Unusual Suspect

Fin du premier cours. On ne peut pas dire que la journée avait bien commencé. Cette Heidi avait une réticence toute particulière à toute forme d'aide extérieure... Au point de se braquer à 200%. Si Miles avait essayé d'aller plus loin, elle aurait été encore plus loin dans la surenchère. Il avait décidé de se renseigner un peu sur cette élève, mais son dossier psychologique relevait soit de la mauvaise foi, soit, pris au premier degré, d'une forme légère de psychopathie...

En descendant l'escalier, et en saluant poliment les élèves qui lui disaient bonjour, sa veste sur l'épaule, il traversa la cour intérieure et se rendit dans la salle des profs, dans l'annexe administrative. Il n'était que 9h, mais il n'avait pas de cours avant 11h. Il entretenait de bons rapports avec la plupart des autres professeurs, souriait à leurs blagues ou participait même, parfois, à l'une ou l'autre anecdote de cours amusante. Enfin, pour des profs. Toutefois, alors que les autres se préparaient déjà un café, Miles avait sa propre tasse, avec une soucoupe. Une tasse de thé. Il préférait se caler au calme dehors, adossé au mur de l'annexe, en regardant la cohue des allées et venues des élèves, en buvant son thé, plutôt que de rester en groupe avec les autres membres du personnels qui entretenaient leur stress à coup de café, de clopes et de plaintes.

Sa veste posée sur le bras, il remarqua une nouvelle tête dans la cour, qui venait vers l'annexe. Un nouveau professeur? De sport, peut-être. Ou un technicien de surface...?

Zack avait quitté le commissariat aux alentours de 6h, ayant dans l’idée d’aller directement sur le lieu de travail.
Mais il n’était que 6h, 7h le temps d’aller jusqu’à là-bas.
Il avait un peu le temps et se permit de ralentir l’allure. Aller là-bas, prendre un café, voire plusieurs, et attendre tranquillement.
Ce fût lorsqu’il passa commande de son café qu’il se demandait depuis quand remontait sa dernière douche, sa dernière vraie nuit également vu les cernes sur sa gueule. Pas de la veille, en tout cas. La serveuse avait plissé le nez en s’approchant de la table et restant à une portée adéquate. Pour ne pas paraître impolie.
Bref, la commande passée, elle détala.

Il avait attendu un peu, refaisant le point sur les quelques éléments qu’il avait. Le type avait l’air clean, à priori.
Le seul point noir, c’était… Sa connaissance des deux gars.

Plongé dans ses pensées, il n’avait pas vu le temps défilé.
Il se pointa au N.E.S.T un peu trop tard. M. Miles était déjà en cours, pas question de le déranger.
Encore une fois, Zack attendit sagement, bien qu’il bouillonnait. Il avait été trop con.

Un peu avant 9h, on lui ouvrit la grille et on l’invita à entrer.
Il s’avança donc dans la cours, on lui avait parlé d’une annexe.  Il chercha du regard, à gauche, à droite et trouva le fameux bâtiment .

Les mains dans les poches, l’air dur, il s’en approcha. Puis remarqua quelqu’un qui y était adossé : son suspect.

Le regard du flic s’illumina, fixant alors Miles et prenant sa direction.
Il ne le quitta pas un seul instant des yeux, s'avançant tel un prédateur qui approchait pour achever sa proie.
Il se faisait menaçant pour voir la réaction du gars, prêt à courir, au cas où une quelconque culpabilité lui donne des ailes.

Mais le gars ne sembla pas bouger, par contre il le regardait.

Zack continua de s’avancer jusqu’à s’arrêter à deux pas.
Les stigmates des jours précédents, sans presque aucun sommeil, étaient aisément visibles. Teint un peu pâle, des cernes, le regard légèrement fatigué.
Il y avait également les stigmates d’un certain manque d’hygiène, barbe mal entretenue, odeur de transpiration mélangée à celle du tabac et du café.

Le suspect était légèrement plus grand que lui, de pas grand-chose.
Par contre, Zack pouvait, à priori, aisément le casser en deux.

Zack : « M. Miles Edgeworth ? »

Un ton grave, grondant. Agressif presque, auquel se mélangeait une élocution parfaite.
L’homme semblait l’avoir cherché.
Et il semblait très fier de l’avoir trouvé.

