Un hypothétique nouveau Job

- C’est quoi ce bordel ?

En plein milieu du passage, statique, Zack regardait la gigantesque battisse qui se dressait devant lui, au 22 Anton Dusk. Le foyer de Lexy Sanders…

C’était un message de sa part qui l’avait amené ici. Un message… Plutôt étonnant.
A dire vrai, Zack était tranquillou en train de boire une binouse avec un petit joint, quand il avait reçu et lu le message.
Elle voulait le voir et avait une proposition intéressante.
… Elle voulait le voir, lui, et elle avait une proposition intéressante pour lui.
Le monde à l’envers.
Bon, cela signifiait qu’il avait eu ce qu’il voulait : sa confiance.

Ou alors… Ou alors… Il se gourait complètement sur la personne et Lexy était bien innocente, uniquement victime de sa propre paranoïa.
Ptête qu’il perdait la boule, pas étonnant avec tout ce qu’il ingurgitait et la pression permanente qu’il endurait.
Ptête qu’il allait faire une big grosse connerie.
Non…

Non, pas possible.
Ok, il pétait un boulon mais à ce point-là ? Non.
La « pétasse », comme il l’appelait… Elle était louche. Rien que l’histoire de regarder le dossier du patient, ça voulait dire qu’elle était coupable.
Ou c’était ptête juste une habitude ? Regarder le dossier pour un malade ? C’était pas déconnant non plus comme attitude.
Bordel.
Il ne savait plus vraiment où il en était.

Toujours en plein milieu du passage, obligeant les quelques passants à s’écarter, il s’alluma une clope et attendit le temps de la fumer.

Et puis quelle proposition ?
Il était pas mal intrigué.
Admettons… Elle était innocente et lui faisait une ptite proposition bien sympathique… Si c’était du boulot, ptête qu’il pourrait prendre quelques vacances de son rôle de flic de la bordure.
Ca lui ferait pas de mal… On le regardait un peu trop de travers depuis qu’il était passé aux infos.
Pis bon, vu la gueule de la famille, il y aurait ptête moyen de se faire un sacré paquet d’argents.
Pis ptête quelques contacts, avec moins de dangers… C’était assez facile.
D’ailleurs, il avait encore une légère douleur au tympan.

Et admettons, elle était coupable… Alors le jeu continuait…
Ouais… La pétasse était plus que bonne. Zack s’en tirerait pas sans blessures mais il allait pouvoir la choper bien comme il faut et on verra qui terminera abandonné dans la bordure, avec tout un tas de cicatrices.
Ca s’rait pas lui.

Marrant. La cigarette était finie, concluant ainsi cette pensée morbide qui réveillait le fauve en lui.
Zack chutait lentement mais sûrement dans une certaine folie.
Il maintenait un masque sérieux car c’était ce qui lui permettait de garder un job, et donc de quoi baiser et se défoncer. La moto aussi… Et les autres trucs cools en tant que flics.
Le métier avait pas que du mauvais, si on avait de quoi rétorquer à ce mauvais.

Mais au fond de lui, il avait envie de tout péter.
Les gens, le système, la vie. Que Central Point se désagrège et que tout parte en fumée.
Plus de conscience, pour personne. Et donc plus rien, pas de malheur, ni de bonheur.
Le vide, le néant…
Putain, c’que ça serait bon.

Quelque chose le fît décrocher de ses pensées, sans trop savoir quoi.
Mais il était là, debout, devant l’immeuble.
La cigarette était finie et ce plongeons dans un « lui profond » l’avait requinqué.
Il jeta donc sa cigarette et l’écrasa, pénétrant dans le bâtiment.

Il s’avança jusqu’à la réception, avant d’y poser ses avants-bras tout en regardant la réceptionniste.

- Je viens voir Mme Sanders, je suis…

"L’inspecteur Zack Nelvas ! Je vous annonce tout de suite, monsieur."

Zack haussa un sourcil.

- Elle m’attendait ?

"Non. Enfin peut-être, mais je vous ai reconnu. Dis donc, c’était sordide comme histoire…"

- Toujours...

Il tapota de ses doigts sur le comptoir, tandis que la réceptionniste, vraiment pas dégueue, le regardait avec ses yeux. Attendant certainement quelque chose… ?
Une histoire sordide mais croustillante à raconter aux copines, peut-être ?
Un compliment sur le fait qu’elle était rayonnante… ?
Un rendez-vous galant ?
Une proposition de forniquage intense, là, tout de suite, maintenant ?

- ... Mme Lexy Sanders ?

"Oui, pardon. Je vous annonce."

Elle prit alors le téléphone et appela.

"Mme Sanders ? C’est la réception. Désolé de vous déranger mais l’inspecteur Nelvas est ici. Est-ce que je le fais monter ? "

Je ne travaille pas au NEST aujourd’hui, ni à la FATE. J’ai décidé de m’octroyer une journée de repos malgré le fait que cette histoire avec ce dénommé Miles Edgeworth me trotte en tête de puis ce matin. Enfin bon, heureusement que j’ai croisé cette turne qui se fait passer pour citoyenne, elle m’a légèrement fait oublier la contrariété du cas « professeur d’anglais ». Il y a tellement d’évènements inattendus qui se passent en ce moment, ce n’est pas pour me déplaire. C’est tellement excitant tous ces mystères ! Je n’ai pas pu m’empêcher d’agrémenter, encore un peu, tout ce piment. Oui, j’ai envoyé ce message à cet inspecteur et j’espère bien qu’il répondra présent. Ce colosse représente un danger sur le long terme et le danger, je préfère l’avoir à l’œil.

Les aiguilles de l’horloge affichent 16h, je suis déjà prête pour recevoir mon potentiel invité. Vêtue d’une robe noire assez simple sur le modèle, mais hors de prix en ce qui concerne la marque, je regarde par la baie vitrée du salon cette ville que je surplombs. Tant de petites créatures à décortiquer pour découvrir une solution qui nous sauvera tous. Mes statistiques de ce matin m’ont donné le même résultat que la veille. Le temps est compté et va se mettre à rétrécir avec le nombre grandissant des naissances turnes. Tsss, tout cela va prendre de plus en plus d’ampleur. La guerre va finir par éclater et ravager toute cette précieuse ville bâtie par mon ancêtre. Que faire pour empêcher une effusion de sang ? Un sourire sadique s’empare de mes lèvres alors qu’un rire à glacer le sang m’échappe.

-Mademoiselle, la réceptionniste m’indique que votre invité est en bas.

Mon expression change du tout au tout, un délicat sourire, une voix douce et gentille, je réponds à mon majordome.

-Faites-le monter, je vous prie.

La table basse du salon est déjà apprêtée, l’alcool de luxe est de la partie ainsi qu’un assortiment de gâteaux aussi bien salés que sucrés pour l’accompagner. Je m’assois sur l’immense canapé en cuir blanc, croisant les jambes et cigarette à la bouche, j’attends patiemment l’arrivée du tas de muscles. J’entends la porte d’entrée s’ouvrir, Taylor s’occupe de faire rentrer le brun et l’accompagne jusqu’au salon.

-Bonjour monsieur Nelvas, je suis heureuse de vous accueillir dans ma demeure. Comment allez vous depuis la dernière fois ?

Avez-vous succombé à la folie ? Non, pas encore mais cela viendra, si vous êtes en vie d’ici là. Mais non voyons, je ne compte pas le descendre, il vient à peine de monter les 70 étages de l’immeuble. Et puis, si je l’ai invité ici, c’est pour le remercier d’avoir arrêté ce fou furieux de chirurgien, n’est-ce pas ?

-Venez vous assoir, faites comme chez vous.

Mon chien dort actuellement, j’aurai bien aimé lui présenter la bête, ils se ressemblent beaucoup. Tant pis, je garde cela pour une prochaine fois, je ne vais pas aller le réveiller maintenant, il est confortablement installé dans ma chambre. Taylor, toujours avec sa posture professionnelle, s’arrête juste devant la table, demandant à mon invité, d’un ton assez froid.

-Que désirez-vous à boire monsieur l’inspecteur ?

