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Rumeurs

Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
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[Appartement Heidi & Solveig Langley] Une nouvelle vie.

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Mar 10 Sep - 20:33
La porte de l'appartement 78 situé au 7ème étage de la résidence au 169 Andersen Av. s'ouvrit soudainement.

- On croirait pas, mais c'est lourd ! Enfin, avec tout ce que ça apporte, le poids est peu conséquent.

Dans l'entrebaillement de la porte, Solveig tenait un gros carton au bout de ses bras.
Elle avait quitté son habituelle blouse blanche qu'elle portait en permanence, cette blouse qui la rattachait à la FATE et qui était le symbole d'une grande fierté pour elle.
Mais aujourd'hui était un jour spéciale qui ne mettait pas en avant Solveig, la jeune étudiante de la FATE, mais bien Solveig Langley, soeur de Heidi Langley.
Aujourd'hui était le départ d'une nouvelle vie, barrant un trait sur les erreurs passées, même si tout n'était pas gagné.
Aujourd'hui était le jour de son emménagement avec sa soeur.

A cet effet, elle portait un jean bleu assez souple, lui permettant ainsi de se mouvoir plutôt aisément. Un t-shirt blanc, sans aucune fioriture, et un ruban vert, dans ses cheveux, rappelant la couleur de ses yeux, et évitant ainsi à sa capillarité de venir entraver son champs de vision et donc de limiter les bourdes.


Elle entra d'un pas lourd et hésitant, essouflée par le déplacement du carton qui contenait tout un tas de bric-à-brac informatiques.
Mais le carton, à demi-ouvert, laissait également apparaître une tête de chat grognon, semblant sortir d'une quelconque sieste et se mit à miauler.

- Oui, Ronron, on y est presque.

Elle finit d'ouvrir la porte avec son pied et se mit à entrer dans leur nouveau chez elles.

C'était un appartement trois pièces, meublés, comme la plupart des locations.
L'entrée donnait directement sur un grand salon, avec cuisine ouverte sur la droite. Il y avait un coin canapé, avec le dit meuble en forme de "L" entouant une table basse et un meuble télé.
Sur la gauche, un couloir avec une penderie, deux chambres et une salle d'eau, avec baignoire.
L'endroit, bien entretenu, proposait un panel de couleurs claires pour laisser une impression de grandeur dans l'appartement.
Le salon était pourvue de deux portes fenêtres, face à Solveig, qui donnait accès à une terrasse assez grande pour y mettre une table et quelques chaises, tout en faisant un barbecue et en jardinant quelques plantes.
Le seul défaut de l'endroit était le différentiel dimensionnel entre les deux chambres. L'une était plus petite que l'autre, coincée entre la salle de bain et la penderie.
Lors de la visite, Solveig n'avait pas hésité à s'attribuer cette chambre. Après tout, elle n'avait pas spécialement besoin d'un grand espace pour dormir et tout son univers était contenu dans ses ordinateurs et son serveur.

- Ah ! Attends Ronron !

Trop tard, le fêlin avait déjà surgit hors du carton pour faire son tour d'inspection, tel un marin considérant ses quartiers, ou un roi considérant son royaume.
Solveig s'approcha de lui, avant de déposer lourdement son carton sur le sol, de reprendre son souffle, d'essuyer la sueur sur son front d'un revers de sa main, puis de pointer Ronron du doigt.

- Interdiction d'aller sur le canapé. Et ne fais pas cette tête ! Ici, ce n'est plus ton endroit rien qu'à toi, c'est aussi à Elke, compris ?

- MrrrraaaaaAAAAAAAAAW ! Pschit !

- Ne me contredis pas ! Non mais ! Vilain Ronron !

Elle se tourna alors vers  l'entrée de l'appartement, attendant de voir Elke entrer.

Elles avaient eu de la chance de tomber sur cet endroit.
Enfin "chance"... C'était un mec du FATE qui, entendant Solveig se renseigner sur les déménagements, lui avait parlé d'une agence qui avait des offres assez intéressantes. Ce qui était le cas.
Et c'était pas trop cher, la bourse étudiante de Solveig pouvait gérer le loyer facilement, il restait de quoi vivre presque décemment.
Avec le travail de Heidi, ce serait plus facile.
Et au pire des cas, Solveig s'était renseigné sur quelques boulots à faire, il y avait notamment sa boutique informatique préférée qui lui avait sous-entendu qu'un emploi, calme, serait possible.

- C'est assez étrange...

Oui, c'était le deuxième déménagement dans la vie de Solveig, et elle était habituée à l'étroitesse de l'ancien lieu. Ici, c'était plus grand et il y avait un on ne savait quoi de plus chaleureux.

- S'il y a vraiment quelque chose que je déteste, c'est déplacer les affaires.

Non pas qu'elle avait énormément d'affaires à prendre, mais 80% de ses biens étaient de l'informatique.
Des ordinateurs, des outils comme des pinces, des fers à souder, des câbles, des vis, des écrous, etc.
Les 20% restants étaient les affaires de Ronron, de la documentation comme ses cours, et des vêtements.

- Tu t'en sors ?

