Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
-Mais, monsieur, avec les évènements récents, c'était très traumatisant…
-J'en ai bien conscience, Amber. Et c'est pour ça que vous avez déjà eu un mois en plus pour terminer ces devoirs. Si je repoussais encore la date de rendu, je vous exposerais à une fin d'année particulièrement chargée.
La jeune femme se rassoit. Son argument n'était pas des plus convaincants et elle le savait, mais elle devait juste, publiquement, bien montrer aux autres qu'elle était du côté de ceux qui voulaient du rab… Miles n'avait cependant aucun doute sur le fait qu'elle, au moins, avait terminé son devoir. Depuis longtemps, sans doute.
-Je vous laisse nos deux heures de cours pour finaliser votre travail ou regrouper vos sections, pour ceux qui ont travaillé séparément. Ensuite, je ramasserai les copies.
Les tables se déplacent, les chaises grincent sur le sol. Brouhaha général, les élèves se remettent en groupe. Miles se déplace à travers les allées ainsi formées. Comme prévu, Amber et ses deux amies semblaient avoir bien avancé. Difficile de dire, par contre, la quantité de travail individuelle fournie. D'autres semblaient un peu plus en proie au stress et s'échinaient à écrire leur conclusion alors même qu'ils manquaient très visiblement de matière. Enfin, au moins, toutes les tables avaient quelques choses à rendre.
Et celle du fond…? Miles s'approcha de Skye, Heidi, et… Kelya. Sans être assez proche pour les interrompre, il s'arrêta à bonne distance pour voir ce qu'elles faisaient… Et essayer de déterminer où elles en étaient.
Les bras croisés, le reflet des fenêtres sur les verres de ses lunettes, il toisait Kelya, juste dans son dos, avec une intensité qui aurait pu rendre jalouses quelques filles du premier rang.
Miles Edgeworth
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Mar 6 Aoû - 15:12
Rendez les copies!
Miles & le Trio Infernal
Alors ça y est, je suis de retour on dirait. J'ai passé en tout et pour tout huit jours calfeutrée dans un lit d'hôpital à ruminer et me poser des questions. Tout un tas de questions ; beaucoup trop même. On ne peut pas dire que j'ai eu droit à beaucoup de visites non plus, mais ça je m'y attendais, c'est comme ça à chaque fois. M'enfin, il paraît que c'est la vie, alors pas le choix de m'y faire. Je rentre dans la salle de classe, la première dans laquelle je mets les pieds depuis la manifestation, et il a fallu que mon cruel emploi du temps désigne celle-ci pour commencer. Ce foutu cours d'anglais.
Je ne suis ni en avance, ni en retard, alors pour une fois je peux me joindre à la masse pour entrer sans faire de vagues. Certains me dévisagent, d'autres me fuient du regard ; je ne sais pas s'ils savent pourquoi j'ai raté une semaine de cours. En revanche, ils doivent voir l'humble bandage que je me traîne sur le front. Oui, il n'est pas nécessaire, mais je préfère le garder pour éviter de donner à voir à la place le vilain hématome qu'il recouvre. Mais à part ça, je n'ai pas changé, je garde toujours les mêmes vêtements noirs et sobres pour ne pas me faire remarquer plus que de nécessaire. Enfin si, mon regard, lui, a peut-être changé. Là où avant s'affichait une mine renfrognée et pleine de ressentiment se tient aujourd'hui un air morne et un regard triste porté sur le sol en permanance. Elle n'aura pas duré bien longtemps, cette nouvelle confiance en moi ; il faut aussi dire qu'elle était bien trop récente et fragile pour résister aux évènements de la semaine passée couplés à la solitude de mon séjour au pays du blanc.
Pour être honnête, je n'ai pas l'intention d'être très attentive, encore moins que d'habitude même. Les coudes sur la table et la tête lourdement reposée au creux de mes mains, mon regard et mes pensées commencent à se perde dans la vide alors que le cours démarre. Je ne prête aucune attention au monde extérieur, et tant que rien de viendra perturber mes pensées, je resterai là, immobile, à ne rien faire ni dire. En temps normal, j'aurais tout de même esquissé un sourire, voir un petit ricannement au petit "ta gueule Amber" qui a résonné dans la pièce, mais même pas. Je ne me reconnais pas, mais ça, ça fait huit jours que c'est comme ça.
Les tables bougent dans un broucan infernal, et je crois avoir été rejointe par Skye et Kelya. Non, je ne leur adresse pas un mot, j'ai peur de m'énerver, ou peut-être de de fondre en larme, voire les deux. A vrai dire je n'en sais rien, je manque de sommeil et je ne suis clairement pas d'humeur à faire une scène volontairement. Je me souviens maintenant la cause de cette agitation : ce fameux travail de groupe. A moins que l'une d'elle n'ait avancé, on a juste rien à rendre, mais à ce niveau là, j'en ai pas grand chose à faire. S'il le faut, j'en assumerai l'entière responsabilité. Je prendrai peut-être un nouveau blâme, mais au point où j'en suis, me faire virer du NEST et de son atmosphère toxique sera peut-être une bonne chose.
Oh, j'ai jamais oublié ce taf. Comment l'oublier? C'est là que Kelya a commencé à se comporter comme une putain d'égoïste avec moi. Le jouet qui traîne à la maison, à dispo. Difficile d'oublier Heidi et ses petites piques alors que j'avais jusque là jamais même entravé son existence, et qui deux heures plus tard, propose un "je pourrais montrer cette galerie d'art à l'UNE d'entre vous?" pour que Kelya réponde ensuite que je devrais rentrer me reposer. Pour mon bien, tu vois?
Ouais, un des défauts d'avoir un cerveau qui te laisse rien oublier, c'est qu'on peut avoir des tendances à la rancune.
Putain, je sais même pas si elles ont conscience d'être comme ça. Rien d'autre compte que leurs petites vies perso. Même Amber est plus facile à encaisser. Au moins, elle est pas aussi... Monochrome. Et je vous dis ça, je suis pas miss sociabilité non plus... C'est pas ces derniers mois qui m'auront fait changer d'avis... Kelya qui me fout sur la touche cinq jours sur sept alors qu'on vit ensemble, aucune nouvelle du devoir, et aucun contact avec Heidi.
Enfin, quasiment aucun. Il y a eu la manif. La fumée. Les tirs. Putain, les tirs... Et l'autre qui s'assomme toute seule, et que j'ai dû traîner à l'abri. J'ai même pensé, pendant longtemps, qu'elle devait juste être dans un mauvais jour la première fois, et qu'elle pouvait pas être comme ça. Mais, que dalle... Merde, j'ai même pas envie de repenser à cette journée.
Par contre, je sais toujours pas si l'idée du prof, c'était de nous rapprocher. Mais c'est assez proche de l'effet inverse. Et le taf? C'est pas comme si on avait déjà eu deux mois avant ça. Elles l'ont oublié, j'imagine. Trop de "problèmes personnels". On s'installe entre "groupes", même si je fais pas vraiment partie du leur. C'est littéralement la dernière fois que je les ai entendues parler du devoir, quand elles m'ont tej de leur petit duo... Je sais pas encore ce que je fais. Pour le moment, j'attends... Grosse surprise, Heidi ne sort pas un mot. Génial, ça va être pratique. Enfin, elle va probablement péter les plombs dès qu'une de nous deux va parler. Je laisserai ce plaisir à Kelya, du coup.
Il a quoi, le prof? C'est quoi cette pose de combattant de shonen...? Il s'est pas arrêté aussi longtemps pour les autres. Enfin, je peux pas lui en vouloir, s'il connait un peu ses élèves, il doit avoir de sérieux doutes quant à ce qu'on va rendre. Mais ce regard, quoi... Je mets la main devant ma bouche.
-*tousse*Connard.*tousse*
Skye Reid
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Mer 7 Aoû - 14:56
Combien de jours se sont écoulés depuis la manif ? Aucune idée, j’ai perdu le compte. Je pourrai me repérer avec les nuits qui sont passées mais le truc, c’est que je dors presque plus. Déjà que j’avais tendance à me reposer que très peu avec toujours ces mêmes cauchemars qui me hantent lorsque je ferme les yeux, là, c’est quand l’alcool à raison de moi que je m’effondre. J’ai enquillé les bouteilles depuis ce jour, ma tête n’arrête pas de ressasser les récents évènements, un million de questions me pollue l’esprit, alors j’empêche mes neurones de penser. L’éthanol est sans cesse présent dans mon sang et lorsque ce n’est pas assez, je fume. Pas des clopes, non, de la beuh, du shit, tout ce qui peut entraver mes connexions neuronales.
Je suis arrivée 10 minutes avant le début du cours d’anglais. Posée seule, dans la salle, mes yeux se perdent sur le papier quadrillé sur ma table. Qu’est-ce qu’il y a d’écrit ? Que dalle. Ma tête dans les mains, mes paupières sont lourdes et je finis par les laisser se clore. C’est le brouhaha environnant après la sonnerie qui annonce le début du cours qui me réveille. C’est même plus des cernes que j’ai, c’est des énormes valises sous les yeux. Je relève la tête, voyant tous les étudiants s’exciter pour rejoindre leur groupe. J’en fais de même, suivant Skye et prenant place à côté de Elke. J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas vu la blondinette. Des souvenirs de la manif me reviennent, je me frotte les yeux pour les maintenir éveillés, essayant de refouler toutes les mauvaises pensées qui me viennent en tête. Je continue de fixer ma feuille, me perdant entre toutes ces lignes vides puis je sens un regard sur moi. Le prof ?
-*tousse*Connard.*tousse*
Je me mets à rire bêtement, la fatigue est bien présente et le ton de ma voix en est la preuve, si on enlève ma tête de zombi. J’aperçois des élèves qui me dévisagent alors que l’attention du prof m’est toujours destinée. De la jalousie ? Tsss, tous des trous du cul. Je lâche un énorme soupire avant de me retourner et fixer à mon tour l’enseignant.
-Quoi ? Un problème ?
Je suis blasée et j’ai peut-être encore quelques grammes dans le sang. Un sourire amusé finit par orner mes lèvres.
-Ah oui, vous voulez voir où on en est ?
Un ton moqueur accompagnait ma fausse question. J’attrape ma feuille pour lui tendre.
-Voilà ! Allez, un p’tit zéro, j’en ai rien à battre !
Un ricanement s’échappe d’entre mes lèvres. Franchement, ce travail c’était de la merde depuis le début. Nous mettre toutes les 3 ensembles c’était la pire idée du siècle, de la grosse merde ! A quoi bon se casser le cul pour avoir des bonnes notes ? On a encore moins de droits depuis la manif alors à quoi ça va nous servir d’avoir un diplôme ? On ne pourra sûrement pas trouver de boulot de toute façon, s’il reste des turnes d’ici là… J’esquisse un nouveau rire avant de lâcher ma feuille et me mettre à jouer avec mon stylo, le faisant tourner autour de mon pouce. Si on n’avait pas assez attiré l’attention avec le prof derrière nous, maintenant, tous les regards de la classe sont braqués dans notre direction. Kelya qui s’énerve contre un prof ? C’est plutôt nouveau comme situation.
Kelya Drambolt
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Jeu 8 Aoû - 12:44
L'une a l'air dans le vague, l'autre dsur les nerfs , et la troisième dans le mal. Miles avais espéré une évolution très différente de celle qui s'était produite entre ces trois-là - au niveau scolaire, surtout. Il ne pouvait même pas vraiment être mis en cause pour les avoir mises en groupe, puisqu'à l'évidence, elles n'ont jamais fait de groupe.
Sauf cette fois-là, sur l'avenue, pendant la manifestation. Il regarda Kelya. C'était sans aucun doute elle la cause de cette mauvaise cohésion. Une turne aussi instable et dangereuse sur les bancs de cette académie... C'était à se demander à quoi ils pensaient, là-haut. Si seulement la balle…
Enfin, peu importait pour le moment. Il était principalement déçu d'Heidi, pour qui il avait toujours de grands espoirs, malgré son comportement. Il n'avait jamais réussi à la faire s'ouvrir à lui, ne serait-ce qu'assez pour pouvoir interagir avec elle, comprendre la cause de toutes ces blessures. Ca n'avait pas été faute d'essayer, pourtant. Mais elle refusait le contact, et s'était braquée dans une position qui l'empêchait de faire quoi que ce soit. Il faudrait qu'il en parle à Lexy, peut-être avait-elle eu plus de chance en manipulant ce fruit plein d'épines, pour la dissé... Pour l'examiner jusqu'au noyau.
-*tousse*Connard.*tousse*
Et voilà que la première de la classe s'y met aussi. Elle qui auparavant se contentait d'ignorer tout et tout le monde, ses écouteurs sur les oreilles. Miles pensait que Skye et Heidi auraient pu avoir une portée bénéfique sur elle, et que cette même portée agisse en contrecoup sur le comportement d'Heidi, mais c'était un fiasco complet. Décidément, Kelya est... Toxique, dans bien des sens différents. Rien que cette odeur d'alcool et de tabac froid... Avant qu'il ne put dire quoi que ce soit pourtant, Kelya s'était retournée vers lui, lui jetant un regard aussi cerné qu'insistant.
-Quoi ? Un problème ?
-C'est à vous de me le dire, Miss Drambolt.
-Ah oui, vous voulez voir où on en est ?
Son ton et son volume ont immédiatement attiré l'attention de toute la classe. Elle tend à Miles une feuille vierge, à la fois métaphore et antithèse parfaites du personnage.
-Voilà ! Allez, un p’tit zéro, j’en ai rien à battre !
Elle ricane, avant de partir d'un rire bien plus amer en lâchant sa feuille. Si c'avait été quelqu'un d'autre que Kelya, il aurait été facile de deviner la cause d'un tel énervement : les récents évènements ont de quoi attiser le dégoût des turnes. Le gouvernement n'y a pas été de main morte avec les retombées de la manifestation. Miles ramassa la feuille, et s'adressa à toute la classe.
Je sais que les récents évènements ont de lourdes retombées pour la plupart d'entre vous. Mais cela ne doit pas vous décourager. Ce serait, au contraire, admettre que vous êtes d'accord avec les mesures qui ont été prises, et baisser les bras... Beaucoup n'ont pas la chance d'avoir un accès à l'éducation. Ne la gâchez pas.
L'avantage, si C-01456 était la seule à lâcher l'école, c'est qu'elle serait une cible beaucoup plus facile.
-Oui, plein de turnes ont des métiers importants! Tout le monde ne peut pas être policier, docteur, acteur ou politicien... Il faut aussi des tâches plus...
Amber avait pris la parole sans consulter le professeur, et il lui semblait qu'elle avait jeté un regard à Kelya sur sa dernière phrase. Le professeur lui coupa la parole.
-Merci, Amber. Et je compte sur vous tous pour ne rien lâcher.
Cette classe était décidément pleine de cas particuliers. Miles se tourna vers Heidi, qui n'avait encore rien dit, et Skye. Que pensaient-elles de l'envolée de leur partenaire de travail...?
Miles Edgeworth
Newcomer
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Jeu 8 Aoû - 14:22
Rendez les copies!
Miles & le Trio Infernal
« *tousse*Connard.*tousse* »
Au moins on est d’accord là dessus. J’admets qu’avec Skye, on est pas parties du bon pied. Du tout. Et en partie par ma faute, je ne le nierai pas. Est-ce que j’ai envie qu’on soit amies pour autant maintenant que je prends un peu de recul ? Aucune idée, commencer par ne pas se prendre le bec sera peut-être une épreuve assez grande comme ça.
