Le Concert des Sons of Liberty

~ Le Concert des Sons of Liberty ~

La salle de concert du Zenith affichait presque complète ce soir là. Le concert des Sons of Liberty semblait être un évident succès, ce groupe de musique mélangeait plusieurs style de musiques, allant du rock classique à la pop urbaine, ce mixte à réussit à attirer des gens de toute la bourgeoisie qui étaient venus les voir, tant bien des personnes de la ceinture que des matheux du département Scientifique. Des gens étaient assis et commandaient à boire à es serveurs ambulants qui touchaient des plus ou moins gros pourboire selon les clients. D’autres étaient debout et chantaient à tue-tête les hits déjà bien connus du groupe. Les plus aventureux s’avançaient pour aller danser sur la piste installée à l’occasion. Des effets pyrotechniques avaient lieux régulièrement sur scène, tantôt crachants des flammes dans les airs, tantôt en dégageant des fumigènes de toutes les couleurs en direction du public.
Les gens applaudissaient, riaient, et passaient du bons temps.



C’était le cas de Danae, elle qui aimait les sorties nocturnes et la musique, cela lui semblait être une bonne occasion pour s’amuser.

Elle vint seule, à son grand regret, mais tant pis , c’était l’occasion de faire des rencontres.

Elle en profita pour se parer d’une belle robe rouge en satin légèrement moulante avec une légère ouverture dévoilant ses fines épaules, elle s’était aussi munie d’une pairs de chaussures compensées noire somme toute assez classiques.

Danae n’avait pas mis qu’une tenue pour la mettre en avant, elle s’était aussi maquillée les yeux avec du fard à paupière couleurs prune ainsi qu’une touche de eyelighter pour faire ressortir son regard, ainsi qu’une couche de mascara. Une légère couche de blush avait aussi été appliquée sur ses joues rondes.

Elle était prête à se déhancher, à chanter et a apprécier sa soirée .

Putain mais qu’est-ce que je m’emmerde ! J’étais censée bosser ce soir mais à cause de cette foutue manifestation, Lukas me demande de ne rester chez moi encore quelques temps histoire que tout ça se tasse et qu’il n’ait pas plus de problèmes à gérer au bar. J’ENRAAAAAAGE ! Faut vraiment que j’arrive à oublier les récents évènements mais il s’est passé tellement de chose que ça devient de plus ne plus difficile de faire une nuit correcte.

Allongée sur le canape de l’appart -ou plutôt vautrée- je me mets à chanter -crier- comme une casserole sur une playlist karaoké que je laisse défiler sur la télé du salon. Moi, bourrée ? Nooooooooon, jamais. Bon okay, je me suis vidée le pack de bière je crois et peut-être quelques gorgées de vodka ? C’est ce qui m’aide à dormir en ce moment alors venez pas faire chier ! Bon allez, petite pause pipi, je coupe la musique, clope en main pour aller aux chiottes. Généralement, on évite de balader nos cigarettes dans toutes les pièces avec Skye mais, elle n’est pas là alors fuck ! Où est-ce qu’elle est ? Elle m’a dit qu’elle avait une affaire à régler.

Je m’étire longuement en regardant l’heure sur mon nano. Il est tellement pas tard et je suis déjà dans cet état ? Je me mets à rire toute seule en me dirigeant vers le frigo pour y sortir une bière que j’allais décapsuler avant d’entendre quelqu’un frapper à la porte. Skye ? Déjà rentrée ? Nop, c’est pas son genre de toquer. Si c’est le proprio, je lui crache à la gueule ! Remarque, la dernière fois il est rentrée dans les lieux en mode bats les couilles. Je soupire, me dirigeant vers la porte pour l’ouvrir et découvrir la blondinette. Tiens, c’est rare qu’elle vienne ici, la dernière fois, ça remonte à un moment maintenant… Bon, je vais pas me perdre dans mes pensées, il en est hors de question et je crois que mon cerveau imbibé d’éthanol ne me le permet pas.

Pourquoi j’arrive pas à lui dire non ? Habillée d’un slim noir et d’un débardeur, j’ai fait l’effort de me maquiller un peu, un coup de mascara et d’eyeliner, histoire de pas faire trop tâche à côté de chaton. Ça fait bizarre de la voir dans ce genre de tenue, ça lui va plutôt bien d’ailleurs. Je suis complètement en train de la reluquer depuis qu’on a quitté l’appartement, j’arrive pas à détacher mon regard d’elle et je suis mais alors pas du tout discrète. Les places viennent d’être acceptées, nous nous aventurons désormais derrière le vigile pour accéder au concert. Blondie semble être super stressée, c’est sa puce omni qui l’a fait paniquer à ce point. Elle ne devrait pas la faire enlever d’ailleurs ? Si quelqu’un de mal intentionné la découvre avec ça… Putain, mais voilà que c’est moi qui panique maintenant ! Je lui attrape la main comme pour la rassurer avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres.

Waw, je suis pas déçue d’être venue ! J’avoue avoir un peu ronchonner lorsque Elke m’a invitée ici mais au final, c’est vraiment top ! Je suis toute excitée, on dirait une vraie gamine qui ne tient plus en place ! Lorsque les artistes demandent au public de suivre, je n’hésite pas à donner de la voix et de rire à leurs conneries, bref, je suis à fooooond ! Bon allez, va pas falloir trainer, ça va être le gros bordel bientôt, faut vite aller chercher une table sinon ça va être la misère pour poser un cul ! T’as pas déjà assez bu Kelya ? Clairement pas, je suis à sec là, j’ai tellement soif à force de brailler et de sauter dans tous les sens. Ma main vent saisir celle de la jeune femme pour se faufiler à travers la foule. Les gens sont gonflés à bloc, c’est dingue. Je manque de me manger le coude d’une meuf que j’évite de justesse et après cette esquive digne de Jackie Chan, je pose enfin mon fessier sur une chaise dans un soupir de soulagement.

-Bordel, ça fait quand même du bien de s’assoir un peu ! Tu veux boire quelque chose ?

Tout se passait merveilleusement bien, j’avais rejoins la piste de danse depuis déjà quelques minutes et j’avais déjà réussis à attirer l’attention sur moi. J’aimais bien ce genre d’ambiance même si les discothèques me parlaient plus. Je réussis à plus ou moin charmer un serveur, le pauvre ne savait pas que je ne lui aurait même pas donner l'heure s’il me l’avait demander dans d’autres circonstances.. cependant grâce à ce petit lien, je réussis à obtenir plusieurs verres ainsi que des shooters de façon totalement gratuite. Une belle soirée pour une belle fille, me dis-je, pleinement consciente de mon ego surdimensionné.
Sincèrement je plaignais tout ces asociaux qui ne sortaient jamais, qui ne profitaient pas de ces simples joies de la vie. La vie est courte, et chaque instant compte, ça c’est aujourd’hui le seul et dernier point sur lequel mes parents sont d’accord. Je commence à me sentir.. un peu pompette, non, pas bourrée.. pompette.. je me surpris à ricaner à mes propres songes.


