Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
Bon, je devrais sûrement aller chercher quelque chose à manger, sinon mon ventre va vraiment finir par m’en vouloir. Déjà que d’ordinaire je ne le gâte pas, si je me met à l’affamer tout cela risque de devenir vraiment compliqué à gérer. Je jette un rapide coup d’œil à ma montre dans l’ascenseur. 7H20, déjà. La vie appartient à ceux qui se lèvent tôt, mon cul. Les portes métalliques s’ouvrent devant moi et je retraverse le hall de l’hôtel. Un peu plus réveillée, j’aurais sûrement pris le temps de remarquer la beauté des marbrures à la lumière du jour, mais dans cet état c’est déjà un effort de garder les yeux ouverts et de regarder devant moi.
J’enfile tout de même ma paire d’écouteurs histoire de me couper du monde qui m’entoure. Je fais défiler rapidement sur mon baladeur le millier passé de chansons qui s’y trouvent avant d’en lancer une, en boucle de préférence. J’associe presque toutes mes humeurs à des chansons, la plupart du temps mauvaises, les humeurs, et un des moyens que j’ai trouvé pour les apaiser, c’est de jouer la chanson jusqu’à ce que je la connaisse par cœur. Mon cahier en subira très certainement les sévices plus tard dans la journée.
Enfin, je m’arrête à la première boulangerie sur mon chemin pour enfin obtenir de quoi faire taire mon ventre pour quelques heures. J’opte pour leur ‘central special’, un beignet rond percé au centre. Appelez ça tout de suite un donut au lieu de leur donner un nom propagandiste à la con. Le vendeur me propose un café pour accompagner mon petit déjeuner, presque par pitié on dirait ; je refuse avec toute la délicatesse et le tact qu’on me connaît, paie rapidement et me remet en route vers le prochain arrêt de transports en commun qui m’emmènerait au NEST. C’est quand même bien pratique, cette puce, d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi j’en ai une. Enfin, ce que je ne comprends pas, c’est plutôt pourquoi les turnes n’y ont pas droit, mais ça j’y peux rien.
Une demie heure de regards assassins dans un métro bondé plus tard, j’arrive en cours. Quelques secondes de plus et j’étais en retard. Honnêtement j’ignore comment Kelya va faire pour ne pas louper sa première classe. En attendant, je crois que le prochain cours que l’on a en commun c’est.. l’anglais. Chouette. Le cours que j’ai actuellement ? Je ne sais même pas ce que c’est, mais le prof vient de rentrer, et moi de m’affaler sur la table pour les deux prochaines heures.
Comme prévu, deux heures plus tard, la cloche sonne et résonne dans ma tête avec l’intensité d’un marteau-piqueur. Je peste dans mon coin avant de sortir lascivement de la salle. Un coup d’œil sur le tableau me permet de deviner qu’il s’agissait d’un cours d’histoire. Qu’il en soit ainsi. Je fini par sortir de la salle en suivant la masse pour trouver la prochaine salle. Je ne connais pas mon emploi du temps par cœur, c’est superflu quand on n’a qu’à se laisser porter par le courant.
C’est l’infirmière qui se balade dans le couloir, là ? Elle a pas l’habitude de faire ça, si ? Oh et puis c’est pas mes affaires. Elle arrive à ma hauteur.
« ‘jour miss Sanders. »
Un grand bravo à elle si elle parvient à entendre mes mots. Enfin, un signe de la tête et un regard étaient là au cas où pour faire passer le message. Qu’est-ce qu’elle fait, elle s’arrête ? A côté de moi. Par réflexe, je m’arrête aussi, voyant les bouffons qui me servent de camarades disparaître dans un autre couloir. Elle avait l’air pressée, étrange qu’elle s’arrête pour moi, surtout que je ne suis pas passée la voir depuis peut-être une semaine. C’est peut-être pour ça qu’elle veut me parler ? Je ne sais, mais j’ai le sentiment que je ne vais pas tarder à le découvrir. [/color]
Comment ça pas d’informations sur ce type ? Mon père se fout de moi ou quoi ? Incapable de satisfaire ma demande, ce n’est pas dans ses habitudes. L’argent n’a pas suffit à faire parler les ordures du gouvernement, tant pis, je vais devoir trouver un plan B. Miles Edgeworth, je ne sais pas encore qui vous êtes, mais cela viendra, et plus rapidement que vous le croyez. Les questions directes n’ont pas fonctionné, mon père n’a pas pu m’apporter son aide sur cette histoire, alors il me reste une option. Un doux sourire anime mon visage alors qu’intérieurement, il est rempli de mesquineries. Légèrement contrariée par la réponse de mon géniteur, je rallume une cigarette, adossée au mur d’entrée du NEST. Dangereux, tu dis Papa ? Tu me connais mal si tu crois que je vais laisser toutes mes interrogations sans réponses. Ou peut-être me connais-tu ? Toi aussi tu aimerais savoir qui il est maintenant, n’est-ce pas ?