Intérieurement, elle espérait qu’Elke s’en sortait.
Solveig n’était clairement pas taillée pour le déménagement et elle n’avait qu’une hâte : que tout ceci soit fini.
Solveig Langley
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Solveig Langley
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Mer 11 Sep - 11:02

Une nouvelle vie

Solveig

[Appartement Heidi & Solveig Langley] Une nouvelle vie. Giphy


Alors voilà, on y est. Une nouvelle vie qui commence, un nouveau départ, un renouveau salvateur. Ça me fait quand même bizarre, je ne vais pas le cacher ; je viens à peine de sortir de l'hôpital et si j'avais su qu'avant la manifestation était la dernière fois que je dormais dans mon lit au NEST.. J'y aurais certainement mis le feu. Ce lit c'était quand même quelque chose, j'y ai beaucoup pleuré, beaucoup bu, et beaucoup aimé aussi, plus récemment. Et puis maintenant, je n'habiterai plus toute seule, ça risque de me changer. Ce n'est pas comme avec Kelya qui allait et venait assez souvent mais exclusivement pour me voir, là Solveig va aussi faire sa vie de son côté. Est-ce que j'appréhende ? Bien sûr, le changement m'effraie et les déménagements encore plus, mais cette fois-ci je ne suis plus seule, et j'ai du mal à le réaliser.

''On croirait pas, mais c'est lourd ! Enfin, avec tout ce que ça apporte, le poids est peu conséquent.''

Pour une fois, elle a quitté sa blouse parfaitement repassée au profit de vêtements plus décontractés, bien que toujours assez sobre. L'extravagance vestimentaire ne semble pas être un indispensable chez les Langley ; moi comme d'habitude je suis vêtue de noir de la tête aux pieds. Un simple débardeur et une jupe, toujours accompagnés de mes docs, au moins ça, ça ne change pas. Je regarde Solveig se démener avec son carton rempli de trucs et de choses avec des fils et du métal un peu partout, et c'est vrai que ça a l'air un peu lourd quand même. Je veux bien croire que c'est super pratique et très utile, mais moi je n'ai même pas de nano alors.. Je le regarde et hoche la tête pour acquiescer même si je n'ai aucune idée d'à quoi tout ça peut servir. Et puis, d'un autre côté, ça me fait plaisir de la voir comme ça, souriante et passionnée comme je l'ai toujours connue. J'ai toujours un petit pincement au cœur quand je la vois, mais j'imagine qu'un jour ça va finir par passer.

Je lui adresse un petit sourire sincère avant de reporter mon attention sur cette boule de poils qu'elle appelle un chat. Sans rire, on dirait que cette pauvre bête s'est faite rouler dessus, et puis je ne parle même pas de son nom..

'' Oui, Ronron, on y est presque.''

Non, y'a pas à dire, c'est ma sœur tout craché. Je soupire en voyant ce matou mal léché sortir de sa léthargie et commencer à vadrouiller dans notre nouveau salon, et entendre Solveig lui rouspéter dessus m'arrache à nouveau un léger sourire en coin.

'' C'est assez étrange… S'il y a vraiment quelque chose que je déteste, c'est déplacer les affaires. Tu t'en sors ?''

C'est sûr qu'elle avait bien des choses à bouger, entre tous ses ordinateurs et.. Ses trucs d'ordonnateurs, bah ça en fait. Je suis déjà surprise qu'elle arrive à porter toute seule un carton comme celui-ci. Les travaux physiques ça n'a jamais été son truc. Le mien non plus d'ailleurs, mais mon carton est assurément plus léger : il ne contient que des vêtements. Les miens, bien entendu, et aussi ceux que Kelya avait laissé dans mon ancienne chambre pour quand elle venait passer la soirée. Au final, je n'avais pas grand chose de plus à prendre. Mes affaires de cours et mon portable sont dans mon sac à dos et j'ai jeté toutes les feuilles qui traînaient là bas.

'' T'en fais pas pour moi, je voyage léger.''


À mon tour je pose mes affaires au sol et découvre enfin le fameux appartement. 169 Andersen Avenue, appartement 78, c'est donc ici mon nouveau chez-moi. C'est pas moche, au contraire même. Il y a plus d'une fenêtre, un canapé, une vraie cuisine et même un balcon. J'ai vraiment du mal à me dire que c'est là que je vais vivre maintenant. Que je le veuille ou non, j'ai fini par m'habituer à l'austérité des dortoirs du NEST pendant ces cinq années. Il va sûrement me falloir un petit moment avant de vraiment m'accoutumer mais je me vois déjà m'endormir tard le soir sur le divan mon carnet à la main, alors j'imagine que c'est une bonne chose. Autre avantage notable : en plus d'avoir un salon plus grand que mon ancien appartement, c'est moi qui ai la chambre la plus grande, de ce qu'elle m'a dit. Je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu'elle insistait déjà pour que j'accepte sans rechigner. Très bien, après tout si ça lui fait plaisir je ne vais pas m'en plaindre.

Je m'étire, les mains croisées au dessus de ma tête et laissant apparaître la peau de mes bras presque aussi blanche que celle de mon visage. Plus de bleus ni de marques, mis à part quelques tâches encore colorées persistantes. Il faut dire que ça fait un moment que je n'ai pas pris de coups, et les traces que laissent mes soirées scrabble avec la grande brune sont toujours cachées par mes vêtements.. À part quelques unes mais il ne vaut mieux pas en parler, pas sûr que ma sœur comprenne que je puisse aimer ça. Et puis, je reprends mon carton pour aller découvrir le nouveau lit qui accueillera tous mes prochains états d'âmes.

Un grand lit de deux places au milieu d'une chambre assez spacieuse avec un bureau, une vraie fenêtre, une commode et un immense miroir en face du sommier. Ça me va, Solveig a vraiment assuré pour trouver un appartement comme ça aussi vite. Je dépose le carton sur le matelas et me dirige à nouveau vers la pièce principale pour la retrouver alors que son abomination à quatre pattes essaie déjà de filer mes collants.