Quand soudain une main se posa sur mon épaule, sur le coup je ne compris pas vraiment ce qu’il se passait, je vis des lèvres s’approcher des miennes, je détourna mon visage de quelque degré sur le côté d’un mouvement facial habile, puis la voix du serveur retentit proche de mes oreilles alors que ses mains se mirent à me serrer par la taille.

- Ben alors, tu fais ta timide ?

Je sentis alors mon coeur légèrement s’emballer, il m’inspirait un grand dégoût, il ressemblait à un mélange entre un rat musqué, et l’espèce de petit monstre chauve schizophrène et obsédé par un anneau, devenu mythique dans cette trilogie de films de fantaisie sortie dans les années 2000.

- Me répond pas surtout.

Si ma mère m’avait bien appris quelque chose d’utile c’était ça, si un mec est un peu trop lourd, détournes le sujet, occupé son esprit avec quelque chose d’autre et réussis à lui faire lâcher l’affaire de manière subtile par exemple en le perdant dans la foule.

- Oh désolée, j’étais ailleurs. J’esquissais un faux sourire en lui montrant du doigt la piste..
"Si tu arrives à me suivre sur la piste, tu auras droit à une danse rien que pour toi..

A ces mots, le serveur sourit puis tenta de me suivre avec son regard lubrique, mais j’étais bien plus maligne qu’il ne le pensait, je me mis en plein milieu de la piste devant presque une dizaine de vigile qui veillaient à la sécurité du concert mais aussi à ce que ce dernier se passe bien et donc, que les serveurs travaillent et ne se mettent pas à danser avec des clientes. Il comprit bien vite ma manœuvre en toisant les vigiles de loin et fit semblant de parler avec des personnes assise non loin de la piste, comme pour se dédouaner de sa faute professionnelle auprès des vigiles.

Bon, je suis enfin débarrassée de ce lourd, je peux enfin me remettre à danser normalement , alors que je démontre ma supériorité artistique évidente en dansant devant tout le monde telle une tornade emportant tout sur son passage, une espèce de blondasse androgyne se heurta à moi, me coupant dans mon élan, suivie de son amie à qui je manqua d’envoyer un coup de coude sans le vouloir.

- Pétasse. Soufflais-je dans la barbe que je n’avais pas. C’était sûrement deux gouines je les jaugea de haut en bas. J’étais affligée par leur manque de goût vestimentaire et leurs maquillage mal mit. Mais bon ce n’était pas mon problème après tout.. L’entracte arrive bientôt, je dois me dépêcher de trouver une place assise, hors de question de rester debout une heure. Alors qu’un mouvement de foule m’empêchais de passer, je réussis à me faufiler entre les lignes du filets. Mince. Pas une place de libre. A moins que.. mes yeux se rivèrent sur la seule place libre, à côtés des deux pétasses à qui elle venait de tailler un short quelques instants plus tôt, tant pis..


Je dévoila mon plus beau sourire, affichant ma parfaite dentition blanche et bien alignée, ainsi que mes pommettes légèrement creusée formant de jolies fossettes, mon regard azuré était dirigé vers les deux femmes.

- Je peux m’asseoir ici ? Demandais-je poliment.

Un sourire orne les lèvres de la blondinette qui me regarde fixement, ce qui anime le mien immédiatement. Pourquoi est-elle aussi mignonne ?

- Une vodka citron ? Merci t’es trop chou. 

C’est ma phrase ça ! Je me mets à ricaner avant de lui sourire de plus bel et de commander le verre désiré par la demoiselle et me prenant un mojito pour commencer. Sa main se pose délicatement sur ma joue, elle a toujours eu les mains froides, c’est fou ! Je garde ses océans dans mes sombres iris, sentant ses lèvres se rapprocher des miennes, petit à petit, son souffle chaud les effleurant. Mes lèvres te manquent chaton ? Les tiennes, oui, j’aime entendre le son de tes gémissements en émaner…Stop Kelya, t’es en plein concert, ne va pas polluer ta caboche d’idées malsaines ! Ma langue retrace lentement le contour de mes lèvres qui attendent avec impatience la rencontre des siennes…

- Je peux m’asseoir ici ?

Quel timing de merde ! Je porte mon attention sur la connasse qui vient d’interrompre notre baiser. Une meuf en robe rouge, bien maquillée. Je pourrai même pas lui donner un âge précis avec tout ce maquillage mais elle n’est pas désagréable à regarder. Par contre, elle fait chier, elle aurait pu attendre encore un peu avant de nous déranger… Elke la foudroie carrément du regard, ce qui me fait esquisser un petit rire. Olala, tout ça n’annonce rien de bon.

- Mais je t’en prie, cette table n’accepte que les pétasses, tu es la bienvenue. 

Et voilà, c’était sûr qu’elle allait lui sortir une phrase pareille ! Qu’est-ce qu’elle a contre cette pauvre fille ? Elle la connait ? En tout cas le sourire qu’elle lui affiche sonne complétement faux, ce qui me fait éclater de rire.

-Assis-toi va, il y a personne d’autre qui nous accompagne et les places se font rare, alors…

J’essaye d’articuler mes mots entre deux éclats de rire. Va-t-elle tenter le diable en prenant place ? Ou Elke lui a fait peur ? Dans tous les cas, cette soirée va devenir bien plus qu’animée qu’elle ne l’était déjà, j’ai hâte ! Un sourire joueur vient animer mes lèvres alors que je fixe désormais l’inconnue.

« Mais je t’en prie, cette table n’accepte que les pétasses, tu es la bienvenue. »
Le regard de la blondasse ainsi que son sourire accompagnant cette phrase était tout sauf une invitation à s’asseoir. Elle m’a donc entendu.. très bonne ouïe pour avoir réussis à discerner ces mots malgré le fait que j’ai parler à voix basse.. quelque chose clochait, mais j’étais peut être trop parano avec toute ces histoires de Turnes, de manifestation et j’en passe. Quoi qu’il arrive, la pétasse en question semblait avoir des oreilles de chat, et elle venait de la provoquer de façon complètement directe.

«Assis-toi va, il y a personne d’autre qui nous accompagne et les places se font rare, alors…»

Avant même qu’elle ait terminée sa phrase, j’avais posé ma croupe sur la chaise. J’avoue que cela m’amusait, les deux amantes étaient visiblement en désaccord, mais le problème est que si j’arrive à sentir l’hostilité certaine de blondie, je n’arrive pas à cerner sa petite amie. Je capte son regard peu discret, je lui sourit sincèrement.. je sens que ça va être une soirée mouvementée, et la dose d’alcool que j’avais consommée me permettait de ne plus craindre la moindre menace à mon égard.