L'homme ne faisait pas que se diriger vers lui; il le fixait du regard, intensément. Le genre de regard qu'un chien de rue lancerait pour apeurer son adversaire. Remarquant cela, Miles se redressa du sur auquel il était adossé, pour paraître plus présentable sans doute, et remua un moment sa cuillère dans sa tasse de thé, avant d'en prendre une gorgée, laissant le temps à celui qui serait sûrement son interlocuteur arriver.

Probablement pas une nouvelle recrue du NEST, à son comportement, finalement. Miles voyait mal quelqu'un postuler dans un établissement scolaire dans cet… État. Une véritable exemplaire de chien des rues, il ne pouvait pas se départir de cette première impression maintenant qu'il l'avait eue. Il le regarda dans les yeux, des yeux noirs, un peu menaçants.

Zack : « M. Miles Edgeworth ? »

-En effet. A qui ai-je l'honneur?


Probablement un détective privé, un enquêteur peut-être. Un ton protocolaire, et l'allure fatiguée d'un combattant d'une cause perdue. Mais Miles préféra le laisser se présenter; après tout, c'était peut-être son jour de chance? Peut-être venait-on lui annoncer qu'il avait gagné à une quelconque loterie.

Pas de réaction particulière. Le gars a les nerfs solides.

Cela ne pouvait déterminer un début de quelque chose pour une quelconque innocence. Même les innocents avaient un peu peur quand Zack s'approchait de cette façon.

Il passa sa main dans l'intérieur de sa veste et en sortit sa plaque d'inspecteur qu'il montra à Miles.

Zack : "Zack Nelvas, inspecteur de police officiant dans la Bordure. J'aurai quelques questions à vous poser. Y-a-un endroit tranquillle où qu'on peut causer qu'à deux ?"

Il rangea sa plaque et remit ses mains dans ses poches pour en extraire un paquet de cigarettes et s'en allumer une.
Il ne regardait plus autour de lui, se contentant de fixer le type.

Alors, la bordure... Réaction ou pas ?
Même s'il se doutait de quel genre cela pourrait être. En effet, que foutrait ici un flic aussi crade ?
Bref, trois réactions possibles, à priori.
1) Je m'en bats les couilles.
2) Surpris de voir un flic ici
3) un ptit air de culpabilité.

Lancez vos paris...

L'homme sort une plaque de l'intérieur de sa veste. Un inspecteur de police. Pas loin… Mais étonnant. En tout cas, Miles leva un sourcil. Pourquoi un inspecteur viendrait le voir…? Jusque sur son lieu de travail, en plus…?

Zack : "Zack Nelvas, inspecteur de police officiant dans la Bordure. J'aurai quelques questions à vous poser. Y-a-un endroit tranquillle où qu'on peut causer qu'à deux ?"

Son élocution parfaite n'aura pas duré longtemps. La Bordure, hein... C'est vrai qu'ils n'avaient pas la réputation d'être les gens les plus carrés et fiables de Central Point. Il troqua sa plaque pour une cigarette, les yeux dans ceux de Miles, et celui-ci s'approcha un peu. Pour qu'on ne les entende pas...? Parce qu'il avait peur de faire une esclandre ou d'attirer l'attention sur lui...? Non.

Miles : "Excusez-moi, mais je vous demanderai de ne pas fumer dans l'enceinte de l'établissement. Merci de ne pas donner un mauvais exemple aux élèves; je suis sûr que vous comprenez. Tant que nous sommes ici, je suis responsable d'eux. Nous pouvons parler ici, à moins que vos questions ne souffrent de pouvoir être entendues par une tierce personne, auquel cas nous pouvons nous isoler... Dans la serre, par exemple."

Il avait réfléchi un moment en cherchant un endroit des yeux, et la grande serre transparente entre l'annexe et le pensionnat semblait un bon compromis : à la fois proche et isolé.

Miles : "J'ai un cours à assurer à 11h, j'espère pouvoir répondre à vos questions dans le temps imparti."

Zack fronça les sourcils.
Le mec utilisait un langage qu'il n'avait pas l'habitude d'entendre. Et il dû se concentrer quelques instants pour comprendre ce qu'il disait exactement.

Il comprit donc que le mec voulait pas qu'il fume, soit. Il rangea sa cigarette.
Il comprit également que le mec lui proposait d'aller dans la serre pour discuter tranquillement.
Putain, il détestait ce genre de ploucs. Ils pouvaient pas utiliser un langage normal ?

