Prendre de la hauteur [NSFW]

Il ne faut pas longtemps pour arriver devant l’hôtel. J’ai pas réussi à la rattraper, c’est une vrai gazelle ! Je reprends mon souffle, quelques secondes de retard après la blonde. Faut vraiment que j’arrête la clope si je veux pouvoir la battre un jour ! J’attrape délicatement sa main, un sourire joueur aux lèvres.

-Je te lâche plus maintenant.

Puis je l’entraine à l’intérieur de l’immense bâtiment. Je connais les lieux, j’ai déjà eu l’occasion de venir ici avec des personnes différentes à chaque fois. Bref, mes pas nous emmènent jusqu’à la réception. Je salue l’homme qui s’y trouve, lui demandant une chambre pour deux personnes avec vu sur la grande roue, comme l’a demandé blondie. Bien entendu, ce genre de chambre coûte plus cher qu’une chambre basique. Et très franchement, je m’en branle, si ça peut faire plaisir à Elke, c’est le principal. Je sors ma carte pour régler la chambre et donne la carte de la chambre à la blondinette.

-Après vous mademoiselle.

J’arrive pas à enlever mon sourire et je ne pense pas que l’alcool y joue un rôle. C’est elle.

Elle m’entraine jusqu’à l’ascenseur après un remerciement digne des plus fortunés de la ville. Et ça me fait marrer car l’une comme l’autre, on est loin de l’être. Est-ce que tous les turnes de la ville sont pauvres ? La majorité je dirais. Enfin elle, elle peut toujours prétendre au titre de citoyenne avec sa puce omni. Pendant l’attente de l’ascenseur, ses yeux se perdent dans les miens, je n’arrive plus à décoller mon regard d’elle. A quoi penses-tu chaton ? Sa main est froide mais ses lèvres, rien à voir. Je la laisse les entrainer au rythme qu’elle souhaite, mon cœur donnant le tempo de la mélodie qu’elle a choisie. Je me sens tellement apaisée à ses côtés, ça me fait un bien fou. Depuis quand es-tu devenue aussi docile Kelya ?

- Tu es adorable, trésor. A croire que tu avais prévu tout ça depuis de début. 

Je souris à ses mots avant de pénétrer dans la cage métallique. Je n’ai rien prévu, tout va tellement vite avec elle que mon cerveau n’a pas le temps d’organiser la moindre chose. Je ne tire aucunes ficelles, je laisse les évènements se succéder pour construire un opéra digne de ce nom.

-Je crois bien que tant que je verrai ce sourire sur ton visage, rien ne pourra gâcher cette soirée. 

Je sens la chaleur de son corps sur le mien, elle est tellement proche, mes lèvres sont comme aimantées par les siennes. Je veux l’embrasser, encore et encore. Je peux sentir son souffle chaud et…son ventre se met à crier à famine. Ses joues prennent une teinte rougeâtre et je ne peux retenir mon rire de sortir. J’ai mal au bide à la force de rire, j’ai même quelques larmes qui coulent tellement la scène était drôle. Aie aie aie, sacrée chaton ! Je la prends dans mes bras, essayant de calmer mon éclat de rire avant de lui murmurer amusée.

-Je crois qu’il y a un monstre caché dans ton estomac…

Je lui embrasse délicatement le front avant de reprendre sur le même ton.

-On commandera quelque chose pour le nourrir lorsqu’on sera dans la chambre.

La gardant dans mes bras tout le long de l’ascension, je pose doucement ma tête sur la sienne, la serrant un peu plus fort contre moi. Imaginez, elle court dès que les portes s’ouvrent, je suis pas capable de la suivre moi !

-T’as vu, je suis sage.

Pourtant l’envie de la voir nue n’arrête pas d’animer mes pensées. Si je pouvais la déshabiller là, maintenant, je l’aurais fait. Un peu de tenue voyons Kelya ! Non, justement, il ne faut plus de vêtement ! Bon, je crois que j’ai pas encore totalement désaoulé mais ça viendra. Je me prendrai bien une douche en arrivant, ça m’aidera peut-être à retrouver mes esprits. Et si elle venait avec moi ? Oh non, je sens tout plein de pensées perverses polluer mon cerveau. C’est de sa faute, faut pas être aussi mignonne aussi ! L’ascenseur ouvre ses portes, l’étage 52 est atteint. Déjà ? Moi j’étais bien comme ça ! TA GUEULE ! Je reprends sa main pour nous diriger vers le numéro de chambre qu’on nous a attribué. 1456 ? Mon esprit me joue des tours ? Ahaha, c’est la blague du siècle ! Putain mais sérieux, c’est quoi cette coïncidence de merde ? Tsss, laissons le passé de côté, je ne dois pas trop réfléchir.