« Quoi ? Un problème ? »
Kelya ? C’est pas son genre de s’adresser à un professeur comme ça, elle tient à rester au NEST elle, elle aime ses études. Enfin, sa tête non plus n’est pas habituelle maintenant que je lui adresse un petit regard en coin. Je l’ai déjà vue fatiguée, ça oui, mais jamais aussi à la dérive. Visiblement je ne suis pas la seule à qui cette putain de manifestation de merde a causé du tort. Enfin, après tout j’aurais dû m’en douter, mais je suis trop égoïste pour ça.
« C'est à vous de me le dire, Miss Drambolt. »
Je ne peux vraiment pas le supporter ce mec, j’ai l’impression que rien ne l’atteint, et que quoi qu’on dise il n’haussera jamais le ton. C’est un robot, ni plus ni moins.
« Ah oui, vous voulez voir où on en est ? »
Ça risque d’aller assez vite alors.
« Voilà ! Allez, un p’tit zéro, j’en ai rien à battre ! »
Elle a vraiment l’air prête à en découdre, et je n’aimerais pas que ça arrive, vraiment pas. Je tiens encore assez à elle pour essayer de l’empêcher de se mettre dans une merde qu’elle regrettera plus tard. Je pose ma main sur son avant bras en cherchant son regard du coin de l’œil, en espérant que ça suffira à la canaliser assez de temps pour laisser les choses se tasser, bien que j’en doute sérieusement. D’habitude j’aurais été la première à ouvrir ma grande gueule et j’aurais même râlé bien avant elle, mais aujourd’hui j’ai simplement envie d’un peu de calme.
« Je sais que les récents évènements ont de lourdes retombées pour la plupart d'entre vous. Mais cela ne doit pas vous décourager. Ce serait, au contraire, admettre que vous êtes d'accord avec les mesures qui ont été prises, et baisser les bras... Beaucoup n'ont pas la chance d'avoir un accès à l'éducation. Ne la gâchez pas. »
Non, vous n’en savez rien du tout. Comment vous pourriez le savoir, vous qui n’avez jamais l’air de sortir de votre bulle. Il croit encourager qui comme-ça ? Toute une classe d’élèves qui de toute façon n’ont aucun avenir ? Des mots, encore des mots, toujours plus de mots ! Mais à part parler, il ne sait rien faire ! Il croit que c’est en nous donnant des devoirs de propagande que tous les maux de la société nous passeront au dessus et que l’on vivra heureux ? Parce que d’autres n’ont pas la ‘chance’ d’être au NEST, nous on devrait la fermer et faire bien sagement ce qu’on nous dit ? Conneries !
Mon poing se serre et mes dents grincent au fur et à mesure qu’il débite ses conneries, mais j’arrive à me contenir. Les yeux rivés sur ma table, mon visage peut témoigner de ma lutte intérieure pour ne pas intervenir.
« Oui, plein de turnes ont des métiers importants! Tout le monde ne peut pas être policier, docteur, acteur ou politicien... Il faut aussi des tâches plus... »
Mes joues prennent une tinte vermeil quand Amber prend la parole, je suis tellement concentrée sur le fait de ne pas exploser que je n’ai même pas relevé la dernière phrase de Law. Oh, et puis merde, j’en ai marre de ma retenir. Je n’arrivais plus à me reconnaître ces derniers temps, alors il est venu le moment de remédier à ce mal. Et en plus, ça permettra peut-être à Kelya d’éviter la sanction si je détourne suffisamment l’attention.
Alors je me lève d’un coup de ma chaise, le regard dur et froid scrutant toute la classe, et en particulier l’espèce de garce qui a réussi à me faire sortir de mes gonds, puis ce professeur qui s’est retourné vers moi comme s’il attendait une réaction. Je vais lui en donner une belle alors. Grande inspiration, et feu.
« Des tâches plus quoi, hein ? Des tâches plus ingrates, c’est ça que tu voulais dire ? Je ne crois pas que ça fasse la connexion dans ta petite tête, ni vous, même, monsieur le ‘professeur’, alors écoutez moi bien ! Défouloir de la police n’est pas un putain de métier important, cobaye n’est pas une tâche ingrate ! Ce que vous appelez une chance, c’est un putain de droit pour les gosses qui ont des yeux normaux, et nous on devrait ne pas lâcher et être reconnaissants d’être considérés comme des sous-merde ? Non mais vous voulez rire ou quoi ? »
Ça c’est une tirade qui me ressemble déjà bien plus. Je suis presque rouge, et bien essoufflée, mais ça ne m’empêche pas de regarder droit dans les yeux monsieur Edgeworth avec des yeux provocateurs et surtout pleins de haine. Dans la salle, mon dernier mot avait résonné dans un silence pesant.
Kelya s'embrouille avec le prof... C'est son style, je m'attendais pas à grand chose d'autre d'elle. Quand elle sait qu'elle est en tort, elle est super agressive. Même si ce devoir lui importe pas tant que ça... Enfin, j'espère. Ca me ferait chier qu'elle prenne mal ce que je m'apprête à faire. Quand elle lui répond, mes yeux virent au noir. Pourquoi mes deux "camarades" seraient les seules à être égoïstes?
- C'est à vous de me le dire, Miss Drambolt.
Ils sont en train de se prendre la tête. Je sais déjà où ça va aller, ça ne m'intéresse pas. Sous la table, je pianote sur mon nanocom.
- Ah oui, vous voulez voir où on en est ? Voilà ! Allez, un p’tit zéro, j’en ai rien à battre !
La classe murmure, on parle sur notre dos. Bah. On le fait tout le temps. Je continue mon affaire sous la table, et je vois du coin de l’œil Heidi poser sa main sur le bras de Kelya, pour essayer de la calmer, j'imagine. Eh bah putain. Dans le genre trouble dissociatif, elle se pose là. C'est le jour et la nuit suivant à qui elle parle. Enfin "parle"... Et merde. Je me suis planté. J'essaye de me calmer, me concentrer sur mon nano. J'expire, je corrige, je réécris. Je crois que ça me saoulerait qu'elle soit capable de la calmer. Déjà, c'est pas la Kelya "calme" que j'aime, ensuite, savoir qu'elle serait influencée par elle me saoule. Le prof continue son laïus pendant que j'écris sous la table.
- Je sais que les récents évènements ont de lourdes retombées pour la plupart d'entre vous. Mais cela ne doit pas vous décourager. Ce serait, au contraire, admettre que vous êtes d'accord avec les mesures qui ont été prises, et baisser les bras... Beaucoup n'ont pas la chance d'avoir un accès à l'éducation. Ne la gâchez pas.
Je suis plutôt d'accord avec ça. Je trouve assez stupide de baisser les bras dès qu'on est face à une porte fermée. On peut l'ouvrir, la crocheter, la défoncer, la faire exploser. En plus, tout casse-burnes qu'il soit, il ne parle jamais quand il n'est pas sûr de ce qu'il dit, il est toujours posé... Et surtout, c'est tellement lâche de juste se dire qu'on n'a pas d'avenir pour se complaire dans sa propre chute.
Son discours a l'air de vénère Heidi. Y'a trente secondes, elle était amorphe... Qu'est-ce qui se passe, encore? J'imagine qu'elle est pas d'accord, elle le déteste ce prof, tout le monde le sait. Il pourrait réciter une formule mathématique aussi objective que possible, elle continuerait à dire qu'il a tort. Je surfe un peu sur le web à la recherche de quelques trucs, quand Amber prend la parole.
- Oui, plein de turnes ont des métiers importants! Tout le monde ne peut pas être policier, docteur, acteur ou politicien... Il faut aussi des tâches plus...
Oh, putain. Elle, elle cherche la merde. Le prof la coupe, mais trop tard; la petite princesse a touché les cibles les plus faciles de la classe, les turnes de classe sociale plus basse qu'elle... Bah. Fais comme tu veux, petite poupée, tu me fais gagner du temps.
D'ailleurs, Heidi s'y met aussi. Elle se lève et fait face à tout le monde, comme si quelqu'un d'autre qu'Amber était à blâmer. Elle fusille même du regard ceux qui étaient visés, et le prof, alors qu'il a coupé Amber. Et même, qu'il nous disait clairement qu'il ne fallait pas être d'accord avec les motions prises par le gouvernement. Putain, qu'est-ce qu'elle lui veut à la fin? Elle va finir par nous faire expulser ou une connerie...
- Des tâches plus quoi, hein ? Des tâches plus ingrates, c’est ça que tu voulais dire ? Je ne crois pas que ça fasse la connexion dans ta petite tête, ni vous, même, monsieur le "professeur", alors écoutez moi bien ! Défouloir de la police n’est pas un putain de métier important, cobaye n’est pas une tâche ingrate ! Ce que vous appelez une chance, c’est un putain de droit pour les gosses qui ont des yeux normaux, et nous on devrait ne pas lâcher et être reconnaissants d’être considérés comme des sous-merde ? Non mais vous voulez rire ou quoi ?
Elle se calme, ou plutôt elle pense enfin à respirer, haletante, dans le silence de la classe. Au lieu de fixer Amber, elle regarde le prof droit dans les yeux. On dirait qu'elle va le buter.
Mais non, ça sera pas pour cette fois. Le nanocom du prof sonne. Il vient de recevoir une pièce jointe.
Pièce Jointe:
Située le long du Cardiganshire dans le pays de Galles, Central Point, ville-dôme, a assuré son développement grâce aux technologies regroupées par l'empire Dusk et ses apôtres. Mais c'est aussi ce dôme qui s'est refermé comme une boîte de Petri sur les cultures d'innombrables peuples et ethnies, qui ont fini par se mélanger et donner naissance, à plusieurs grandes périodes, à de nouveaux courants artistiques.
Enfermée dans un monde transformé par les radiations des retombées de la Dernière Guerre, Central Point s’affirme comme le dernier bastion de l'Humanité, avec une conséquence lourde d'implications : c'est la demeure de tout ce qui est humainement appelé "Art". L’art est une activité, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait s'adressant délibérément aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l'intellect. On peut affirmer que l'art est le propre de l'humain ou de toute autre conscience, en tant que découlant d'une intention, et que cette activité n'a pas de fonction pratique définie. On considère le terme « art » par opposition à la nature « conçue comme puissance produisant sans réflexion », et à la science « conçue comme pure connaissance indépendante des applications ». Si aucune de ces définitions n'est universelle, elles suffiront à poser les bases de ce voyage à travers les différents courants artistiques nés sous le dôme.
Avant la Guerre
Parce que toute histoire commence par un prologue, l'établissement de Central Point prend ses sources dans une période de tranquillité relative, une paix sur une grande partie de la surface du globe qui avait duré depuis près d'un siècle, malgré quelques pays frontaliers en guerres territoriales ou culturelles.
2027 Art visionnaire
si on fait remonter l'histoire avant la Dernière Guerre Mondiale, en 2027, on peut trouver l'art Urbain, avec l'explosion des œuvres anonymes et éphémères, les tags, mais aussi les sculptures... En musique, ça s'est traduit avec le rap, de plus en plus engagé et moralisateur, non... plutôt, une prise de conscience, un art "Visionnaire"?
2028 Le déni
L'année suivante, un renouveau d'un art porteur des espoirs des visionnaires affiche l'avenir comme étant encore plein de possibilités. Les artistes se faisaient porte-paroles d'un futur qui n'avait que très peu de chances d'arriver à terme. Une prise de conscience généralisée, un demi-tour complet des mentalités...
Pendant la Guerre
L'histoire de la ville remonte aux causes de son établissement, et il est impossible de parler de son origine sans évoquer la Dernière Guerre. Le conflit qui a éclaté entre la Corée du Nord et les Etats-Unis a transformé la surface du globe en quelques heures. Les survivants ne pouvaient qu'attendre, impuissants, que l'histoire se déroule.
2029 Le Néant
Puis en 2029, il y a eu une période d'art "cynique", avec toutes les œuvres noires et désespérées. Les gens se sentaient trahis par le mensonge d'une nouvelle guerre, après celles qu'ils avaient appelée "la der des der", la seconde guerre mondiale devant être la dernière. Des textes sombres, surtout du slam, des peintures abstraites parfois monochromes...
2030 La Bombe
A peine un an après encore. L'art tué par l'humanité. Il ne reste rien de cette période, le peu de personne qui s'adonnaient à l'art n'ont pas pu en conserver de traces. Une période "sans art" puisque les gens essayaient de survivre aux retombées de la guerre, et de se rassembler vers Central Point. J'ai entendu parler d’œuvres de cette époque, des trucs très simples; un air sifflé, sans paroles, qui se serait répandu parmi les ouvriers et serait resté plusieurs années, et de simples mots écrits sur les murs écroulés : "bientôt", "enfin", "résultat", "voilà".
La Ville
La construction du dôme durera huit ans, une période extrêmement courte rendue possible par les avancées technologiques des entreprises d'Anton Dusk.
2037 Le Dôme
L'humanité regroupée, parquée, entassée. Les courants de pensées s'entrechoquent violemment. Les animosités se révèlent, des pamphlets lapidaires sont écrits, surtout sur le thème des religions.
2040 La colère
Des courants principaux écrasent les autres. Ce sont eux qui ont le plus besoin d'exprimer leur colère à travers l'art. Eux, et les citoyens, qui ne sont alors encore que des survivants, des réfugiés en attente d'une situation plus stable. De nombreuses oeuvres sur l'extérieur hostile apparaissent aussi.
Les Mutations
La naissance d'une forme de vie humaine, mais différente. Une toute nouvelle espèce humaine. Le choc fut si difficile à encaisser que ces humains ne furent jamais totalement considérés comme tels. Les mutants, les irradiés, les turnes... La période aurait été comparable à Roswell, si les aliens avaient existé. Un engouement sans fin pour ces bébés étranges.
2044 Le choc
Au départ, c'étaient la génération au-dessus qui chantait, peignait ou représentait l'espoir qu'ils voyaient dans ces enfants dotés d'étranges capacités. Tout comme les enfants indigo à l'époque, ils étaient considérés comme porteurs de l'avenir de l'humanité, et des oeuvres furent composées pour eux.
2050 Les génies
Enfants qui, âgés d'à peine quelques années, étaient capables de créer des œuvres incomparables. Leurs talents innés; oreille absolue, synesthésie, cordes vocales hyperphoniques ...
2053 La dépression
Les naissances continuent, s'accélère. Les "autres", le reste de l'humanité, se sentent menacés. Ils comprennent que s'ils sont nés sans, ils n'auront jamais accès à ces dons. Là, on était clairement parti sur une atmosphère de doute, de peur pour certains. Et quelque part, ça a regroupé les Humains en face d'un évènement qui les touchait tous; la modification de leur race même. Du coup, on est partis sur quelque chose de bien plus sombre, des œuvres littéraires à la Lovecraft, des chansons un peu folk sur la fin de l'humanité... Des œuvres d'une grande mélancolie, de ressentiment, parfois de jalousie apparaissent.
FATE
Les artistes raffolent de science, et la science raffole d’art. Plateformes de création, lieux de diffusion, expositions, instituts de recherche, collaborations, programme(s) de résidence… Mille et une initiatives célèbrent le mariage de l’art et de la science. Focus sur les passerelles entre deux disciplines que l’on oppose. Souvent à tort.