Une fois ma dose de nicotine éteinte, je m’aventure dans le « nid » douillet des turnes, passant dans l’académie pour être avoir la chance de recroiser cet enseignant. Non, il n’est pas là et les cours ne vont pas tarder à commencer. Je devrais peut-être rejoindre l’infirmerie ? Non, aujourd’hui, je ne suis pas censée travailler ici mais cette envie de découverte est tellement forte que je n’ai pas pu m’empêcher de venir en ces lieux. Il faut savoir être patiente malheureusement, je retenterais ma chance un autre jour. Et puis, mon plan de secours comporte plusieurs bifurcations qui n’impliquent pas forcément un échange avec ce « professeur d’anglais ». La sonnerie provoque une masse d’élèves dans les couloirs. Mon visage reflétant une extrême douceur actionne le sourire et un bonjour des étudiants qui croisent mon regard. Tellement d’aberrations génétiques que je peux reconnaitre, puis une toute petite voix qui se décroche du lot et me fait fixer mon regard sur son hôte.
- ‘jour miss Sanders.
Tiens donc, Heidi Langley, citoyenne de Central Point de naissance, mais elle a réussi à déjouer la société en cachant sa véritable identité génétique. Quelle vilaine petite turne.
Ou faut-il que je vous emmène sur une table d’opération ? Non voyons Lexy, cette jeune femme reste ce qu’elle est. Une pauvre petite chose abandonnée de tous et qui se fait martyriser le corps par les autres pour se sentir en vie. Et puis, elle aime la musique, il ne faut pas l’oublier. Un sourire sadique se fait intérieurement alors que celui que je lui tends est d’une douceur apaisante.
-Je vous ai aperçu hier avec mademoiselle Drambolt à discuter dans la cour intérieure, rien de grave j’espère ?
Mon ton était parfaitement accordé à mon sourire. C-01456 a des pulsions violentes assez réputées dans l’établissement. J’espère qu’elle n’en a pas fait usage sur cette petite tête blonde, n’est-ce pas ? Il serait peut-être temps de la ramener d’où elle vient, son moment de liberté a assez duré. Enfin bon, pour le moment, c’est le parasite en face de moi qui m’intéresse.
Mais comment elle fait pour toujours sourire comme ça ? Soit elle est très bonne actrice, soit elle aime juste la vie, et très honnêtement je ne saurais dire dans quelle catégorie elle joue. Peut-être les deux. Enfin, elle est infirmière dans un bahut qui regorge de turnes et je n’ai jamais entendu parler d’incidents qui l’impliquent de près ou de loin si ce n’est pour réparer les dégâts. Non, y a pas à dire, on peut pas lui reprocher grand-chose en l’état. Et puis quand bien même elle aurait une dent contre les turnes, pour elle je suis une humain comme les autres qui a atterri ici à cause d’un concours de circonstances malheureux. Enfin, tout ça pour ne pas dire qu’on m’a abandonnée comme on abandonne un jouet hors d’usage le long d’une route de la bordure.
« Je vous ai aperçu hier avec mademoiselle Drambolt à discuter dans la cour intérieure, rien de grave j’espère ? »
Merde, elle nous a vu avec Kelya ? Moi qui pensait que nous étions seules.. Enfin, elle n’a pas du voir grand-chose au vu de sa question. Mais je crois que je rougis quand même un peu, trop fatiguée pour réellement me contrôler à ce point.
« Ma côte et moi allons bien, et vous ? Et ne vous en faites pas pour cette discussion, j’étais juste en train de lui faire une déclarations d’amour, rien de grave. »
Je souris à la fin de ma phrase ; elle est habituée à mon ironie constante, et vu le peu de crédibilité de cette situation pourtant bien réelle, je suis prête à prendre le pari qu’elle ne me croira pas et ne posera pas plus de questions.
