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Rumeurs

Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
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Anachronisme musical Ft. Heidi Langly

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Ven 16 Aoû - 0:30

Le lendemain de sa visite au magasin de musique, Sören et Elke avaient déjà convenu d’une date et d’un lieu pour le premier cours de musique. Il n’aura suffit que de quelques échanges de mail pour qu’ils se mettent d’accord : samedi à 15h

Ce serait le samedi, à 14h30 au bar-restaurant “Le Cromorne”. Aucun des deux n’avait d’idée bien précise de lieu à utiliser et ils s’étaient donc rabattus sur celui-ci… parceque le nom était sympa vu la thématique. Et puis c’était relativement proche pour Sören et Elke.

Sören arriva le premier, avec une dizaine de minutes d’avance. La devanture était plutôt originale : une fausse façade en bois avec de grandes vitres et le fameux panneau suspendu par deux chaînes typique des vieilles tavernes. L’inscription “Le Cromorne” y figurait en lettres dorées, avec une énorme enluminure sur le C… le resto jouait clairement sur la carte auberge moyen-âgeuse.

En entrant, Sören fut agréablement surpris : il n’y avait presque personne. C’était idéal pour un cours, et c’est aussi la raison pour laquelle Elke et lui avaient opté pour un lieu peu réputé. Les tables, le bar et même la tronche du barman transpiraient le temps des châteaux forts. les quelques clients mangeaient ce qui ressemblait à une sorte de ragoût dans de larges écuelles en fer. La boisson, elle, était servie dans des verres en corne… des imitation, évidemment.

Un peu partout sur les murs étaient accrochés des instruments de musique médiévaux. Sören reconnaissait un luth, une harpe, une flûte à bec et une guitare. Il n’avait pas la moindre idée du nom des autres. À part peut-être pour cette espèce de flûte recourbée qui avait le droit à une mise en avant toute particulière. Elle était placée sur une sorte de cadre doré au dessus du comptoir. Ça devait être le fameux Cromorne.

Sören s’installa sur une table près d’une fenêtre. La lumière chaude de ce milieu traversait le verre irrégulier des fenêtres, dont le verre teinté des vitraux qui occupaient le contour des fenêtres. L’ambiance était irréaliste. Ça avait au moins le mérite d’être original.

Le patron s’approcha. Il était vêtu d’une sorte de costume de tavernier d’époque, principalement couleur cuir avec un long tablier blanc.

- Qu’est-ce qu’il faudra à ce bon monsieur ?

- Un café s’il vous plaît. Allongé.

Sören avait pris le coup de main avec certaines petites interactions du quotidien. La bouffe, c’était le truc le plus évident à essayer dans cette nouvelle vie et il avait essayé bon nombre de restaurants depuis deux semaines et le début de sa “liberté”.

Le jeune homme n’avait aucune idée de la façon dont allait se dérouler le cours d’Histoire de la musique. Il était 14h25 et il ne restait plus qu’à espérer qu’Elke n’arrive pas trop en retard. N'empêche... c'était sans doute l'endroit le plus inadapté de la ville pour parler de musique moderne. Aucune importance, Sören trouvait le décalage plutôt marrant.
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Ven 16 Aoû - 15:42

Anachronisme musical

Sören

Anachronisme musical Ft. Heidi Langly Giphy


Ah oui, quand il disait qu’il voulait que les choses aillent vite il ne mentait pas. A peine de retour chez moi, j’avais déjà reçu son mail. Bravant une flemme immense, je lui ai répondu avant que mon cerveau ne me souffle l’idée de lâcher l’affaire. S’en est suivi quelques réponses supplémentaires, et nous avons convenu d’un horaire et d’un lieu. Enfin, pour le lieu, j’ai accepté le premier qu’il m’a proposé. Un recherche rapide de l’emplacement du bar m’a montré que ce n’était pas si loin de mon nouveau chez-moi, alors à défaut d’une autre idée j’ai dit oui.

Grave erreur que j’ai commis là, je ne vais pas tarder à m’en rendre compte. Bon, le rendez-vous est fixé à 15h pétantes, ça veut dire que j’ai un peu de temps pour me préparer. Déjà 14h30 ? Ah, pas tant de temps que ça alors. Heureusement qu’en tant que la personne sérieuse que je suis, j’avais déjà préparé tout mon exposé et que je n’ai plus qu’à prendre mon baladeur qui contient déjà toutes les chansons dont j’ai prévu de parler. A vrai dire, je n’ai pas vraiment eu à faire beaucoup de recherches, si ce n’est pas du tout. Parler de la musique que j’aime, je suis capable de le faire pendant des heures et complètement gratuitement.

Une douche expresse, et une fois tout de noir vêtue comme à mon habitude, je m’échappe. Le bar n’est qu’à une petite vingtaine de minutes de marche, j’arriverai un peu en retard mais savoir se faire désirer fait partie de mes nombreux talents. Il est 15h passées de sept minutes quand je suis enfin rendue devant le point de rendez-vous. C’est une blague ? C’est quoi ce truc, on se croirait devant une devanture tout droit sortie d’un film de chevaliers.. Mais dans quoi je me suis encore embarquée moi.. J’aurais dû m’en douter en lisant le nom de l’établissement, je suis trop bête, et si ça se trouve c’est une blague et il n’est même pas à l’intérieur.

Il n’y a qu’un seul moyen de vérifier cette hypothèse ; je pousse la porte et découvre avec horreur que l’intérieur est aussi, ou plutôt encore plus kitch que l’extérieur. Il n’y a pas grand monde à l’intérieur et je comprends facilement pourquoi, mais mon nouvel élève est bien là, assis à une table en train de.. boire dans une corne ? Sans déconner, je suis filmée, ce n’est pas possible autrement. Suspicieuse, je m’avance donc prudemment vers Sören qui ne semble pas dérangé plus que ça par l’atmosphère pour le moins unique du décors. Maintenant postée devant lui, je passe ma main dans ma poche pour récupérer mon petit baladeur. Je lance la première piste de cette playlist préparée par mes soins, et lance l’appareil accompagné de sa paire d’écouteurs au rouquin.

« Chapitre premier : nouvelles frontières ; grand un : affirmation du folklore local. Étude de cas : 2039, Nueva Vista Social Club et l’album Nueva Havana. »


Wow, je m’impressionne moi-même, on aurait vraiment dit une pro. Il faut dire que bon, même si je ne l’avoue qu’à moitié, j’ai tout de même bien préparé ces cours et j’ai fait preuve d’un enthousiasme qui ne me ressemble guère. Enfin, je fais surtout ça pour l’argent hein. Je m’assois en face de lui en lui faisant bien comprendre par mon regard qu’il devait rapidement enfiler le casque. Le morceau qui est en train de se jouer est une salsa, tout ce qu’il y a de plus classique. Elle provient de la première génération de cubains du dôme. Avant la guerre, ce n’était pas vraiment ce qui passait sur les ondes partout sur le globe, mais c’est très symptomatique des premières œuvres musicales qui sont apparues à Central Point. Non pas que ce soit essentiellement de la musique cubaine, mais plutôt de la musique folklorique de partout.

Par peur de voir leur culture étouffée par des sonorités plus occidentales et conformistes, beaucoup d’artistes appartenant à des minorités ont eu a cœur d’affirmer leur héritage pour ne pas qu’il soit oublié dans cette nouvelle ère de l’humanité. C’est un postulat de départ très important pour comprendre l’évolution de la musique ici, et donc la suite de mon cours si bien préparé.

Un nigaud dans une tenue d’un autre millénaire s’approche. Tout d’abord sur la défensive, je le regarde mal, mais il me demande ce que je vue boire, ce qui le rend instantanément plus sympathique.

« Un double whisky, sur sa note. »


Moi, une alcoolique ? Je ne crois pas non, ça fait juste très, très longtemps que je n’ai pas bu une gorgée d’alcool fort. Quoi ce n’est pas une excuse valable ? Je t’emmerde, conscience, c’est justement pour te noyer que je fais ça. Et pour ce qui est de ne pas le payer, on peut considérer ça comme une petite avance sur mon salaire, une prime pour tout le travail que j’ai abattu.


Heidi Langley
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Ven 16 Aoû - 18:59

Apparement, Elke était un peu en retard. Pas de problème si ça ne dure pas trop, ça arrive à tout le monde. Il était plutôt bon ce café. Enfin, meilleur que le café soluble insipide que Sören avait pris l’habitude de boire tous les matin au petit déjeuner. Par contre, boire dans cette sorte de plastique imitation corne… c’était étrange.

Tout à coup, Elke apparut juste devant lui, la main fourrée dans sa poche. Il rattrapa le baladeur qu’elle venait de lui lancer, profondément intrigué.

