Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
A mesure que je parle et lui raconte mon glorieux passé, je la sens se tendre et s’énerver. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle ne supporte toujours pas que l’on me touche même rétroactivement ou si il y a quelque chose dans ce que je dis qui vient faire écho à un souvenir à elle. Son bâillement provoque le mien.
« Tu sais, je les aurais tous défoncés ces p’tits merdeux. »
Je ricane doucement en entendant ça. C’est du Kelya tout craché, ça. Sauf que toi tu es considérée comme une turne depuis ta naissance, ça n’aurait jamais pu être possible. Maintenant que j’y repense, je ne connais toujours pas sa mutation, et son passé reste très nébuleux pour moi. J’ai encore le dossier qu’elle m’avait donné cette fameuse matinée. Je ne l’ai toujours pas lu, et il est toujours bien caché ici. Même si je n’ai toujours pas l’intention de l’ouvrir, je ne veux pas le jeter parce qu’il représente un peu, avec le recul que j’ai maintenant, une sorte d’engagement ; et je n’ai vraiment, vraiment pas envie que quelqu’un d’autre que moi sache où il se trouve.
« Ton enfance a dû être vraiment compliquée…Je me demande comment je me serais comportée dans ce genre d’établissement. Peut-être que je t’aurai persécuté moi aussi ? »
Et la tienne alors ? Maintenant que je te raconte toutes ces choses sur moi et que l’on se rapproche, je ressens de plus en plus l’envie de connaître ta vie. M’enfin, peut-être que je lui demanderai, quand je sentirai le moment venu.. Elle rigole et me gratifie d’un baiser de velours qui me permet de me détendre à mon tour. J’aime tellement cette espèce d’influence mystique qu’elle a sur moi et qui serait capable de me faire passer de bête féroce prête à mordre tout ce qui bouge à chaton en une caresse. C’en est presque effrayant.
Est-ce que tu m’aurais persécutée ? Aucune idée, je ne pense pas que tu aurais fait partie de ces groupes de gosses stupides et condescendants, mais je pense que j’aurais très bien pu ramasser un ou deux coups quand même. Il faut dire que certaines fois je cherchais vraiment la merde toute seule, peut-être pour attirer l’attention, je ne sais pas, mais en tous cas ça ne m’étonnerait pas que mini Kelya se fritte avec mini Heidi. Il faut dire qu’il s’en est aussi fallu de peu pour que les versions adultes ne s’avoinent. Un tout petit truc au fin fond de nous qui nous a poussé à ne pas se satisfaire de la situation comme elle aurait pu rester, un tout petit truc que je ne m’explique toujours pas mais que je remercierait bien si je le pouvais.
« Je comprends pas comment ils ont pu emmerder une bouille aussi mignonne. J’ai vu la photo du médaillon de ta sœur, t’étais trop chou ! »
Mais je tire la tête sur cette photo.. comme sur toutes les photos de moi qui me viennent en tête finalement. Et puis, Solveig porte toujours ce truc ? J’avais même pas remarqué hier.. Il faut dire que j’étais pas vraiment dans mon état normal.
« Tu veux bien arrêter de dire que je suis mignonne ? Tu vas finir par me faire rougir. et puis tu l'es déjà bien plus que moi. »
Je baille à nouveau, de ma propre initiative cette fois-ci. Bien vite, je sens mes paupières gagner la lutte et se fermer définitivement jusqu’au réveil.
« En tous cas, tu peux me persécuter comme ça autant que tu veux.. »
J’aurais bien aimé parler avec un peu plus d’énergie mais je suis littéralement vidée, et mon ton lancinant sur la fin de ma phrase laisse supposer facilement que je viens de m’endormir. Est-ce que c’est vraiment le cas? Qui sait ? Une chose est sûre, ces mains auront raison de moi, d’une manière ou d’une autre. Je me soucierai de toutes ces marques et brûlures en tous genre plus tard.
- Tu veux bien arrêter de dire que je suis mignonne ? Tu vas finir par me faire rougir. et puis tu l'es déjà bien plus que moi.
Le sourire au coin des lèvres, je dépose à nouveau un doux baiser sur son front, resserrant tendrement mon étreinte sur son corps. Cette sensation tellement apaisante, je ne m’en lasserai pas, j’ai vraiment l’impression d’être en paix avec moi-même, d’être juste bien et que tous les soucis ont disparu comme par magie.
- En tous cas, tu peux me persécuter comme ça autant que tu veux..
Je me mets à ricaner légèrement, continuant les caresses de mes doigts sur son bras. Je ne peux effacer ce sourire sincère sur mes lèvres, c’est dingue ce pouvoir qu’elle a sur moi. Je m’apprêtais à lui poser une nouvelle question mais je sens le poids de sa tête mon épaule augmenter un petit peu. Elle s’est endormie ? Mes yeux s’habituant à l’obscurité viennent se déposer sur le visage d’ange près de moi. Ses yeux sont clos et elle aussi, elle semble complétement calme et apaisée. Je viens lui embrasser la joue avant de lui dire d’une toute petite voix pour éviter de la réveiller.
-Bonne nuit chaton.
Mes yeux reviennent scruter le plafond. J’ai une tonne de questions en tête mais pour cette nuit, je ne veux penser à rien d’autre que la petite blondinette. Mes yeux ne tardent pas à se fermer et à m’emporter dans le monde des rêves.
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