Cours particuliers d’histoire chez les Bescini.

Bien située dans à la limite entre la ceinture et le quartier des loisirs se dressaient de beaux immeubles parés de grande baies vitrées et de balcon jardin magnifiques. C’était un endroit extrêmement bien placé, et à la fois prêt de tout, il suffisait de quelques mètres au Père de Danae pour rejoindre son travail et elle quelques minutes pour aller dans son école privée. Ils habitaient au dernier étage, celui avec la plus belle vue, le plus beau balcon, et le plus beau jardin, avec un accès privilégié à la piscine placée au toit du bâtiment.


Danae venait de faire son lit et de terminer ses devoirs, elle était habillée de son haut fétiche léopard décolleté, et très légèrement maquillée, elle avait aussi rebrosser ses cheveux, elle se voulait bien présentable.
Elle avait préparée un carnet, dans lequel était placée une multitude de fiche, elle y avait collée une étiquette de couleurs jaune, avec inscrite dessus : « Histoire ».
Ce n’était pas la matière dans laquelle elle était forcément la plus douée, mais elle avait le bénéfice d’adorer ça. Même si elle pouvait un peu jouer l’inculte devant certaines de ses amies, en réalité il n’en était pas moins, elle aime la culture sous toute ces formes, du cinéma au manuscrit datant de l’âge de bronze.



Ses parents, bien que séparés s’étaient mis d’accord sur ca, elle devait avoir des professeurs particulier, car être une bonne élève ne suffisait pas, disaient-ils, il fallait être la meilleure. En réalité Danae n’aimait pas se mettre ou plutôt subir autant de pression sur le travail.. elle aime s’appliquer mais avoue des fois se forcer pour dépasser les autres ce qui avait tendance à la fatiguer.
Bon.. elle regarda l’heure.. 18h20, le professeur d’histoire engagé par ses parents, nommé Monsieur Milles devrait arrivé dans 5 minutes s’il était précis.

Une offre plutôt inédite. Une jeune femme, d'une famille aisée, plus qu'aisée même, devait recevoir les cours particuliers de Miles. Un concours hasardeux de circonstances; lui-même n'a aucune idée de la personne à qui il doit enseigner. Ce sont ses parents, qui ont apparemment une situation plus que correcte auprès du gouvernement, qui ont fait jouer de leurs relations. Et l'employeur de Miles a décidé de lui faire jouer ce rôle. L'endroit est tout près du quartier des loisirs, une zone plutôt fréquentées par les familles riches ou les touristes - si on peut encore parler de tourisme quand il s'agit simplement de changer de secteur dans la même ville. En tout cas, les décors faisaient penser aux beaux jours de la jet-set de Miami ou aux nuis de Las Vegas… Il y avait quelque chose de très américain dans le consumérisme omniprésent de ce quartier.

D'autant que l'appartement ou se rendait le professeur était… Tout un étage. Le dernier. Il craignait avoir affaire à un gosse de riche insupportable et imbu de lui-même… Mais, la paye permettait de couvrir un prochain achat qui lui serait indispensable. Et puis, à quoi servait de médire avant d'avoir vu? Il avança vers la grille de l'immeuble, et donna son nom à l'interphone. On le laissa entrer.

Après un interminable hall, et un ascenseur aussi décoré qu'une salle d'attente de salon de manucure, il arriva enfin tout en haut. 18h24. La porte de l'appartement se trouvait juste en face de l'ascenseur.


En entrant dans la chambre de la jeune fille, Miles comprit assez rapidement le genre de personne à qui il allait avoir affaire. En apparence, en tout cas. Le lit parfaitement fait, la décoration de la chambre, bien sûr, mais aussi elle, qui se tenait là, coiffée, maquillée et bien habillée. Elle avait, quoi… 17? 18 ans? Mais pas vraiment le genre crise d'adolescence, il ne devait pas y avoir beaucoup matière à se rebeller dans sa vie.

Miles se présenta. Il se tenait droit, son classeur sous le bras, dans un smoking rouge sombre et une chemise blanche. Bien coiffé, mais également pas le moindre pli sur ses manches, il émanait de son allure un standing tout ce qu'il y a de plus british. Il serait assurément considéré comme un bel homme s'il ne se donnait pas ce regard froid et distant - sans aucune méchanceté ou aversion, mais affichant, par pudeur ou par éducation, le moins de sentiments possibles. Il lui tendit la main pour la serrer.

-Enchanté, jeune fille. Je suis Miles Edgeworth. Je serai ton professeur particulier.

Il n'avait pas hésité à la tutoyer. Il semblait du genre à respecter les règles et l'étiquette à la lettre, alors ce n'était probablement pas un oubli, mais plutôt une volonté de montrer qu'avant la majorité, la relation entre un professeur et une élève n'était pas altérée par la classe sociale de cette dernière.

-Je voudrais bien connaître ton niveau, pour commencer. Peux-tu me dire où tu en étais, ou s'il y a un thème avec lequel tu as plus de difficultés…?

Elle continuait de feuilleter ses fiches lorsqu’elle entendit l’interphone sonner, elle entendit alors la première fois le son de la voix de son futur professeur particulier. Elle lui permit d’entrer et alla déverrouiller la porte d’entrée, elle la laissa entre ouverte puis se redirigea vers sa chambre, après tout, on le payait assez bien pour qu’il puisse faire le déplacement, lui avait dit son père avant de repartir "pour une urgence". Danae savait bien que cette urgence se nommait "Bridget", un nom on ne peut plus cliché, qui définissait bien l’allure de pétasse de sa maîtresse. Elle la haïssait et haïssait son père de la voir. Mais bon, il lui permettait d’être dans les beaux quartiers et d’avoir une des meilleures vie possible, tout du Moi , matériellement parlant. De toute façon son père ne savait pas aimer. Pour lui faire plaisir à sa fille se limitait à lui offrir quelque chose. Offrir, payer, acheter.. tout se résumait à l’argent, il n’y avait rien d’humain là dedans. Mais bon au moins il s’inquiétait plus ou moins pour son avenir, la preuve était ce professeur particulier, elle espéra qu’il était bon, et pas du genre à juger.. enfin.. qui ne jugeait pas de nos jours, elle était d’ailleurs la première à le faire...



Lorsqu’il entra dans sa chambre, elle riva immédiatement ses yeux sur ces vêtements, il était plutôt classe en plus d’être plutôt bel homme, elle n’allait pas s’en plaindre. Elle surprit son regard vers la pièce et perçue une pointe d’analyse dans ce dernier.. Il doit me prendre pour une enieme pimbêche des beaux quartiers pensa t-elle. Tant pis elle n’était pas là pour dévoiler qui elle était réellement, d’ailleurs elle n’en avait jamais trouver l’occasion, tout est faux ici, et le regard du professeur semblait prouver qu’il le savait. Elle l’écouta se présenter et admis qu’il avait un côté assez distant qui lui donnait un petit charme en plus, il lui tendit sa main pour la serrer.. Elle l’empoigna avec délicatesse en le regardant droit dans les yeux de son regard émeraude perlé d’azur.


Enchanté, jeune fille. Je suis Miles Edgeworth. Je serai ton professeur particulier.

Danae Bescini, ravie de faire votre connaissance, je serai donc votre élève mais ça, vous le savez déjà.

Danae fut d’abord surprise puis amusée de voir son professeur la tutoyer, ça changeait des culs-serrés de son école privée. Elle trouvait ça bien, ça facilite le rapport professeur à élève, elle avait choisit de le vouvoyer, question de politesse et de respect. Elle ne voulait pas d’un prof lèche botte qui ne soit là que pour l’argent et que pour la réputation de mon père, ce genre de personne l'ennuyait et l’énervait rapidement. Elle lui esquissa donc un sourire, satisfaite, mais bon peut être allait-il changer de face, donc elle se modéra.


Je voudrais bien connaître ton niveau, pour commencer. Peux-tu me dire où tu en étais, ou s'il y a un thème avec lequel tu as plus de difficultés…?

- Et bien, j’ai un niveau assez modéré, je n’en suis pas mauvaise mais j’ai du mal à comprendre certaines choses et ça ralentit mon apprentissage.. j’en suis à la constitution Anglaise au XXe siècle et la monarchie Parlementaire.. je ne comprend pas à quoi servait-il d’avoir une reine qui coûte cher à l’état... alors qu’elle ne régnait pas.. voilà je pense que c’est tout.

Miles s'étonnait de n'avoir vu personne d'autre que la jeune fille. Il avait été engagé par ses parents - son père, précisément, et s'était attendu à être accueilli par celui-ci, mais c'était Danaé qui était directement venu à sa rencontre. Elle ne semblait pas être une mauvaise personne. Compte tenu de son environnement, beaucoup de personnes de son âges avaient une tendance à se laisser couler dans les facilités, les vices et les différences morales. L'argent… Trop posséder sans avoir à faire quoi que ce soit en échange, c'était le meilleur moyen pour perdre de vue la valeur du Bitcoin. Et l'on avait vite fait de penser pouvoir régler tous les problèmes avec.

Quand on n'a qu'un marteau, tous les problèmes semblent être des clous.

C'était sûrement le cas du père, mais la fille ne semblait pas se complaire dans ce milieu. Miles aurait même pu jurer d'une certaine froideur entre les deux. Après tout, le père était absent pour son arrivée. Et elle semblait plutôt loin des clichés des riches hautains et désagréables lorsqu'elle prit la main du professeur et plongea ses yeux dans les siens alors qu'il se présentait.

Danae Bescini, ravie de faire votre connaissance, je serai donc votre élève mais ça, vous le savez déjà.

Elle le vouvoyait. Leur relation était déjà acceptée par les deux côtés et d'office, il n'imaginait pas qu'elle lui causât le moindre problème. C'était particulièrement agréable, lorsqu'on comparait la situation aux têtes brûlées et autres rebelles qui peuplaient le NEST. Un nid… A la création de l'académie, ce nom avait été choisi pour représenter l'endroit où l'on s'occupe des oisillons avant leur envol. Mais il pouvait tout aussi bien définir un nid de guêpes, ou un nid de vipères.

A la question du professeur à propos de son niveau, Danae répondit en souriant.

- Et bien, j’ai un niveau assez modéré, je n’en suis pas mauvaise mais j’ai du mal à comprendre certaines choses et ça ralentit mon apprentissage.. j’en suis à la constitution Anglaise au XXe siècle et la monarchie Parlementaire.. je ne comprend pas à quoi servait-il d’avoir une reine qui coûte cher à l’état... alors qu’elle ne régnait pas.. voilà je pense que c’est tout.

Miles continuait à parcourir des yeux la chambre. Le bureau ne comportait apparemment qu'une chaise, même s'il eut de toutes façons été particulièrement malpoli de s'asseoir avant d'y être invité. Il resterait debout près du lit, à moins d'être invité à s'y asseoir, ou bien à changer de pièce. Pour cette première rencontre, le plus important était de nouer un contact et d'apprendre à connaître cette élève, pour pouvoir adapter ses cours en conséquence. C'était, de fait, la raison pour laquelle on appelait ça des cours "particuliers" ; ils seraient faits particulièrement pour elle. De plus, l'histoire de l'Angleterre était un thème qui lui parlait tout particulièrement.

- Un chef d'état n'est pas toujours le cerveau qui dirige le corps. Ici, tu te trompes : la reine régnait, mais ne gouvernait pas. Le Royaume-Uni n'avait pas de constitution, comme d'autres pays : ses lois et ses coutumes ont été affinés au travers des siècles. La reine est un symbole.

Se plaçant derrière elle, il montra son nanocom à Danae, qui put voir s'afficher une vidéo d'archive d'une équipe britannique chargée de recenser le nombre de cygnes du Royaume-Uni, et, joignant la parole à l'image, lui expliqua une des nombreuses particularités de la reine.

- Certaines lois étaient si anciennes qu'elles n'avaient plus de sens. Par exemple, la reine possédait dauphins, cygnes et baleines. Des lois datant du 14è et 15è siècles, mais qui n'ont jamais été abolies... C'est ce genre de bizarreries qui ancrent son rôle dans l'histoire même du pays, dans son patrimoine, et qui font de la reine une personnification de son pays. En attirant la sympathie, en proposant un rôle presque maternel, elle apportait au peuple un point de repère connu - ce qui était aussi un moyen de le contrôler, dans une certaine mesure.

Espérant qu'elle comprendrait mieux, il laissa la vidéo se terminer et coupa l'image. Peut-être avait-elle d'autres questions sur le sujet… Ou sur un autre.

Danae était encore assise, elle observait le regard légèrement observateur de l’homme, ce n’était pas un mauvais regard, mais il devait sûrement analyser la situation, en tout cas elle appréciait le fait qu’il n’ait pas lâcher son regard. C’était un bon signe, il avait l’air plutôt confiant et pas stressé.. elle détestait les profs anxiogènes. Et pourtant le pauvre homme travaillait au N.E.S.T, il devait en voir des cas sociaux.. et dire qu’elle avait faillit aller là-bas.. cependant il fallait avouer que dans son école les rapports étaient paradoxalement bien moins humains et plus faux qu’au N.E.S.T.. en tout cas c’est ce qu’elle pensait. Les professeurs ressemblaient à des robots, les élèves étaient souvent de jeunes têtes bien mondes très sages en apparence mais totalement débauchés.. ils étaient tous faux, incapable de ne pas mentir lorsqu’il s’agissait de relation humaine, ou même d’un simple « ça va ? ». Danae les plaignait mais.. d’une certaine façon elle en faisait partis et devait en respecter les codes .


