Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
-
On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
-
Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
-
Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
Les embouteillages, c’est pour la plèbe visiblement. Ou les gens ayant un peu de sens commun, parce que la moto sur le dos de Zack, c’est vraiment une expérience de mort imminente. Habitude ou folie furieuse ? Sans doute les deux en même temps.. Mais bon, une côté fêlée le mois dernier me suffit pour l’instant, j’en ai tellement bavé qu’avoir un accident maintenant ça la foutrait drôlement mal. T’as vraiment intérêt à savoir ce que tu fais, le poulet.
Enfin, on est arrivés en un seul morceau. Même si j’ai l’estomac bien accroché, il s’en est fallu de peu avant qu’un.. incident ne se produise. Je l’ai fait s’arrêter à un peu plus d’une centaine de mètres du restaurant. J’aimerais bien me laisser l’occasion d’y retourner plus tard, alors autant ne pas commencer à se faire remarquer maintenant. Sur le chemin, je briefe mon chauffeur ; pas envie non plus qu’il m’entraîne dans quelque chose que je pourrais regretter une fois à l’intérieur.
« Pas de bêtise hein ? On casse pas de table, ni de meuble en général, on ne touche personne, et on garde pour soi n’importe quelle autre idée qui ne soit pas validée par le sens commun, compris ? »
J’ai lancé ça sur le ton de la blague, mais j’étais incroyablement sérieuse. On vient pour profiter de la musique, alors il n’a pas intérêt à gâcher ça.
On arrive enfin devant la porte de l’établissement. Toute cette atmosphère si particulière me met particulièrement en joie. J’entends déjà la musique se coupler aux voix des employés et du peu de clients présents, une odeur d’épices qui me fait saliver s’échappe subtilement des cuisines. Je ne peux me retenir de trépider un peu, le sourire jusqu’aux oreilles, avant de finalement pénétrer à l’intérieur.
On s’assoit à une table libre pendant qu’on nous apporte le menu. Je remercie la serveuse d’un signe de tête. Un petit ensemble de musiciens jouait pour le plaisir de nos oreilles, ou en tout cas des miennes, dans un coin de la salle. Quant à moi, j’ai déjà la tête dans les main, je me laisse enivrer par ces sonorités malheureusement trop exotiques.
La vitesse. C’était un des moyens de Zack de se sentir… Vivant. Projeté à haute vitesse, le colosse avait poussé la moto à fond. Excès de vitesse ? Certainement. Il fonçait à travers la ville, zigzagant entre les bâtiments, les voitures et les passants. Conduite dangereuse ? Oui. Il était dopé à l’adrénaline et profitait de ce moment d’extase, oubliant presque que Heidi était avec lui.
Il failli même louper la bonne rue, se rattrapant en passant à travers un immeuble en ruines, faisant y fuir la population comme des rats fuyants un foyer en flammes.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin, il arrêta la moto, sous l’injonction d’Heidi a une centaine de mètres. Il arrêta la moto et enclencha la sécurité avant d’en descendre, passant ses mains dans ses cheveux pour recoiffer un minimum, retirant ses lunettes.
« Pas de bêtise hein ? On casse pas de table, ni de meuble en général, on ne touche personne, et on garde pour soi n’importe quelle autre idée qui ne soit pas validée par le sens commun, compris ? »
Ca, ça fait redescendre. D’être autant pris pour un con… Ouais. Il se retourne donc vers Heidi, lui jetant un regard de travers.
- Je sais me comporter, qu’esstu crois ? Tsss.
En plus, ce restaurant, il le connaissait très bien. Après tout, il était cubain.
Ils entrent dans le bar, la serveuse qui les accueille est nouvelle. Elle ne connaît pas la tête du colosse mais reste assez impressionnée de l’étrange duo qui se présente à eux : un type barraqué et une femme plutôt fragile. En apportant les menus, elle dévore Zack du regard. Il lui rend un sourire en coin. Elle était pas mal gaulée en plus… Il prendrait quelques minutes pour papoter avec elle, avant de partir. Ptête moyen d’échanger leur numéro.
Zack ne lit pas la carte, il sait déjà ce qu’il va commander. Il se cale simplement dans le fauteuil, écoutant la musique.