Je pousse un léger soupir en voyant que le couloir est maintenant vide, si on ne compte pas l’infirmière et moi. Je n’ai pas vraiment envie d’aller en cours, mais une excuse qui vient du corps médical de l’établissement ça ne se conteste pas ; je dois faire durer cette conversation le plus possible. Surtout qu’au fond, je sais qu’elle ne sera pas désagréable. Il y a quelque chose dans la voix de la femme en face de moi qui m’apaise, mais je ne saurais pas dire quoi, simplement que c’est une des rares personnes capable de ça. Il y a aussi Kelya dont je me languis déjà des bras protecteurs, et Solveig, à l’époque où je la connaissais encore. Quand on était enfants, elle avait l’habitude de me raconter l’histoire de ces deux gamins qui se font abandonner par leurs parents et qui finissent par se faire séquestrer par une sorcière. Triste écho qu’est ma vie à cette histoire, le comble de l’ironie serait de me laisser séduire par la voix faussement enjôleuse. Mais bon, heureusement que je ne crois pas aux prémonitions, sinon je crois que je serais dans une sacrée merde.
« Qu’est-ce que vous faites ici au fait Miss Sanders, je pensais que c’était votre collègue qui s’occupait de l’infirmerie aujourd’hui ? » [/color]
Ai-je dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Elle rougit suite à ma question, peut-être que je n’aurais pas dû être témoin de cette scène ? La cour intérieure n’est pas le meilleur endroit pour se cacher après tout, je n’y suis pour rien.
- Ma côte et moi allons bien, et vous ? Et ne vous en faites pas pour cette discussion, j’étais juste en train de lui faire une déclarations d’amour, rien de grave.
-Je vais bien, merci. Contente que votre guérison se soit bien passée.
Une blague ? Non à la vue de ses joues qui ont pris cette teinte si particulière, cela ne semble pas être une boutade. Alors Heidi Langley serait de ce bord-là ? Peu importe, je n’ai pas de réel jugement sur les préférences sexuelles des gens, chacun fait ce qu’il veut. Par contre, je me demande comment a réagi C-01456. Cette pauvre petite chose ne doit plus ressentir grand-chose depuis son séjour à la FATE. La blondinette sourit, et son expression provoque un sourire sadique intérieur. Vous avez donc commencé à vous ouvrir aux autres très cher enfant, c’est très intéressant. Elle finit par lâcher un soupire qui ne me surprend guère. Je n’ai jamais vu quelqu’un soupirer autant.
- Qu’est-ce que vous faites ici au fait Miss Sanders, je pensais que c’était votre collègue qui s’occupait de l’infirmerie aujourd’hui ?
Le calme est revenu après la disparition du brouhaha provoqué par la masse d’élève. Ne devrais-je pas laisser mademoiselle Langley retourner en cours, comme ses camarades ? Elle semble intriguer de ma présence en ces lieux. Pour une habituée de l’infirmerie, ce n’est pas étonnant qu’elle connaisse mon emploi du temps par cœur. Un petit rire m’échappe alors que je luis réponds d’un ton amusé.
-Vous connaissez un peu trop mon emploi du temps mademoiselle Langley. Est-ce que vous m’espionnez ?
Répondre à une question par une autre question, technique classique pour me laisser le temps de trouver une réponse convenable. Qu’est-ce que je fais là ? Je finis par lâcher, calmement.
-Monsieur Edgeworth voulait me voir pour quelques conseils.
Il y a une rumeur qui circule dans l’établissement nous concernant, je ne fais que l’animer encore un peu plus. La plupart des élèves sont friands de ce genre de ragot, je ne pense pas que ce soit le cas de la blondinette, mais c’est la première chose qui m’est venu en tête.
-En tout cas, je suis contente que vous aillez trouvé une personne à qui prendre la main.
Une personne ? Non, une arme. Est-elle au courant de l’histoire de C-01456 ? Sait-t-elle réellement qui elle est ? J’en doute mais rien n’est sûr.
Lexy Sanders
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Jeu 16 Mai - 18:27
The show must go on
Lexy
« Je vais bien, merci. Contente que votre guérison se soit bien passée. »
C’est gentil de s’inquiéter, mais avec le temps elle devrait savoir que je retombe toujours sur mes pattes, même si c’est la plupart du temps assez douloureux.