Tiens donc, Taylor n’a pas l’air de beaucoup l’apprécié, habituellement, il est plus chaleureux. Le majordome ne me pose pas de question et commence à remplir le mien de ce somptueux whisky dont je raffole.

La receptionniste avait indiqué à Zack qu'il pouvait monter. 70ème Etage.

- Ah ouais ? Rien que ça ? Bon, ça s'ra pas la première fois que j'monte au 7ème ciel avec une femme, mais j'sais pas pourquoi, je sens qu'on sera pas seul.

Il ricana à sa mauvaise blague, tandis que la réceptionniste était partagée entre l'envie de rire et... De ne pas rire.
Il faisait une blague plus que douteuse à l'attention de sa patronne.

Zack prit congé et se dirigea vers les ascenseurs. Il appuya sur un bouton.
Il attend, les mains dans les poches, voyant le numéro des étages défiler sur le cadran.

- Quelle idée de faire un bâtiment aussi haut.

Bon, en vrai, il n'y avait pas le choix vu la population et la taille de la ville, même si bon.
Ici, l'habitant au m² n'avait pas le même ratio que dans la banlieue ou la bordure.
Un des avantages à être riche.

- Putain, c'est long...

Il se balança d'avant en arrière, attendant l'arrivée de l'ascenseur prodigue. Encore plus attendu que la renaissance du p'tit Jesus, pour sûr.
En attendant, il sifflotait.

..."Ding"

Les portes s'ouvrent, donnant la vue sur deux malabars qui semblaient l'attendre. Ou qui aimait faire des choses dans l'ascenseur. Vu la vitesse, y avait moyen de bien s'faire plaisir.

"- Montez, M. Nelvas."

- T'as cru quoi toi ? Que j'allais attendre le prochain ?

Volontairement provocateur, mais les types ne réagirent aucunement. Juste un regard entre eux, comme s'ils cherchaient la blague.
Zack monta alors dans l'ascenseur, restant de face pour jauger les deux hommes et inversement.
Les mecs étaient plutôt baraqués, presque autant que Zack. Ils avaient certainement reçu une formation militaire pour protéger au mieux la fille à Papa. Ou des militaires/flics reconvertis...
En tout cas, classe les types. Costard cravate, lunette, p'tite matraque dans la poche, on voyait la forme se dessiner légèrement.
Y avait de quoi la protéger, la Miss Sanders... Du coup, il foutait quoi là ? Une enquête à mener ? Pas sûr qu'elle ait vraiment besoin de lui pour ça.
Quelle était cette fameuse proposition ?

Ils arrivèrent à l'étage désirée, l'ascenseur s'arrêtant et prodiguant son petit "ding" habituel.
Les deux types s'écartèrent en même temps que les portes, laissant à Zack le plaisir de découvrir un long couloir avec d'autres vigiles.

- Oh bah merde, on dirait une secte. Z'êtes flippants les mecs.

"- T'es un p'tit rigolo toi, non ?"

- J'touche ma bille, ouais. Mais j'suis pas sûr que "p'tit" soit le bon terme.

"- Allez, avance, Mme Sanders t'attends."

Zack précéda donc les deux hommes, s'avançant jusqu'à la porte des appartements de Mme Sanders.
Il avait pris le temps d'observer le couloir et les vigiles.
Tous avaient la même attitude, le même costume et le même armement. Ils avaient certainement un DED aussi, et peut-être même une arme à feu.

Zack toqua, par politesse.
Un jeune homme vint lui ouvrir et l'invita à entrer, ce qui fît Zack, non sans lâcher un "Bande de tafioles" aux vigiles.
Essayer de se faire des amis, c'était bien. Et Zack avait un don pour ça.

Il suivit le jeune homme à travers l'appartement, pour arriver jusqu'à un petit salon où Mme Sanders l'attendait dans une jolie robe noire.
La femme envoyait un message subliminal de sa nature "veuve noire" ? Zack plaignait son fiancé.
Encore plus en voyant la gueule du majordome. Beau, jeune... Y avait un truc entre eux ou le type était eunuque ? Voire Gay, histoire qu'il "touche pas à la femme blanche".

-Bonjour monsieur Nelvas, je suis heureuse de vous accueillir dans ma demeure. Comment allez vous depuis la dernière fois ? Venez vous assoir, faites comme chez vous.

Ce qu'il fît, s'asseyant lourdement sur le canapé. Pas de faux-semblant là.
La demeure était... Chargée. Ca sentait la richesse oui.
Rien à voir avec son squat ou son logement où il foutait presque jamais les pieds.
Ici, il y avait de l'espace, du chic, du lux.

- Ca va, hormis un tympan pété suite à une émeute. On m'a conseillé d'aller à l'hôpital, j'étais pas très chaud.

Le majordome reste dressé devant lui, on dirait presque un blaireau comme les autres, postés à l'entrée de l'appartement.

-Que désirez-vous à boire monsieur l’inspecteur ?

Un ton froid, une sorte d'agressivité passive.
Qu'est-ce que t'as mon p'tit ? T'es ici parce que t'es impuissant et tu m'jalouses ? Si tu savais ma poule, si tu savais.
Zack lui jeta un regard narquois, accompagné d'un léger sourire en coin.
Tu protèges ta maîtresse, toi aussi, hein ? Relax Max... Quand le moment sera venu, tu seras plus de la partie.

- La même chose que votre maîtresse, mon brave.

P'tite pique, me remercie pas, c'est gratuit.

- Et vous, comment allez-vous ?

Il regarda le majordome le servir puis le remercia.

- Assez étonné de votre message. C'est quoi votre proposition ?

Allons directement dans le vif du sujet, Miss Dôme.
Je suis curieux de savoir et de voir ce que tu as prévu pour moi.

Un tympan « pété », je pourrai peut-être regarder cela ? Je crois comprendre pourquoi il ne veut pas aller à l’hôpital. Depuis cet attroupement de paparazzi, l’inspecteur est devenu plutôt famous à Central Point. La célébrité doit être compliquée à vivre pour un déchet de la bordure, non ? Très amusant comme situation. Le colosse nargue mon majordome qui ne bronche pas face à sa provocation. Taylor, ne faites rien de contrariant je vous prie. Il se contente de servir ce tas de muscles qui le compare à un vulgaire chien de garde. C’est tout à fait juste, Taylor est aussi fidèle que mon chien, il est au service de ma famille depuis sa naissance, descendant direct du majordome de mes parents. Il ne mort pas, ou en tout cas, tant qu’il ne renifle pas un danger contre ma personne.

- Et vous, comment allez-vous ?

-Parfaitement bien, je vous en remercie.

Un doux sourire aux lèvres après ses mots.

- Assez étonné de votre message. C'est quoi votre proposition ?

Tiens donc, il ne veut pas prendre le temps de profiter de ce somptueux apéritif que je lui offre ? Foncer dans le tas a l’air d’être dans ses gènes. Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette, recrachant lentement la fumée cancérigène de mes poumons avant de répondre à sa question.

-Après les récents événements tragiques du Central Hospital qui vous a donné le titre de héro à la ville, j’imagine que c’est compliqué vous de rester incognito et mener à bien votre travail actuel.

Je prends une gorgée alcoolisée, reprenant calmement, toujours cet air doux au visage.

-J’aimerai vous proposer un nouveau travail : être mon garde du corps attitré.

Je dépose mon verre, plongeant mes océans dans les iris sombres de cette brute.

-Vous avez sûrement remarqué tous ces colosses qui garde l’entrée de mon appartement, ils appartiennent à mon père. Je n’ai nullement confiance en ces personnes, par contre, vous, vous l’avez. Je ne sais pas ce que je serais devenue si vous n’étiez pas intervenu la dernière fois…

Un joli sourire se dessine sur mes lèvres. S’il n’avait pas interrompu l’élan de folie de monsieur Andreï, sa peine aurait été encore plus longue. Quel dommage, j’aurai aimé voir s’effondrer la vie de ce chirurgien. Ah, mais il ne l’est plus maintenant, il va croupir derrière les barreaux pendant un sacré bout de temps.

