencé. On me demande de bosser un jour de repose, une casse-couilles a failli me faire péter les plombs au boulot et désormais, cette même personne est juste là, tenant ma main. Je me suis encore foutue dans une histoire qui n'a ni queue ni tête... Seulement, j'arrête pas de sourire, je ne peux trouver cette situation que des plus amusante. Une prédatrice et une proie. Qui va finir en repas à l'autre ? Je ne peux même pas l'affirmer, cette jeune femme est pleine de surprise. Peut-être que finalement c'est un combat entre deux lionnes ? Hypothèse intéressante.[/color]
Kelya Drambolt
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Lun 15 Avr - 21:37
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Elle dépose sa bière et jette sa cigarette, j’ai enfin toute son attention. Fini de rigoler, maintenant il n’y a plus qu’une issue possible. C’est comme les échecs, on va avancer nos pions chacune notre tour, et on verra bien qui mettra l’autre mat. J’ai pris l’initiative de la première ouverture, la sienne ne se fait pas attendre. Oh oui, en effet, la voilà qui place un pièce sur une case que je n’ai pas l’habitude de donner si facilement. Je frissonne et gémis faiblement dans un réflexe que je n’ai jamais eu l’occasion d’apprendre à contrôler tandis qu’elle poursuit son action et place sa main sur ma nuque. Me voilà tendrement piégée dans un étreinte dont je ne saurais me défaire.
Elle me parle de front, et l’instant d’après elle dépose ses mots au creux de mon oreille. Oh, et puis à quoi bon le cacher, ça me fait plus mal à la tête de tenter de le réfréner que de laisser ma mutation sortir. Quand elle replonge ses yeux dans les miens après avoir embrassé mon front, ils ne sont plus de la même couleur.
Dans un autre registre, elle n’avait pas laissé entendre des mots dénués de sens, bien au contraire. Elle a l’expérience de son côté, et pas mal de fougue je présume, mais toute ma vie repose sur des coups de bluff, alors en voici un parfaite illustration.
« Tu profiterais d’une jeune femme éméchée pour obtenir des faveurs?Et puis qui te dit que ce n’est pas moi qui ai des choses à t’apprendre trésor ? »
La vérité, c’est que je n’ai jamais en 20 ans de vie eu de relation amoureuse d’aucune sorte. En partant de là, c’est un très gros coup de bluff, mais plus c’est gros, mieux ça passe d’après mon expérience. Au final, l’objectif n’est pas de lui mentir, ça serait bête, mais plutôt de reprendre le dessus dans l’échange.
« En revanche, je ne fais pas cours à des inconnues. »
Tout ça sans connaître son nom. Non pas que j’ai besoin de le savoir, mais là encore je dois la pousser à se livrer avant moi.
Et puis, c’est à nouveau à mon tour de jouer. Je lâche sa main, et très délicatement je me pend à son cou. Je décolle les fesses du mur et me cambre pour que mon corps tout entier épouse les formes du sien, et surtout serrer mes hanches contre les siennes. Sur la pointe des pieds, je lui adresse un sourire presque conquis mais toujours plein d’assurance. Mes yeux, eux, bien que différents, l’invitaient à jouer son prochain coup au plus vite.
Au final, et sûrement sans le vouloir, je savais que c’était elle qui allait remporter cette joute sensuelle. Elle me domine par la taille et l’expérience, et pour une des premières fois dans ma vie j’ai envie de concéder cette bataille, dans un objectif purement stratégique.
Elle baisse enfin sa garde, me dévoilant ses yeux, l'identité qu'elle essaye de cacher depuis le début de notre rencontre. Me fait-elle confiance ? Ou en a-t-elle marre de devoir refouler qui elle est vraiment ? - Tu profiterais d’une jeune femme éméchée pour obtenir des faveurs?Et puis qui te dit que ce n’est pas moi qui ai des choses à t’apprendre trésor ?
-Tu dois commencer à me cerner maintenant, mes limites sont extrêmement réduites.