« Vous connaissez un peu trop mon emploi du temps mademoiselle Langley. Est-ce que vous m’espionnez ? »
Un peu facile comme réponse ça, on a des choses à cacher miss Sanders ? C’est intéressant, alors comme ça l’infirmière préférée du bahut n’est pas blanche comme neige ? Bon, je m’avance peut-être un peu en disant ça, peut-être qu’elle est là pour une autre personne qui ne veut pas que le peuple sache ce qu’il puisse traficoter ? Mouais, c’est tiré par les cheveux tout de même. N’empêche que vu le temps qu’elle a mis pour donner une vraie réponse à ma question et pas seulement une simple esquive, une chose est sûre : elle n’est pas là par hasard. Je vais juste ignorer sa question que je sais purement rhétorique.
« Monsieur Edgeworth voulait me voir pour quelques conseils. »
Bingo, j’en étais sûre, elle est là pour voir quelqu’un. Une seconde.. Monsieur Edgeworth, c’est bien le prof d’anglais ? Celui qui nous a donné ce maudit devoir ? Tu m’étonnes qu’il aurait besoin des conseils d’une personne comme elle, ne serait-ce que pour devenir supportable. Et puis moi aussi je pourrais lui donner quelques conseils, à commencer par me laisser en paix jusqu’à la fin de l’année. Enfin, je hoche la tête doucement en guise de réponse.
« En tout cas, je suis contente que vous aillez trouvé une personne à qui prendre la main. »
Eh.. ! Mais je ne prends la main de personne, ok? Je vais juste.. chercher le réconfort là où il se trouve, j’en ai besoin. Pour l’instant, ce n’est que charnel, je lui ai juste confié un peu mon histoire mais rien de vraiment profond, elle ne sait pas ce que j’ai dans la tête tout comme je n’ai aucune idée de ce qui se passe dans la sienne. Ce qui me fait penser que j’ai toujours le dossier qu’elle avait sorti cette fameuse matinée. Toujours pas lu, je ne sais pas si j’ai envie de le faire, j’ai peut-être un peu peur de ce que j’y lirais, peur de changer mon regard sur elle, je ne veux pas la prendre en pitié.
En attendant, le fait de continuer de parler de Kelya comme ça me rappelle quelques souvenirs d’hier soir, et notamment pourquoi mon chemiser est boutonné jusqu’en haut et pourquoi j’ai les manches descendues le plus bas possible sur mes poignets. Je ne peux m’empêcher de rougir une nouvelle fois. Allez, faire durer la conversation, ne nous détournons pas de l’objectif.
« C’est curieux qu’un professeur d’anglais prenne des conseils de la part d’une infirmière, si c’est pour qu’il vous demande une manière de nous frapper sans que ça se voit je vous préviens tout de suite, je ne me laisserai pas faire. »
C’est vrai ça, qu’est-ce qu’il pourrait bien lui demander comme conseils ? Ce mec a l’air tellement têtu et imbu de sa personne que je le vois très mal demander de l’aide à quelqu’un. Surtout quand ce quelqu’un n’est même pas professeur.
Enfin, je ressasse les paroles de l’infirmière dans ma tête pour trouver quelque chose à rajouter pendant une ou deux secondes.
« Au fait, vous pouvez laisser tomber ‘mademoiselle Langley’, appelez moi Elke, après tout c’est vrai que vous ne connaissiez pas mon nom. »
Je lui tend un sourire timide mais satisfait. Peu de gens me connaissent sous ce nom, mais il est vrai que je le préfère très largement à l’autre, toujours pour les mêmes raisons que toujours. [/color] [/color]
Elle rougit une nouvelle fois, il se passe vraiment quelque chose entre elle et C-01456. Je pourrai peut-être me servir de cela pour…Non Lexy, ne soit pas aussi fourbe, voyons. Tout cela est tellement excitant !
- C’est curieux qu’un professeur d’anglais prenne des conseils de la part d’une infirmière, si c’est pour qu’il vous demande une manière de nous frapper sans que ça se voit je vous préviens tout de suite, je ne me laisserai pas faire.
Je laisse échapper un petit rire. Ce cher professeur d’anglais ne mentait pas sur le fait que mademoiselle Langley ne l’apprécie pas. Il y a tellement de manière de se rapprocher d’une personne pour arriver à la manipuler, vous manquez cruellement d’imagination monsieur Edgeworth.
- Au fait, vous pouvez laisser tomber ‘mademoiselle Langley’, appelez moi Elke, après tout c’est vrai que vous ne connaissiez pas mon nom.