-Bien entendu, vous serez rémunéré en conséquence…

Je suis riche, je peux plus donner beaucoup plus que son poste actuel. J’ai cru comprendre qu’il aimait l’argent, peut-être que ce détail jouera sur sa décision ? Qu’est-ce que je manigance ? Mais rien, voyons.

-Je n’attends pas de réponse immédiate de votre part, je peux vous laisser le temps de réfléchir à ma proposition.

Je reprends mon verre, faisant tourner lentement le liquide ambré sur les parois, avant de le sentir descendre le long de ma gorge. C’est sûrement le meilleur whisky de la ville, je ne m’en lasserai jamais.

La question quant à la proposition de Lexy avait été posée et Zack attendait une réponse.
Pour tuer l’attente, mais il était certain qu’à terme ça ne tuerait pas que l’attente, il se permit de s’allumer une cigarette.
Ouais, comme ça et sans demander.

Puis bon, Miss Dôme était en train de le regarder tout en expirant cette même fumée.
Si ça se trouve, le cancer aurait leur peau avant qu’ils ne s’entretuent.
Ca serait… Comique.


-Après les récents événements tragiques du Central Hospital qui vous a donné le titre de héro à la ville, j’imagine que c’est compliqué vous de rester incognito et mener à bien votre travail actuel.

Oui… Et non.
Il était certain que la « lumière » sur Zack l’avait empêché, dernièrement, de ce faire un peu d’argent à côté. Hors de question qu’il deale ou quoi que ce soit.
Mais cette perte d’argent était très légèrement compensée par une petite prime. Fallait bien récompenser le chien, de temps en temps.

Zack prend une petite gorgée du whisky, qu’il avale après avoir laissé le goût enivrer son palet.
Preuve que s’il ne savait pas forcément se comporter, il savait apprécier les bonnes choses.
Tout en savourant l’incroyable liquide, aux frais de Miss Dôme, il l’écoutait continuer à exposer la situation.

-J’aimerai vous proposer un nouveau travail : être mon garde du corps attitré.

Et les mecs dans le couloir ? C’est la dernière exposition florale en fait ? Fallait m’le dire, j’serai venu mieux habillé.
L’air de Zack est perplexe.
Il s’attendait au début d’un nouveau jeu ensemble, comme une piste reliant la précédente affaire à une autre, ou une nouvelle énigme à résoudre.
Mais alors que lui devienne son garde du corps attitré… Il ne n’y attendait pas.
Bon, il y avait pensé parce que ça l’arrangeait de se rapprocher autant d’elle et de voir où elle trainait, avec qui, etc.
De là, traverser les frontières du « fantasme » pour arriver à une « réalité »… C’était… Impensable.
Méfiance donc.

-Vous avez sûrement remarqué tous ces colosses qui garde l’entrée de mon appartement, ils appartiennent à mon père. Je n’ai nullement confiance en ces personnes,

Lexy justifie le pourquoi. Logique.
Qui ne se poserait pas la question en se demandant pourquoi engager un « bordeux » alors qu’elle semble avoir toutes les types possibles.
Ah non, ils « appartenaient » à son père. Un petit différentiel entre ton père et toi ? Un moyen de l'embêter, peut-être ? J'accepte.

- par contre, vous, vous l’avez. Je ne sais pas ce que je serais devenue si vous n’étiez pas intervenu la dernière fois…

Ne me prends pas pour un imbécile.
Pourquoi aurais-je ta confiance ? Parce que j’ai arrêté ce bon docteur qui se jetait sur toi ?
Tu le savais, sinon… Tu n’aurais pas fermé les yeux.

J’y ai pensé après, Miss Dôme. Une personne normale n’aurait pas fermé les yeux.
Elle aurait essayé de l’en dissuader ou de l’arrêter ou de fuir, ou encore de se cacher. Mais toi… Tu as simplement fermé les yeux.
Et je sais pourquoi.

- J’pense que tout le monde l’aurait fait.

Dit-il modestement. Mais pas pour les mêmes raisons.
Petite taffe, gorgée de whisky. Hormis cette petite intervention, Zack ne dit pas grand-chose et écoute.
Ah si, il s’était légèrement penché en avant, faisant le dos rond. Les jambes écartées, les avants-bras sur les cuisses, il soutient le regard de Lexy.

-Bien entendu, vous serez rémunéré en conséquence… Je n’attends pas de réponse immédiate de votre part, je peux vous laisser le temps de réfléchir à ma proposition.

C’est tout vu… A un ou deux, ptête trois, voire quatre, détails prêts.

Le colosse s’enfonça dans le canapé, réfléchissant à la proposition.
Lui, il était partant. Rien que pour le salaire. De plus, ça lui ferait quelques « vacances » de son job.

- J’suis assez étonné de votre demande, en fait. Z’êtes bien consciente qu’on traine pas du tout dans le même univers ? Oui, vous l’êtes. J’dis pas non… A quelques conditions.

Il leva sa main droite, et baissa un premier doigt.

- J’suis comme je suis. Mon comportement, je le changerai pas, ok ?

Il baissa un second doigt.

- Hormis vous, je veux rendre de compte à personne. Pas même à votre père et encore moins aux plantes de votre couloir. D’ailleurs, en parlant des plantes…

Il baissa un troisième doigt.

- Comprenez bien que si eux c’est leur métier, moi pas. Dans la police, on reçoit un minimum de formation pour ce genre de mission, mais c’est plutôt quand faut « escorter » un prisonnier. C’est ptête pas déconnant que je me remette au goût du jour pour tout ça.

Il baissa un quatrième doigt

- Va falloir que je démissionne, j’aurai donc plus droit à ma plaque, à ma matraque, à mon DED et à mon Beretta. Par conséquent, j’veux avoir accès à un budget adéquat pour m’équiper. Et j’veux des acréditation, notamment vis-à-vis des flics. J’veux pouvoir garder un œil sur la bordure. Bon, ça dégage du cadre de garde du corps, mais ça peut-être intéressant pour vous aussi que, de temps en temps, j’aide les flics.

Il baissa le dernier doigt de sa main.

- Ah… Et j’veux une moto.

Il avait un grand sourire. Ni railleur, ni moqueur, juste l’idée d’un plaisir enfantin, ou presque, à garder la possibilité de conduire un tel véhicule.

- Ceci étant dit… En terme de logement et tout, ça donne quoi ? Logement de fonction ou j’reste chez moi ? Sachez que ça m’dérange pas.

Clope finie, il s’en ralluma une, non sans avoir fini la dernière gorgée.

- Excellent ce whisky.

Pourquoi ne peut-il pas s’assoir correctement ? Il ressemble à un gorille ou à ce personnage Tarzan, datant du 20ème siècle. Tiens, m’a-t-il entendu ? Le voilà qui se laisse absorber par le canapé, comme un corps pris dans les sables mouvants. Il est tellement confortable aussi, c’est de la grande qualité, pas comme l’individu près de moi.

- J’suis assez étonné de votre demande, en fait. Z’êtes bien consciente qu’on traine pas du tout dans le même univers ? Oui, vous l’êtes. J’dis pas non… A quelques conditions.

C’est certain, cet homme a été éduqué dans une porcherie. Aucune manière, aucun tact, aucune classe, seulement des muscles pour impressionner le bas peuple. Par contre, il sait profiter des opportunités, j’écoute avec le plus grand des calmes ses « conditions ».

- J’suis comme je suis. Mon comportement, je le changerai pas, ok ?

Le comportement des gens peut toujours être changé, même pour les plus récalcitrant. Il suffit de trouver sur quel point appuyer ou… Une vague d’images sanglantes me traversent l’esprit. Bon, soit, il ne changera pas de comportement, ou pas tout de suite en tout cas.

- Hormis vous, je veux rendre de compte à personne. Pas même à votre père et encore moins aux plantes de votre couloir. D’ailleurs, en parlant des plantes…Comprenez bien que si eux c’est leur métier, moi pas. Dans la police, on reçoit un minimum de formation pour ce genre de mission, mais c’est plutôt quand faut « escorter » un prisonnier. C’est ptête pas déconnant que je me remette au goût du jour pour tout ça.