- Chapitre premier : nouvelles frontières ; grand un : affirmation du folklore local. Étude de cas : 2039, Nueva Vista Social Club et l’album Nueva Havana.

Ça allait vraiment se passer comme ça ? Ni bonjour, ni “Excusez moi, je suis en retard”... Elle ne s’était même pas assise.

De plus, Elke devait bien se douter que Sören aurait jeté un coup d’oeil aux prix moyens de cours de musique avant de venir. Certes, il était à la ramasse en technologie, mais quelques minutes sur le Domeweb avaient suffi à comprendre la raison de cette petite gueguerre des profs de musique, lorsque Sören était au magasin. Malgré la réduction proposée par Elke, on était encore nettement au dessus des prix pratiqués.

Néanmoins, Sören avait choisi de maintenir le cour sans même prendre la peine de renégocier le prix. C’était son erreur, et il était prêt à l’assumer, au moins pour sa première leçon.

Le comportement de la jeune femme à la fin de leur entrevue au magasin avait fait tiquer Sören. Lui qui se croyait asocial, il avait peut-être déniché une experte en la matière. Bien trop abasourdi par la situation pour en placer une, Sören se contentait de fixer la blonde.

- Un double whisky, sur sa note.

C’était la phrase de trop. Toute la timidité de Sören ne suffirait pas à cacher sa colère sur ce coup. Il attendit quelques secondes que le barman s’éloigne avant de dévisager Elke d’un regard noir. Il tenait toujours le  baladeur dans sa main, bien décidé à voir le comportement de son interlocutrice changer avant d’envisager de débuter un cours. Des tonnes d’insultes lui fusaient à travers l’esprit, on aurait presque pu les lire sur sa rétine. Malgré tout, Sören choisit de tenter la solution diplomatique, une dernière fois.

“Tu joues à quoi là ?”
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Ven 16 Aoû - 20:29

Anachronisme musical

Sören

Anachronisme musical Ft. Heidi Langly Giphy


Il a eu l’air plutôt surpris quand je lui énoncé les premières phrases du sujet du jour. Il ne s’attendait pas à ce genre de musique peut-être ? Ou c’est mon léger retard qui l’a mis dans cet état ? Il s’attendait à autre chose ? S’il comptait sur moi pour faire du social, eh bien il n’aurait pas dû. On s’est mis d’accord sur des cours de musique, pas sur des après-midis papotage entre amis. M’enfin, le serveur commence à s’éloigner, et moi je commence à prendre mes aises.

« Tu joues à quoi là ? »

Pardon ? Mon regard se reporte sur lui alors que j’étais en train d’étirer mon dos. Les mains croisées au dessus de la tête, j’essaie d’analyser ce qu’il a voulu dire par là. Je plisse les yeux alors que les siens font marque d’une rancœur certaine. Quoi, il ne veut même pas me payer à boire ? Il est prêt à dépenser autant pour des cours mais offrir un verre à quelqu’un ça le met dans tous ses états ? Tu parles d’une pince..

Après quelques secondes de silence à se fixer droit dans les mirettes, je décide d’enfin lui répondre d’un voix nonchalante, presque impertinente.

« Comment ça ‘à quoi je joue’ ? Je te donne un cours, comme prévu, alors hop hop hop on enfile ça et on apprécie la musique, d’accord ? »


J’avais mimé en même temps le geste de mettre les écouteurs que je lui ai gentiment prêté.

« On a plus de 60 ans d’histoire à couvrir alors on va peut-être pas perdre de temps, tu crois pas ? »


Contrairement à lui, je reste complètement calme et impassible. S’il essaie de me faire peur avec son regard noir c’est raté. Lui ne le sais pas mais j’en ai reçu des regards comme celui-là, et de types bien plus effrayants. Ce que j’ai appris, c’est que les gars comme lui ne mettent que très rarement en œuvre ce qui les démange pourtant atrocement. Je soupire en reprenant une position normale en face de lui, bien que très décontractée quand même. A mon tour, je le fixe en haussant un sourcil comme pour le défier de me contredire.

Et puis qu’est-ce qu’il pourrait me dire ? Il veut que je paie moi-même ma boisson ? Très bien, pas de soucis, de toutes façon c’est moins bon quand ce n’est pas offert de bon cœur. Que je ne suis pas très polie ni courtoise ? Ca me fait une belle jambe, qu’est-ce que ça change pour lui ? La qualité de mon enseignement reste la même, et jusqu’à preuve du contraire c’est pour ça qu’il me paiera à la fin. Je lui demande trop d’argent alors ? Il n’avait qu’à pas accepter. Quand tu te fais arnaquer, c’est de ta faute, pas celle de l’arnaqueur ; je ne l’ai même pas roulé si sournoisement que ça. Aucune affaire de petite close écrite en pattes de mouche en bas d’un contrat ou même de forçage de main ; non non non, il a accepté mon offre tout seul comme un grand. Et puis quand bien même il voudrait renégocier, j’ai tellement besoin d’un complément de revenu que j’aurais été prête à diviser par deux mon tarif. Alors, je ne suis pas dans sa tête, mais si j’y étais, je me dirais que l’horloge tourne et que tout ce que j’ai à me reprocher peut attendre parce que j’ai quand même l’air d’être vachement calée et sûre de ce que je dis, et surtout je mettrais ces oreillettes.


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Sam 17 Aoû - 17:49

- Comment ça "à quoi je joue" ? Je te donne un cours, comme prévu, alors hop hop hop on enfile ça et on apprécie la musique, d’accord ?

Comment était-ce possible d’être aussi provocante. Comme si elle n'était pas consciente que son comportement était un tantinet soit peu inapproprié. Cette fille puait le jemenfoutisme à des kilomètres à la ronde. C’était trop demandé d’avoir des interactions d’adultes normales ? De s’installer avant de commencer, de ne pas balancer un “servez-moi à boire, c’est mon client qui paye” en toute sérénité après être arrivé à la bourre et sans même dire bonjour ?

Et elle était là, à lui mimer de mettre les écouteurs comme si elle s’adressait à un gamin, en faisant mine qu'il n'y avait aucun problème. Elle jouait à nouveau le rôle de la personne fréquentable, comme elle l’avait fait au magasin avant d’être sûre qu’elle avait bien trouvé son pigeon.

- On a plus de 60 ans d’histoire à couvrir alors on va peut-être pas perdre de temps, tu crois pas ?

Elle était beaucoup trop calme au goût de Sören. Sa remarque semblait n’avoir même pas effleuré la jeune femme. Consterné, il baissa la tête un instant, soupirant longuement et tentant de retrouver son calme. Il posa le baladeur sur la table, puis répondit d’un ton posé :

- Écoute, je suis pas expert en enseignement, mais en payant ce prix pour un cours, je m’attendais à un peu plus que ça. Je suis loin d’être un manique de la politesse, mais c’est vraiment le mieux que tu puisses faire ? Je veux dire… les interactions sociales normales, entre adultes, c’est en supplément ?

Je doute pas de tes connaissance et de la qualité de tes cours, mais si tu pouvais faire un minimum d’efforts sur la forme, ça serait pas de trop.


Si sa voix était douce, il était évident que le fond de sa pensée était moins mielleux et plus direct. Il n’avait pas l’intention de lâcher l’affaire sans que la situation ne reparte sur des bases saines. Sören savait que son interlocutrice était tout à fait capable d’être fréquentable. Elle avait très bien réussi lorsqu’il s’agissait de piquer le client de son patron. Maintenant, il était bien décidé à attendre qu’elle ait fini son petit jeu de provocatrice pour débuter le cours.
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Sam 17 Aoû - 23:40

Anachronisme musical

Sören

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« Écoute, je suis pas expert en enseignement, mais en payant ce prix pour un cours, je m’attendais à un peu plus que ça. »

Dommage, hein ? T’es allé les sortir d’où tes attentes ? De ce que je me souviens, je t’ai quand même fait économiser pas mal d’argent, alors je ne sais pas quel prix du donnes à la courtoisie, mais d’un point de vue personnel, ça ne vaut clairement pas 10 bitcoins de l’heure. A ce prix là, autant engager une escorte et lui faire lire des cours imprimés depuis une page web douteuse.

« Je suis loin d’être un manique de la politesse, mais c’est vraiment le mieux que tu puisses faire ? »

Tout à fait, impossible de faire mieux chef. Ce serait contre nature, et il suffit de regarder l’extérieur de dôme pour voir ce qui se passe quand la nature est en colère.

« Je veux dire… les interactions sociales normales, entre adultes, c’est en supplément ? »

Absolument, il va falloir me payer bien plus cher que ça si tu veux que je te tienne la main et que je t’appelle par des petits noms mignons, mon lapin.