- Alors cette place est faite pour moi.
Je souffla du nez, mon air narquois et moqueur toujours aux lèvres tandis que je répondais à ma première interlocutrice. Je remercia la seconde d’un léger signe de tête en penchant légèrement mon visage sur le côté, n’hésitant ainsi pas à exagérer la scène de façon à taquiner la blonde.
Mon regard se dirigea vers un serveur qui passait non loin, en lui demandant trois cocktails maison, que je désirais partager avec ces dames. Mes jambes se croisèrent d’elles même, d’une des façons la plus féminine qui soit, m’installant bien à l’aise.. Là je suis bien.. je bouge plus. J’adresse un sourire à mes deux hôtes de la soirée savourant là moindre de leur réaction en les analysant d’un air malicieux.

Olala, la tête que tire blondie est épique ! Je me retiens tellement de rire, là. Bah oui, elle serait capable de me priver de sexe ! C’est bon, j’ai déjà donné, une fois, mais pas deux ! Alors pourquoi tu rigole encore comme une pintade, Kelya ?

- Alors cette place est faite pour moi.

Elle cherche tellement la merde la gamine, elle va s’en manger plein la gueule si elle continue ! J’espère qu’elle va le faire, ça promet d’être grandiose ! Quoi, je cherche la merde ? Mais non, juste un peu plus d’animation. Tant que Elke n’est pas énervée contre moi, ça me va. Le peau de peinture me sourit en guise de remerciement pour la place, je lui renvoie un petit sourire teinté par mon esprit joueur. Elle a quand même une sacrée poitrine la gosse, non ? Est-ce que c’est vraiment une gamine ? Un coup sous la table me fait retrouver la terre ferme et mon attention sur la blondinette. Ouh, elle a pas l’air très enchanté par tout ce qu’il se passe… Je fais genre de rien tandis que la fillette commande trois verres. Elle est généreuse en plus d’avoir des gros boobs ? TA GUEULE KELYA ! Chaton a l’air de la détester vu le regard qu’elle lui fait, ça va partir en baston ? Nop, Elke est plus du genre à se battre avec les mots. Je me demande bien ce qu’elle lui a fait pour mériter une telle fusillade des yeux.

Les verres sont enfin posés sur la table en face de chacune d’entre nous. Ah bah super, le serveur ramène les verres commandés par la gamine mais par contre, les nôtres, ils s’en bats les couilles ! Je lui fais un rapide rappel pour qu’il y pense après s’être excusé auprès de moi. Putain mais même pas foutu de faire son job correctement, c’est dingue ! Je lâche un petit soupire. Ouai, travailler au New Earth me manque quand même…

- Je ne penses pas que tu aies l’âge pour boire ça ma chérie, tu ne m’en voudras pas si je pense à ta santé, hein ? 

Qu’est-ce que ? Chaton vient de s’enfiler deux verres cul sec, tranquille. Waw, elle va finir complétement pompette avec ça ! J’attrape rapidement le mien, comme pour l’empêcher d’y toucher et de le finir aussi vite que les deux autres. C’est le miiiiien ! Faudrait peut-être que j’arrête de boire aussi, non ? Je regarde les deux jeunes femmes à tour de rôle, sirotant tranquillement mon verre. Ça va mal se finir cette histoire.

- Tu veux que j’aille te commander une eau pétillante à la place ? 

Je manque de m’étouffer avec ma gorgée. Oh putain, c’est vache quand même, J’ADORE ! Le serveur revient enfin avec nos commandes et dépose les deux verres devant moi. Ah bah maintenant c’est moi qui en ai trois ? Je partage ou pas ? Si je donne la vodka de chaton, elle risque de m’assassiner, non ? Raaaah, j’ai tellement envie de le faire, mon esprit joueur me crie de ne pas réfléchir et d’agir mais mon envie de laisser mes doigts glisser le long du corps de blondie, après le concert, me dit de ne pas le faire… Cruel dilemme ! Je finis par fixer la demoiselle à la robe moulante pour lui tendre le verre de vodka et lui dire, amusée.

-Cadeau, je m’en branle de ta santé, perso. Si tu clamses, c’est pas mon problème.

Ouai, je reprends les mots de blondie avant de me retourner vers cette dernière.

-Par contre, toi…

Mon regard avait légèrement changé, plus provocateur, plus prédateur. Je reprends une gorgée de ma boisson alcoolisée avant de me redresser et de me diriger vers chaton, posant mes lèvres sur les siennes pour déverser lentement l’alcool entre ses lèvres, laissant ma langue essuyer les quelques gouttes qui ruisselaient sur la commissure de ces dernières. Mes yeux viennent de nouveau plonger dans ceux de l’inconnue.

-Tu as besoin d’aide pour ton verre ?

Je me mords la lèvre inférieure, un sourire joueur encore ancré dessus. Une phrase à multiple sens ? Ouai, c’est les plus amusantes, elle l’interprétera comme elle le voudra. Passant derrière blondie pour l'entourer de mes bras, je dépose ma tête sur son épaule avant de reprendre, toujours sur le même ton.

-Je ne sais pas ce qu'il se passe entre vous deux mais un conseil, tu ne devrais pas trop provoquer chaton, elle peut sortir les griffes.

Je ponctue ma phrase en mordillant l'oreille de blonde, comme pour lui dire que moi, je mords.

Danae continuait de sourire, bien que l'action de la blondasse l'avait quelque peu énervée, pour qui elle se prenait celle-là ? C'était une énième idiote trop sûre d'elle qui osait la défier.. Mais Danae souhaitait tout de même passer une bonne soirée, et d'éviter de se faire virer du concert par les videurs.
La bonne solution serait peut-être de les laisser toute les deux tranquille. Mais elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds..

- Je ne penses pas que tu aies l’âge pour boire ça ma chérie, tu ne m’en voudras pas si je pense à ta santé, hein ?


- Oh je te remercie sincèrement de te préoccuper de moi, mais ce n'était pas nécessaire, ici, j'ai tout les droits.

Danae gardait la face, elle continua à lui sourire de façon extrêmement mielleuse, cherchant déjà dans son petit esprit fourbe, un moyen d'atteindre la blondinette.

- Tu veux que j’aille te commander une eau pétillante à la place ?

Quelle comique. Impressionnant, pensa-telle tandis que le serveur revient, déposant les deux verres devant Kelya. Cette dernière eut une sorte de moment d'hésitation, pût remarquer Danae qui s’apprêtait à répondre à la blonde..

- Cadeau, je m’en branle de ta santé, perso. Si tu clamses, c’est pas mon problème.

Elle se retourna vers sa "copine".

-Par contre, toi…

La femme en débardeur dirigea le verre qui, devait être celui de la blonde vers Danae. Ca c'était du retournement de situation. Bravo, eût-elle envie de dire à la copine de la "pétasse".
Elle s'empressa de s'en saisir et le le porter légèrement à ses lèvres pulpeuses d'un geste délicat.
Tout en regardant les deux femmes l'une après l'autre d'un air légèrement arrogant.

- Merci, c'est très aimable à toi.. En tout cas, je n'osais pas te le dire mais j'avoue que tu es assez bien maquillée, un style simple et efficace, j'adore ça vraiment.. Sans compter le fait que le tout soit porté par une si jolie femme.