Un « Hola ! » se fait entendre. Zack se lève, un sourire aux lèvres. Le patron, un petit bonhomme grassouillet, arrive vers eux et tend les bras. Ils s’enlacent et se mettent à parler en espagnol pendant quelques minutes. Il prend des nouvelles et demande qui est la jeune femme qui l’accompagne, blaguant sur une hypothétique conquête, Zack répondant que non. Plutôt une acolyte pour une enquête. En parlant d’enquête, le patron rebondit sur une sordide affaire que Zack a réglé. Des types qui essayaient de mettre le restaurant sous « protection ». Regard vers le colosse, le patron lui tend une… Carte à puce, que Zack enfourne directement dans sa poche en lui disant qu’il pouvait toujours compter sur lui.
Une tape sur l’épaule du patron, un ton plus doux mais tout aussi sérieux…
Après ça, le patron les laisse tranquille,non sans avoir souhaiter un bon repas à Heidi.
Zack retourne s’asseoir et regarde Heidi.
- Alors, t’as choisi ?
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Dim 5 Mai - 19:01
Délicieuse enquête
Zack
« Je sais me comporter, qu’esstu crois ? Tsss. »
Je buvais son regard, une petite pique de temps en temps ça ne fait jamais de mal. Et puis, il faut bien que je reste fidèle à moi-même, non ?
« Alors, t’as choisi ? »
Hein ? Quoi ? Que se passe-t-il ? Ah oui, Zack, le restaurant, c’est ça. J’ai vraiment pas les yeux en face des trous quand y a de la musique, ça devient grave là.
Enfin, que s’est-il passé avant qu’on ne me sorte de ma torpeur ? J’ai vu mon escorte mater salement le cul de la serveuse, premier point. Ensuite ? Y’a un type qui est arrivé. Le genre court sur pattes, huileux et dégarni. Jusque là, rien d’étrange, non, ce qui est surprenant c’est que Zack se lève et l’embrasse. Ils se connaissent de toute évidence. Il aurait quand même pu me le dire, je l’aurais emmené ailleurs. Ils ont discuté tous les deux, en espagnol, quelques secondes, ou peut-être quelques minutes ; je ne sais pas vraiment, quand j’écoute de la musique je perds toute notion du temps, c’est tragique. Mais j’ai intercepté tout de même quelques bribes de leur discussion, mais elle ne m’intéressait juste pas. Ouais, je comprends bien l’espagnol, c’est l’avantage d’avoir une bonne ouïe, ça aide bien pour les langues. Ce n’est pas la seule langue que je comprends d’ailleurs, le danois, l’anglais évidemment, et aussi de manière générale les dérivés du latin. Bien entendu je ne suis pas experte et je ne saisi pas toutes les nuances, mais il m’est tout de même assez aisé de comprendre le de quoi les gens parlent. M’enfin, je divague. Le flic s’est rassi et son ami m’a adressé quelques mots. Moi, j’avais le regard dans le vide et j’avais l’air sur une toute autre planète, alors qu’il ne s’étonne quant au fait que je ne lui ai pas répondu.
Ah, merde, ça c’est une question du coup, il faut répondre. J’ai l’air paniqué une demie seconde, mais je me ressaisi vite en attrapant le menu.
« Attends, on vient d’avoir le menu, laisse moi le temps de lire enfin.. ! »
Même moi je ne crois pas à ce que je dis, mais bon. Je lis en diagonale la carte et fait un choix tandis que la nouvelle serveuse préférée de Zack. Je lui tends donc la carte en répondant aux deux en même temps.
« Albondigas a la Habanera, por favor. »
Avec un accent irréprochable, bien entendu. L’art d’énerver les gens ne va pas sans au moins une bonne capacité d’imitation, parfois utile dans des situations de la vie courante comme celle-ci.
« Attends, on vient d’avoir le menu, laisse moi le temps de lire enfin.. ! »
- Ok, ok… Excuse-moi. J’pensais que t’avais eu l’temps pendant que je discutais avec le patron.