On entre dans cette fameuse chambre qui porte le numéro qu’on m’avait attribué lors de mon séjour à la FATE. Le décor est totalement différent de celui de la fondation, la pièce entièrement blanche qui a bercé mon enfance est totalement sombre en ce moment. Les nombreuses lumières de la ville permettent à nos yeux d’apercevoir vaguement ce qu’il se trouve dans la pièce. Ses lèvres viennent me rassurer une nouvelle fois alors que son souffle effleure par la suite mon oreille. Je frissonne.

- Je reviens dans une minute. 

Non, ne part pas. Elle s’éloigne de moi pour rejoindre la salle de bain. Qu’est-ce que tu prépares encore blondie ? Je me mets à sourire, amusée. Après avoir enlevé mes pompes, je me rapproche de la baie vitrée pour y plonger mon regard sur la vue qu’elle m’offre. C’est magnifique et pourtant, tellement laid. Je n’aime pas ce monde alors pourquoi j’y vis ? Je n’arrête pas de me dire que l’espoir n’existe pas en moi mais pourtant, je suis toujours là, à regarder cette ville qui me dégoûte et qui m’a enlevé tellement de choses. Je ne dois pas trop réfléchir, éloigner toute la noirceur qui m’anime. Un rayon de lumière apparait dans la pièce, je me retourne pour découvrir la blondinette dans une tenue qui me plait. Son expression fait apparaitre un sourire carnassier sur mes lèvres. Elle réveille cet aspect de ma personnalité que j’ai du mal à comprimer, je la désire c’est une certitude. Je m’avance lentement, tel un prédateur sur sa proie, jusqu’à la porte de la salle d’eau. Attrapant la petite blonde par la taille pour coller son corps au mien, je viens lui murmurer à l’oreille, d’une voix suave.

-Il va t’arriver des bricoles…

Puis je referme la porte derrière nous, m’accaparant ses lèvres des miennes, pour un baiser passionné. Ma langue vient danser avec la sienne alors que mon cœur commence à battre incroyablement fort. Elle me fait de l’effet, je peux sentir la chaleur monter intérieurement alors que mes bras sont totalement gelés par notre balade nocturne. Je décolle mes lèvres un instant des siennes pour retirer mon haut, mon soutif et mon bas. Je suis entièrement nue et elle, elle va bientôt l’être également. Mes lèvres ne veulent pas quitter les siennes, c’est comme si elles étaient devenues inséparables. Pourtant, toute bonne chose a une fin, n’est-ce pas ? Je reprends mon souffle, mes yeux se perdant dans ses océans.

-Elke, je..

Qu’est-ce que j’allais dire ? J’en sais rien, des fois je ne contrôle pas mes mots. Je descends lentement le peignoir sur ses épaules, son corps se dévoile peu à peu. Le tissu tombe, elle est totalement à découverte. Mes doigts viennent caresser sa peau d’une douceur incroyable, s’arrêtant sur des tâches bleues qui s’y trouvent. Je lâche un petit soupire.

-Le prochain qui posera sa main sur toi, je le défonce.

Ma voix était étrangement calme. Je viens déposer un énième baiser sur ses lèvres avant de descendre sur son cou que je viens mordiller légèrement. Mes mains entourent son dos et l’une d’entre elles retrace de l’index sa colonne vertébrale. Mes baisers continuent de descendre le long de son corps, tout d’abord sur chacun de ses seins puis entre, descendant encore un peu pour finir juste en dessous du nombril. Mon sourire s’élargit alors que je replonge mon regard dans le sien.

-Petite douche ?

Mon ton était joueur et mon expression reflétait parfaitement l’envie que j’ai pour elle.

Ses petits gémissements ont eu encore plus d’effet dans mon sourire. Tu veux que je continue Elke ? Non, j’aime voir ce désir qui anime tes iris, tu es magnifique. Sa main vient effleurer ma joue alors que ses pas l’emmènent jusqu’à la douche.

- Je pensais que tu ne me demanderais jamais. Je n’attend que toi chouchou. 

Chouchou ? Un nouveau surnom que je n’avais jamais entendu. J’esquisse un léger rire, mon regard scrutant le verso de sublime silhouette.

- Dépêche toi un peu, sinon tu devras attendre ton tour ma belle ! 