Adressant ces mots à Kelya elle lui adressera un clin d’œil charmant.

- Tu as besoin d’aide pour ton verre ?

Danae ne saisit pas tout de suite la portée que pouvait avoir cette phrase, mais elle se doutait bien qu'elle souhaitait taquiner sa petite amie. Elle esquissa alors un large sourire affichant sa dentition blanche et parfaitement alignée, le tout orné par le contour de ses lèvres.

- C'est si gentillement proposé..

A question à sens multiples, réponse à sens multiples, pensa Danae. Elle verrait bien comment l'interprète cette dernière et avisait déjà du coin de l’œil la blondasse qui devait à présent être bien en rogne. Elle observe par la suite le débardeur se se pencher derrière "l'autre", pour l'enlacer.. et puis.. lui mordiller l'oreille.. Décidément elle avait l'air un peu timbrée celle là.

-Je ne sais pas ce qu'il se passe entre vous deux mais un conseil, tu ne devrais pas trop provoquer chaton, elle peut sortir les griffes.


- Oh ce n'est pas mon intention, loin de là.. Et pour ce qu'il s'est passé disons que c'est du passé.

A ces mots, elle leva son verre, ou plutôt, celui de Elke, et le monta légèrement bien orientée face aux deux femmes, en les regardant tour à tour. Puis elle prit la parole d'un air encore plus hautain que précédemment en fixant Blondie.

-Au fait. Cheers !

Cette fillette semble si assurée face à Elke, elle n’a pas froid aux yeux, c’est clair. Ou peut-être que l’alcool lui a, à elle aussi, embrumé les neurones ? Et puis les compliments qu’elle me lance, c’est purement de la folie ! De la provocation ou de la sincérité ? J’en sais trop rien, je ne la connais pas assez mais elle a l’air d’aimer le danger. Je réponds à son petit clin d’œil par un petit sourire rempli de malice. Oh oui, j’aime jouer et ça me portera préjudice un jour, j’en suis consciente mais c’est plus fort que moi. Je sens les épaules de chaton se crisper un peu plus suite à nos mots. De la colère ? Je laisse son oreille tranquille l’espace d’un instant pour la regarde du coin de l’œil et découvrir une nouvelle expression ornant son visage. Owh…

- Oh ce n'est pas mon intention, loin de là.. Et pour ce qu'il s'est passé disons que c'est du passé.

Je retrouve les yeux de l’inconnue et l’air qu’elle arbore est totalement dédié à la blondinette. Oh non, je le sens mal, Elke n’a plus du tout envie de se battre, cette mine qu’elle affiche…

-Au fait. Cheers !

Ce qui devait arriver, arriva. Le bruit sourd d’un verre qui explose, un gros fuck en direction de la gamine et mes bras écartés des épaules de la blondinette avant que cette dernière ne disparaisse vers la sortie de la salle. A quoi penses-tu Elke ? Je vois bien que cette manifestation t’a changé, qu’elle nous a tous changé… Mais pourquoi fuis-tu contre cette gosse ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Où est passée la Elke têtues et bornée que je connais ? « J’y ai réfléchi, et j’ai envie que tu me dises que tu m’aimes. », encore cette phrase qui me revient en tête… Je lâche un énorme soupire avant de terminer mon verre cul sec, attrapant le second et me perdant dans mon reflet qui apparait à la surface. Est-ce que c’est de ma faute si elle a réagi comme ça ? Tout s’emmêle dans ma tête et l’alcool n’aide pas à y voir plus clair. « Moi j’appelle ça être une pauvre fille, alors aie au moins la décence d’assumer que ta vie est un échec monumental ne cherche pas à gâcher celle des autres.», je me mets à ricaner bêtement. Et si tu avais raison à mon sujet depuis le début, Elke ? Faut vraiment que t’arrêtes l’alcool Kelya…

-Alors toi, t’es une sacrée peste !

Je redresse la tête pour fixer la demoiselle à la robe moulante, un sourire amusé aux lèvres et mon verre retrouvant la surface plate de la table. Oui, je m’en fais pour Elke, je ne vais pas le cacher, je ne peux pas nier l’inquiétude grandissante en moi, mais je dois dire que l’audace ou l’insouciance de cette fille est très divertissante. Est-elle aussi joueuse que moi ? La provocation vient animer mes lèvres, à nouveau, ma langue retraçant le contour de ces dernières avant que je ne me rapproche telle une prédatrice de la jeune femme. Ne lâchant pas une seule seconde son regard, mes mains viennent saisir le dossier de sa chaise pour la déplacer légèrement afin de m’installer à califourchon sur elle.

-Tu as l’air tellement sûre de toi… Tu devrais tout de même te méfier des personnes que tu provoques…

Je ne rajoute rien de plus, je saisie simplement son verre pour en prendre une gorgée que je fais boire à cette petite peste en venant mordiller sa lèvre inférieure en guise de ponctuation. Mon souffle chaud vient désormais effleurer son oreille.

-Les hormones te travaillent alors tu te sens obligée de montrer ô combien tu as la confiance ? Je peux te soulager autrement…

Faut vraiment arrêter la piquette Kelya… Je me mets à ricaner en me redressant et reprenant un peu de distance avec l’inconnu. Bon, Elke ne semble pas vouloir revenir alors, allons jusqu’à elle ? Allons ? Ouai, je n’arrive pas à accepter la défaite de blondie contre cette fillette. Est-ce qu’elle ne va pas m’en vouloir de la ramener ? Je pense plus correctement de toute façon, bien trop d’éthanol dans le sang. J’attrape le poignet de la jeune femme, l’incite à prendre son verre dans l’autre main, mon autre main à moi occupée par le mien, puis sans lui demander son avis, je la tire hors de la salle. Elle croit peut-être que je l’emmène je ne sais où pour aller baiser ? Non, non, non, pas d’images indécentes qui polluent mon esprit, pas maintenant. L’important, c’est chaton !

-Tu vas lui présenter des excuses !

Ou c'est moi qui devrais le faire ? Et puis pourquoi elle s'excuserait, enfaite ? Elle a de compte à rendre à personne. Waw, ça tourne vraiment pas rond dans ma caboche par contre la terre...

En face d'elle, la blondinette commençait à sérieusement péter un câble. Elle la vit briser son vers à son "Cheers" si aimablement lancé. "Échec et mat" pensa-telle fortement, son sourire ne cessait de grandir lorsque la petite blonde, paniquée, qui avait désormais l'air d'une enfant de huit ans à qui on a refuser un jouet, prit ses jambes à son cou, se retirant de l'étreinte de sa petite amie avec une sorte de dégoût visible. Au passage elle cracha dans sa direction, berk c'était répugnant, Danae sortit directement un petit mouchoir avec lequel elle essuya le crachat. ce dernier était suivit par un geste grossier, devant cette attitude ridicule, elle ne put s'empêcher de s'esclaffer, ses rires accompagnant la blondinette jusqu'à la sortie.

