L'Errance, ou la folle nuit [Squat de Zack]

Du Last Rock, Zack et Kelya avaient marché une bonne dizaine de minutes, sans rencontrer le moindre problème malgré le coin.
Il l'avait emmené dans un HLM, totalement délabré, habité par une population de tout genre.
Un dealeur à l'entré, avec ses gorilles, laissèrent passer le duo après de brèves salutations.
Pas un seul commentaire ou sifflement n'échappa du dit groupe. Non pas qu'ils ne trouvaient pas la femme jolie, mais les deux dégageaient un charisme sauvage, voire animal, couplé à une tension à la limite du palpable.
Et puis, ils connaissaient Zack. Ils l'emmerdaient pas et lui ne les emmerdait pas en retour.

L'ascenseur était en panne. Enfin H.S, des années qu'il ne fonctionnait plus.
Zack prit donc la direction des escaliers, sans lâcher Kelya du regard.
Ils montèrent, tous les étages à pied, car son squat était au dernier.
En arrivant sur le dernier palier, un type semblait faire le guet. Ils se saluèrent, d'un ton plus aimable qu'avec ceux d'en bas.
Le type demanda même à Zack s'il "lui en restait", ce à quoi Zack lui balança un petit sac d'herbes.

Ils empruntèrent un long couloir, allant tout au fond du HLM, jusqu'à atteindre une porte fermée.
C'était la seule, à peu près, potable de l'étage, voire du bâtiment.
Il était facilement supposable que Zack avait effectué des réparations ou l'entretenait.
Il sortit alors un jeu de plusieurs clefs et en inséra trois dans des serrures différentes puis il les tourna : milieu, bas, haut.
Un déclic metallique, tout autour de la porte, se fît entendre.

Zack : "Après vous, très chère."

Il l'invita donc à entrer.

La porte débouchait un petit couloir, cinq mètres environs. Il y avait deux portes situées à côté de l'entrée, puis une troisième un peu plus loin à trois mètres sur la gauche.
Au bout, on pouvait apercevoir les prémices d'un salon.

Dans le salon, il y avait plusieurs canapés qui formaient un angle, autour d'une table basse où trônaient quelques cadavres de bouteilles, ainsi que des cendriers.
L'appartement était encensé d'une odeur particulière, directement reconnaissable : de la weed.

A côté des canapés, deux frigos qui émettaient un léger vrombissement, signe qu'ils fonctionnaient.
En face, il y avait une grande vitre, qui permettait d'avoir vue sur la ville, avec deux rideaux pour fermer, au cas où.
Nul doute que la vitre était un "ajout" personnel.
Au fond à gauche, il y avait plusieurs bibliothèque, avec tout un tas de bouquins, sur de la mécanique, ou entretien des armes à feu, même un peu de philosophie. C'était pas trop poussièreux, à croire qu'il lisait de temps en temps.
Juste à côté de la bibliothèque, il y avait une trappe au plafond.

L'endroit était plutôt bordélique mais pas sale.

Zack alla se poster devant la vitre, regardant la ville.

Zack : "Bienvenue chez moi."

Le coin était craignos, même avec l'alcool qui imbibait mes neurones, je pouvais m'en rendre compte. Bizarrement, j'espérais au fond de moi tomber sur des raclures pour leur foutre une bonne raclée, mais tout semblait se passer « correctement » ce soir, dans la bordure. Je suivais cet homme sans un mot, me contentant de tirer sur la énième clope qu'il m'avait proposée en cette belle nuit. Passant près de personnes plus louches les unes que les autres, montant des escaliers qui me semblaient interminables, nous voilà enfin arrivés à destination, après un nombre incalculable de verrous ouverts.

J'entre dans la demeure du flic, ma veste sur l'épaule, je traverse le long couloir pour découvrir un immense salon. Des canapés, des frigos, des cendriers, une odeur que je reconnaîtrais entre mille et puis cette vitre d'où émane une multitude de petites lumières variées. Le brun prit place devant la mosaïque colorée qu'offrait la ville vu d'ici, moi je pose simplement mon postérieur sur l’accoudoir d'un des canapés. Ce squat a dû être rénové par monsieur et ça se voit malgré les cadavres de bouteilles recouvrant la table. Je me sens comme un poisson dans l'eau.

-Bienvenue chez moi.

-C'est pas mal...

Et lui aussi il est « pas mal ». Je dépose ma veste sur le dossier du canapé, continuant de fumer ma clope tranquillement avant de reprendre, toujours ce sourire carnassier au visage mais un ton plus calme.

-Dis moi Zacky, qu'est-ce que tu vois en regardant cette ville ?

Je me relève, prenant place près du brun, déposant ma main libre sur le verre froid.

-Pour moi, ce n'est que de la poudre aux yeux.

Ouai, cette ville est pourrie, le gouvernement est corrompu, la FATE est louche, les humains sont terrifiés et les turnes sont amères. Je ne suis pas pessimiste, simplement réaliste, même si je me dis qu'il y a des gens qui sortent du lot. Cependant, la minorité a toujours tort.

-Dis moi Zacky, qu'est-ce que tu vois en regardant cette ville ? Pour moi, ce n'est que de la poudre aux yeux.

Zack, où "Zacky" de son petit nom, fit demi-tour et se dirigea vers l'un des frigos. Il en extirpa deux bières qu'il ouvrit "délicatement" avec les dents.
Puis il revint aux côtés de Kelya, tout en lui tendant le liquide.

- Ca dépend...

Un silence. Il boit une gorgée.

- Il fût un temps, pas si éloigné, où j'croyais dur comme fer que... C'était pas terrible, mais ça pouvait être amélioré. Après tout, c'est le dernier endroit vivable, non ? Les gens seraient pas si cons pour s'bouffer la gueule... C'était pire que c'que j'croyais. Ils sont aussi cons, si c'est pas plus.

Nouvelle gorgée, à moitié perdu dans ses pensées.