Il se posa derrière elle.. elle ressentit quelque chose d’étrange, un sentiment de sécurité, une chaleur humaine.. en tout cas c’était plaisant.. peut être que le professeur lui faisait plus d’effet qu’elle ne le pensait. Après tout il était un peu plus âgé, beau, charismatique.. mais bon fantasmer sur son professeur c’était un peu cliché non ? En plus il ne l’an regardait pas comme les autres, elle se savait jolie, même très jolie, son pouvoir de séduction était énorme, elle paraissait un peu plus âgée, bien formée tant en haut qu’en bas, son visage était presque parfait, évidement on pouvait toujours trouver des défauts, mais ils n’étaient que mineurs. En tout cas, il ne l’a regardait pas comme un bout de viande, c’était plutôt rassurant. Peut être les choses se ferait avec le temps.. elle était clairement en train de s’égarer dans ses pensées quand la voix de Monsieur Milles retentit.

- Un chef d'état n'est pas toujours le cerveau qui dirige le corps. Ici, tu te trompes : la reine régnait, mais ne gouvernait pas. Le Royaume-Uni n'avait pas de constitution, comme d'autres pays : ses lois et ses coutumes ont été affinés au travers des siècles. La reine est un symbole.

Il répondait à sa question d’une manière assez résumée puis plaça son nanocom devant elle, elle le fixa jusqu ce que la vidéo se lance. Elle l’a visionna en entier. Elle hocha la tête comprenant bien mieux le rôle de la Reine dans l’histoire du pays. Elle remarqua qu’elle avait nettement plus de facilités à s’en concentrer lorsque quelqu’un était avec elle et lui expliquait.. mais elle était souvent seule en réalité. Son père n’était jamais là et elle voyait sa mère une semaine sur deux pour le week-end.. sa mère était spéciale mais elle la respectait. Son père lui.. n’avait rien de respectable. Elle n’arrivait pas à comprendre comment il pouvait être de l’an meme famille et du même sang tant ils ne se comprenaient pas. Danae avait héritée de la beauté de sa mère, du caractère de son grand père, et n’hériterai que de la fortune de son père. La vie était faite ainsi, mais il fallait désormais qu’elles se concentre sur le cours de son professeur si charmant.


- Certaines lois étaient si anciennes qu'elles n'avaient plus de sens. Par exemple, la reine possédait dauphins, cygnes et baleines. Des lois datant du 14è et 15è siècles, mais qui n'ont jamais été abolies... C'est ce genre de bizarreries qui ancrent son rôle dans l'histoire même du pays, dans son patrimoine, et qui font de la reine une personnification de son pays. En attirant la sympathie, en proposant un rôle presque maternel, elle apportait au peuple un point de repère connu - ce qui était aussi un moyen de le contrôler, dans une certaine mesure.

Elle lui sourit bêtement, il était cultivé en plus de tout. Elle reprit ensuite une mine plus sérieuse commençant a noter toute ces informations dans les fiches qu’elle avait prit la peine de sortir, elle écrivait vite et assimilait les informations à la même vitesse.

- Donc.. elle avait plutôt un pouvoir représentatif disons.. pas législatif mais c’était une sorte de figure emblématique au même titre que d’autres traditions mais avec le degré le plus élevé d’importance c’est ça ? Et au fait.. désolée de mon manque de politesse mais vous pouvez vous asseoir sur mon lit.

Elle finit sa phrase par un sourire très aimable, elle parlait d’une voix douce et légèrement intimidée, elle ne savait pas trop pourquoi d’ailleurs.. dans tout les cas, elle semblait heureuse de son cours, mais il n’était pas terminé il fallait aussi qu’elle lui explique les notions du pouvoir actuel.

- J’avais une autre question.. comment sommes nous passé de l’ancienne constitution non écrite aux pouvoirs actuel et quels sont les changements exact ?

Elle termina sa question par son regard émeraude curieux qu’elle tournera vers son nouveau professeur particulier.

Elle n'était pas aussi concentrée qu'elle aurait pu l'être. Peu importait; c'était déjà bien plus agréable d'enseigner à quelqu'un qui possédait une vraie envie d'apprendre. Elle lui causait bien moins de difficultés que la plupart de ses élèves réguliers, et il se prit à penser qu'elle aurait été un bon élément au NEST. Peut-être même aurait-elle éclipsé la superbe de la fameuse Amber…

Après son petit cours de rattrapage, elle semblait plutôt réceptive. Elle avait souri. Une élève qui appréciait recevoir la connaissance, plutôt qu'on doive lui forcer dans le crâne… Que demander de plus? Miles s'assombrit un peu, repensant à toutes les autres choses qu'il allait devoir faire rentrer dans le crâne de certains élèves. Mais… Inutile de penser à ça pour le moment. C'était difficile de totalement l'oublier, puisque c'était essentiellement pour s'en donner les moyens qu'il avait accepté ce travail particulier. Alors, autant en tirer le maximum d'agrément.

Danaé prit quelques notes. Elle avait déjà la méthode et apprenait vite. Il imaginait parfaitement qu'elle n'avait pas vraiment besoin de lui… Peut-être était-ce seulement la volonté de ses parents d'engager un professeur particulier.

- Donc.. elle avait plutôt un pouvoir représentatif disons.. pas législatif mais c’était une sorte de figure emblématique au même titre que d’autres traditions mais avec le degré le plus élevé d’importance c’est ça ? Et au fait.. désolée de mon manque de politesse mais vous pouvez vous asseoir sur mon lit.

Encore ce sourire. décidément, Miles ne semblait pas habitué à un tel retour sur son cours. Sa droiture semblait devenir presque gênante; si elle était parfaite pour se présenter devant un groupe, une classe, en public; en tête-à-tête, elle avait quelque chose d'assez froid. Il accepta donc la proposition de Danaé et s'assit sur le lit, une jambe posée sur l'autre genou.

-Plus que de l'importance. C'est là qu'était tout ce qui faisait d'elle la "mère" des anglais : elle possédait le pouvoir et avait le droit de l'exercer. Elle était chef des armées, de l'église anglicane, validait les prélats ou le premier ministre… Elle avait même le pouvoir de dissoudre le Parlement. Mais elle tenait à son impartialité politique.

Elle avait aussi très probablement beaucoup d'affaires à régler en privé. Miles savait comment fonctionnait le gouvernement, pour en être un des rouages les plus petits; il y avait fort à parier que la reine avait ses propres services secrets. Et, probablement d'une grande efficacité. Il se prit à se demander s'il existait, au 20ème siècle, un Edgeworth qui ait juré fidélité à la reine et œuvrait contre les éléments dangereux du royaume. Des royaumes, d'ailleurs. Il continua son explication.

-Sans compter qu'en plus du Royaume-Uni, elle était la souveraine officielle du Canada, de la Nouvelle-Zélande, des Bahamas, de l'Australie, la Jamaïque… Et une dizaine d'autres royaumes. Elle passait des heures à se tenir au courant dans le détail de tous les évènements, lois ou problèmes émanant de tous ces pays. Elle était donc l'une des personnes, avec le Pape, la plus informées des affaires du monde.

En fait, son apparente impartialité, sa réputation bienveillante et son symbolisme patrimonial faisaient d'elle une des chef d'état les plus efficaces de l'époque. Il était presque devenu tacite de ne pas toucher à la reine. Elle était ce qui restait de plus noble dans le monde au 20ème, alors que les autres gouvernements s'adonnaient sans restrictions aux guerres et aux intrigues.

- J’avais une autre question.. comment sommes nous passé de l’ancienne constitution non écrite aux pouvoirs actuel et quels sont les changements exact ?

Ses yeux avaient décidément quelque chose de… Spécial. Miles avait du mal à en détacher le regard. Peut-être était-ce parce qu'elle le regardait souvent elle-même? Peut-être était-ce le fait de son maquillage, appuyé mais sobre tout de même? Ou peut-être simplement qu'il commençait à trop s'habituer à une jeunesse aux yeux noirs, dont les iris argentés portaient en eux l'instabilité, la méfiance, le danger. Danaé était le symbole d'une jeunesse, et donc d'un avenir, qui pouvait encore être sauvé. Il se prit soudain à avoir envie de la surprotéger. Mais… Son seul mode d'action consistait plutôt à tuer dans l'oeuf les problèmes. Il se contenta donc de répondre à la question.

-Central Point est… Semblable sur certains points, à un nouveau royaume. Si sa localisation géographique en fait une héritière de l'Angleterre, il s'agit en fait d'un projet d'une entreprise privée, et pourrait être comparée… A un immense centre commercial, ou un abri pour réfugiés de guerre, plutôt. Je ne pense pas qu'Anton Dusk se doutait que Central Point et son dôme deviendraient le dernier bastion de l'humanité. En tout cas, si au départ les services de sécurité Dusk servaient de police, il a rapidement été évident qu'un nouveau gouvernement s'imposait. Il a alors été décidé de conserver la Convention de Genèse, et de nommer un Gouverneur pour la ville. La plupart des postes du gouvernement ont alors été distribués parmi les personnes les plus influentes qui avaient trouvé refuge sous le dôme : présidents de grandes sociétés, multimillionnaires possédant des Bitcoins...

Bien sûr, une "ville privée" gouvernée par de grandes sociétés n'était pas un parfait exemple d'utopie. Mais au moins, l'absence d'opposants politiques dans le reste du monde leur permettait de se concentrer sur leurs profits, et comme chacun se partageait une part précise du marché, ils s'entraidaient pour avancer à grande vitesse au lieu de se mettre des bâtons dans les roues. Pioneer Corp. par exemple, a un monopole quasi total sur toute l'informatique de la ville, alors que NAO Cybernetics gère les intelligences artificielle et les robots : les deux sociétés doivent donc travailler de concert, alliant informatique, programmation et électronique.

- Aujourd'hui, notre Gouverneure, Rico Tyrell, fait de son mieux pour gérer tout ça. Mais les évènements de 44 ont beaucoup changé la donne, hélas...

"Les évènements de 44". La façon dont Miles parlait de la découverte des turnes était empreinte d'une certaine amertume. Il n'était pas difficile de penser qu'il avait une histoire toute particulière avec ceux-ci. Peut-être même était-il turne?

- Plus que de l'importance. C'est là qu'était tout ce qui faisait d'elle la "mère" des anglais : elle possédait le pouvoir et avait le droit de l'exercer. Elle était chef des armées, de l'église anglicane, validait les prélats ou le premier ministre… Elle avait même le pouvoir de dissoudre le Parlement. Mais elle tenait à son impartialité politique.

Danae passât subtilement son index sur sa lèvre supérieure, d’un geste délicat.. c’était un geste, une mimique que les hommes aimaient particulièrement, c’était un geste sensuel, mais dans le cas présent de Danae.. c’était un simple toc qu’elle avait toujours eut l’habitude de faire lorsqu’elle se montrait pensive ou simplement qu’elle réfléchissait longuement à quelque chose.
Cependant quelqu’un d’observateur pouvait remarquer qu’elle était bien pensive et qu’elle ne faisait nullement ça pour "en faire trop" ce qui ne pouvait remettre en question la sincérité de son geste.

La reine d’Angleterre était une femme de pouvoir, et ça Danae le respectait énormément.. elle se surprit même à s’imaginer elle, en tant que "Queen of the United Kingdom and of all the Comon Wealth". Avec son propre service d’influence et d’action.. un rêve probablement dérisoire. De toute façon d’apres son grand père se serait-elle l’héritière de son Empire truand.. elle esquissa un mince sourire en songeant à cette idée complètement folle, son père n’avait jamais eus le cran de reprendre le buisness du grand père mafieux.

-Central Point est… Semblable sur certains points, à un nouveau royaume. Si sa localisation géographique en fait une héritière de l'Angleterre, il s'agit en fait d'un projet d'une entreprise privée, et pourrait être comparée… A un immense centre commercial, ou un abri pour réfugiés de guerre, plutôt. Je ne pense pas qu'Anton Dusk se doutait que Central Point et son dôme deviendraient le dernier bastion de l'humanité. En tout cas, si au départ les services de sécurité Dusk servaient de police, il a rapidement été évident qu'un nouveau gouvernement s'imposait. Il a alors été décidé de conserver la Convention de Genèse, et de nommer un Gouverneur pour la ville. La plupart des postes du gouvernement ont alors été distribués parmi les personnes les plus influentes qui avaient trouvé refuge sous le dôme : présidents de grandes sociétés, multimillionnaires possédant des Bitcoins...

Les yeux de Danae brillait de passion pour les dires du professeur, elle continuait d’appuyer son regard sur le sien, son iris verte tachetée par de l’azur était rivé sur Milles, il était intéressant, elle arrivait à bien se concentrer et il savait capter son attention. Ce qui, dût-elle admettre n’était pas forcément chose simple. Une autre question se mit alors à lui brûler les lèvres, elle la posa après la fin de la phrase du professeur attendant poliment que son interlocuteur marque une pose dans ses dires. Tout en notant les dernières informations données sur ses fiches.

- Je me demandais.. vous parliez de servies secrets.. il y en a à Central Pount ? Comment fonctionnent-Ils ? Et à quoi servent-ils réellement ?

Il lui parla ensuite des événements de 44, il avait l’air touché malgré sa froideur certaine.. elle trouvait cela charmant, elle prit un air plus sérieux que son sourire habituel, son regard n’en devint que plus vif, plus percent, voir déstabilisant tant il s’encrait dans les yeux de Mr Milles. Elle sentit en lui une profonde amertume, il lui donnait envie de le réconforter,.. elle ne savait pas pourquoi mais elle le sentait très bien, elle avait envie de l’écouter, elle aimait l’écouter.