« Je doute pas de tes connaissance et de la qualité de tes cours, mais si tu pouvais faire un minimum d’efforts sur la forme, ça serait pas de trop. »

Encore heureuse que tu ne doutes pas de la qualité de mes cours, je suis sensée avoir un diplôme ! Et j’ai fait de grandes efforts sur la forme, il n’a absolument aucune idée du temps que j’ai mis à structurer ces cours. Moi qui pensait en avoir fait une belle démonstration en arrivant, il n’est décidément pas très attentif à ce que je dis.

Le fait qu’il garde son calme ne m’aide pas vraiment à le prendre au sérieux. Je suis payée à l’heure, s’il n’est pas décidé à m’écouter tant pis, ce n’est pas mon problème. Il ne veut pas écouter la musique que je lui ai donné ? Très bien, je reprends le baladeur qu’il venait de reposer sur la table dans la main avant de relever les yeux vers lui avec une expression très peu concernée. Je fini par lui répondre sur un ton blasé.

« Mon truc c’est la musique, pas la politesse. »


Je hausse les épaules comme si je venais d’énoncer une vérité absolue et immuable, ce qui au final n’est pas loin d’être le cas.

« Tu payes pour que je te remette à niveau en musique, pas pour que je te brosse dans le sens du poil. Si ce que je dis t’intéresse pas dis le moi que j’arrête de perdre mon temps ici. »


Et à la fin de ma phrase, je hausse à nouveau un sourcil pour le défier de répondre à ça, et j’enfile les écouteurs qu’il n’a pas voulu mettre avant et augmente le volume en pressant visiblement sur le bouton. S’il ne veut pas profiter de la musique, je le ferai avec plaisir. Les mains derrière la tête, je m’enfonce dans la banquette molletonnée en levant les yeux au plafond.

Non mais c’est vrai quoi, quel genre de personne préfère écouter quelqu’un lui dire bonjour plutôt qu’une chanson du Nueva Vista Social Club ? Je vais vous le dire : un psychopathe, c’est tout. Au final je suis déçue, parce que mine de rien j’étais fière de mon exposé et surtout, je suis venue préparée à parler musique, pas à faire face à un trentenaire qui me fait un caca nerveux parce que j’ai fait ce qu’il m’a demandé sans passer par toutes ces niaiseries de ‘bonjouuuur, comment ça vaaaa ? Ca va et tooooi ? Moi ça vaaaaa.’ Je me fiche bien de savoir comment il va, je ne suis pas médecin ; ce qui m’intéresse c’est sa culture, mais visiblement il a le cerveau trop accaparé par des formules de politesse, notez l’ironie, pour le réaliser.


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Dim 18 Aoû - 1:04

Elke s’était foutue royalement de tout ce que Sören pouvait dire. Étrangement, malgré ce qui venait de se passer, il était plus déçu qu'en colère. Il avait entrevu une lumière d’espoir, mais apparement rien de bon ne pouvait sortir de cette gamine. Pourtant, même Luke avait réussi à refaire sortir le bon côté de Dark Vador. Dommage, Elke, elle, était juste une adolescente en manque d’attention, et elle n’allait apparement jamais enlever son masque de condescendance pour faire place à une personne avec un tant soit peu d’humanité.

Elle avait mis les écouteurs avec ce petit regard provocateur qu’elle s’efforçait de maintenir depuis plusieurs minutes maintenant. Ça devait être épuisant d’être aussi casse-couille. Il ne manquait plus que le “nananère, je t’écoute paaas, parle à ma main ma tête est malade”. Sören avait eu une soeur, et il savait bien que rentrer dans ce petit jeu n’avait pas d’issue.

Il se contenta d’attendre qu’elle daigne porter à nouveau le regard sur lui et enlève enfin ses écouteurs. Elle avait beau faire la maligne, elle était venue là pour la paye. À moins d’être aussi stupide qu’insupportable, elle devait se douter qu’elle repartirait les mains vides si le cours n’avait pas lieu.

Quand finalement Elke porta son attention sur Sören quelques instants, il proposa calmement.

- Bon, ça nous ferait tous les deux chier d’être venus ici pour rien, je suppose. Je te propose un truc : on fait ce cours d’1h30. Donc jusqu’à… 16h42. Tu ne me parles pas comme si j’étais ton chien, et de mon côté, j’oublie que t’es arrivée à la bourre et que tu me prends pour un con depuis 5 minutes. Si on arrive à pas s’entretuer, je te paye et on en parle plus. Si ça se passe bien… c’est open bar à mes frais et on envisage un autre cours au même tarif.

Est-ce qu’on appelle encore ça être naïf si on est conscient de l’être ? Au moins, Sören ne pouvait pas se reprocher de ne pas avoir essayé. Et puis, après tout, si ça capotait quand même, il n’aurait qu’à rappeler le proprio du magasin de musique et re-négocier le prix.
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Dim 18 Aoû - 2:38

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Sören

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« Bon, ça nous ferait tous les deux chier d’être venus ici pour rien, je suppose. »

Tu l’as dit bouffie.

« Je te propose un truc : on fait ce cours d’1h30. Donc jusqu’à… 16h42. »

Aaaah.. ! En voilà une décision raisonnable ! Je suis presque fière de lui, ils grandissent si vite.. Un grand sourire satisfait aux lèvres, je jette un coup d’œil à ma montre en n’écoutant d’une oreille la suite de son discours. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus. Continuer le cours c’est tout ce que je demande depuis le début, mais maintenant que j’y réfléchis, si il est aussi long à la détente pour tout ce que je vais essayer de lui apprendre, ça risque d’être long. Très long. Autant dire que ce qu’il paiera c’est le prix de ma patience.

« Tu ne me parles pas comme si j’étais ton chien, et de mon côté, j’oublie que t’es arrivée à la bourre et que tu me prends pour un con depuis 5 minutes. »

Comment ça je lui parle comme à un chien ? N’importe quoi, je lui parle comme à n’importe qui d’autre, je ne vois strictement aucune raison de faire une exception pour ses beaux yeux. Je ne l’ai même pas insulté ni appuyé sur ses points sensibles.. Il ne faudrait vraiment pas que je le croise dans un bar, parce que pour sûr, après un ou deux verres c’est un peu plus que de la condescendance qu’il aurait pris dans les dents. M’enfin, le verre que j’ai commandé devrait m’aider à me détendre un peu, ou du moins à supporter un peu mieux son regard d’adolescent vexé dans son égo.

« Si on arrive à pas s’entre-tuer, je te paye et on en parle plus. Si ça se passe bien… c’est open bar à mes frais et on envisage un autre cours au même tarif. »

S’entre-tuer il dit ? Une chose à savoir avec moi, c’est que je ne donne jamais le premier coup, alors s’il veut se battre il faudra qu’il ose ; je ne donne jamais la satisfaction de se dire que l’on a fait que se défendre. M’enfin, pour un open bar et d’autres cours, je peux bien faire l’impasse sur son caractère de cochon.

Je soupire en retirant les écouteurs. Je les essuie rapidement sur la manche de mon pull pour le principe avant de les poser sur la table avec le baladeur que j’ai préalablement réinitialisé. Je pousse le tout vers Sören avec toujours ce sourire impertinent aux lèvres.

« Eh bah voilà, mieux vaut tard que jamais ! »

Bon, il l’a très clairement mauvaise, il fait partie de ses gens qui s’obstinent à penser que l’on peut régler tous les conflits à grands coups de politesse et de courtoisie.

« Je disais donc : 2039 et Nueva Havana. Tu écoutes, on en reparle après. »


Et on vient de m’apporter mon verre. Ou devrais-je dire ma corne. C’est vraiment bizarre de servir un whisky dans ce truc, mais pourquoi pas, après tout l’important c’est qu’il brûle l’œsophage bien comme il faut. Je lève mon verre dans sa direction pour porter un toast muet à notre nouvelle entente et le laisse à son écoute. Je place mon coude devant mon visage alors qu’un bâillement s’échappe de ma bouche. Quelle nuit..


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Dim 18 Aoû - 15:08

- Eh bah voilà, mieux vaut tard que jamais !

Sören n’aurait pas dit non à un petit “D’accord, excuse moi, je vais faire un effort”... mais il fallait se rendre à l’évidence : elle ne remettrait jamais en question son comportement. Il arbora un petit sourire crispé en coin, histoire de laisser entrevoir qu’il était tout de même satisfait que le cours puisse finalement commencer.

Après un petit coup d’oeil sur les écouteurs, Sören les enfila en prenant soin de ne pas se gourer d’oreille. C’était parti, le cours pouvait débuter.