- Difficile à comprendre pourquoi j'ai gardé la "foi", aussi longtemps alors que j'viens de la Bordure. J'ai vu les Turnes être repoussés, vivre dans la misère, etc. M'suis engagé chez les flics en m'disant que j'pourrai ptête faire quelque chose.

Il ricana.

- 10 ans à essayer. A voir que la hierarchie n'en avait rien à péter. Voir les gens crever de faim et donc se mettre à voler. Ma première arrestation, c'était ça d'ailleurs. Un type qui en pouvait plus de crever de faim et qui s'est mis à voler. Il a été passé à tabac. Bras pété. Par mes "collègues". J'avais fait un rapport sur ça... Rien passé. Des remontrances mais de mon côté. On m'a fait comprendre que. Tout a changé quand la bombe a pété.

Il releva son bras, pour rappeler le "tatouage".

- J'ai survécu et quand j'ai vu la déception dans le regard de mes collègues, avec tout le tintouin... J'ai changé. Tout a changé. La ville est pourris, les gens sont pourris. Au moins les turnes ont l'excuse de l'oppression du système... Des fois, j'ai envie de tout péter.

Ca n'était pas que des fois, mais tout le temps.
Il avait en lui cette rage qu'il canalisait à coup d'alcool et d'herbes.
La bombe avait été un vrai détonateur dans son esprit, et c'était ce jour-là...

- J'suis devenu un "ripou". J'deale, je tabasse, j'fais du mercenariat et de temps en temps, je check les affaires de police et j'regarde s'il y a pas des trucs louches.


Il se tourna vers elle, toujours le regard brûlant de désir à son égard.
Néanmoins, il semblait également légèrement perturbé.
De tout ça, il en parlait jamais.

- Et toi ? C'est quoi ton histoire ?

- Ca dépend...

Je saisie la bière qu'il me tend, laissant mon regard se perdre à l'horizon. Ecoutant en silence tout ce qu'il a sur le cœur. Le dernier endroit vivable, hein ? On n'en sait rien au final. Le monde a été détruit mais il reste vaste, pourquoi d'autres personnes n'auraient pas survécus au-delà de ce dôme ? Hypothèse qui restera sans réponse puisque les rares personnes ayant essayées de sortir de la cité bulle ne sont jamais revenues. Je découvre ses origines, il vient de la bordure, il a essayer de rendre cette ville plus sûre mais s'est rendu compte très vite que la hiérarchie était à chier. Ouai putain, elle a toujours été à chier, elle a toujours laisser les plus démunies l'être encore plus. Je bois une gorgée, serrant les dents lorsqu'il aborde sa première arrestation. Tsss, les gens sont des pourris ! Et puis vient ce fameux tatouage qui m’interrogeait au début de soirée, la bombe.

- J'ai survécu et quand j'ai vu la déception dans le regard de mes collègues, avec tout le tintouin... J'ai changé. Tout a changé. La ville est pourris, les gens sont pourris. Au moins les turnes ont l'excuse de l'oppression du système... Des fois, j'ai envie de tout péter.  

Je laisse échapper un petit rire. Oh oui Zack, je peux comprendre ton envie de tout péter, elle est semblable à la mienne.

- J'suis devenu un "ripou". J'deale, je tabasse, j'fais du mercenariat et de temps en temps, je check les affaires de police et j'regarde s'il y a pas des trucs louches.


Un ripou ? Non, tu es simplement devenu ce qu'il voulait faire de toi. Le gouvernement est corrompu et ceux qui veulent s'y opposer, on les balance à la morgue, c'est aussi simple que ça. Et puis malgré ses mots rabaissants, il est toujours cet homme bon du début de l'histoire, seulement, une carapace s'est formée autour de lui. Pourquoi être si en colère autrement ?

- Et toi ? C'est quoi ton histoire ?

Je sens son regard posé sur moi, le mien n'a pas bougé de cette vitre. Mon histoire ? Ma main se pose instinctivement sur ma gorge.

-Je suis une survivante, tout comme toi mais, je n'ai jamais cru en l'amélioration de cette ville.

Le reflet de cette femme en blanc prend place derrière le mien. L'alcool ou le joint qui me joue des tours ?

-La FATE m'a enlevée mon enfance. Il y avait cette scientifique, son sourire était glacial.

Ma main resserre son étreinte sur la bière. Elle aurait sûrement explosée si elle n'était pas faite en verre.

-Je n'étais pas malade, mais eux le pensaient et...

Mon pouls s'accélère, je sens la colère m'envahir en revoyant cette femme qui hante mes rêves chaque putain de nuit. Je ne dois pas laisser mes émotions prendre le dessus. Je soupire un grand coup, prenant une longue bouffée de nicotine avant de reprendre calmement.

-Ils disaient vouloir me guérir et ça a duré des années entières, sans jamais trouver de solution au danger que je représentais comme ils le répétaient si souvent.

Quelle bande de connards. Je mets à rire. Pourquoi je lui dis tout ça ?

-Tu sais ce que ça fait de grandir dans une pièce sans aucun son extérieur, ni intérieur ?

Ouai, parce qu'on m'avait cloué le bec pour éviter toute tentative de mon gène.

-ça rend fou.

Un sourire amusé anime mes lèvres. C'est peut être ce que je suis, une folle. Ils ont sûrement réussi leur coup.

-On a fini par me sortir de là et on m'a fait découvrir ce monde où l'injuste règne en maître.

Je termine ma bière d'une trotte, ce même sourire aux lèvres.

-Un monde peuplé de cons.

Je me retourne, lançant un bref regard au brun avant de me rendre vers la table basse où j'y dépose ma bière. J'aurai pu lui en dire plus mais à quoi bon ? J'ai horreur de me faire plaindre et puis, ne gâchons pas cette soirée.

-Je peux en avoir une autre ? Ou...on passe à quelque chose de plus fort ?

Je retrouve ce sourire carnassier et mon regard prédateur, comme si tout ce que je venais de raconter n'était pas sortie de ma bouche.