Attendre ? Hors de question. La chaleur de l’eau embue les vitres entourant la douche. Mon regard est attiré par un masque de sommeil qui pendouille sur un des portes serviettes de la pièce. Pourquoi ils sont là et pas dans la chambre ? Bonne question mais je m’en fous. Je décroche l’accessoire, rentrant par la suite sous l’eau qui réchauffe immédiatement mon corps. J’attrape délicatement le menton de la blondinette, embrassant ses lèvres sous le bruit de l’eau qui perlent sur nos corps. Je recouvre assez rapidement ses yeux du masque, venant lui chuchoter sensuellement à l’oreille.

-J’ai toujours eu du mal à attendre…

Il parait que les autres sens sont décuplés lorsque la vue est obstruée. Je l’embrasse une nouvelle fois avant de me glisser dans son dos, continuant sur le même ton.

-Sens-tu mon souffle chaud qui effleure ton oreille ? Ma main qui vient caresser ton sein ?

Mes paroles s’accordent à mes gestes qui se veulent doux et tendre alors que je viens mordiller gentiment son oreille, laissant glisser mon autre main le long de son corps, l’arrêtant tout d’abord au niveau de ventre, que je caresse du bout des doigts.

-Il va falloir nourrir le petit monstre mais avant...

Ma main continue sa descente, lentement, jusqu’à atteindre son entrejambe. Un sourire prédateur s’empare de mes lèvres. Mon corps est complètement collé au sien, mes mains bougent d’elles-mêmes.

-J’aime tellement ta voix, laisse-la sortir pour moi, chaton...

J’embrasse tendrement son cou, poursuivant les mouvements de mes mains. Les battements de mon cœur accélèrent à nouveau. Elle est vraiment magnifique.

Le bruit de ses gémissements fait grimper le désir qui m’anime, la chaleur ne cesse de monter. Son corps réagit à mes mouvements, ce qui accentue mon sourire. On a du mal à tenir en place ? Elle est trempée et ce n’est pas seulement de l’eau.

- De tout ce que tu pourrais me faire faire pour toi dans cette position, c’est me faire parler que tu choisis ? Décidément, tu ne cesses de me surprendre min Skat.. 

Mon sourire s’agrandit. Est-ce de la provocation ? La soirée est loin d’être terminée mon cœur, patience. Sa main incite la mienne à continuer encore et encore ses mouvements. Ne t’en fais pas, je ne compte pas te lâcher avant de t’avoir fait monter le plaisir à son apogée. Elle est tellement excitante, tellement jolie, tellement tout ! Mes lèvres ne cessent d’embrasser son cou, mes crocs se mêlent à la danse, laissant quelques petites marques rougeâtres sur ce dernier. Tu es à moi Elke. Mon rythme cardiaque n’arrête pas de faire des siennes.

- Il y a des choses que tu as jamais osé faire ? 

Je stoppe mes mouvements un instant, posant mon menton sur son épaule pour réfléchir à cette question. Hmm…qu’est-ce qu’elle cherche à savoir exactement ? Je me suis rarement restreint sur ce que je peux faire pour faire plaisir à quelqu’un. J’essaye de m’adapter selon la personne face à moi, évitant tout de même tout ce qui est trop trash. Non non, je ne dois pas penser à des vidéos que j’ai pu voir le net ! J’embrasse la joue de la blondinette pour me tirer rapidement ces pensées néfastes pour mon cerveau. Et moi, qu’est-ce qui me ferait plaisir ? Trop de réflexions, pas assez d’actions.

-Je n’ai jamais été dominée par quelqu’un. J’ai la fâcheuse habitude de mener la danse.

Après ces mots, je lui mordille gentiment l’oreille avant de glisser dans un premier temps, un des mes doigts dans son intimité. Mes mouvements se font doux, comme si entre mes mains, je tenais une poupée de porcelaine. Je veux entendre encore un peu plus sa voix...


Mes cheveux, encore humide de la douche, laissent tomber sur le sol de la terrasse des fines gouttelettes d’eau. Les coudes appuyés sur le rebord, mon regard se perd sur le tableau aux milles couleur qu’offre la ville encore illuminée. Le vent se met à souffler lentement sur mon corps recouvert d’un peignoir. Je n’ai pas froid et je n’arrête pas de sourire en repensant à la blondinette qui est encore dans la salle de bain. Pourquoi me fait-elle un tel effet ? Ma pauvre Kelya, ça fait être dur d’aller en cours demain. Quelle heure est-il d’ailleurs ? Je m’en fous, je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à elle.

C’est bizarre, du haut de cette chambre j’ai l’impression que l’on est dans un autre monde. C’est comme si tout ce que je voyais face à moi n’était qu’un immense écran de télévision. Le temps a l’air de passer différemment ici, mais tout ça, ce n’est que mon imagination, n’est-ce pas ? Quand le jour se lèvera, il faudra retourner dans à la vie réelle. J’aimerai pouvoir arrêter le temps, rien qu’une fois. La jolie blondinette revient discrètement et ses bras viennent m’apaiser, sa tête se pose dans mon dos, elle peut sûrement entendre les battements de mon cœur, encore anormaux.