Mon père ? Bien sûr que non, je suis même prête à parier qu’il n’approuverait pas cette décision d’embauche. De toute façon, je fais bien ce que je veux, je me suis fiancée à un homme pour qu’il puisse conclure une affaire, il ne viendra pas m’embêter avec cette histoire de garde du corps.

- Va falloir que je démissionne, j’aurai donc plus droit à ma plaque, à ma matraque, à mon DED et à mon Beretta. Par conséquent, j’veux avoir accès à un budget adéquat pour m’équiper. Et j’veux des acréditation, notamment vis-à-vis des flics. J’veux pouvoir garder un œil sur la bordure. Bon, ça dégage du cadre de garde du corps, mais ça peut-être intéressant pour vous aussi que, de temps en temps, j’aide les flics. Ah… Et j’veux une moto. Ceci étant dit… En terme de logement et tout, ça donne quoi ? Logement de fonction ou j’reste chez moi ? Sachez que ça m’dérange pas.

Il ne perd vraiment pas le nord, il enchaine toutes ses revendications alors que le contrat de travail n’est même pas signé. Quel audace monsieur Nelvas. Par contre un point m’intéresse dans toute cette liste de cadeau, le fait qu’il puisse aider les flics malgré son potentiel nouveau travail. Il a raison, cette position pourrait m’être utile, c’est même certain. Il parle beaucoup mais finalement, il ne fait pas que baver des mots inutiles.

- Excellent ce whisky.

-N’est-ce pas ?

Je termine également mon verre, faisant signe à Taylor de les remplir à nouveau.

-Je ne m’attendais pas à autant de conditions mais le bonheur de mes employés fait le mien.

Je me délecte du breuvage tout frais servi.

-Vous vous doutez bien que si votre comportement était un frein, je ne vous aurais pas proposé ce poste. Vous êtes authentique et c’est cet aspect là qui m’a poussé à ce choix. Vous savez, le nom que je porte peut s’avérer assez contraignant…

La carte de la femme riche qui a été entourée que de fausses personnes intéressées. C’est un coup plutôt basique mais qui fonctionne assez bien. J’ai souffert de mon statut social étant enfant, mais j’ai bien vite ouvert les yeux sur ce monde, mes expériences sont bien plus importantes que tout le reste, je n’ai pas envie de perdre du temps avec les hypocrites.

-Je n’ai aucune objection à vos demandes. En ce qui concerne les logements, je vous laisse conserver le vôtre. Vous pourrez être là à temps avec votre moto entièrement neuve. Il faudrait juste me préciser le modèle que vous désirez.

Je dépose mon verre pour m’allumer une nouvelle cigarette.

-Je n’ai rien contre votre comportement mais si vous travaillez pour moi, votre tenue de travail devra être adéquat.

Je recrache lentement la fumée avant de reprendre.

-Au minimum un costard, aucun frais à votre charge bien évidemment. Cela vous convient-il ?

Hors de question qu’il porte cette immonde veste en cuire et ce haut bad game.

-Ce travail primera sur celui de « flic ». Si j’ai besoin de vous, peu importe ce que vous ferez, vous devrez venir immédiatement. Vous me serez dévoué corps et âme, s’il m’arrivait quelque chose, les conséquences pour vous seront des plus dramatiques…

Ma famille interviendrait directement et la vie de cet homme prendra une tournure inimaginable. Cela pourrait être très amusant, mais bon, je m’en passerai volontiers.

-J’espère que vous avez conscience de tous les risques présents dans ce poste.

Je reprends une bouffée cancérigène. Je préfère éviter de lui cacher les dangers éventuels d’un tel travail. Peut-être que tout cela le conduira à refuser mon offre, mais c’est la responsabilité d’un employeur que de prévenir ses potentiels sous-fifres.

-Acceptez-vous mon offre ? Ou souhaitez-vous encore du temps pour y réfléchir ?

Cet air doux n'avait pas quitté mon visage.

Le laquais remplit à nouveau les verres, y compris celui de Zack.

- Merci.

Il prend une nouvelle gorgée, appréciant toujours le breuvage.

-Je ne m’attendais pas à autant de conditions mais le bonheur de mes employés fait le mien.

Autant de conditions ?
Rien d'anormal pourtant. Hormis pour la moto et le "passe" de flic, mais pour le reste... C'était typiquement le genre de demande qui séparait un débutant d'un professionnel.
Et même si Zack n'était pas un vrai professionnel, il avait appris tout au long de son expérience qu'arriver à un certain stade, c'était le détail qui donnerait l'avantage.
Ses conditions posaient des détails.

-Vous vous doutez bien que si votre comportement était un frein, je ne vous aurais pas proposé ce poste. Vous êtes authentique et c’est cet aspect là qui m’a poussé à ce choix. Vous savez, le nom que je porte peut s’avérer assez contraignant…

Ca, il n'en doutait pas.
Après, est-ce que ça pesait vraiment dans ce qu'elle était aujourd'hui ? Enfin, si elle était bien ce qu'il pensait qu'elle soit.
Là, il en était moins sûr.

-Je n’ai aucune objection à vos demandes. En ce qui concerne les logements, je vous laisse conserver le vôtre. Vous pourrez être là à temps avec votre moto entièrement neuve. Il faudrait juste me préciser le modèle que vous désirez.

Bon, vous êtes une connasse et une pétasse, mais riche.
Et ça... C'est cool.

- Ouep, une Motoguzzi MGX-21.

Il avait sorti la référence si spontanément qu'il y avait peu de doute à avoir sur son envie d'obtenir cette moto.
C'était un rêve pour Zack, une "italienne à l'américaine". Classe et élancée, en plus d'être puissante et résistante.
On la considérait comme une "place forte", ce qui n'était pas si déconnant.
Pis il y avait de la place, ainsi que des p'tits coffrets... Faudra juste trouver un endroit où la mettre en sureté.

-Je n’ai rien contre votre comportement mais si vous travaillez pour moi, votre tenue de travail devra être adéquat.

Il la voyait venir... Gros... Gros gros gros.
Bordel de merde, il détestait les costards cravates.

-Au minimum un costard, aucun frais à votre charge bien évidemment. Cela vous convient-il ?

Avait-il réellement le choix ? Non.
Montrait-il un air dépité ? Non plus.

- J'vous avouerai que c'est pas le genre de tenue qui m'botte, mais c'est vous la patronne, patronne. Tant que l'habit me permet de me mouvoir librement, ok.

Et puis... Elle avait rien dit sur la coiffure, tant mieux.
Hors de question de passer chez un coiffeur... Ou pire, un barbier.

-Ce travail primera sur celui de « flic ». Si j’ai besoin de vous, peu importe ce que vous ferez, vous devrez venir immédiatement. Vous me serez dévoué corps et âme, s’il m’arrivait quelque chose, les conséquences pour vous seront des plus dramatiques…

Une nouvelle gorgée.
Zack se rallume une cigarette.

- Garde du corps passe avant. J'me disais juste que ça pouvait être intéressant. J'connais pleins de monde chez les flics, et vu que la situation des turnes a l'air de vous tenir à coeur, j'trouve pas ça déconnant d'allié les deux. Mais si ça arrive, ça sera avec votre permission et si vous m'dites que j'peux. Si vous avez besoin du "Zack Garde du Corps", je rapplique direct.

Comme un bon petit chien, mais ça tu kifferais, pas vrai ?

-J’espère que vous avez conscience de tous les risques présents dans ce poste. Acceptez-vous mon offre ? Ou souhaitez-vous encore du temps pour y réfléchir ?

Oh oui, j'ai conscience.
Même dans ta tour d'Argent, tu risques des trucs. Mais bon... Ta plus grosse menace, c'est moi, l'oublie pas.
Va juste falloir préparer le terrain, bien comme il faut.
Eliminer tes gardes, ton majordome, puis toi...
Si tu sors de ta tour d'argent, si tu quittes le royaume de la lumière pour t'enfoncer dans les ténèbres, comprends bien, Miss Dôme, que tu auras affaire à moi.
J'y suis le maître incontesté.

- Oh non, pas besoin. J'accepte.

Un large sourire, avant d'engouffrer le reste du verre cul sec.