'' Moi aussi ça me fait bizarre. Je veux dire, l'appartement est super, mais j'arrive pas à me sentir chez moi. ''



Heidi Langley
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Heidi Langley
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Mer 11 Sep - 13:50
'' T'en fais pas pour moi, je voyage léger.''

Solveig se met à sourire à son tour, rendant ainsi, avec un léger retard, un signe d'affection.
C'était peut-être la chose la plus étrange de tout ceci, la personne avec qui elle emménageait, sa sœur.
Ça aurait pu être un emménagement dans un endroit plus grand, ou un emménagement avec son copain, mais non. Avec sa sœur, perdue de vue depuis des années.

Il était difficile à Solveig de comprendre pourquoi elle lui avait proposé d'emménager ensemble.
Peut-être une légère culpabilité ? Ou peut-être l'envie de retrouver celle qui avait accompagné toute son enfance et son adolescence ?
Peut-être parce que la chambre au NEST n'était pas terrible et son studio non plus ?
Les paramètres étaient de toutes sortes, mais ce qui était sûr, c'est que jamais Solveig ne s'était autant investie dans un lien.
Et ça la stressait légèrement.

- Oui, c'est... Pratique, je suppose.


"Voyager léger", c'était typiquement le signe de quelqu'un qui refusait une quelconque attache, pour une raison X ou Y.
C'était peut-être l'origine du stress, que Heidi reparte du jour au lendemain.
Solveig n'était pas cette grande soeur protectrice comme l'on voyait dans les films, elle était plutôt l'absente.
Et même si Heidi était majeure, intelligente et capable de prendre des décisions, Solveig croyait qu'elle devait également veiller sur elle.
Malheureusement, il n'y avait pas de mode d'emploi pour ce genre de choses qu'elle ne connaissait plus.

- Bon, je vais finir de remonter le reste de mes affaires, je te laisse regarder comment c'est. J'espère que ça te plaira.

Et elle n'attendit pas plus, laissant à Heidi le soin de visiter les lieux.

________

Solveig revint quelques minutes plus tard, remontant ses quelques derniers cartons qu'elle avait fini par entreposer les uns et les autres dans l'ascenseur, pour tout monter d'un coup.

Ronron faisait déjà des siennes en essayant de s'attaquer aux collants de Heidi, le pauvre n'avait pas l'habitude de voir ce genre de vêtements.

- Ronron, non ! Tu ne touches pas aux collants de Tata Elke !


Le chat s'arrêta, l'arrière train sur le sol, la patte avant droite levée en direction des collants, regardant Solveig.

- J'ai dis non !

Solveig déposa en même temps les deux cartons qu'elle portait, avant de soupirer lourdement puis de lever les bras, les agitant frénétiquements en direction du chat.

- Ouste !

L'action fît prestement reculer Ronron qui s'enfuit alors dans le couloir.
Légèrement gênée, Solveig se gratta l'arrière de la tête.

- Désolée, c'est nouveau pour lui aussi. D'habitude, il est.. Plus calme.

Elle se mit à ranger ouvrir les cartons et à en sortir les affaires.
Encore des outils informatiques, comme des prises, des boitiers. Il y avait même une boîte avec un nombre incalculables de composants.

'' Moi aussi ça me fait bizarre. Je veux dire, l'appartement est super, mais j'arrive pas à me sentir chez moi. ''

La réflexion fît sursauter Solveig, tandis qu'elle cacha le "O" que formait sa bouche derrière sa main.

- Ah heu... C'est peut-être qu'il faut du temps ? Enfin, je crois. On a des habitudes à prendre. Mais il te plait vraiment ? J'avais un peu peur qu'il ne te plaise pas... Comme tu étais à l'hopital... Et j'ai même pas pensé à prendre des photos lors de la visite, pour te les envoyer sur ton nanocom que... Que...

Elle fronça les sourcils, sentant que quelque chose clochait dans sa phrase.
Elle s'arrêta donc brusquement de parler, regardant à gauche et à droite, donnant l'impression qu'elle trouverait l'information sur le plancher, ou sous les meubles de la cuisine, peut-être.

- Ah oui, que tu n'en as pas. Oh d'ailleurs !


Elle se jeta sur le troisième carton, qu'elle ouvrit alors frénétiquement, finissant par dégager un emballage fait de papier cadeau, des petits bonhommes qui semblaient danser, écouter de la musique, jouer d'un instrument.
Elle le tendit à Heidi.

- Je me suis permise, mais... Si tu n'en veux pas, ce n'est pas grave.


A l'intérieur ? Un nanocom avec une carte à puce pour l'activer si Heidi voulait l'utiliser.
Solveig Langley
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Mer 11 Sep - 19:47

Une nouvelle vie

Solveig

[Appartement Heidi & Solveig Langley] Une nouvelle vie. Giphy


« Oui, c'est... Pratique, je suppose. »

Malgré son enthousiasme, il est tout de même assez clair que Solveig n’est pas non plus très à l’aise avec les évènements récents. Déjà, on n’a pas encore parlé de l’émeute qui m’a envoyée au fond de ce lit dans un chambre de l’hôpital. Assez ironique quand on y pense, depuis le balcon, je pourrais presque voir mon ancienne chambre. Et puis, cet emménagement, est-ce que c’est une bonne idée ? Je veux dire, ça ne fait pas si longtemps que ça que l’on s’est retrouvées, et même si je ne doute pas du fait qu’elle veuille rattraper le temps perdu je ne peux m’empêcher de douter. Je ne doute pas d’elle, non, bien au contraire même, mais plutôt de moi. Je sais comment je suis, et j’ai beaucoup de mal à gérer mon ouverture à l’autre, même à ma propre sœur.