Ouai, mes mots sont sortis naturellement. Du tac au tac, rien de mieux pour montrer que je suis entièrement à l'aise face à cette situation dans laquelle nous sommes. - En revanche, je ne fais pas cours à des inconnues.
Du bluff ? Je n'en sais rien à vrai dire. Lorsque mes gestes vont un peu trop loin, elle recule depuis le début, ou semble surprise. Pourquoi me sortir des phrases pareilles si elle se sent mal à l'aise ? Ou ne serait-ce encore une fois qu'un jeu ? De plus en plus intéressante cette nana. Le contact sur ma main disparaît, elle prépare son prochain coup. Impressionne moi ma jolie, je n'attends que ça. Comme si nos corps n'étaient pas déjà assez proches, la blondinette fait s'effondrer le moindre espace personnel entre nous. Ses mains derrière mon cou, ses hanches collées au miennes, je sens l’excitation montée d'un cran. Est-elle vierge ? Ses gestes veulent prouver le contraire. Une seule chose est sûre, elle est joueuse.
-Je me répète sûrement mais jouer avec le feu, n'a jamais donné rien de sain...
Un sourire prédateur aux lèvres, j'attrape ses cuisses d'un geste rapide, de manière à placer mon corps entre ces dernières. Plaquant son dos contre la façade derrière elle, mes dents attrape le tissu recouvrant son cou, le descend lentement mais sûrement. La peau une fois apparente, j'embrasse sensuellement son cou à plusieurs reprises, le mordillant par moment, quand l'envie m'en prend. Une petite marque rouge est maintenant visible sur sa douce peau, comme les animaux marqués au fer rouge autrefois. Tu es ma proie jolie petite blonde. Mon regard vient de nouveau rencontrer le sien. Ses yeux ont bel et bien changés mais ils m'attirent tout autant.
-Kelya Drambolt, enchantée.
Ma langue retrace machinalement le contour de mes lèvres. Que vas-tu faire dans une telle position mon chaton ?
Kelya Drambolt
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Lun 15 Avr - 23:27
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
La retraite stratégique est un franc succès. Mon coup de bluff aussi. Maintenant c’est moi qui ai l’ascendant sur la conversation. Une conversation ma foi assez étrange, mais très agréable, surtout avec tout ce qui.. Mh, l’accompagne.
Même si c’est moi qui mène la conversation, c’est elle qui mène la danse. Enfin, j’ai plutôt consenti à la laisser mener la danse, et je peux dire sans trop me mouiller qu’elle sait ce qu’elle fait.
« Je me répète sûrement mais jouer avec le feu, n'a jamais donné rien de sain... »
J’entends son cœur accélérer, et à peine ai-je le temps de prendre mon souffle pour prévenir son prochain coup qu’elle agrippe mes cuisses comme si elles étaient siennes et me plaque contre le mur. Je frémit. Inéluctablement, mon cœur à moi aussi accélère, et ma respiration devient saccadée. La barmaid plonge sa tête dans mon cou, et bientôt de nouveaux frissons m’envahissent sous ses baisers. Et puis le pincement aigu de ses dents sur mon cou que j’avais jusqu’à présent réussi à protéger de toute marque, Dieu que ce frisson là était intense. Par réflexe, je passe ma main dans ses cheveux et serre sa tête contre moi. J’entends nos respirations qui s’entremêlent durant cet échange primairement animal.
Et elle me donne son nom. C’est une belle victoire, qui me laisse l’esprit tranquille pour savourer ma défaite exquise. Entre deux respiration haletantes d’excitation, je m’arrange pour coller nos deux fronts et placer mes mains sûrement gelées sur ses joues. Je l’oblige à me regarder à nouveau dans les yeux ; son cœur bât vite, certainement plus vite que ce qu’elle le voudrait, mais bon, il faut bien que je lui fasse un peu d’effet. Ce coup va mettre fin à la partie, je le sais, et je lui souris toujours, comme précédemment, au détail près qu’un soupçon de malice avait fait son apparition sur mon visage exalté. Quelques courts et pourtant si longs instant plus tard, mes lèvres collées aux siennes se laissaient aller à un baiser farouche. C’est la blonde mystérieuse et féline qui a embrassé Kelya Drambolt la charmante barmaid turne. Échec et mat, trésor.