- Je ne te remercie pas, maintenant je vais devoir acheter un écharpe. 

J’esquisse un léger rire. C’est vrai que je me suis peut-être un peu laissé emporter. Mais elle était tellement mignonne aussi et son corps…juste WAW. Je crois que je ne me lasse pas de la douceur de sa peau et du son de sa voix à chacun de mes gestes.

- Je ne peux pas m’approcher trop, j’ai le vertige.. A moins que quelqu’un ne me tienne. 

Le vertige ? Mais n’est-ce pas elle qui m’a demandé une chambre en hauteur ? Je ne peux m’empêcher de rire avant de me retourner pour l’embrasser.

-T’es un sacré phénomène, tu le sais ça ?

Je lui souris avant de caler son corps entre moi et le rebord de la terrasse. Je l’enlace d’une main, l’autre se pose sur le rebord frais. Un petit baiser sur sa joue avant de reposer ma tête sur son épaule. On peut apercevoir la grande roue d’où nous sommes, le réceptionniste ne s’est pas foutu de ma gueule, il y a un très bon point d’observation de cette chambre.

-Dis moi chaton, pourquoi cette grande roue te plait autant ?

Après tout, ce n’est qu’un édifice de métal en forme de cercle avec des nacelles espacée uniformément pour amasser du fric. La vue ne doit pas être trop mal de là-bas, mais ça reste restreint par rapport au balcon où nous sommes. Je resserre mon étreinte, lui montrant que je la tiens bien comme il faut. Je ne te lâcherai plus Elke. A-t-elle vraiment le vertige au moins ? Ou est-ce une blague ? Peu importe, je suis bien installée et malgré la fraîcheur de cette nuit, nos corps se réchauffent mutuellement.

Bon okay, elle ne rigolait pas lorsqu’elle m’a parlé de vertige. A l’entente de son petit cri et à la vue de son sursaut et surtout de son expression, elle a une réelle peur du vide. Ne t’inquiète pas chaton, je te tiens bien fermement, aucun risque de chute. Elle décide enfin à ouvrir les yeux et répondre à ma question.

- Je ne sais pas vraiment, je dirais que je la trouve grande, forte et majestueuse, un peu comme si elle éclipsait toutes les autres attractions autour d’elle. 

M’ouais, ça reste un bout de métal un peu mieux décoré que les autres. J’ai du mal à comprendre pourquoi elle l’attire autant mais ses caresses sur ma joue ont toujours cet effet apaisant.

- On doit se sentir en sécurité dedans, et j’imagine que ça doit être une sensation incroyable quand elle nous porte jusqu’au sommet. 

Elle imagine ? Elle n’est donc jamais montée dedans ? Quand on a le vertige, ça ne doit pas être évident de mettre les pieds dans une telle attraction, enfin je pense. Je fixe intensément ses yeux, essayant de comprendre encore l’excitation qu’elle a pour cette énorme roue en ferrailles.

- Et voir les reflets des lumières de la ville danser sur sa peau si douce ne la rend que plus belle. 

Elle parle de la grande roue là, on est d’accord ? J’avoue qu’elle me perd complétement. J’accepte son baiser volontiers, laissant sa langue caresser la mienne alors que mon cœur recommence à perdre son rythme naturel. Ne fais pas ça Elke, ça va encore déraper. Son regard relâche le mien pour se plonger sur les lumières qu’offre la ville. Que vois-tu exactement ma petite blonde ? Elle semble totalement perdue dans ses pensées. Des souvenirs qui te reviennent ? Son expression change, les ténèbres semblent l’envahir. Quelle blessure as-tu ouverte en regardant tout ça ? La curiosité me ronge mais je n’ai pas envie qu’elle se sente mal, je vais la laisser de côté. Je lui pince gentiment la joue, comme pour la faire revenir au moment présent.

-Hey, je préfère quand tu souris, ça te va vachement mieux.

Je lui fais un joli sourire avant de l’embrasser sur le front. Je ne veux pas que le passé nous rattrape, pas ce soir.

-Si on enterrait tous les démons l’espace d’une nuit ?

Enfin d’une nuit, je pense qu’il déjà le matin, même si le soleil n’a pas montré le bout de son nez. Je repense au cours qu’on va devoir se taper plus tard, ça être sacrément dur de se lever, je redoute ce moment. L’alcool a l’air de s’être évacué ou du moins, je ne ressens plus ses effets. Je me mets à bailler. Oh oui, il est bien redescendu là, c’est certain.