Elle commençait à être vraiment trop torchée, au moins la soirée n'avait pas dégénérée en bagarre, et elle avait gagnée, ça lui suffisait. Pour le moment, elle se demanda si sa copine allait la suivre, ou lui mettre une gifle, de toute façon Danae était trop alcoolisée pour voir les choses arriver.

-Alors toi, t’es une sacrée peste !

Les mots de la jeune femme vinrent l'arracher à ses pensées désormais totalement floues.
A son plus grand étonnement, cette dernière lui souriait avidement.
Cette femme avait sûrement un meilleur sens de l'humour que sa compagne.. elle passa sa langue sur ses lèvres, elle connaissait bien ce genre de gestes, sensuels, charnels.. Était-elle entrain de vouloir lui faire du bringue ?
Soudainement elle se leva de sa chaise et s'approcha doucement de Danae.. Elle vint s'installer à califourchon sur elle.. L'alcool faisait bien son rôle, Danae ricana en la voyant faire, son air moqueuse venant naturellement s'installer sur son visage. La femme la regardait d'un air presque prédateur, la désirait-elle ? Auquel cas elle se ferait un plaisir d'achever son oeuvre de provocation, non, d'humiliation envers blondie.

-Tu as l’air tellement sûre de toi… Tu devrais tout de même te méfier des personnes que tu provoques…

Elle ne rajoute rien de plus, elle saisie son verre pour en prendre une gorgée qu'elle fit boire à Danae en venant mordiller sa lèvre inférieure en guise de ponctuation. Son souffle chaud venait désormais effleurer son oreille.
En temps normal cela aurait sonné comme une sorte de menace, ou un avertissement au minimum. Et pourtant elle ne ressentis rien d'autre que le souffle chaud de la femme assise sur elle, son air prédatrice, son envie visible, et croissante. Elle avait donc prit son verre, Danae but le reste du verre d'une traite en guise de réponse à la provocation de Kelya.

- Au fait je m'appelle Danae. Enchantée.

Elle lui afficha un immense sourire, ses mains se mirent à caresser le dos de la femme sur elle, la papouiller, la câliner..

- -Les hormones te travaillent alors tu te sens obligée de montrer ô combien tu as la confiance ? Je peux te soulager autrement…

- Pas besoin d'hormones, tu sais, c'est naturel chez moi.. Ah oui ? Et comment.. ?

Elle ricana, puis fit descendre ses doigts fins sur le derrière de Kelya, empoignant ce dernier. Son regard défiant se logea dans celui de la femme avant que cette dernière, sans prévenir se mette à lui prendre la main, pour l'emmener ailleurs, elle lui fit signe de prendre son verre, mais ce dernier était désormais vide, alors elle le laissa sur la table.
"Elle est complètement tarée celle-là.." se dit Danae en se laissant traîner à travers la salle par cette folle dingue qui venait de la chauffer. Danae n'était pas intéressée par les femmes, mais elle avait bus assez pour se laisser tenter par une petite expérience, ce qu'elle regretterait probablement le lendemain matin.
On sortit de la salle, il faisait déjà beaucoup moins chaud, elle tremblottait, puis d'un coup la femme prit la parole.

-Tu vas lui présenter des excuses !

Paaaaardon ? Danae s'excuser ? Elle était définitivement folle. Jamais au grand jamais elle rabaisserait ainsi sa fierté, et puis blondie l'avait chercher, elle ne payait que le prix de son sale regard.
Elle avait une autre idée en tête, c'était une gagnante, il fallait totalement asseoir sa victoire, et montrer à cette femme que, non, elle ne s'excuserait pas.

- Attends.. Arrêtes toi, tu as un truc sur la lèvre, je vais te le retirer.

Elle retourna la femme puis s'approcha d'elle.. Doucement.. Lentement.. Désormais, c'était elle la prédatrice. Elle esquissa un léger rictus vicieux, elle passa son doit sur la lèvre inférieur de Kelya, puis ses propres lèvres s'approchèrent.. Peut-être avait-elle trop bu.. peut être allait-elle trop loin dans sa vengeance, peut-être les deux.. Ses lèvre vinrent s'entrechoquer sur celles de la femme, qu'elle embrassa fougueusement, passant une main dans les cheveux de cette dernière. L'étreignant en se demandant si la petite blondasse passerait par là.. Elle continua quelques instants son échange langoureux avant de retirer légèrement ses lèvres.

- Voilà, je te l'ai retirée eh eh.

L’inconnue ne l’était plus. Un nom sur ce visage maquillé et ce corps aux formes parfaitement mises en valeur par cette robe rouge moulante. Danae ? Très bien. Est-ce que je m’en souviendrai demain ? Bonne question. Je l’observe du coin de l’œil, continuant la marche pour retrouver chaton. « Ah oui ? Et comment.. ? », sa phrase tourne en boucle dans ma tête et alimente mes pensées obscènes. Calme tes ardeurs Kelya, elle est très certainement mineure ! Elle est joueuse, très joueuse, et ne semble pas beaucoup se fixer de limites au jeu qui était lancé depuis un moment. Le passage de ses doigts dans mon dos, le sourire qui anime ses lèvres pulpeuses, cette confiance qui émane de son regard…jusqu’à où est-elle prête à aller ? Dans mon lit ? TA GUEULE KELYA ! La seule personne que je désire réellement dans mon lit, ce soir, c’est Elke. Je ne sais pas quel est ce pouvoir qu’elle a sur moi mais je n’arrive pas à me lasser de tous ces moments que je passe avec elle et je ne parle pas que de ceux charnels. Elle m’apaise, elle y arrive toujours et même lorsque je doute ou que mon passé me rattrape, elle peut faire naitre un sourire sur mes lèvres. « J’y ai réfléchi, et j’ai envie que tu me dises que tu m’aimes. », encore cette phrase ? Est-ce que je l’aime ? Je dois arrêter de me prendre la tête avec tout ça, de toute façon, je ne suis pas en état de réfléchir correctement, tout se mélange dans ma tête aussi vite que l’alcool dans mon sang.

- Attends.. Arrêtes toi, tu as un truc sur la lèvre, je vais te le retirer.

-What ?

Elle me retourne ou je me retourne, je ne sais pas très bien mais elle se rapproche de moi, bien trop près, bien trop dangereusement… C’est quoi ce sourire sur tes lèvres, Kelya ? Oh oui, je connais bien cette attitude, même trop bien, elle fait partie de moi et je sais très bien ce qu’elle prépare. J’ai encore le temps de l’éviter mais est-ce que j’en ai vraiment envie ? Mes pulsions perverses sont accentuées par l’éthanol qui m’empêche de réfléchir sainement. Depuis cette manif, tout ce que je veux éviter, c’est de penser alors je laisse la bouteille et la beuh le faire à ma place. La chaleur de ses lèvres envahit les miennes dans un baiser torride. Je laisse ma langue succomber à l’invitation de la sienne alors que ses bras viennent étreindre mon corps, mes mains se posant sur ses joues, comme pour l’inciter à ne pas lâcher mes lèvres. Pensez à reprendre votre souffle quand même…

- Voilà, je te l'ai retirée eh eh.