Zack l'écoutait, sans broncher, sans l'interrompre.
Elle se livrait à lui, emotionnellement, et il respectait cette confession.

-La FATE m'a enlevée mon enfance. Il y avait cette scientifique, son sourire était glacial.

La F.A.T.E, la  "Foundation Against Turned Epidemic"...
On racontait de sordides histoires à son égard.
Deux camps à l'intérieur : ceux qui voyaient la mutation comme une maladie qu'il fallait guérir, ceux qui voyaient la mutation comme une maladie à détruire.
Mais pour comprendre la mutation, il fallait des expériences et donc des cobayes.
Il y avait des rumeurs, de fourgons dans la bordure le soir, qui enlevait des turnes.
Zack était au courant, il n'avait jamais rien fait. C'était trop gros, de toute façon.
Et voilà que devant lui, se tenait une Turne qui avait subit cela.

-Tu sais ce que ça fait de grandir dans une pièce sans aucun son extérieur, ni intérieur ? Ca rend fou.

Zack en déduisit que sa mutation était en rapport avec le son.
Lui couper cet "accès", c'était comme menotter quelqu'un pour ne pas qu'il frappe. Comme museler un chien pour ne pas qu'il morde.

-Un monde peuplé de cons.

Il la regarda, un léger sourire aux coins des lèvres.
Elle alla déposer la bière. Quand elle revint vers lui, il l'enlaça.
D'une certaine façon, Zack ressentait sa peine. Il avait, toujours d'une certaine façon, vécu la même.
Lui n'avait pas été littéralement "muselé", mais c'est ce que le pouvoir en place faisait.
Crier à l'injustice, essayer de rétablir la justice... Ca ne marchait pas.
Cela avait amené Zack à croire la chose suivante : la justice n'était qu'un concept moral. Pour l'appliquer, il fallait donc être moral.
Les lois ne servaient pas à appliquer la justice. Les lois étaient faites par des humains. Si ces humains n'avaient pas ce sens moral, alors les lois n'étaient pas justes.

C'était le serpent qui se mordait alors la queue. On pouvait batir quelque chose de juste pendant des siècles et tout pouvait s'écrouler du jour au lendemain, par un petit groupe de personnes dénuées de moral.

- Je te comprends... Et tu n'es pas folle.

Il avait dit cela en chuchotant, avant de relacher sa douce étreinte.

-Je peux en avoir une autre ? Ou...on passe à quelque chose de plus fort ?

Son sourire s'élargit.

- Ecoute... J'sais pas pourquoi, mais notre rencontre, je la sens bien. Ptête qu'il y aura pas de lendemain, ptête que si... Mais je considère que ça en vaut le coup.

Il se dirigea vers la bibliothèque, le coin "philosophie". Il retira un gros livre d'où il extirpa une bouteille, remplie au deux-tiers. Du whisky...
Il n'avait même pas besoin de s'exprimer sur la spécificité de cette bouteille : c'en était du vrai, pas du synthétique.
Il alla la déposer sur la table basse puis se rendit dans l'entrée pour accéder à la cuisine et revint avec deux verres.

- Ouvre-la.

Il s'assit sur le canapé, préparant un nouveau joint. Fiesta ce soir, owi...

- Un peu de musique, ça te dit ?

J'ai horreur des câlins, surtout quand ils ne viennent pas de moi. Mais là, c'était différent, je ne ressentais aucune pitié de sa part, seulement un sentiment de compréhension. Ouai, il comprenait ce que je pouvais ressentir, cette haine et cette colère qui me bouffaient chaque putain de jour. La peur que j'ai pu éprouver, cette insécurité présente en moi. Son geste était réconfortant et ça faisait longtemps que je n'avais pas éprouvé cette sensation de ne plus être seule. Il ne m'a pas jugé, je ne l'ai pas fait et ça fait un putain de bien !

- Ecoute... J'sais pas pourquoi, mais notre rencontre, je la sens bien. Ptête qu'il y aura pas de lendemain, ptête que si... Mais je considère que ça en vaut le coup.

Est-ce que ça en vaut vraiment le coup ? J'en sais rien mais très franchement, j'ai pas envie de me poser trop de question, je me sens bien, c'est tout ce qui m'importe.

- Ouvre-la.

Qu'est-ce que... Putain la vache, c'est un bijou cette bouteille ! Ça fait un bail que je n'avais pas vu un alcool aussi authentique. Même ceux du New Earth sont pour la plupart synthétiques. Les bouteilles qui ne l'étaient pas, c'était juste hors de prix, presque personne n'en prenaient. Je ne me fis pas prier pour l'ouvrir et servir une dose parfaite de bar dans nos deux verres. Mon job ne me lâche pas on dirait.

- Un peu de musique, ça te dit ?

-Un bon rock irait parfaitement avec cette eau bénite !

Confortablement installée sur le canapé, j'attends que l'on trinque  avant de commencer mon verre. Je suis bien élevée certaine fois, ça m'arrive.

-Combien te temps crois-tu que « la paix » va perdurer ici ?

J'ai entendu des turnes parler au New Earth, ils en ont leur claque de cette société gourvernée par les humains. Ils ne se sentent pas en sécurité, la FATE prend de plus en plus d'ampleur et le gouvernement ferme les yeux sur ce qui s'y trame « d'illégal » et « d'immoral ». Un coup d'état pourrait se produire n'importe quand et n'importe où.

-Et de quel côté seras-tu si une guerre interraciale éclatait ?

Je me relève, me positionnant sur les jambes du brun, face à lui. Ce sujet m’intéresse, au bar il m'a dit fait comprendre qu'il voyait le monde comme moi, des connards partout. Mais son histoire me laisse penser qu'il déteste les siens ou du moins leur mentalité. Je rapproche mon visage du sien, retraçant le contour de ses lèvres de mon doigt, mon verre dans l'autre main.

-Si on se retrouvait face à face, tu me descendrais pour sauver ton joli petit cul bien musclé ?

