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Rumeurs

Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
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Un professeur quelque peu responsable

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Sam 17 Aoû - 0:38
Il était à peine six heures quand Kayn se leva
La nuit avait été courte, trouvant difficilement le sommeil sous le regard inquièt de sa femme.

Il avait déposé Mlle Heidi Langley à l'hopital, se présentant comme le responsable provisoire et laissant ses coordonées pour qu'on le recontacte en cas de nouvelles, de problèmes ou de quoi que ce soit.

Ce faisant, et pour ne pas déranger le personnel soignant, il était rentré pour retrouver sa femme morte d'inquiétude, ayant suivi les infos télévisées.
Il n'avait rien, hormis les yeux encore légèrement rougis, elle était rassurée.

Il s'était sincèrement excusée et lui avait raconté les évènements, décrivant qui étaient les trois jeunes filles qui l'accompagnaient.

Rapport effectué, il alla s'occuper de sa fille.

Il avait difficilement trouvé le sommeil, la manifestation l'ayant rendu amer.
C'était prévisible que les turnes payent pour cette manifestation et même s'ils n'avaient pas démarré les hostilités.
Cela rendait Kayn amer de savoir que le monde à venir serait peut-être encore plus difficile pour sa propre fille.

- Ce monde, du moins...

Il avait couché sa fille, puis était allé se coucher avec sa femme, profitant des "retrouvailles".
Chose faite, il était resté éveillé plusieurs heure, enchainant cigarettes sur cigarettes tandis qu'il regardait la ville de par son balcon, en sous-vêtements, révélant son habituelle musculature sèche.

L'alarme de son nanocom sonna à 6h, et Kayn alla se préparer sans hésiter.
La journée allait être particulièrement longue, il devait redevenir le simple professeur de philosophie du NEST.


_______


Comme il le pensait, la journée avait été longue.
Des élèves turbulents, une direction agitée, ce n'était pas étonnant au vu des évènements de la veille.

Kayn n'avait pas eu de nouvelles de l'hopital.
Il avait appelé de lui-même lors de sa pause-repas. L'était de Mlle Langley était stable, ils attendaient de lui faire passer les examens.

Il rappella le soir-même, les examens étaient passés et on autorisa Kayn à passer le lendemain matin pour lui donner les résultats.

Il demanda également si elle avait reçu une quelconque visite, ce à quoi on lui avait répondu que la soeur de Mlle Langley était dans la structure et qu'elle était passée la voir.

Ce dernier point rassura Kayn, il avait peur que, comme beaucoup de turnes, Heidi soit isolée.


_______


Le lendemain matin, au Central Hospital, Kayn ressortait d'un inquiétant entretient avec le médecin.
Heidi faisait l'objet de multiples blessures. Elle avait un léger traumatisme crânien mais il y avait d'autres choses, comme une côte fêlée et d'anciennes blessures.
C'était inquiétant, surtout en sachant qu'elle semblait avoir sciemment participé à la manifestation.

On lui confirma la présence de sa soeur, une certaine Solveig Langley, travaillant à la FATE.
Celle-ci était restée quelques heures avec sa soeur.
Kayn tiqua à cette information.
Deux soeurs, l'une turne, l'autre travaillant à la Fate... C'était singulier.
L'autre singularité était le statut de citoyen qu'avait Heidi. Pourtant, elle avait bien eu les yeux propres au turnes lors de la manifestation.
Il préféra taire cet incident, si une turne était prise à être considérée comme citoyenne, la répréhension serait plus que conséquente.

Dans tous les cas, Il devrait prendre le temps de contacter la fameuse soeur pour faire le point sur tout ça.

En attendant, il se dirigea  vers la chambre d'Heidi qui semblait encore dormir.

Après tout, il était un peu moins de 7h30.

Il se permit de s'asseoir et de fermer les yeux, quelques instants.
Kayn Vigothia
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Kayn Vigothia
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Sam 17 Aoû - 23:01

Un professeur quelque peu responsable

Mini Miles

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Comment décrire la journée d’hier ? J’avais l’impression de vivre une autre vie, d’être quelqu’un d’autre. C’était bien mon corps et mes souvenirs, mais il y avait quelque chose de particulier qui m’a fait me sentir.. bizarre. L’atmosphère était différente de mes autre séjours ici, ou c’est peut-être mon imagination après tout.

Après l’arrivée pour le moins impromptue de Solveig dans ma chambre, j’ai fait une sorte de malaise après avoir littéralement sauté de mon lit en la voyant couverte de sang. Au final, plus de peur que de mal, mais beaucoup de peur quand même, sûrement un peu trop puisque mes souvenirs des quelques minutes après cet incident sont plutôt lacunaires. Je me souviens plus ou moins bien des longs examens et de l’entretiens avec une infirmière pour répondre à leur questionnaire, et après, et après de cette après-midi pour le moins singulière.

Après un repas frugal et une misérable tentative de sieste, j’ai reçu la visite de ma sœur, cette fois-ci  en pleine possession de ses moyens et dans des vêtements propres. C’était étrange parce qu’avant cela, je n’avais jamais reçu de visite pendant mes séjours ici. Alors on a passé du temps ensemble, moi assise sur mon lit avec papier et crayon, et elle sur une chaise en train de bidouiller son nano. On ne s’est pas beaucoup adressées la parole, il faut dire qu’on ne savait pas bien quoi se dire. Après l’incident de la matinée, je n’ai pas osé lui poser de questions, et elle n’a pas vraiment osé m’en poser sur l’émeute ; alors on a chacune fait ce qu’on avait à faire de notre côté. Mais je n’étais pas toute seule, je ne sais toujours pas comment je dois me sentir face à cette réalité, mais d’après les médecins j’ai encore une petite semaine au frais pour y réfléchir avant que l’on me renvoie chez moi. Enfin, chez moi, plutôt dans ma nouvelle chambre avec ma sœur. C’est encore trop tôt pour que je puisse parler de ‘chez moi’.