2054 L'art "sciencisé"
L'arrivée de la F.A.T.E. en 2054 a marqué le renouveau de l'expérimental, du "technopratique" avec l'essor de nouvelles technologies. On le sait bien, l’art emporte tout sur son passage : les artistes n’hésitent pas à faire référence à la philosophie, l’histoire, la littérature, la géopolitique, la religion, l’économie… et aux sciences du vivant et des technologies, qui occupent une place de choix. Comment expliquer cette attirance mutuelle ? Art et science n’ont ni le même objet ni les mêmes méthodes. L’un se réfère à la raison et au réel, l’autre flirte avec l’insensé, sonde l’imaginaire et les formes sensibles. L'enfant hybride d’un artiste et d’un savant fou ? Pas seulement. N’oublions pas que c’est bien l’invention de la peinture à l’huile au XVe siècle qui a permis à Delacroix ou Vermeer de réaliser leurs chefs-d’œuvre. Inutile de rappeler l’impact de l’invention de la photographie dans l’émergence de l’impressionnisme, celle des machines dans le futurisme ou encore celle du cinéma : l’histoire de l’art s’embranche sur celle de la science et des technologies. Code informatique, robotique, neurosciences… Aujourd’hui encore, la science ouvre le champ des possibles, donnant aux artistes les clés et les outils pour penser le monde.
2056 Culture de l'hybride
Une première brèche avait en fait été ouverte dans les années 1960. Afin de pallier l’inaccessibilité des techniques nouvelles par les artistes, l’organisation EAT (Experiments in Art and Technology), créée en 1966 par les ingénieurs Billy Klüver et Fred Waldhauer et les artistes Robert Rauschenberg et Robert Whitman, avait été la première initiative de conciliation en son genre, jumelant un artiste avec un ingénieur. Depuis, les initiatives se sont multipliées. Deux projets phares sont à noter : l’IRCAM, alliant innovation technologique et création musicale, créé en France en 1969, et le festival Art Electronica soutenant la création numérique Dans le district A-4.
2058 Le marchandage
En s’appropriant les outils scientifiques – qu’il s’agisse de biologie ou d’informatique –, l’artiste démocratise les découvertes scientifiques, leur donnant ainsi un visage nouveau, questionnant leur application dans la société et les dangers ou bienfaits de leurs futurs usages. Quel rôle les objets connectés ont-ils à jouer ? Quelle relation intime peuvent-ils entretenir avec l’homme ? Telles sont les interrogations émergeant des œuvres de Jonathan Kepe.
NEST
La naissance du NEST marque un tournant important dans l'histoire de Central Point. C'est la première fois qu'une structure est prévue essentiellement pour les Turnes, pour leur assurer un avenir. C'est un nouveau courant de pensée qui ne manquera pas de laisser des traces sur les toiles et les bandes passantes.
2059 Les nouveaux penseurs
A ce moment, tout le monde a eu un regain de productivité en matière d'art. D'un seul coup, tous les artistes étaient réunis au même endroit! Les oeuvres étaient toutes mélangées, les sonorités des différentes ethnies transparaissaient toutes dans une seule musique, des fresques avec des personnages de manga dans un style égyptien... Le courant "cosmopsychique", un truc comme ça. La ville s'est forgée en même temps que son art : chacun a appris à vivre ensemble.
2068 La fin des barrières
Les courants se mélangent tous en une seule pensée de plus en plus harmonieuse, l'humanité regroupée en un seul bloc. L'une des conséquences de la Dernière Guerre est un assagissement généralisé de l'humanité : la guerre a disparu et la violence se fait rare. Les cas de racisme, de sexisme, d'homophobie, sont de plus en plus rares. Il ne reste "plus que" le spécisme anti-turne... Les courants religieux se sont enfin tous entendus sur une seule pensée libre de la religion, le CRU. Chacun est libre de penser comme il le veut, et d'exercer sa religion dans des centres communs.
2099 L'acceptation
Il y a eu des artistes qui s'enregistraient uniquement sur nanophones, je sais pas si vous avez déjà écouté ces trucs... Niveau illustrations, pareil, il y avait énormément de dessin informatique, des effets de fragmentation... C'est l'avènement du style "néon".
Avenir
Et pour la suite...? La planète permet difficilement la survie de l'humanité telle qu'elle existe actuellement. Il faudra sans doute attendre quelques années, mais la place de l'Art et de Central Point se trouve peut-être sur une toile bien plus grande.
- Sinon, vous pouvez juste nous noter et aller vous occuper d'Amber. J'crois qu'elle a un problème de commotion cérébrale, elle a du tomber de son égo quand vous l'avez coupée.
Skye Reid
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Sam 10 Aoû - 20:42
Un contact sur mon bras me fait tourner le regard dans la direction de sa provenance. C’est Elke qui essaye de me faire reprendre mon calme. Ah mais je suis très calme là, ça se voit pas ? Mes yeux se fixent sur le bandage recouvrant son front et les souvenirs de la manif reviennent me polluer le crâne. Non, tout mais pas ça ! Je laisse ma tête tomber sur la table, les yeux dénués de toute lueur, je reste à regarder la table sans vraiment la regarder. Je suis claquée, je manque cruellement de sommeil et tout ça joue sur ma façon d’être.
- Je sais que les récents évènements ont de lourdes retombées pour la plupart d'entre vous. Mais cela ne doit pas vous décourager. Ce serait, au contraire, admettre que vous êtes d'accord avec les mesures qui ont été prises, et baisser les bras... Beaucoup n'ont pas la chance d'avoir un accès à l'éducation. Ne la gâchez pas.
Des belles paroles, mais ce ne sont que de vulgaires mots. Qu’est-ce qu’il en sait lui ? Il n’est pas à notre place. Facile de faire une leçon de vie lorsqu’on était pas présent à cette putain d’émeute. La seule remarque de ce genre que je pourrai accepter de la part d'un prof, ça serait celle de Monsieur Vigothia. Moi, découragée ? Pas vraiment, pour le moment, je suis plus morte qu’autre chose.
- Oui, plein de turnes ont des métiers importants! Tout le monde ne peut pas être policier, docteur, acteur ou politicien... Il faut aussi des tâches plus...
Sa voix de crécelle me sort par le nez, c’est le genre de nana que j’ai envie d’égorger. Toujours à ouvrir sa gueule pour faire son intéressante. Et je suis sûre qu’elle me fixe en plus de ça, je sais pas pourquoi elle aime autant me faire chier cette connasse. Elle veut peut-être que je lui enfonce mon poing dans le cul ? Je me remets à rire toute seule.
-Merci, Amber. Et je compte sur vous tous pour ne rien lâcher.
Pfff, mais quelle putain de fayotte celle-là. Je me tape un vrai fou-rire en imaginant sa gueule satisfaite. J’ai même plus la force de relever la tête, je me taperai bien un p’tit somme ? J’entends Skye pianoter sur ton nano comme si de rien n’était. Bwarf, elle fait bien ce qu’elle veut. Je manque de faire un arrêt cardiaque lorsque le bruit de la chaise de blondie raisonne dans la salle. Ça va partir en couilles…
- Des tâches plus quoi, hein ? Des tâches plus ingrates, c’est ça que tu voulais dire ? Je ne crois pas que ça fasse la connexion dans ta petite tête, ni vous, même, monsieur le "professeur", alors écoutez moi bien ! Défouloir de la police n’est pas un putain de métier important, cobaye n’est pas une tâche ingrate ! Ce que vous appelez une chance, c’est un putain de droit pour les gosses qui ont des yeux normaux, et nous on devrait ne pas lâcher et être reconnaissants d’être considérés comme des sous-merde ? Non mais vous voulez rire ou quoi ?
Est-elle consciente qu’elle vient de révéler à la classe qu’elle est une turne ? Remarque, il y a tellement d’idiots dans cette fucking salle qu’ils n’ont sûrement rien capté. Je finis par mettre mon grain de sel à ses propos, d’une voix aussi blasée que moi, actuellement.
-Tout comme elle dit.
Comment ça, ça apporte rien à ses dires ? Ouai complétement, mais ça voulait sortir alors voilà. En tout cas, le calme était revenu grâce à la blondinette et j’imagine tous les regards braqués sur elle. Pourquoi ça m’énerve d’imaginer tous ces cons la dévisager ? Je lâche un énorme soupire alors que la sonnerie du nano du prof résonne dans la salle.
- Sinon, vous pouvez juste nous noter et aller vous occuper d'Amber. J'crois qu'elle a un problème de commotion cérébrale, elle a du tomber de son égo quand vous l'avez coupée.
Alors c’est ça que tu préparais gamine ? Le prof va direct griller que c’est toi qui a fait tout le boulot mais je dois bien avouer que c’est sacrément culotté. J’ADORE ! Et le problème de « commotion cérébrale » de l’autre pupute, c’est juste épique ! Je repars dans un fou rire, tapant amicalement dans le dos de la brunette.
-Comment tu te la pètes !
C’est un équivalent de « bien joué » mais version Kelya/Skye. Qu’est-ce que va répliquer le prof ? Va-t-il nous foutre un blâme ? Bah non, parce qu’il a eu « notre » copie. Voilà, fermez bien votre gueule M’sieur Edgeworth ! Faut vraiment que je dorme, ça va plus…
Kelya Drambolt
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Sam 10 Aoû - 21:49
Son discours ne prend qu'avec ceux qui étaient déjà plus ou moins d'accord. Il ne s'attendait pas à convaincre ceux qui ne l'étaient pas, mais au moins, le message est passé. Il est désormais officiellement vu comme un professeur qui se tient contre les décisions outrancières prises récemment. Par les élèves, en tout cas. Et même, comme un professeur qui a choisi cette voie alors qu'il n'est pas légitime de le faire, ce qui lui donne encore plus de crédit aux yeux des autres. Quant à ceux qui restent, ils pouvaient râler; non seulement ils auraient fait la même chose s'il avait tenu le discours inverse, mais en plus ils avaient de toutes façons le bon sens et le reste de la classe pour eux. Interdit-on au diététicien de conseiller les personnes en surpoids? Aux médecins de conseiller les malades? Aux professeurs de conseiller les élèves? Pourtant, aucun n'est à la place de celui qu'il conseille. Ce qui lui permet un point de vue neutre et impartial appelé objectivité.
Un point de vue qu'il est rare de parvenir à atteindre lorsqu'on est sous l'emprise d'un sentiment trop fort. La révolte? La colère? Le désespoir? Ce qui dérangeait le plus les élèves, c'était probablement que Miles n'était pas présent à cette fameuse manifestation. Il n'avait cependant pas fini de parler quand Amber prit la parole et qu'il dut la couper. Mais avant qu'il ne put reprendre, l'élément instable de la classe choisit son moment pour se fissurer.
- Des tâches plus quoi, hein ? Des tâches plus ingrates, c’est ça que tu voulais dire ? Je ne crois pas que ça fasse la connexion dans ta petite tête, ni vous, même, monsieur le "professeur", alors écoutez moi bien ! Défouloir de la police n’est pas un putain de métier important, cobaye n’est pas une tâche ingrate ! Ce que vous appelez une chance, c’est un putain de droit pour les gosses qui ont des yeux normaux, et nous on devrait ne pas lâcher et être reconnaissants d’être considérés comme des sous-merde ? Non mais vous voulez rire ou quoi ?
-Tout comme elle dit.
Après l'intervention de Kelya, Miles remplit le silence provoqué par Heidi. Il avait vu de ses propres yeux... Enfin, dans sa propre lunette de visée, les yeux noirs de la jeune turne. Le fait qu'elle soit inscrite comme une citoyenne ne lui donne pas le droit de s'épancher en émotions de la sorte. Littéralement… Pas le droit. Si l'un des élèves comprend et réussit à convaincre quelqu'un d'effectuer une vérification, c'est au mieux l'emprisonnement à durée indéterminée, au pire l'exécution... En passant par le bannissement du dôme. Certes, elle était turne. Mais le professeur la considérait toujours comme un élément prometteur, quoi qu'instable, à qui il fallait donner une chance. Elle ne faisait pas partie des listes des turnes dangereux, de toutes façons.
- Merci, Miss Langley, de résumer ainsi la pensée de tout le monde, attention cependant à rester courtoise. Et, vous avez dévié mon propos : je n'ai pas parlé d'être reconnaissants du traitement réservé aux turnes, mais d'avoir accès à l'éducation. Pour les uns comme pour les autres, c'est peut-être un droit, mais ça n'empêche pas qu'il s'agit tout autant d'une chance pour beaucoup, qu'il reste égoïste de gâcher.
Les pauvres, les reclus, les travailleurs mineurs, les prostituées, les malades… Si ce sont, pour des raisons politiques, sociales et économiques, souvent des turnes, il n'en est pas moins vrai qu'il arrive à des citoyens également de ne pas avoir accès à l'éducation.
Les élèves qui avaient commencé à fixer Heidi après son incartade se mirent à réfléchir aux mots du professeurs, certains acquiesçant, d'autres doutant encore, mais l'étincelle avait été éteinte avant d'atteindre la poudre. Et puis, son téléphone vibra. Il regarda son poignet, pour vérifier ce qu'il pouvait recevoir à une heure de travail. "Message : Skye Reid".
- Sinon, vous pouvez juste nous noter et aller vous occuper d'Amber. J'crois qu'elle a un problème de commotion cérébrale, elle a du tomber de son égo quand vous l'avez coupée.
Miles regarda la jeune fille. Il ne s'était jamais senti aussi vieux. Il aurait pu soupirer, ou se masser les tempes; mais cela ne prit qu'un court moment, et il se reprit et envoya la pièce jointe sur l'ordinateur de son bureau.
- Parfait, Miss Reid. Pour les autres, qui auront compris l'intérêt et l'utilité d'un travail de groupe, n'oubliez pas que vous n'avez que jusqu'à la fin de l'heure.
Il s'éloigna de la table des trois furies, alors que Kelya et Skye rigolaient ensemble, en se tapant dans le dos. Comment pouvaient-elles ne pas s'entendre, ces trois-là? Miles commença à lire le travail rendu quand il se fit alpaguer par le groupe d'Amber, et s'approcha, sortant du champ de conscience du groupe du fond; ce qui, à l'instant présent, l'arrangeait bien.
Miles Edgeworth
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Sam 10 Aoû - 23:49
Rendez les copies!
Miles & le Trio Infernal
« Tout comme elle dit. »
Au moins Kelya est d’accord avec moi, c’est déjà ça. C’est un peu la seule sur qui je peux compter pour m’épauler ici, et ne pas l’avoir de mon côté m’aurait vraiment fait mal. Et maintenant que mon calme me revient petit à petit, je commence à repasser dans ma tête ces propos qui sont sortis tout seuls comme des grands. Ouais, j’ai peut-être eu le ‘nous’ un peu facile.. J’espère que les abrutis du groupe ne changeront pas et ne feront pas de lien. On ne peut pas être turne et posséder une puce, c’est la loi sous ce foutu dôme, et les resquilleurs sont très, très sévèrement punis et servent souvent d’exemples, sauf que dans mon cas ce n’est pas de ma faute, j’ai rien demandé à personne moi. J’ai toujours eu une omni au poignet, et ma mutation ne s’est réveillée que plus tard, alors est-ce que je risque vraiment quelque chose ? Je pourrais peut-être demander de l’aide à miss Sanders si j’ai des ennuis avec ça.. ? Enfin, pour l’instant je n’en ai pas alors pas la peine de me polluer l’esprit inutilement.
« Merci, Miss Langley, de résumer ainsi la pensée de tout le monde, attention cependant à rester courtoise. Et, vous avez dévié mon propos : je n'ai pas parlé d'être reconnaissants du traitement réservé aux turnes, mais d'avoir accès à l'éducation. Pour les uns comme pour les autres, c'est peut-être un droit, mais ça n'empêche pas qu'il s'agit tout autant d'une chance pour beaucoup, qu'il reste égoïste de gâcher. »
Mais arrête d’être d’accord avec moi ! Je sais pas, réagis, expulses moi, mets moi un blâme, mais arrêtes de te payer ma tête ! Comment est-ce que je pourrais prendre au sérieux ce que tu dis et même te croire s’il n’y a aucune émotion dans ses paroles et ses yeux ? Ça me fait même flipper.. Il a un sang froid à toute épreuve et répond machinalement et très exactement ce que les autres mongols de la classe veulent entendre.. Après tout ce que j’ai pu dire ou faire, il n’a pas haussé le temps une seule fois, après tout ce qu’il se passe et toute l’agitation qu’un groupe comme le notre peut fournir, il n’est jamais sorti de ses gonds.. Sur toute une classe de turnes, le mec le moins humain ici, c’est de très loin ce prof.