Dès que quelqu’un essaie de me connaître ou d’en apprendre plus sur moi, je fuis ou fais diversion, c’est un réflexe très tenace. Donner à quelqu’un l’occasion de me connaître, c’est un peu comme lui donner ma confiance, et c’est plus avec ça que j’ai un problème. Le truc avec la confiance, c’est qu’une fois qu’on l’a donnée on ne peut pas la reprendre, et la trahir ou en abuser, ça fait mal. Je ne veux pas, ou plutôt je n’arrive pas à prendre ce risque avec un inconnu. Je reconnais que c’est paradoxal, mais en même temps si tout était logique est-ce que la vie serait aussi dure ?

« Bon, je vais finir de remonter le reste de mes affaires, je te laisse regarder comment c'est. J'espère que ça te plaira. »

Et la voilà repartie pour quelques instants. Heureusement que l’ascenseur fonctionne ici.

///

« Ronron, non ! Tu ne touches pas aux collants de Tata Elke ! J’ai dis non ! Ouste ! »

Je place ma main devant ma bouche pour camoufler un léger sourire. ‘Tata Elke’, en voilà un surnom. J’espère sincèrement qu’elle ne l’utilisera plus jamais, mais la première fois reste assez drôle. La journée a été longue, et je n’arrive plus à réprimer ces micro expressions et mes réactions instinctives. La fatigue est de très loin mon pire ennemi quand j’essaie de paraître lointaine et détachée. Ça aussi c’est une habitude plutôt coriace chez moi ; montrer mon implication pour quoi que ce soit, c’est dévoiler des points de pression faciles à retourner contre moi. Quand j’y songe, j’étais comme ça bien avant mon arrivée au NEST.

J’ai toujours été en marge des autres, et j’avais fini par m’y faire, je trouvais dans cette solitude une sorte de quiétude assez reposante, mais la puberté est passée et a fait des ravages, autant directement sur moi qu’avec l’aide des autres enfants. Pour moi, ça a surtout signifié le début de mes crises et ce traitement qui m’envoyait sur la lune un jour sur deux, et pour les autres, ça a signifié qu’il était temps d’asseoir leur place dans ce microcosme social qu’était le collège. Les dominants dominaient et les dominés encaissaient et se voyaient rabaisser dans toute entreprise de leur part. Alors évidemment, dans un système comme celui-ci, appartenir à aucun camp n’est pas concevable, alors on a choisi pour moi, et cette période n’était pas la plus heureuse de ma courte vie. Avec le temps, j’ai appris à passer sous le radar, et surtout à ne plus rien laisser sortir. A cette époque, Solveig était au lycée, et les parents voyaient déjà en elle l’enfant prodige qui allait hisser les Langley jusqu’aux hautes sphères de Central. On ne peut pas dire qu’on était toujours proches à cette époque, vu qu’elle passait son temps à travailler.

J’avais un peu la tête dans les nuages à ressasser un passé que je ne peux de toutes façons pas changer quand je lui ai avoué à demis mots mon malaise.

« Ah heu... C'est peut-être qu'il faut du temps ? Enfin, je crois. On a des habitudes à prendre. Mais il te plait vraiment ? J'avais un peu peur qu'il ne te plaise pas... Comme tu étais à l'hopital... Et j'ai même pas pensé à prendre des photos lors de la visite, pour te les envoyer sur ton nanocom que... Que... »

Oh, je l’ai faite paniquer, je n’aurais pas dû penser à haute voix.. Elle est vraiment à cran, en fait, ce déménagement la fait stresser plus que ce que je ne le pensais. Pourtant, c’est elle qui a choisi l’appartement et je lui ai dit qu’il était chouette, alors qu’est-ce qui peut la faire baliser comme ça ? C’est à cause de moi ?

« Ah oui, que tu n'en as pas. Oh d'ailleurs ! »

Attends, elle était pas complètement paniquée il y a quelques secondes ? Maintenant la voilà en train de chercher quelque chose. Ne me dis pas que.. Elle me tends un petit paquet cadeau emballé dans un papier très enfantin, mais cette partie là ne m’étonne pas vraiment. C’est Solveig quoi, elle est comme ça, elle fait de son mieux pour me faire plaisir et c’est difficile de ne pas apprécier l’intention, malgré le mauvais goût évident de l’emballage.

« Je me suis permise, mais... Si tu n'en veux pas, ce n'est pas grave. »

J’attrape délicatement le paquet avant de reporter mon regard dans ses yeux de jade et de lui répondre d’une voix pas vraiment plus assurée que la sienne.

« C’est vraiment ce que je pense que c’est.. ? »

Je ne sais vraiment pas comment réagir, elle vient quand même de m’offrir un gadget à plusieurs centaines de bitcoins. J’en veux bien, enfin ça peut toujours être pratique, mais je ne m’y attendait vraiment pas. La dernière fois qu’on m’a offert quelque chose, c’était une nuit à l’hôtel, et je ne suis pas vraiment certaine de vouloir montrer ma gratitude de la même manière que cette fois-là.