Une infirmière est venue demander à Solveig de partir, la nuit était tombée et apparemment il y a des horaires à respecter pour les visites. Elle n’a pas fait autant de remue-ménage que plus tôt dans la journée pour s’en aller, mais bien que nos interactions se limitaient à respirer le même air dans cette pièce, j’aurais voulu qu’elle reste plus. Je m’étais habituée à sa présence, et je n’avais surtout pas envie de revivre la même nuit qu’hier.

Fermer les yeux est devenu difficile puisque cela revient à tout revivre à nouveau, encore et encore. J’ai demandé un somnifère que l’on m’a donné sans trop de questions, et bercée par un sommeil artificiel, je suis tombée dans les bras de Morphée, à défaut de ceux de Kelya ou Solveig. Ainsi, quelques heures plus tard, je me réveille.

« NEJ.. ! »

Mon cri résonne dans la petite pièce avant d’être étouffé par les murs. J’aurais préféré quelque chose de plus doux pour commencer la journée, mais mon subconscient n’était pas de cet avis puisqu’il a décidé de m’envoyer encore l’image de la mort de Requin dans mon sommeil. Complètement paniquée, je me réveille en sursaut, des sueurs froides perlant le long de mon dos dans cette blouse en papier et les pupilles bleues et dilatées.

Mon regard se porte sur l’horloge accrochée en face du lit. 7H41. On dirait que mon corps est encore réglé pour les cours, et ça me désespère. Et puis, dans la pénombre de la chambre et de ses rideaux fermés ne laissant passer que quelques rayons d’un soleil fade, je distingue une silhouette. Pas celle de Solveig, ni de Kelya, ni même celle de miss Sanders. On dirait.. monsieur Vigothia ? Je cligne plusieurs fois des yeux pour être certaine que cette vision n’était pas le fruit de mon esprit malade, mais il est bel et bien ici, et j’ignore bien pourquoi. On a certes fini ensemble après que la manifestation n’aie dégénéré, mais est-ce que ça justifie sa présence.. ? En tout cas, il me fait peur, avec son costume toujours impeccable et son visage froid et dur. Prise dans un élan de paranoïa, je recule lentement contre le dossier du lit et attrape fébrilement le boîtier qui lui est relié, et permettant notamment d’appeler un membre du personnel de l’hôpital. Je n’ose pas lui adresser un mot, j’ai vu trop de films de mafieux pour savoir que quand un homme en costume trois pièces est à tes côtés quand tu te réveilles à l’hôpital, ce n’est jamais un bon présage.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Lun 19 Aoû - 9:32
Kayn profitait doucement du silence qui emplissait la chambre d'hôpital de Heidi Langley.
Assis sur la chaise, il faisait lentement le vide en lui, occupant ses pensées sur ses mouvements respiratoires.
Inspire... Expire.
Ainsi, au fur et à mesure, il entrait dans un état méditatif.

La méditation avait joué un grand rôle dans la vie de Kayn, lui apprennant à  prendre un temps dans une société où le temps n'était plus qu'un luxe, lui laissant ainsi largement le temps de penser et de réflechir en sortant des marécages nauséabonds de ses émotions.

Kayn n'était pas quelqu'un de colérique. Il n'était pas quelqu'un qui s'emportait facilement non plus.
Mais il était turne et comme les autres, ils avaient subis des actes discriminatoires.
Le plus ironique était qu'il avait subi ce genre de sévices lorsqu'ils avaient intégré la police. Bizutages, intimidations... La liste était conséquente.

A l'époque, rentrer dans la police était comme un rêve pour lui.
Etant turne, c'était quelque chose auquel il ne pouvait prétendre. Cependant, il eut une chance insolente, un jour, en aidant un inspecteur de police plus ouvert que les autres, à résoudre une affaire.
Dylan Holck, c'était son nom, fût si impressionné par ce turne qu'il le pistonna pour entrer dans la police, en tant qu'assistant.

- NEJ... !

Le cri sortit brusquement Kayn de son état, ouvrant légèrement les yeux pour voir son élève regarder autour d'elle, avant de le fixer du regard.
Puis, comme s'il était la  mort elle-même, Heidi se recroquevilla sur elle-même, le regardant les yeux empli d'effroris, attrapant le boitier pour appeler le personnel soignant.
Il était évident qu'elle avait peur de lui.

- Ne vous inquiétez pas, Mlle Langley, ce n'est que moi, M. Vigothia. Votre professeur de philosophie, vous savez ?

Toujours sous le coup de la fatigue, il se pinça l'arrête du nez tout en fermant les yeux, comme pour l'aider à se réveiller.
Ce qui était totalement inefficace.

Il se releva, doucement, avant de commencer à s'approcher de quelques pas, les mains dans les poches.

- Je venais prendre de vos nouvelles, comment vous sentez-vous ?

Les mots du docteur résonnaient encore dans sa tête, et même si le traumatisme crânien restait plutôt léger, c'était surtout les autres ecchymoses qui étaient inquiétantes.
Ce n'était certainement pas le sujet qu'il aborderait.

- Vous souvenez-vous de quelque chose ?
Kayn Vigothia
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Kayn Vigothia
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Lun 19 Aoû - 16:02

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« Ne vous inquiétez pas, Mlle Langley, ce n'est que moi, M. Vigothia. Votre professeur de philosophie, vous savez ? »

Oui, je sais qui il est, évidemment que je sais qui il est, mais je ne sais pas ce qu’il fait là et ça m’inquiète. Je ne suis clairement pas un cadeau en cours, c’est peu de le dire, et il ne me doit strictement rien. Oh merde il commence à s’approcher, qu’est-ce que je fais.. ? Je serre encore plus fort la petite télécommande. S’il veut me faire du mal je ne pourrais jamais l’en empêcher. Mon crâne me fait souffrir, et la perfusion que l’on m’a donnée pour contrer ça n’a fait que me rendre plus faible. Et ma mutation, là dedans, ne peut m’être de strictement aucune utilité. Je ne veux pas mourir maintenant, il y a trop de choses que j’aurais aimé faire, que j’aurais aimé dire. Et crever seule dans une chambre d’hôpital c’est pourtant le seul scénario que j’ai longtemps pu imaginer.