- Quand vous dites hélas les événements de 44 ont changés la donne, qu’entendez-vous vous par là, à quel point la découverte des turnes a t-elle touchée et changée la société ? Le gouvernement compte des turnes il me semble, on dirait pourtant qu’ils ont trouver leur place aux côtés des "gens normaux" non ?

Lorsqu’elle dit gens normaux, elle ne le dit pas avec mépris mais plus avec curiosité, elle savait très bien que était plus compliqué que ça, mais elle voulait avoir l’avis d’une personne extérieure, comme ce professeur qui semblait passionné et très intéressé et impliqué par ces événements..

Elle semble plutôt réceptive. Tantôt le regard brillant de soif d'apprendre, tantôt perdu dans la réflexion après une des phrases du professeur, le doigt sur ses lèvres. Elle ne le quittait pas du regard… Sauf pour prendre des notes. En relevant la tête, elle fixa ses yeux verts sur Miles.

- Je me demandais.. vous parliez de servies secrets.. il y en a à Central Pount ? Comment fonctionnent-Ils ? Et à quoi servent-ils réellement ?

Le professeur eut un temps d'arrêt. Réfléchissait-il? Il resta un moment à regarder Danae, comme s'il cherchait à lire en elle. Cette question ne nécessitait pas le même automatisme dans la réponse, ce n'était pas un simple fait à énoncer, à présenter de façon académique. Toute réponse serait engagée politiquement. Était-ce bien son rôle de répondre à ce genre d'interrogation…? Et puis, il y avait bien sûr sa position. Ce genre de renseignement n'était pas connu des simples citoyens, seul quelqu'un qui en faisait partie pourrait formuler une réponse complète sur le rôle des services secrets. Il allait falloir rester évasif.

-Comme tous les services secrets au cours de l'histoire, la cité-dôme possède… Probablement des agents, des organisations qui ne sont pas couvertes par les médias, et qui agissent loin du regard de la foule. Sans parler d'espions, dont le rôle est devenu obsolète avec la centralisation de l'humanité, on pourrait tabler sur la présence d'une sorte de… Soutien aux forces de l'ordre.

Une force défensive, établie pour faire régner la loi. Parfois, peut-être, en agissant en marge de celle-ci. Abattre les moutons malades au cœur du troupeau, sans apeurer le reste des ovins. Une position dont on pourrait douter de la morale, mais… Central Point était jeune et son gouvernement encore en pleine évolution. Miles enchaîna sur sa remarque sur la gouverneure et la découverte des turnes.

- Quand vous dites hélas les événements de 44 ont changés la donne, qu’entendez-vous vous par là, à quel point la découverte des turnes a t-elle touchée et changée la société ? Le gouvernement compte des turnes il me semble, on dirait pourtant qu’ils ont trouver leur place aux côtés des "gens normaux" non ?

-Cette découverte a tracé un trait indélébile qui sépare la population en deux, à une époque où les différences d'ethnie, de pays, de religion étaient devenues presque intangibles. C'est aujourd'hui la seule disparité au sein de l'humanité, et elle est donc source de discorde. La société s'est naturellement transformée autour de ce problème central.

Les gens normaux… Comme elle et lui. Les gens normaux. La population citoyenne garde cette normalité comme un étendard, comme la preuve qu'elle est encore le segment principal de l'évolution de l'Homme. Et les turnes menaçaient cette certitude.

Ils menaçaient aussi la pérennité des citoyens. La fameuse toxine, expirée par les turnes, était un poison pour eux. Comment ne pas considérer cette intrusion dans la race humaine comme une attaque? Et ces intrus comme des monstres? Tous n'étaient pas dangereux et tant que les turnes restaient une exception, ils pouvaient certes cohabiter avec eux, mais leurs mutations étaient parfois dangereuses pour les autres. C'était là qu'intervenaient les services secrets...

- Les turnes… Sont une section de l'humanité toxique pour elle-même. Comme le cancer qui ronge le corps humain. Dès lors, le gouvernement se doit de neutraliser cette cellule, en la soignant… Ou en s'en débarrassant. Voilà les raisons des arrêtés gouvernementaux pris contre les turnes récemment. Il ne faut pas le voir comme une privation de leurs droits, mais plutôt comme une méthode de surveillance.

Danae continuait de regarder l’homme, elle ne s’en rendit pas compte mais, son décolleté tombait légèrement dévoilant un peu plus les formes de la jeune femme que prévu, elle continuait d’écouter ses dires. Elle se demandait de quel côté de l’an balance pouvait être un professeur du N.E.S.T; pro turne ? Anti turne ? Elle allait vite voir s’il était assez malin pour répondre habilement avec impartialité. Elle pensait que cela était impossible, apparement elle avait sous estimée le professeur qu’elle regardaient ardemment.

-Comme tous les services secrets au cours de l'histoire, la cité-dôme possède… Probablement des agents, des organisations qui ne sont pas couvertes par les médias, et qui agissent loin du regard de la foule. Sans parler d'espions, dont le rôle est devenu obsolète avec la centralisation de l'humanité, on pourrait tabler sur la présence d'une sorte de… Soutien aux forces de l'ordre.

Il fallait admettre qu’elle s'attendait à une réponse plus personnelle, mais cela n’importait pas.
Les services secret elle ne s’y connaissait pas mais elle savait que son père avait déjà frayé avec eux. A ses yeux, ce n’étaient qu’une bande de comploteur.. ils faisaient bien leur travail en tout cas, presque personne ne parlait d’eux et c’était sûrement leur but. Son professeur lui répondît ensuite, son regard la troublait, d’habitude c’était elle qui était capable de fixer pendant des heures et qui arrivait à ne pas lâcher du regard les personnes. Cependant lui.. il l’intimidait, elle détourna un peu le regard, intimidée par la présence de l’homme, il lui plaisait beaucoup elle allait pas se voiler la face, mais il valait mieux éviter qu’il s’en rende compte.. ou pas..


-Cette découverte a tracé un trait indélébile qui sépare la population en deux, à une époque où les différences d'ethnie, de pays, de religion étaient devenues presque intangibles. C'est aujourd'hui la seule disparité au sein de l'humanité, et elle est donc source de discorde. La société s'est naturellement transformée autour de ce problème central.

Elle continua alors à prendre des notes, puis esquissa un large sourire suivit d’un regard légèrement malicieux.

- Si je comprend bien il y a toujours un problème dans nos sociétés, elles ne peuvent être parfaite . Dans ce cas pourquoi n’avons nous pas abandonner la société ? Et sinon.. vaut-il mieux une immensité de conflits raciaux ethniques et religieux.. ou un seul problème, dans le cas présent, les turnes.

Elle savait bien que s’il n’y avait plus de société il n’y aurait plus de privilège et donc, elle serait au même niveau que les autres. Ce n’était pas une vision qu’il lui convenait mais peut-être que Mr Milles aurait une bonne réponse à lui donner.. quoi qu’il en était.. elle avait voulut poser une question plus.. difficile, où elle demandait non pas qu’il lui réponde en tant que professeur d’histoire mais plutôt en tant qu’homme de culture et adulte mature.

- Les turnes… Sont une section de l'humanité toxique pour elle-même. Comme le cancer qui ronge le corps humain. Dès lors, le gouvernement se doit de neutraliser cette cellule, en la soignant… Ou en s'en débarrassant. Voilà les raisons des arrêtés gouvernementaux pris contre les turnes récemment. Il ne faut pas le voir comme une privation de leurs droits, mais plutôt comme une méthode de surveillance.

Le professeur était il un anti turne ? Ou juste pragmatique.. c’était difficile à savoir, son regard ne laissait pas facilement transparaître ses émotions. Elle secoua ses cheveux puis les replaça d’un geste fin, la jeune femme se savait jolie, mais pour une fois elle décida de ne pas en faire trop. Et pourtant ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Le regard de Danae brillait d’impatience d’entendre les mots sortir de l’an bouche de son professeur, si bien qu’elle fixa ses lèvres bouger a mesure qu’il parlait, puis perdit son regard dans le sien.

Aujourd’hui, quelles sont les réelles mesures que le gouvernement compte prendre pour résoudre le problème ? Vous avez dit que certains turnes étaient dangereux, vous pensez qu’il est juste de les expulser de notre ville ? Ne serions nous pas autant "monstrueux" qu’eux ?

Et de deux.. la fin de sa dernière question rappelait le ton de sa première, elle ne cherchait pas vraiment à le’ provoquer, plus à le titiller sur des sujets dont elle attendait une réponse limpide et sincère, elle en avait marre d’être dans le flou,
Elle finit sa phrase par un mordillement de lèvre des plus féminins puis laissa le temp au professeur de répondre.

Pendant son cours, Miles continuait à se sentir… Étudié, presque autant que le sujet qu'il abordait. Danae ne le quittait pas des yeux et, le professeur était à peine trop occupé par ses pirouettes rhétoriques pour ne pas remarquer la lascivité croissante de la jeune femme. Ce n'était pas la première fois qu'il ressentait cette attirance qu'une élève pouvait avoir pour lui, mais d'une part, la situation n'était pas la même au sein du NEST, dans un endroit pour ainsi dire public, que dans la promiscuité d'une chambre à coucher. D'autre part… Elle était plus jeune que la plupart des élèves qui se permettaient de venir lui parler entre les cours.

Pour le moment, il lui semblait plus sage de conserver sa droiture et son étiquette, sans aborder ce qui ne devait, après tout, peut-être seulement relever de l'impression. De plus, il appréciait sa compagnie; au delà de sa présence physique, elle était réellement intéressée par le sujet, et sa façon de le montrer rappelait par moments à Miles pourquoi il avait choisi ce métier comme couverture. Enseigner se fait hélas à deux; celui qui offre et celui qui reçoit. Et ce transfert dépend du coup des volontés des deux partis pour bien se dérouler. Un sentiment qu'il ne rencontrait pas souvent au NEST. Elle continuait à poser des questions, et cherchait à approfondir tous les sujets évoqués. Au moins, elle s'éloignait du sujet des services secrets.

- Si je comprend bien il y a toujours un problème dans nos sociétés, elles ne peuvent être parfaite. Dans ce cas pourquoi n’avons nous pas abandonner la société ? Et sinon.. vaut-il mieux une immensité de conflits raciaux ethniques et religieux.. ou un seul problème, dans le cas présent, les turnes.

La question semblait plus rhétorique qu'autre chose. Après tout, elle faisait partie de ce qui constitue l'élite de la société… La richesse était depuis toujours un passe-droit qui poussait rarement à l'anarchie. Elle attendait une réponse qui aille plus loin dans ce raisonnement.

-Une société ne peut pas être parfaite, mais c'est la volonté de ses membres de s'en approcher qui détermine leur capacité à vivre ensemble. "Abandonner la société", au sens, j'imagine, d'embrasser l'anarchie et d'abolir toute forme de hiérarchie, serait peut-être plus "naturel", mais moins "humain". C'est la "loi de la jungle" : comme les animaux, les plus forts et les plus agressifs seuls survivraient...

...Et les mieux adaptés. Miles se garda de faire cette remarque à voix haute. L'anarchie, la révolution; ce sont des termes bien flous, mais parvenir à renverser la hiérarchie permettrait sans le moindre doute aux turnes de pouvoir mettre en avant leurs mutations. Ce serait un bain de sang duquel les mieux armés par la nature sortiraient vainqueur… Cette même nature que l'homme a détruite et érigée en ennemie.

-Sans société, sans la dernière société humaine, Central Point, chacun d'entre nous se retrouverai nu face aux radiations, aux tempêtes, à la toxine, aux intempéries… C'est justement d'être capable de travailler ensemble qui donne à l'Humain la force de s'élever au-dessus de la loi de la jungle.

Après ce petit cours d'éducation civique mêlé de biologie, Miles dut répondre à Danae sur sa question à propos des turnes. Elle avait d'autres questions à propos d'eux. C'était un sujet difficile à aborder, quand on souhaitait rester impartial; et ce, même pour les pro-turnes. Après tout, les considérer comme des humains égaux aux autres ne faisait pas disparaître les nombreux problèmes que leur simple existence posait.

Aujourd’hui, quelles sont les réelles mesures que le gouvernement compte prendre pour résoudre le problème ? Vous avez dit que certains turnes étaient dangereux, vous pensez qu’il est juste de les expulser de notre ville ? Ne serions nous pas autant "monstrueux" qu’eux ?

Peut-être n'a-t-elle pas porté d'intérêt à la récente manifestation, devenue une émeute, pendant laquelle les turnes ont été filmés en train d'utiliser leurs mutations, semblables à des bêtes, au cœur d'une foule paniquée. Après ces évènements, le gouvernement a instauré un couvre-feu pour les turnes, leur a interdit l'accès à certains endroits publics, renforcé les effectifs des forces de l'ordre et surtout, gonflé la part de la FATE touchée sur les impôts.

-La mesure principale qui a été prise, c'est la FATE. La Foundation Anti Turned Epidemic a littéralement pour but de régler ce problème et ses trois sections cherchent activement des solutions, fussent-elles biologiques, technologiques ou autre. C'est sur eux que repose le lourd poids du sauvetage de la race humaine...

…Mais en attendant que la science trouve un moyen de recoudre la plaie, il y a de nombreux pansements à poser, et de nombreuses piqûres de rappel à faire. C'était un rôle ingrat, et on pouvait facilement les prendre pour une bande de comploteurs… Ou pire.