Elke ? Un surnom qu’elle s’est donné ? Son petit sourire prouve qu’elle n’a pas l’habitude de dévoiler ce nom aux gens, je suis contente qu’elle me confie ce « secret ». Je lui rends son sourire, posant délicatement ma main sur l’épaule de ce monstre dissimulé.
-J’aimerai bien employer ce nom là mais malheureusement, si je le fais, les autres élèves risquent de m’accuser de favoritisme. Ils n’auraient pas tout à fait tort, je dois avouer que j’aime passer du temps avec vous.
Surtout pour vous étudier encore un peu plus et en apprendre davantage sur la raison de cette citoyenneté qui est vôtre, officiellement.
-En ce qui concerne monsieur Edgeworth, je pense que c’est un bon professeur, vous devriez lui laisser une chance. Il se préoccupe beaucoup de ses élèves, vous savez.
Peut-être un peu trop. Je sais que cet enseignant est louche et traine dans affaires plus que douteuses du fait de la mise en garde mon père. Qui êtes-vous réellement Miles Edgeworth ? Beaucoup de monde cache sa vraie nature ici, notamment la créature en face de moi.
-Votre histoire d’amour mise de côté, j’aimerai avoir votre avis sur le Jazz, que pensez-vous de ce style musical ?
Une idée vient de germer dans mon esprit mais continuons un peu la conversation. Après tout, c’est ce qu’elle désire, non ? Perdre un maximum de temps pour éviter d’aller en cours ? Un classique des étudiants récalcitrants. Le professeur d’anglais m’a vaguement parlé de « Elke » qui n’est pas une élève modèle. Non seulement c’est une dissidente des cours mais également de la société. Quel vilain petit cloporte.
Lexy Sanders
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Ven 17 Mai - 18:56
The show must go on
Lexy
Elle ris un peu avant de poser sa main sur mon épaule. C’est.. bizarre, mais pas désagréable. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait ça, je me souviens il y a quelques semaines déjà de cette discussion la veille de la pause, c’est exactement la même sensation qui naît en moi en ce moment. Elle me réconforte un peu dans un sens, ça n’a pas changé.
« J’aimerai bien employer ce nom là mais malheureusement, si je le fais, les autres élèves risquent de m’accuser de favoritisme. Ils n’auraient pas tout à fait tort, je dois avouer que j’aime passer du temps avec vous. »
Hein, quoi comment ça ? Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?
« En ce qui concerne monsieur Edgeworth, je pense que c’est un bon professeur, vous devriez lui laisser une chance. Il se préoccupe beaucoup de ses élèves, vous savez. »
Ça je m’en fiche, c’est ce qu’elle a dit avant qui m’intéresse. Du favoritisme ? Ce serait bien la première fois que ça m’arrive. Elle dit aimer passer du temps avec moi, mais tout ce que j’ai fait jusque là c’est aller la voir couverte de bleus pour qu’elle me couvre de gel et que je reparte avec des antalgiques que je n’utiliserai pas. Enfin, il nous est aussi arrivé plus récemment de discuter, mais ça ne peut pas jouer autant, si ? Elle doit bien avoir un intérêt quelconque à me dire ça, non ? Merde, j’ai beau me torturer les méninges dans tous les sens, je ne trouve pas. Je ne suis qu’une élève comme les autres, à ça près que je ne suis pas foutue d’avoir des bonnes notes.
A ses mots, je fini par me gratter l’arrière de la tête d’une main, souriant à pleines dents en détourant le regard de ce sourire chaleureux tout en rougissant, gênée. Je ne sais pas quoi faire dans ces cas là, on ne m’a jamais appris à répondre à ce genre de confessions, mais je commence à en avoir marre de rougir.
« Votre histoire d’amour mise de côté, j’aimerai avoir votre avis sur le Jazz, que pensez-vous de ce style musical ? »
Je.. Ce n’est pas une histoire d’amour ! C’est une histoire.. d’autre chose. Je ne sais pas bien encore quoi, mais on ne peut pas appeler ça comme ça ! Pas avant qu’on ne l’aie décidé ensemble en tous cas. Enfin, j’oublie bien vite cette contrariété avec la suite de sa phrase.
Le jazz, le jazz, c’est très bien le jazz. C’est très vaste aussi. Ma pâleur naturelle et mon flegme légendaire me reviennent quand je prends quelques instants pour réfléchir à une réponse un peu structurée à lui donner.