Mon sourire pervers s'agrandit suite à mes derniers mots.

-Un bon rock irait parfaitement avec cette eau bénite !

- J'vais voir ce que j'ai.

Il finit de préparer le joint et le posa sur le cendrier qu'il poussa en direction de Kelya.
Ensuite, il se leva pour aller chercher une mini mini mini chaine, avec deux petites enceintes, qui trainait sur le haut de la bibliothèque, avec quelques boitiers de disques.
Il ramena tout ceci à la table basse et les posa.

- C'est un des trucs à améliorer.

Il chercha dans les disques, en attrapa un et l'inséra avant d'enclencher le bouton "Play", un léger rock se mit à envahir la pièce,tandis que l'appareil crachotait un peu par moment.

Il prit alors son verre et trinqua.

- Santé ! Comme on dirait avec les cons.

Il prit une gorgée et savoura longuement le liquide avant de l'avaler et de pousser un soupir d'extase.
Pas pour très longtemps, Kelya abordait un sujet sombre.

- Combien te temps crois-tu que « la paix » va perdurer ici ?

Il se l'était toujours posé, cette question.
A se demander pourquoi ça n'avait pas déjà pété.

- Je dirai qu'il manque un quelque chose pour que ça pète. Mais pas grand-chose... Ca peut arriver ce soir ou ça pourrait arriver dans dix ou vingt ans. J'pense qu'on le verra de nos yeux. Il manque juste... L'étincelle.

Il mima une explosion avec sa main libre et sa bouche, tout en regardant Kelya. Puis il prit le joint et tira quelques lattes.

-Et de quel côté seras-tu si une guerre interraciale éclatait ?

Ca, il le savait déjà.

- Du mien. J'aime l'argent et je pourrai m'offrir au plus offrant mais... Je ne crois pas que les turnes partent gagnant dans ce cas. Pis ça s'rait un peu orgueilleux de ma part de croire que j'pourrai peser quelque chose dans la balance. Non... J'crois que j'resterai sur la touche. Sauf si on vient m'emmerder. Et là, peu importe que l'attaquant soit turne ou humain.

Au pire des cas, Zack envisageait juste d'aider à allumer l'étincelle... Histoire de voir ce monde s'écrouler sur lui-même.
Mais pas plus. Lui qui cherchait à faire chier le gouvernement, allumer l'étincelle, ça serait le must.
Tandis qu'il vaquait à ses pensées, un air de fauve sauvage, un véritable prédateur, vint prendre place sur son visage.

-Si on se retrouvait face à face, tu me descendrais pour sauver ton joli petit cul bien musclé ?

Il revint à l'instant présent, s'interrogeant sur le sens de la question.
Le véritable sujet de cette question, c'était sur le fait de la descendre ou le joli p'tit cul musclé ?
Un regard en direction de Kelya. Sourire pervers, ok.
Il se permit de la mater, clairement. Sans en louper une goutte. Partant du visage, passant par le creux du cou, descendant jusqu'à la poitrine cachée à moitiée par le débardeur. Suivre la courbe des hanches et s'attarder sur le fessier.
Oui, Zack la dévorait du regard. Une lueur d'envie dans les yeux.

Il se rapprocha d'elle, non sans quelques difficultés, l'acumulation d'alcool et de joint commençant à faire effet. Mais il était bien.
Il s'approcha d'elle, donc, de son visage, et porta ses lèvres jusqu'à ses oreilles.

- Ca dépend... A priori, je dirai que te faire disparaitre, serait faire disparaitre ce joli cul que tu as, et donc certainement la 8ème merveille du monde, mais ça... Je ne peux que le deviner, il faudrait que j'en sois sûr... Tu vois ?

En un éclair, il mordilla légèrement l'oreille avant de remettre un peu de distance sans la lâcher du regard.
Quant à répondre à sa question, tout n'était que contexte. Mais ça n'était pas impossible.
A supposer qu'il en ressorte vainqueur, mais ça... Il faudrait également qu'il en soit sûr.

Rester sur la touche ? C'est ce que je ferais aussi, ce type me ressemble bien trop, c'est perturbant et plaisant à la fois. Ouai, je les laisserai tous s'entretuer, ça sera un bain de sang auquel j'assisterai seulement en tant que spectatrice. A quoi bon choisir un clan ? Je n'aime pas ce gouvernement mais qu'adviendrait-il si les turnes était au pouvoir ? Ça serait pire, les humains seraient abattus sur la place publique, sans exception. Je ne me battrai pas, j'attendrai seulement la mort. Entrer sur le ring sans réel but, ça ne sert à rien. Je n'ai personne qui m'attend, personne à protéger alors fuck le monde.

Le regard du brun scrute chaque partie mon corps, ce qui me fait sourire davantage. Vas y Zack, ne te prive pas, j'en ai envie... Son souffle chaud vient effleurer mon oreille, un frisson me parcours.

- Ca dépend... A priori, je dirai que te faire disparaitre, serait faire disparaitre ce joli cul que tu as, et donc certainement la 8ème merveille du monde, mais ça... Je ne peux que le deviner, il faudrait que j'en sois sûr... Tu vois ?

Le frisson s'intensifie lorsque ses dents se font sentir. Okay, marre de toutes ces questions philosophique, là, mon corps le veut. Je bois une gorgée de ce merveilleux liquide, dépose mon verre délicatement sur la table, portant désormais toute mon attention sur le brun. Sur son haut, une petite entaille apparaissait sur le haut de son col. Peut-être la machette ? Mes mains saisissent les deux extrémités de l'entaille, tirant d'un coup sec pour dévoiler le corps du flic. Ce n'est qu'un t-shirt, j'espère qu'il ne m'en voudra pas de l'avoir déchirer ? Mon sourire prédateur aux lèvres, je laisse glisser mon doigt sur son corps bien sculpté, retraçant chaque ligne de ses abdos. Musclé, il l'était, bien foutue, ça restait à voir. J'enlève le bouton de son pantalon, ouvrant lentement sa fermeture, mes yeux reflétant le désir sont plantés dans les siens.