-Quant à savoirs s'il est juste ou non de bannir des gens hors du dôme... Bien sûr, la question ne se poserait même pas pour des humains. Mais les turnes peuvent... Devraient pouvoir survivre en dehors, puisque la toxine présente est la même que celle qu'ils produisent. La principale difficulté quand on imagine une prison à l'intérieur de la ville, est qu'on ne peut pas prévoir ou recenser quels sont les capacités des turnes, et donc leur degré de dangerosité ou leurs chances d'évasion. Sans compter qu'enfermés sous le dôme, ils continuent à produire la toxine, et doivent être nourris. Tu n'est pas sans savoir que Central Point approche de la limite maximale de sa population...

Si elle ne l'a pas déjà dépassée. A vrai dire, il est compliqué d'avoir un recensement précis de la population. Si, pour les citoyens, on a des statistiques littéralement parfaites, puisque les puces OMNI servant de carte d'identité sont en permanence reliées au réseau, il en va autrement pour les turnes. De nombreux alarmistes pensent d'ailleurs qu'ils sont au moins aussi nombreux que les citoyens. Mais c'est impossible… Ils sont peut-être 30, ou 40%.

Le temps passait , le cours avançait, elle était heureuse de la situation. Elle continuait son petit jeu de regard avec son enseignant désormais "favori". Elle sentait en lui quelque chose d’intriguant.. et tout autant plaisant.. comme si derrière ce visage réserver se cachait quelqu’un d’autre.. Elle décela tout de même une forme d’attirance dans les yeux du professeur.. c’était le genre d’attirance interdite des plus classiques, les relations étudiants-profs.. ce ne serait pas la première. Ce qui était plutôt comique, ce fut le fait que d’habitude la plupart des hommes soient intéressés par elle, tandis qu’elle ne s’intéressait qu’à peu d’hommes. Là, elle l’aimait bien, lui semblait moins réceptif.. mais réceptif quand même.
Ce manque de réception de sa part, était sûrement dut à la différence d’âge, et au fait qu’il soit en position de « pouvoir » sur la jeune femme. Elle, ça ne la dérangeait pas. Elle était justement souvent attirée par des hommes un peu plus âgé, mais pas trop non plus.. Dans la Haute société il n’est pas rare de faire ce qu’on appelait dans le temps, des "mariages arrangés". Son père avait déjà commencé à lui présenter des hommes qui avaient parfois trois fois son âge.. elle trouvait ça répugnant, et refuser toute les offres étant bien consciente que le réel choix qu’elle devrait faire serait à ses dix huit ans qui approchait à grand pas. De toute évidence elle préféra pour le moment continuer de creuser lentement sur la piste d’une possible relation, après tout, les petits pas ont toujours fait de grandes avancées.



-Une société ne peut pas être parfaite, mais c'est la volonté de ses membres de s'en approcher qui détermine leur capacité à vivre ensemble. "Abandonner la société", au sens, j'imagine, d'embrasser l'anarchie et d'abolir toute forme de hiérarchie, serait peut-être plus "naturel", mais moins "humain". C'est la "loi de la jungle" : comme les animaux, les plus forts et les plus agressifs seuls survivraient...


Nous avions détruit la nature, et elle nous le rend bien, pensa-t-elle d’un air songeur. Elle roula des yeux, pensive, la question qu’elle lui avait posée lui tenait à coeur, elle voulait se conforter dans son idée que sa fin n’était pas proche.. elle ne nota d’ailleurs pas la réponse du professeur et préféra la garder pour elle même.
Elle était intéressée par les réponses de son professeur privé, en réalité s’il avait bien examiné la pièce, il aura pus remarquer quelques copies en coins de tables, avec trois notes apparentes, deux 18 et un 16.

-Sans société, sans la dernière société humaine, Central Point, chacun d'entre nous se retrouverai nu face aux radiations, aux tempêtes, à la toxine, aux intempéries… C'est justement d'être capable de travailler ensemble qui donne à l'Humain la force de s'élever au-dessus de la loi de la jungle.

[color=#ff99ff] - Si je comprend bien, Monsieur, la société est le dernier espoir de l’humanité non turne. Car si demain tout s’effondrait, ce seront les turnes qui survivront, pas nous.. enfin j’imagine que vous n’en êtes pas un.

Il continua cependant de répondre à ses questions, les traitant une à une.

-Quant à savoirs s'il est juste ou non de bannir des gens hors du dôme... Bien sûr, la question ne se poserait même pas pour des humains. Mais les turnes peuvent... Devraient pouvoir survivre en dehors, puisque la toxine présente est la même que celle qu'ils produisent. La principale difficulté quand on imagine une prison à l'intérieur de la ville, est qu'on ne peut pas prévoir ou recenser quels sont les capacités des turnes, et donc leur degré de dangerosité ou leurs chances d'évasion. Sans compter qu'enfermés sous le dôme, ils continuent à produire la toxine, et doivent être nourris. Tu n'est pas sans savoir que Central Point approche de la limite maximale de sa population...

Elle était déjà allée dans la banlieue et aussi dans la bordure.. et il y avait déjà énormément de turnes, partout elle commençait même à en voir dans la ceinture centrale.. peut être qu’à ce rythme ils tueront passivement le reste de l’humanité, ce qui était au moins aussi criminel que de les envoyer dans un endroit où ils pourraient vivre.

- La fracture est présente, mais la rupture est inévitable.. Enfin à vous entendre c’est ce que je comprend... peut on en décréter que nous sommes en situation de crise grave ? En plus j’ai vu les eleutes à la télévision.. je ne sais pas comment ça se passe au N.E.S.T mais dans mon école le sujet est plutôt un tabou.

Elle voulu écrire quelques notes mais fit tomber son stylo du bureau, elle tenta de le rattraper, il était à mi distance entre elle et Milles.

La partie sur la loi de la jungle sembla la faire réfléchir. Ce qui était assez rare pour être remarqué : la plupart du temps, les personnes dans la position de Danae ne sont pas les premiers à se soucier de l'avenir ou de l'état de la nature. Ce n'est pas comme si celle-ci était encore nécessaire à l'Homme... Elle était même plutôt devenue une menace. Et pourtant, impossible de s'en passer : même à l'intérieur du dôme, et même assistée par la technologie, la nature était partout. Les élevages, les serres, les fermes hydroponiques, jusqu'aux bornes à photosynthèse qui sont conçues selon les principes qu'on retrouve au naturel chez les plantes... Rien de tout ça ne serait possible sans la nature.

Mais, la réponse pragmatique de Miles à propos de l'avenir de la race humaine ne sembla pas plaire à la jeune fille. Pour la première fois, elle ne prit pas de note, et il ne manqua pas de le remarquer.

- Si je comprend bien, Monsieur, la société est le dernier espoir de l’humanité non turne. Car si demain tout s’effondrait, ce seront les turnes qui survivront, pas nous.. enfin j’imagine que vous n’en êtes pas un.

-Effectivement... Je ne suis pas né avec cette particularité. Je ne suis donc peut-être pas le mieux placé pour en parler, les points de vue divergent énormément selon le côté de la barrière ADN duquel on est né.

Il était en train de gagner du temps. Que répondre à sa première question? C'est un fait, si le dôme venait à s'effondrer, il ne resterait plus de l'humanité que les turnes. Et encore, seulement le temps qu'ils ne disparaissent, surpassés par la nature devenue impitoyable.

-Si le dôme s'effondrait... La survie des turnes ou des citoyens n'aurait plus beaucoup d'importance, tu ne crois pas? Je pense qu'il vaut mieux œuvrer pour qu'un tel scénario n'arrive pas.

A voir si cette réponse lui suffirait... En attendant, il répondit à sa question sur le bannissement et les conséquences éthiques de ce choix. Quelque chose semblait la toucher, presque personnellement, dans cette problématique. Miles la regarda un long moment dans les yeux. Elle semblait habitée par des souvenirs personnels, qui finirent par lui arracher une nouvelle question. Elle avait décidément soif de savoir. Son père ou sa mère ne lui en avaient-ils jamais parlé?

- La fracture est présente, mais la rupture est inévitable.. Enfin à vous entendre c’est ce que je comprend... peut on en décréter que nous sommes en situation de crise grave ? En plus j’ai vu les emeutes à la télévision.. je ne sais pas comment ça se passe au N.E.S.T mais dans mon école le sujet est plutôt un tabou.

Une crise grave…? Plutôt qu'une crise, c'était une lente agonie qui avait démarré le jour même ou le premier turne a poussé son premier cri. Et exhalé la première dose de toxine… Miles savait bien à quel point le sujet était compliqué à aborder sans paraître d'un extrême ou d'un autre. Les gens préféraient tout simplement se dire que "le gouvernement avait raison" et prendre pour acquise la situation. Il allait répondre, quand Danae fit tomber son stylo, qui roula vers le professeur.

Il décroisa les jambes et se leva, fit quelques pas pour se pencher et le ramasser. C'était un geste presque automatique, le genre de "galanterie" bienveillante qui ne plaisait plus à grand monde, mais peu lui importait. Il le fit tourner entre ses doigts en approchant du bureau pour le ramener à Danae. En le posant à côté d'elle, il remarqua des copies de devoirs particulièrement bien notées, et en consulta la première page rapidement, avec un haussement de sourcil admiratif - ce qui était le plus proche d'une réaction émotionnelle qu'il ait eue depuis un moment. Il resta près du bureau, une main sur le dossier de la chaise, dans le dos de Danae.

- Il n'y aura pas de rupture si la FATE parvient à trouver une solution à temps. Bien sûr, cela sous-entend qu'aucun autre dérapage ne place les turnes dans une position encore plus compliquée. Si personne n'ose parler de ce qu'il s'est passé, c'est que tout le monde est encore sous le choc de la violence qui a été démontrée ce jour-là.

Lui-même était présent et avait eu un point de vue d'ensemble de la situation. Les turnes avaient vraiment l'air d'une meute enragée… Il ne souhaitait à personne d'être forcé de vivre dans un monde où la prochaine génération serait forcée de côtoyer des personnes comme ça.

-Effectivement... Je ne suis pas né avec cette particularité. Je ne suis donc peut-être pas le mieux placé pour en parler, les points de vue divergent énormément selon le côté de la barrière ADN duquel on est né.

Justement, c'était ça qu'elle souhaitait..Avoir l'avis et le point de vue de son professeur en particulié.
Ici entre les murs des deux principaux quartiers les plus aisés.. Les avis ne se donnaient qu'en cercle extrêmement privé. Personne ne savait vraiment ce que les autres pensaient. Danae savait que sa famille en avait débattu plusieurs fois, mais elle désirait un avis extérieur à cette dernière. un avis nouveau. Elle se contenta d’acquiescer la mine légèrement déçue. Tant pis se dit-elle, il ne devait sûrement pas trop avoir envie d'aborder le sujet. Il enchaîna cependant une deuxième réponse.

-Si le dôme s'effondrait... La survie des turnes ou des citoyens n'aurait plus beaucoup d'importance, tu ne crois pas? Je pense qu'il vaut mieux œuvrer pour qu'un tel scénario n'arrive pas.


Encore une réponse qui lui convenait moyennement.. Pourquoi cherchait-il à évincer ainsi la question ? Ce n'était pas forcément important mais bon.. Elle connaissait son niveau, et savait qu'en réalité elle n'avait pas réellement besoin d'un professeur particulier. Elle cherchait donc à creuser plus loin, il était actuellement le seul avec qui elle pourrait parler de tout ça "librement".


- Vous avez peut-être raison.. Quand la mort arrivera nous se serons déjà plus là après tout. Et comment par exemple, moi en tant que jeune, je peux contribuer à ce que ce scénario n'arrive point ?

Avant de répondre à une question ultérieure à la dernière. Il vint ramasser son stylo et lui reposer sur la table.. Un geste de galanterie.. Ca n'existait quasiment plus dans cette société, elle perdue alors sa mince pensive pour lui afficher un grand sourire, démontrant sa satisfaction envers ce geste simple, mais plaisant.

- Je vous remercie, monsieur.

Il répondit directement à sa question, alors qu'il s'était justement rapproché d'elle, elle sentait sa main dans son dossier de chaise.. Sa présence était plus proche qu'au début. Elle se sentait à l'aise, en sécurité près de lui. De là où il était il pouvait sûrement sentir son parfum. Ce dernier sentait un mélange doux entre du jasmin et de la rose, bien dosé au millilitre près, c'est un parfum ravageur, apprécié par toute les personnes ayant le nez assez fin pour le sentir.

- Il n'y aura pas de rupture si la FATE parvient à trouver une solution à temps. Bien sûr, cela sous-entend qu'aucun autre dérapage ne place les turnes dans une position encore plus compliquée. Si personne n'ose parler de ce qu'il s'est passé, c'est que tout le monde est encore sous le choc de la violence qui a été démontrée ce jour-là.


- Mhm. Je vois.. De toute façon ils ont étés réprimé de manière exemplaire.. Il faut avouer que le gouvernement à été fort ce jour là.. On croirait presque que cette manifestation à été justement faite pour se faire matée.. Pour prouver.. Enfin.. Je vais sûrement trop loin dans mes idées.

Elle ne termina pas sa phrase, consciemment. On était à Central Point et il fallait faire attention. Elle balança ses cheveux en arrière, de nouveau pensive, elle tourna alors totalement son visage vers Milles pour l'observer de son regard perçant, face contre face.

- Vous avez peut-être raison.. Quand la mort arrivera nous se serons déjà plus là après tout. Et comment par exemple, moi en tant que jeune, je peux contribuer à ce que ce scénario n'arrive point ?

-On peut y contribuer à tous les niveaux de la société. Indirectement, tous les métiers, de l'agro-alimentaire jusqu'aux réparateurs de métro, contribuent à garder soudée cette fameuse société.