Et puis soudainement, comme un sceau d’eau jeté sur des braises naissantes, le nanocom du prof sonne. Je suis certaine que certains ici partageaient mon opinion, mais toute étincelle de révolte a été éteinte et tout espoir de révolte avorté par les propos bien trop mielleux pour être sincères de Law et la remarque de Skye répondant à la sonnerie. Au final, moi je passe pour la rebelle de service qui n’ouvre la bouche que pour contredire quiconque m’adressera la parole ; ça m’énerve, de ne jamais être prise au sérieux. Cette salle est remplie de lâches, de toutes façons.
« Sinon, vous pouvez juste nous noter et aller vous occuper d'Amber. J'crois qu'elle a un problème de commotion cérébrale, elle a du tomber de son égo quand vous l'avez coupée. »
En temps normal, peu importe de qui serait venue la blague j’aurais rigolé, quand il s’agit de tacler Amber je ne fais aucune différence ; cependant, là, je suis bien trop vexée pour faire autre chose que me rasseoir en silence sur ma chaise. Kelya, elle qui était morose il y a quelques minutes, éclate de rire. Moi, je tire la tronche plus que jamais. Je n’aime pas être prise de haut, je n’aime pas être remisée, et je n’aime encore moins le sentiment de peine intense qui me saisi en voyant les deux brunes se fendre la gueule alors que je n’ai eu droit qu’à un regard morne et fuyant.
De ce que j’ai compris, notre copie a été rendue, et le reste du cours est destiné à la finalisation de celle-ci, alors on va passer une heure et des brouettes à se regarder dans les yeux ? Non merci, autant me les crever tout de suite, je ne peux pas rester là. Question de vie ou de mort, et surtout question de mots que je n’ai pas envie de prononcer sous le coup d’émotions incontrôlables.
« J’aurais mieux fait de rester à l’hôpital un ou deux jours de plus moi.. »
Je m’étais chuchotée ça tout bas sans même m’en rendre compte mais aucune chance qu’on aie pu m’entendre, le prof a tourné les talons et Kelya fait assez de bruit pour me couvrir. Je soupire en leur tournant le dos pour réfléchir quelques instants à une excuse pour sortir de la salle. J’ai besoin de soutien, et de me calmer alors ma destination est toute trouvée. Je me retourne brièvement, mon sac à la main et lance quelques autres mots d’un ton boudeur.
« Visiblement vous avez pas besoin de moi alors je vais aller faire changer mes pansements à l’infirmerie. »
Miss Sanders saura m’écouter, je le sais. Je ne suis pas encore partie, mais si l’une ou l’autre essaie de me retenir, je ne garanti pas de pouvoir contenir mes mots. Je sais comment je peux être quand je me sens blessée et vexée, alors je m’en vais pour le bien de tous, comme ça a toujours été. Mon regard doit bien refléter cette envie de tout brûler qui m’anime et cet espèce de sentiment d'abandon que je me suis sûrement fabriqué de toutes pièces, et à tous les coups on va me prendre pour une folle dangereuse mais j’en ai vraiment plus rien à faire.
- Merci, Miss Langley, de résumer ainsi la pensée de tout le monde, attention cependant à rester courtoise. Et, vous avez dévié mon propos : je n'ai pas parlé d'être reconnaissants du traitement réservé aux turnes, mais d'avoir accès à l'éducation. Pour les uns comme pour les autres, c'est peut-être un droit, mais ça n'empêche pas qu'il s'agit tout autant d'une chance pour beaucoup, qu'il reste égoïste de gâcher.
Ce mec a plus de sang froid que le cadavre d'un lézard hypothermique. J'imagine que c'est l'antithèse parfaite du mec qui s'emporte facilement. Je me demande s'il peut s'emporter? J'essaierais bien... Pour voir. Pour la science. Peut-être des attaques personnelles...? Mais je connais que dalle sur lui... On dirait un livre de cours qui a pris vie. Un vieux livre de cours. Bon, il a au moins raison sur un point, l'éducation fait la différence pour tout le monde. Ceux qui ne peuvent pas y avoir accès... J'ai du mal à les imaginer heureux. Passé la petite enfance, en tout cas.
Après... L'éducation, c'est genre... Le choix des armes. C'est trouver du boulot, la vraie bataille. T'es une meuf? T'as pas les thunes pour bien te fringuer? T'es turne...? Au bout du chemin, t'aura beau être premier de la classe, tu galèrera comme les autres... Enfin... Sauf Amber, peut-être. Son papounet lui trouvera une place de potiche dans un magazine de mode.
Je sors de ma rêverie d'un coup à la fin de la tirade du prof, pour envoyer le message. Il le reçoit... Et pour la première fois, j'ai l'impression de l'avoir saoulé! Son sang n'est peut-être pas si froid que ça, quand on cherche un peu... Kelya éclate de rire avec moi, pose sa main dans mon dos et me cherche un peu.
-Comment tu te la pètes !
Putain, ce genre de piques m'avaient manqué. Je suis contente qu'elle aille mieux... Je veux juste qu'on oublie ces horreurs qu'on a vécues pendant la manif. Quelques autres rires dans la salle, et pour une fois, une rare fois, j'ai même l'impression d'être intégrée dans la classe. C'est assez rare que je me fasse remarquer pendant les cours... Kelya a clairement une mauvaise influence sur moi. Enfin, mauvaise... A part Amber qui me fusille du regard, on dirait que les autres ont apprécié la répartie.
Enfin, pas tous les autres. Heidi se rassoit et fait la gueule. Genre, encore plus. Ça se décroche, à un moment, ou bien...? Je comprends pas tout de suite. Je sais qu'elle déteste Amber; tous ceux qui se la sont pas faite la détestent, à part son fan-club. Enfin, c'est déjà beaucoup. Elle déteste aussi le prof, je pense, et je viens de le rembarrer. Cerise sur le gâteau, on a un truc à rendre et on évite l'expulsion. Alors, c'est simplement qu'elle aurait voulu jouer les chefs de guerre avec cette histoire d'inégalité des droits...? Il devait y avoir autre chose. Autre chose qui l'entraînait dans cette humeur déclinante. Mais, je connais rien de sa vie, comme elle me l'a si bien dit la seule fois ou elle m'a adressé une phrase complète. Ça doit pas avoir grand rapport avec ses bleus et blessures fréquentes, vu qu'elle a toujours été comme ça... Et à la voir trébucher sur la poubelle, je commence à comprendre d'où ils viennent.
- J’aurais mieux fait de rester à l’hôpital un ou deux jours de plus moi...
Elle murmure un truc, aucune idée de quoi, Kelya me dit un truc en rigolant. Je lui souris, mais j'étais en train de chercher ce qui pouvait bien affecter notre trinôme à ce point là. Quand je reporte mon regard sur elle, elle nous tourne le dos et se lève.
- Visiblement vous avez pas besoin de moi alors je vais aller faire changer mes pansements à l’infirmerie.
Mais what the fuck...? C'est du foutage de gueule, c'est ça...? Comment ELLE, parmi tous les êtres humains de la planète, peut oser lâcher un truc pareil? "Bouhouh, vous me mettez de côté"... Putain, à peine dix minutes après que le prof nous ait donné ce boulot, elle s'est plantée devant Kelya en disant qu'elle pouvait emmener L'UNE d'entre nous à une expo! Et là, elle se la joue "j'aime pas être mise de côté"? Crève dans tes pansements, "Elke".
-Ok, pas de soucis. Fais gaffe aux poubelles sur le chemin. Eh, Kelya... Ca te dirait qu'on cherche des infos sur le prof? Je me demande à quoi il ressemble quand il sort de sa carapace...
De toutes façons, on a une heure à tuer, et je pense pas que ma coloc aie une grande envie de parcourir "son" devoir rendu.
Skye Reid
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Dim 11 Aoû - 18:46
- Parfait, Miss Reid. Pour les autres, qui auront compris l'intérêt et l'utilité d'un travail de groupe, n'oubliez pas que vous n'avez que jusqu'à la fin de l'heure.
Pour les autres ? Comment il l’a mauvaise ! Bouuuuh m’sieur Edgeworth ! Puis tout le monde qui rigole dans la salle pour bien lui montrer qu’il s’est fait laminer par une gamine, c’est juste épique ! J’arrive pas à m’arrêter de rire, franchement, elle m’a tuée et là fatigue doit également jouer dans ce fou rire. J’ai maaaal au ventre !
-C’est…c’est comme si tu venais de fister Law, t’en es consciente ? Il l'a mauvaise de l’avoir pris dans le cul !
Et je repars de plus belle. Toujours ma tête posée sur la table et mes yeux qui la scrutent, j’essaye de calmer mon élan de rire et entre deux essais, je crois entendre la voix de blondie. J’ai réussi à capter « hospice » ? Ou « hôpital » ? Elle a parlé si peu fort que j’avoue ne même pas être sûre du mot perçu… Je relève enfin la tête pour observer la petite blonde qui semble bouder et bien vénère. Pourquoi elle prend son sac ? Le cours vient à peine de commencer, elle veut rentrer ?
- Visiblement vous avez pas besoin de moi alors je vais aller faire changer mes pansements à l’infirmerie.
Pas besoin d’elle ? Pourquoi j’ai l’impression d’avoir comme une impression de déjà vu ? Elle s’est comportée de la même manière la dernière fois quand notre groupe de trois a été formé…« J’y ai réfléchi, et j’ai envie que tu me dises que tu m’aimes. », noooooooooooooooooooooooooooooon ! Pourquoi j’ai cette fucking phrase qui me revient en tête ?! Je me mets à rougir instantanément sous le regard d’incompréhension totale des moindres yeux rivés sur moi. C’est un vrai bordel dans mon cerveau, j’ai vraiment pas les idées clairs et l’éthanol n’aide vraiment pas à les avoir. Tu m’étonnes que Skye évite de trop consommer la veille lorsqu’on a un gros devoir le jour qui suit.
-Ok, pas de soucis. Fais gaffe aux poubelles sur le chemin. Eh, Kelya... Ca te dirait qu'on cherche des infos sur le prof? Je me demande à quoi il ressemble quand il sort de sa carapace...
…Je viens pincer assez fortement les joues de ma coloc’ suite à sa réplique sur les poubelles. C’était petit et vraiment pas approprié. Ouai, je crois que c’est encore trop récent pour que je puisse rigoler à ça, elle a toujours son bandage à a tête ne plus, Elke.
-T’es vraiment la pire !
Je termine la pression sur ses joues, laissant des petites marques rouges sur chacune d’elles. Oh mais c’est Pikachu ! Ta gueule Kelya. Puis j’attrape la main de la blondinette pour l’empêcher de partir de la pièce.
-Reste chaton, t’aimes pas le prof alors aide nous à le percer à jour ! Et puis je peux les changer moi, tes pansements, tu sais bien que je suis agile de mes doigts...
J’ai peu d’espoir que mes mots la fassent rester mais qui ne tente rien, n’a rien. Bon par contre Kelya, laisse ton esprit pervers dormir sous l'alcool, ça vaut mieux pour tout le monde...
-Vous pouvez pas enterrer la hache de guerre toutes les deux ? Pourquoi vous pouvez pas vous blairer d’ailleurs ? Vous avez toutes les deux le même genre d’humour pourri en plus !
Est-ce que je m’enfonce ? Sûrement, mais j’ai un peu beaucoup de mal à réfléchir correctement. Je reviens plonger mes sombres iris dans ceux de la brunette, un petit sourire mesquin aux lèvres.
-Je sais pas à quoi il ressemble sous sa carapace, mais on va bien finir par le découvrir, non ?
Je me remets une nouvelle fois à rire. Bah putain, je vais bien travailler mes abdos aujourd’hui, ça, c’est sûr !
Kelya Drambolt
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Lun 12 Aoû - 2:00
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Miles & le Trio Infernal
« Ok, pas de soucis. Fais gaffe aux poubelles sur le chemin. Eh, Kelya... Ca te dirait qu'on cherche des infos sur le prof? Je me demande à quoi il ressemble quand il sort de sa carapace... »
Je l’ai pas vue venir celle-là. Mais alors pas du tout. Je me stoppe net dans mon élan pour quitter la pièce alors que des flashs de l’émeute m'assaillent de plus belle. Si c’était pour sortir des piques comme ça après, elle aurait mieux fait de me laisser dans cette ruelle. Le prof de philo m’a raconté quand je me suis réveillée, j’avais commencé à penser, bien que l’idée ne me plaisait absolument pas, que j’avais comme une dette envers elle et que j’aurais bien trouvé un moyen de m’en acquitter, mais après avoir entendu ses mots, tout ça n’est plus qu’un vague souvenir. Au moins maintenant je vois un peu plus clairement à qui j’ai affaire.
Du coup, je ne sais pas comment réagir, je n’étais pas préparée à ce genre de bassesse. Qu’est-ce que je fais ? Je réponds, je frappe, je m’en vais sans un mot de plus ? Plus j’attends, figé comme ça, plus ça monte. C’est comme si un savant mélange de haine, de colère et d’orgueil se déversait en moi jusqu’à ce que le niveau maximum que je puisse contenir soit dépassé et que je fasse quelque chose de regrettable. Je commence à bouillir, et dans ma tête fleurissent de plus en plus d’options de réponses. ‘Crache moi dessus directement, ça prends moins longtemps ; pauvre fille ; de toutes les personnes ici c’est toi la plus lâche..’ J’allais ouvrir la bouche pour déverser tout ce torrent de vilenie, mais au tout dernier moment, elle la sauve de cette déferlante de mots désespérés et inutiles qui allait s’abattre sur la plus petite des deux brunes.
Kelya a attrapé ma main, créant par la même occasion une étincelle de trouble supplémentaire dans mes yeux assombris. Est-ce que je suis calmée ? Pas complètement, mon rythme cardiaque crève toujours le plafond, mais mon envie de crucifier Skye sur place s’est calmée. Mon regard se déporte sur la propriétaire de cette main salvatrice.
« Reste chaton, t’aimes pas le prof alors aide nous à le percer à jour ! Et puis je peux les changer moi, tes pansements, tu sais bien que je suis agile de mes doigts... »
Je soupire, et mes yeux noirs de colère s’adoucissent quand elle emploie ce surnom. Sa remarque suivante me fait presque esquisser un sourire discret, je connais ses capacités et ce dont sont capables ses doigts de fée, mais les pansements ne sont qu’un prétexte pour aller à l’infirmerie.
« Vous pouvez pas enterrer la hache de guerre toutes les deux ? Pourquoi vous pouvez pas vous blairer d’ailleurs ? Vous avez toutes les deux le même genre d’humour pourri en plus ! »
Une histoire de jalousie à la base, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé depuis, qui vient maintenant de dégénérer. Je ne suis pas ma personne la plus rancunière sous ce dôme, mais il y a des coups qu’il faut rendre, et les coups bas comme celui-ci en font partie. Et mon humour n’est pas pourri..
« Je sais pas à quoi il ressemble sous sa carapace, mais on va bien finir par le découvrir, non ? »
Je souffle avant de répondre lascivement.