Mes sombres iris sont plongées dans les siennes. Que cherches-tu en me provocant de la sorte ? Me montrer que c’est toi qui domines le game ? Non gamine, c’est moi qui la prédatrice. Mes mains viennent saisir ses poignets, les éloignant de mon corps alors que je le rapproche du sien pour le faire reculer jusqu’au mur derrière elle, plaquant alors son dos contre la surface plate ainsi que ses mains que je tiens fermement, au-dessus de sa tête. Calant une cuisse entre les siennes, un sourire carnassier aux lèvres, je viens lui susurrer aux creux de l’oreille.

-Je ne comptais pas me présenter mais si tu dois avoir un nom à crier au lit…

Je lui mordille l’oreille avant de retrouver son regard.

-Kelya, ravie de faire ta connaissance chérie.

Mes lèvres viennent retrouver les siennes pour un nouveau baiser, plus sauvage que le précédent. Je laisse ma langue caresser et danser avec la sienne sur un rythme endiablé, ma jambe exerçant une légère pression sur son intimité. Et là, alors que mon esprit se laissait complétement corrompre par la perversité qui l’habite, j’entends des sanglots résonner vers les escaliers proches de nous. Je brise sans plus tarder ce baiser pour porter mon attention sur l’auteure des pleurs et découvrir une Elke qui nous regarde perchée plus haut et qui semble tenir quelque chose dans sa main…et qui avale quelque chose…et qui… WHAAAAT ?! Je relâche toute étreinte sur cette Danae, me précipitant dans les marches -manquant d’ailleurs de m’étaler comme une grosse merde- me retrouvant bien vite devant la porte de la sortie de secours, mais surtout, la blondinette qui est assise dans le coin. Bordel, mais qu’est-ce qu’il se passe ?! C’est comme si j’avais désaoulé instant et ce que je découvre sur le sol…Je ramasse la plaquette, découvrant son contenu. Des antalgiques ? Euh…il en manque un peu beaucoup là, non ? Elle a tout avalé d’un coup ? Je m’accroupie face à elle, déposant une main sur sa joue pour la forcer à me regarder. Ses yeux sont humides et j’ai vraiment de mal à soutenir un tel regard, ça me donne envie de chialer. Encore cette douleur qui grandit en moi ? Je serre le poing avant d’enfin ouvrir les lèvres pour sortir d’une voix douce et calme.

-Hey, ça aller chaton…

Est-ce que je devrais lui faire vomir ce qu’elle vient d’ingurgiter ?

-Je ne comptais pas me présenter mais si tu dois avoir un nom à crier au lit…

"Un nom à crier au lit", elle n'avait pas froid aux yeux cette petite, enfin, elle était plus grande que Danae, mais cela ne la dérangeait pas. Cette sombre inconnue qu'elle venait d'emballer s'imaginait sûrement aller beaucoup plus loin avec Danae. Mais cette dernière n'était pas attirée par les femmes, même si il fallait avouer que cette fille embrassait particulièrement bien, lle lui mordilla l’oreille avant de retrouver son regard.

-Kelya, ravie de faire ta connaissance chérie.

"Kelya", c'était un joli nom, pour une jolie femme somme toute. C'était donc le nom de cette femme, qui étais.. plus que fougueuse à première, et dernière vue.

- Oh, "chérie".. Tu vas vite en besogne ma belle.

Elle se prêtait volontairement au jeu de Kelya. Cette dernière voit ses lèvres retrouver les siennes pour un nouveau baiser, plus sauvage que le précédent. Elle laisse sa langue caresser et danser avec la sienne sur un rythme endiablé, sa jambe exerçant une légère pression sur son intimité.

Soudainement, elle entendit des sanglots, elle sentit l'étreinte de Kelya s’amenuiser peu à peu, elle se retourna.. C'était la blondie.. "Yes, elle l'a vu !" pensa t-elle premièrement. C'était un sentiment grisant de voir son ennemi à terre, vaincu, presque détruite. Peut être qu'elle s'emportait un peu trop pour rien.. Non.. Personne ne s'en prennait à une Becini sans en subir les conséquences.
Lorsque Kelya se mit à se précipiter vers sa blondie, elle la suivit. Elle regardait la loque affalée dans son coin, le regard sombre et brisé de cette dernière indiquait qu'elle était mal en point, peut être avait-elle trop bût ? Peut être etait-ce de la faute de Danae ? Peu importait, elle n'avait pas été la cause de sa chute, seulement un facteur. Elle vit ensuite la plaquette d'antalgique au sol, elle connaissait bien ce genre de médicaments, sa mère se shootait avec ça dans ses moments de faiblesses.
"Faible" C'est le mot qui revint dans sa tête à plusieurs reprise, en pensant à sa mère, puis en voyant Elke ainsi. Kelya s'approcha de cette dernière en la regardant droit dans les yeux.. Le faisait-elle exprès ?
Elle avait fait une erreur en se laissant tenter par Danae, mais elle essayait quand même d'aider la petite blonde déprimée. "L'ironie du sort"; si elle avait été à la place de Blondie, de une, elle n'aurait pas consommer des antidépresseurs, et de deux, elle l'aurait quitter à la seconde même ou elle avait agit.

- Hey, ça aller chaton…

Elle se retint de rire, "Ca va aller", non ça n'allait pas aller, surtout pour Kelya. Et même pour l'autre.
Ce genre de situation était propice à empirer, il n'y avait presque aucune chance que ça se termine sans problèmes. Danae savoura sa victoire encore quelques instants, avant dans un magnanime élan de compassion, et de gentillesse d'arrêter de vouloir humilier la "pétasse".

- Fais lui vomir ses cachetons. C'est un coup à ce qu'elle finisse à l'hôpital sinon.

A ces mots, Danae se recula pour observer la scène, elle marqua une hésitation, se demandant s'il fallait qu'elle reste, ou qu'elle reparte.. De plus, il commençait à faire froid dans ce couloir de sortie.

Des bruits de pas résonnent dans l’escalier, Danae m’a suivie ? Où est-ce quelqu’un d’autre ? « Courez, vous êtes sa cible. », les images de la manifestation me reviennent en tête, elles se mélangent en entrainant mon rythme cardiaque. Non, calme-toi Kelya, ne pense plus à tout ça, laisse l’alcool embué ton esprit, garde ta concentration sur la petite blonde devant toi, ne pense à rien d’autre… Et si le tireur se trouve derrière moi ? Mes iris prennent cette teinte argenté, signe du gène turne présent en moi.

- Fais lui vomir ses cachetons. C'est un coup à ce qu'elle finisse à l'hôpital sinon.