« Je.. euh.. merci Solveig.. ? »


Et dans une sorte de timidité infinie, j’écarte les bras en détournant le regard pour lui donner une brève accolade. C’est.. vraiment bizarre, c’est un peu comme si j’avais agis par obligation, mais d’un autre côté si je ne me force pas avec ma propre sœur, avec qui je vais le faire ? Elle fait beaucoup d’efforts pour moi, alors j’imagine que ce court instant de proximité lui fera plaisir, peut-être.. éventuellement dans la mesure du possible. Il y a des fois où j’ai envie de pleurer pour aucune raison apparente, ce moment en fait partie. C’est simplement une surcharge émotionnelle forte et des sentiments étrangers qui se mélangent dans ma tête ; alors non je ne vais pas pleurer, mais je me sens vraiment étrange, à la fois tendue et détendue, heureuse et soucieuse. Comme si j’avais réussi à obtenir quelque chose que je convoitais, mais qui n’est pas encore complet.

Une vraie relation avec ma sœur peut-être, enfin.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Mer 11 Sep - 23:18
Heidi, sa sœur, attrape délicatement le cadeau.
Solveig ne peut s’empêcher d’agrandir son sourire, elle en sautillerait presque tout en battant dans ses mains.
Mais elle évitait, profitant simplement de cela en souriant.

« C’est vraiment ce que je pense que c’est.. ? »


Solveig opine frénétiquement du chef, tout en la regardant.
Même si elle ne savait pas exactement à quoi sa sœur pensait, elle supposait qu’elle pensait à un nanocom vu qu’elle venait d’en parler.

« Je.. euh.. merci Solveig.. ? »

Et dans une timidité digne de Solveig, soit presque maladive, Heidi s’approche  et lui décoche une brève accolade.
Le geste surprend Solveig, qui ne retient pas un léger sursaut, tentant ensuite de répondre à l’accolade par une autre accolade, tout aussi maladroite.

- Heu… De… De rien, je… Enfin… De rien.

L’accolade achevée, enfin il semblerait, Solveig se râcla la gorge et cacha une certaine gêne sous des joues rosies.
C’était un étrange contact, court, maladroit, mais rempli de nostalgie et de mélancolie.
Un geste qui rappelait Solveig à son passé, quand elles étaient complices.
Chacune a leur façon, elles étaient discrètes. Excepté quand elles s’aventuraient dans ce qui les passionnait ou qu’elles jouaient ensembles.
Bien avant que n’arrive le collège et le lycée, où Solveig avait rencontré quelques difficultés avec ses camarades.
On l’a trouvait étrange et décalée, à parfois prendre les choses aux pieds de la lettre. Que ce soit par ses camarades, voire par certains professeurs.
Cela avait été une période incitant à l’enfermement sur elle-même, s’enfonçant encore plus dans ses passions, pour éviter toute pression.

Alors une accolade qui procure un sentiment intact rappelant ses tendres années, ça avait de quoi déstabiliser Solveig qui sentit les larmes monter aux yeux.

Elle se tourna, retournant ainsi à ses cartons, passant rapidement une main sur le visage pour essuyer une larme.
Puis, elle porta sa main droite à son poignet gauche et appuya sur un bouton d’un bracelet.
Quelques secondes après, un hologramme représentant un ordinateur apparu, projeté par le bracelet.

- Il est à peine dix heures. On a pas grand-chose à ranger, tu veux qu’on aille explorer les environs, ensuite ? Et qu’on mange quelque part à midi ? Ou tu préfères qu’on se fasse livrer ici ?

Tout en parlant, elle pianotait à une vitesse folle sur l’écran, faisant alors apparaître rapidement la carte des environs, qu’elle fit agrandir simplement en posant les doigts sur l’hologramme et en les étirant.
C'était un fabuleux gadget qu'elle avait acheté puis retravaillé, aussi bien au niveau du bracelet, que de l'hardware et du software.

Elle regarda quelques instants.

- Ah ! Y a un truc à faire quand on emménage, une… Fête, je crois.

Elle balaya l’écran sur le côté, ce qui changea de page et ouvrit alors un navigateur où elle tapota « fête emménagement ».

- Ah oui, c’est ça ! Une crémaillère ! Tu veux qu’on fasse ça ?

Pas besoin de s’occuper ni de l’eau, de l’électricité ou encore d’une quelconque connexion internet. Tout était pris en charge par l’agence.
Il restait peut-être de la paperasse, comme le changement d’adresse mais cela pouvait attendre.
Avant, il fallait surtout ranger les affaires, surtout le barda électronique de Solveig.

- Enfin, je crois qu’il faut des amis… Tu veux proposer à ton amie Kelya ?
Solveig Langley
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Ven 13 Sep - 12:43

Une nouvelle vie

Solveig

[Appartement Heidi & Solveig Langley] Une nouvelle vie. Giphy


Ça faisait longtemps, très longtemps que ma sœur et moi n’avions pas été aussi.. proches ? Je veux dire, physiquement. Et puis aussi psychologiquement, si ça veut vraiment dire quelque chose. Je ne suis vraiment pas à l’aise dans ce genre de situations, je n’ai pas non plus le souvenir de l’avoir déjà été un jour, mais il est évident que Solveig non plus ne l’est pas et ça m’arrache à nouveau un court sourire en coin.

Je n’avais pas vraiment anticipé d’être renvoyée comme ça plus de dix ans en arrière à revoir les bons moments que l’on a passé ensemble malgré notre évidente impossibilité à se sociabiliser comme des enfants normaux.On a toujours été très différentes, mais s’il y a bien un point sur lequel il était facile de voir que l’on était issues des mêmes putains de géniteurs, outre le physique, c’était notre capacité à nous isoler avant que les autres s’en chargent. Malheureusement, quand on grandit et que nos journées deviennent de plus en plus chargées, forcément on s’éloigne. Si on voulait pousser la métaphore de la descente aux enfers continue qu’a toujours été ma vie, on pourrait dire qu’en ce moment, on est en train de jouer la scène la plus tragique d’Orphée et Eurydice. Tout ce que j’espère, c’est que Solveig ne se retournera pas.