Quand elle, ou bien c’est moi, me laisse finalement reprendre mon souffle, je saute sur cet instant de répit pour lui glisser tout doucement d’une voix clairement essoufflée une ou deux phrases.
« Dis moi Kelya Drambolt, tu donnes souvent des cours en public ? Tu n’as pas plutôt une.. salle dédiée à ce genre de travaux ? Jouer avec le feu, c’est un peu ma spécialité.»
Suite à cet aveux, je m’amuse à la recoiffer brièvement, en attendant sa réponse.
Elle ne veut pas que je la quitte des yeux. Le contact glacé de ses mains sur mes joues refroidit un peu mes ardeurs. Non, c'est faux, j'ai envie de plus. Même si je n'étais pas contrainte à la regarder, je pense ne pas pouvoir détacher mon attention d'elle. Elle est tellement proche de moi, son souffle chaud effleure mes lèvres. Je ne peux plus résister, le désir est bien trop fort, j'ai envie de... Mes pensées se stoppent net, mon cœur rate un battement. Ses lèvres s'emparent des miennes laissant dans leur danse un frisson parcourir mon corps tout entier. Lorsque le baiser se rompt, je reste un long moment sans voix. Waw !
- Dis moi Kelya Drambolt, tu donnes souvent des cours en public ? Tu n’as pas plutôt une.. salle dédiée à ce genre de travaux ? Jouer avec le feu, c’est un peu ma spécialité.
Je finis par reprendre mes esprits. Kelya ne rougit pas surtout ! Arrivant à limiter la casse, me giflant un bon nombre de fois mentalement, je me répète sa dernière phrase un bon nombre de fois avant que mon sourire ne revienne se loger sur mes lèvres. Ah oui, elle n'y va pas par quatre chemins la blondinette. Je commence à l'apprécier de plus en plus.
-Parce que t'es pudique peut-être ?
Non Kelya, elle est juste un minimum civilisée. Je mets à rire de vive voix. Qui aurait cru que cette soirée aurait pu aboutir à ça ? Elle a eu le premier baiser, je me rabats sur le second. Mes lèvres se posent sur les siennes, ma langue invite à danser la sienne sur un rythme endiablé. La chaleur monte. Je finis, à mon plus grand regret, par laisser ses délicieuses lèvres en paix, murmurant par la suite d'une voix joueuse. -Je comptais rentrer chez moi vu l'heure, libre à toi de me suivre ou pas...
Je brise tout contact avec la jolie demoiselle, laissant ses pieds retoucher le sol et dégageant ses bras gentiment de ma nuque. Sortant mon briquet de mon soutif, je me rallume une dose de nicotine avant de reprendre ma bière qui m'attendait calmement sur le rebord.
-Ah et je n'accueille pas d'inconnue dans mon appart', à la tienne !
C'est vrai que je me suis présentée mais je ne crois pas avoir eu le privilège de découvrir le nom de cette fascinante jeune femme...Mes mots une fois sortis, je lui tourne le dos, commençant la route jusqu'à chez moi. Qu'elle me suive ou non, le choix lui revient, je ne forcerai personne. Bien que l'idée de devoir dormir seule cette nuit est bien ennuyante.[/color]
Kelya Drambolt
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Mar 16 Avr - 17:45
Un goût de citron et de déjà-vu
Kelya
Je l’ai complètement emballée. Je pouvais entendre son cœur syncoper de surprise et vu sa tête quand nos lèvres se décollent, de plaisir C’est un plaisir de la voir se battre contre elle-même à essayer de ne pas rougir, je me délecte de ce spectacle ; en témoigne la mine satisfaite que j’arborais. Elle est mignonne quand elle se concentre la bougresse, mais bien vite son sourire revient, suivi d’une phrase et quelques éclats de rire. Je ne répond pas à sa question avec des mots, le silence est d’or, et le regard accusateur et amusé que je lui porte est sûrement bien plus explicite que n’importe quelle phrase.