Les yeux rivés sur le reste de son café qui avait tiédi depuis le temps, il se concentrait sur ce qu’il écoutait. C’était…. étrangement commun. Il s’attendait à de nouvelles sonorités, à des rythmiques plus originales. Rien de tout ça, c’était une salsa. En soit, ça n’aurait pas dû le surprendre : ce n’est pas parcequ’une musique est “récente” qu’elle est nécessairement drastiquement différente de ce qui a été fait avant.

Mais tout de même, c’était décevant. Sören avait imaginé toute sa vie ce que pourrait être la musique moderne. Il la rêvait plus destructurée, plus “complexe”... comme si la création de Central Point allait marquer une rupture nette entre deux époques musicales. Maintenant qu’il avait un élément de réponse dans les oreilles, il se rendait compte que c’était au final peu probable que ça se passe ainsi. Il allait probablement découvrir des styles innovants par la suite, mais la “grande rupture” musicale allait sans doute rester à l’état de fantasme.

Après ce petit égarement, le rouquin se reconcentra sur la musique, cherchant à déterminer les instruments qu’il reconnaissait. Rien qui ne sorte de l’ordinaire : guitare, piano, contrebasse, quelques cuivres et une pléthore de percussions. Rien ne semblait avoir changé par rapport à la salsa du XXème siècle. Un rythme bondissant et entraînant, et des sonorités joyeuses. Ce n’est clairement pas un style musical que Sören avait creusé, mais il avait entendu les classiques, comme tout le monde. C’était loin d’être désagréable. En même temps, qui pourrait dire : “je n’aime pas la salsa” ?

À la fin du morceau, Sören ôta les écouteurs, les posant sur la table juste devant lui. Il croisa le regard du patron qui était en train de débarrasser la table d’à côté.

- Je vais prendre un double whisky également, s’il vous plaît.

Sören n’avait jamais goûté de whisky. Tout le monde avait l’air d’adorer ça, alors c’était l’occasion de s’y mettre aussi. Il tourna finalement le regard vers Elke, attendant des explications sur ce qu’il venait d’écouter.

Son carnet était déjà ouvert sur la table, un style coincé entre les pages. il était prêt à en apprendre plus et à noter tout ce qui lui semblait important de retenir.
Sören Larsson
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Dim 18 Aoû - 18:34

Anachronisme musical

Sören

Anachronisme musical Ft. Heidi Langly Giphy


Bon, eh bien au moins il a l’air plus attentif qu’il y a cinq minutes, c’est déjà ça. Et à voir sa tête quelques instants après avoir enfilé les écouteurs, je peux facilement deviner que la chanson que je suis en train de lui passer ne correspond pas vraiment à ce à quoi il s’attendait. Dans un certain sens, c’était à prévoir ; j’imagine qu’après avoir passé sa vie à n’écoute que de la musique d’avant-guerre, on peut s’attendre à ce qu’un évènement comme celui-ci bouleverse complètement les codes. Le fait est que ça n’a pas été aussi radical, évidemment. Mais je m’étendrai plus sur ce point quand il aura fini d’écouter la première piste. En attendant, moi, je sors mon petit calepin de ma poche ainsi qu’un stylo et comment à griffonner à l’abri des regards.

« Je vais prendre un double whisky également, s’il vous plaît. »

Je sursaute légèrement en entendant une voix aussi forte. Il ne me faut pas longtemps pour que je rentre dans un état second lorsque j’écris sur ce carnet, et encore moins pour en sortir. Petit coup d’œil à ma montre ; en effet, les quelques minutes de la chanson sont passées, et c’est à moi de prendre le relai. C’est étonnant de l’entendre commander la même chose que moi, mais bon il est grand, enfin d’un point de vue physique, et ce n’est pas mon problème.

« Vu la gueule que t’as tiré, j’imagine que tu ne t’attendais pas à ça, hein ? »


Je ricane en prenant une gorgée dans mon ‘verre’. Je remarque aussi maintenant son carnet à lui, au moins il est équipé, c’est déjà ça. Ahlala, qu’est-ce que j’aime jouer la prof, j’ai l’impression de prendre ma revanche sur tous ces idiots de NEST qui me prennent pour une bonne à rien. Enfin, là n’est pas le sujet.

« C’est normal, il n’y a strictement aucune différence entre ça et une salsa d’avant-guerre. Où est l’intérêt alors, tu vas me dire, en quoi est-ce que ça devrait m’intéresser, c’est ce que tu penses, n’est-ce pas ? Eh bien ne prends pas la peine de me couper la parole pour poser ces questions, je vais te l’expliquer. C’est une question de con-texte. Parce que c’est ça, la musique, c’est uniquement une histoire de contexte. »

Je marque une petite pause pour lui laisser le temps d’imprimer ce mot dans son esprit puisque c’est lui qui va nous guider tout au long de ses futures séances.

« La plus grosse différence en réalité, c’est celle que l’on entends pas et qui pourtant est essentielle : à quoi sert cette pièce, quel est son but ? Il faut questionner l’avant, l’après, le pendant et tout recoller ensemble pour qu’un morceau puisse délivrer ses secrets les mieux cachés ! Dans les années 2020, la mondialisation a permis à plein d’artistes d’horizons différents de se rencontrer et de créer ensemble en métissant leurs cultures et distillant des éléments de leurs musiques traditionnelles dans une grand bouillon d’influences. Maintenant, autre contexte : tout un tas de musiciens se retrouvent enfermés sous un dôme avec des milliers d’autres pairs avec plein de cultures différentes. Les minorités les moins représentées, comme la communauté cubaine ici, ont pris peur et ont voulu réaffirmer leur culture pour ne pas la voir tomber dans les abysse de la menace d’une nouvelle culture populaire dont la portée universelle autrefois utopique devenait à ce jour bien plus plausible. Cela faisait plus de 20 ans que les cubains n’avaient pas écrit une salsa authentique comme celle-ci. »

Je lui fais signe de bien noter ce que je dis avant de continuer mon monologue.

« Retiens bien tous ces éléments caractéristiques des musiques traditionnelles puisqu’ils vont être le nouveau fondement de la musique populaire de Central Point. »



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Lun 19 Aoû - 0:07

- Vu la gueule que t’as tiré, j’imagine que tu ne t’attendais pas à ça, hein ?

- Eh ben… pas vraiment, en effet. Pas que j’aime pas cette musique hein mais… je m’attendais à une évolution plus flagrante. Enfin, j’ai même pas remarqué d’évolution du tout par rapport aux vieilles salsa que j’ai pu écouter.

Apparemment, ça l’avait fait marrer. Si ça se trouve, elle se foutait encore de sa gueule et lui avait fait écouter une musique des années 1950. Si c’était le cas… nan mais quand même, elle n’aurait pas fait ça… ?

- C’est normal, il n’y a strictement aucune différence entre ça et une salsa d’avant-guerre. Où est l’intérêt alors, tu vas me dire, en quoi est-ce que ça devrait m’intéresser, c’est ce que tu penses, n’est-ce pas ? Eh bien ne prends pas la peine de me couper la parole pour poser ces questions, je vais te l’expliquer. C’est une question de con-texte. Parce que c’est ça, la musique, c’est uniquement une histoire de contexte.

Elle avait une façon hyper théâtrale de faire son cours. En soit ce n’était pas dérangeant, mais c’était… étrange. Mais peu importe, c’est le contenu du cours qui était important, au final.

Sören avait déjà commencé à prendre des notes : “Nueva Vista Club - Nueva Havana - 2039 : Salsa très classique (instruments, rythmique, thématique, structure…).” Puis, sur le côté de la page, il avait noté en gros “CONTEXTE”. Il ne voyait pas encore trop ce que ce mot venait foutre là dedans, mais la suite du cours allait sûrement l’expliquer.

- La plus grosse différence en réalité, c’est celle que l’on entends pas et qui pourtant est essentielle : à quoi sert cette pièce, quel est son but ? Il faut questionner l’avant, l’après, le pendant et tout recoller ensemble pour qu’un morceau puisse délivrer ses secrets les mieux cachés ! Dans les années 2020, la mondialisation a permis à plein d’artistes d’horizons différents de se rencontrer et de créer ensemble en métissant leurs cultures et distillant des éléments de leurs musiques traditionnelles dans une grand bouillon d’influences. Maintenant, autre contexte : tout un tas de musiciens se retrouvent enfermés sous un dôme avec des milliers d’autres pairs avec plein de cultures différentes. Les minorités les moins représentées, comme la communauté cubaine ici, ont pris peur et ont voulu réaffirmer leur culture pour ne pas la voir tomber dans les abysse de la menace d’une nouvelle culture populaire dont la portée universelle autrefois utopique devenait à ce jour bien plus plausible. Cela faisait plus de 20 ans que les cubains n’avaient pas écrit une salsa authentique comme celle-ci.