Je fais signe au majordome de commander la moto que désire ce cher monsieur Nelvas. Quelques milles bitcoin à dépenser dans cet engin, ce n’est pas grand-chose pour moi. Le costard n’a pas l’air de lui faire plaisir mais il se plie quand même à ma volonté, ce qui est déjà un grand pas. Exactement comme le fait qu’il est dans l’obligation de me rejoindre si je le désire. Il sera bien payé alors la moindre des choses est d’exécuter son travail correctement. Reste-t-il à savoir si le contrat sera signé aujourd’hui ou non.

- Oh non, pas besoin. J'accepte.

Vraiment ? Malgré tous les dangers qui l’attend avec ce poste, il accepte ? Je n’aurai jamais imaginé que cela aurait été aussi simple. Après tout, il est flic donc le danger fait partie de son quotidien, mais là, c’est un tout autre qui l’attend. Pourtant, il prend tout cela avec le sourire, intéressant. Je jette un œil à Taylor pour lui faire comprendre d’aller préparer le contrat de travail. Le majordome s’exécute après un hochement de la tête. Le contrat avait déjà été fait mais il faut maintenant rajouter toutes les demandes de l’inspecteur dessus. Cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Je plonge mon regard dans celui du brun, un doux sourire aux lèvres.

-J’en suis ravie.

La fumée s’empare de mes poumons une nouvelle fois et s’échappe d’entre mes lèvres lentement.

-Il va falloir prendre vos mensurations pour votre tenue de travail qui sera sur mesure. Vous l’aurez d’ici la semaine prochaine, ainsi que la moto.

Taylor s’en occupera lorsqu’il reviendra avec le contrat.

-Vous pourrez conserver votre plaque de flic, je vais m’en assurer. Et pour votre équipement, je vous donnerai une carte de crédit à deux niveaux, cela devrait suffire.

J’éteins ma cigarette, le majordome revient enfin dans la pièce avec les papiers du contrat. « Monsieur NELVAS Zack est engagé pour une durée indéterminée à partir du 24 Avril 2099 pour assurer la protection de Mademoiselle SANDERS Lexy.» « Il occupera le poste de garde du corps attitré et lui sera donc dévoué corps et âme, coefficient… » « En contrepartie de ses fonctions, Monsieur NELVAS Zack percevra une rémunération brute mensuelle … » Bon, il n’a oublié aucune partie obligatoire du contrat et l’a bien imprimé en double exemplaires, parfait. J’en tends un au colosse près de moi puis Taylor dépose un stylo sur la table basse, avant d’aller chercher le mètre ruban qui sert aux couturiers.

-Dites moi si vous voulez des précisions sur le contrat surtout.

Je signe mon exemplaire avec la mention « lu et approuvé » qui la précède. Le majordome se tient désormais près de l’inspecteur, il lui demande de se lever pour pouvoir prendre ses mesures. J’espère qu’il ne va pas l’étrangler avec le mètre au moins. Je rigole intérieurement, buvant le reste de l’alcool présent dans mon verre.

Après le top départ, le majordome était parti chercher le contrat et commander la moto.
En attendant, Zack regardait Lexy et Lexy regardait Zack. Chacun avait sa clope au bec.

-Il va falloir prendre vos mensurations pour votre tenue de travail qui sera sur mesure. Vous l’aurez d’ici la semaine prochaine, ainsi que la moto.

Le colosse opina du chef.

- Pas de problèmes.

-Vous pourrez conserver votre plaque de flic, je vais m’en assurer. Et pour votre équipement, je vous donnerai une carte de crédit à deux niveaux, cela devrait suffire.

L’annonce fit à nouveau sourire Zack.
Qu’est-ce qu’il allait se faire détester par ses futurs anciens collègues. Non… Pas détester. Haïr était plus adéquate. Zack était déjà détesté.
Parce qu’il travaillait en solo, suivait peu les ordres, n’en faisait qu’à sa tête. Cette attitude aurait pu lui porter préjudice, mais il se rattrapait sur autre chose. Le tour de force lors de l’émeute en était un exemple.
Autre chose le faisait sourire. La demande vis-à-vis de la plaque, tout comme la moto, ça n’était qu’un bonus. Le vrai but était de voir comment elle réagirait et agirait.
Et elle n’avait pas oscillé d’un iota, juste accepté la demande. Que Zack garde sa plaque, ça n’était pas un problème.
Il ne savait pas par qui ou comment elle allait passer mais il aurait certainement un retour par son chef.
Ca serait amusant.

- Ok.

Zack n’était plus très loquace. Il n’y avait pas besoin pour le moment.
Le Majordome revint, avec le contrat en double exemplaire.
Après l’avoir remercié, Zack le prit et commença à le lire.

-Dites moi si vous voulez des précisions sur le contrat surtout.

- Ca ira, merci.

Il comprenait pas forcément tout au jargon, mais assez pour comprendre ce qu’il en était.
Après avoir parcouru scrupuleusement le papier, il le posa, le signa pour le tendre à Lexy.
Puis il signa l’autre exemplaire.

- Voilà, Patronne.

Je suis vôtre, vous êtes miennes, liés jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Ainsi, le contrat avait des allures de mariage.
Mais ici, pas de nuit langoureuse à faire des galipettes avec la patronne, non.
Le jeu commençait, officiellement.

Le majordome s’approcha alors de lui, avec son mètre.
Zack eut un instant de doute, allait-il prendre ses mensurations ou l’étrangler ? Le type était pro, masquant ses émotions derrière son masque.
Pas étonnant qu’il soit doué, vu la maîtresse.
Il se leva, écarta les bras et se laissa faire, le temps que l’homme s’affaire.

- Ca doit être bien la première fois de ma vie qu’on prend mes mensurations.

Il gonfla sa musculature pour que ça soit bien pris en compte.
Fallait pas qu’il soit trop serré quand il péterait la gueule à certains, notamment le majordome.
Ouais, ça le ferait rire de voir l’agonie dans le regard dans ce putain de majordome.
« Ce que tu tiens là, mon petit, c’est ce qui te tuera. Ouais tu crèveras étranglé par ce putain de mètres, et j’porterai c’foutu costard, ça sera drôle. »

- Tiens, y a une question que je me pose. Vu toute la sécurité présente, vous redoutez un truc en particulier pour avoir besoin d’un garde du corps « indépendant » ?

Il accepte tous les termes du contrat, me tend son exemplaire que je signe sans tarder. La pointe du stylo une fois retirée du papier conclut officiellement le nouveau travail de l’inspecteur. C’est parfait, tout se déroule comme prévu. Un sourire des plus sadique se fait intérieurement. Je sens que tout va devenir de plus en plus palpitant.

- Voilà, Patronne.

Je jubile à l’entente de ce nouveau surnom. Avec son nouveau statut, lui et moi sommes liés, il m’est dévoué corps et âme, et me protégera jusqu’au péril de sa vie. Cette nouvelle relation est tellement excitante, sait-t-il réellement où il a mis les pieds ? Il le découvrira bien assez vite.

- Ca doit être bien la première fois de ma vie qu’on prend mes mensurations.

-Il y a un début à tout monsieur Nelvas, je vous laisserai une tenue provisoire en attendant l’officielle.

Le colosse fait ressortir la totalité de ses muscles ce qui m’amuse fortement. Peu importe la bête face à moi, ce n’est pas sa structure organique formée de fibres contractiles assurant le mouvement qui l’empêchera de tomber.

- Tiens, y a une question que je me pose. Vu toute la sécurité présente, vous redoutez un truc en particulier pour avoir besoin d’un garde du corps « indépendant » ?

Une question enfin pertinente qui sort de ce cerveau de sauvageon. Je souris avant de répondre à sa question d’un ton calme.

-Mon père est sur le point de signer un gros contrat avec un client et le monde des affaires est loin d’être rose. Plusieurs autres clients qui voulaient la signature vont essayer par tous les moyens de l’avoir. Je suis la proie la plus facile pour faire chanter mon géniteur alors je préfère prendre des précautions, voyez-vous ?

Une explication plutôt banale mais qui est bien réelle en soi. Enfin, pas tout à fait, la vraie raison est tout autre mais je pense la garder pour moi. Il faut tenir en laisse ce chien galeux pour éviter qu’il ne fouine trop autour de la FATE.