« Euh.. et bien, comment dire.. Il va de soi que j’aime beaucoup le jazz, c’est évident, mais de là à donner un avis dessus.. Enfin, c’est un genre très vieux qui a vu défiler des dizaines de courants. C’est assez intéressant de remarquer les bases paradoxales sur lesquelles il repose, puisque chaque courant veut s’affranchir précédents mais tout en gardant des codes presque dogmatiques. En réalité, toute la subtilité du jazz est d’innover en s’appropriant tous ces codes établis par ses prédécesseurs. »
Je prends un instant pour récupérer ma respiration et remettre un peu d’ordre dans mes pensées. Plus je parle, plus les exemples et les pistes à explorer se font nombreux dans mon esprit, et je n’ai pas forcément le temps de toutes les trier ni les énoncer.
« Et puis, d’un autre côté, l’improvisation fait partie du jazz ; cette spontanéité s’oppose à la théorie réfléchie de ses standards. Encore un paradoxe, hein ? L’improvisation, c’est juste une manière plus colorée de laisser parler son âme. »
Et qui demande aussi beaucoup de talent.
« What we play is life. »
Je lui souris à nouveau, assez satisfaite de mon petit résumé. Je pourrais littéralement écrire des pages et des pages à ce propos, mais bon, on préfère nous demander d’en écrire sur la stupide histoire de cette ville. Enfin, ça impressionne toujours de finir par une citation, surtout quand elle est en anglais et prononcée avec un accent parfait. Je lui laisserai le plaisir de la traduction, au moins j’ai pu lui donner l’illusion que j’étais très bonne en anglais. De la même manière que l’espagnol avec ce flic plus tôt dans la semaine, je suis parfaitement capable d’imiter les sonorités subtiles de la prononciation de cette langue, mais ce n’est qu’une façade. En réalité, j’ai énormément de lacunes pour la parler spontanément, mais ça, elle n’a pas besoin de le savoir.
Il y a clairement quelque chose entre elle et C-01456, je pourrai sûrement exploiter ceci ? Non Lexy, tu n’es pas si fourbe que cela, n’est-ce pas ? L’expression de la jeune femme redevient habituelle, elle prend un peu de temps avant de répondre à ma question.
- Euh.. et bien, comment dire.. Il va de soi que j’aime beaucoup le jazz, c’est évident, mais de là à donner un avis dessus.. Enfin, c’est un genre très vieux qui a vu défiler des dizaines de courants. C’est assez intéressant de remarquer les bases paradoxales sur lesquelles il repose, puisque chaque courant veut s’affranchir précédents mais tout en gardant des codes presque dogmatiques. En réalité, toute la subtilité du jazz est d’innover en s’appropriant tous ces codes établis par ses prédécesseurs.
Je trouve tout cela tellement intéressant lorsque j’aborde le sujet « musique » avec cette étudiante. Son comportement change d’un coup et ses réponses sont étonnement construite de manière élaborée. C’est une passionnée et ce n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
- Et puis, d’un autre côté, l’improvisation fait partie du jazz ; cette spontanéité s’oppose à la théorie réfléchie de ses standards. Encore un paradoxe, hein ? L’improvisation, c’est juste une manière plus colorée de laisser parler son âme.
Est-ce que les turnes ont une âme ? Bien entendu, mais certains en possèdent une si noire… C’est à glacer le sang et tellement excitant à la fois. Les paradoxes bercent notre société, faut-il aller à l’encontre de l’opinion communément admise ? Pour sûr !
- What we play is life.
Je lâche un petit rire alors qu’elle me sourit. Ce parasite est vraiment fascinant, comme beaucoup de ses semblables. Malgré les échos que j’ai pu entendre en salle des professeurs, cette petite blonde m’a l’air dotée de connaissances assez poussées.
-Vous m’impressionnez mademoiselle Langley.
Mon regard est ancré dans le sien, mon sourire est toujours aussi doux. Il faut que je l’étudie davantage, j’ai besoin d’avoir des réponses à toutes les hypothèses qui germent dans mon esprit. Monsieur Edgworth m’a prévenue qu’approcher cette jeune femme était compliqué mais j’aime relever les défis. Il n’y a rien d’insurmontable pour les Sanders après tout.
-Ecoutez, j’ai entendu dire qu’il y avait le groupe de jazz « Fiveplay » qui se produisait dans l’une des salles du Zenith. Aimeriez-vous m’accompagner ?