Ok, ça commençait à faire sens. Les cubains avaient peur de voir leur culture se faire complètement absorber par la culture dominante, donc ils sont revenus à leurs racines et ont à nouveau créé beaucoup d’oeuvres traditionnelles afin d’affirmer leur appartenance culturelle. Et c'était sans doute le cas pour d'autres minorités ethniques également. D’où la question de contexte. Studieux au possible, Sören avait tout bien noté.

Lorsque Elke interrompit son monologue pour lui laisser le temps d’écrire, il se contenta de pencher son carnet pour qu’elle voit qu’il était à jour : quelques petits paragraphes, et une grosse flèche qui reliait le deuxième au mot “CONTEXTE”, écrit super gros et entouré plein de fois. Enfin, c’est ce qu’elle aurait pu lire si l’écriture de Sören était ne serait-ce que déchiffrable à l’oeil nu.

- Retiens bien tous ces éléments caractéristiques des musiques traditionnelles puisqu’ils vont être le nouveau fondement de la musique populaire de Central Point.

Le patron en tenue d’écuyer low-cost arriva avec le Whisky en main. Sören le remercia et goûta immédiatement le verre-corne. Effectivement, c’était plutôt fort… et le goût était unique. C’était plutôt pas mauvais, mais ça devait rapidement monter à la tête. Le rouquin porta à nouveau son regard sur Elke avant d’ajouter :

- C’est bon, paré pour la suite.

Par pitié, il fallait que, à un moment du cours, une musique sorte du lot. Pendant toute sa vie, Sören avait rêvé des musiques du futur. Il voulait être surpris, mais peut-être qu’aucun changement majeur n’était apparu en 70 ans ? C’était tout à fait possible étant donné le CONTEXTE, après tout. En tout cas, Elke semblait au moins ne pas l'avoir arnaqué concernant ses connaissances. Ce n’était que le début du cours, mais c’était intéressant jusqu’ici.
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Lun 19 Aoû - 14:34

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Sören

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« C’est bon, paré pour la suite. »

Mine de rien, j’ai beau le piquer un peu, il reste studieux, ça on ne peut pas le lui enlever. Entre deux tirades excessivement alambiquées et gestes amples pour illustrer mon propos, je jette quand même un œil à ses notes, et il écrit réellement quasiment tout ce que je dis. C’est agréable quand même, de se faire prendre au sérieux et qu’on reconnaisse la qualité de mes connaissances. Ça ne se passe pas vraiment comme ça au NEST ; bonne dernière de la classe avec à peine de quoi valider mes semestres sans passer par les rattrapages, les gens ont tendance à me prendre pour une bonne à rien fainéante là-bas. J’aimerais bien pouvoir leur montrer qu’ils se trompent parfois, mais les matières que j’ai en commun avec le plus grand nombre ne m’intéressent tout simplement pas, et dans celles qui m’intéressent, mon insolence éclipse la pertinence que je pourrais avoir. M’enfin tant pis, ce n’est pas non plus comme si j’avais quelque chose à faire du jugement d’un ramassis de bouffons désœuvrés.

Alors pendant une heure et demi, comme convenu, j’ai distillé mon savoir durement obtenu à force d’écoutes et de recherches personnelles entre deux cuites ou passages à tabac. J’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire de ma vie, après mes études. Je me disais que je devais rester le plus longtemps possible au NEST, histoire d’avoir une excuse pour ne pas faire quelque chose qui me plaît, mais il viendra bien un jour où je devrai le quitter.. de bonne volonté ou parce que je me serais faite expulser. Mais au fur et à mesure que je parle et que je me laisse emporter dans des envolées lyriques et pédagogiques, eh bien.. je me laisse emporter. Je crois que j’apprécie un peu faire ça, même s’il va me falloir pas mal de temps pour me l’avouer et l’assumer.

« Bien, grand trois et dernier point de la journée ! L’Europe de l’Est : une influence grandissante. Je ne te fais pas un dessin, c’est le dernier extrait de ma super playlist. »


Celui-là, je l’aime beaucoup, beaucoup, beaucoup, c’est pour ça que je l’ai gardé pour la fin. Je le laisse écouter et apprécier ce dernier bout de patrimoine et quand il enlèvera les oreilles pour la dernière fois de la journée, je finirai ce cours en beauté.

« Au delà de la musique populaire qui s’approprie des éléments de la musique traditionnelle, on assiste ici au phénomène inverse : c’est le folklore qui digère un classique de la culture occidentale d’avant-guerre. Même si ce n’est pas quelque chose de nouveau et propre à la nouvelle musique de Central Point, on a pu voir émerger un grand nombre d’albums de reprises marqués de sonorités originales dont le meilleur à ce jour reste pour moi Balkanized dont tu viens d’entendre un extrait. Rythmiques bondissantes caractéristiques, cuivres et bois omniprésents, et surtout une invitation à la fête alors que le contexte et la mentalité de l’époque était au doute et à la paranoïa. La musique a été la principal vecteur d’espoir pendant ces périodes sombres empruntes de doute et de peur. Et..16h42 ! »

Je fini mon dernier verre cul-sec, un sourire sincère aux lèvres. A moi l’open bar !


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Lun 19 Aoû - 18:08

- Bien, grand trois et dernier point de la journée ! L’Europe de l’Est : une influence grandissante. Je ne te fais pas un dessin, c’est le dernier extrait de ma super playlist.

Sören tourna la page, pour commencer à prendre ses notes sur cette dernière partie. Il avait bien gratouillé depuis le début du cours et même s’il s’en cachait, c’était plutôt douloureux. Il n’avait pas autant écrit depuis le dernier cours que sa mère lui avait donné… il y a douze ans.

Il enfila à nouveau les écouteurs, espérant encore une fois tomber sur quelque chose de plus… inconnu. Et pour être surpris, il le fut. C’était une sorte de musique de fanfare… mais pas vraiment non plus. Le rythme était sautillant et répétitif au possible. Le son était clairement porté par la section cuivre qui, entre chaque solo, balançait le même refrain : une mélodie entêtante, du genre qui reste gravée dans la tronche pendant des jours. Ce n’était pas le genre de musique que Sören connaissait vraiment. Il avait forcément déjà entendu quelque chose comme ça dans un ou deux films… mais aucun de ses grands classiques musicaux ne ressemblait de près ou de loin à ça. Il n’écouterait clairement pas des reprises de grands classiques roumains toute la journée, mais il fallait l’admettre, c’était une musique plutôt sympa.

Dès qu’il enleva les écouteurs, Elke embraya sur son explication :

- Au delà de la musique populaire qui s’approprie des éléments de la musique traditionnelle, on assiste ici au phénomène inverse : c’est le folklore qui digère un classique de la culture occidentale d’avant-guerre. Même si ce n’est pas quelque chose de nouveau et propre à la nouvelle musique de Central Point, on a pu voir émerger un grand nombre d’albums de reprises marqués de sonorités originales dont le meilleur à ce jour reste pour moi Balkanized dont tu viens d’entendre un extrait. Rythmiques bondissantes caractéristiques, cuivres et bois omniprésents, et surtout une invitation à la fête alors que le contexte et la mentalité de l’époque était au doute et à la paranoïa. La musique a été la principal vecteur d’espoir pendant ces périodes sombres empreintes de doute et de peur. Et..16h42 !

Effectivement, le cours se terminait. Et il était temps car Sören n’en pouvait plus de gratter du papier. Il finit dans la souffrance de noter ce que sa prof du jour venait d’énoncer avant de de fermer son carnet, un air satisfait et soulagé collé au visage.

- Pfiou, ça faisait longtemps que j’avais pas dû prendre des notes, c’est plus éprouvant que dans mes souvenirs. Merci pour le cours en tout cas, c’était pas ce à quoi je m’attendais, mais c’était super intéressant.

Il termina à son tour son verre de whisky avant de faire signe au barman afin qu’il vienne reprendre les commandes.

- Bon, ben ça s’est plutôt bien passé je crois, donc va pour l’open bar. Tiens, je te donne ça tout de suite avant d’oublier.

Sören posa sur la table une carte à puce et la fit glisser vers Elke. Il avait mis une plombe à trouver comment transférer de l’argent dessus… mais en principe, elle devait contenir la somme convenue pour le cours. Le barman se rapprocha tranquillement, tout sourire.

- Ça y est, vous avez terminé votre cours ? La demoiselle doit avoir soif, j'écoutais d'une oreille, elle a pas arrêté de parler !

- Elle peut avoir soif, ouais. J'vous appelle justement pour arranger ça. Pour moi ce sera... une pinte de blanche s'il vous plait. Et pour toi, Elke... ?