Elle lit le menu, la serveuse revient et demande si on a choisi. Je lui dit, en espagnol, qu’elle est encore en train de choisir. La serveuse rétorque, le feu dans les yeux, si moi j’ai choisi. Un regard pesant… Trop pesant. Ok, foi de Zack, j’ai mes chances. Je lui répond, en espagnol, que le plat est choisi… Quant à la compagnie de la nuit, je la mets en tête de liste, une fois l’affaire résolue. Une moue déçue… Je ricane. T’inquitète pas chérie, ton tour viendra quand il viendra…
« Albondigas a la Habanera, por favor. »
Cela m’étonne, mais aussi la serveuse. L’accent était parfait, la gamine était surprenante. Je la regarde avec un sourire en coin. Je commande également. La serveuse repart, sans me lâcher du regard pendant quelques mètres. Toi, tu sais pas ce que tu vas prendre.
- Et bien, ton espagnol est impressionnant.
J’avais commandé un alcool fort également, pour deux. Ouais, Heidi n’y échappera pas. Enfin à moins qu’elle ne veuille pas. Mais ça, c’est une autre histoire. Je ne dis rien sur le fait qu’elle ait pu entendre et comprendre notre conversation. J’en ai rien à carrer. Le patron est un ami et on a la même origine… C’est triste de se dire qu’on doit être sympa avec ceux qui partagent un quelconque truc avec le sang… J’ai jamais rien compris à ça.
- T’es curiseuse, tu sais ? Au début, je te prenais pour une gamine capricieuse, je m’excuse. T’es pas que ça.
Je ricane, encore. Ouais, ça me fait marrer. Je m’allume une clope. Habituellement, c’est non fumeur mais on est assez excentré et j’sais que ça dérangera pas le patron. Au cas où, j’ouvre la fenêtre et je prends bien garde de laisser la clope dehors, ainsi que de rejeter la fumée à l’extérieur.
- J’crois pas t’avoir remercié. Alors merci. T’es la seule personne sensée de la journée que j’ai rencontré. J’espère que t’as pas peur de l’échec.
Ouais… Même si j’me suis lancé là-dedans, les chances de réussir sont maigres. Encore plus en connaissant l’identité des deux zigotos… Monde pourris. Je reprend une taffe, la regardant droit dans les yeux. Elle est quand même pas mal mignonne.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Dim 5 Mai - 21:54
Délicieuse enquête
Zack
On me regarde bizarre quand je fini de commander. Eh bah, je vous en bouche un coin, hein ? Et oui mémé t’es bien mouchée ! C’est pas parce que je suis pâle comme les fesses d’un nouveau né que je suis incapable de parler espingouin. Par contre il faut vraiment que Zack arrête de mater la serveuse, on dirait que sa mâchoire va tomber sur la table tellement il bave devant son cul. Dans un autre registre, j’ai compris qu’il a commandé deux verres de tord-boyaux. Un test ? Laisse moi rire mon gros, c’est pas non plus parce que je pèse 45 kg toute mouillée que je sais pas boire.
« Et bien, ton espagnol est impressionnant. »
Il a l’air d’être étonné à chaque fois que je fais quelque chose de nouveau, tu serais pas en train de gravement me sous-estimer toi par hasard ?
« T’es curiseuse, tu sais ? Au début, je te prenais pour une gamine capricieuse, je m’excuse. T’es pas que ça. »
Ouais, je me disais aussi. Il ris à sa propre remarque, une fois de plus. Très autosuffisant comme bonhomme, je le découvre de seconde en seconde. Il commence à se griller un cigarette. De deux choses l’une, on est dans un restaurant cubain, alors tu pourrais au moins fumer un cigare, et ensuite, j’ai horreur de la fumée. Je le regarde d’un air mauvais en agitant une main devant mon visage pour éloigner celle qui s’approchait trop de mes narines.
« J’crois pas t’avoir remercié. Alors merci. T’es la seule personne sensée de la journée que j’ai rencontré. J’espère que t’as pas peur de l’échec. »
Mais tu le fais exprès ou quoi ? Jamais tu la mets en veilleuse ou ça se passe comment ? Je pousse une long soupir d’exaspération avant de lui répondre.
« Oui, je sais, je suis incroyable, mais sans rire, t’as pas envie d’écouter un peu la musique sans rien dire ? »
Ouais, j’y vais pas avec le dos de la cuillère, mais merde à la fin, si c’est pour entendre un grosse voix rauque et graveleuse recouvrir les notes du petit orchestre c’est même pas la peine de rester. Il me fixe dans les yeux, mais je ne répond pas à son regard, le mien se perdant dans le vague alors que j’essaie de me concentrer sur la salsa qu’il semble tant vouloir recouvrir.