Mon cœur rate un battement avant de commencer à reprendre un tempo plus régulier, faisant retrouver la couleur d’origine à mes yeux. Mon calme revient peu à peu malgré l’inquiétude toujours présente pour chaton. Peut-elle réellement se retrouver à l’hôpital à cause d’antalgique ? J’ai des doutes mais le regard qu’elle arbore ne reflète aucune lueur, c’est comme si elle était vide malgré la pression qu’elle exerce sur son poing lorsque la jeune femme derrière moi a fait son apparition. Elle ne l’aime pas, je l’ai bien remarqué depuis le début de la rencontre et pourtant, elle ne dit rien, incapable de faire quoi que ce soit après ce qu’elle a ingéré. Son regard a changé, lui dont aucun sentiment particulier en émanait, se remplie d’un coup d’une tristesse intense lorsqu’elle retrouve mes sombres iris. Encore cette douleur ? Mon corps ne ressent plus la violence physique et pourtant, j’ai atrocement mal en supportant le regard qu’elle me jette. Pourquoi ?

« Laisse moi.. Elle avait raison sur tout, absolument tout.. Je suis dingue de toi mais je ne suis qu’un jouet. »

Alors on en est là ? Elle pense réellement que je la considère comme un jouet ? J’ai conscience des sentiments qu’elle a mon égard mais est-ce mal de rester moi-même malgré ça ? Ce n’est pas comme si je ne l’avais pas prévenu, elle sait très bien comment je suis et qui je suis, je l’ai mise en garde, je lui ai dis que je n’étais qu’un poison pour les gens qui m’entouraient. Ma mère n’a jamais voulu de moi, je n’ai pas de famille, Max m’a abandonnée et…je n’ai personne et je ne veux personne, aucune attache, aucune dépendance envers quelqu’un. A quoi bon, les gens finissent tous par disparaitre, je ne veux plus ressentir cette douleur de perdre quelqu’un, de se sentir livrée à soi-même malgré le désir de vouloir être chérie et aimer…

Je ne connais rien à cela. Combien de temps j’ai passé à espérer qu’on vienne me sortir de cette cellule insonore ? Combien de fois j’ai prié pour que ma mère réapparaisse comme par magie pour me prendre dans ses bras ? Combien de fois j’ai souhaité que toute mon existence passée ne soit qu’un cauchemar et que je me réveillerai dans une maison, en pleurs, entourée de ma famille qui me rassurerait, qui me consolerait ? Combien de fois j’ai rêvé que Max reviendrait du jour au lendemain pour me faire une surprise et la morale avec ses leçons de vie légendaire ? A chaque fois que j’ai gardé espoir, la chute n’a été que plus douloureuse. Je ne crois plus en ce monde, il est fade et le restera jusqu’à sa disparition. La réalité est bien là, je ne suis qu’une pourriture montée de toute pièce par un passé qui ne me lâchera jamais, il me rattrape quoi que je fasse. Le doux contact avec sa joue disparait, laissant les océans face à moi, se noircir peu à peu.

« Je veux être seule, j’en peux plus d’avoir mal.. »

« J’ai pas peur de toi, c’est même plutôt le contraire. Mais s’il y a bien une chose qui me terrifie plus que d’être dépendante, c’est d’être seule, tu vois. », pensais-tu réellement ces mots ? Si oui, pourquoi veux-tu être seule ? Parce que je te fais souffrir ? C’est moi la fautive de ce « mal » ? « C’est peut-être égoïste, mais y a quelque chose chez toi qui me rassure. », qu’as-tu vu en moi lorsque tu as prononcé cette phrase ? Et que vois-tu en moi, désormais ? Une personne qui se serre de toi comme bon lui semble ? Est-ce que je suis devenue comme celle qui me terrifie chaque putain de nuit ? Qui suis-je au fond ? C’est vrai, je ne connais que les circonstances de ma naissance à travers un dossier au nom de C-01456, comment aurait été ma vie si ce nom n’avait jamais existé ?

La solitude a toujours été ancré en moi, j’y ai pris goût, c’est devenu comme une bonne vieille habitude et pourtant, je n’arrive pas à partir, je n’arrive pas à la laisser partir, cette petite tête blonde qui m’a fait découvrir tant de nouvelles émotions, qui m’apaise même dans les moments compliqués. Mais il le faut, je ne peux pas continuer ainsi, pas si ça la fait souffrir, je ne veux plus être celle qui la met dans cet état, je ne veux plus lui faire du mal. Je dois la chasser, faire en sorte qu’elle me déteste, comme cette fois à l’appartement. Elle ne doit plus m’approcher et je ne dois plus non plus, il faut que je laisse mon égoïsme de côté, tout ça doit cesser.

-Non.

Je viens coller mon front au sien, lui attrapant les mains pour qu’elle entende bien mes prochains mots.

-Ne dis plus jamais que tu n’es qu’un jouet, toi comme moi savons que c’est totalement faux.

Ça aurait été pourtant plus simple mais je me suis bien trop accrochée à cette petite tête blonde…Sans même lui demander son avis, je positionne ses mains derrière ma nuque pour venir attraper son corps, un de mes bras sous ses genoux et l’autre derrière son dos. Je finis par me relever avec la blondinette dans les bras. Est-ce que ce n’est pas risqué de descendre les escaliers comme ça ? Nah, je ferais attention.

-Hors de question de te laisser seule dans cet état, nous rentrons.

Passant devant Danae pour commencer la descente des marches, je jette un bref regard en sa direction, un sourire joueur animant mes lèvres.

-Passe une bonne soirée.

Je ponctue ma phrase d’un petit clin d’œil avant que mes pas ne reprennent leur avancé.

- Laisse moi.. Elle avait raison sur tout, absolument tout.. Je suis dingue de toi mais je ne suis qu’un jouet.


La victime gémissait dans son coin tandis que Kelya la sauvage femme en chaleur était à son chevet, c’était assez triste a y penser, elle n’aurait pas aimé être avec quelqu’un d’infidèle. Elle préférait rester seule pour le moment, peut être qu’elle avait justement peur de tout cela, peut d’être trompée, d’être délaissée, d’être déçue.

Elle était une jolie femme et savait qu’elle plaisait et qu’il y avait du monde au balcon, elle pourrait piocher dans ce tas de garçons qui se disent prêts à tout pour elle pour trouver son âme sœur, mais elle n’éprouvait aucun plaisir à l’idée de prendre un territoire déjà conquis.

Elle se mit à ricaner toute seule en imageant sa dernière pensée, si on interprétait cette dernière de façon différente on pouvait facilement imaginer ce qu’elle venait de faire, conquérir un terrain déjà conquis, mais bon c’était par quelqu’un d’autre. Et la fille qu’elle avait embrasser avait l’air de se donner assez facilement et d’avoir tendance à se laisser aller dans la débauche la plus totale.

- Je veux être seule, j’en peux plus d’avoir mal..


Il ne fallait pas lui en dire plus, Danae voulait déjà s’en aller et restait par politesse, ou plutôt attirée par une curiosité morbide.

Elle était entrain de repousser sa petite amie, si cette dernière voulait la récupérer et limiter la casse, c’était plutôt mal partis. Elle se surprit à se demander ce qu’elle aurait fait à sa place, aurait-elle craquer, ce serait elle enfuie comme elle ? Aurait-elle seulement pleurer ? Elle ne pleurait que rarement et la dernière fois qu’elle lavait fait c’était pour apitoyer un videur qui ne voulait pas la laisser entrer en boite à cause de son âge.