Ce n'était pas la réponse qu'elle attendait, évidemment. Quand elle disait "contribuer", elle entendait "participer activement". Comment faire? Le gouvernement proposait des bonus en ce moment à ceux qui rejoignaient les forces de l'ordre, mais Miles doutait que Danae y trouve sa place.

-La FATE me paraît être une assez bonne destination si tu veux changer les choses. Surtout qu'elle aurait bien besoin de personnes pour changer de l'intérieur leur réputation, mise à mal par les turnes qui ont pu avoir de mauvaises expériences avec eux, en raison de leur degré de dangerosité.

Il ramassa son stylo et le lui ramena, elle le remercia d'un grand sourire. Miles put apprécier, pendant son explication sur l'émeute, le parfum de la jeune fille. Rose… Et probablement jasmin. Très différent des fragrances plus synthétiques très en vogue en ce moment au NEST. Ce n'était sans doute pas non plus la même gamme de prix. Peut-être même s'agissait-il de vraies fleurs? Auquel cas, Mr. Becini était bien plus riche que Miles ne l'aurait pensé.

- Mhm. Je vois.. De toute façon ils ont étés réprimé de manière exemplaire.. Il faut avouer que le gouvernement à été fort ce jour là.. On croirait presque que cette manifestation à été justement faite pour se faire matée.. Pour prouver.. Enfin.. Je vais sûrement trop loin dans mes idées.

Ce genre de pensées pro-révolutionnaires n'était pas rare. C'était même quasiment la norme, au NEST.

-Que les médias fassent bien leur travail ou non, l'important est que l'affaire est restée sous contrôle. C'aurait pu être bien pire. Certains turnes ont des capacités réellement dangereuses pour l'homme… Magnétisme, phéromones, griffes, crocs, chaleur… Il y a certes un temps pour mettre en doute la parole du gouvernement, mais il y a un temps pour reconnaître ses priorités. Il suffirait d'une erreur, d'un turne qui perdrait la raison - ou même d'une soirée un peu trop arrosée! Et des dizaines de vies pourraient être anéanties par la perte d'un proche.

Il avait été un peu plus moralisateur. Sans-doute avait-il assez entendu ce genre de théories du complot au NEST pour se retenir d'y répondre maintenant. Mais il semblait souhaiter à Danae qu'elle comprenne où il voulait en venir. C'était tout aussi vrai pour un citoyen armé… Mais se procurer des armes était très compliqué, et les turnes portaient des armes bien plus redoutables en permanence sur eux, inscrite dans leur propre génôme. Effectivement, pour le moment… La FATE, le Gouvernement et les forces de l'ordre étaient les trois plus gros axes de prévention d'une catastrophe turne.

-Tu as déjà un métier auquel tu penses pour l'avenir?

-On peut y contribuer à tous les niveaux de la société. Indirectement, tous les métiers, de l'agro-alimentaire jusqu'aux réparateurs de métro, contribuent à garder soudée cette fameuse société.


Encore une fois il contournait un peu sa question.. cela commençait à agacer Danae, qui se frotta légèrement le menton, un geste nerveux pouvant dévoiler son impatience grandissante. Certes elle était bien éduquée, mais elle pouvait se montrer plutôt nerveuse lorsqu'elle n'obtenait pas ce qu'elle voulait.

-La FATE me paraît être une assez bonne destination si tu veux changer les choses. Surtout qu'elle aurait bien besoin de personnes pour changer de l'intérieur leur réputation, mise à mal par les turnes qui ont pu avoir de mauvaises expériences avec eux, en raison de leur degré de dangerosité.

Ah, enfin une réponse.. Cela la soulageait, jusqu'à l'entendre parler de la FATE. Elle n'avait rien contre eux, mais son père y travaillait. Lorsqu'il mourrait pourquoi pas les rejoindre, en tout cas ce qui est sûr c'est qu'elle hériterai de toute ses parts dans le marchés de l'informatique avancées et dans le développement technologique de la ville. a ce moment là, elle vendrait sûrement tout pour vivre de ce qui lui plaît.. En réalité elle était bonne en affaire, son grand père l'a surnommait même.. "sa petite hyène" lorsqu'il était encore en vie. Souvent, on appelle une "lionne" une femme à fort caractère.. Mais son grand père avait choisit la hyène, car dans sa meute, c'est la femelle hyène qui dirige. Elle ne se laissa pas plus distraire par ses pensées.

- Mhm, c'est vrai, mon père est à la FATE, il en est un puissant contributeur.. Je les connais bien, il aimerait justement que je les rejoigne.. Mais moi.. Je ne sais pas, c'est compliqué..

Tout était compliqué, elle savait qu'il le savait. En réalité, tout pouvait paraître simple lorsque l'on a de l'argent, mais non, ça ne marchait pas comme ça.
Le parfum de Danae est fait avec de la vraie fleur, son flacon était d'ailleurs posé sur le bureau, il paraît qu'il fait partit des parfums les plus aphrodisiaques disponible sur le marché, c'était un luxe permettant d'atteindre l'idéal féminin avec perfection.
Elle cru apercevoir le regard de son professeur changer un instant lorsqu'elle lui posa sa dernière question.. Il lui répondit aussitôt.

-Que les médias fassent bien leur travail ou non, l'important est que l'affaire est restée sous contrôle. C'aurait pu être bien pire. Certains turnes ont des capacités réellement dangereuses pour l'homme… Magnétisme, phéromones, griffes, crocs, chaleur… Il y a certes un temps pour mettre en doute la parole du gouvernement, mais il y a un temps pour reconnaître ses priorités. Il suffirait d'une erreur, d'un turne qui perdrait la raison - ou même d'une soirée un peu trop arrosée! Et des dizaines de vies pourraient être anéanties par la perte d'un proche.

Elle écouta attentivement Milles puis elle se remit à prendre des notes dans son carnet via le stylo rendu quelques instants plus tôt. Il lui parlait très directement, et elle aimait ça, elle comprenait totalement où il venait en venir et affirma ses dires en hochant la tête, pour elle, il avait raison, si elle avait posée cette question, c'était plus pour tester un peu les limites du professeur et voir ce qu'il en pensait réellement.

- Oui je suis d'accord.. Pour moi le gouvernement est un vrai rempart et assure plutôt bien notre sécurité.. Peut importe le fait qu'il y ait un complot ou pas derrière cela, tout à un but, et le cacher n'est pas forcément néfaste. Tant que le but est atteint, c'est tout ce qui compte.

Elle dit ces derniers mots avec un sérieux surprenant. Depuis le début de la conversation, elle n'avait que rarement détacher son regard du sien, mais cette fois ci elle montra plus de concentration, et plus de passion dans ces mots.

-Tu as déjà un métier auquel tu penses pour l'avenir ?

Tiens.. Une question plus personelle se dit-elle, ce n'était pas si mal, ça lui faisait même plaisir.
Pour l'occasion elle se leva de sa chaise puis s'assied sur son lit, en détendant légèrement ses épaules.
Elle pencha sa tête sur le côté, avant de répondre.

- J'aimerai faire danseuse, et ne vivre que de ça.. mais on m'a souvent dit que j'aspirai à mieux.. Du coup.. Les métiers des renseignements, et des "services secrets" m’intéressent un peu plus, mais j'imagine que l'on n'y rentre pas comme ça. Sinon, si j'étais patiente il faudrait que je trouve un moyen d'occuper un bon poste par exemple à la F.A.T.E ou dans les sociétés de mon père, et reprendre son affaire lorsqu'il sera mort. Puis, je ne sais pas monter d'autres affaires, tenir un monopole à cent pour-cents... Qui sait ?

- Mhm, c'est vrai, mon père est à la FATE, il en est un puissant contributeur.. Je les connais bien, il aimerait justement que je les rejoigne.. Mais moi.. Je ne sais pas, c'est compliqué..

Il était facile d'imaginer ce qui pouvait retenir une jeune adolescente d'embrasser la même carrière que son père. Définitivement, les relations entre ces deux-là ne semblaient pas au beau fixe. Mais ces informations expliquaient plutôt bien le train de vie que menait Danae. Miles regarda à nouveau la chambre, avec ces nouvelles informations en tête, et put voir de nouveaux détails qui ne l'avaient pas marqué plus que ça de prime abord. Le flacon de parfum, qu'il avait déjà vue dans une publicité, les notes, certains vêtements…

Tout lui apparaissait maintenant plus clairement non pas comme les cadeaux démesurés d'une enfant gâtée qui compterait trop sur l'argent familial, mais plus comme une marque de goût, de la part de quelqu'un qui peut se le permettre…. Le parfum, notamment, était à lui seul une marque de rareté plus qu'un signe ostentatoire de richesse. Il en respira un moment l'odeur. Les fleurs… Même avec son salaire, son réel salaire, il était compliqué d'avoir accès à ce genre de luxe. Il revient à ses pensées quand elle évoqua ses doutes à propos de l'implication du gouvernement dans la manifestation.

-Que les médias fassent bien leur travail ou non, l'important est que l'affaire est restée sous contrôle. C'aurait pu être bien pire. Certains turnes ont des capacités réellement dangereuses pour l'homme… Magnétisme, phéromones, griffes, crocs, chaleur… Il y a certes un temps pour mettre en doute la parole du gouvernement, mais il y a un temps pour reconnaître ses priorités. Il suffirait d'une erreur, d'un turne qui perdrait la raison - ou même d'une soirée un peu trop arrosée! Et des dizaines de vies pourraient être anéanties par la perte d'un proche.

- Oui je suis d'accord.. Pour moi le gouvernement est un vrai rempart et assure plutôt bien notre sécurité.. Peut importe le fait qu'il y ait un complot ou pas derrière cela, tout à un but, et le cacher n'est pas forcément néfaste. Tant que le but est atteint, c'est tout ce qui compte.

Miles observa Danae avec un regain d'intérêt certain. Une opinion peu banale, surtout dans la bouche d'une jeune fille. Peut-être comprenait-elle mieux la politique que la moyenne, grâce à ce train de vie… Particulier. Peut-être même comprendrait-elle son métier… Enfin… Plus tard. Il y a des choses que l'on ne devrait pas savoir avant un certain âge, ne serait-ce que pour s'assurer une éducation équilibrée.

-Tu as déjà un métier auquel tu penses pour l'avenir ?

Quittant la chaise de bureau à laquelle Miles l'avait rejointe, elle va s'installer sur son lit, de façon plus détendue. Elle s'apprête probablement à parler de façon plus ouverte d'elle-même. Miles revint près du lit, devant elle, pour écouter sa déclaration.

- J'aimerai faire danseuse, et ne vivre que de ça.. mais on m'a souvent dit que j'aspirai à mieux.. Du coup.. Les métiers des renseignements, et des "services secrets" m’intéressent un peu plus, mais j'imagine que l'on n'y rentre pas comme ça. Sinon, si j'étais patiente  il faudrait que je trouve un moyen d'occuper un bon poste par exemple à la F.A.T.E ou dans les sociétés de mon père, et reprendre son affaire lorsqu'il sera mort. Puis, je ne sais pas monter d'autres affaires, tenir un monopole à cent pour-cents... Qui sait ?  

Une jeune fille qui désire entrer dans les services secrets… Après tout, avec la position de sa famille, son placement hiérarchique, ses revenus… Elle avait bien plus de chances d'y entrer que lui n'en avait jamais eu, et pourtant… Le résultat était là.

-La DGSD forme de très bons agents, même s'il leur arrive d'en recruter de façon plus ponctuelle en fonction des accomplissements de certains citoyens.

Par cette simple phrase, Miles avait sous-entendu que la Direction Générale de la Sécurité du Dôme n'engageait aucun turne. Si cela pouvait paraître… injuste, il apparaissait pourtant clairement qu'un turne, dont les capacités étaient aussi mal connues qu'aléatoires, ne représentait pas un fort symbole de sécurité.

-Quand à entrer à la FATE ou prendre la suite de ton père, je ne pense pas que tes notes soient un obstacle, bien au contraire. Tu en as largement le niveau, apparemment. Bien sûr, je ne jugerai pas aussi bien qu'eux de ton niveau en sciences, mais j'ai l'oeil pour les bons éléments.

Il la regarda d'une façon… Bienveillante. Non, ce n'était pas le mot. Il lui voulait du bien… D'une certaine manière. Comme s'il cherchait à l'élever dans une sphère plus haute encore que celle de ses parents. Une sphère dans laquelle il se tenait lui-même. Mais, sans aucune condescendance, il ajouta simplement :

-Après... Je suis sûr que tu es une magnifique danseuse.

Elle ne savait pas exactement comment, mais elle avait réussit à regagner un bon regard de la part de son professeur. S’intéressait-il vraiment à elle ? Ou était-il là, juste comme les autres, pour l'argent et toute ces choses que les gens de sa caste pouvaient désirer, demander et recevoir ? Elle apporta une attention toute particulière aux réponses de Milles, ainsi qu'à son regard, elle cherchait à analyser sa sincérité, bien que de toute manière, son intérêt pour elle lui faisait plaisir. La dernière personne à s'être intéresser à son avenir devait remonter au guide d'orientation qui, avait lui même été payé par son père. Qui lui n'en avait que faire. C'est étrange mais, lorsque toute l'attention est sur nos biens, et non notre personne, on se sent autant délaisser et seul que les personnes qui mangent seules à la cantine car tout le monde les a exclus de leur petit cercle d'amis.
Elle vit le regard du professeur se détourner vers certains éléments de sa chambre, tel que quelques vêtements posées sur son armoire. Ils étaient bien pliés mais on remarquait d'ici de petits logos assez discrets, représentant des habits de marque de qualité. Elle se demandait ce qu'il en pensait, sa chambre la représentait assez bien somme toute, elle était riche, belle, et pouvait donner un sentiment de puissance via son calendrier. Planté à un mur, ce dernier était remplis de noms important, on y retrouvait plusieurs rendez-vous avez des gros-bonnets et des gens connus.
Soudainement, elle revint à elle et sourit à Milles tandis qu'il répondait à ses dires.