Quelques secondes après, la serveuse revient avec les deux verres qu’il a commandé. La couleur est pas forcément très ragoutante, mais ça risque de bien m’arracher la gueule alors je l’attrape presque aussi vite et le descend d’une traite. Wah, Sainte Marie mère de Dieu, j’avoue que c’est pas n’importe quoi ce truc là. Je grimace une ou deux secondes avant de reposer le verre sur la table. J’ai une réputation à tenir, pas la peine de me regarder comme ça. Et puis de toute façon, je ne le sais pas encore mais dans une semaine je m’en enfilerai des bouteilles entières toute seule dans ma chambre tard le soir.
« Oui, je sais, je suis incroyable, mais sans rire, t’as pas envie d’écouter un peu la musique sans rien dire ? »
Haussement d'épaules. Non, pas spécialement. La musique cubaine, c'était pas vraiment son dada.
Son nanocom vibre, et Zack porte son poignet à son regard. Un nouveau message, il le lit en fronçant les sourcils.
Un fusil de précision ? Ok. Organisation ou assassin. Ca vient d'en haut. Soit l'exilé n'était pas seul, et le reste de ses potes n'allaient pas tarder à crever, soit le truc avait été tué dans l'oeuf.
Il laissa son verre de côté, tandis qu'il se mit à tapoter sur le nanocom. Au bout de quelques secondes, une carte en trois dimensions apparaît. Fusil de précision... Donc silencieux. Le voisinage n'aura certainement rien entendu de particulier. Par contre, en terme de mouvements... Pas impossible que quelqu'un n'ait vu quelque chose.
Agrandissement de la carte, Zack repère les lieux en fonction de l'information. Un tireur d'élite, ça tirait toujours d'en haut. Position dégagée, avec une sortie discrète. 3 batiments possibles.
Il ressort le dossier, qu'il pose sur la table. Vu la position du corps, pas déplacé. Vu l'impact, le tir venait d'en face. Bâtiment repéré... Ok.
Peu de chances qu'il trouve quelque chose, hormis la position du tireur.
Est-ce que ça servait encore à quelque chose ?
Il désactiva la carte, puis porta le verre à ses lèvres, buvant cul sec.
On apporte les plats, et la serveuse se fait toujours aiguicheuse. Mais Zack n'est plus d'humeur. Visage renfermé, mine assombrie. Il est là à regarder le dossier, refermé quand le personnel est arrivé.
Il se sent las et fatigué, passant sa main sur son visage tout en lâchant un rapide "Gracias". Il n'entend et ne voit plus rien, seulement ses pensées qui tournent encore et encore...
Pourquoi il continuait ?
La serveuse va pour repartir, mais Zack lui attrape la main et commande un autre verre, toujours en espagnol.
Pourquoi ne pas rentrer et aller se coucher ? L'un des deux n'est certainement pas le père de la fille, ça ne le regarde pas, ça ne le regarde plus.
Mais le message... Un autre commissariat... B-3. Pas souvent allé à celui-là. Il n'avait parlé à personne de cette affaire... Hormis Miles et Heidi. Donc, on l'observait.
Il se ralluma une clope. L'autre n'était pas fini, mais il ne savait plus ce qu'il en avait fait.
Un fusil de précision... Bordel. Il n'aimait pas ça.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Lun 6 Mai - 2:05
Délicieuse enquête
Zack
Un simple haussement d’épaules en guise de réponse. Ça veut dire quoi ça, c’est un oui ou c’est un non ? Je ne sais pas si quelqu’un a déjà émis une réponse plus floue qu’un haussement d’épaule en 3 millénaires d’existence humaine.
J’entends son nano vibrer à son poignet, et rapidement il s’enquérit de l’information qu’il porte. Je ne sais pas ce qu’il y avait marqué là-dessus, mais ça devait pas être une bonne nouvelle au vu de sa réaction. Son visage s’assombrit d’un seul coup alors qu’il s’affaire sur son appareil. Plus un bruit ne s’échappe de sa bouche, et son air un peu balourd est bien vite remplacé par un sérieux glacial.
Le dossier qu’il vient de sortir, c’est celui sur lequel on travaille en ce moment ? Ca veut dire que ce qu’il a reçu c’est quelque chose en rapport. Une menace, un indice peut-être ? Je cligne des yeux, et son verre se vide.