« Je venais prendre de vos nouvelles, comment vous sentez-vous ? »

Prendre de mes nouvelles ? Toujours suspicieuse et un peu parano, je me rends tout de même compte de la pression toute relative que j’exerçais sur le boîtier, et le relâche un peu en rabattant mes jambes contre ma poitrine sous la fine couverture. Je me souviens instantanément après que je suis toujours habillée de cette espèce de blouse en papier aux manches courtes ; avec ça on a une vue directe sur la couleur pourpre de mes bras. J’essaie aussitôt de les cacher sous la couette, mais quelque chose me dit que c’est un peu trop tard.

« Vous souvenez-vous de quelque chose ? »

Bien sûr que je me souviens.. De tout jusqu’à l’instant où je suis rentrée la tête la première dans cette benne comme une idiote. Je baisse les yeux et ma mine effarouchée se transforme en une expression de peine immense. Je lui réponds d’une voix faible et comme boudeuse.

« Jusqu’à ce que je perde connaissance.. J’aurais préféré perdre aussi la mémoire. »


Je prends un moment pour chasser de ma tête toutes les images qui l’envahissent en la secouant un peu et relève les yeux pour les fixer un court instant dans les siens. Il n’a pas l’air mal intentionné, au final, mais pourquoi ? Je lui ai causé plus de tort qu’autre chose alors je ne saisi pas bien la démarche..

« Qu’est-ce que ça peut vous faire comment je me sens.. ? »


Les vieux réflexes reviennent ; une situation que je ne connais pas, dans laquelle je ne suis pas à l’aise, alors je suis agressive et sur la défensive. Je suis incapable de faire autrement, je ne connais que ça.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Lun 19 Aoû - 16:43
Plus Kayn s'approchait, plus il sentait la peur s'emparer de Mlle Langley.
Il décida donc de s'arrêter, à quelques pas du lit, sortant ses mains de ses poches afin qu'elles soient visibles et qu'elle ne s'en inquiète pas.

La tenue de la jeune femme, propre au style des patients, soit une blouse bleue, manches courtes, avec la fermeture dans le dos, laissaient paraître plusieurs ecchymoses.
Kayn ne passa pas à côté, cela était difficile, mais il fît comme si de rien n'était.
Mlle Langley semblait déjà être sur la défensive, il n'y avait pas d'intérêt à nourrir davantage sa suspicion.

« Jusqu’à ce que je perde connaissance.. J’aurais préféré perdre aussi la mémoire. »

Les fumigènes, leur odeur, leur effet de brûler la rétine, les cris d'horreur, les cris des blessés, l'odeur et la vue du sang, la peur et la terreur sur les visages... Une goutte de chaos pure.
Oublier aurait été préférable, c'est vrai. Mais si Mlle Reid et Mlle Drambolt étaient là par mauvaises circonstances, Mlle Langley était plutôt là par conviction.
Peut-être pensait-elle certainement à manifester dans les règles de l'art, seulement pour montrer son indignation.
La chute avait dû être douloureuse.

Kayn ne commenta rien de cela, il voyait bien que Mlle Langley n'était pas à l'aise.
Il est vrai qu'il dépassait de beaucoup son statut de professeur en venant ici, mais il l'avait amené à l'hôpital, il en était légèrement responsable, du moins jusqu'à ce qu'elle en sorte.

« Qu’est-ce que ça peut vous faire comment je me sens.. ? »

- Question pertinente et légitime. Etant donné que je vous ai amené ici, il me semblait honnête de savoir comment vous alliez. En sachant, de surcroit, que ni Mlle Drambolt et ni Mlle Reid ne soient passées vous voir. Le NEST n'a pas de vos nouvelles.

Et c'était... Triste, il devait le reconnaître.

- Il ne me semblait pas avoir eu de fantôme "Mlle Langley" à mes cours, bien que l'intensité de votre participation puisse se rattacher à ce genre de notions, alors je suis venu.

Il avait dit cela d'un ton et d'un air plus doux, tentant, vainement peut-être, de distiller un peu d'humour dans cette ambiance plus que morose.

- J'ai même été étonné d'apprendre, ici, que vous aviez une soeur. Personne ne semble être au courant d'une telle affiliation au NEST.

Il ne cherchait pas spécialement à creuser la question, juste à discuter.

- Sujet moins grave, il y a un distributeur à côté, voulez-vous un café ou autre chose ? L'infirmière m'a dit que vous y aviez droit.

Il avait dit cela en sortant une carte à puce qu'il faisant sautiller dans sa main, de façon à dire "c'est moi qui invite."
Kayn Vigothia
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Lun 19 Aoû - 17:43

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« Question pertinente et légitime. Étant donné que je vous ai amené ici, il me semblait honnête de savoir comment vous alliez. En sachant, de surcroît, que ni Mlle Drambolt et ni Mlle Reid ne soient passées vous voir. Le NEST n'a pas de vos nouvelles. »

S’il est ici pour remuer le couteau dans la plaie, je m’en serais bien passée. Je sais très bien que personne n’est passé me voir, à part Solveig. Mais en même temps, je ne sais même pas si Kelya sait que je suis toujours ici, je n’ai pas vraiment de moyen de la prévenir non plus.. Que Skye ne soit pas passée me voir, ça par contre rien d’étonnant. On n’est ni proches, ni ‘potes’, c’est même plutôt l’inverse. Je détourne le regard.

« Il ne me semblait pas avoir eu de fantôme "Mlle Langley" à mes cours, bien que l'intensité de votre participation puisse se rattacher à ce genre de notions, alors je suis venu. »

Si c’est aussi pour me faire la morale sur mon attitude en cours, ça aurait très bien pu attendre. Un simple coup de fil à l’hôpital aurait suffi, pas la peine de se déplacer pour ça. Enfin, j’imagine que c’était fait pour être drôle ; pas franchement une réussite, je suis pas trop d’humeur à rire, là. J’imagine que ma tête de déterrée et mes cernes aussi violacées que mes bras en sont un bon indicateur.