-Comment tu te vois dans 10 ans ? Pas cette immense roue, rassure-moi !

Je lui dis ces mots sur un ton amusé. Le passé de côté, le futur peut être évoqué. Est-ce qu’il a un futur pour les turnes ? Si les humains ne sont pas encore tous décédés à cause de nous, peut-être pas. Oh non Kelya, c’est pas très sympa pour les humains. Et puis si ça trouve, c’est eux qui nous auront annihilés d’ici là. Faites l’amour, pas la guerre ! Baiser c’est mon truc, la guerre, beaucoup moins. Même si j’ai du mal à dire non pour une bonne baston à l’ancienne !

Un pincement sur ma fesse me fait sursauter et émettre un petit cri que j’aurai voulu enterrer comme les démons. Okay, la grande roue était donc bien pour moi, je m’en souviendrai !

- Je ne sais pas où je serai dans 10 ans, mais je peux très facilement te dire où et avec qui je serai dans 10 secondes.. ! 

Avec la grande roue j’imagine ? Un sourire amusé orne mes lèvres alors que les siennes se posent sur ma joue. Elle est vraiment trop mignonne et sacrément fourbe. Je regarde son corps, recouvert seulement d’une jolie petite culotte, s’éloigner de moi pour se rendre directement dans le lit au milieu de la pièce. Je me mords la lèvre inférieure lorsqu’elle se met à quatre pattes sur le lit, m’offrant un aperçu encore plus net de son joli p’tit cul. Son expression m’indique clairement qu’elle veuille que je la rejoigne. Crois-tu réellement que j’allais te laisser seule dans cet immense lit ?

- Qu’est-ce qu’il est grand ce lit, peut-être qu’une personne pourrait aussi en profiter ? En tout bien, tout honneur bien entendu ; après tout je suis tout le temps sage. 

Elle me fait rire, toujours aussi imprévisible cette jeune femme. Je n’ai plus aucune raison d’admirer le paysage, la blondinette qui se trouve sous les draps est beaucoup plus intéressante. Je m’avance lentement jusqu’au lit, laissant glisser sur mes épaules le tissu qui recouvrait mon corps nu. Mes genoux sur le matelas, je me hisse près de la belle demoiselle pour déposer sur ses lèvres un baiser langoureux. Je ressens une nouvelle fois la chaleur s’emparer de mon corps. Est-ce raisonnable de laisser une nouvelle fois le désir s’emparer de moi ? Je crois que je suis rarement raisonnable. Je retire le drap qui m’empêche d’admirer son corps alors que le mien se positionne au-dessus de sien. Une de mes jambes vient trouver refuge entre les siennes, exerçant une légère pression sur son intimité. Mon doigt vient faire le contour de ses lèvres, d’un touché extrêmement délicat.

-Tu es aussi sage que moi, n’est-ce pas ?

Un sourire provocateur se dessine sur mes lèvres, mes sombres iris scrutant ses saphirs.

-C’est un crime d’être aussi attirante.

Mes lèvres viennent saisir les siennes. Le baiser est nettement plus sauvage que le précédent, je peux sentir mon corps se réchauffer encore un plus sous le rythme endiablé qu’offre mon cœur. Je n’arrive pas à comprimer cette envie de la toucher, de l’embrasser, de la caresser, encore et encore. Je ne veux plus penser à plus tard ou au passé, seulement à elle.

Le rythme que prend ses gestes s’accorde parfaitement au mien. Je ne suis pas la seule à être affamée on dirait. D’ailleurs, on y pensant, elle n’a toujours pas comblé son estomac la blondinette. On remettra ça à plus tard j’ai l’impression. Un frisson parcourt entièrement mon corps lorsque ses doigts effleurent mon dos. Oh oui, un de mes points sensibles s’y trouve. Le baiser se brise, je reprends lentement mon souffle.

- Qu’attendez-vous pour m’arrêter alors inspectrice ? 

Oh, alors là, c’est très intéressant. Son sourire provoque le mien. Si j’avais des menottes, elles seraient déjà autour des poignets qu’elle me tend. Pourquoi il n’y a pas de ça dans cet hôtel ? Parce que c’est hôtel classique et heureusement dans un sens. Elle rougit et je trouve ça tellement mignon alors que ses caresses se font sur mon corps pour finir sur mes fesses. Alors quoi blondie ? On s’arrête là ? Je me mords une nouvelle fois la lèvre.

- Il y a sûrement quelque chose que je peux faire pour faire oublier ce crime dont vous êtes tout aussi coupable que moi ? 