Mon père m’avait parlé de ce groupe et voulait que j’y aille avec mon fiancé. Bien que l’idée d’assister à leur performance m’enchante totalement, il est hors de question d’être accompagnée de cet homme. Je grimace en m’imaginant tenir la main de cet individu ou simplement me tenir à ses côtés. Mon géniteur m’en voudra sûrement de ne pas y être allée avec lui mais peu importe, je n’ai pas signé pour faire la potiche. Je soupire.
-Pour tout vous dire, j’aimerai échapper à mon fiancé et pouvoir être avec une personne qui sait apprécier la bonne musique, serait mille fois mieux.
Et un potentiel cobaye, qui sait ?
-21h30, demain soir ? Qu’en dites-vous ?
Lexy, aurais-tu un plan en tête ? Moi, jamais.
Lexy Sanders
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Ven 24 Mai - 15:28
The show must go on
Lexy
« Vous m’impressionnez mademoiselle Langley. »
Je rougis légèrement, décidément, tout en lui affichant une légère moue. Je lui ai pourtant demandé de ne plus m’appeler comme ça, ça me gêne d’autant plus qu’elle me complimente. J’aime bien lui parler, en plus, c’est une des rares personnes ici qui m’écoute et ne me prends pas de haut sous le seul prétexte que je ne suis pas assez bonne en cours.
Avec le même sourire chaleureux, et poursuit, ses yeux dans les miens.
« Écoutez, j’ai entendu dire qu’il y avait le groupe de jazz « Fiveplay » qui se produisait dans l’une des salles du Zenith. Aimeriez-vous m’accompagner ? »
Pardon ? J’ai bien entendu ou mon manque de sommeil me joue des tours ? Elle veut que je l’accompagne à un concert de Fiveplay ? Elle veut dire, les Fiveplay ? Les Fiveplay qui jouent à guichet fermé au Zenith à chaque fois ? Ce genre de choses est tellement hors de porté pour ma situation que j’ai arrêté de l’envisager il y a bien longtemps. Un peu que j’ai envie de l’accompagner, je crois que ça serait une des plus belles choses qui me serait arrivées en ce moment, facile dans le top 2.
Elle pouvait lire la surprise qui s’est dessinée sur mon visage au moment où j’ai compris ce qu’elle voulait dire. Je reste les yeux grands ouverts, bouche bée un petit moment avant qu’un soupire ne me tire de ma léthargie.
« Pour tout vous dire, j’aimerai échapper à mon fiancé et pouvoir être avec une personne qui sait apprécier la bonne musique, serait mille fois mieux. 21h30, demain soir ? Qu’en dites-vous ?»
Comment ça ‘échapper à son fiancé’ ? Je me trompe peut-être, mais le principe des fiançailles, c’est tout de même de partager des choses, comme typiquement un concert, non ?. Enfin, c’est comme ça que je vois les choses, mais après tout, ce n’est pas exactement mon domaine d’expertise. Déjà que je commence à peine à m’ouvrir à Kelya, rien que de parler d’une relation à plus ou moins long terme m’effraie, alors oui, je ne suis vraiment pas assez calée sur le sujet pour me permettre une quelconque remarque. Mais bon, je trouve ça quand même un peu bizarre, bien que ça m’arrange assez bien au final.
Je désembue mon esprit en secouant brièvement la tête avant de lui répondre, non sans éprouver quelque difficulté à réfréner mon enthousiasme.
« C’est-à-dire que.. eh bien.. ce serait avec plaisir, Miss Sanders.. »
Mais.. ?
« Mais je ne suis pas certaine d’avoir de quoi payer ma place. »
Je détourne le regard avec amertume. Mon travail à la boutique suffit à peine à payer mon loyer, alors si je dois acheter un ticket qui coûte à lui seul la moitié de cette somme, c’est vraiment quelque chose que je ne peux pas assumer. C’est soit ça, soit ne pas manger pendant trois semaines, et bien que je ne sois pas pourvue d’un appétit d’ogresse, je ne tiens pas à ce que mes côtes ne ressortent plus qu’elles ne le font déjà.
Elle semble complétement surprise par ma proposition. Rien de plus normal, quel genre de personne travaillant au NEST proposerait à une étudiante de sortir le soir ? C’est un comportement qui ne devrait pas avoir lieu entre un professeur et son étudiant, mais le fait est que je ne suis pas enseignante et que mon travail ici n’est qu’à mi-temps. Je peux lire sur le visage de la demoiselle, une joie immense face à ce concert. Je savais qu’elle appréciait la bonne musique.