La voilà qui riposte plutôt efficacement ; le feu par le feu, et mes lèvres s’embrasent au contact des siennes pour la seconde fois de la soirée. Ce baiser là est différent du premier, plus maîtrisé et ardent, mais aussi bien trop court. Ma main se balade à l’aveugle dans son dos quand elle décide d’y mettre fin. Je grogne faiblement en signe de mécontentement alors qu’elle me murmure quelque chose.
« Je comptais rentrer chez moi vu l'heure, libre à toi de me suivre ou pas... »
Après ça, elle me dépose, et je redescend sur terre. Mes yeux reprennent leur couleur normale quand je touche le sol. Je ne peux pas voir mon expression, mais elle se rapproche sans aucun doute de celle d’une gamine que l’on vient de priver de sa friandise. Elle reprend se bière, je reprend mon souffle ; elle rallume une cigarette, et moi mon caractère.
« Ah et je n'accueille pas d'inconnue dans mon appart', à la tienne ! »
Et elle se retourne. C’est pas juste, d’habitude c’est moi qui fait ça ! Je la fixe du regard alors qu’elle commence à partir. Je la connais bien cette technique, et malheureusement pour moi elle est efficace, je vais devoir la jouer fine. Bien sûr que j’ai envie de la suivre, c’est même la seule chose que j’ai en tête à cette heure, mais je dois garder cette part de mystère qui m’enrobe, sinon je n’aurai plus rien de spécial et son intérêt pour moi retombera forcément.
Je prend un petit moment pour pester et taper du pied pendant qu’elle a le dos tourné avant la rejoindre à petites foulées. Je réajuste le col de mon pull, range un peu plus soigneusement mes écouteurs et lui emboîte le pas sans un mot en li jetant quelques coups d’œils. Bien entendu elle non plus ne plie pas, alors je n’ai pas le choix.
« Tu peux m’appeler Elke. Pour ce qui est du reste de mon identité, je suis sûre que tu sais déjà où chercher. »
Je soupire, frustrée d’avoir dû me dévoiler un peu. Bon, ce n’est pas mon vrai nom, en tout cas l’officiel, mais c’en est un que j’apprécie beaucoup. Ce sont nos parents qui choisissent notre nom, mais je ne suis plus la fille de personne, alors j’ai bien le droit de choisir mon propre prénom. Sans nom de famille, non plus, je n’en ai pas, ou plus.
Je fourre les mains dans les poches de ma veste pour contrer le froid avec l’intention de me taire jusqu’à la fin du voyage. Voilà le compromis que je lui propose, à elle de l’accepter maintenant, c’est ce que mon regard lui transmettrait si elle daignait me regarder.
Je ne tarde pas vraiment à entendre ses pas rejoindre les miens. L'ennui ne sera donc pas de la partie ? La finalité de cette soirée s'annonce palpitante ! Je sens son regard sur ma personne mais je ne reporte pas le mien sur elle, non, je me contente de tirer sur ma clope qui se consume lentement mais sûrement. - Tu peux m’appeler Elke. Pour ce qui est du reste de mon identité, je suis sûre que tu sais déjà où chercher.
Elke ? Drôle de prénom. Je ne lui ai pas caché mon identité, j'ai tellement passé des années à m'y accrocher alors pourquoi mentir sur ça ? Chacun à ses raisons après tout, elle ne doit pas me faire assez confiance pour se dévoiler, mais moi non plus. Seul un fou peut accorder sa confiance dès le premier contact. Je soupire, un nom reste un nom, ne chipotons pas sur les détails.
-Très bien, va pour Elke.
Mes yeux viennent scruter son corps de haut en bas, un sourire pervers animant mes lèvres.
-Je sais où chercher, effectivement...
Je ricane un instant avant de finir le contenu de la bouteille en verre, que je balance dans un des récipient de recyclage présent sur la chaussée. Marchant encore quelques mètres, nous voilà arrivées devant la porte de l'immeuble résidentiel de la banlieue. Ouai, pratique d'habiter ici, c'est tout proche de mon lieu de travail.
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