« Heu… De… De rien, je… Enfin… De rien. »

Mais retour à la réalité, elle se retourne tout de même assez vite après cette accolade pour retourner à ses cartons. C’est peut-être mieux comme ça, bien moins gênant que si l’on s’était regardées droit dans les yeux sans rien pouvoir se dire. En attendant, je retourne dans ma grande et nouvelle chambre pour déposer le paquet sur un meuble ; je l’ouvrirai plus tard, quand je serai bien installée et au calme, rien ne presse après tout.

« Il est à peine dix heures. On a pas grand-chose à ranger, tu veux qu’on aille explorer les environs, ensuite ? Et qu’on mange quelque part à midi ? Ou tu préfères qu’on se fasse livrer ici ? »

Ah oui, c’est vrai que manger est encore quelque chose que l’on doit faire pour survivre, j’avais presque oublié. L’être humain a été capable de rendre toute la planète complètement inhabitable, mais n’a toujours pas trouvé le moyen de survivre sans manger.. tu parles d’une espèce. Au-delà de ça, c’est une question que je ne m’étais pas vraiment posée ; moi j’ai l’habitude de ne rien manger d’autre que des plats à réchauffer, quand je ne saute pas de repas, mais je n’ai strictement aucune idée des habitudes de ma sœur.

« Ah ! Y a un truc à faire quand on emménage, une… Fête, je crois. Ah oui, c’est ça ! Une crémaillère ! Tu veux qu’on fasse ça ? »

Je crois qu’on verra plus tard pour la nourriture alors. Une crémaillère ? Faut pas des gens à inviter pour ça ?

« Enfin, je crois qu’il faut des amis… Tu veux proposer à ton amie Kelya ? »

C’est bien ce que je pensais. Je cache un petit rire discret derrière ma main en revenant dans le salon et m’installant en tailleur dans le coin du canapé. Kelya n’est pas vraiment du genre à apprécier ce genre de fêtes, d’autant plus s’il n’y a pas d’alcool. Et d’autant plus aussi qu’elle ne se terminera pas dans le salon. Ce qui me fait penser que j’ai un peu menti en disant que je n’avais qu’un carton de vêtements à transporter, bien au fond il y avait aussi ma boîte de pandore que je devrais m’empresser d’aller cacher quelque part dans ma chambre. Et puis.. on ne s’est pas vues depuis les fameux évènements, et je dois avouer que la revoir m’angoisse un peu. Je souffle avant de finalement répondre.

« Je ne suis pas certaine qu’on soit du genre à faire une crémaillère, tu sais. »


Façon détournée de dire que les amis, c’est pas vraiment ce dont on a de trop.

« Et puis, Kelya c’est pas mon amie, c'est.. ma copine, on sort ensemble. »


Ou du moins, ça y ressemble, et si même moi je ne saurais pas mettre un mot sur la nature de notre relation, je préfère que Solveig aie cette idée en tête. Je ne suis pas sûre non plus qu’elle en comprenne vraiment les subtilités même si je lui expliquais, alors au moins comme ça elle ne s’étonnera pas quand elle m’entendra.. enfin j’espère que les murs sont un minimum insonorisé quoi. L’expérience prouve que je peux me montrer assez.. émotive, et la dernière chose que je veux, c’est que ma sœur débarque dans ma chambre complètement paniquée en m’entendant crier et qu’elle nous trouve en train de jouer au scrabble. Du coup, je dois aussi penser à vérifier que la serrure de ma porte marche bien, au cas où.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Jeu 19 Sep - 12:59
« Et puis, Kelya c’est pas mon amie, c'est.. ma copine, on sort ensemble. »

Solveig regarda, un court instant, Heidi de façon... Interloquée.
Elle n'était ni choquée par la révélation ni dégoûté. Non, elle essayait simplement de comprendre l'idée de "copine", et de "sortir ensemble"

- Ta... Copine ?

Elle était là, à fixer sa sœur, son doigt tapotant ses lèvres à un rythme lent.
Chaque touche ponctuait un mot d'une pensée et c'était assez lent, laissant ainsi peser un certain silence dans l'appartement.

"Sa... Copine. Pas... Une... Copine..."


Cela la ramena à quelques semaines avant, lorsqu'elle était tombée sur Kelya. Ou que Kelya était tombée sur elle pour l'incendier en disant qu'elle avait abandonné sa sœur.
Mais ce n'était pas l'important. L'important était les évènements vécus dans la chambre.
Solveig se rappelait s'être posée des questions vis-à-vis de certaines interactions entre les deux copines, mais impossible de se les remémorer.

Ce fût, étrangement, son corps qui sembla prendre le relais pour guider les pensées dans son labyrinthe cérébrale, tentant de piocher dans la mémoire à long terme.
L'index de sa main droite continuait à tapoter le point central de ses lèvres pendant que sa main gauche, positionné sur sa hanche, remonta lentement son corps jusqu'à remonter aux globes mammaires de son propre chef.
Sentant alors cette main posée sur sa poitrine, Solveig baissa le regard.

- Mais oui !

Elle se souvint alors du regard de sa propre soeur sur la poitrine de Kelya, avec une étrange lueur dans le regard.
Cela n'avait nullement gênée Kelya qui semblait plutôt amusée.
C'était donc cela, Heidi et Kelya étaient donc bien en couple, comme elle et...

- OH MON DIEU ! VINCENT !