-La DGSD forme de très bons agents, même s'il leur arrive d'en recruter de façon plus ponctuelle en fonction des accomplissements de certains citoyens.

-Mhm. Je suis jeune et jolie, je n'hésite pas à faire de sacrifice quand je désir obtenir quelque chose que l'on me refuse ou qui m'est atteignable. J'imagine que ça ne suffit pas, pour y rentrer, mais je pense avoir quelques atouts dans ma poche.

Elle hocha la tête, visiblement son professeur en savait plus que ce qu'il avait voulut dire au début du cours. Peut être était-ce car il avait peur de sa réaction ? Qu'elle soit une pro-turne comme ma mère ?
Il avait sûrement eut raison de se méfier sur le moment, maintenant il devait à peut près savoir dans quel camps elle se trouvait désormais.

-Quand à entrer à la FATE ou prendre la suite de ton père, je ne pense pas que tes notes soient un obstacle, bien au contraire. Tu en as largement le niveau, apparemment. Bien sûr, je ne jugerai pas aussi bien qu'eux de ton niveau en sciences, mais j'ai l'oeil pour les bons éléments.

- Je vois.. De toute façons les possibilités sont multiples, je travaille dur pour avoir un maximum de choix. Je réfléchis souvent à toute les portes qui me sont ouverte en m'imaginant m'épanouir dans l'une d'elle. Pour le moment.. La FATE n'est pas ce qui m'intéresse le plus, mais je vous remercie pour le compliment sur le fait que je sois "un bon élement".

Elle ponctua sa phrase par des sourires, des petits mouvements de têtes faisant basculer ses cheveux sur ses épaules, et toujours accompagnée par son regard vert vif.
Elle remarqua le regard de l'homme, plutôt captivé par ses dires, il dégageait une sorte de.. "bienveillance" et de compréhension qui donna a Danae une certaine envie de sauter dans ses bras.

-Après... Je suis sûr que tu es une magnifique danseuse.

- On va dire que je me débrouille.. Peut-être que vous ne le savez pas mais j'ai gagner le concours de Central Point en catégorie 3 en surpassant toute mes adversaires d'assez de point pour être jugée première à l'unanimité avec prix du jury. D'ailleurs je suis embauchée pour une soirée mondaine réunissant les plus gros bonnets de la F.A.T.E non loin d'ici en tant qu'hôtesse et danseuse privée. Ca va me permettre de me faire un peu d'argent de poche.

En parlant du concours de danse elle désigna ce qu'on pouvait être un prix, avec un petit trophée représentant une ballerine en or raffiné. Ensuite quand elle évoqua l'argent de poche qu'elle se ferait grâce à son travail d'une nuit, elle l'observa. Il ne devait sûrement pas comprendre pourquoi une fille riche avait besoin de gagner de l'argent. D'ailleurs parler de son travail d'hôtesse lui avait rappeler qu'elle avait oubliée une règle élémentaire lorsque l'on invitait quelqu'un chez sois.


- Je passe pour une malpolie.. Je ne vous ais même pas demander si vous vouliez que je vous apporte un verre. Donc je vous le demande, désirez-vous quelque chose à boire ? De l'eau, du vin, du café ?

Sa voix avait prit une teinte douce, apaisante, chaleureuse.. Tant d'adjectif que l'on pourrait mettre dessus tant elle maîtrisait le bien parler.

Miles n'avait pas considéré correct de garder les yeux sur le calendrier accroché au mur, celui-ci faisant pour lui partie de sa vie privée personnelle. Mais alors qu'il évoquait la DGSD, un nom attira son regard du coin de l'oeil. Un nom qu'il ne connaissait que trop bien… Puisque c'était celui de la personne qui le rémunérait. Était-ce une connaissance personnelle? Ou bien un rendez-vous organisé par son père…? Le regard du professeur s'assombrit un peu. Et si… Peut-être… Il n'avait pas été choisi par hasard pour tutorer Danae…?

-Mhm. Je suis jeune et jolie, je n'hésite pas à faire de sacrifice quand je désir obtenir quelque chose que l'on me refuse ou qui m'est atteignable. J'imagine que ça ne suffit pas, pour y rentrer, mais je pense avoir quelques atouts dans ma poche.

-Je ne doute absolument pas des ressources que tu peux démontrer… Tu es même particulièrement bien placée pour ça.

En tout cas, beaucoup plus qu'il ne l'aurait pensé il y a quelques minutes à peine. Il bifurqua ensuite sur le sujet d'une possible entrée à la FATE.

- Je vois.. De toute façons les possibilités sont multiples, je travaille dur pour avoir un maximum de choix. Je réfléchis souvent à toute les portes qui me sont ouverte en m'imaginant m'épanouir dans l'une d'elle. Pour le moment.. La FATE n'est pas ce qui m'intéresse le plus, mais je vous remercie pour le compliment sur le fait que je sois "un bon élement".

Elle souriait beaucoup. Ce n'était pas des sourires désagréables comme ceux d'une employée forcée de faire bonne figure. Qu'ils soient sincères ou non, les siens étaient avenants, invitaient à s'ouvrir à elle, conjugués à ses mouvements de tête, sa gestuelle, tout son langage corporel. Miles avait déjà eu affaire à ce genre de personnes dans le milieu où il travaillait, et avait même récemment créé un lien avec l'une d'elles, mais Danae possédait, pour son âge, quelque chose de plutôt… Inné. Il se prit à se demander un instant si elle était turne, et qu'il s'agissait là de sa mutation, mais il était assez clair d'après son train de vie que ce n'était pas le cas. D'ailleurs, il avait sur le contrat fourni par son père l'identification de la puce OMNI de Danae.

Bien que des exceptions existent… Il faudra qu'il se penche sur le cas de cette Miss Langley. Pourquoi, et surtout comment cacher sa mutation…?

Danae lui parla de sa passion pour la danse, et le tableau se compléta dans l'esprit de Miles. Une femme avenante, attirante, aisée, intelligente, sociale, et qui sache attirer l'attention… Faisait un élément parfait pour les services secrets, en terme d'espionnage.

- On va dire que je me débrouille.. Peut-être que vous ne le savez pas mais j'ai gagner le concours de Central Point en catégorie 3 en surpassant toute mes adversaires d'assez de point pour être jugée première à l'unanimité avec prix du jury. D'ailleurs je suis embauchée pour une soirée mondaine réunissant les plus gros bonnets de la F.A.T.E non loin d'ici en tant qu'hôtesse et danseuse privée. Ca va me permettre de me faire un peu d'argent de poche.

Décidément, ce n'était plus des entrées qu'elle avait, mais un boulevard royal qui lui était ouvert. Miles regarda le trophée, mais haussa un sourcil à l'évocation d'une "danse privée" pour les gros bonnets de la FATE, dans une soirée privée. C'était probablement le genre de soirée ou la moindre présence d'un journaliste mettrait fin à bien des carrières… Mais, de toutes façons, la plupart des journalistes étaient payés par un des Six Sièges, ces six grandes entreprises à la tête de pratiquement toutes les sociétés de Central Point.

Mais, malgré ce point assez flou du travail de mineur, elle semblait loin des clichés des gamines qui suçaient l'argent directement dans le portefeuille des parents. Sans aller jusqu'à parler d'un mérite total; Miles doutait que la paye de cette soirée soit celle d'une serveuse au New Earth.

- Je passe pour une malpolie.. Je ne vous ai même pas demander si vous vouliez que je vous apporte un verre. Donc je vous le demande, désirez-vous quelque chose à boire ? De l'eau, du vin, du café ?

Elle avait le verbe aussi adouci que les manières. Miles acquiesça avant même d'y réfléchir, puis ajouta, maintenant qu'il avait mis un pied dans le plat :

-Un thé serait parfait, je te remercie.

Il devait se concentrer sur ses cours, pour le moment. Cette histoire d'entente entre son père et l'employeur de Miles n'était que conjectures, et il était trop tôt pour en tirer la moindre conclusion. Il réfléchit à tout cela en attendant le retour de son élève et hôtesse.

- Je ne doute absolument pas des ressources que tu peux démontrer… Tu es même particulièrement bien placée pour ça.

Ce qu'il disait confirmait ses soupçons, son professeur était pro-gouvernement et en plus, il avait l'air de bien connaître la DGSD, elle tiqua au "Tu es même particulièrement bien placée pour ça." Qu'entendait-il par là ? Ils recrutaient seulement des enfants de riches ? Ça l'étonnerait. De plus quelques instants avant de répondre à sa question le regard de Milles s'était tourné vers le calendrier, il fit ensuite mine de rien.
Elle l'avait pourtant vue, c'était, "drôle" de le voir ainsi gêné de regarder un simple calendrier, si elle avait été gênée de dévoilée un peu sa vie privée elle ne l'aurait tout simplement pas laisser entrer dans sa chambre. Elle avait d'ailleurs au contraire, envie de lui faire visiter un peu plus que sa chambre.


- Oh, merci des compliments.. J'en prend note, mais j'imagine que ce sont eux qui viennent vers nous et pas le contraire, pour le recrutement.


Elle étai habituée à recevoir certains compliments, mais venant d'un professeur d'apparence neutre, c'était plutôt agréable, elle lui servit un joli sourire sincère, appuyant son regard contre le siens avant qu'il réponde à sa dernière question.


-Un thé serait parfait, je te remercie.

- Oh, excellent choix ! On a notre propre petite serre où l'ont fait pousser du thé, j'ai créer ma variante personnelle, certains plants ont mutés mais ils ont quand même un excellent goût !  

Elle lança sa réponse avec enthousiasme, par la suite elle se leva en se dépoussiérant son skinny noir avantageux. Elle repartit dans la cuisine, laissant le professeur seul dans la chambre, il pouvait désormais inspecter ce qu'il souhaitait, le temps qu'elle revienne. Elle alla dans sa cuisine, puis ouvra une étagère dédiée verrouillée, elle l'ouvrit à l'aide d'un digicode, et oui, même pour la cuisine ils utilisaient de la sécurité high-tech.. en même temps il y avait des choses à cacher chez elle, et elle le savait.


Elle y trouva plusieurs pots, ils étaient tous étiquetés. Il y en avait une cinquantaine en façade, l'armoire étaient divisée en deux compartiments, le café, et le thé. Elle regarda sur le premier étage du compartiment "thé", et chercha le pot avec l'étiquette Danae.
Elle s'en saisit, derrière le pot retiré, se trouvait d'autre pots plus au fond de l’armoire, qui ne ressemblait pas à du thé. Des boulettes vertes étaient dans leur récipients. Elle regarda ces pots un instant, songeuse. "Heureusement qu'il ne m'a pas accompagnée" pensa t-elle en replaçant les pots "compromettant" trop visible encore plus au fond, et comblant le vide avec d'autre pots de thé.


Danae retira le thé de son pot après avoir refermé la porte de son armoire, elle l'effrita et le mis dans une théière, accompagné de quelques feuilles de menthe qu'elle aura attrapé dans son frigo, ils faisaient aussi poussés de la menthe, c'était une des plantes les plus simple à avoir et à faire pousser.


Elle fit ensuite bouillir de l'eau, puis la déversa dans la théière.. cette dernière était un vieil objet datant de l'empire ottoman, qui avait été bien entretenus et donnait un côté très authentique à la chose.


Après plusieurs minutes de préparation, elle arriva dans la chambre, plateauen main, sur lequel était placé deux verres, ainsi que la théière et quelques biscuits sucrés en accompagnement.

Elle posa le plateau sur son lit, puis servit le thé d'un geste raffiné, faisant couler ce dernier de bas en haut, formant un mince filet de thé, coulant depuis une position de plus en plus haute. Pas une goûte ne tomba hors du verre, visiblement, elle avait passée du temps à apprendre à bien servir le thé.


Danae finit de servir les deux verres, elle en saisit un et le tendit à son professeur particulier.
Après cela, elle apporta le verre restant à ses lèvres, le goûtant.
Le parfum était parfaitement dosée, il lui ressemblait, c'est comme si le mélange jasmin rosé de son parfum avait imprégné le thé. Des fois trop de mélange, détruit le goût du composant principal, mais ce n'était pas le cas, le thé restait le goût dominant, et était juste assez aromatisé, en bref, il était excellent, du moins c'était le point de vue de Danae.


- Voici pour vous monsieur, en tout cas, je tenais à vous adresser mes plus sincères remerciements quant à votre implication dans votre travail.

- Oh, merci des compliments.. J'en prend note, mais j'imagine que ce sont eux qui viennent vers nous et pas le contraire, pour le recrutement.

- C'et vrai aussi. Mais ce genre de cas est plus rare, et ne s'applique qu'aux éléments… Remarquables.

La formulation était un peu maladroite, mais voulait bien dire ce qu'elle voulait dire. On recrute par exemple souvent, dans le domaine de la sécurité, le même hacker qui est parvenu à la percer. On donne l'immunité diplomatique aux espions qui ont déjà proposé des informations utiles aux chefs d'entreprise. Et on couvre les activités d'un tueur à gages dont les victimes arrangent les affaires du gouvernement…

Danae proposa une boisson au professeur, et quand il demanda du thé, elle lui adressa le sourire le plus aimable dont elle semblait être capable. Elle avait l'air ravie de pouvoir répondre aux envies de Miles.