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Lun 19 Aoû - 23:05

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Sören

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« Pfiou, ça faisait longtemps que j’avais pas dû prendre des notes, c’est plus éprouvant que dans mes souvenirs. Merci pour le cours en tout cas, c’était pas ce à quoi je m’attendais, mais c’était super intéressant. »

Eh bah voilà ! Tu vois que tu peux être raisonnable quand tu veux mon petit Sören ! Évidemment que c’était intéressant ? Je veux dire, il a quand même été longuement préparé avec un amour sans commune mesure.. pour l’argent qu’il me doit à présent. D’un petit geste de la main théâtralement dédaigneux, je repousse une mèche de cheveux un peu trop aventureuse à l’arrière de ma nuque.

« Bon, ben ça s’est plutôt bien passé je crois, donc va pour l’open bar. Tiens, je te donne ça tout de suite avant d’oublier. »

Mon visage s’est littéralement illuminé quand il a prononcé ‘open bar’, et encore plus en voyant la carte glisser vers moi. Je m’en saisi comme si c’était un puissant artefact d’un monde englouti et la range dans ma poche après avoir louché dessus quelques secondes. Ouais, je suis cupide et alcoolique, mais j’en ai strictement rien à carrer parce que je suis plus riche qu’en entrant ici et bientôt trop bourrée pour m’en souvenir. Et pour mon plus grand bonheur, voilà le barman qui arrive. Je suis tellement enjouée que je ne vais même pas prendre la peine de me moquer de son déguisement.

« Ça y est, vous avez terminé votre cours ? La demoiselle doit avoir soif, j'écoutais d'une oreille, elle a pas arrêté de parler ! »

Eh ! Si t’as écouté tu payes aussi ! C’est quoi cette arnaque moldave ? Je fais pas la charité moi.

« Elle peut avoir soif, ouais. J'vous appelle justement pour arranger ça. Pour moi ce sera... une pinte de blanche s'il vous plait. Et pour toi, Elke... ? »

Tellement de choix s’offrent à moi maintenant que j’ai boisson à volonté et aucun prix à regarder. De quoi est-ce que j’ai envie au final ? Je suis sûre qu’ils ont de l’hydromel ici, pour la viking que je suis. Mais, réflexion faite, c’est passez fort, et ça me donnera trop envie de pisser. Un autre whisky alors ? Mouais, j’ai l’impression de ne boire que ça en ce moment. Alors peut-être.. oui, c’est ça !

« Une vodka citron ! »


Sans déconner, on aurait dit une gosse devant son cadeau de Noël. Enfin rien à fiche, le serveur s’en va en me regardant bizarrement. Je me retourne vers mon padawan en souriant.

« Mer.. »


Eheheh, qu’est-ce que tu crois que j’allais dire ?

« Merde, par contre la prochaine fois c’est moi qui choisi l’endroit. »



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Heidi Langley
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Mar 20 Aoû - 3:17

Cette fille était complètement illisible. Encore plus pour Sören qui manquait cruellement d’expérience dans les relations sociales. En l’espace de deux heures, elle était passée de gamine arrogante à fêtarde souriante, avec une transition professeur hyperactive et passionnée.

C’est comme si elle n’avait pas d’entre deux, pas d’état de repos. Mais bon, elle avait l’air plutôt sympa pour l’instant, il n’y avait pas à se plaindre. Les yeux de la jeune femme s'étaient illuminés à l’évocation du mot “open-bar”. Même si cela amusa beaucoup Sören sur le coup, il ne put s’empêcher de remettre en question cette idée par la suite.

Elle devait tout juste être majeure et, vu son enthousiasme, tout laissait à penser qu’elle n’allait pas se contenter d’un panaché. Si elle était partie pour se torcher la gueule, qui devrait s’occuper d’elle ?

Et puis tenter de la raisonner dans sa consommation semblait compliqué. Le rouquin avait déjà pu goûter au caractère bien trempé d’une Heidi contrariée. Mais bon, qui vivra verra, comme on dit.

- Merde, par contre la prochaine fois c’est moi qui choisi l’endroit.

Il avait presque failli croire au “merci”. Mais bon, il commençait à comprendre que ce n’était pas le genre de la maison, et en fit totalement abstraction.

- La prochaine fois ? J’ai dit “éventuellement”, non ?

Après avoir fait mine d’être sérieux quelques secondes, Sören poursuivit :

- On part sur une deuxième leçon et je te laisse choisir le prochain endroit si tu réponds à une question CRUCIALE. Imagine que tu doives partir de Central Point demain. Dans ton sac à dos, t’as la place pour seulement 3 albums. Tu prends lesquels ? Et me fais pas le coup de “je prends mon baladeur avec des centaines d’albums dedans", là n’est pas la question. Ah oui, et seulement des albums pré Last World War. je m’y connais mieux sur les vieux trucs, ce sera plus facile de juger tes goûts.

Sören jouait souvent à ce petit jeu avec sa mère et sa sœur, il y a bien longtemps. La musique, le cinéma, les jouets, les aliments… ce jeu s’adaptait à tous les sujets !
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Mar 20 Aoû - 16:17

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Sören

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« La prochaine fois ? J’ai dit “éventuellement”, non ? »

Il avait aussi dit un truc dans le genre pour l’open bar et pourtant. Il peut tirer une tête de contrôleur fiscal autant qu’il veut, il m’a dit qu’il a apprécié le cours ; à partir de ce moment là, ça veut dire que j’ai gagné, il n’y a plus de ‘éventuellement’ qui tienne.

« On part sur une deuxième leçon et je te laisse choisir le prochain endroit si tu réponds à une question CRUCIALE. »

Je le jure, c’est pas moi qui ai mis le feu à la moumoute du patron !

« Imagine que tu doives partir de Central Point demain. »

Si c’était possible, ça fait longtemps que je l’aurais fait ; enfin tentons d’imaginer.

« Dans ton sac à dos, t’as la place pour seulement 3 albums. Tu prends lesquels ? »

C’est stupide comme question, j’ai un baladeur avec des centaines d’album dedans.

« Et me fais pas le coup de “je prends mon baladeur avec des centaines d’albums dedans", là n’est pas la question. »

Bah t’es un peu con mon grand, à ce moment là demande moi simplement mes trois albums préférés, ça sera plus simple.

« Ah oui, et seulement des albums pré Last World War. je m’y connais mieux sur les vieux trucs, ce sera plus facile de juger tes goûts. »

Ah bah oui, pas du tout restrictif comme condition. En gros, je dois lui donner mes trois albums préférés, mais il doit les connaître parce que sinon ça compte pas, c’est ça ? Non mais franchement, à quoi ça va lui servir ? J’affiche un mine boudeuse quand il fini enfin de poser ses conditions. Juger mes goûts, et puis quoi encore ? Je suis bien au dessus de tout ça, il n’y a rien de plus bête que de se faire une idée de quelqu’un en se basant sur ses goûts, et encore plus quand on demande si peu de références. Aimer c’est quelque chose qui s’apprend, et les affinités ça peut changer du jour au lendemain.

Je soupire avant de répondre avec une voix de nouveau blasée.

« Je vois pas vraiment ce que ça va t’apporter, je suis ta prof et je t’apporte des connaissances qui n’ont absolument rien à voir avec mes goûts personnels. »

Je marque une pause. J’en profite pour remballer le petit carnet sur lequel je n’ai pas arrêter d’écrire pendant qu’il était affairé à écouter les chansons que je lui ai proposé.

« Enfin bon, si c’est la seule condition pour que tu continues à mes payer, j’imagine que je peux m’y plier. Mais sache que je trouve ça extrêmement stupide. »

Je prends un instant pour réfléchir. Seulement trois albums.. Même si je dois me limiter à l’avant LWW, je dois quand même en avoir écouté un bon millier.. Je souffle, exaspérée par une réflexion aussi stérile. Déjà, il est évident que je dois choisir trois albums de genres différents, sauf que pour ça je dois choisir mes genres préférés, et je n’en ai pas envie. Les histoires de hiérarchie, peu importe ce qu’elles concernent, ne me plaisent pas. Mon cœur d’anarchiste ne me trahira décidément jamais.

« Bon, premier album.. Carmen, par l’Opéra national de Paris. »


J’en ai peut-être pas l’air comme ça, mais l’opéra c’est mon péché mignon. Il y a dedans une puissance presque mystique dont je serais incapable de me passer.

« Ensuite.. Travelling Without Moving de Jamiroquai. »


Parce que c’est un monument de groove et que même si en public je préfère montre un visage de marbre et une attitude insensible, bouger la tête sans réfléchir à autre chose est une activité qui accapare beaucoup de mon temps libre.

« Et pour le dernier j’en sais rien, Giant Steps de John Coltrane. »

Parce que voilà, j’ai pas vraiment besoin de raison supplémentaire. Cette chose se suffit à elle-même et contient de quoi m’occuper pendant encore au moins un décennie avant que je ne pense à m’en lasser. J’espère qu’il est content, parce que je ne me plierai pas à d’autres de ces jeux sans aucun sens.