« J'ai même été étonné d'apprendre, ici, que vous aviez une sœur. Personne ne semble être au courant d'une telle affiliation au NEST. »

Comment il a appris ça ? C’est le personnel qui lui en a parlé ? C’est normal que personne ne sache au NEST, à part Kelya et miss Sanders, je ne vois pas pourquoi j’en aurais parlé à quelqu’un d’autre. Surtout que jusqu’à récemment, c’était tout comme si je n’en avais pas. J’aurais pu mettre plus de temps à la pardonner ou même l’envoyer bouler, mais je n’avais vraiment pas envie de la voir s’en aller une deuxième fois.

« Sujet moins grave, il y a un distributeur à côté, voulez-vous un café ou autre chose ? L'infirmière m'a dit que vous y aviez droit. »

Je relève la tête pour le voir jouer avec une carte à puce. C’est vrai qu’il n’est pas citoyen, lui.. C’est pour ça qu’il s’inquiète de mon cas ? Parce qu’il a vu que j’étais une turne ? J’espère de tout cœur qu’il n’est pas allé le rapporter à qui que ce soit, sinon je risque fort d’être dans une situation fort inconfortable. En attendant, je remue légèrement la tête pour décliner sa proposition.

« Dans tous les cas je n’arriverai pas à le boire, je suis incapable d’avaler quoi que ce soit depuis que je suis ici. »


Pas faute d’essayer, mais même en me forçant je n’y arrive pas. Ma gorge se serre et dès que je mâche quelque chose j’ai envie de le recracher presque aussitôt après.

« J’ai une vie de famille assez compliquée, si on peut dire ça comme ça. »


Elle n’est pas compliquée, elle était juste inexistante jusqu’à très récemment. Et même aujourd’hui j’ai encore du mal à me faire à l’idée que Solveig soit réapparue comme par l’opération du saint esprit. Je fini par lâcher le boîtier et à me détendre un peu, dans la mesure du possible.

« Et vous pourrez dire au NEST que je leur apporterai un certificat quand je sortirai, il ont l’habitude. »


Je soupire avant de tourner la tête vers la fenêtre. D’ici, on peut distinguer le parc à côté de l’académie. Je ne suis pas mécontente d’avoir une chambre en hauteur, mais il ne faut pas que je m’y penche trop, sinon mon vertige va me le faire regretter.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Mar 20 Aoû - 9:16
« Dans tous les cas je n’arriverai pas à le boire, je suis incapable d’avaler quoi que ce soit depuis que je suis ici. »

Ne toujours pas arriver à manger ? Une des conséquences de sa blessure ou du traumatisme causé par la manifestation ?
Etrangement, Kayn opta pour le second point. Peut-être qu'il se trompait mais ça n'avait pas vraiment d'importance.

- Je vois.

Il rangea sa carte de crédit, jetant un léger coup d'oeil à la perfusion de son élève, espérant que ça ne durerait pas longtemps.

« J’ai une vie de famille assez compliquée, si on peut dire ça comme ça. »

Les quelques éléments en sa possession avaient permis à Kayn de s'en douter légèrement.
Plusieurs années qu'elle était au NEST, peu souvent sortie, peu de visites... La soeur, inconnue de l'établissement.
Si l'on ajoutait que Heidi était considérée comme citoyenne, mais était turne de ce qu'il avait pu voir lors de la manifestation, il s'était passé quelque chose de particulier dans sa vie.

- Ma présence ne vous oblige en rien à me dire ce qu'il en est, Mlle Langley. Je ne suis ni venu demander des comptes ni des explications. J'apprécie particulièrement que ma vie privée reste privée, je ne vais donc pas aller à contre-sens de cela pour les autres.

Une femme, non-turne, avec un poste assez important dans une banque, Ainsi qu'une fille turne et lui-même turne, il aimait à se faire discret.
Cette discrétion avait d'ailleurs capoté à cause de la manifestation mais il était trop tard pour s'en mordre les doigts.

« Et vous pourrez dire au NEST que je leur apporterai un certificat quand je sortirai, il ont l’habitude. »


-Très bien, je leur transmettrai l'information mais ce n'était pas la raison de ma présence. A ce propos, je voulais également vous prévenir que je faisais l'objet d'une enquête. Il n'est pas impossible que des policiers viennent vous voir. Ce sur quoi ils enquêtent ayant eu lieu après votre... Chute, vous ne devriez pas être embêtée plus que cela.

Ils cherchaient à savoir comment ils avaient disparu de la ruelle.
Kayn n'avait pas parlé de la carte, juste prétendu que le système de verrouillage avait semblé être défaillant.
Un coup de chance, pour échapper à ce chaos, n'est-ce pas inspecteur ?

Elle fixait le parc dehors. Kayn regarda rapidement l'heure, il avait encore un peu de temps.

- Je reviens dans quelques minutes.

Puis, il sortit de la salle, d'un pas rapide et souple, pour revenir quelques minutes plus tard, poussant la porte en étant sur un fauteuil roulant.
Il roula, à "toute vitesse", jusqu'au lit, mimant des bruits de voitures à essence avec sa bouche, comme s'il faisait une course. La place du professeur semblait être laissée pour celle d'un père.

- Un petit peu d'air vous ferait du bien, cela vous dit ? A cette heure-ci, il ne devrait pas y avoir grand-monde et en allant lentement, vous ne seriez pas trop impactée.

Quant à la perfusion, s'il était nécessaire de la prendre, il y avait un crochet sur le fauteuil pour la transférer.

- On ne dirait pas comme ça, c'est un bel engin motorisé à l'huile de coude et aux poussées plantaires.