Elle avait hurlé de panique à travers la pièce, ses mains maintenant appuyée sur les tempes de sa tête.
Elle se rendait seulement compte qu'elle n'avait pas pensé à le prévenir du déménagement.

- Olala ! Olala ! Il va m'en vouloir !

Elle se mit à marcher, faisant des allers-retours sur une courte distance.
Complètement affolée, aisément visible dans le ton de sa voix et son regard apeurée.

- Quelle gourde, ça ne va pas du tout, du tout, du tout.

Il n'y avait plus qu'une solution... Le prévenir tardivement.
Elle porta l'écran holographique à hauteur de ses yeux, enleva la carte d'un geste de la main puis fit apparaitre une messagerie.

"Un nouveau message de : Vincent"


Solveig eut un léger frisson, avant d'appuyer sur la notification.
Un texte s'afficha à l'écran, assez visible pour que Heidi puisse voir le message.

Vincent a écrit:
"Sympa de me prévenir... J'suis devant ton domicile et je viens d'apprendre par ton gardien que tu n'étais plus là.
T'aurai pu me prévenir, c'est quoi ton problème ?

... Faut vraiment qu'on parle. Entre ça et ton excursion au Last Rock l'autre fois, j'crois que ça ne va plus."  

Le teint, habituellement assez blanc, pâlit à vue d'œil tandis que son regard parcourait les mots.
Solveig Langley
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Solveig Langley
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Dim 22 Sep - 14:41

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Solveig

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« Ta... Copine ? »

Oui.. Ma copine.. Ma petite amie, mon amoureuse.. Enfin elle peux appeler ça comme elle veut, l’important est qu’elle saisisse qu’entre nous c’est un peu plus que purement amical. Et par ça je veux dire que.. enfin bref, je veux dire qu’elle a bien trop perverti mon esprit innocent. En attendant, Solveig ne semble pas vraiment saisir tout de suite. Je ne vais pas le cacher, c’est assez gênant, ce silence tout à coup. C’est comme si elle n’arrivait juste pas à comprendre le concept.. Bon, elle a toujours eu un peu de mal avec ça, j’en suis bien consciente, mais je pensais qu’avec le temps elle aurait intégré au moins les bases.. Bon,je ne suis pas forcément très bien placée pour dire ça, certes, mais moi mon asociabilité était un choix. En quelques sortes. Elle réfléchis, mais je crois que je me suis réhabituée à ses mimiques bizarres.

« Mais oui ! »

Ah, elle semble enfin avoir saisi.. en se touchant les seins.. Je soupire, un petit sourire de dépit au coin des lèvres. Au moins c’est clair, j’imagine. Et puis, ça en dit surtout long sur la relation qui me lie à Kelya dans un sens, et ça me fait un peu rire.

« OH MON DIEU ! VINCENT ! »

Attends, quoi ?

« Olala ! Olala ! Il va m'en vouloir ! »

Il y a un truc dont je ne suis pas au courant ou.. ?

« Quelle gourde, ça ne va pas du tout, du tout, du tout. »

Je commence à dévisager Solveig avec un regard interloqué. C’est qui ‘Vincent’ ? Et pourquoi est-ce qu’elle a soudain l’air si stressée ? Elle commence à faire les cent pas dans l’appartement comme si elle avait fait une erreur qui allait lui coûter très cher, et je n’aime pas la voir comme ça. Ça commence à me rappeler cet épisode à l’hôpital où elle est arrivée dans ma chambre couverte de sang, et mon visage aussi commence à laisser transparaître mon inquiétude.

Sur son nano, un message vient d’apparaître, et mon regard d’habitude peu indiscret ne peut s’empêcher de glisser dessus. Ce fameux Vincent a l’air d’être un sacré con, vu la manière dont il s’adresse à ma sœur, et si j’ai bien réussi à lire entre les lignes.. Ce mec serait son petit ami.. ? Ça me fou les nerfs qu’un tocard puisse profiter d’elle et lui parler sur ce ton, ce gars a dû forcer pour la pousser à accepter.. La Solveig que je connais n’aurait jamais.. pensé à autre chose que les études.

Je me lève de canapé pour rapidement me diriger vers elle, cachant l’hologramme en posant ma main sur le nano.

« Je sais pas qui c’est, ce Vincent, mais peu importe. T’as pas à te faire traiter comme ça. »

Il y avait de la fermeté dans la voix et mon regard, mais aussi une pointe de colère accompagnée d’une once de tristesse. J’ai du mal à voir ma sœur autrement que quand elle était adolescente, et même si maintenant c’est une vraie femme autonome, je ne peux retirer cette image ma tête. Ma grande sœur est.. fragile, et j’ai toujours détesté qu’elle doive me défendre, alors c’est à mon tour de lui rendre la pareille.

« Tu dois rien à personne, ok ? Laisse tomber ce type, je suis sûre qu’il te rendait même pas heureuse.. »


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Lun 23 Sep - 13:59
Tout en se mordillant la lèvre inférieur, Solveig lisait et relisait le message que venait de lui envoyer "Vincent", son copain.

"Sympa de me prévenir...


J'suis devant ton domicile.


viens d'apprendre...


tu n'étais plus là.


T'aurai pu me prévenir, c'est quoi ton problème ?

Quoi ton problème ?
quoi ton problème ?  


... Faut vraiment qu'on parle.


Entre ça et ton excursion au Last Rock...


Last Rock...


... Comment était-il au courant ?

Cette question l'interloqua bien plus qu'elle ne l'aurait pensé. Ses neurones allaient partir dans une succession d'hypothèses pour comprendre cela, quand une main se posa au dessus de l'hologramme, le masquant.