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Mar 20 Aoû - 18:10

La question n’avait pas l’air d’avoir plu à Elke. En même temps, est-ce qu’on pouvait lui dire le moindre truc sans qu’elle parte en vrille ?

- Je vois pas vraiment ce que ça va t’apporter, je suis ta prof et je t’apporte des connaissances qui n’ont absolument rien à voir avec mes goûts personnels.

- Tu étais ma prof, le cours est terminé et maintenant on est juste deux inconnus qui discutent dans un bar. Et ce que ça m’apporte, c’est un peu de curiosité satisfaite. T’as l’air d’adorer parler de musique, ça devrait te plaire de parler un peu des albums que t'aimes, non ?

- Enfin bon, si c’est la seule condition pour que tu continues à me payer, j’imagine que je peux m’y plier. Mais sache que je trouve ça extrêmement stupide.

Sören ne put contenir un petit sourire. Elle trouvait ça stupide, dommage pour elle. Comme elle le disait, c'était la condition pour un nouveau cours... en admettant que cette petite session open bar se passe bien, évidemment.

Pas enchantée pour un sou, elle avait quand même l’air de se plier au jeu, bien qu’à contrecoeur.

- Bon, premier album.. Carmen, par l’Opéra national de Paris.

Sören se contenta d’acquiescer, tout en essayant de se souvenir de quelques pièces de cet opéra. il l’avait déjà écouté, mais ça ne l’avait pas marqué plus que ça. Il attendit néanmoins les autres réponses avant de lâcher le moindre commentaire qui risquerait évidemment d’énerver Elke.

- Ensuite.. Travelling Without Moving de Jamiroquai.

Aaah ! En voilà un nom qui parlait au rouquin : Jamiroquai. La funk, c’était un mystère pour Sören. Il adorait ça… et tout le monde adorait ça non ? Pourtant, c’est comme si les grands artistes de funk avaient disparu des radars dans les années 90. De ce qu’il savait, peu d’artistes vraiment branchés funk avaient percé depuis cette époque. Jamiroquai était l’un deux. L’un des seuls qui ait vraiment eu un succès commercial après l’époque dorée d’Earth Wind & Fire, James brown, Kool and the Gang et Chic, entre autres.

- Et pour le dernier j’en sais rien, Giant Steps de John Coltrane.

Ce nom lui parlait, et le fameux titre “Giant Steps” aussi, d’ailleurs. Pour ce qui est de l’album, ça ne lui évoquait pas grand chose. Au bunker, Sören avait un bouquin sur l’Histoire du jazz. À priori, c’était l’un des titres qui avait révolutionné le genre… une question de progression d’accord, à priori. Mais encore une fois, ça n’évoquait pas grand chose de plus pour Sören. Il aimait bien le jazz, mais mise à part pour quelques groupes qui ont rendu le genre plus accessible à partir des années 2000, il ne s’était pas énormément attardé dessus.

- À part pour Jamiroquai, tes deux autres albums me parlent pas vraiment. Je connais de nom et ça m’évoque quelques trucs mais… il va falloir que je les réécoute, du coup. Tu vois, ce petit jeu m’aura été utile, au final.

Sören ouvrit son carnet, le temps de noter “John Coltrane” et “Carmen”, avant de les oublier. Bon, il n’aurait pas été contre quelques détails du pourquoi du comment elle aimait ces trois albums, mais elle s’était contentée du strict minimum. Apparemment, discuter était une contrainte pour elle.

Elle n’avait pas relancé la conversation, sur le sujet des albums ou n’importe quel autre. Heureusement, le barman arrivait avec les boissons. Sören empoigna sa bière et en pris une grande gorgée. Il ne s’embêta pas à trinquer comme peuvent le faire les personnes civilisées, ça n’allait certainement mener à rien.

Il observait tranquillement les alentours, espérant qu’Elke relance la conversation. Au moins, elle ne pourrait pas se plaindre du sujet si elle le choisissait elle-même.
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Mer 21 Aoû - 15:18

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« Tu étais ma prof, le cours est terminé et maintenant on est juste deux inconnus qui discutent dans un bar. Et ce que ça m’apporte, c’est un peu de curiosité satisfaite. T’as l’air d’adorer parler de musique, ça devrait te plaire de parler un peu des albums que t'aimes, non ? »

C’est fallacieux comme raisonnement ça monsieur. Si on est deux inconnus dans un bar, cette discussion ne devrait pas avoir d’influence sur le potentiel déroulement de notre prochain cours, mais j’ai laissé tomber tout espoir de logique venant de ce Sören. Alors oui, j’adore parler de musique et si je le pouvais je le ferais toute ma vie durant, mais je ne vois simplement pas l’intérêt de camoufler ses questions sous des jeux minables. Bon, au moins il a la décence de ne pas m’interrompre, c’est déjà ça.

« À part pour Jamiroquai, tes deux autres albums me parlent pas vraiment. Je connais de nom et ça m’évoque quelques trucs mais… il va falloir que je les réécoute, du coup. Tu vois, ce petit jeu m’aura été utile, au final. »

C’était bien la peine de me limiter aux albums pré-LLW si ce n’est pour n’en connaître qu’un.. Ce jeu est utile, mon cul oui. Je soupire, encore et toujours avant de lui répondre, presque un peu agacée.

« Non mais je comprends pas pourquoi tu ne m’as juste pas demandé de te donner mes trois albums d’avant-guerre préférés. Ça me dépasse, pourquoi prétexter un jeu stupide quand on peut aller droit au but ? »


Je me pince l’arrête du nez un seconde ou deux, le temps que le barman arrive avec nos boissons. A peine le verre posé sur la table, je m’en saisi en en descend le contenu d’une traite, ponctuant ma descente d’une petite grimace. Je suis frustrée, ça m’énerve, et mon énervement me frustre encore plus parce que j’aurais aimé apprécier mon verre plus que ça.

« Sans déconner, quel était l’intérêt ? Là je suis en train de m’énerver pour rien à cause de te question à la mord moi le nœud. Je comprends même pas à quoi elle servait à la base. Si tu voulais juger mes goûts pourquoi tu m’as dit que c’était utile parce que tu dois réécouter ces albums ? Pourquoi déjà tu veux juger mes goûts ? Est-ce que je juge les tiens ? Est-ce que le fait que je me branle en écoutant de l’opéra change quoi que ce soit à ta vie ? Je veux dire, c’est pas parce qu’on est pas pareil que t’as quoi que ce soit à me dire à propos de ça. Qu’est-ce que ça t’aurais apporté, hein ? Si j’avais donné le nom d’un album que tu détestes, ça aurait changé quelque chose ? Si oui, laisse moi te dire que tu es une sombre merde. On peut pas discuter comme deux êtres humains normaux, merde ? »

On dirait que mon double whisky a commencé à faire effet tiens. Bon, faut que je m’en aille si je veux éviter d’être trop méchante et de dire le mot de trop ? Déjà qu’il risque de ne pas trop trop apprécier ma tirade, ça serait con que je l’entende répondre et que je reparte au quart de tour.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Mer 21 Aoû - 16:10

- Parceque j’aime bien ce petit jeu. Ça pose un contexte… Mais je te comprends. Ça doit être dur pour toi, je t’ai posé une question et la forme de la question t’a pas plu parceque c’était sous une forme de jeu. C’est vrai qu’il y a de quoi péter un câble.

Il avait fallu moins de 5 minutes pour que la situation dégénère. Sören savait très bien que le simple fait d’adresser la parole à Elke avait de grandes chances de déboucher sur un petit caprice de la petite princesse. Mais que ça commence dès la première phrase, parceque la tournure d’une question ne lui plaisait pas… ça dépassait les expectatives. Du coup, foutu pour foutu, il en avait profité pour bien forcer sur le ton ironique... qu'est-ce que c'était soulageant de se foutre de sa gueule.

- Sans déconner, quel était l’intérêt ? Là je suis en train de m’énerver pour rien à cause de te question à la mord moi le nœud. Je comprends même pas à quoi elle servait à la base. Si tu voulais juger mes goûts pourquoi tu m’as dit que c’était utile parce que tu dois réécouter ces albums ? Pourquoi déjà tu veux juger mes goûts ? Est-ce que je juge les tiens ? Est-ce que le fait que je me branle en écoutant de l’opéra change quoi que ce soit à ta vie ? Je veux dire, c’est pas parce qu’on est pas pareil que t’as quoi que ce soit à me dire à propos de ça. Qu’est-ce que ça t’aurais apporté, hein ? Si j’avais donné le nom d’un album que tu détestes, ça aurait changé quelque chose ? Si oui, laisse moi te dire que tu es une sombre merde. On peut pas discuter comme deux êtres humains normaux, merde ?