Hmm…Je n’ai même pas le temps de réfléchir à cette question qu’elle me prend par surprise, se redressant rapidement pour réchauffer mon cou de ses baisers. Je relève instinctivement la tête, me mordant une énième fois la lèvre, étouffant de ce geste un gémissement lorsque je sens ses baisers descendre encore plus bas sur mon corps. Mes joues sont écarlates, voilà pourquoi c’est moi qui domine normalement, j’ai une sainte horreur de cette expression. La peste, elle s’arrête comme moi un peu plus tôt. Mon souffle est saccadé mais j’arrive à articuler quelques mots.

-N’inversez pas les rôles.

Je pose une main sur son épaule, repoussant son corps du mien d’une force contrôlée. Je replaque son dos sur le matelas, m’allongeant sur son corps, posant mon front sur le sien. Okay, je dois me reprendre. Mes joues sont encore rouges mais mon sourire redevient bien vite prédateur.

-Pour m’interroger, il faut m’attacher.

Hors, pas de menottes ici. Peut être la ceinture du peignoir, mais si elle doit être utilisée, c’est moi qui le ferais. Mes lèvres retrouvent bien vite les siennes pour un baiser des plus passionné, comme si c’était les retrouvailles d’une absence bien trop longue et douloureuse. Une de mes main se pose sur sa joue alors que ma langue vient danser avec la sienne. Mon autre main descend le long de son corps pour venir caresser la partie de son corps encore obstrué par un tissu. Il va falloir la retirer et rapidement avant qu’elle ne soit mouillée.

Son corps réagit instinctivement à mes gestes qui ne veulent s’arrêter. Est-ce que ça te plait Elke ? Moi oui et tes gémissements sont tellement excitants. Je lui mords gentiment la lèvre avant qu’elle ne brise le baiser, essoufflée par toute cette danse.

- Vous me retirez les mots de la bouche, et je ne vois pas ce qui vous en empêche. Après tout, je ne vais pas m’échapper, Madame.. 

Mon regard est plongé dans le sien et le sourire carnassier qui s’est installé sur mes lèvres, ne veut pas disparaitre. Elle me provoque encore ? Je l’observe s’installer pour la prochaine scène qui me trotte en tête depuis un moment. Ses bras sont tendus au-dessus de sa tête, laissant ses mains proches des barreaux du lit. Tu n’as trouvé le moyen de m’attacher alors c’est moi qui t’interroge ? Mon sourire s’agrandit, mon désir de l’entendre gémir à nouveau ne cesse de monter.

- Ou peut-être que si, mais je suis certaine que vous trouverez un moyen de punir cette dissidence. Après tout, ce n’est pas moi qui ai la fâcheuse habitude de mener la danse.

Okay, elle me chauffe carrément et ça marche totalement. Oh oui, mes pulsions perverses grimpent en flèche, je n’ai qu’une envie, la faire jouir.

-Gardez votre salive pour l’interrogatoire, ça serait dommage de ne plus vous entendre.

Je rentre totalement dans son jeu, complètement soumise à mes pulsions animales. Elle veut jouer, alors jouons. Je dépose un court baiser sur ses lèvres avant de me redresser pour aller chercher cette fameuse ceinture de peignoir qui m’attendait sagement sur le sol de la chambre. Revenant telle une prédatrice sur proie, je reviens réchauffer mon corps avec le sien, commençant à nouer ses mains aux barreaux. Je serre juste assez l’étreinte pour éviter à ses mains de s’échapper mais sans lui faire mal pour autant. Je lui retire le dernier tissu qui protège son corps, me positionnant à califourchon par la suite, afin d’admirer son corps splendide. Mon index trace lentement une ligne imaginaire de ses lèvres à son nombril. Elle est vraiment magnifique.

-Très bien, nous pouvons commencer.

Mes lèvres rejoignent les siennes, mon cœur reprend son solo de batterie lorsque ma langue retrouve la sienne. Pourquoi me fait-elle autant d’effet ? Ses seins sont tellement doux que mes mains ne peuvent s’empêcher de les caresser, sentant leurs extrémités se durcir encore un peu plus au fur et à mesure mes gestes. Je finis par lâcher ses lèvres, la provocant de mes yeux sombres avant de descendre ma tête lentement. Ma langue rejoint une de mes mains, offrant un baiser langoureux à un de ses tétons, le mordillant lorsque l’envie m’en prend. La chaleur monte encore alors que ma tête continu sa descente, embrassant son ventre, puis en dessous de son nombril. Contrairement à la première fois, je ne m’arrête pas, ma langue vient effleurer son clitoris alors que mes mains viennent saisir chacune de ses cuisses. Je relève légèrement la tête, mes iris noirs scrutant les siens. Un sourire provocateur aux lèvres, je me dois de lancer une dernière réplique avant la punition.