« Je sais pas, ça ne m’étonnerait même pas que Edgeworth ne soit pas son vrai nom. »
J’aimerais aussi savoir ce qui cloche avec ce type, mais ce n’est vraiment pas le moment. Mon pouce se met instinctivement à faire des aller-retours sur la main de Kelya pendant que je cherche à savoir quoi faire. Ma visite à miss Sanders n’est plus si urgente que ça, et j’ai bien envie de savoir ce qui se cache derrière le masque de flegme extrême du prof, mais mon problème maintenant c’est la troisième membre du groupe, et je doute que trésor puisse arranger les choses avec elle aussi vite que mon humeur. Au final, je n’ai même pas pris la peine de lui répondre, à Skye, et ce n’est pas plus mal de ne pas m’abaisser à son niveau.
Et puis c’est quoi son problème à elle aussi, tiens. Je lui ai pas parlé depuis la manifestation, et ma tirade de tout à l’heure ne la concernait même pas. La seule chose que j’ai faite c’est toucher Kelya.. Alors c’est ça ? Bordel j’en sais rien, mon cerveau arrive pas à percuter et je sens arriver un début de migraine, et je sais pas non plus ce que j’ai envie de faire là maintenant.
« Tu fais chier trésor.. »
J’avais lancé ça d’une voix discrète et le regard fuyant ; en la regardant un peu plus je m’aperçois qu’elle non plus n’est pas dans son état normal. Je retourne m’asseoir lentement à ma place sans vouloir lâcher cette main qui me maintient à la surface. Comme une gamine qui a peur de quitter sa bouée à la piscine, je la serre nerveusement avant de poursuivre.
« Au fait, si tu tiens tant à changer mes pansements tu auras qu’à venir chez moi après les cours, maintenant que j’ai une chambre digne de ce nom. »
Avant l’émeute, on avait décidé d’emménager ensemble avec Solveig. Les parents lui ont coupé les vivres à elle aussi, et après réflexion on s’est dit que ça pouvait être une bonne idée pour.. rattraper le temps perdu j’imagine. Il me semble que je lui en avait parlé un soir où elle est restée dormir avec moi, enfin je suis presque sûre de l’avoir tenue au courant.
-C’est…c’est comme si tu venais de fister Law, t’en es consciente ? Il l'a mauvaise de l’avoir pris dans le cul !
On rigole encore, et on n'est pas les seules, quand Heidi fait mine de s'en aller. Kelya change immédiatement de comportement, et se met à rougir de ouf. Et allez, putain, ça recommence... L'une aboie, l'autre remue la queue. Ma phrase la fait stopper net. Eh bah, quoi? Retourne-toi, dis un truc. Si c'était pour ça, c'était pas la peine de l'ouvrir pour bouder. Je soupire, et Kelya me pince les joues comme si j'étais une gamine.
- T'es vraiment la pire!
Je lui tire la langue en retour, et je lui souris. Malgré un regard amusé, elle en rigole pas, en même temps, je parle à son jouet préféré. Je sais qu'elle l'aime bien, mais de là à lui laisser passer ce genre de caprices... Elle reste immobile pendant un moment, probablement à se monter la tête comme si ce que j'avais dit était la pire réplique de l'univers, histoire de trouver des raisons de se faire plaindre. Meuf, si t'es aussi fragile, tu pouvais rester à l'hôpital. Le NEST, nan... La vie en général, c'est pas pour toi. Elle se couvre de blessures sept jours sur sept, mais faut surtout pas lui en parler...
- C'est bon, putain, elle a juste glissé sur une pile de tracts, elle a pas fait la LWW...
Et allez, c'est reparti. Elle lui prend la main. Surtout, faites comme si j'étais pas là. Je me demande quelle force de pénétration demanderait un stylo pour traverser deux mains, quand elles m'achèvent.
- Reste chaton, t’aimes pas le prof alors aide nous à le percer à jour ! Et puis je peux les changer moi, tes pansements, tu sais bien que je suis agile de mes doigts...
Okay, à ce niveau-là, c'est du foutage de gueule. Les petits surnoms, les attentions, les sous-entendus...? Je viens d'être oblitérée en moins d'une seconde. Oh, ça, y'a pas de soucis, je sais qu'elle est agile de ses doigts. Et puis avec autant d'entraînement...
- Tu m'étonnes...
- Vous pouvez pas enterrer la hache de guerre toutes les deux ? Pourquoi vous pouvez pas vous blairer d’ailleurs ? Vous avez toutes les deux le même genre d’humour pourri en plus !
J'avoue, si elle était pas partie en vrille, ça aurait pu se passer comme ça. Mais le problème ici, c'est toi, Kelya. Tu te comportes comme une vraie pétasse, et personne ose te le dire. Sans doute parce que t'es tellement agile de tes doigts. Et personne te le dira jamais, en tout cas pas avec le mental aussi solide que l'hymen.
- Je sais pas à quoi il ressemble sous sa carapace, mais on va bien finir par le découvrir, non ?
- Je sais pas, ça ne m’étonnerait même pas que Edgeworth ne soit pas son vrai nom. Au fait, si tu tiens tant à changer mes pansements tu auras qu’à venir chez moi après les cours, maintenant que j’ai une chambre digne de ce nom.
Okay, cette fois, c'est la goutte de trop. Elle en a clairement rien à foutre de moi, par contre si moi, je l'ouvre, c'est moi la méchante...? Y'a d'autres personnes qui ont ce privilège. Les gosses. Chialer, faire semblant de partir pour que maman vienne te consoler? Belle stratégie. Je me rappelle d'une époque ou Kelya était prête à foutre le feu au monde. Maintenant, c'était seulement au cul. Je me lève, à mon tour. Apparemment, on a le droit de faire ça. Ce qui suit, j'en suis moins sûre.
Je balance mon poing dans le visage d'Heidi avec toute la force que m'a appris à utiliser Zack. Elle tombe sur le cul, avec imprimé sur le visage la certitude que jamais on ne va "enterrer la hache de guerre", à moins que ce ne soit au travers de son crâne. Mes doigts me font encore mal, j'espère au moins lui avoir pété quelques dents.Si elle revient tous les jours avec des bleus et des pansements, c'est simplement qu'elle croise sous les jours des gens.Personne ne peut supporter une merde pareille. Pas le moindre respect, pas le moindre effort, pas la moindre trace de quoi que ce soit de positif...Tant qu'elle n'y trouve pas son compte. Un putain de monstre d'égoïsme. Un monstre, pas une humaine. Parce qu'elle ne s'en rend sûrement même pas compte.
Alors, Kelya, amuse-toi autant que tu peux avec ton nouveau jouet, jusqu'à ce que tu le pète avec ton propre égoïsme.Mais si jamais je te perds à cause d'elle, je vais lui enfoncer mon poing dans la gorge tellement profond que celui qui arrivera à le retirer, on l'appellera le Roi Arthur.Je peux pas croire qu'une meuf pareille soit arrivée jusqu'en études sup' sans se faire défoncer au passage. Elle a pas pu lire le mode d'emploi de la vie...Il suffit de voir combien elle s'accroche à ses certitudes qu'elle est la seule à savoir apprécier l'art, la peinture, la musique. Putain, elle est aussi paumée qu'un fils de pute le jour de la fête des pères.Je lui en met une deuxième.Une troisième.
Et je rouvre les yeux. Je suis juste dehors, avec mon sac. Bon, bah... Autant rentrer.
Skye Reid
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Sam 7 Sep - 16:04
L’atmosphère est des plus étrange, même si mes neurones ne sont pas complétement cleans, je peux ressentir cette ambiance pesante dans la pièce, malgré cette irrésistible envie de ricaner à cause de toutes ces substances polluants mon corps et mon esprit. Un petit commentaire de Skye à chacune de mes phrases destinées à Elke que je ne prends pas la peine de relever, essayant de calmer l’étincelle de rage qui émane des océans de blondie. C’est bon, son regard s’adoucit et un sourire sincère se dessine sur mes lèvres lorsque je sens ses caresses sur ma main. Ça y est alors, la bonne ambiance est de retour ?
- Je sais pas, ça ne m’étonnerait même pas que Edgeworth ne soit pas son vrai nom.
J’esquisse un petit rire comme pour lui montrer que je suis d’accord avec elle. C’est clair qu’on ne sait absolument rien de ce prof. Enfin, je l’ai bien vu en mode star du rock mais à part ça, il ne laisse rien transparaitre… ça se trouve que c’est un agent secret ? Je me mets à rire toute seule, comme une conne.
- Tu fais chier trésor..
Quoi ?! Mais pourquoi elle dit ça ? Moi je veux juste pas d’embrouilles ! Non mais t’es débile Kelya, ce n’est pas une phrase négative ! Va vraiment falloir que tu fasses une pause sur l’alcool… Je la suis du regard jusqu’à qu’elle revienne prendre place et sourit comme une enfant en sentant le contact de nos mains encore présent.
- Au fait, si tu tiens tant à changer mes pansements tu auras qu’à venir chez moi après les cours, maintenant que j’ai une chambre digne de ce nom.
Une pointe de perversité vient s’emparer de mes lèvres. Owh, quelle proposition intéressante. Je m’apprêtais à lui faire une réponse digne de ce nom mais avant même d’avoir le temps de sortir le moindre mot, ma coloc’ se redresse d’un coup sec et se casse de la salle, sans un regard. Mais il se passe quoi putain ?! Elles ont décidé de faire ça à tour de rôle, c’est ça ?! J’ai même pas eu le temps de lui attraper la main, elle est rapide la gamine ! T’es surtout deux de tens Kelya… Je lâche un énorme soupir, reposant mon front sur la table, blasée de tout ce qu’il se passe.
-Vous allez me rendre folle…
Je dis ces mots d’une voix à peine audible. Bon, je fais quoi ? Je vais chercher Skye ? Je reste ici pour terminer l’heure de cours sans rien glander ? Si je me casse, Law va me compter ça comme une absence ? Et Elke alors ? Si je pars pour rejoindre Skye alors que je l’ai incité à rester dans la salle, elle va mal le prendre, non ? Je l’emmène avec moi ? Mais si le prof compte ça comme une absence, ça va la pénaliser aussi ? Ouai mais après de ce qu’elle m’a dit, elle n’en a pas grand-chose à foutre, si ? Raaaaaaaaaaaah, pourquoi je me pose autant de questions bordel de merde ?! Je me relève d’un coup laissant le bruit de ma chaise résonner dans la pièce, adressant d'une voix blasée au prof.
-On revient !
Ou pas. De toute façon on a déjà rendu le devoir, donc bon... Toujours la main de la blondinette dans la mienne, je l’entraine avec moi à l’extérieur de la salle de cours, puis en dehors des bâtiments, cherchant ma coloc’ du regard. Ah, je te tiens sale gosse ! Je lâche la main de blondie pour armer la mienne, et l’abattre rapidement sur le cul de la petite brune. Oh yeah, elle a bien claqué celle-là ! Je viens lui faire face, un sourire amusé aux lèvres avant de lui balancer.
-Bon, tu proposes de faire des recherches sur le prof et tu te casses ? Alzheimer, déjà ?
Je lui fous une pichenette sur le front avant de reporter mon attention sur blondie puis sur ma coloc puis dans la poche de mon jean pour y sortir une clope, m’étirant par la même occasion avant de l’allumer. Interdiction de fumer dans l’enceinte de l’académie ? Bwarf, personne n’est là, tout le monde est en cours et personne peut nous voir, aucunes fenêtres ne donnent sur nous.
-Alors, quelqu’un sait si le prof a des enfants ? Une femme ? Une fiancée ? Ou peut-être qu’il est gay d’ailleurs ?
Je relâche lentement la fumée cancérigène, ricanant en imaginant monsieur Edgeworth se taper un des boulets qu’on a en classe.
Kelya Drambolt
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Sam 7 Sep - 22:28
Miles répondait avec patience aux questions d'un élève qui soutenait qu'il n'y avait que trois ceintures dans Central Point et que la Bordure n'était qu'une façade pour des usines fabriquant des clones prévus pour remplacer la population turne, quand une chaise recula avec un grand bruit. En se retournant, il constata que Skye, la fameuse "première de l'Académie", venait de se lever et partait d'un pas furieux vers la porte.
Ces trois-là étaient intenables. Un jour l'une, un jour l'autre… D'autant plus qu'étant majeures, il n'avait pas une très grande latitude pour exercer la moindre sanction. Convocations? Elles n'y répondaient pas. Expulsion? Un peu direct, et de toutes façons, tant qu'elles n'étaient pas définitives, elles les considèreraient comme des vacances. Devoirs supplémentaires? Rien que celui-ci avait été un véritable sacerdoce… Skye, passe encore. Elle était probablement plus intelligente que la plupart des professeurs, bien que personne ne sache vraiment à quel point. Elle semble parfois jouer les idiotes ou refuser de répondre à des questions. Pas de quoi la considérer comme dangereuse… N'est-ce pas?
Heidi… Le professeur la considérait comme une élève en difficulté, non pas qu'elle soit particulièrement en retard sur les cours, mais plutôt au niveau de l'insertion. Ses nombreuses et fréquentes blessures en témoignaient. Cependant, tout avait changé depuis sa… Médiatisation. Si l'on ne voyait pas, sur les images des stream news, la couleur de ses yeux, Miles était bel et bien au courant, lui. Et son cas posait certainement un bon nombre de questions… Si ce n'était des problèmes. Était-elle dangereuse? Sans informations sur sa mutation, impossible à dire, mais le fait qu'elle soit "camouflée" parmi les citoyens, inscrite au NEST comme telle, et détentrice d'une puce OMNI… C'était beaucoup de coïncidences, plus qu'il n'en fallait pour se méfier d'elle.
Le cas de Kelya, lui, était déjà admis. Son avenir était tout tracé. Le plus ennuyeux aurait été qu'elle soit expulsée du NEST et qu'elle disparaisse de la circulation. Et justement… C'est elle qui se lève à présent, en tenant sa camarade par la main.
-On revient !
Et elles sortent de la salle. Miles se passe les doigts sur les tempes. Les élèves se mettent à murmurer. Comment garder la moindre crédibilité avec ce genre de têtes brûlées? Il se redresse, et se met à marcher vers la sortie à son tour, en parlant assez fort pour être entendu par la classe.
-Cette fois-ci, vous n'allez pas vous en tirer comme ça… Continuez à avancer, ce sera rapide.
Certainement une menace en l'air. Mais il ne pouvait pas se permettre de perdre son autorité sur les élèves à causes de ces trois électrons libres. Enfin, il s'agirait plutôt d'un électron, d'un proton et d'un neutron. Il ouvrit la porte, décidé à les rattraper et les conduire droit chez le proviseur. Apparemment, pour une raison obscure, Miles était le seul dont elles n'écoutaient pas les sanctions : elles avaient déjà été collées ou affectée au nettoyage de la serre sans rechigner. Mais à peine quelque pas effectués dans le couloir, la voix de Kelya se fit entendre à l'extérieur. Miles s'arrêta, et adopta le même comportement qu'au jour de la manifestation; une respiration, des pas et des mouvements lents, stables et silencieux.
-Bon, tu proposes de faire des recherches sur le prof et tu te casses ? Alzheimer, déjà ?
Une odeur de cigarette. Voilà qui ajoute au dossier, s'il en fallait encore. Des recherches sur lui…? Pourquoi est-ce que ces trois-là s'intéresseraient particulièrement à lui…?
-Alors, quelqu’un sait si le prof a des enfants ? Une femme ? Une fiancée ? Ou peut-être qu’il est gay d’ailleurs ?