« Je sais pas qui c’est, ce Vincent, mais peu importe. T’as pas à te faire traiter comme ça. »
 
Solveig ne pu réprimer un sursaut face à la fermeté des propos, tournant intuitivement son visage vers celui de sa soeur.

« Tu dois rien à personne, ok ? Laisse tomber ce type, je suis sûre qu’il te rendait même pas heureuse.. »

Solveig alla pour protester, ouvrant sommairement la bouche : Vincent n'était pas quelqu'un de mauvais.
Il pouvait être, quelques fois, rude mais Solveig mettait cela sur le compte qu'elle n'était pas "comme les autres", comprendre par là cette majorité qui aime et apprécie le sexe et l'amour.
A dire vrai, Solveig s'était longtemps cru asexuée mais les évènements, plus que récents, au Last Rock avaient changé cela.

Mais à l'origine, Solveig était le problème.
L'entourage ne comprenait pas qu'une "jeune fille jolie, intelligente et gentille comme elle" n'avait pas quelqu'un dans sa vie.
Elle s'était prise ce genre de remarques par ses parents, des copains, etc.
Cela avait nourri son ressentiment d'être étrange, à tel point que ça en devenait angoissant de façon permanente.
Appuyant sur son mal-être qui s'exprimait lorsqu'elle sortait la tête de ses cahiers.

A force de "pression", elle avait tenté une mise en couple avec lui.
Il était beau selon les critères des autres, intelligent de ce que savait Solveig.
Il s'était montré doux et compréhensif pour beaucoup de choses, d'une patience à toute épreuve pour d'autres.
Est-ce qu'il la rendait heureuse pour autant ? Non.

Solveig ne trouvait pas particulièrement d'intérêt à partager sa vie de façon aussi intime avec quelqu'un.
Avec Heidi, c'était différent : elles étaient soeurs et n'avait pas d'obligation, en quelque sorte. Pas comme celle d'un couple qui se côtoient pour de l'amour, du désir, des projets de vie et du sexe.
Ce qui n'était pas le genre de choses que l'on faisait avec sa propre soeur, selon la moral.


- C'est... Vrai qu'il ne me rend pas heureuse, mais... C'est parce que j'ai l'impression qu'on ne peut pas me rendre heureuse comme ça. Et... J'ai voulu essayer et comprendre, mais je crois que j'aurai dû arrêter depuis longtemps.


Ce sujet la mettait mal à l'aise, ayant l'impression d'avoir utilisé Vincent, comme un cobaye.
Il s'était accroché durant de longues années pour en arriver là.

Il jeta un regard dépité en direction de l'hologramme, toujours masqué par la main de sa soeur.

- ... Je lui réponds quoi ?
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Mar 24 Sep - 14:03

Une nouvelle vie

Solveig

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Je crois qu’elle n’a pas l’habitude de me voir aussi.. Directive et sûre de moi, et j’ai dû la sortir de ses pensées à en juger par son sursaut. J’ai l’impression qu’elle va dire quelque chose, mais les mots mettent du temps à sortir visiblement.

« C'est... Vrai qu'il ne me rend pas heureuse, mais... C'est parce que j'ai l'impression qu'on ne peut pas me rendre heureuse comme ça. Et... J'ai voulu essayer et comprendre, mais je crois que j'aurai dû arrêter depuis longtemps. »

Comment ça, ‘comme ça’ ? Elle veut parler d’une relation amoureuse ? Eh bien.. quand j’y pense, c’est vrai que quand elle me lisait toutes ces histoires étant gamines, elle n’avait pas l’air aussi enthousiaste que moi quand il s’agissait de romances. Elle avait toujours cet air un peu détaché, comme si ça ne l’intéressait tout simplement pas. Et apparemment, ça n’a toujours pas changé. Elle est sortie avec ce type que je n’ai jamais vu et que je déteste déjà pour tenter de comprendre. Essayer de comprendre l’amour en ayant un esprit pragmatique à l’extrême comme le sien.. J’ai de la peine pour elle, parce que malheureusement plus elle se force à vouloir en saisir l’essence, plus elle s’en éloigne..

Je la regarde longuement, le regard sincèrement désolé. Parfois, on est juste pas faits pour certaines choses et malheureusement pour elle, l’Amour avec un grand A ne l’a pas encore frappée. D’un autre côté, ça lui épargne aussi beaucoup de tracas ; il vaut peut-être mieux ça que de tomber amoureuse d’une personne qui nous fait du mal.

« ... Je lui réponds quoi ? »

J’en sais rien moi.. Parce que si c’est moi qui lui dit quoi répondre, il y a des chances que le gars rapplique aussitôt pour nous défenestrer. Je hausse les épaules avec une expression incertaine, répondant avec un peu d’empathie au malaise évident de ma sœur.

« Dis lui que finalement t’es lesbienne, il devrait pas avoir grand-chose à répondre. »

J’ai un petit sourire en coin à la fin de ma phrase. Peut-être à cause de ma piètre tentative d’humour ou parce que je suis fière de moi de ne pas lui avoir conseillé d’envoyer le fameux copain se faire foutre comme j’en ai le secret, qui sait ? Je soupire.

« Enfin, t’es pas obligée de lui répondre maintenant non plus. Si il ne te rend pas heureuse tu lui dois rien du tout. »


Je relâche son poignet et l’hologramme rejaillit tandis que je vais m’asseoir à nouveau sur le canapé.

« On devrait juste commander à manger et regarder une série jusqu’à ce que l’on tombe de fatigue. »


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