De nouveau un léger sourire, il n'était pas forcément très à l'aise de montrer ce visage qu'il gardait pour son très proche entourage, soit sa femme et sa fille, mais il en avait envie.
Sans trop savoir pourquoi.
Kayn Vigothia
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Mar 20 Aoû - 22:56

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« Je vois. »

Contente qu’il n’insiste pas. Quand j’y repense, il ressemble à bien des égards à Law, quand on néglige leur écart de taille assez ridicule, mais il y a quelques différences essentielles qui font deux autre chose que des copies à échelle différente. L’une d’elle, c’est que monsieur Vigothia ne cherche pas pénétrer de force dans mon espace vital.

« Ma présence ne vous oblige en rien à me dire ce qu'il en est, Mlle Langley. Je ne suis ni venu demander des comptes ni des explications. J'apprécie particulièrement que ma vie privée reste privée, je ne vais donc pas aller à contre-sens de cela pour les autres. »

C’est vrai que je ne sais rien sur lui. En soi, ça ne m’intéresse que très peu, mais dans tous las cas j’apprécie réellement le fait qu’il respecte une certaine distance entre nous là où certains ont envie de la réduire à néant dès lors que je daigne leur adresser quelques mots. C’est une question de pudeur, en quelque sorte. Quand on voit une bête sauvage, on ne va pas la caresser directement ; on observe d’abord et on se rapproche petit à petit si l’occasion se présente.

« Très bien, je leur transmettrai l'information mais ce n'était pas la raison de ma présence. A ce propos, je voulais également vous prévenir que je faisais l'objet d'une enquête. Il n'est pas impossible que des policiers viennent vous voir. Ce sur quoi ils enquêtent ayant eu lieu après votre... Chute, vous ne devriez pas être embêtée plus que cela. »

S’il avait été possible de devenir plus pâle que je le suis déjà, je l’aurais fait quand il a prononcé le mot ‘policiers’. Il est vrai que j’ai un peu de passif avec la police, et l’un de leur membre est la raison pour laquelle on m’a bandé la poitrine dans une position pouvant se révéler parfois très inconfortable. Alors bien sûr, ils ne sont pas tous pourris comme Zack ou son collègue, mais on va dire qu’ils partent malheureusement tous avec un certain désavantage dans mon estime. Enfin, ça me rassure un peu que ce ne soit pas pour moi qu’ils viennent, mais je ne sais rien de ce qui s’est passé après ma perte de connaissance. Personne ne m’a raconté, et je ne sais pas si j’ai envie de savoir au final, même si j’imagine bien que je l’apprendrai un jour.

« Je reviens dans quelques minutes. »

Et pour revenir, il est revenu, ça il n’y a aucun doute. Moi qui pensait qu’il était allé prendre un café, on dirait bien que je me suis trompé. J’aurais payé pour voir mon expression de confusion extrême et d’incompréhension totale quand il est rentré dans la chambre en imitant une vieille voiture d’avant-guerre sur un fauteuil roulant. Qu’est-ce qu’il essaie d’accomplir exactement ? C’est bien la même personne, au moins ? J’ai pas affaire à un frère jumeau ou un clone ou une autre connerie du genre ? Merde, c’est super perturbant de voir son prof de philo agir comme s’il avait un enfant en bas âge devant lui.

« Un petit peu d'air vous ferait du bien, cela vous dit ? A cette heure-ci, il ne devrait pas y avoir grand-monde et en allant lentement, vous ne seriez pas trop impactée. »

Encore sous le choc de cette entrée plus que surprenant, je reste bouche bée, me contentant de le dévisager. Je remue légèrement la tête comme pour sortir de cette torpeur qui m’a prise au dépourvu avant de réfléchir un peu à ce qu’il vient de me dire. Mais le voir sourire, c’est très, très perturbant. Un peu d’air ? Alors c’est pour ça le fauteuil. Mais je peux marcher toute seule, le seul coup que j’ai pris à la manifestation, c’est quand je suis rentrée dans cette benne, à la tête donc. Ah, et j’ai aussi pris un coup de poing, mais c’est anecdotique, mon nez n’est pas cassé.

« On ne dirait pas comme ça, c'est un bel engin motorisé à l'huile de coude et aux poussées plantaires. »

La situation me force à esquisser rapidement un sourire que j’efface le plus tôt possible de mon visage. Nerveux ou sincère, je ne le sais même pas moi même. Je soupire et lui répond, tout de même visiblement plus détendue qu’il y a quelques minutes.

« J’ai 20 ans vous savez, ce n’est pas la peine de me traiter comme une enfant. »


Enfin, j’imagine qu’il a raison, un peu d’air ne me fera pas de mal. Je commence à pivoter pour me mettre en position pour descendre du lit.

« Et je peux marcher toute seule. »


C’était dit sans méchanceté dans le ton, pas d’amertume non plus. C’était juste la fierté qui parlait. Mais la fierté, c’est une chose, la réalité en est une autre. A peine ai-je posé le pied à terre que mes jambes flageolent. Merde, je suis trop bourrée de médicaments pour tenir debout plus de cinq secondes.. Je me rassois sur mon lit en cachant le petit élan de panique que je viens d’avoir et me fait une raison. Si je veux sortir, ça sera en fauteuil. Alors, lentement mais sûrement, je prends place, laissant au pingouin le soin de s’occuper de la perfusion hors de ma portée. J’ai l’air d’une gamine vexée sur le bolide, mais au moins je vais changer un peu d’air.

« Monsieur, qu’est-ce qu’il s’est passé après ma chute ? »



Heidi Langley
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Heidi Langley
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Sam 24 Aoû - 2:45
Un sourire.
Très léger, une simple esquisse dans cette armure dont elle se paraît, mais c’était déjà cela.
Kayn n’avait pas besoin de plus pour être suffisamment rassuré.
Le traumatisme était là, mais il y avait également une sorte de non-désespoir absolu.

« J’ai 20 ans vous savez, ce n’est pas la peine de me traiter comme une enfant. »

Kayn allait émettre une réponse à l’humour douteux, mais Mlle Langley commençait déjà à se mouvoir pour approcher le bord du lit.

« Et je peux marcher toute seule. »

Et avant même qu’il esquive le moindre geste possible pour la soutenir, elle se releva.
Il s’arrêta, regardant comment elle semblait gérer la situation pour la voir se rasseoir rapidement.