Zack : "Ok. La serre."

Il tourna la tête en direction de la bâtisse avant de commencer à s'y diriger tranquillement.

Emportant avec lui sa tasse, Miles emboîta le pas au mystérieux policier. De l'extérieur, ils devaient passer pour un professeur et un concierge venus discuter d'un problème dans la serre, ou quelque chose comme ça.

Une fois la porte refermée, il faisait chaud, à l'intérieur. Chaud, et humide. Pas au point d'en transpirer, mais il y avait cette atmosphère très particulière aux serres, un mini-climat qui est plus adapté aux plantes qu'à l'homme.
Ou aux turnes.

Il y avait de nombreuses étagères, et chacune soutenait différentes espèces de plantes. Il fallut un moment à Zack pour comprendre qu'elles n'étaient pas rangées par ordre alphabétique ou même par espèce, mais par classes, certaines étagères étant identiques. Apparemment, les classes les plus jeunes apprenaient à faire pousser de l'herbe, les moyennes, des tomates, et les plus élevées allaient des fleurs tropicales aux arbustes, en passant par des projets plus exotiques. Il y avait même un bonzai.

Miles : "Très bien… Maintenant que nous sommes seuls, vous pouvez peut-être m'informer de l'objet de votre visite? Ce doit être important pour que vous veniez sur mon lieu de travail en pleine matinée, mais j'avoue ne pas avoir la moindre trace de début d'idée du sujet que vous souhaitez évoquer avec moi."

Qu'est-ce qu'il faisait chaud ici, bordel.
C'en était etouffant.

Par curiosité, Zack regarda les quelques plantes présentes, ne comprenant absolument rien à l'organisation.
Il ne s'y connaissait pas vraiment en plantes non plus, sauf celles qu'il cultivait lui-même... Mais ce n'était pas du tout les mêmes conditions.
Lui, il fallait que ça soit très sec et très chaud.

"Très bien… Maintenant que nous sommes seuls, vous pouvez peut-être m'informer de l'objet de votre visite? Ce doit être important pour que vous veniez sur mon lieu de travail en pleine matinée, mais j'avoue ne pas avoir la moindre trace de début d'idée du sujet que vous souhaitez évoquer avec moi."

Zack se retourna vers le "professeur".

Zack : "Un double meurtre, de Turnes."

Il sortit de sous son manteau, quelques pages pliées gauchement. Il les déplia et tendit la première à Miles : la photo de Terence Blench, mort, un trou dans la tête.
Il en déplia une autre : l'inconnu, mort également, toujours un trou dans la tête.

Zack : "Vous les connaissez ?"

Pour le moment, il gardait dans sa manche que le type était visible sur plusieurs vidéos en présence des deux zigotos.
Fallait toujours tester un hypothétique suspect.

Zack : "Un double meurtre, de Turnes."

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne poussait pas la goutte de l'étincelle avec le dos de la mousse. Comme ça, de but en blanc, il présenta deux photos de cadavres à Miles. Celui-ci eut un mouvement de recul, après le temps nécessaire à réaliser devant quoi il se tenait.

Zack : "Vous les connaissez ?"

Miles : "Ils ne me disent rien... Ah, le premier, peut-être, mais je ne saurais plus vous dire si je l'ai croisé dans une rue ou vu à la télévision. L'autre..."

Il réfléchit encore, plissant les yeux, comme pour reconnaître l'homme derrière la blessure.

Miles : "Je ne sais pas. Je devrais les connaître?"

Les célébrités Turnes existaient, même si elles n'étaient pas nombreuses, et pour la plupart connues pour des raisons peu glorieuses. Cambrioleurs, suicidés spectaculaires, parias éjectés du dôme… Il y a quelques années, tout un groupe avait été étiqueté dangereux par une bande de réactionnaires, et éjecté hors du dôme. La couverture médiatique avait été énorme, malgré les efforts des policiers et du gouvernement. Zack pouvait être au courant de ceci, mais peut-être pas reconnaître dans le turne dont il tenait la photo un de ceux qui se tenaient aux côtés de la femme qui dirigeait le petit groupe d'anarchistes.
Le professeur, lui, sembla s'en rappeler. Il pointa du doigt trois petits implants disposés en triangle, une forme caractéristique qu'il paraissait se remémorer.