L’amour était un terrain qu’elle ne comprenait pas mais qui l’intéressait quand même, mais l’amour était souvent source de conflit, de craintes mais aussi de bonheur.. elle devait se faire un avis propre à elle même, et ce n’était pas en observant deux lesbiennes torchées qu’elle allait y voir plus clair.

Ce concert était sympathique et l’avait conforter dans sa réthorique assassine. Danae seize ans, venait d’humilier une femme qui devait avoir la vingtaine. Elle siffla sur ses ongles d’un geste satisfait mais non provoquant, c’était finit, l’alcool en elle avait bien redescendu et elle commençait à sentir le froid de la pièce coller sa peau jusqu’à lui en donner la chair de poule.

Elle s’apprêtait à tourner les talons sans un mots lorsque la dulcinée de la blonde prit la parole.


- Non.

Touchant.

Ne dis plus jamais que tu n’es qu’un jouet, toi comme moi savons que c’est totalement faux.

Faux ? Pourtant elle s’etait moquée de la réaction de sa bien aimée envers Danae, et elle avait même flirter avec, jusqu’à s’embrasser.. pour Danae c’était un signe d’irrespect, si toutefois elles étaient en couple.
En tout cas elle avait bien jouée.


- Hors de questions de te laisser seule dans cet état, nous rentrons..


La fameuse Kelya avait repris du poil de la bête et montrait à sa partenaire qu’elle etait là pour elle malgré la peine qu’elle venait de lui infliger, c’était plutôt ironique, surtout si la blonde ne souhait réellement plus la voir.

La sulfureuse brune se releva en prenant l’autre femme dans ses bras, elle avait prit les choses en mains au sens littéral du terme, "Sauves ce qui peut être sauvé" avait elle eut envie de dire, mais ça aurait sûrement été de trop. Elle lança à Danae un regard plutôt sensuel et esquissa quelque mot avec un air enjoué.

- Passes une bonne soirée.

Danae lui répondit par une petite inclinaison de son visage, comme une sorte d’acquiescement, un sourire tout autant amusée que son interlocutrice au visage, elle attendit quelques instants qu’elle soient passés puis prit la même porte et commanda un taxi pour rentrer chez elle.

Il était temps d’aller dormir, elle avait bien mérité ce qu’on appelait le "repos du guerrier", plutôt de la guerrière en l’occurrence.

Ça caille dehors, mais la fraicheur ne m’a jamais vraiment fait peur. Non, limite, ça m’aide à me détendre, comme les douches froides que j’ai l’habitude de prendre lorsque mes cauchemars me réveillent. Je peux sentir le froid prendre possession du corps de la blondinette, je caresse doucement son bras pour essayer de la réchauffer mais la voilà qui quitte les miens pour retrouver le sol. Je l’observe se redresser péniblement et essayer de marcher d’elle-même malgré les effets apparents de ce qu’elle a ingurgité quelques minutes auparavant. Je tente d’attraper son bras en la voyant tenir faiblement sur ses jambes mais sa voix me stoppe dans mon geste. Etait-ce des larmes qui ruisselaient le long de ses joues ?

« Je suis quoi pour toi si je ne suis pas un jouet, alors ? »

Je la regarde s’éloigner de moi petit à petit, pas après pas, restant un instant comme figée sur place. Alors Kelya, qu’est-ce que tu vas lui répondre ? C’est vrai ça, si ce n’est pas un jouet, qui est-elle pour toi ? Quelle est la nature de votre relation ? Tu couches avec elle, tu continues de draguer des gens, sous son nez même, alors que tu connais parfaitement ce qu’elle ressent pour toi. Alors réfléchis un peu, qu’est-ce que toi tu ressens pour elle ? Tu le sais au fond de toi, n’est-ce pas ? Tu ne veux simplement pas l’admettre car tu refuses d’éprouver ce sentiment qui t’est totalement inconnu. Tu as peur, peur d’avoir mal, peur de te perdre complétement, tu ne crois pas être digne pour tout ça, tu n’acceptes pas. Pourquoi tu t’infliges ça, pourquoi tu te punies toute seule ? Tu es terrifiée par tout ça alors tu le fuis. Lâche, oui, voilà ce que tu es. Je ne peux pas, je ne dois pas, ce n’est pas le moment pour ça… Et quand crois-tu que le moment sera venu, hein ? Tu sais mieux que quiconque que lorsque l’on perd quelqu’un, il est trop tard. Je la rattrape, ma main prenant la sienne pour l’arrêter dans sa marche macabre, elle est toujours dos à moi.

-Elke, je…

Tu quoi Kelya ? Allez, dis-le ! Je la tire un peu plus vers moi, l’obligeant à me faire face. Son maquillage a coulé, accompagnant le chemin de ses pleurs. C’est moi qui l’ai mise dans un état pareil, tout ça c’est de ma faute. Pourquoi j’ai toujours cette impression de foutre le chaos absolument partout où je passe ? « C-01456, tu es un danger », « Key’, t’es instable émotionnellement », « Courez, vous êtes sa cible. », je resserre inconsciemment l’étreinte sur sa main alors que je sens mon bras trembler.

-J’ai peur.

Où est passée la Kelya impulsive, la tête brûlée qui ne recule devant rien ? Celle qui n’hésite pas à foncer et à balancer le fond de sa pensée, que ça plaise ou non ? Celle qui n’a peur de rien ?

-Tu es la personne qui me rend la plus humaine. La personne qui m’a fait découvrir de nouveaux sentiments qui m’étaient alors inconnus…

Dis-lui Kelya ! Je ne peux pas. Si je le fais, je la mets en danger, je ne peux pas me permettre de le faire, pas après tout ce qu’il s’est passé… Les images de la manifestation se mélangent dans ma tête, toutes les voix, tous ces cris, le sang, le bruit des balles, la fumée, les morts… Mon cœur s’emballe, mes tremblements se font de plus en plus intenses, la cicatrice ornant mon cou me brûle. Je lâche sa main, venant plaquer la mienne sur cette douleur de mon imagination en serrant les dents. Ils sont là, n’est-ce pas ? Mes yeux qui reflètent qui je suis réellement. Mes jambes faiblissent sous le flot d’émotions qui me traversent. Je m’agenouille sur le sol, posant ma main libre sur le béton glacé pour empêcher à mon corps de s’écrouler. Fixant un point imaginaire sur le sol, je reprends mon souffle comme je peux, essayant de me calmer et de faire le vide dans mon esprit. Mon corps ne cesse de trembler, je compresse ma gorge de plus en plus, comme si la pression arriverait à tout stopper. Pourquoi a-t-il fallu que ça arrive maintenant ? Parce que tu ne te confies jamais et quand tout remonte à la surface, ça t’explose à la gueule, comme cette colère omniprésente en toi, près à surgir à tout moment et à éclater en plein jour.