-Tu me déshabilles ou je le fais ?

Ma voix était joueuse, mes lèvres aimantée par les siennes. Je laisse mon corps parler à ma place, embrassant sensuellement le brun, vibrant sur le rythme de la musique qui avait envahi la pièce.

Kelya abandonnait la discussion, pour se jeter sur lui, lui déchirer son t-shirt et commencer à défaire le bouton de son pantalon. Elle ne tarderait pas à voir son membre gorgé de plaisir.
La chasse était terminée... Maintenant, il était temps de "passer à table".

-Tu me déshabilles ou je le fais ?

Te laisser faire ? Quelle idée.
Avant même que le jeu n'avait commencé, Zack n'avait qu'une envie : la déshabiller.
Les doigts qui s'immiscent entre la chair et le tissu, enlevant et révélant au fur et à mesure la peau. Savourant ainsi chaque sensation, hautement amplifiée par tout ce qui a été consommé.
La laisser faire ? Non, vraiment, hors de question.

Zack afficha un sourire, avant de poser ses mains sur les hanches de Kelya, d'attraper le tissu du débardeur entre ses doigts et de commencer à le remonter pour l'enlever.
Il allait... Plutôt lentement. Même si on voyait dans son regard qu'il l'aurait volontier arraché d'un geste, comme elle l'avait fait pour lui.

A se demander pourquoi il tentait de se contrôler ainsi... Il avait l'impression de sentir comme une sorte de "résonnance" entre lui et elle. Un écho. Voir un reflet dans le miroir.
C'était très étrange et pas plus descriptible.
Et l'écho, la résonnance, grandissait encore et encore, nourrissant puissamment ses sens.
La vue, la beauté de Kelya. L'odorat, elle sentait excessivement bon. Le toucher, sa peau était un délice à caresser...
Concentré-là dessus... Augmenté par l'herbe et l'alcool, ce fût comme un feu d'artifice dans sa tête.
Il perdit le contrôle.

Alors qu'il était à la moitié du chemin pour enlever son débardeur, lui permettant un aperçu de sa poitrine, qui gonfla encore plus son désir. Il enleva d'un coup le débardeur et le jeta dans un endroit quelconque de la pièce.
Il attrapa Kelya par les hanches et le tira à lui, éprouvant le désir de poser sa tête sur sa poitrine, de l'embrasser avant de remonter tout feu tout flamme, vers ses lèvres pour l'embrasser.
A son tour, ses mains se dirigèrent vers son pantalon pour, toujours à son tour, le déboutonner.
Ceci fait, il y glissa ses mains pour empoigner la 8ème Merveille.
Qu'il confirma comme étant la 8ème Merveille, rien qu'au toucher.

- Ca tiendrait qu'à moi, ça passerait en 1ère Merveille du monde.

Rit-il.
Il laissa un petit temps de latence, laissant l'opportunité à Kelya d'agir.
Si ça ne tenait qu'à lui, il l'aurait déjà allongée sur la table.
Mais cela, il ne pouvait y avoir de doutes, étant donné la bosse qui s'était formée au niveau de son entrejambe, retenu uniquement par son caleçon.
Zack semblait être aussi bien membré qu'il était musclé. Une chance.

Le prédateur face à moi s'amusait clairement à me faire languir sous ses gestes. Il allait tellement lentement mais son regard était semblable au mien, il trahissait son envie de me dévorer. Mon corps apparaît sous ses gestes, mon soutif restait encore en tant que barrière, bizarrement. Vas-y Zack, déshabille moi, j'en ai envie.Ses mains saisissent mes fesses, après que mon pantalon soit déboutonné. Un frisson parcours mon corps, j'ai envie de lui, c'est une évidence.

- Ca tiendrait qu'à moi, ça passerait en 1ère Merveille du monde.

Mon rire suivit le sien, mon désir grandissant, la chaleur s'intensifiant.Baise moi Zack. Je sens qu'il a autant envie que moi, la bosse qui se forme dans son caleçon me le prouve. Je lui fais de l'effet, il m'en fait aussi, je peux le ressentir dans mes bas. Oh oui, je mouille, et ce n'est pas que le commencement. Je caresse doucement son membre, grandissant, il n'y a aucun doute à voir sur sa taille, aussi musclé que le reste.J'embrasse ses lèvres, ma langue danse avec la sienne sur le rythme de la musique en cours. Elles sont attirées comme un fucking aimant, je n'arrive pas à me contenir, il me fait tourner la tête. L'alcool est présent, les joints jouent avec mes neurones mais malgré ça, je le désire, c'est une certitude. Je romps le baiser l'espace d'une seconde.

-Et si on arrêtait l'espace d'une seconde de lutter contre ce monde ?

Je dégrafe mon soutien-gorge, poursuivant le baiser. Pourquoi mon envie de lui s'intensifie ? Mon esprit pervers qui revient à la charge ? Non, c'est autre chose, ce mec a quelque chose en plus que mes coups d'un soir. Ne t'attaches pas Kelya !

-Baise moi.


Ces deux mots étaient sortis naturellement. Je ne veux plus réfléchir, l'alcool et la drogue me font perdre toute connexion neuronale. Penser à toutes les éventualités du lendemain, j'en ai plus rien à foutre. Tout ce qui me préoccupe, là, maintenant, c'est lui et sa...

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Le lendemain, Zack se réveilla le premier.
Allongé sur le canapé qui pouvait se déplier en lit, le bras de Kelya lui barrant le torse, il grogna en sentant un rayon de lumière sur la gueule.

Il attrapa son nanocom, laissé sur la table basse, en évitant de trop bouger pour ne pas réveiller Kelya.
Il était 7h59. Il avait dormi une heure, à tout péter.
Mais ça en avait valu la peine... Clairement. La "lionne" avait largement dépassée Drusilla et la soirée avait été excellente... Voire parfaite.