Miles : "Attendez. Lui, là, le second, je pense que c'est un des Turnes qui avaient été bannis de la ville, il y a quoi... 5 ou 6 ans?"

"Ils ne me disent rien... Ah, le premier, peut-être, mais je ne saurais plus vous dire si je l'ai croisé dans une rue ou vu à la télévision. L'autre..."

Zack avait regardé attentivement ses expressions faciales, histoire de voir un sursaut dans le regard ou quelques tics nerveux... Mais rien.
Il y avait juste eu ce petit recul... Mais vu comment Zack avait présenté la chose... Ca n'était pas forcément concluant.

Zack : "Vous l'avez croisé dans la rue. Et ptête à la télévision oui. Vu l'possible matraquage des turnes... Terrence Blench, criminel récidiviste."

L'affirmation du croisement dans la rue pouvait se faire poser des questions au gars. Zack décida donc d'expliquer. Tant pis pour le grillage de cartouches.

Zack : "Si j'suis ici, c'est parce que sur les différentes captures de la vidéo surveillance, on vous voit, plusieurs fois, pas loin des deux zigotos. Comme ils sont morts de la même façon... J'me disais que vous saviez ptête quelque chose de plus... Profond dans cette affaire."

"Attendez. Lui, là, le second, je pense que c'est un des Turnes qui avaient été bannis de la ville, il y a quoi... 5 ou 6 ans?"

Zack regarda plus attentivement, grommelant au passage.
Pour sûr qu'il était claqué, il était complètement passé à côté de la marque. Ou alors c'était parce qu'on lui pointait qu'il la remarquait.

Zack : " Qu'est-ce qu'un putain d'bannis foutait ici..."

La remarque était plus pour lui que pour Miles.
Maintenant que Miles lui en avait parlé, l'histoire lui revenait. Impossible à oublier tellement ça en avait été dégueulasse.
Zack, à l'époque, avait essayé de faire quelque chose avant qu'on lui fasse comprendre, gentimment, que l'histoire le regardait pas.
L'homme faisait partie des meneurs, avec une femme...

Zack : "Et merde."

Deux pistes possibles : les archives de la ville pour retrouver l'identité de la femme... Ou Les Terres Sauvages, à la poursuite d'un groupe exilé depuis 5 ou 6 ans. La première... Ca allait être compliquée. La seconde encore plus.

Il y en avait ptête une troisième.
Un type comme ça, qui revient, il devait forcément avoir une entrée et un complice de l'intérieur. Ou un type à qui il aurait payé un pot de vin.
Mais il aurait fallu le contacter... Les égoûts ? Ok mais lesquels ? La ville faisait 100 km de diamètres. Zack allait pas s'amuser à chercher dans tous les égoûts aux abords de la ville... Si ?

Ou la cliente ? Ptête qu'elle savait qui était le gars et qu'elle orientait Zack sur cette histoire là.
Ca puait... Trop, beaucoup trop.

Continuer ou non ? C'était la question.

Et ce questionnement était amplement visible dans l'air d'absence du flic. Le regard majoritairement vide, se tapotant la lèvre inférieur de son index.

Zack : "La mort d'un banni et d'un criminel.. Tu m'étonnes que personne n'en ait rien à foutre. Trouducs."

Il fronça les sourcils.
Attends, ptête qu'il s'emballait. Miles semblait surpris, mais ptête qu'il l'envoyait sur une mauvaise piste ? C'est typiquement...
Non. C'était sa parano qui parlait.

Ou alors, l'implant était un faux... Fallait aller voir le cadavre, mais sans autorisation... Ca allait devoir faire appel à un service.

Inconsciemment, Zack s'afaissa sur lui-même. Couplé à sa fatigue, le colosse avait l'air profondément dépité. A moins que...
Ses yeux étaient devenus noirs, et sa machoire se crispait frénétiquement. Pour sûr qu'il contenait une certaine colère.
Les poings se serraient et se deserraient, continuellement.

Zack : "Bon... J'vais pas vous déranger plus que ça, j'crois. Merci."

L'homme avait l'air fatigué. C'était peut-être le mot qui le décrivait le mieux en ce moment, d'ailleurs. Sûrement une affaire que personne d'autre que lui n'avait voulue. Étrange, d'ailleurs, on ne croisait pas souvent de policier cherchant à résoudre les problèmes de morts de Turnes… En tout cas, sa fatigue diminuait sa concentration, apparemment. Il guettait le visage de Miles, mais tout semblait normal. C'était un pro.