-Certaines fois, je regrette de porter ce nom…

Je prends un air triste, fixant mon verre assoiffé qui décore la table basse. Qu’on me décerne un prix pour ce jeu d’acteur ! Je remplie le verre du brun, faisant couler l’alcool dans le mien par la suite. Taylor est encore en train de prendre les mesures de cher monsieur Nelvas tandis que moi, j’ouvre le tiroir d’une petite commode présente près de canapé pour y sortir une petite boite fermée, du coton ainsi que de l’alcool médical. J’applique lentement l’alcool sur le coton.

-Taylor ?

-Tout de suite mademoiselle.

D’un geste rapide, le majordome immobilise un des bras de l’inspecteur avec le mètre, avant d’attraper fermement son autre bras pour le tendre en ma direction. Je me relève après avoir ouvert préalablement la boite, appliquant le coton sur le bras de l’inspecteur avant d’injecter à l’aide d’une seringue, un liquide par intraveineuse. Le majordome relâche toute pression sur le corps du colosse s’éloignant d’un pas pour éviter toute agression avant de s’excuser. Taylor ne lâche pas l’inspecteur des yeux, guettant le moindre geste qui irait à l’encontre de ma personne.

-Je suis désolée pour ces manières monsieur Nelvas mais…

Je répète l’opération sur mon propre bras avec la deuxième seringue présente dans la fameuse boite.

-C’est une autre précaution que je me dois de prendre.

Une fois l’injection faite, je relève la tête pour plonger mes saphirs dans les yeux du brun.

-Le contrat stipule que vous m’êtes dévoué corps et âme et je n’ai pas pour habitude de prendre les mots à la légère. Je viens de nous administrer un nanobot qui va directement aller se fixer sur le tissu conducteur qui constitue l'élément de contrôle du fonctionnement du cœur. Je vais faire plus brièvement, nous avons une bombe accrochée au cœur et qui sont reliées entre elles. Elles sont en symbiose parfaite avec notre organe, ce qui permet de la garder en état de sommeil lorsque le rythme cardiaque est constant. Si un de nos cœurs s’arrête, l’autre en fera autant.

Cette technologie est indétectable des scanners ou radio en tout genre. Elle ne peut pas être retirée, ni désactivée, et si nous essayons de l’enlever, elle explosera directement. Le regard de Taylor s’affole après ma révélation. Bien sûr que mes mots ne sont pas totalement vrais, cette précaution que j’ai prise n’est pas à double tranchant, le nanobot explosera seulement si c’est moi qui meurs, et pas l’inverse, ne vous inquiétez pas voyons, Taylor.

-Comprenez bien que j’ai toujours vécu entourée de vautours en tout genre, je ne peux me permettre aucune trahison de mes employés. Je vous confie ma vie et vous me confiez la vôtre.

Mon air était très sérieux et mon ton toujours calme. Il pouvait très clairement lire dans mes yeux que je ne blaguais pas. Va-t-il essayer de m’étrangler ? Qu’il essaye, cela s’avérerait très excitant.

-Mon père est sur le point de signer un gros contrat avec un client et le monde des affaires est loin d’être rose. Plusieurs autres clients qui voulaient la signature vont essayer par tous les moyens de l’avoir. Je suis la proie la plus facile pour faire chanter mon géniteur alors je préfère prendre des précautions, voyez-vous ?

Il voyait, oui.
Bien que faire chanter les Sanders serait pure folie, mais soit. Zack connaissait pas assez les « centreux » pour savoir qui pourrait contester la puissance de la famille de Lexy.
Ca pourrait être très intéressant de commencer à s’intéresser à tout ce petit monde. Après tout, il allait devoir les côtoyer, pas vrai ?

-Certaines fois, je regrette de porter ce nom…

Tu fais bien de préciser « certaines fois »…
De la richesse, de la puissance, les Sanders étaient, en quelque sorte, les maîtres du monde. Ca devait être difficile.
Ou pas.

Zack fronça les sourcils en la voyant se lever, s’approcher d’une commode puis en sortir une boîte.
Un coton, de l’alcool… Oh oh.

-Taylor ?

Oui, Taylor, fais donc ce que tu as à faire.

-Tout de suite mademoiselle.

Et là, le type, il se prend pour un maître du kung-fu, à enrouler son mètre autour de bras de Zack et de l’immobiliser.
Bon, il devait avouer que le type était doué. Intéressant donc s’il devait en arriver à un « corps-à-corps ».
Zack avait eu un mouvement de surprise et allait pour se « débattre » avant de se rappeler qu’il venait juste de signer un contrat « Garde du corps ».
Il ne bougea pas, regardant simplement le majordome s’affairer et tendre l’autre bras de Zack.
Lexy s’approche, armée d’une seringue… Pas un poison, y aurait eu d’autres moyens.
Le colosse se laissa faire « docilement », donc. Comprendre « éviter de balancer son pied dans le genou de sa nouvelle patronne, pour ne pas lui péter. Ou alors de faire un large mouvement du corps pour balancer le majordome sur Lexy.
Immobiliser deux bras… Z’êtes sérieux là ?
Finalement, c’est ptête Zack qui devrait apprendre des trucs au majordome.

Lexy plante son aiguille, Zack grince des dents, n’aimant pas trop les piqûres.

-Je suis désolée pour ces manières monsieur Nelvas mais…

Et là… Elle prend une autre seringue… Et… Se l’injecte à elle-même. Hein ? A elle-même ? Pourquoi ?

-C’est une autre précaution que je me dois de prendre. Le contrat stipule que vous m’êtes dévoué corps et âme et je n’ai pas pour habitude de prendre les mots à la légère. Je viens de nous administrer un nanobot qui va directement aller se fixer sur le tissu conducteur qui constitue l'élément de contrôle du fonctionnement du cœur. Je vais faire plus brièvement, nous avons une bombe accrochée au cœur et qui sont reliées entre elles. Elles sont en symbiose parfaite avec notre organe, ce qui permet de la garder en état de sommeil lorsque le rythme cardiaque est constant. Si un de nos cœurs s’arrête, l’autre en fera autant.
Comprenez bien que j’ai toujours vécu entouré de vautour en tout genre, je ne peux me permettre aucune trahison de mes employés. Je vous confie ma vie et vous me confiez la vôtre.

Non… ? Non. Naaaaaaaaaon ?
Tu vas me faire croire, poulette, que si je meurs, tu meurs ? Ah ah. La bonne blague.
D’ailleurs, même ton majordome semble surpris.
Laisse-tomber ton regard sérieux, ça sert à rien.

Les bras libérés, Zack se les frotta, tout en regardant Lexy puis… Le fameux Taylor. Le type s’était excusé, malgré sa froideur d’avant l’entretien.
Sans rien dire, Zack attrapa le verre sur la table et le tendit au majordome.

- Tiens, remets m’en un. Ca te pardonnera.

Puis il s’asseya lourdement sur le canapé, sortant une clope de son paquet et se l’allumant.

- Vous savez, « Patronne », j’sais bien qu’on dit que les tas de muscles ont pas de cerveau, c’pas vraiment vrai. Bon, ok… Genre comment fonctionne votre truc que vous venez de m’injecter, je saurai pas. Ou même, vous me verriez taper à l’ordinateur, vous vous diriez c’quoi cet homme de cro-magnon… Mais m’insultez pas trop non plus.

Il attendit quelques secondes, fixant Lexy de son regard brun, avec cette petite lueur dorée, tirant sur une taffe.

- Ca serait un peu con que si je meurs, vous mourriez. Vous croyez pas ? Ca signifie qu’il faudrait engager un autre garde du corps pour qu’il me garde moi. Et là, si on répète le même processus, toute la population de Central Point sera vouée à devenir garde du corps. Pis si l’un meurt, j’vous parle pas de l’effet domino.

Il imagina alors un type mourir, par accident, déclenchant alors la mort de tout Central point. Ce qui le fit rire, un rire tonitruant.

- Ah ah… Et donc, ouais, j’vous crois pas. Par contre, que je crève par ce machin si vous vous mourrez, ouais, je le crois.