Comprenant que l’effort était trop intense pour son état, Kayn se lève, approche le fauteuil et l’aide à s’y asseoir tout en douceur et sans difficulté.
Ceci fait, et toujours sans un mot, il déplace la perfusion sur le socle de la chaise roulante et part ensuite prendre son manteau qu’il dispose sur le dossier.
Cela pourrait toujours servir si elle avait froid, dehors.

« Monsieur, qu’est-ce qu’il s’est passé après ma chute ? »

Un autre bon point, en quelque sorte.
Tout en prenant les commandes de ce véhicule de luxe, afin de sortir de la chambre et de se diriger vers l’ascenseur pour ensuite rejoindre le petit parc, Kayn veille à lui raconter, sommairement, les faits.
Il omit, bien entendu, la crise de Kelya. Mais il raconta qu’après sa chute, Skye avait veillé sur elle.
Puis voyant que l’étau chaotique se resserait sur eux, ils avaient réussi à pénétrer dans une boutique, sans mentionner non plus la carte.
Il précisa que la boutique était celle d’un ophtalmo et qu’à partir de là, ils avaient trouvé une autre sortie menant à un parking.
Ils avaient emprunté le parking pour se retrouver de l’autre côté de la manifestation et qu’il avait rapidement pris la poudre d’escampette.


- Etant enfin en sûreté, j’ai demandé à Mlle Drambolt et Mlle Reid de rentrer pendant que je vous emmènerai à l’hôpital. Je leur ai également demandé, et je vous présente mes excuses pour cela, qu’elles ne passent pas vous voir.

Cela soulevait une certaine contradiction vis-à-vis de sa réflexion sur l’absence de visite. Kayn avait simplement voulu s’assurer, par une sorte de confirmation inconsciente de Heidi, qu’elles n’étaient effectivement pas passées.

- Je voulais garder l’entière responsabilité des possibles complications qui auraient eu lieu en vous amenant ici. Comme vous êtes une citoyenne, cela n’a pas posé de difficulté.

Il avait dit cela d’un ton banal, comme si ce sujet était anodin, préservant ainsi la sécurité de Heidi mais aussi sa vie privée.
Kayn savait, bien évidemment, que Heidi était turne. Quant au pourquoi et au comment, cela n’attisait pas une quelconque curiosité.
Il reconnaissait aisément que c’était curieux, mais si une turne pouvait vivre comme une citoyenne, alors autant qu’elle en profite.
Il y avait autre chose pour que Kayn demande, précisément, à Kelya de ne pas venir.
Il redoutait une intervention de ce fameux tireur d’élite.
Rien de bien concret pour croire qu’elle était sa cible, malheureusement.

Arrivés dans le parc, Kayn regarda aux alentours.

- De quel côté voulez-vous aller ?
Kayn Vigothia
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Sam 24 Aoû - 14:39

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Et nous voilà en route. Je ne suis pas vraiment une grande amatrice de fauteuils roulants, surtout quand je suis dedans et que c’est moi que l’on pousse. J’ai l’impression d’être une vraie assistée et ça me fait mal quand je repense à ces cinq dernières années où j’ai bataillé de tout mon être pour m’émanciper d’absolument tout le monde. Mais bon, ce matin, tout comme je n’avais pas la force de rester debout par moi-même, je n’avais pas non plus la force d’aller contre mon désir de sortir de cette chambre. Dieu que je déteste ça, renier mes principes, mais c’est quelque chose que je fais de plus en plus en ce moment et je ne sais pas comment je dois interpréter ça.

Enfin, au gré des couloirs et des virages, sous les regards tantôt indiscrets, tantôt fuyants des personnes présentes, je prends enfin connaissance de ce qu’il s’est passé pour que je me réveille ici. Il y avait des choses auxquelles je m’attendait, comme la fuite et avoir réussi à trouver refuge quelque part, et des choses qui me surprennent plus, comme de savoir que c’est Skye qui s’est occupée de moi. Ça me met un peu les nerfs, je ne peux pas le nier. C’est vrai qu’entre nous ça n’a pas super bien commencé, j’y suis peut-être un peu pour quelque chose, mais Kelya semble l’apprécier quand même un peu alors.. J’ai soupiré. Il faudra sûrement que j’aille lui présenter des excuses. Ou des remerciements, je ne sais pas encore. Il faut dire que je n’ai pas vraiment l’habitude de ce genre de pratiques, et ça ne m’enchante guère.

« Etant enfin en sûreté, j’ai demandé à Mlle Drambolt et Mlle Reid de rentrer pendant que je vous emmènerai à l’hôpital. Je leur ai également demandé, et je vous présente mes excuses pour cela, qu’elles ne passent pas vous voir. »

Comment ça qu’elles ne passent pas me voir ?! J’allais me retourner vivement pour demander de plus amples explications quand une vive douleur aux côtes me rappela à l’ordre. Alors je me contente de serrer les poings et me mordre la lèvre inférieure. C’est pour ça que Kelya n’a pas donné signe de vie depuis que je suis ici ?

« Je voulais garder l’entière responsabilité des possibles complications qui auraient eu lieu en vous amenant ici. Comme vous êtes une citoyenne, cela n’a pas posé de difficulté. »

Justement, moi je suis citoyenne mais pas elle.. Merde, je n’avais même pas songé à ça ; je suis partie du principe que j’étais la seule à être arrivée à l’hôpital et que les autres n’avaient rien. Sauf que je n’avais aucun moyen de le savoir et si ça se trouve elles étaient dans un état pire que le mien. J’enrage intérieurement de me trouver aussi égoïste. Il n’y aura jamais un moment où je n’aurai pas quelque chose à me reprocher on dirait.

« De quel côté voulez-vous aller ? »

Complètement perdue dans mes pensées et mes réprimandes mentales, j’avais complètement oublié le monde extérieur, jusqu’à ce que monsieur Vigothia ne m’y fasse replonger tête la première dans un bref sursaut de surprise teinté d’encore un peu d’effroi.