Zack : "Vous l'avez croisé dans la rue. Et ptête à la télévision oui. Vu l'possible matraquage des turnes... Terrence Blench, criminel récidiviste. Si j'suis ici, c'est parce que sur les différentes captures de la vidéo surveillance, on vous voit, plusieurs fois, pas loin des deux zigotos. Comme ils sont morts de la même façon... J'me disais que vous saviez ptête quelque chose de plus... Profond dans cette affaire."

Un petit bruit de cuillère contre la porcelaine. Miles avait recommencé à tourner son thé. Une très légère crispation de la mâchoire...

Miles : "Vous voulez dire que ces deux personnes - un criminel récidiviste et un activiste anarchiste - se promenaient librement dans la rue? C'est terrible… Ce n'est pas simplement la police qui les a abattus? Peut-être que leur mutation a fait disparaître ou taire ces policiers, d'une façon ou d'une autre..."

Sueurs froide, puis soulagement. Aucune autre information cependant, juste des hypothèses… Ensuite, Zack grommela pour lui-même.

Zack : " Qu'est-ce qu'un putain d'bannis foutait ici… Et merde."

Dorénavant, il dirigeait sûrement son enquête vers la chef du groupe du deuxième Turne. Autant dire qu'il y avait du pain sur la planche, et la liste de suspects, après 6 ans… Elle ne comportait plus seulement le nom de Miles, mais carrément celui de n'importe quel réactionnaire de la cité. Voire des turnes encore présents… Et Miles s'éloignait des possibilités.

Il semblait en plein combat intérieur. Il avait probablement d'autres débuts d'idées, et son cerveau devait être en effervescence. C'est dans ce moment précis qu'il est le plus apte à envisager sérieusement une nouvelle hypothèse, capable de remplacer la précédente. A l'attaque.

Miles : "A votre place, je commencerais par chercher si un membre des forces de l'ordre manque à l'appel. Une agression, une légitime défense, et l'officier déjà sous l'emprise de l'une ou l'autre de ces mutations inconnue, qui disparaît… Cela me paraît probable. Enfin, c'est peut-être que j'essaie de me rassurer moi-même."

Il tourna encore son thé, sans une vague, sans un bruit. Contrairement à tout à l'heure, quand il a évoqué les caméras...

Zack : "Bon... J'vais pas vous déranger plus que ça, j'crois. Merci."

Gagné.

Miles : "Je vous en prie, officier. N'hésitez pas si je peux encore vous aider. Ne vous donnez tout de même pas tant de peine, c'étaient des criminels, n'est-ce pas...?"

"Je vous en prie, officier. N'hésitez pas si je peux encore vous aider. Ne vous donnez tout de même pas tant de peine, c'étaient des criminels, n'est-ce pas...?"

C'était peut-être la phrase de trop.
Celle qui n'aurait pas dû être dite, celle qui achèverait de foutre Zack en pétard.
Et c'était pas bon de le voir en pétard, le Zack.

Il se tourna vers le "Professeur", le foudroyant du regard.

Zack : "Ouais, vous avez raison... Ce n'était que des criminels."

Puis il se dirigea vers la sortie, saluant le professeur en levant simplement la main.

Zack : "Désolé du dérangement."

En vrai, il n'était pas du tout désolé. Et le type lui avait apporté de nouvelles pistes intéressantes.
A se demander comment il avait oublié cette histoire.

Zack : "Pas impossible que je r'passe vous voir, par contre. Sait-on jamais."

Il ouvrit la porte et s'en alla.

Miles resta dans la serre un moment, après le départ de Zack. Il le regarda partir, la tasse aux lèvres, à travers les vitres de la serre. Il semblait énervé. Peut-être à force de patiner dans son enquête, ou bien était-ce un de ceux qui ont du mal à être opposés à un mur de marbre quand leurs seuls outils sont les poings et la parole. Il faudrait garder un oeil sur ce type. Pourvu qu'il ne creuse pas trop loin.

Il finit tranquillement sa tasse, et retourne vers l'annexe administrative. La prof de math lui sourit, il lui rend son sourire en la saluant, et part discuter avec elle des problèmes récents avec une élève.


(Suite du RP)