-J’espère que tout ceci vous servira de leçon, mademoiselle.

Je laisse ma langue poursuivre ses mouvements. Tu connais mes doigts, je te présente ma langue. Les deux peut-être ?

Je ne sais pas si des gens sont présents dans les chambres proches de la nôtre mais si c’est le cas, la blondinette les a surement tous réveillés. Je ne me suis jamais demandée si j’appréciais mon prénom mais lorsque c’est blondie qui le prononce, ça me fait l’adorer. Je reviens près d’elle lui offrant un doux baiser. Elle me fixe avec ses yeux d’un bleu magnifique, le sourire aux lèvres. Elle est tellement belle, je ne peux détacher mon regard d’elle et le sourire qui anime mes lèvres ne veut disparaitre. Elle est épuisée, en serais-je responsable ? J’esquisse un petit rire alors que ses yeux peinent à rester ouverts.

- Kelya, je.. je t’ai.. 

Je stoppe ma respiration instinctivement, mon cœur rate un battement. Qu’allait-elle me dire ? Non non non, elle n’allait pas me sortir les mots auxquels je pense, n’est-ce pas ? Faut que j’arrête de regarder trop la télé, j’ai une putain de tendance à me faire des films. Je secoue la tête, remettant tout en place dans ma caboche. Un petit soupire avant que mon sourire revienne sur mes lèvres. Elle a l’air tellement apaisé, son visage est angélique et ses lèvres… Je dépose un bref baiser sur les lèvres de la belle au bois dormant. Mes mains retirent le nœud qui contraint les siennes, les replaçant près de son corps avant de me relever pour remettre correctement le drap afin qu’elle n’attrape pas froid. Ma pauvre Kelya, cette fille va te rendre complétement dingue.

-Bonne nuit chaton.

Je m’étire longuement avant de me rendre dans la salle de bain pour ramasser mon nano qui se trouvait sur le carrelage. Bon, il n’a pas pris la flotte, c’est déjà ça. J’aimerai désactiver le réveil qui annoncera qu’il est temps d’aller en cours, cependant, j’ai déjà raté une journée entière la semaine dernière. Je vais finir par être viré ou convoquée si ça continu. Pourtant mes notes sont excellentes mais les règles sont les règles. Tiens, un message d’un contact que je n’ai pas ? Je déverrouille l’appareil, souriant en découvrant le message. Zacky, hein ? Je retourne dans la chambre, laissant mes doigts pianoter sur le clavier avant de déposer mon nano sur la table de chevet près du lit. Okay, demain, je vais être claquée, moins de 4h de sommeil, ça va piquer.

« Tu es dangereuse C-01456. Si tes parents t’ont abandonnée c’est parce qu’ils ont peur de toi. Tu es née pour détruire et tuer. Mais ne t’en fais pas, si tu es ici c’est pour nous aider, faire en sorte que ta vie serve la bonne cause. Nous allons te soigner… ». Mes yeux s’ouvrent instinctivement. Je connais la suite de ce rêve, toujours le même, toujours ce visage qui me terrifie, cette voix, ce sourire… Ma respiration est lourde, mon rythme cardiaque est totalement paniqué. La blondinette est dans ma bras, je resserre lentement l’étreinte. Mes yeux ont changé de couleur, je le sais. Je dois me calmer. Une clope ? Non, je n’en ai pas. Je ferme les yeux, me concentrant sur la chaleur corporelle de Elke, sur la douceur de sa peau, me remémorant son sourire, son rire, sa voix. Le calme revient peu à peu. Le réveil n’a pas encore sonné mais le soleil est levé.

Elle est réveillée ? Je sens son corps se tourner vers moi. Mes yeux sont toujours clos, je ne veux pas les montrer, pas maintenant, ils ne sont pas les miens. Sa main qui vient caresser ma joue m’apaise encore un peu plus, puis sa voix retentie tout bas dans la pièce.

- Je préfère quand même quand tu souris, ça te va vachement mieux.

Cette phrase m’appartient, non ? La prochaine fois je mets mon droit d’auteure ! J’ai envie de sourire mais si je le fais, ça prouverait que je suis moi aussi réveillée, n’est-ce pas ? Un nouveau bruit fait son apparition. La vache, elle doit tellement avoir la dalle, là ! Okay, trop tard, je ne peux pas contrôler mon fou rire. Mes yeux reprennent leur couleur habituelle et j’explose de rire.

-Il faut vraiment faire quelque chose pour le p’tit monstre, là !