-Un thé serait parfait, je te remercie.

- Oh, excellent choix ! On a notre propre petite serre où l'ont fait pousser du thé, j'ai créer ma variante personnelle, certains plants ont mutés mais ils ont quand même un excellent goût !

Une serre personnelle… La fortune de cette famille ne cessait d'impressionner Miles. Bien sûr, il savait que les richesses de Central Point étaient particulièrement mal réparties, à raison de 3% de la population qui possède autant que les 97% restants; mais mettre un pied dans ce monde des 3% était tout à fait différent que de l'apprendre sur le papier.

Des plants de thé mutants… Miles se méfiait assez de l'inconnu pour tiquer, mais n'en montra rien avant que Danae ne soit partie. Il aurait évidemment préféré un Earl Grey, non synthétique, rareté parmi les raretés; mais il n'était pas convenable de réclamer pareille chose à une hôtesse qui, déjà, lui proposait un thé. Cela serait pourtant si différents des quotidiens thés en sachets…

A travers l'immense baie vitrée de la chambre, on pouvait voir les installations du quartier des loisirs. Le parc aquatique, au fond, se perdait dans l'obscurité de la nuit que les lumières n'atteignaient pas, confinées sur les plages; et les casinos, les hôtels et les parcs d'attractions éclipsaient par leurs néons et leurs éclairages les autres quartiers. Des rideaux rose pâle, fins, ornaient les fenêtres, et les murs restaient sobres pour une chambre d'adolescente. Miles se leva et avança dans la pièce pour la parcourir des yeux en attendant Danae. Un meuble, près du sol, servait de présentoir à chaussures. Une petite dizaine de paires différentes. La mode, bien que souvent considérée comme futile, était souvent une arme efficace en diplomatie. Et montrer que l'on vient d'un milieu fortuné également. Des appliques murales étalaient une lumière chaude vers le haut sur les murs et le plafond, qui s'élevait au centre de la pièce d'un niveau de plus, entouré d'une rangée de lampes. Le bureau était immense et surplombé de plusieurs étagères, où divers livres trônaient; mais contrairement à beaucoup d'endroits, ceux-là n'avaient pas l'air d'être neufs et uniquement là pour la décoration. Une penderie laissait entrevoir plusieurs robes de soirées, et un peignoir en fourrure synthétique beige était pendu à une patère, sur une porte fermée, probablement celle d'une salle de bain privative. Une commode près de la porte laissait son tiroir du haut entrouvert; étrange pour une chambre si bien rangée. Surtout pour son contenu; de la lingerie semblait presque exposée là, avec une certaine fierté. Était-ce voulu ou non? Impossible à dire. Miles revint près du lit pour s'asseoir, et remarqua une petite caisse sous le lit, quand Danae ouvrit la porte.

Elle revint avec un plateau chargé de deux verres, placés de part et d'autre d'une ancienne théière turc à deux étages, à l'air authentique. A côté, quelques sucreries. Miles sourit. Elle faisait des efforts pour lui plaire, et il s'en rendait compte, c'était même assez touchant. Il décida donc de ne rien dire quant au fait de servir du thé dans des verres, et non dans des tasses, ne voulant pas décevoir l'élan de bonne volonté de Danae. Cela dit, sa façon de servir indiquait qu'elle avait étudié le sadō ou une de ses variantes. Il y avait un cérémonial bien différent des tea parties britanniques, plus sereines, mais cette fille était vraiment à part.

Elle tendit un verre à Miles, et but la première dans le sien. Le professeur avait du mal à se départir de l'imagerie des espions qui lui était venue plus tôt au cours de leur conversation. Cette scène était parfaite pour un empoisonnement. Elle avait goûté la première, et s'était évidemment assurée d'être immunisée au poison qu'elle administrait à sa cible, tout en restant charmante et distrayante…

Enfin, elle n'en était pas là. Pas encore…?

Miles huma son verre. Menthe, thé, rose et jasmin. Un mélange qui semblait avoir été fait sur mesure - et c'était sans doute le cas. Il en prit une gorgée alors que Danae reprenait la parole.

- Voici pour vous monsieur, en tout cas, je tenais à vous adresser mes plus sincères remerciements quant à votre implication dans votre travail.

-C'est ton implication qui provoque la mienne. Il est toujours plus agréable d'enseigner à quelqu'un de réceptif et motivé.

Il prit une autre gorgée. Elle était assise à côté de lui, le plateau entre eux, sur le lit.

- C'est vrai aussi. Mais ce genre de cas est plus rare, et ne s'applique qu'aux éléments… Remarquables.


Que sous-entendait-il ainsi ? Danae était-elle remarquable ? Elle se le demandait bien.
Son orgueil naturel, lui dirait qu'elle l'est sans hésiter, mais, il y avait des gens plus talentueux, plus intelligents, plus fort.. Elle était certainement moins légitime qu certaines personnes qui n'ont été populaires que post mortem.


- Et bien, j'espère être assez remarquable pour l'être, pour moi ce serait une occasion en or de m'épanouir dans un travail.


Lorsqu'elle revint avec son plateau, elle le vit concentré, sérieux, il était plaisant à regarder. Et ce, depuis le début. Elle gardait bonne figure en suivant à la règle les protocoles de la parfaite hôtesse, après tout, cela l'entraînait pour son prochain travail.


Après avoir pris sa première gorgée, Danae observa le regard de Milles, pour voir s'il aimait son thé. Cela n'avait pas l'air de lui déplaire, mais il avait l'air de quelqu'un de raffiné, peut être un thé des plus naturels lui aurait-il plus plût. Elle avait en tout cas à faire à un homme de goût. Son style vestimentaire, sa façon de s'exprimer, de regarder, sa gestuelle, sa culture.. Tout portait à croire qu'il était de bonne famille. De plus son père s'était arranger pour trouver un homme de confiance et un bon élément, tout les critères semblaient collés à leur recherche, elle se remit à lui sourire, stafisaite.


-C'est ton implication qui provoque la mienne. Il est toujours plus agréable d'enseigner à quelqu'un de réceptif et motivé.

Encore un compliment, décidément, il savait parler aux femmes, ce monsieur Edgeworth.
Elle était à son aise, seul le plateau les séparait désormais, elle plaça une de ses mains plus proches de celles de Miles, contournant le plateau de ses doigts fins. Ce petit geste pouvait signifier beaucoup, ou peut être rien pour son professeur, mais il exprimait son attirance, et son désir d'ouvrir un peu plus leur conversation.


- Je ne serai pas aussi impliquée si vous n'étiez pas aussi.. comment dire, intéressant ? Alors, le thé vous plaît ? Je trouve qu'il me ressemble, ça peut sembler narcissique d'aimer quelque chose que l'on a créer pour nous ressembler.. Mais je me le permet.


Elle lui sourit, par "intéressant" elle suggérait bien autre chose, à voir si le professeur, remarquerait le ton, et la forme employée pour lui parler. Elle restait respectueuse, le vouvoyais et restait dans le conventionnel, cherchant à ne pas à créer une situation de gêne générale.


- Je me demandais aussi, si vous le désirez, faire d'autres cours particuliers, et pourquoi pas régulier, enfin cela dépend de votre emplois du temps, mais j'imagine que l'Etat ne vous paye que trop peu pour ce que vous faîtes. Vous n'avez pas l'air dans le besoin, et vous êtes très soigné, c'est quelque chose qui peut sembler facultatif, mais l'apparence d'un professeur et l'aura qu'il dégage, compte parfois autant que les connaissances qu'il se doit d'enseigner. Et vous avez tout, honnêtement, mis à part pour les matières que vous en pouvez enseigner, je me serai bien passée d'aller en cours, en vous gardant en tant qu'enseignant "principal".

- Et bien, j'espère être assez remarquable pour l'être, pour moi ce serait une occasion en or de m'épanouir dans un travail.

Il est plutôt rare de connaître précisément ses envies d'orientations à 16 ans. Alors, savoir précisément que l'on veut devenir espion ou agent secret n'apparaît pas comme une décision des plus réfléchies. Pourtant, il y a quelque chose de très sérieux dans sa réflexion.

Alors qu'ils prenaient le thé, il sembla à Miles que Danae le regardait avec une… intensité certaine. Comme si elle cherchait une validation dans son comportement d'hôtesse. Le professeur lui sourit pour signifier la qualité de son "accueil", et elle lui rendit ce sourire. Leur conversation recommença, autour de la ferveur avec laquelle elle écoutait ses cours.

Tout en parlant, elle s'installait plus confortablement, étendant ses mains, s'étalant un peu plus en arrière. Ses doigts, plutôt que d'être dirigés en arrière et bien immobiles, comme ils devraient l'être pour une position stable, étaient tournés vers Miles, et avançaient peu à peu.

- Je ne serai pas aussi impliquée si vous n'étiez pas aussi.. comment dire, intéressant ? Alors, le thé vous plaît ? Je trouve qu'il me ressemble, ça peut sembler narcissique d'aimer quelque chose que l'on a créer pour nous ressembler.. Mais je me le permet.

- L'homme a inventé le miroir, je pense qu'on pourra difficilement retirer la couronne du narcissisme à celui-là. Et puis, toute création ressemble, en un certain sens, à son auteur.

Il prit une autre gorgée. Son comportement avait un peu changé depuis son retour de la cuisine; elle semblait avoir pris une décision et ce choix lui avait donné une certaine témérité, de celles qui lui permettaient de s'approcher plus que les bonnes manières ne le recommandent, ou d'insister sur certains mots. "Intéressant"... Il décida de ne pas répondre à cette partie de la phrase. La jeune fille risquait de le considérer comme une invitation à flirter - chose, de toutes façons, qu'il n'avait pas faite depuis des années.

- Il est toujours plus sain d'aimer ce qui nous ressemble que de détester tout ce qui nous ressemble. L'estime de soi est une valeur qui gagne à être bien dosée… Comme le thé.

Il lui sourit, apparemment satisfait de son tour d'esprit imprévu, quand elle lui proposa quelque chose.

- Je me demandais aussi, si vous le désirez, faire d'autres cours particuliers, et pourquoi pas régulier, enfin cela dépend de votre emplois du temps, mais j'imagine que l'Etat ne vous paye que trop peu pour ce que vous faîtes. Vous n'avez pas l'air dans le besoin, et vous êtes très soigné, c'est quelque chose qui peut sembler facultatif, mais l'apparence d'un professeur et l'aura qu'il dégage, compte parfois autant que les connaissances qu'il se doit d'enseigner. Et vous avez tout, honnêtement, mis à part pour les matières que vous en pouvez enseigner, je me serai bien passée d'aller en cours, en vous gardant en tant qu'enseignant "principal".

Elle est clairement en train de lui demander de le revoir régulièrement. C'est elle qui n'a pas l'air d'avoir besoin de cours particuliers… Cela dit, elle avait raison sur un point. Le point qui lui a fait accepter ce travail au départ. Le NEST n'étant qu'une couverture, peu importait que la paye soit faible, c'étaient les requêtes du gouvernement qui payaient le matériel. Et s'il n'envoyait pas de requête… Aucune rentrée d'argent.

Mais, Danae proposait peut-être la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Après tout, c'était son père qui payait… Serait-il d'accord?

- Si tu juges en avoir besoin, et que ton père est d'accord, je peux te donner d'autres cours, mais… Est-ce que tu penses vraiment en avoir besoin? Peut-être que tu pourrais juste t'inscrire dans une école...

Bon, c'était compliqué d'imaginer Danae au NEST. Pourquoi pas, mais… Elle aurait moins de difficultés à s'intégrer dans une école plus prestigieuse.

Elle était installée et continuait de nouveau sa conversation avec son professeur.

- L'homme a inventé le miroir, je pense qu'on pourra difficilement retirer la couronne du narcissisme à celui-là. Et puis, toute création ressemble, en un certain sens, à son auteur.

Il avait une très jolie façon de parler. Pour un professeur du N.E.S.T. Qu'il était agréable de converser avec quelqu'un qui sache bien s'exprimer, elle n'avait de cesse de se faire cette réflexion la.

Il était plaisant, cependant elle remarqua qu'il n'avait pas essayé de se rapprocher d'elle d'une quelconque manière, il était sûrement insensible à ses charmes et avait un code moral trop lourd pour cela. Tant pis pour lui, Danae ne regardait que rarement les hommes, et ce dernier avait eut sa chance.

- C'est possible, en plus je me regarde souvent dans le mirroir, mais pour chercher la perfection, et m'élever physiquement en corrigeant tout défauts physique. Je ne sais pas si on peut appeler ça narcissisme, j'aurai plutôt utiliser le terme "perfectionniste".

Elle savait que sa parole pouvait facilement être qualifiée "d'hautaine", mais elle se complaisait dans ce rôle et pensait ses mots. Si l'on est pas capable de s'apprécier quoi même, alors comment peut on apprécier quelque chose, ou quelqu'un d'autre ?


- Il est toujours plus sain d'aimer ce qui nous ressemble que de détester tout ce qui nous ressemble. L'estime de soi est une valeur qui gagne à être bien dosée… Comme le thé.

Le thé.. C'est tout un art, elle le savait bien, elle avait passée des heures à confectionner le sien avec des scientifiques et des équipes de nutritionnistes spécialisés en la matière. Par ce qui nous ressemble qu'entendait-il ? C'était une sorte de phrase à double sens interprétable à souhait. Il pouvait aussi bien parler des riches et des pauvres, ou des humains normaux et des turnes. Il pouvait aussi simplement parler du thé de Danae qui lui ressemblait, dans ces cas précis, sa phrase avait du sens. Quoique, l'amour par exemple, pouvait rompre cette logique par le biais de ce sentiment de désir puissant, qu'elle n'avait jamais encore eut l'occasion d’expérimenter jusque là.

en s'estimant être de l'élite.