Il regarda la sauvage,encore nue sous les draps. Lui aussi l'était toujours d'ailleurs.
Sans s'en rendre compte, il avait un air attendri.

8h.
Son nanocom se mit à sonner, mais à peine avait-il entamé les premières notes de la chanson "Hurt", de Johnny Cash, que Zack le coupa.
Il jeta un regard à Kelya, arrêtant même de respirer, pour voir si cela l'avait réveillé ou non.
Heureusement, ça n'avait pas l'air d'être le cas.

Il aurait bien profité de ce moment pendant encore quelques minutes, l'étrange sensation était apaisante, mais il allait devoir bosser.

Il se leva, le plus discrètement possible, ce qui n'était pas forcément très concluant au vue de sa masse, puis il se dirigea vers la cuisine. Après avoir cherché son caleçon.

Là, il commença à préparer un café serré. Très serré.
La journée allait être longue.

De quoi je rêve ? De tout et de rien, mon passé n'était pas là pour me réveiller en sursaut. Je peux même affirmer que je suis bien malgré le mal de tête qui commençait à s'emparer de ma caboche. J'ai bien trop bu hier, la fumette n'a pas aidé à éclaircir mes idées et j'ai peu dormi, mais je me sens bien. La douce chaleur finit par me quitter et j'ouvre les yeux après cinq bonnes minutes. Je redécouvre les lieux, les canapés, le frigo, la grande vitre qui offre cette vue panoramique de la ville. Puis je repense à hier, enfin à la nuit dernière, à cette embrouille avec Lukas, au Last Rock, à la baston dans la rue et enfin à... C'était parfait, beaucoup trop que ça commence à me faire flipper. Je ne dois pas penser, seulement me souvenir de ce que j'ai pu ressentir, l'espace d'une soirée. Je me lève, retirant lentement le drap qui dissimulait mon corps. Mon corps est complètement nu, mes yeux se posent sur mes affaires qui maquillent le sol. Je l'entends, il est dans la cuisine et vu l'heure, il doit sûrement aller bosser ? C'est un flic après tout, même le dimanche ils bossent. Je m'étire longuement avant de me diriger vers la cuisine.

-J'en prendrais bien un aussi.

Le brun était en train de préparer le café et là, j'en avais aussi besoin d'un. J'espère qu'il sera fort parce que si lui bosse, moi également. Je ne commence qu'à 15h mais si je veux pouvoir affronter Parker, il va falloir être réveillée. D'ailleurs mon patron va sûrement essayé d'esquiver la conversation qu'on a eu hier... Bwarf, c'est peut-être mieux comme ça, Lukas doit savoir que si on revient sur le sujet, ça va encore partir en couilles. Je m'appuie sur l'ouverture de la porte, encore entièrement nue, j'ai vraiment envie d'un café.

-J'en prendrais bien un aussi.

Zack était toujours en train de préparer le café, commençant à le faire couler dans la machine qui se mit à crachoter une légère vapeur.
Il se retourna et constata que Kelya était toujours nue. Des images de la nuit lui revinrent en tête, comme une succession de flashs. Un sourire vint enjoliver son visage, tandis qu'indépendant de sa volonté, une bosse se mit à renaître au niveau de l'entrejambe.
Il secoua légèrement la tête, toujours embrûmée par cette nuit.

- C'était prévu.

Il attrapa un paquet de clopes qui trainait dans la cuisine pour en prendre une et l'allumer avant de le tendre à Kelya, si elle le voulait.

- Nuit courte. Désolé, va falloir que j'aille taffer. Pas trop éclatée ?

Il avait légèrement entamé un mouvement pour l'embrasser, avant de se raviser.
Aujourd'hui était un autre jour et le jeu pouvait ne plus tenir.
Il avait fait cela une bonne dizaine de fois, certainement plus. Alors pourquoi l'idée de ne pas l'embrasser ou de l'enlacer le tracassait ?
Il se tourna à nouveau vers la machine à café, pour vérifier que celui-ci ne coulait pas à côté, certainement.

- J'ai rien à manger, par contre.

Et en vrai, il aurait pas cette affaire à s'occuper, qu'il lui aurait proposé un truc. Quoi ? Il savait pas, mais il avait envie.
La rencontre, ça avait été une alchimie. Le genre de truc à vous faire croire à Cupidon ou au Destin, ou encore à toutes ces putains de conneries qu'on nommait "romantisme".
Mais si l'écho qu'il avait ressenti était véridique, elle serait comme lui, là. Carapace en train de se remettre en place, un peu sur la défensive, voir si l'autre faisait un pas ou non.
Chienne de vie.

Le regard du brun se pose sur moi et son corps réagit instinctivement. Est-ce le café qui l'excite ou le fait que je sois nue ? Je ricane, amusée par la situation avant d'accepter une cigarette qu'il me tend. C'est un rituel à ne pas briser la clope du matin et surtout, la clope après le sexe !

- Nuit courte. Désolé, va falloir que j'aille taffer. Pas trop éclatée ?

-J'ai connu pire...

Qu'est-ce qu'il fait ? Des excuses et ce semblant de mouvement pour m'embrasser ? Pas de ça entre nous, il est hors de question de se mettre des tabous. On a bu, on s'est battus, on s'est confiés et on a baisés ensemble, difficile de faire plus complices ? Non, je ne sais pas à quoi je pense, mais c'est une mauvaise idée. Je ne m'attacherai pas. Je récupère son briquet, le mien doit traîner dans un coin de son salon, puis j'allume ma clope, appréciant la première bouffée de la journée.

- J'ai rien à manger, par contre.

Je souris, m'approchant de la silhouette du brun. Mes bras passent lentement autour de son corps, je pose ma tête dans son dos, l'embrassant tendrement.

-La soirée était sympa, ça m'a bien changé les idées.