Oh. Ce genre de recherches. Apparemment, elles n'étaient pas si différentes de beaucoup d'autres élèves, qui le suivaient lors de sa pause déjeuner ou épiaient ses conversations avec l'infirmière.
Miles Edgeworth
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Dim 8 Sep - 15:03
Rendez les copies!
Miles & le Trio Infernal
Elle a vraiment le don de rire quand il faut pas. Il se passe des choses dans sa tête que je ne soupçonne pas et par moments il m’est juste impossible de la comprendre. Ça se voit qu’elle est pas dans son état normal, mais est-ce qu’on peut lui en vouloir pour ça ? Personne ne l’est plus aujourd’hui.
Au moins, ça a vraiment l’air de lui faire plaisir que je reste au vu du sourire sur son visage. De l’extérieur ça ne se voit pas mais voir ça me réchauffe tout de même un peu le cœur. Pendant cette grande semaine d’hospitalisation je n’ai pensé qu’à ça pour tenter de maintenir la tête hors de l’eau, et ça a fonctionné j’imagine puisque je suis encore là. Et puis, ça fait un moment que l’on a pas ouvert la boîte de pandore toutes les deux et à en voir ce qu’est devenu son sourire je pense que je ne suis pas la seule à qui ça a manqué. M’enfin, ne nous enflammons pas notre vite, il y a toute une journée à passer avant ça et bien que la perspective de rapprocher l’échéance ne me laisse pas indifférente, je dois me résoudre au fait qu’il est plus sage de ne rien faire ici.
Le bruit d’une chaise qui recule brusquement. Je relève la tête pour voir Skye se lever et se diriger sans un mot vers la porte. Donc si j’ai bien compris quand c’est moi qui le fait elle prend son petit air hautain et me juge de son petit piédestal en carton, mais elle peut le faire en toute impunité ? Toujours chouette de balayer devant sa porte. Mais à vrai dire je m’en fiche bien, qu’elle s’en aille si elle veut, c’est pas ça qui va me gêner, bien au contraire. Que je le veuille ou non, je n’aime pas la voir avec Kelya. Elles s’entendent bien, et ça me fait bien chier, parce que je veux être la seule à qui elle donne son attention.. Bordel, je suis jalouse, c’est une certitude, ça m’énerve, je m’étais promis de ne pas l’être mais c’est impossible. Tout au fond de moi j’ai envie d’être la seule et unique personne qui peut la faire sourire. C’est égoïste, à l’extrême j’en suis consciente, mais c’est une sorte de pulsion primaire dont je ne peux me défaire.
« On revient ! »
Le bruit d’une chaise qui recule brusquement, encore. Je n’ai pas le temps de réagir que Kelya s’est déjà levée et je traîne avec elle jusqu’en dehors de la salle. Tant qu’elle m’agrippe fermement la mais comme elle le fait en ce moment, impossible de faire quoi que ce soit pour aller contre sa volonté, d’autant plus dans mon état actuel. Qu’est-ce qu’elle fait, elle se lance à la poursuite de l’autre hypocrite ? Mais j’ai pas envie moi, je m’en fiche d’elle et plus loin de sa tête je suis, mieux je me porte. Il faut choisir trésor, c’est soit elle, soit moi, mais les deux en même temps ça ne marche pas..
« Cette fois-ci, vous n'allez pas vous en tirer comme ça… Continuez à avancer, ce sera rapide. »
Je l’avais oublié, lui. C’est vrai qu’avant que l’on ne commence à se crêper le chignon, on était à son cours. C’est de sa faute si tout ça a commencé, c’est lui qui nous a mises toutes les trois ensemble dans ce groupe alors qu’il aurait très bien pu faire autrement. Tout aurait pu se passer comme d’habitude : on m’assigne à un groupe de personnes qui ne m’aiment juste pas, ils me disent qu’ils vont faire le devoir tout seuls car il ne veulent pas me côtoyer plus que nécessaire, ils se plaignent que je n’ai rien fait à la fin, et tout est bien qui finit bien. Mais non, cette espèce de grande perche atteint d’un grave complexe du messie a décidé qu’il allait tout faire autrement..
M’enfin, on vient d’arriver au niveau de Skye. Je ne veux même pas croiser son regard, sinon je sens que ça va dégénérer. J’ai vu le sien juste avant qu’elle sorte de la pièce et il n’était pas différent de celui de cette pourriture de Zack quand il me poursuivait au casino ; c’était le regard de quelqu’un qui veut me faire vraiment mal. Kelya lâche ma main et presque instantanément, je vais me coller contre le mur en croisant les bras en regardant le sol à la recherche d’un passage secret qui n’emmènerait très loin de tout ce merdier. Mais d’un autre côté je ne peux pas laisser Kelya avec elle comme ça.. Je sais ce qu’elles font ensemble, elle ne me l’a jamais dit mais je ne suis pas complètement stupide. Je ne compte plus les fois où elle est venue chez moi imprégnée de son parfum.
Sauf que c’est Kelya, je ne peux rien lui dire, et surtout pas non. J’en suis incapable, elle me rend folle parce qu’elle n’a sûrement aucune idée du mal qu’elle peut me faire, et même à l’autre garce bien que ce point me soit complètement égal.
Elle lui met une fessée. Je remballe dans un coin de mon esprit la première pensée qui me vient, à savoir que j’aurais bien aimé être à sa place, pour me concentrer sur le bruit discret qui vient du couloir. Je suis devenue parano depuis cette putain de manif, et le moindre bruit est capable de me faire sursauter ou d’inspirer chez moi une grande angoisse, alors pour le coup il semble assez naturel que le bruit des pas réguliers et pompeux du prof qui nous a suivies m’interpelle. Enfin, je pense que c’est lui, mais je n’ai pas pu entendre correctement le son des pas avec la grande brune qui parle à côté. Sans activer ma mutation, je ne peux rien de plus.
« Alors, quelqu’un sait si le prof a des enfants ? Une femme ? Une fiancée ? Ou peut-être qu’il est gay d’ailleurs ? »
Les pas se sont arrêtés il y a quelques secondes. En gros, la personne qui nous suit se cache derrière l’angle du mur, c’en est presque inquiétant..
« Ou peut-être qu’il est seul et que ce qu’il kiffe, c’est se toucher en reluquant ses élèves caché derrière un mur ? »
Est-ce que je viens indirectement de traiter notre prof de voyeur et de pervers ? Non, je l’ai fait directement, et assez fort pour qu’il m’entende. J’avais aussi tourné la tête en direction de sa cachette au cas où on me demanderait des preuves de ce que j’avance.
Enfin dehors. Un peu d'air. Putain... Je sais pas ce qui m'arrive, depuis la manif. C'est comme si tout était déréglé en moi. Mon hypothalamus est complètement en vrac et balance de la corticolibérine dans tous les sens, sans que je puisse faire quoi que ce soit pour stopper l'hypophyse. Mon cortex surrénalien réagit absolument normalement : inondé de corticotropes, il répond en relâchant des corticostéroïdes. Pour faire court, c'est comme si j'étais perpétuellement en colère. Même sans raison valable... Par pure réaction émotionnelle, et non plus rationnelle. Je peux pas dire que j'y sois franchement habituée, même si je me sens à peu près autant aux commandes qu'après huit bières...
J'allais mettre mes écouteurs quand je me fais claquer le cul. Une violente montée en puissance bande tous les muscles de mon bras par réflexe avant même que je ne décide de me retourner. C'est Kelya, avec son habituel sourire insouciant... Et Heidi, à côté d'elle.
-Bon, tu proposes de faire des recherches sur le prof et tu te casses ? Alzheimer, déjà ?
Elle me met une pichenette sur le front, avant de s'allumer une clope.
-Alors, quelqu’un sait si le prof a des enfants ? Une femme ? Une fiancée ? Ou peut-être qu’il est gay d’ailleurs ?
- Ou peut-être qu’il est seul et que ce qu’il kiffe, c’est se toucher en reluquant ses élèves caché derrière un mur ?
-Vous êtes sérieuses? Je m'en branle, là, du prof! C'est cool que t'aies un nouveau jouet, mais celui-là, c'est mort pour que ça se termine en plan à trois, alors me l'agite pas sous le nez!
Woh, j'ai peut-être parlé un peu fort. Elle a raison... Je sors une clope, à mon tour. Le temps de tirer dessus pour laisser la nicotine m'engourdir le cerveau... Et je reprends.
-Elle est raide dingue de toi. Moi aussi, je t'aime, d'ailleurs, mais moi, j'te connais, j'te demanderais jamais l'exclusivité... Du moment que tu me mette pas de côté, j'suis toujours ta meilleure ennemie.
"Meilleure ennemie". Pires amies? Colocs amantes? J'ai arrêté de chercher à mettre un nom sur notre relation depuis un moment. Je kiffe, et du moment qu'elle aussi, ça me va. J'ai passé l'âge de mettre un nom sur tout ça, et je pense la connaître assez pour savoir qu'elle a pas envie d'un truc à la régulière... Ou, qu'elle en est pas capable, c'est selon. J'me plante peut-être, et je prendrais cher dans ma gueule, mais au moins, ca sera toujours mon ennemie. Et j'aurais toujours des contacts physiques : quand on recommencera à se foutre sur la gueule...
Ou a coucher ensemble, d'ailleurs. Même ennemies, ça nous a jamais empêché.
-D'ailleurs, ce soir, j'te promets que tu vas prendre super cher à l'appart... J'ai les putains de nerfs en boule depuis la manif. J'ai l'impression de devenir dingue. Personne en parle, personne fout rien! Et on en prends plein la gueule avec les médias et tout.
Je repense à la conversation que j'ai eue avec Kayn. A ses idées complètement condamnables... Mais pas si dingues. A mon avis, les autres profs pensent pas comme lui.
-Et Edgeworth... Il est pas gay, il est en plein flirt avec l'infirmière. Tout le monde les a vus se rouler une pelle sur le toit. Du coup, je pense pas qu'il soit marié, vu qu'il a l'air du genre à cheval sur les règles.
Une autre taffe. Putain, je me sens un peu mieux. Mais je sens bien que c'est toujours au fond de moi.
Cette colère...
Skye Reid
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Lun 9 Sep - 16:35
- Ou peut-être qu’il est seul et que ce qu’il kiffe, c’est se toucher en reluquant ses élèves caché derrière un mur ?
What ? J’arque un sourcil, me retournant alors pour pencher la tête vers le fameux mur en question. Je crois déceler une ombre, effectivement, et je m’apprêtais à y aller avant que ma coloc me coupe dans mon élan en prenant la parole.
-Vous êtes sérieuses? Je m'en branle, là, du prof! C'est cool que t'aies un nouveau jouet, mais celui-là, c'est mort pour que ça se termine en plan à trois, alors me l'agite pas sous le nez!
Euh…Je retrouve son regard, ne comprenant pas vraiment son pétage de plombs. Pourquoi est-elle tellement en colère ? Il y a quoi, 10 minutes, on devait essayer de trouver des infos sur le prof et maintenant, le problème c’est Elke ? Et puis un jouet ? Jamais je ne considérerai une personne comme un jouet, je l’ai été bien trop longtemps pour faire la même chose… Est-ce que c’est vraiment ce que je fais ? Je me frotte l’arrière de la tête, continuant de tirer sur ma clope. Est-ce que c’est vraiment le prof derrière le mur ? Maybe. Est-ce que je ne vais pas prendre tarot s’il me voit fumer ici ? Maybe aussi. Bon après Skye fait la même chose alors bon, on s’en bat les couilles, très honnêtement, là n’est pas le problème.
-Elle est raide dingue de toi. Moi aussi, je t'aime, d'ailleurs, mais moi, j'te connais, j'te demanderais jamais l'exclusivité... Du moment que tu me mette pas de côté, j'suis toujours ta meilleure ennemie.
Je manque de m’étouffer avec la fumée de ma clope. MAIS QU’EST-CE QU’IL SE PASSE, NOM DE DIEU ?! C’est un bien une cigarette que je fume, vous êtes sûres ?! OMG, c’est du gros délire ce qu’il se passe, j’aurai jamais dû me lever ce matin, j’aurai dû rester pioncer ! Non mais c’est sûrement l’alcool qui me joue des tours et les quelques joints de la veille ? « Moi aussi, je t’aime » … Je me mets à rougir instantanément en pensant à ces mots. Putain, j’ai l’air totalement ridicule. « Elle est raide dingue de toi », « J’y ai réfléchi, et j’ai envie que tu me dises que tu m’aimes » … raaaaaah mais fichu cerveau, reste embrumé par l’alcool, putain !
-D'ailleurs, ce soir, j'te promets que tu vas prendre super cher à l'appart... J'ai les putains de nerfs en boule depuis la manif. J'ai l'impression de devenir dingue. Personne en parle, personne fout rien! Et on en prends plein la gueule avec les médias et tout.
J’écoute à peine ce qu’elle raconte, bien trop perturbée par sa réplique précédente. Putain, faut que j’arrête d’y penser ! Personne n’a de l’alcool ou de la beuh dans son sac, par hasard ? Je tire longuement sur ma clope, essayant de rester neutre mais compliqué avec ces fucking joues rouges…ça m’énerve !!!! Elle attend que je lui réponde quelque chose ? Et Elke, elle a réagi comment à tout ça ? J’ose même pas la regarder, c’est vraiment la loose…
-Et Edgeworth... Il est pas gay, il est en plein flirt avec l'infirmière. Tout le monde les a vus se rouler une pelle sur le toit. Du coup, je pense pas qu'il soit marié, vu qu'il a l'air du genre à cheval sur les règles.
Edgeworth, oui, concentre-toi sur ce type, Kelya. Je lâche un énorme soupire enfumé, allez, reprends-toi ma grande ! Non mais regarde-toi Kelya, t’es une épave ! Tu avais pourtant un peu redressé la pente mais depuis cette manifestation, tu sombres petit à petit, t’en rends-tu compte ? Parfois je me demande si je n’aurai pas mieux fait de me faire abattre par le tireur… J’aurai même peut-être dû rester enfermée à la FATE, tous ces problèmes auraient pu être évités… Depuis quand es-tu devenue si lâche, Kelya ?
-Je n’aime que moi-même. Je ne suis qu'une garce égocentrique et opportuniste, avec un soupçon d'égoïsme en plus de ça.
C’est faux, tu es sûrement la personne que tu détestes le plus. Ouai, c'est les mots qu'avaient employés Elke à l'appartement. Un ricanement m’échappe, il sonne terriblement faux, comme la nana que je suis depuis cette manif. Je tourne le dos à ma coloc’, me dirigeant maintenant vers le coin du mur pour débusquer la personne qui s’y cache. C’est bien monsieur anglais. Un sourire provocateur s’empare de mes lèvres.
-Alors monsieur ? On épie ses élèves ? Vous pouvez nous égayer sur les questions qu’on se pose du coup, ça sera plus simple pour tout le monde.
Je ressors mon paquet de cigarettes pour lui tendre, il me semble l’avoir déjà vu fumer devant les grilles d’entrée du NEST.
-Vous en voulez une ?
Je suis bien au courant qu’il est interdit de fumer dans l’enceinte de l’établissement. Encore de la provocation ? Je sais pas bien.
Kelya Drambolt
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Lun 9 Sep - 17:56
Elles étaient donc en train de tenter de découvrir des informations sur la vie privée de Miles. Il soupira, sensiblement déçu. Au moins, ce n'était pas plus grave que ça.
- Ou peut-être qu’il est seul et que ce qu’il kiffe, c’est se toucher en reluquant ses élèves caché derrière un mur ?