- Je suis complètement d'accord, monsieur. En parlant de "bien doser", si je vous demandais un avis sur mon thé, ce qu'il faudrait ajouter, ou retirer pour qu'il soit meilleur, que me répondriez-vous ?

Cette question était importante, car s'il pouvait plaire à une personne ayant un nom d'origine anglaise, qui sont des gens réputés pour être des experts en thé, alors elle pourrait commercialisé sa propre gamme.


- Si tu juges en avoir besoin, et que ton père est d'accord, je peux te donner d'autres cours, mais… Est-ce que tu penses vraiment en avoir besoin? Peut-être que tu pourrais juste t'inscrire dans une école...

Voulait-il parler du N.E.S.T ? Après tout elle avait un dossier psychiatrique déjà fait. Et si elle intégrait cette école elle serait sans doute "l’élément d'exception" enfin c'est ce qu'elle pensait. Les gens comme Danae avait souvent tendance à sous estimer les personnes de systèmes dits "inférieurs", ou "normaux", en s'estimant être de l'élite.

- Vous voulez dire intégrer une école comme le NEST ? Vous pensez que je m'y ferai ? Ma mère habite dans la bordure, ce serait plus facile une semaine sur deux de m'y rendre, mais j'imagine que la mentalité n'est pas la même.. Mais au moins j'imagine que les paysages y sont moins.. "homogènes". Et peut être que l'entre-sois qui règnent dans les établissements privés peuvent, s'avérer être "mauvais" à long terme.

Par "paysage" il fallait forcément entendre "type de personne", il y avait des turnes, d'où l'école tirait d'ailleurs son nom. Cela ne la dérangerait pas forcément, elle avait plus peur de "dehors" du NEST, ses ballades dans la Bordure se passaient rarement sans accroches.

Si elle allait là bas, elle resterait certainement plus d'une semaine chez sa mère dû à la proximité de l'école. Cependant les cours y avaient l'air nettement plus mouvementés et intéressants.. C'était un petit dilemme auquel elle réfléchirait.

- C'est possible, en plus je me regarde souvent dans le mirroir, mais pour chercher la perfection, et m'élever physiquement en corrigeant tout défauts physique. Je ne sais pas si on peut appeler ça narcissisme, j'aurai plutôt utiliser le terme "perfectionniste".

Cela rentrait assurément dans la case "narcissisme" avec une intensité plutôt peu commune. Même si ce n'était pas aussi toxique que dans le cas de quelqu'un satisfait par sa propre image, puisqu'elle cherchait à s'améliorer par ce biais. Et effectivement, la recherche de la perfection est un but louable, même s'il peut mener à des chemins particulièrement semés d'embûches - et parfois à des raccourcis bien dangereux...

- Il est toujours plus sain d'aimer ce qui nous ressemble que de détester tout ce qui nous ressemble. L'estime de soi est une valeur qui gagne à être bien dosée… Comme le thé.

Elle semble se retrouver dans l'exemple que Miles avait donné. En règle générale, d'ailleurs, elle se retrouvait dans la plupart des points que le professeur pouvait soulever. Et de son côté, il lui trouvait bien des points en commun avec Eva… Enfin, avec quelques années en moins. Il devait être bien agréable, pour l'un comme pour l'autre, d'avoir une discussion avec un interlocuteur au diapason de ses propres pensées.

- Je suis complètement d'accord, monsieur. En parlant de "bien doser", si je vous demandais un avis sur mon thé, ce qu'il faudrait ajouter, ou retirer pour qu'il soit meilleur, que me répondriez-vous ?

Miles reprit une gorgée de thé. Ce qu'il faudrait lui ajouter ou lui retirer…? Une question bien complexe. Chaque thé est différent et sert différents buts. Le Early Morning Tea, que l'on prend avant de se lever du lit, avec quelques gâteaux secs, le Breakfast Tea, la tasse de thé de onze heures ou bien le classique Five o'clock Tea…

- Le thé lui-même n'a pas à être modifié, c'est aux convives de s'y adapter. Si l'on suit les cinq règles d'or du thé Anglais, il ne reste qu'à accorder son accompagnement. Lait, sucre, scones, cakes ou muffins, toasts et crumpets… Ton thé a sa propre personnalité, n'essaie pas de trop le modifier.

Les cinq règles d'or. Ébouillanter la théière pour réchauffer les feuilles de thé, ne mettre dans la théière qu'une petite cuillerée de thé par tasse, et en ajouter une dernière, verser l'eau frémissante et non bouillante, infuser de trois à cinq minutes, suivant l'arôme recherché, puis remuer et servir.

A sa question de recevoir d'autres cours, Miles proposa ses services, mais évoqua l'idée d'une inscription dans une école. Pour quelques cours particuliers, un professeur à domicile était un bon compromis, mais pour suivre tout un cursus…? Cela dit, peut-être que la personnalité de Danae ne se prêtait pas particulièrement à ce genre d'environnement.

- Vous voulez dire intégrer une école comme le NEST ? Vous pensez que je m'y ferai ? Ma mère habite dans la bordure, ce serait plus facile une semaine sur deux de m'y rendre, mais j'imagine que la mentalité n'est pas la même.. Mais au moins j'imagine que les paysages y sont moins.. "homogènes". Et peut être que l'entre-sois qui règnent dans les établissements privés peuvent, s'avérer être "mauvais" à long terme.

Dans la bordure? Étrange… Imaginer le décalage draconien entre les styles de vies des deux parents pouvait donner le vertige. Et il était difficile pour le professeur d'imaginer Danae séjourner dans la Bordure, chez sa mère, en la voyant aussi à l'aise dans les dorures et le satin.

- C'est vrai que je suis professeur au NEST, mais je ne parlais pas forcément de cette école. Bien qu'elle soit ouverte à tous, et que, du fait qu'elle soit la seule disponible pour les turnes, elle a un cursus particulièrement bien rempli, c'est aussi un endroit… Plein de tensions. Quant aux "paysages", ils sont bel et bien hétérogènes, mais d'après ce que tu me dis à propos de tes parents, cela ne devrait pas te faire peur…?

Elle avait évoqué "une semaine sur deux", ce qui voulait bien dire qu'elle vivait à mi-temps dans un environnement… Dans un "paysage" plus modeste. Mais elle avait certainement une préférence pour l'un d'eux, et pour le moment, il paraissait évident que c'était cet immeuble cossu.

- Et puis, le NEST est un établissement privé, mais de toutes façons, je pense qu'à ton niveau, une école publique serait un gâchis de temps pour toi.

Miles n'était pas professeur par vocation profonde, aussi n'avait-il pas la même hésitation que ses collègues à casser du sucre sur le dos des enseignants de la fonction publique. Pour lui, c'étaient surtout des personnes envoyées là où on avait besoin d'elles, sans passion, sans zèle et sans effort. Un simple métier pour gagner sa vie. Mais, il avait également conscience que tout le monde n'avait pas la même situation que lui, où le plus gros des revenus provenait d'une autre activité.

- Enfin, tu as encore du temps pour réfléchir à tout ça. En tout cas, tu peux compter sur moi pour t'épauler dans tes futurs choix de carrière. N'hésite pas à me demander ce que tu voudras.

- Je suis complètement d'accord, monsieur. En parlant de "bien doser", si je vous demandais un avis sur mon thé, ce qu'il faudrait ajouter, ou retirer pour qu'il soit meilleur, que me répondriez-vous ?

Miles reprit une gorgée de thé. Il semblait être entrain de réfléchir à sa question, elle se demandait s'il allait user d'une habile entourloupe pour contourner le sujet en répondant sans répondre, ou s'il allait faire preuve d'une franchise totale et directe.

- Le thé lui-même n'a pas à être modifié, c'est aux convives de s'y adapter. Si l'on suit les cinq règles d'or du thé Anglais, il ne reste qu'à accorder son accompagnement. Lait, sucre, scones, cakes ou muffins, toasts et crumpets… Ton thé a sa propre personnalité, n'essaie pas de trop le modifier.

- J'en prend bonne note, merci de votre avis.

Il parla des fameuses cinq règles d'or du thé Anglais, cette manière d'aimer et d'apprécier le thé avait quelque peu disparut en Angleterre aux 21ème siècle, mais après l'Apocalypse elle était revenus à la mode. Notamment et surtout chez les riches ou les anglais natifs de souche. Vu son look il ressemblait au parfait "british", mais c'était peut être un genre qu'il utilisait pour mieux se faire voir par la haute société, vu son visage assez commun il aurait put être de n'importe quel origine d'Europe de l'Ouest.

- Vous voulez dire intégrer une école comme le NEST ? Vous pensez que je m'y ferai ? Ma mère habite dans la bordure, ce serait plus facile une semaine sur deux de m'y rendre, mais j'imagine que la mentalité n'est pas la même.. Mais au moins j'imagine que les paysages y sont moins.. "homogènes". Et peut être que l'entre-sois qui règnent dans les établissements privés peuvent, s'avérer être "mauvais" à long terme.

Par "paysage" il fallait forcément entendre "type de personne", il y avait des turnes, d'où l'école tirait d'ailleurs son nom. Cela ne la dérangerait pas forcément, elle avait plus peur de "dehors" du NEST, ses ballades dans la Bordure se passaient rarement sans accroches.

Si elle allait là bas, elle resterait certainement plus d'une semaine chez sa mère dû à la proximité de l'école. Cependant les cours y avaient l'air nettement plus mouvementés et intéressants.. C'était un petit dilemme auquel elle réfléchirait.


- C'est vrai que je suis professeur au NEST, mais je ne parlais pas forcément de cette école. Bien qu'elle soit ouverte à tous, et que, du fait qu'elle soit la seule disponible pour les turnes, elle a un cursus particulièrement bien rempli, c'est aussi un endroit… Plein de tensions. Quant aux "paysages", ils sont bel et bien hétérogènes, mais d'après ce que tu me dis à propos de tes parents, cela ne devrait pas te faire peur…?

Elle vit d'ailleurs son regard changer lorsqu'elle évoqua son logement dans la Bordure, c'était difficile à croire, elle pouvait l'admettre.. C'était une riche, avec des apparats de luxe, une manière de parler des plus bourgeoise et surtout une manière de juger des plus snobs. Elle déteignait totalement avec le paysage de la Bordure, elle le savait, c'était parfois dérangeant, lorsqu'elle n'avait pas un chauffeur armé pour l'y emmené. Elle avait déjà même faite des rencontres là bas, dont un certain Argov, si ses souvenirs étaient bons. Elle ne l'avait d'ailleurs jamais revue depuis. C'était en effet un endroit effroyable et elle ne s'y sentait pas en sécurité, plus elle y pensait, plus elle se disait que ce serait une mauvaise idée d'intégrer le NEST, de toute manière son niveau dans la société lui permettrait probablement de ne pas avoir à passer par tout les cursus normalement requis pour atteindre ses objectifs.

- J'ai le temps pour y réfléchir.. Je ne suis pas pressée, je pense que ça peut être très enrichissant de cotoyer "Tout le monde". Mais au long terme, j'aurai peur d'en ressortir appauvrie. Certains.. "Riches" ont déjà fais ça, ils sont revenus dans leurs foyer avec une sorte de sensibilité pro-turne qu'ils n'avaient pas avant, un peu comme ma mère d'ailleurs. Cette sensibilité, bien que j'en ai pour l'instant été épargnée.. Je la considère comme une faiblesse, une faiblesse qui, à l'extrême pousserait les gens touchés par cette dernière à trahir les leurs, et ça, je refuse.

Elle s'était un peu emportée, elle aurait pus répondre vaguement, ou simplement, mais elle avait dérivée sur un sujet assez sensible, comme si ses pensées étaient tellement forte qu'elles étaient sorties d'elles mêmes de sa bouche.


- Et puis, le NEST est un établissement privé, mais de toutes façons, je pense qu'à ton niveau, une école publique serait un gâchis de temps pour toi.

Décidément, elle était en rare désaccord avec son professeur. Elle était en haut, pourquoi chercher à redescendre ? Danae était une ambitieuse de nature, elle ne se souhaitait que le meilleur, et ne cherchais pas vraiment à faire dans l'humanitaire en se joignant aux "paysages" de la Bordure, même si l’entre-sois pouvait parfois s'avérer pesant, il était sans risque pour sa santé physique.

- Je le pense. Je ne vais pas me plaindre de mon niveau. En réalité ce qui m'intéresse le plus ce n'est pas mon futur proche, c'est mon avenir, et ma vie sur le long terme.


- Enfin, tu as encore du temps pour réfléchir à tout ça. En tout cas, tu peux compter sur moi pour t'épauler dans tes futurs choix de carrière. N'hésite pas à me demander ce que tu voudras.

Elle avait trouvée quelqu'un pour l'épauler, et ce n'était même pas son paternel, son regard changea légèrement, ses yeux enjôleurs se transformèrent en un regard brillant, et bienveillant.

- C'est sûr, et puis, le temps passe tellement vite.. Je compte bien monter dans les hautes sphères, et quand j'y serai, je ferai en sorte que l'on vous décerne le prix du meilleur professeur particulier.

Elle ricana, ajoutant une pointe d'humour dans sa phrase, ce dernier avait un style assez discret et Danae l'imaginait bien se montrer bredouille et timide face à un jury lui décernant une sorte d'Oscar personnalisé.