Un merci aurait pu être sorti ? Bwarf, je suis pas fan de ce mot. La soirée avait été géniale, parfaite même ! Je me redresse, décollant mon corps du sien avant de saisir une des tasses de café, calant entre mes lèvres ma clope et lui foutre une légère fessé.

-T'inquiète, je prends juste mon café et je te laisse tranquille. Accessoirement, je m'habille aussi.

J'avais adopté le ton de la rigolade, le sourire aux lèvres. Sur la table, un bout de papier était posé, sans même demander au brun, j'attrape un stylo non loin de moins pour griffonner quelques chiffres.

-Si t'as besoin d'aide pour sauver ton joli p'tit cul, n'hésite pas à me contacter.

Donner mon numéro de téléphone, c'était rare. Ouai, ça implique bien trop de complication et c'est juste insupportable d'avoir quelqu'un qui t'appelle toutes les 2 minutes pour un oui ou un non. Mon dieu, je me suis déjà faite harceler par des types qui voulaient plus qu'une relation sexuelle, j'ai assez donné. Enfin bon, avec Zack, je sens que c'est différent, je l'imagine mal me faire un coup pareil. Je l'aime bien ce type.

-J'ai connu pire...

Zack finissait de préparer le café, un sourire en coin.
Puis il sentit des bras l'entourer. Etrangement son coeur fit un bond. A sa grande surprise.
Merde. Depuis quand est-ce qu'il n'avait plus ressenti ça ?
Il se perdit dans ses pensées... La dernière pouffiasse, celle qui l'avait quitté peu après la bombe.

Bon, "Pouffiasse", il y allait un peu fort.
Elle l'avait quitté, suite au pétage de bombe qui avait engendré un pétage de plomb chez lui.
Il y avait survécu à cette putain de bombe, mais pas sans séquelles.
Un temps, il était devenu paranoïaque, avec de fort accès de colère... Elle avait pris peur, pour sa vie.
Il faut avouer que se retrouver collée contre un mur, à presqu'un mètre du sol, une main qui écrase la gorge, ça n'avait rien de rassurant.
Elle en avait fait part à la hierarchie, résultat : lui qui voulait éviter un suivi psychologique se retrouva mis à pied, avec soin obligatoire.
Elle en avait chié, la psy... Oh oui.

Pis bon... On pouvait pas vraiment dire qu'il était totalement "guéri". On en guerissait pas de ça... On évoluait, voire on "mutait", ouais comme les turnes.
Mais ce qui était sûr, c'est que la bombe, aujourd'hui, c'était lui.
Et Kelya aussi, à tous niveau apparemment.

Une claque sur les fesses, il sourit plus largement.

-T'inquiète, je prends juste mon café et je te laisse tranquille. Accessoirement, je m'habille aussi.

- Oh te donne pas cette peine, c'est plutôt chouette comme vue.

Et "Chouette", le mot était faible. Putain d'bon dieu.
Il avait l'impression de voir ces femmes des statues grecs, vu dans des documentaires à des heures plus que perdues.
Elle était carrément bandante, pour dire la chose cruement.
Et le pire ? C'est que même la psyché était bandante.

-Si t'as besoin d'aide pour sauver ton joli p'tit cul, n'hésite pas à me contacter.

Elle s'était assise sur le canapé, à griffonner son numéro. Nue, toujours. Cela le fit sourire.
Zack s'assied en face d'elle, son café et sa clope en main.

- Oh vraiment ? Tu sais dans quoi tu t'engages là ? Parce que bon... Soyons honnêtes. La baston d'hier, c'était facile. Va falloir trouver un truc plus gros.

Il ricana.
"La lâche pas".
Sa mine s'assombrit un court instant. Il en profita pour boire une gorgée et reprendre une taffe.

- Tu veux le mien aussi ou je t'envoie un message ?

"Merde".
Depuis quand il avait pas poussé ça ? La seule personne qu'il voyait régulièrement, c'était Drusilla... La prostituée.
Ils se voyaient régulièrement, mais jamais ici. Et c'était Zack qui allait la voir. Jamais l'inverse.
Là... C'était... Une autre approche.
"Allez mon gros. L'écho, le miroir, la résonnance ! T'as peur de quoi ? De t'prendre une baffe ? T'as peur de ça toi maintenant ?"

- Non...

Il avait parlé de vive voix, sans faire gaffe.
Il fût surpris un instant, se râcla la gorge et repris une taffe.
"BAH FONCE CONNARD !"

- Ouais, ouais... Dis-moi, Kelya...La prochaine fois, ça t'tente d'inclure une bonne bouffe entre alcool, drogue, baston et sexe ?  

- Oh vraiment ? Tu sais dans quoi tu t'engages là ? Parce que bon... Soyons honnêtes. La baston d'hier, c'était facile. Va falloir trouver un truc plus gros.

Un petit rire de sa part puis un regard que je n'avais pas aperçu hier. Que lui arrive-t-il ? Je n'ai pas peur de me battre contre plus gros, c'est vrai que les p'tites frappes d'hier, c'était juste de la vermine facile à nettoyer.

- Tu veux le mien aussi ou je t'envoie un message ? Non...

Il me propose son numéro et ensuite non  ? J'avais du mal à le suivre très honnêtement, il semblait complètement paumé dans ses pensées. Je bois tranquillement mon café, l'observant calmement.

- Ouais, ouais... Dis-moi, Kelya...La prochaine fois, ça t'tente d'inclure une bonne bouffe entre alcool, drogue, baston et sexe ?  

Je tente de m'étouffer entre deux gorgées. WTF ?! Okay, je ne m'attendais pas du tout à ça. Est-ce un rancard qu'il me propose ? Ou juste un bon resto entre deux guerriers de la cité ? J'avoue que mon esprit commence à s'embrouiller et un tas de questions me viennent en tête. Que suis-je censé répondre ? Qu'est-ce qu'il a vraiment voulu dire ? Restons calme ou du moins, essayons. Je prends une grande bouffé de nicotine, reprenant mes esprits avec le sourire aux lèvres.

-Pourquoi pas.