J’ouvre enfin les yeux, complétement amusée de la situation. Waw, la lumière me les flingue direct, c’est si dur de l’affronter. J’embrasse le front de la blondinette, plongeant mes sombres iris dans ses yeux si clairs.

-Tu dois avoir le menu de l’hôtel dans le tiroir de la table de chevet. Commande ce que tu veux, je t’invite !

Bordel, je vais vraiment claquer toute ma tune dans cet hôtel ! Bon allez, c’est pas grave, j’ai envie de lui faire plaisir et surtout, de pouvoir combler cet appétit qu’elle a depuis hier soir. La pauvre, elle doit vraiment crever de faim ce matin. Je me remets à rire, je suis vraiment crevée, ça va être dur de rester concentrer en cours. Tant pis, ça me servira de leçon de me coucher aussi tard ! A la moindre heure de pause aujourd’hui, je vais me poser sur un banc dans le parc et pioncer pour récupérer un peu de sommeil perdu. De toute façon, je suis habituée à ne pas trop dormir, rêver ce n’est vraiment pas fait pour moi, les cauchemars finissent toujours par me rattraper. Je me retourne pour observer l’heure qu’affiche mon appareil. Bon, va falloir bouffer rapidement car je dois repasser à l’appart pour prendre mes affaires de cours et accessoirement me changer. Putain, Skye ! Oh bordel, j’espère qu’elle aura déjà décollé quand je mettrai les pieds là-bas. J’espère qu’elle n’aura pas brûler la chambre…

-Okay, on a moins de 45 minutes pour déguerpir d’ici et éviter un retard !

Je retrouve le regard de la blondinette, le sourire de retour sur mes lèvres.

Plus j’y pense, plus je suis foutue et je vais devoir affronter Skye quoi qu’il arrive. Ce putain de travail à trois, on ne l’a pas du tout terminé ! J’ai même plus envie de le faire, tant pis si je me tape un 0 ? Raaah, non je ne cautionne pas cette note ! La blondinette me ramène au moment présent lorsqu’elle lâche un soupire. Merde, j’ai pensé trop fort ?

- Tu crois que si je dis au NEST que j’étais attachée en haut d’une tour il accepteront mon retard ? 

J’esquisse un petit rire. C’est un bon résumé de la situation passée. Elle veut rester ici toute la journée ? Comme c’est mignon mais il faudra retourner à la réalité bien assez vite malheureusement.

- T’en fais pas trésor, je trouverai bien quelque chose à manger sur le chemin. 

Ce petit surnom me fait sourire, je crois qu’il est devenu officiel maintenant. Sa chaleur quitte le lit et le drap avec. Ça caille bordel ! Vas y j’ai été sympa avec elle quand j’ai recouvert son corps avec lorsqu’elle s’est endormie, elle aurait pu me le laisser là ! Un frisson parcourt ma silhouette entièrement nue. Okay, c’est pas les mêmes frissons qu’hier là.

- Par contre, je veux bien que tu essaies de retrouver ma culotte, vu la barbarie avec laquelle tu l’as arrachée hier. 

Je plaide coupable mais son petit clin d’œil me fait marrer avant qu’elle ne rejoigne la salle de bain. Bon, elle est où cette petite culotte. Kelya à la recherche de la culotte perdue ! Je me relève, recherchant l’objet perdu dans la chambre, entièrement nue. Vous connaissez la fille la moins pudique du monde ? Bah c’est moi ! Cinq bonnes minutes de recherche quand même. Okay, je t’ai trouvé connasse, tu t’étais mélangée avec le drap, sale fourbe ! Je me dirige vers la salle de bain, ouvrant la porte, toute contente d’avoir retrouvé le tissu.

-Trouvée, chaton !

Je lui donne son bien, m’observant brièvement dans la glace, juste aussi de son épaule. Ah ouai quand même, j’ai une gueule de déterrée putain ! Et puis cette petite entaille en plein milieu du front…je ne me suis pas loupée ! Mais étrangement, même avec un coup pareil et l’alcool de la veille, j’ai pas mal au crâne. J’ai la tête dure ! Je me mets à rire avant de commencer à enfiler mes vêtements qui trainaient sur le sol de la salle d’eau. Une fois habillée, je passe ma main dans mes cheveux, essayant de remettre de l’ordre là-dedans. Nop, rien à faire, c’est le bordel dans ma tignasse brune. Bon bah tant pis, ils s’accordent bien avec ma gueule actuelle. La blondinette essaye d’effacer les cernes sous ses océans, mais je pense que c’est mort aussi…

-Et dire que c’est même pas Halloween, dommage.

Je me remets à rire. Bon, je suis vraiment claquée bordel mais ça va le faire ! Enfin j’espère…