Nouvelle taffe, nouveau silence. Le Majordome apporte le verre et Zack le prend.

- Mais même sans ça, si vous mourrez alors que j’suis sensé être votre garde du corps, j’suis mort. Soit physiquement, soit professionnellement. Ou pire : exilé. J'ai bien conscience de c'qui peut arriver.

Même si Zack montrait un visage plutôt fataliste, acceptant donc ce sort et son sort, quelque chose le tracassait.
Des chances que la bombe puisse péter sans que la condition soit remplie… Heureusement qu’il avait pris toutes ses dispositions avant de venir ici.
Il allait la devoir jouer fine pour la tuer.
Et à l’instant même où il la tuerait… Il mourrait.
Ca lui allait.

- Ca m’dérange pas. Par contre, j’espère que c’est pas activable manuellement, ou alors faut que j’vous prévienne : j’ai du mal à m’lever le matin et j’aurai donc certainement un peu de retard. Faites pas péter la bombe en croyant à une trahison.

Il bu une gorgée de whisky, tout en s’enfonçant dans le canapé et même en allant jusqu’à croiser les jambes.

- Excellent, ce whisky.

Le colosse est étrangement calme, beaucoup trop à mon goût. La mort ne lui fait donc pas peur ? C’était prévisible, après tout, pour un flic. Avec ce genre de métier, personne n’est à l’abri d’un décès prématuré. Je me rassois, croisant les jambes et sentant mon corps s’enfoncer dans le cuir lorsque le brun pause son fessier de manière toujours aussi grossière que sa personne. Mon verre retrouve mes lèvres et celui de l’inspecteur, son breuvage alcoolisé servit par mon majordome très prochainement.

- Vous savez, « Patronne », j’sais bien qu’on dit que les tas de muscles ont pas de cerveau, c’pas vraiment vrai. Bon, ok… Genre comment fonctionne votre truc que vous venez de m’injecter, je saurai pas. Ou même, vous me verriez taper à l’ordinateur, vous vous diriez c’quoi cet homme de cro-magnon… Mais m’insultez pas trop non plus.

Malgré ce surnom dont je ne me lasserai sûrement jamais, je ne peux changer mon regard sur cet homme. Mes yeux restent fixés dans les siens alors que je me délecte d’une gorgée alcoolisée.

- Ca serait un peu con que si je meurs, vous mourriez. Vous croyez pas ? Ca signifie qu’il faudrait engager un autre garde du corps pour qu’il me garde moi. Et là, si on répète le même processus, toute la population de Central Point sera vouée à devenir garde du corps. Pis si l’un meurt, j’vous parle pas de l’effet domino.

Que bave-t-il encore ? Sa logique est très étrange. Dans mes propos, si je meurs, il meurt et inversement alors pourquoi parle-t-il d’engager un garde du corps pour lui ? Et après cela, je ne dois pas l’insulter ? Quel ignare. Il rigole à son ramassis de débilités.

- Ah ah… Et donc, ouais, j’vous crois pas. Par contre, que je crève par ce machin si vous vous mourrez, ouais, je le crois.  Mais même sans ça, si vous mourrez alors que j’suis sensé être votre garde du corps, j’suis mort. Soit physiquement, soit professionnellement. Ou pire : exilé. J'ai bien conscience de c'qui peut arriver.

Des mots qui veulent dire quelque chose, ce n’est pas trop tôt. En effet, je n’ai rien à craindre de ce nanobot, il est inoffensif pour moi mais c’était assez évident au final.

- Ca m’dérange pas. Par contre, j’espère que c’est pas activable manuellement, ou alors faut que j’vous prévienne : j’ai du mal à m’lever le matin et j’aurai donc certainement un peu de retard. Faites pas péter la bombe en croyant à une trahison. Excellent, ce whisky.

Je lâche un petit rire amusé face au calme dont il fait preuve. Il n’a vraiment pas peur de mourir, je peux donc en conclure qu’il pourrait bel et bien me tuer, même si sa vie se finirait avec cet acte. C’est la confirmation que j’attendais et il a foncé tête baissée pour me la donner. Cependant, j’ai pour habitude de garder des atouts dans ma manche.

-Vous avez tout à fait raison, votre talent pour découvrir la supercherie est indéniable.

Ou pas. N'a-t-il personne à protéger pour ne craindre la mort ? A enquêter sur le sujet quand j'aurai le temps.

-Si vous mouriez, votre seule vie serait éteinte. Cependant, si c’est mon cœur qui cesse de battre, nous serions plusieurs à succomber.

Pendant une seconde, un sourire sadique pouvait être visible sur mes lèvres. Je venais indirectement de lui avouer un de mes atouts. J’ai pu observer cette haine qui l’animait lors du décès de ce petit parasite dénommé Betty. Malgré son allure de raclure, il s’accroche aux gens et a le sens de la justice. Pourquoi il y aurait-il seulement 2 nanobots ? Et si j’avais malencontreusement implanté d’autres de ces petits bijoux technologiques dans des innocents ? Enfin, les innocents ne le sont vraiment jamais. Tu n’aurais tout de même pas fait cela Lexy ? Qui sait. Un doux sourire s’était emparé de mes lèvres.

-Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas la main sur les nanobots, mais évitez tout de même d’être trop en retard surtout pour un travail comme celui-ci. Un retard peut être fatal.

Je m’amuse à employer des phrases à double-sens, à lui de savoir si ce que je dis est vrai ou non.

-J’espère que votre nouveau poste vous conviendra.

Je viens cogner doucement mon verre contre le sien avant de le terminer pour m’allumer une cigarette. J’ai toujours été féru de comédie-dramatique, j’espère qu’il sera à la hauteur de mes exigences. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve, même si la vie ne tient qu’à un fil. Je fais signe à Taylor d’aller chercher la tenue provisoire pour mon nouveau garde du corps. Il s’exécute de ce pas, revenant dans la minute qui suit avec le costard cravate et les chaussures l’accompagnant.

-Vous aurez le sur mesure la semaine prochaine.

Un doux sourire animait toujours mes lèvres qui recrachent lentement la fumée de nicotine.

Son sourire est intéressant.
Zack sait et Lexy sait que Zack sait. S'il y avait un quelconque doute, celui-ci a été dissipé par le sourire de la femme, un sourire qui outrepasse son masque.
Elle sait qu'il sait mais elle ose tout de même.

En y pensant, elle faisait penser à un personnage de fiction d'un bouquin que Zack avait lu. Une espèce de tyran manipulateur d'une ville, impossible à doubler car il savait tout sur tout et par avance.
Mais sous son joug, la ville prospérait et les gens étaient heureux. Même si le type pouvait être un salaud sur des cas particuliers, il le faisait pour le bien de la ville. Parce qu'il avait une moral.

Mais elle, la moral, elle en était dépourvue.
Zack aussi, en quelque sorte, quand ça touchait aux adultes. Les enfants... C'étaient plus compliqué. Il les considérait toujours comme innocent ou trop faible pour faire face aux vraies difficultés de la vie. Un joueur avec un handicap, en quelque sorte.
Donc, s'y attaquer.... Ce n'était pas cool.

-Vous avez tout à fait raison, votre talent pour découvrir la supercherie est indéniable.

A d'autres... Arrête de me prendre pour un con, je t'ai déjà dit.

-Si vous mouriez, votre seule vie serait éteinte. Cependant, si c’est mon cœur qui cesse de battre, nous serions plusieurs à succomber.

Froncement de sourcils de la part du colosse... Que voulait-elle dire ? Non... ? Elle n'aurait pas osé ?
Hiro de puta...
Zack savait que dans cet affrontement, il y aurait des dommages collatéraux... Sa mort, il n'en avait rien à faire... Mais là, mettre fin à la vie de Lexy impliquait d'autres. Combien ?
Un court instant, le colosse se plongea dans ses réflexions, un rapide air absent sur le visage.
Tant pis... Ca n'allait pas l'arrêter. Ce serait ptête quelques centaines de morts, mais s'il la laissait continuer, ça serait pire, bien pire.
Retour à la réalité.

- Bah j'ferai assez attention à votre p'tit cul pour pas que tout ce beau monde crève. Vous la première, bien entendu.