Quoi ? Mais qu'est-ce que je raconte ?! Bah je viens de lui filer mon numéro, il m'a presque donné le sien mais non et puis bah il me propose une bouffe. Tout est logique là-dedans mais moi, ça commence à me faire flipper ou ça me fait plaisir ? TA GUEULE ! Gardant cet air si sûr de moi, je reprends sur un ton amusé.

-Par contre, je tiens à te prévenir que si la bouffe, tu oses appeler ça un rencard, je te botte le derrière !

Alors pourquoi je n'ai simplement pas refusé sa proposition ? Je crois que j'ai encore la tête dans le cul à cause de tout ce que j'ai bu et fumé... Des excuses, des excuses ! Rah, ça n'engage à rien de bouffer avec quelqu'un, n'est-ce pas ?

-Pourquoi pas.

Elle semblait moins défensive qu'il ne l'aurait pensé.
La question n'avait pas été anodine, au cas où. Après tout, le doute était toujours permis et en proposant "ce programme", Zack s'assurait qu'elle était ok avec tout ça. Avec l'idée d'aller bouffer quelque part en prime.

-Par contre, je tiens à te prévenir que si la bouffe, tu oses appeler ça un rencard, je te botte le derrière !

Le brun, qui semblait reprendre peu à peu ses esprits, eu une lueur malicieuse dans le regard.

- Un rencard... C'est pas un truc, du genre rendez-vous, pour savoir si on a... Moyen de moyenner ? Et si on arrive à draguer et plaire à l'autre, ça ?

Hors, c'est ce qu'ils avaient fait.
Découverte, puis ce jeu volontaire, pour enfin terminer dans quelque chose de plus naturel. Ce n'était pas la "véritable" conclusion de la soirée, car celle-ci avait été beaucoup beaucoup plus naturelle. Ou biblique, au choix.
Zack avait dit cela en souriant légèrement, reprenant une gorgée de café et finissant sa clope pour en enchainer sur une autre.

- Ou tu parles de l'autre rencard, pour chercher plus ? Genre un truc pour faire des gosses et l'offrir à cette vie paisible que nous connaissons tous ici bas ? Habiter une maison, faire un barbecue entre voisins ?

Il éclata de rire.
Difficile de l'imaginer là-dedans. Difficile de l'imaginer lui, papa. Ou à être social envers d'autres.
Non, Zack était né dans la bordure et il crèverait certainement seul dans la bordure

- T'inquiète pas. Manger, c'est juste aborder une autre forme de plaisir. Je me disais que ça pourrait être cool. Et j'connais des coins sympa, en dehors de la bordure.

Il venait de finir d'avaler son café et avait besoin de se prendre une douche avant d'aller au Commissariat.

- Y a des jours où tu préfères qu'on évite de te contacter ?

Il s'avança vers elle, se mettant à sa hauteur avant de lui voler un dernier baiser... Peut-être.

- Je vais me prendre une douche... Tu veux venir ?

Léger sourire en coin, le regard amusé.
Peut-être la promesse d'un dernier petit moment "sympathique".

- Un rencard... C'est pas un truc, du genre rendez-vous, pour savoir si on a... Moyen de moyenner ? Et si on arrive à draguer et plaire à l'autre, ça ?

Sa définition de ce mot me fit marrer. Oh putain, on a déjà eu un rancard ça veut dire ?! Nop, je stoppe cette pensée directement, un rancard c'est quelque chose de prévu à l'avance, non ? Hors là, tout s'est passé sans rien de planifié.

- Ou tu parles de l'autre rencard, pour chercher plus ? Genre un truc pour faire des gosses et l'offrir à cette vie paisible que nous connaissons tous ici bas ? Habiter une maison, faire un barbecue entre voisins ?

Je commence à imaginer dès ses premiers mots, moi, enceinte, ne pouvant plus ingurgiter la moindre goutte d'alcool et éviter plus que tout cette fumée cancérigène dont je me délecte actuellement. IMPOSSIBLE ! Je suivis le fou rire du blond après sa réplique. Oh bordel, ce genre de vie n'est tellement pas pour moi. J'ai toujours détesté les gosses. Par contre le barbuc', je ne dis pas non !

- T'inquiète pas. Manger, c'est juste aborder une autre forme de plaisir. Je me disais que ça pourrait être cool. Et j'connais des coins sympa, en dehors de la bordure. Y a des jours où tu préfères qu'on évite de te contacter ?

Okay, bon tout était clair entre nous, c'est parfait. Je préférais mettre cartes sur table dès le début pour éviter tout malaise entre nous. Il est sur la même longueur d'ondes à ce que je vois. Pourquoi est-ce qu'on se ressemble autant lui et moi ? J'allais répondre à sa question avant d'être coupée par un délicieux baiser.

- Je vais me prendre une douche... Tu veux venir ?

Il ne perd pas le nord celui-là. Je souris, terminant mon café cul sec avant d'éteindre ma clope et me relever du canapé. Je commence à rassembler mes affaires, les enfilant sans trop tarder.

-On reporte la douche pour une autre fois mon chou, j'ai pas mal de chose à faire.

Entre autre, réviser mes cours puisque ce soir je bosse au bar. J'ai pas eu le temps de m'occuper de mes leçons hier, et prendre du retard sur ces dernières, c'est pas mon genre. Je ramasse mon briquet qui était effectivement sur le sol, le rangeant à sa place avant de reprendre une dernière clope dans le paquet du brun. Il ne me l'avais pas proposée cette fois, mais je lui revaudrai ça. Je me rapproche lentement de lui, collant mon corps une dernière fois contre le sien pour venir lui murmurer à l'oreille.

-Tu me contactes quand tu veux. Je pense trouver le temps pour ton joli p'tit cul, enfin, je l'espère.

Je lui mordille l'oreille, reprenant mes distances avec lui pour me diriger vers la sortie, balançant amusée, ce sourire carnassier aux lèvres.

-Au plaisir de te revoir Zacky.