La suite consiste en une grande explosion de drama, qui intéressait très peu le professeur, jusqu'à ce qu'à nouveau, la voix de Skye parle de lui et de sa relation présumée avec Lexy. Effectivement, le spectacle qu'ils avaient offert cette fois-là, sur le toit, avait été plutôt… Eh bien, spectaculaire. Cette femme méritait un oscar - pas forcément dans la catégorie où on l'attendrait, cependant.
Drambolt laisse tomber une phrase un peu étrange, qui sonnait particulièrement faux, pour tenter de clore le drama qui avait éclot autour d'elle. Et puis… Elle vient vers Miles.
-Alors monsieur ? On épie ses élèves ? Vous pouvez nous égayer sur les questions qu’on se pose du coup, ça sera plus simple pour tout le monde.
Elle n'avait pas toujours été aussi insolente, mais apparemment, la lâcheté d'avoir à affronter la situation lui donnait des ailes. Et puis, c'est vrai qu'ils avaient un peu sociabilisé lorsqu'elle l'avait surprit en train de jouer dans la salle de musique. Mais, seulement un peu. Elle ne l'avait jamais rappelé à propos de cette histoire de concert, d'ailleurs.
-Vous en voulez une ?
Ce c'était pas de la provocation. C'était de l'esbrouffe. Une pitoyable tentative de diversion. Miles regarda la cigarette, puis les deux autres jeunes femmes, de part et d'autre de Kelya, qui leur tournait le dos. Il ferma les yeux, et prit la cigarette.
-Je ne suis pas gay. J'ai été fiancé, pas marié. Je n'ai pas d'enfants, parce que ma fiancée est morte. C'était il y a plusieurs années. Et ma relation avec Lexy ne regarde qu'elle et moi, Miss Reid.
Il l'alluma, et laissa un moment le silence - évident, après la révélation de la mort de sa fiancée - se faire. Il en profita aussi pour se redonner une contenance. Il n'avait pas évoqué cette histoire depuis longtemps, et bien qu'il considérait avoir tiré un trait sur le passé, ce n'était pas agréable d'en reparler.
-Maintenant, j'espère que vous êtes conscientes que je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie. Ce n'est pas la première fois que vous quittez ma salle de cours en avance. Je passerai sur la cigarette ou l'allusion à une tendance obscène de ma part, mais si vous êtes déjà incapables de mettre de côté vos problèmes personnels pour assister aux cours, vous risquez de ne pas apprécier de devoir y passer les deux prochains week-ends en retenue. Alors, j'apprécierai que vous m'expliquez une fois pour toute quel est votre problème avec l'anglais?
Les confronter toutes à la fois était le meilleur moyen d'éviter qu'elles ne s'enfuient sans rien dire en baissant la tête, mais les trois étant majeures, il espérait obtenir une réponse plus évoluée qu'un "c'est votre faute" ou un "et vous alors". Dans le pire des cas… Eh bien, elles redoubleraient d'insolence, et la sanction serait simplement ajustée en fonction. Ce qui dans le cas de Kelya et Skye, pouvait très bien arriver à une expulsion, à la fin des bourses allouées aux turnes étudiants, et donc, à la perte de leur colocation. Si elles n'arrivaient pas à en prendre conscience, il n'y pourrait plus rien. Heidi en étant exemptée, puisque citoyenne… Sur le papier.
Miles Edgeworth
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Mar 10 Sep - 22:36
Rendez les copies!
Miles & le Trio Infernal
« Vous êtes sérieuses? Je m'en branle, là, du prof! C'est cool que t'aies un nouveau jouet, mais celui-là, c'est mort pour que ça se termine en plan à trois, alors me l'agite pas sous le nez! »
Minute. Minute minute minute. C’est de moi qu’elle parle, là ? Genre, c’est moi ce ‘nouveau jouet’ ? Si je me souviens bien, quand j’ai rencontré Kelya et qu’elle m’a ramenée chez elle, elle vivait encore toute seule, alors si c’est un concours d’ancienneté je crois qu’elle ne réalise pas que c’est moi qui l’emporte. Et puis je ne suis pas un vulgaire jouet. Je le sais bien, sinon cette petite semaine que l’on a passé ensembles sans jamais se toucher n’aurait pas eu lieu. On a pas besoin de sexe pour se supporter, nous. Alors qu’elle ne s’en fasse pas pour le plan à toirs, aucune chance que j’accepte de toutes manières.
« Elle est raide dingue de toi. Moi aussi, je t'aime, d'ailleurs, mais moi, j'te connais, j'te demanderais jamais l'exclusivité... Du moment que tu me mette pas de côté, j'suis toujours ta meilleure ennemie. »
Bien sûr que je suis raide dingue d’elle, et je ne lui ai jamais caché, au contraire. Je lui ai déjà dit, plusieurs fois, et je ne m’en cache pas. Par contre sa phrase suivante, je n’apprécie pas du tout.. Elle se sent menacée alors elle lui sort ça de nul part, c’est ça ? Et elle pense que je ne la connais pas seulement parce que j’aimerais la garder rien que pour moi ? C’est quoi aussi cette connerie, c’est pas parce que mes envies sont égoïstes et calquées sur les fictions qui ont abreuvé mon enfance que je ne sais pas qui est Kelya. Et d’ailleurs, elle aussi sait très bien ce que à quoi je pense quand on est ensembles, et si au fond ça ne lui faisait pas un peu envie aussi je suis certaine qu’elle n’aurait pas passé autant de temps avec moi avant la manif ! Meilleure ennemie tant que tu veux, moi je suis son amoureuse.
« D'ailleurs, ce soir, j'te promets que tu vas prendre super cher à l'appart... J'ai les putains de nerfs en boule depuis la manif. J'ai l'impression de devenir dingue. Personne en parle, personne fout rien! Et on en prends plein la gueule avec les médias et tout. »
Il en est hors de question, ce soir elle vient chez moi ! Je lui ai proposé en premier, et ça fait trop longtemps qu’on ne s’est pas vues. C’est facile de dire qu’elle ne demande pas l’exclusivité, mais ça l’est moins d’assumer. Et elle croit aussi être la seule à avoir les nerfs à vif ? Après c’est moi qu’on vient traiter d’égoïste. Elle ose se plaindre que personne n’agisse, mais que je sache, elle n’était pas à la manif de son plein gré elle. Elle en avait rien à foutre avant que ça ne la touche personnellement, mais encore une fois c’est moi qu’on va traiter d’égoïste. Sauf qu’au moins, moi, j’ai essayé d’agir pour changer les choses, et je n’ai strictement rien à me reprocher quant à ça. Elle a beau me prendre pour une salope égocentrique, ce jour là c’était moi qui était en train de me battre pour ses droits pour finir à la case hôpital.
Je ne réagis pas plus qu’en serrant le poing. Qu’est-ce que je peux faire d’autre, hein ? Répondre tout ce que je pense ? Tout ça pour qu’elle fasse fonctionner sa mutation et qu’elle trouve de quoi répondre à ce que je vais dire et me le balancer en pleine face parce qu’elle pense qu’elle vaut plus que moi ? Mon cerveau fonctionne au ralenti en ce moment et ma répartie ne sera pas assez en forme pour que je puisse me défendre correctement. En l’état je ne peux pas gagner avec elle, alors autant ne pas lui laisser le plaisir de m’humilier. De toutes façons, je sais au fond de moi qu’elle a tort et peu importe ce qu’elle pense à mon sujet elle se trompe grandement.
« Et Edgeworth... Il est pas gay, il est en plein flirt avec l'infirmière. Tout le monde les a vus se rouler une pelle sur le toit. Du coup, je pense pas qu'il soit marié, vu qu'il a l'air du genre à cheval sur les règles. »
Pff, n’importe quoi, j’ai jamais cru à ses conneries. Miss Sanders pourrait jamais sortir avec un type comme ça. Elle mérite mieux que cette grande perche, elle au moins elle aide vraiment les gens contrairement à lui et ses beaux discours sur comment être reconnaissant envers ce système de merde.
Kelya soupire, je l’ai vu rapidement tourner au rouge après ce que Skye a dit pour bien lui embuer l’esprit et la détourner de moi, et visiblement ça a marché.. Je suis sûre qu’elle est très fière d’elle en ce moment, c’est bien le genre de fille à préférer casser son jouet plutôt que de le donner à quelqu’un. Le genre « si je peux pas l’avoir tu ne l’auras pas non plus ».
« Je n’aime que moi-même. Je ne suis qu'une garce égocentrique et opportuniste, avec un soupçon d'égoïsme en plus de ça. »
Ça me fait mal d’entendre ces mots là sortir de sa bouche, je m’en rappelle bien et les regrette à chaque fois que j’y pense. J’étais blessée et tiraillée par deux émotions contraires, j’ai juste réagi par réflexe, tout comme elle maintenant. Et on sait toutes les deux qu’ils sont faux, parce que si elle n’aimait qu’elle-même, elle.. elle n’aurait jamais passé autant de temps avec moi. Je sais que j’utilise toujours le même argument, mais je reste persuadée qu’entre nous c’est spécial. Son ricanement sonne faux, et m’indique on ne peut plus clairement que si elle dit ça, c’est que quelque chose ne va pas.
Et puis, elle s’en va vers le couloir d’où l’on vient pour.. forcer le prof à se montrer. J’en était sûre, c’était bien lui qui nous a suivies.. Elle l’interroge ensuite pour esquiver la suite de cette conversation, mais elle ne s’en tirera pas comme ça.
« Je ne suis pas gay. J'ai été fiancé, pas marié. Je n'ai pas d'enfants, parce que ma fiancée est morte. C'était il y a plusieurs années. Et ma relation avec Lexy ne regarde qu'elle et moi, Miss Reid. »
Pour le coup, si elles voulaient de la révélation choc, ça en fait une bonne dose.. Ce qui me surprend le plus c’est que ce mec aie pu trouver quelqu’un qui veuille se fiancer avec lui. A vrai dire, ça je m’en fiche, ses histoires me concernent pas, et sa fiancée morte.. Je sais pas quoi en penser surtout. C’est impossible que quelqu’un aie pu tomber amoureux de lui comme ça, il était forcément différent avant, auquel cas je devrais avoir de la pitié pour lui, mais j’ai pas envie d’éprouver la moindre chose pour ce type. En revanche, deux choses sont à noter : il n’a pas nié aimer reluquer des jeunes femmes en se cachant, et il ne s’est pas étendu sur sa relation avec miss Sanders alors qu’il n’a aucun problème à avoir pour sa chérie décédée.. Il est vraiment bizarre, ce mec.. Et en plus il s’allume une clope ! Mais qu’est-ce qu’ils ont à tous fumer à la fin ? C’est pas comme si on habitait dans un dôme et que l’air était une putain de denrée précieuse.
« Maintenant, j'espère que vous êtes conscientes que je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie. Ce n'est pas la première fois que vous quittez ma salle de cours en avance. Je passerai sur la cigarette ou l'allusion à une tendance obscène de ma part, mais si vous êtes déjà incapables de mettre de côté vos problèmes personnels pour assister aux cours, vous risquez de ne pas apprécier de devoir y passer les deux prochains week-ends en retenue. Alors, j'apprécierai que vous m'expliquez une fois pour toute quel est votre problème avec l'anglais? »
En attendant, il n’a pas nié mon allusion qui n’était ni plus ni moins qu’une très claire affirmation. M’enfin, sûrement encore des menaces en l’air, mais c’est bien la première fois que je l’entends demander ce qui nous dérange, et je ne vais pas me gêner pour lui répondre. Mais d’abord..
Je me rapproche rapidement de Kelya, lui tapote l’épaule pour qu’elle tourne la tête vers moi, et lui colle une immense gifle. Ça n’est pas dans mon habitude de faire ça, mais c’est un cas de force majeure. Les yeux rivés dans les siens, et dénué de toute colère, je lui lance juste quelques mots de la voix sûrement la plus sérieuse que j’ai jamais prise.
« T’es super égoïste, ça c’est certain, mais plus jamais tu redis que t’aimes que toi. Jamais. »
J’en ai rien à faire d’avoir fait ça devant le prof, il n’avait qu’à pas nous suivre. Mais maintenant, je me tourne vers lui pour répondre à sa question.
« Le problème avec l’anglais, c’est que j’en ai strictement rien à faire, ça m’intéresse pas, du tout, j’ai envie de me pendre à chaque fois que j’entre dans votre salle, c’est aussi simple que ça. Je parle déjà anglais, danois et norvégien couramment, j'ai pas besoin de cours en plus où on me dit ce que je dois penser. »
Oh j’aurais encore beaucoup de choses à dire, mais bon, à partir de là je sais pertinemment que son espèce de remise en question va tourner au prétexte pour nous rabâcher une nouvelle fois à quel point son cours est soi-disant utile et nous servira dans notre vie professionnelle et tout un tas d’autres conneries que j’ai déjà entendu des centaines de fois.
Kelya rougit. Je lui avais jamais dit, vraiment? Bah, je sais qu'elle s'en doutait. Et puis, ni elle ni moi n'avions envie de précipiter quoi que ce soit ou de changer le status quo. Elle reste écarlate un moment, je peux pas m'empêcher de retrouver un bout de sourire. Qui disparaît très vite.
Mes remarques sur les conséquences de cette petite "révolution" à deux balles ne prennent pas. Tu m'étonnes. Kelya n'en avait rien à battre non plus, et j'en sais rien pour Heidi, mais c'est tellement évident maintenant que cette manif a été organisée par le gouvernement pour enfoncer les turnes encore plus profondément dans la merde, que ceux qui y ont participé de leur plein gré ne la ramènent pas vraiment. Ceux qui pensaient changer le monde... Ont finalement bien réussi. Tas d'abrutis.
Kelya soupire. Heidi serre le poing.
-Je n’aime que moi-même. Je ne suis qu'une garce égocentrique et opportuniste, avec un soupçon d'égoïsme en plus de ça.
J'aime pas quand elle fait ça. Je sais qu'elle se déteste et que c'est pour ne plus y penser qu'elle fait tout... Ce qu'elle fait. Elle a un ricanement acerbe, et elle tourne le dos à Heidi, pour aller chercher quelqu'un derrière le mur. Le prof... Probablement venu nous engueuler. Mais c'est pas pour ça qu'elle y est allée... Elle a juste désespérément envie de changer de sujet et de fuir la réalité.
-Alors monsieur ? On épie ses élèves ? Vous pouvez nous égayer sur les questions qu’on se pose du coup, ça sera plus simple pour tout le monde.
Elle lui tend une clope. D'ordinaire, j'aurais dit qu'elle a des balls, mais c'est exactement le contraire qui est en train de se passer. Tout pour ne pas être mise au pied du mur. Plus la conversation déviera sur autre chose, plus ça l'arrange.
-Vous en voulez une ?
La vache, le pauvre. Il doit en avoir tellement ras le cul de nous trois. Un moment, j'ai l'impression qu'il est au bout de sa vie... Et puis, plutôt étonnant, il soupire et prend la clope. Je l'aime pas particulièrement, et je le déteste pas non plus, je l'ai toujours vu comme... Un morceau de règlement intérieur qui serait devenu vivant. Alors, ouais, je m'attendais pas à une réaction aussi... Humaine. Mais pas autant que ce qu'il nous lâche après.
-Je ne suis pas gay. J'ai été fiancé, pas marié. Je n'ai pas d'enfants, parce que ma fiancée est morte. C'était il y a plusieurs années. Et ma relation avec Lexy ne regarde qu'elle et moi, Miss Reid.
Ah ouais. Merde, c'est un peu la boulette. J'avais aucune idée de ça... On ferme toutes nos gueules, pendant qu'il allume sa clope, puis il reprend.