- C’est-à-dire que.. eh bien.. ce serait avec plaisir, Miss Sanders..
Je n’aime guère la tournure de sa phrase qui annonce clairement un « mais ».
- Mais je ne suis pas certaine d’avoir de quoi payer ma place.
Ses yeux quittent les miens alors que la déception s’empare de son visage. Plus de peur que de mal, son « mais » n’en est pas vraiment un, l’argent n’a jamais été un de mes soucis. En plus d’être un petit monstre caché, elle n’a pas un sou, quelle tristesse. Être pauvre m’a l’air vraiment compliqué. Un petit rire s’échappe d’entre mes lèvres, ma main se pose l’épaule de l’étudiante et ma voix se fait toujours aussi douce.
-Vous savez, si je vous invite, ce n’est pas pour vous faire payer. Les places sont déjà prises et je suis bien consciente qu’être étudiant s’avère assez compliqué pour les bitcoins, alors c’est cadeau.
Et puis au moins, cela m’évitera une sortie avec mon fiancé donc c’est du donnant-donnant. Lorsque j’étais étudiante…eh bien non, j’étais déjà riche. Je n’arriverai pas à me mettre à la place des pauvres, je crois que mes parents m’ont beaucoup trop gâtée.
-Vous allez voir, les Fiveplay ont un talent monstre sur scène. Je peux vous garantir que vous allez vous souvenir de cette soirée.
Oh oui, elle sera inoubliable, j’ai hâte d’y être.
-Je passe vous chercher ou nous nous retrouvons au Zenith, demain soir ?
Je jette un œil à mon nanocom pour y regarder l’heure.
-Vous n’avez pas cours par hasard, mademoiselle Langley ?
Je lui dis cela sur un ton amusé.
Lexy Sanders
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Ven 24 Mai - 17:12
The show must go on
Lexy
Je suis rapidement rappelée à la réalité par le rire de l’infirmière et sa main trouvant une de mes épaules. Alors, mes yeux rattrapent les seins tandis qu’elle me répond avec la douceur qui la caractérise.
« Vous savez, si je vous invite, ce n’est pas pour vous faire payer. Les places sont déjà prises et je suis bien consciente qu’être étudiant s’avère assez compliqué pour les bitcoins, alors c’est cadeau. »
Mon regard regagne en éclat à ses mots. Je ne comprends pas vraiment pourquoi elle fait ça, mais l’argent n’a pas l’air d’être un problème pour elle et elle a visiblement décidé e m’en faire profiter un peu. En temps normal, j’aurais refusé la charité par fierté, mais ce n’est pas par pitié qu’elle fait ça j’ai l’impression. J’aime à penser que c’est parce qu’il y a peut-être un semblant de relation amicale qui se cache derrière ces apparences.
« Vous allez voir, les Fiveplay ont un talent monstre sur scène. Je peux vous garantir que vous allez vous souvenir de cette soirée. Je passe vous chercher ou nous nous retrouvons au Zenith, demain soir ? »
Elle a raison, impossible de ne pas en avoir entendu parler quand on s’y intéresse un peu. Je n’en reviens toujours pas, j’espère bien me souvenir de cette soirée longtemps, ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’assister à un concert de ce calibre. Enfin, quand on est dans ma situation. C’est bon, j’ai beaucoup trop hâte maintenant, ça va être difficile de réprimer cet enthousiasme. Quoi qu’avec le sommeil que je dois rattraper, je devrais pouvoir le faire.
« Vous n’avez pas cours par hasard, mademoiselle Langley ? »
Une fois de plus rattrapée par la réalité.. J’imagine qu’il faut un équilibre dans la joie, on ne peut pas avoir tout d’un coup. Je soupire.
« C’est très gentil à vous, vraiment merci infiniment, je suis certaine que ce sera inoubliable. En attendant, j’imagine que je n’ai pas le choix, je ne vais pas abuser de votre temps. Je vous retrouve demain soir au Zenith miss Sanders, ou peut-être dans la journée à l’infirmerie ? »
Je lui tend un franc sourire avant de bailler et de me diriger au hasard dans le couloir. J’ai beaucoup trop de chance ces dernières heures, maintenant que j’y pense. Merde, si ça se trouve il faut que je redoute quelque chose ?
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