Ca ne veut pas dire que tu ne crèveras pas, ma jolie.

-Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas la main sur les nanobots, mais évitez tout de même d’être trop en retard surtout pour un travail comme celui-ci. Un retard peut être fatal.

Tu m'étonnes...

- J'ferai gaffe, vous inquiétez pas.

-J’espère que votre nouveau poste vous conviendra.

Nous trinquons, comme si nous venions de signer l'affaire du siècle, alors que nous officialisons simplement une course contre la mort dans l'ombre.
Chacun sait et en a conscience et chacun semble plus amusé par ce petit jeu qu'autre chose.

Elle fait un signe à son majordome qui part, les laissant seul dans la pièce quelques instants.
Nourrissons-nous le jeu un peu plus ? Non... Ce serait comme enfoncer une porte déjà ouverte.
Zack avait déjà envoyé les photos et il était là, c'était plus que suffisant.
Elle allait l'utiliser et lui allait essayer de l'arrêter.
Il aurait pu l'arrêter là, tout de suite, maintenant. Sortir son beretta et l'abattre d'une balle dans la tête... Ça aurait été simple, s'il avait pris son arme.
Lui aurait été tué juste après par le nanomachin et pis basta, il serait mort.
Personne n'aurait vraiment su ce qu'il se serait passé. On n'aurait pas pu retrouver le "coupable" car il giserait sur le sol, la poitrine explosée.

Oui... Arrêter maintenant, là, tout de suite. Ça aurait été facile.

Le majordome revient, avec une tenue.
Zack ne peut s'empêcher de pousser un soupir en se levant et en prenant les vêtements.

-Vous aurez le sur mesure la semaine prochaine.

- Merci.

Doit-il les enfiler maintenant ? Il ne sait pas.
Il les regarde avec un étrange sentiment.
Le contexte n'aurait pas été l'actuel, ça lui aurait fait plaisir de bosser de la sorte et de ramasser pleins de pognons.

- Je commence quand du coup ?

Il a compris à quoi je faisais référence pour employer le terme "ce beau monde". Il est plus futé qu'il n'en a l'air, n'est-ce pas ? Bravo monsieur l'inspecteur. Mais à quoi pensez-vous monsieur Nelvas ? Que voyez-vous en me regardant ? Un démon ? Un ange ? Une femme de pouvoir ? Un ennemi à abattre ? Peu importe ce que vous pensez à mon égard, vous n’avez aucune preuve pour me juger de quoi que ce soit. La seule réponse que vous pouvez apporter à cette interrogation est que je suis votre employeur désormais. Et ce statut aura raison de vous, c’est garanti. Il finit par me remercier comme un bon petit soldat. Oui c’est cela, restez polie avec votre patronne, c’est parfait ainsi.

- Je commence quand du coup ?

La fumée de nicotine pollue mes poumons avant d’être expulsée. Un doux sourire aux lèvres, je réponds à la question de l’inspecteur.

-Votre contrat vous engage à partir d’aujourd’hui à vos nouvelles fonctions. Si j’ai besoin de vous ce soir, vous devrez répondre à l’appel. Mais je vais faire preuve de bonne foi, vous pourrez commencer à porter votre tenue de travail demain, cela ne me dérange pas.

A l’attente du soupire lors de la réception du costard, je doute fort que ce soit son style vestimentaire. Il suffit de jeter un œil sur ce qu’il porte maintenant, ce ne sont que des torchons assemblés ensemble.

-Avant que vous ne rentriez chez vous, j’ai une question dont vous aurez peut-être la réponse.

Je contamine une nouvelle fois mes voies respiratoires avant de reprendre avec mon calme légendaire.

-Avez-vous des informations sur un dénommé Edgeworth, Miles Edgeworth ?

Va-t-il faire preuve de bonne foi lui aussi ? C’est lui qui m’a réclamé de conserver son rôle de flic de Central Point malgré le nouveau poste que je lui offre. J’espère bien en tirer profit. Ce faux professeur m’a parlé de « punition » l’autre fois, peut-être que le colosse pourra m’éclairer sur ce sujet qui m’est encore flou. Si le gouvernement le couvre, pourquoi ne pas m’adresser directement à un de ces membres afin de trouver une réponse ?

-Votre contrat vous engage à partir d’aujourd’hui à vos nouvelles fonctions. Si j’ai besoin de vous ce soir, vous devrez répondre à l’appel. Mais je vais faire preuve de bonne foi, vous pourrez commencer à porter votre tenue de travail demain, cela ne me dérange pas.

Dès aujourd'hui...
Il allait devoir poser sa démission dès la fin de l'entrevue. Mais avant, il s'assurera que tout sera cloisonné.
A partir d'aujourd'hui, plus rien ne devrait filtrer.

- Ok. J'irai voir le chef pour quitter mon boulot. Le costume sera mis après.

Tout semblait régler et Zack avait fini son verre. Il allait pour partir, quand....

-Avant que vous ne rentriez chez vous, j’ai une question dont vous aurez peut-être la réponse. Avez-vous des informations sur un dénommé Edgeworth, Miles Edgeworth ?

... Le type qu'il suspectait ? Pourquoi est-ce qu'elle voudrait des informations sur lui ?
Zack ne pouvait pas vraiment l'aider. Il avait bien quelques suspicions sur le gars, mais aucune preuve.

- J'ai dû l'approcher pour une affaire. Vous parlez bien du mec au N.E.S.T ? J'peux chercher si on a des trucs sur lui mais c'était pas du solide solide la dernière fois.

Zack ne demanda pas pourquoi le type l'intéressait. Ça ne rentrait pas dans le cadre de son "travail".
Avec la "Patronne", il n'était pas une tête pensante, juste un chien qui obéit.
Par contre, avertir l'autre que Miss Dôme en avait après lui... Ca pouvait être intéressant.

- Autre chose, Patronne ? Ou j'peux filer terminer des trucs avant de prendre entièrement mon nouveau job ?

Et son nouveau job, il était impatient de le commencer. Même si fallait mettre un costard.

- J'ai dû l'approcher pour une affaire. Vous parlez bien du mec au N.E.S.T ? J'peux chercher si on a des trucs sur lui mais c'était pas du solide solide la dernière fois.

Je soupire intérieurement. Il ne peut donc pas m’aider sur ce sujet, quel dommage. Cependant sa réponse me confirme que ce monsieur Edgeworth est bien protégé par le gouvernement, même les flics n’ont rien sur lui, c’est vraiment très intéressant. Une protection aussi solide, c’est un anti-turnes, pas de doute là-dessus. Il fait donc parti des intouchables de cette ville ? Alors il a trainé dans des affaires louches et c’est parfait, nous devrions nous entendre.

-Non, laissez tomber.

Je pensais que monsieur Nelvas n’était pas du genre à laisser tomber des « affaires » comme cela, sans avoir de vraies réponses. Je me suis peut-être trompée sur son compte ? Non, seulement, lorsqu’il n’y a aucune preuve, il faut mieux éviter de se plonger dans ce genre d’histoire. S’attirer le mauvais œil du gouvernement peut arriver plus vite qu’on ne le croit. Attention monsieur l'inspecteur.

- Autre chose, Patronne ? Ou j'peux filer terminer des trucs avant de prendre entièrement mon nouveau job ?

-Vous pouvez disposer, je vous remercie encore d’avoir accepté mon offre.

Je lui fais un grand sourire avant de me lever pour l’accompagner jusqu’à la porte d’entrée.

-A très bientôt monsieur Nelvas, passez une bonne fin de journée.

Je lui serre la main, refermant la porte derrière lui. Mon sourire devient mesquin, je me dirige de nouveau dans le salon, remplissant de nouveau de mon verre avant de me diriger vers la baie vitrée. Tout ceci promet d’être très excitant. Je me délecte d’une gorgée de ce délicieux breuvage avant de m’adresser au majordome.

-Taylor, je vais avoir besoin de vous ce soir, nous avons du boulot.

Un petit rire m’échappe alors que l’homme acquiesce. Les pions commencent à bouger sur l’échiquier, quelle couleur l’emportera ?