-Maintenant, j'espère que vous êtes conscientes que je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie. Ce n'est pas la première fois que vous quittez ma salle de cours en avance. Je passerai sur la cigarette ou l'allusion à une tendance obscène de ma part, mais si vous êtes déjà incapables de mettre de côté vos problèmes personnels pour assister aux cours, vous risquez de ne pas apprécier de devoir y passer les deux prochains week-ends en retenue. Alors, j'apprécierai que vous m'expliquez une fois pour toute quel est votre problème avec l'anglais?
Et là, BAM. Grosse gifle d'Heidi à Kelya.
- T’es super égoïste, ça c’est certain, mais plus jamais tu redis que t’aimes que toi. Jamais.
Eh bah comme ça c'est elle qui tient la palme, pour l'égoïste. Je suis pas sûre que la gifle était nécéssaire. Ma réaction est en deux temps, si ma mutation avait été active, j'aurais déjà envoyé mon coude dans ses gencives, par pur réflexe. Mais c'était vraiment... On se croirait dans un putain d'anime japonais, je retiens un rire. En même temps, elle était casse-burnes, et je me suis déjà battue avec elle, mais une gifle... C'est pas sa mère. Après ça, elle se tourne vers le prof.
- Le problème avec l’anglais, c’est que j’en ai strictement rien à faire, ça m’intéresse pas, du tout, j’ai envie de me pendre à chaque fois que j’entre dans votre salle, c’est aussi simple que ça. Je parle déjà anglais, danois et norvégien couramment, j'ai pas besoin de cours en plus où on me dit ce que je dois penser.
-Eh ben. Génial. Casse-toi du NEST, alors. T'as une Omni, tu peux aller ailleurs.
Perso, j'ai rien à répondre à la question du prof. Je suis sortie parce que j'avais rendu le taf, c'est tout. J'ai pas plus de soucis que ça avec son cours. Je m'emmerde, c'est tout. Mais je dois faire avec, c'est le seul endroit où je peux aller. Les bourses, le matériel... Et bien sûr, de temps en temps, quelques trucs à apprendre.
En tout cas, Kelya avait réussi son coup en allant le chercher. Elle éviterait la discussion, cette fois encore. En plus, j'ai pas l'impression qu'elle ait spécialement de problèmes avec le prof, elle non plus.
Skye Reid
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Mer 18 Sep - 16:14
Le prof saisi la clope que je lui propose bien gentiment. Fumer, c’est le mal, ça coûte la peau de mon cul et en plus, ça donne le cancer. On va tous mourir de quelque chose alors bon, je m’en branle un peu. Je participe au cancer de Law ? Nop, il fume déjà, je le sais, je l’ai déjà vu. Je lui aurai bien sorti un « fumer, tue » mais ça serait considéré comme de la provocation, non ? Ouai, faut mieux faire profil bas, ça reste un enseignant et je doute que ça lui fasse plaisir de voir 3 de ses élèves trainer dehors pendant son cours…
-Je ne suis pas gay. J'ai été fiancé, pas marié. Je n'ai pas d'enfants, parce que ma fiancée est morte. C'était il y a plusieurs années. Et ma relation avec Lexy ne regarde qu'elle et moi, Miss Reid.
Une fiancée décidée ? Je m’attendais pas du tout à ça… C’est pour ça qu’il a un balai dans le cul depuis ? En tout cas, il en parle avec tellement de facilités… Est-ce qu’on peut vraiment oublier et évoquer un sujet pareil avec autant de calme ? Apparemment oui… Et Lexy ? Il l’appelle par son prénom ? Lui qui toujours si soutenue avec tout le monde… Il se passe donc réellement quelque chose en eux, ce n’est pas que de simples rumeurs qui animent l’établissement, c’est bien vrai cette fois-ci ! Après, je vais pas mentir, elle est canon l’infirmière et si elle ne portait pas cette blouse blanche, je suis sûre que j’aurai déjà tenté une approche ! Se taper une infirmière, je l’ai jamais fait encore… TA GUEULE ! Un instant de silence se fait, c’est assez pesant, j’aime pas ça du tout… Il n’est finalement pas si insensible que ça concernant le sujet de sa nana décédée…
-Maintenant, j'espère que vous êtes conscientes que je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie. Ce n'est pas la première fois que vous quittez ma salle de cours en avance. Je passerai sur la cigarette ou l'allusion à une tendance obscène de ma part, mais si vous êtes déjà incapables de mettre de côté vos problèmes personnels pour assister aux cours, vous risquez de ne pas apprécier de devoir y passer les deux prochains week-ends en retenue. Alors, j'apprécierai que vous m'expliquez une fois pour toute quel est votre problème avec l'anglais?
Whaaaaaaaaaat ? Mais il va quand même pas oser faire ça ?! Il veut ma mort, c’est ça ?! Je ne peux m’empêcher de grimacer en imaginant me retrouver dans une pièce avec les deux jeunes femmes… Me faut un truc plus fort, un p’tit joint ou un p’tit shooter pour oublier tout ça ? Je m’apprêtais à répondre à sa question avant de sentir un contact sur mon épaule, ce qui me fait immédiatement porter mon attention sur la personne de ce geste et… malgré qu’on soit dehors, le bruit de la gifle, tout le monde l’a entendu et moi, je l’ai bien sentie. Waaaw, je l’avais pas vu venir celle-là ! Ma tête a même bougé à l’impact de sa main sur ma joue, elle n’y a pas été en douceur, ça c’est clair ! Je ressens un picotement s’installer sur ma joue, je n’ai pas vraiment mal mais cette impression est très étrange… Qu’est-ce que…
- T’es super égoïste, ça c’est certain, mais plus jamais tu redis que t’aimes que toi. Jamais.
Mes yeux sont rivés dans ceux de la blondinette. Tu vas laisser passer ça Kelya ? Toi, la fille qui n’hésite pas à faire parler ses poings quand on la cherche ? Toi qui ne te laisses pas faire et qui rend les coups, peu importe l’adversaire ? Je détourne le regard, incapable de lever la main sur elle. J’arrive même pas à être en colère contre la blondinette, ça m’énerve ! Le pire, c’est que je ne sais même pas quoi dire, c’est une des rares fois où je ferme ma grande gueule. Pourquoi est-ce que je suis si docile avec blondie ?
- Le problème avec l’anglais, c’est que j’en ai strictement rien à faire, ça m’intéresse pas, du tout, j’ai envie de me pendre à chaque fois que j’entre dans votre salle, c’est aussi simple que ça. Je parle déjà anglais, danois et norvégien couramment, j'ai pas besoin de cours en plus où on me dit ce que je dois penser.
-Eh ben. Génial. Casse-toi du NEST, alors. T'as une Omni, tu peux aller ailleurs.
Un soupire m’échappe. Skye connait la vérité sur la blondinette, elle a vu ses yeux lors de la manifestation. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle se retrouve au NEST et pas ailleurs. Une puce omni, c’est bien, mais que se passerait-il si d’autres personnes savaient la vérité sur Elke ? Cette tarte que je me suis prise m’a fait bien plus désaoulée que prévu, mon esprit commence à se remplir de pensées noires et de questions en tout genre. Je ne veux pas réfléchir, repenser à tout ce qu’il s’est passé, je veux seulement oublier et faire comme si rien n’était arrivé. Je tire une nouvelle fois sur ma clope, recrachant lentement la fumée cancérigène avant de retrouver le regard du prof pour répondre à sa question.
-Je n’ai aucun problème avec la matière que vous enseignez ou même avec vous. Seulement, il fallait réfléchir à deux fois avant de nous mettre toutes les trois dans le même groupe.
Je lui dis tout ceci sur un ton blasé, l’expression sur mon visage accompagnant parfaitement le timbre de ma voix. Je me frotte l’arrière de la tête avant de continuer.
-Vous connaissez nos caractères pourtant, monsieur, vous saviez que c’était un pari risqué. Vous êtes aussi fautif que nous, vous ne pouvez pas le nier.
Des reproches ? De la provocation ? Non, un simple constat de la situation actuelle.
Kelya Drambolt
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Jeu 19 Sep - 19:12
La phrase du professeur touche deux élèves sur trois. La troisième, Heidi, est si peu concernée qu'à peine la phrase terminée, elle gifle Kelya. C'est celle qui pose le plus de problèmes, ses notes sont basses et elle refuse de l'aide malgré plusieurs tentatives. Apparemment, elle requiert l'aide d'un ou d'une professionnelle.
- T’es super égoïste, ça c’est certain, mais plus jamais tu redis que t’aimes que toi. Jamais.
Kelya ne réagit pas. Pire, elle baisse, puis détourne les yeux. Elle est bien différente de l'élève qui était venue parler au professeur de musique, de concert… Est-ce que c'est le résultat de la manifestation? Elle semblait déjà avoir commencé à changer avant… Est-ce que c'est ça, la dangereuse C-01456? Heidi continue.
- Le problème avec l’anglais, c’est que j’en ai strictement rien à faire, ça m’intéresse pas, du tout, j’ai envie de me pendre à chaque fois que j’entre dans votre salle, c’est aussi simple que ça. Je parle déjà anglais, danois et norvégien couramment, j'ai pas besoin de cours en plus où on me dit ce que je dois penser.
-Eh ben. Génial. Casse-toi du NEST, alors. T'as une Omni, tu peux aller ailleurs.
Une jérémiade typique, sans aucun argument autre que "j'ai envie de me pendre". Définitivement, c'est d'un support psychiatrique dont Heidi a besoin. Malgré sa majorité, elle se comporte comme une enfant ; elle n'est pas en état d'affronter le monde réel.
C'est Skye qui lui a répondu. De façon intéressante, il sembla à Miles, qui était au courant qu'Heidi est une turne, que Miss Reid, sous couvert d'une attaque gratuite, cherchait à protéger sa camarade de classe malgré leur inimitié. Effectivement, une simple querelle amoureuse n'est pas à mettre sur le même plan qu'une dénonciation pouvant mener à la prison… Ou pire. Cependant, Skye ne dit rien, elle, sur ce qui lui pose problème avec les cours, tandis que les deux autres se sont avancées, puisque vient le tour de Kelya.
-Je n’ai aucun problème avec la matière que vous enseignez ou même avec vous. Seulement, il fallait réfléchir à deux fois avant de nous mettre toutes les trois dans le même groupe. Vous connaissez nos caractères pourtant, monsieur, vous saviez que c’était un pari risqué. Vous êtes aussi fautif que nous, vous ne pouvez pas le nier.
Sérieusement…? Elle était en train de remettre la faute sur le professeur? De lui reprocher leur incapacité à mettre de côté leur comportement puéril pour travailler normalement? Ce ne sont plus des adolescentes, elles ne sont plus au lycée; on parle de trois adultes en études supérieures. Et c'est la faute du professeur de ne pas avoir pris en compte leur caractère, si elles sortent de cours, insultent à tout va et n'ont pas le moindre respect pour la moindre règle en place?
S'il avait commencé à se dire qu'il n'y avait qu'à laisser couler, après le comportement d'Heidi qu'il avait trouvé navrant, la réplique de Kelya acheva de le convaincre qu'il devait faire quelque chose. Elles vivaient dans un monde complètement à part, comme si elles étaient les seules personnes au monde à compter. Heidi traitait Kelya d'égoïste, les trois l'étaient, à un degré bien plus élevé encore.
-Très bien. Merci pour vos revendications éclairées, à toutes les trois. Vous pouvez quitter l'Académie pour aujourd'hui. Et, oui, ce sera considéré comme une absence.
Il tourna les talons et retourna dans sa classe, pour terminer le cours; il n'avait pas plus de temps à accorder à ces trois éléments perturbateurs. Ce soir même, il convoquerait le conseil des professeurs pour parler de leurs cas. Mais si elles retirent plus de mal que de bien d'être au NEST, alors… Autant qu'elles n'y soient plus. Les trois élèves recevraient bien assez tôt par mail ou par message des nouvelles de cette histoire. Miles n'espérait même plus leur faire comprendre qu'elles étaient seules responsables de leurs actes, et donc, des sanctions appliquées. De plus, les isoler et donner un alibi à une absence de longue durée en cours permettait de retarder le moment où l'on commencera à rechercher les corps.
Miles Edgeworth
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Lun 23 Sep - 23:38
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Miles & le Trio Infernal
« Eh ben. Génial. Casse-toi du NEST, alors. T'as une Omni, tu peux aller ailleurs. »
Elle fait tout pour que je la frappe, il n’en est pas possible autrement. Dès que j’ai dit quelque chose, ou que Kelya m’a dit quelque chose, elle y est allée de son petit commentaire désobligeant et absolument pas nécessaire. Elle m’aime pas, ça je l’ai très bien compris, alors elle n’est pas obligée de me le faire savoir dès que je bouge le petit doigt. Elle fonctionne plus vite que les autres grâce à sa mutation ? Grand bien lui fasse, mais ça ne la vaccine pas contre le fait d’être humainement.. Elle ne mérite même pas que je m’attarde plus sur son cas.
Elle sait très bien que ce n’est pas aussi simple, elle sait très bien que ma puce ne reflète pas ma vraie nature.. Et le fait qu’elle sache ça, couplé à celui qu’elle ne peut pas m’encadrer et est jalouse de moi parce que j’arrive à passer du temps avec la grande brune décérébrée sans devoir habiter avec elle pour ça.. J’ai peur qu’elle me dénonce un jour.. Elle pourrait très bien être celle qui précipitera ma chute, et rien que d’y songer, j’en ai des frissons d’horreur.
M’enfin, la claque que j’ai mise à Kelya semble l’avoir changée. Calmée, on dirait même un peu. Je ne sais pas si c’est bon ou mauvais, ça peut être l’un comme l’autre la connaissant.
« Je n’ai aucun problème avec la matière que vous enseignez ou même avec vous. Seulement, il fallait réfléchir à deux fois avant de nous mettre toutes les trois dans le même groupe. Vous connaissez nos caractères pourtant, monsieur, vous saviez que c’était un pari risqué. Vous êtes aussi fautif que nous, vous ne pouvez pas le nier. »
Elle a raison, en tous cas. Quand on prend deux aimants, il est impossible de rassembler les deux mêmes pôles sans une force colossale, et cette force, il ne l’a pas. J’ai l’impression d’avoir été le cobaye d’une expérience ratée, et je déteste ça.
« Très bien. Merci pour vos revendications éclairées, à toutes les trois. Vous pouvez quitter l'Académie pour aujourd'hui. Et, oui, ce sera considéré comme une absence. »
C’est bien ce que je pensais, il a juste posé la question pour se donner bonne conscience en sachant très bien qu’il n’allait se remettre en question à aucun moment. Ca se lit dans son ton et cet espèce de phrase hautaine à souhait.. Je ne peux vraiment pas l’encadrer.. Alors ouais, je vais pas me gêner pour m’en aller, rien à faire que ce soit compté comme une absence. Il croit peut-être que ça me fait peur, que j’en ai quelque chose à faire ? Oh que non, je suis tellement en colère que c’est le dernier de mes problèmes.
Le prof se retourne, et moi aussi. Sans un mot. Je ne laisse à personne le temps de me suivre, j’ai déjà ramassé mes affaires et tracé jusqu’au bout du couloir, jusqu’à sortir de ce bâtiment qui m’étouffe. J’ai besoin d’air, j’ai besoin de décompresser, et surtout j’ai besoin de mettre de l’ordre de ma tête.. Et surtout de la légèreté.. J’ai besoin d’un de ces trucs que j’ai pris quand Solveig est réapparue.. Mais je n’ai pas le courage d’en prendre à nouveau, alors je vais certainement marcher comme une furie jusqu’au parc et me cacher derrière un arbre pour dormir et écouter de la musique bien trop fort.
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