« Euh.. à droite. »


Sans aucune raison particulière si ce n’est que c’est un vieux réflexe. J’ai horreur de perdre mon temps inutilement depuis un bon moment maintenant, et pour éviter d’avoir à chaque fois à choisir une nouvelle réponse à ce genre de questions, je choisis la droite. C’est purement arbitraire et ça ne se base sur absolument aucune logique aussi tordue puisse-t-elle être venant de moi, mais ça fonctionne.

Je laisse le silence s’installer un petit moment alors que nous avançons entre les quelques arbres et autres buissons parfaitement taillés du petit parc de l’hôpital. Il ne fait pas chaud, c’est peu de le dire, mais en même temps il n’est pas encore huit heures du matin. L’air frais de l’extérieur me mord la peau dans cette blouse qui n’a d’utilité que pour préserver ma pudeur, mais malgré les quelques frissons discrets et la chair de poule je ne dis rien. J’aime bien cette sensation, il y a quelque chose d’amèrement agréable pour mon cerveau malsain, peut-être que c’est me faire pénitence pour tout le mal que je pense de moi qui me procure cette sensation de plénitude.

« Le gaz qui a fait changer la couleur de nos yeux, ça ne marchait pas que sur les turnes, hein ? »


Ma voix était à peine assez forte pour qu’il m’entende. A vrai dire je sais bien que c’est faux, mais c’est une manière détournée de lui demander de me dire que ce qu’il a vu ne devait pas être ébruité. Il est prof, il devrait le comprendre, je risque très gros même si ce n’est pas de ma faute. J’ai jamais demandé à avoir une puce tout comme je n’ai jamais demandé à avoir ces yeux et surtout ces oreilles.



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Sam 7 Sep - 1:06
A la réponse de Heidi, Kayn avait donc tourné à droite, se dirigeant vers le coin du parc qui longeait le central hospital.
Ce n’était pas l’itinéraire le plus charmant, à gauche aurait été plus divertissant avec ses petits bosquets et sa petite fontaine, mais il ne dit rien.
Après tout, il n’était pas un guide, juste un “pousseur”.

Ils avancèrent, lentement, sans dire un mot.
Kayn ne cherchait pas à ouvrir une quelconque conversation, bien qu’il aurait dû.
Simplement, il connaissait très peu Heidi, même si elle faisait partie de ses élèves. Comme beaucoup, elle était effacée et n’écoutait pas vraiment en cours. Du moins, elle n’y participait pas.
C’était ce genre de personnes qui faisait se rendre compte de toute la difficulté d’être professeur.
Il fallait être suffisamment pédagogue pour les intéresser, tout en étant suffisamment patient pour arriver à pénétrer leur “territoire”. Mais même dans ce territoire, il fallait être suffisamment distant pour ne pas se laisser avoir, tout en étant suffisamment ouvert pour montrer que les élèves pouvaient lui faire confiance.
Mais c’était quelque chose de difficile pour Kayn. Il était là et montrait qu’il était là, mais sa froideur pouvait en rebuter certains.
De plus, il rencontrait une certaine difficulté quant à jauger son propre travail. Difficile de dire s’il était un bon professeur ou non.
Voilà un sujet qui pouvait faire penser à autre chose.


« Le gaz qui a fait changer la couleur de nos yeux, ça ne marchait pas que sur les turnes, hein ? »


Il n’était pas difficile de se remémorer les conséquences désastreuses de ce fumigène sur les turnes.
En plus de brûler la rétine, cela déclenchait le stigmate turne, sans forcément déclencher le pouvoir.
De là, on pouvait savoir qui était turne ou non.
Il y avait, bien entendu, d’autres moyens de repérer les turnes, mais ce moyen-là était plus facile.

Et ce stygmate, l’oeil noir et argenté, était apparu chez Heidi.
Pourtant, elle était une citoyenne normale et avait une puce. Si l’on se rendait compte qu’elle n’était pas ce qu’elle était véritablement, les conséquences seraient… Catastrophiques pour elle.

Il n’était donc pas étonnant qu’elle veuille s’assurer que son secret soit bien gardé.

- La fonction première de la fumigène était propre à tous. La seconde… La seconde visait les turnes, mademoiselle. Mais vous n’avez pu le voir, vous étiez inconsciente bien avant. Et dans cette ruelle, nous avons eu la chance d’être assailli par une telle horreur juste avant d’entrer dans la boutique. Ce procédé, bien que fonctionnel, était difficile à distinguer parmi le chaos ambiant.

Une façon légèrement compliqué d’expliquer qu’il savait mais qu’il ne dirait rien. A chacun ses secrets, tous devaient apprendre à vivre dans une société qu’on pouvait aisément qualifier de dictature.

- D’ailleurs, j’ai été très étonné de vous voir à cette manifestation de votre plein gré. Une telle assiduité, pourquoi ne pas l’appliquer en cours ? Vous vous ennuyée ?


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Sam 7 Sep - 19:46

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« La fonction première de la fumigène était propre à tous. La seconde… La seconde visait les turnes, mademoiselle. Mais vous n’avez pu le voir, vous étiez inconsciente bien avant. Et dans cette ruelle, nous avons eu la chance d’être assailli par une telle horreur juste avant d’entrer dans la boutique. Ce procédé, bien que fonctionnel, était difficile à distinguer parmi le chaos ambiant. »

Il en utilise de ces mots compliqués dès le matin.. Il n’est même pas huit heures et il arrive déjà à faire des phrases super complexes comme ça, déjà qu’il n’a pas l’air humain de base avec son air froid et son chapeau flippant, ça n’aide pas beaucoup à le voir comme un humain avec un cœur qui bât. Enfin, je dis ça mais il y a cinq minutes il était en train de faire la voiture avec le fauteuil roulant comme pour amuser une enfant en bas âge. Ce type est un mystère, et au final tout autant qu le sens de son petit monologue. Je me contente de hocher la tête pour faire illusion. Pas très efficace pour me rassurer, mais assez pour momentanément me faire oublier

Au fait, maintenant que ça me revient en tête.. Il n’est pas totalement humain non plus, monsieur Vigothia. Enfin pas au sens de cette société de merde. Je ne sais pas comment je dois réagir face à ça, c’est surtout assez bizarre d’avoir enfin un prof capable de se mettre à notre place. C’est pour ça qu’il me prends en pitié ? Et pourquoi est-ce que je me laisse faire moi aussi ? Ça n’est pas dans mes habitudes. Mais je n’ai pas eu l’impression que ça se soit passé comme ça non plus, c’est bizarre. Avec les médicaments, les images persistantes de cette émeute, et surtout récemment la crise de Solveig qui m’inquiète de plus en plus quand j’y repense, peut-être que je n’ai juste pas eu l’envie, ou plutôt la force, de refuser son attention.