- L’intérêt, ou plutôt les intérêts, je vais te les expliquer : apprendre à te connaître un peu, je sais que ça te semble sûrement inutile, débile ou ce que tu veux, mais c’est comme ça. J’aime bien connaître les goûts des gens que je côtoie. Petit deux, éventuellement découvrir des artistes ou des albums. Ça tombe bien, tu as évoqué deux oeuvres que je connais très mal, et que je vais pouvoir réécouter pour me faire mon propre avis dessus. Et petit 3, pour voir si ton petit spectacle de gamine capricieuse de tout à l’heure était juste un moment d’égarement ou si t’es une connasse finie à chaque fois qu’on t’adresse la parole. Sur ce point, je commence à avoir un avis plutôt éclairé.

Je te connais pas, t’as sûrement tes problèmes, comme tout le monde. Mais bordel, t’as vraiment besoin d’être chiante comme ça pour te sentir vivre ?

Pour la première fois, le ton de Sören était sec et sans concessions. Dès l’histoire de la poignée de main au magasin de musique, il s’était douté qu’Elke était incapable de dialoguer correctement. Il n’y a que quand on la laissait dans ses monologues qu’elle arrivait à être supportable. Il lui avait laissé 2 chances, et le proverbe “jamais deux sans trois” pouvait bien aller se faire foutre.

Reprenant son calme, le regard colérique de Sören s'estompa. Sans même croiser le regard de la jeune femme, il récupéra son carnet, se leva et se dirigea vers le bar.

- Sur ce, l’open bar est terminé. Bonne continuation.

Il tendit sa carte au barman qui se tenait derrière le comptoir, assistant à la scène avec un air hébété, les deux boissons fraîchement commandées dans les mains. Sören, lui, restait toujours aux aguets. Cette tarée était capable de lui péter un verre sur la tête…

- Je paye pour tout. Et les deux boissons qu’on n’a pas consommé, évidemment. Désolé pour le gâchis et le remue-ménage.

le barman encaissa sans dire un mot, avec toujours la même expression décontenancée collée à la face.

- Merci. Bonne fin de journée.

Sören se dirigea finalement vers la sortie, toujours en faisant bien attention de ne pas croiser le regard d’Elke. Ce petit sourcil relevé et cet air arrogant le débectaient. Gâcher un talent certain avec une attitude si détestable, c’était à gerber.
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Mar 3 Sep - 21:22

Anachronisme musical

Sören

Anachronisme musical Ft. Heidi Langly Giphy


« Parce que j’aime bien ce petit jeu. Ça pose un contexte… Mais je te comprends. Ça doit être dur pour toi, je t’ai posé une question et la forme de la question t’a pas plu parce que c’était sous une forme de jeu. C’est vrai qu’il y a de quoi péter un câble. »

Oh, monsieur se la joue ironique ? L’ironie c’est quelque chose qu’on peut se permettre quand on a raison, or il n’a jamais cessé d’être en tort. Et puis bon, soyons francs, vu le visage satisfait qu’il est en train de tirer il est très certainement fier de sa petite pique, sauf qu’elle est complètement claquée au sol. Pour être une habituée des attaques ad hominem, même un gosse de quinze ans un peu vexé serait capable d’être plus blessant que ça. A moins que ça ne soit pas l’objectif, auquel cas c’est aussi complètement stupide. Tout ce qu’il a réussi à montrer c’est son manque évident de répartie.

« L’intérêt, ou plutôt les intérêts, je vais te les expliquer : apprendre à te connaître un peu, je sais que ça te semble sûrement inutile, débile ou ce que tu veux, mais c’est comme ça. J’aime bien connaître les goûts des gens que je côtoie. Petit deux, éventuellement découvrir des artistes ou des albums. Ça tombe bien, tu as évoqué deux oeuvres que je connais très mal, et que je vais pouvoir réécouter pour me faire mon propre avis dessus. Et petit 3, pour voir si ton petit spectacle de gamine capricieuse de tout à l’heure était juste un moment d’égarement ou si t’es une connasse finie à chaque fois qu’on t’adresse la parole. Sur ce point, je commence à avoir un avis plutôt éclairé.

Je te connais pas, t’as sûrement tes problèmes, comme tout le monde. Mais bordel, t’as vraiment besoin d’être chiante comme ça pour te sentir vivre ? »

Ça sert à rien d’apprendre à me connaître, je ne veux pas être ton amie, je ne veux pas qu’on traîne ensemble, je ne veux pas qu’on se côtoie. Ce que je voulais c’est échanger mon savoir contre ta thune, point barre. C’est pas débile d’apprendre à connaître les gens, seulement il n’y a que des gens important pour moi que je veux me faire connaître, et aux dernières nouvelles je ne suis que ta pute à culture, rien de plus. Petit deux, comme je l’ai déjà dit, il suffisait de me demander et j’aurais donné de quoi écouter sans problèmes, mais il ne sait pas venir droit au but et je ne m’excuserai pas pour ça. Et petit trois, j’en ai strictement rien à cirer qu’il me prenne pour une gamine capricieuse parce que, encore une fois, je ne suis pas là pour être son amie et que seule la qualité évidente de mon cours devrait lui importer.

Bien que je l’ai laissé tranquillement terminer son monologue de mauvaise foi, je ne peux m’empêcher de rire quand il me traite sournoisement de connasse finie. Mon pauvre vieux, si seulement tu savais comme ça me passe au dessus ce que tu penses que je suis. Alors oui, ça c’est certain, il ne me connaît pas, et il ne connaît pas mes problèmes, et surtout je crois qu’il n’en connaît pas plus que moi en psychologie humaine.

Est-ce que j’ai besoin d’être chiante pour me sentir vivre ? Déjà, qu’est-ce qui te dit que je me sens vivre ? Si j’étais capable de vivre normalement je n’aurais pas chez moi un tiroir entier de boîtes de médicaments neuves capables de m’envoyer très loin dans les étoiles devant lequel je passe tous les jours en ayant une envie irrésistible de tout envoyer en l’air et me shooter aux antalgiques. Il n’a strictement aucune idée de comment mes propres parents m’ont abandonnée à la minute même où ils ont su que j’étais turne ; enfin ce n’est pas comme si j’avais reçu beaucoup de soutien et d’affection de leur part avant. En parlant de ça, il ne sait pas non ce que c’est que d’être une turne avec une puce alors que je n’ai décidé de ni l’un ni l’autre, et de toujours justement vivre dans la peur que ça se sache. Pour qu’il me prenne de haut comme ça, il ne doit avoir strictement aucune idée d’à quel point c’est difficile de vivre quand tu n’as jamais rien demandé à personne et que toute ta vie on t’a assommée parce que tu ne rentrais pas dans le moule.

Que ce soit le harcèlement quand j’étais gamine, mes parents qui n’ont jamais vu en moi qu’une déception, ces foutues crises quand j’étais ado et ce traitement qui m’a rendue apathique pendant des années, j’en passe et des meilleures.. je crois qu’avec tout ça j’ai bien gagné le droit qu’on me foute la paix. Alors je veux pas paraître égoïste, hein, mais c’est pas plutôt toi qui a l’impression d’être chiant à essayer de m’imposer ton point de vue alors que je t’ai rien demandé ? Sauf que bon, les gens préfèrent se conforter dans leurs idées stupides plutôt que de se remettre en question dès lors qu’on ne les brosse pas dans le sens du poil.

« Sur ce, l’open bar est terminé. Bonne continuation. »

C’est ça, casse toi, pauvre type va. C’est pas parce que tu te plies à toutes les conventions de politesses et que tu essaies de connaître tous les gens que tu croises que tu vaux mieux que moi. Sans un mot, je le regarde aller payer au comptoir et s’en aller. Il évite mon regard, mais il fait bien. Il ne vaudrait mieux pas qu’il le croise maintenant qu’il a réussi à le remplir de cette espèce de sale peine existentielle que je me trimballe sans pouvoir m’en séparer plus d’une journée. Ouais, j’ai peut-être les yeux un peu humides, mais qu’il n’aille pas croire que c’est ses insultes minables qui m’ont atteintes, c’est simplement qu’il m’a ramené une fois de trop à la propre médiocrité de mon existence.

Une fois qu’il a passé la porte, je croise les bras sur la table et plonge ma tête dans ce refuge de fortune. Les insécurités, ça revient vite à la charge. Je ne suis pas née pétasse, ma malédiction a été bien plus sournoise : je n’aime pas parler et le temps s’est chargé de m’apprendre à le faire savoir. Ça et des tendances masochistes assez prononcées, mais j’ai encore un peu de mal à l’assumer.


Heidi Langley
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