« D’ailleurs, j’ai été très étonné de vous voir à cette manifestation de votre plein gré. Une telle assiduité, pourquoi ne pas l’appliquer en cours ? Vous vous ennuyez ? »

Je soupire. Pourquoi toujours tout ramener aux cours et au NEST ? Presque inconsciemment, je me met à jouer nerveusement avec une mèche de cheveux. Je ne veux pas retourner là-bas, revoir tous ces visages familiers qui me jugent à chaque regard, revoir ces professeurs autoritaires qui abusent de leur autorité sur des élèves pour passer la frustration de ne pas pouvoir enseigner ailleurs, et surtout je balise rien que quand je pense à revoir Kelya et miss Sanders.

« Je ne sais même pas pourquoi je vais encore en cours. »


Je marque une pause et en profite pour ramener lentement mes jambes contre mon buste alors que le fauteuil continue à avancer au bord des murs de l’immense bâtiment. J’aurais mieux fait de dire à gauche.

« Moi tout ce que je veux c’est écrire de la musique et qu’on ne me dise pas quoi penser, sauf que visiblement c’est trop demandé pour le NEST. »


Mes doigts avaient continué de s’enrouler dans mes cheveux, mais plus je pensais à mes études et la catastrophe qu’elles représentent, plus la tension montait, si bien que je fini par arracher nerveusement à la fin de ma phrase la mèche avec laquelle je jouait tantôt. Un petit couinement discret s’échappe de ma bouche lorsque cette douleur aiguë me fait revenir sur terre. Je suis à cran et ça se ressent ; là où avant mon admission ici c’était la nonchalance qui dominait chez moi, elle a aujourd’hui laissé sa place à une certaine nervosité.


Heidi Langley
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Mar 10 Sep - 13:47
Kayn semblait s'être avancé sur un terrain légèrement glissant en demandant à Heidi pourquoi l'on ne retrouvait pas cette passion au Nest.
Pourtant, cette action n'était pas dans un but quelconque de piéger son élève, mais tout simplement de faire connaissance... Autrement.

La relation qui liait Kayn à ses élèves était complexe.
Apprendre à voir la classe comme une classe où chaque élément constituant avait sa particularité, son caractère et sa façon d'être approché.
Le monde d'aujourd'hui était dur. Encore plus pour les turnes. Les élèves, plus vraiment des enfants, pas encore adulte, étaient bien souvent sur la défensive.
Il fallait donc, afin de les aider, réussir à les approcher, et c'était bien une chose quasi-impossible à appréhender.
Il y avait bien des failles qui se faisaient voir, par moment, mais une mauvaise parole et l'élève pouvait se renfermer... Ou soupirer.

« Je ne sais même pas pourquoi je vais encore en cours. »

Elle accompagne ses paroles en ramenant ses jambes près de son buste, se recroquevillant sur elle-même.
Elle ne semblait pas apprécier le NEST.

Kayn ne dit rien, se contentant de la regarder, attendant une hypothétique suite.
S'il y avait bien une chose qu'il avait rapidement compris, c'est qu'on n'écoutait pas les élèves, pas assez.
On essayait simplement de leur faire apprendre des choses, sans savoir ce qu'ils étaient.

« Moi tout ce que je veux c’est écrire de la musique et qu’on ne me dise pas quoi penser, sauf que visiblement c’est trop demandé pour le NEST. »

A ces mots, un léger frisson vint s'emparer de Kayn.
Ce n'était pas un frisson de peur, mais un frisson d'empathie qui faisait vibrer.
Le genre de frisson qui, typiquement, donnait simplement l'envie de tendre la main si ça n'était pas déjà fait.

Il s'attarda quelques instants sur Heidi, un léger sourire en coin.

- La musique est un excellent choix. Et elle requiert un talent grandiose que je ne peux me résigner à admirer. Transmettre une émotion à l'aide de quelques notes, voilà un pouvoir bienfaisant.

Kayn détacha son regard de Heidi pour regarder rapidement les murs de l'établissement sur sa droite.
C'était blanc et fade, avec des fenêtres donnant sur les salles de nombreux malades, rien de bien réjouissant.
A gauche, il y avait ce parterre d'herbes, avec ses buissons, ses arbres, ses fruits de saison. Quelque chose de bien plus réjouissant.

- Concernant le NEST, cela reste une institution qui a pour but de contenter les pro-turnes, tout en leur apportant connaissance à des turnes. Néanmoins, il y a un manque de moyens de la part d'en haut, un manque d'empathie, parfois, de la direction voire des professeurs, et un manque de compréhension des élèves. Mais je comprends votre point de vue... Il faut simplement... Savoir jouer avec les règles.

Il lâcha un léger rire, avant de faire une violente embardée sur la gauche, pénétrant dans le parterre interdit par un panneau, tandis qu'il se mit à courir.

- Si vous voulez faire de la musique, Mlle Langley, faites ! Le NEST manque de professeur de musiques, faites vos preuves. Ecrivez, donnez un concert. Je vous appuierai auprès de la direction !

Il se mit à accélérer, frôlant de justesse un buisson d'épines.

- Le monde a besoin de musique ! Montrez-nous ce que vous savez faire et ne vous laissez pas abattre.
Kayn Vigothia
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