La nourriture arrive, et le silence de Zack commence à devenir pensant, comme si sa froideur m’atteignait. Il a vraiment pris mes mots au pied de la lettre.. Il retient la serveuse pour lui commander un nouveau verre, sans décoller la tête du dossier. L’ambiance devient de plus en plus lourde.
« Bon appétit, Zack. »
J’ai lancé ça d’une voix pas bien rassurée. Je me rend compte à nouveau que tout ça n’est pas un jeu. C’est surréaliste, je n’ai jamais vu un cadavre de ma vie, et maintenant que j’y pense ça me fait froid dans le dos. Dans quoi est-ce que je me suis fourrée ?
Un retour à une quelconque réalité. Pas terrible la réalité, même si le contexte et l'ambiance sont plutôt cool. Il doit bien l'avouer, même si le ton de Heidi montrait qu'elle n'avait pas l'air très rassurée. Qu'est-ce qu'elle foutait là, en fait ? Pourquoi il l'avait embarqué dans cette histoire ?
- Merci, à toi aussi.
Le second verre arrive, mais le colosse n'est pas décidé à jouer au jeu de la drague. Il remercie simplement la serveuse. Il attrape ensuite son assiette, sa fourchette et commence à manger. Plutôt proprement, ce qui pouvait surprendre !
- J'ai eu une info... Tu la veux maintenant ou après ?
Et tant pis si elle grognonne par rapport à la musique jouée par les quatres "papys", qui n'en étaient pas, habillés de tenues traditionnelles cubaines. C'était ridicule, mais bon... A chacun son moyen de s'échapper, non ?
Il prit une bouchée, tout en regardant Heidi. Il n'était pas en colère, mais cela n'empêcha pas la disparition de son habituel éclat doré. Il était... Inquiet. Se foutre dans la merde, seul, ok. C'était son truc. Là, que Heidi soit là, c'était dérangeant.
La gamine était agaçante, mais... Il y avait autre chose derrière, il n'aurait sû dire quoi. Très (trop ?) sur la défensive, il avait l'impression de voir un chat sauvage qui voulait se laisser approcher puis, au dernier moment, faisait un bond en arrière. Non sans avoir griffé l'autre. Puis un vulgaire feulement à l'atterrissage, histoire de bien remettre les pendules à l'heure.
Restait à savoir quelle pendule elle voulait mettre à l'heure avec le colosse.
-Pourquoi t'es autant sur la défensive, au fait ?
Le ton était neutre. Pas de jugement, pas de méfiance. Une simple curiosité.
Chat sauvage allait-il feuler et griffer ? Les paris sont ouverts.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Lun 6 Mai - 21:21
Délicieuse enquête
Zack
« Merci, à toi aussi. »
Il a définitivement arrêté de mater la serveuse, si c’est pas un signe de plus que je dois m’inquiéter, je ne sais pas ce que c’est. Enfin, pour le moment j’imagine qu’on préfère ignorer la réalité et simplement déguster nos plats respectifs avant qu’ils ne refroidissent. Son silence est de plus en plus pesant, je n’arrive plus à me concentrer sur la musique qui se joue en fond.
« J'ai eu une info... Tu la veux maintenant ou après ? »
Bien que je sois contente qu’il ouvre à nouveau la bouche, je n’aime pas vraiment ce qui en sort. Évidemment que c’est une info, qu’est-ce que ça aurait pu être d’autre. Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais, mais est-ce que j’ai toujours autant envie de m’impliquer là dedans ? Je n’en ai plus aucune idée. Le regard qu’il me porte est étrange, j’ai l’impression qu’il n’est pas serin. Enfin ça a pas l’air d’être le genre de vraiment s’inquiéter de son sort ; ce serait pour le mien ? Je vois pas ce que ça peut lui faire, on se connaît à peine et on peut pas dire que je lui ai été très bénéfique depuis notre première rencontre.
« Pourquoi t'es autant sur la défensive, au fait ? »
C’est le genre de phrase auxquelles il ne faut pas réfléchir pour répondre, sinon ça se voit et on perd toute crédibilité.
« Je suis pas sur la défensive. »
Bon, mon ton était peut-être un peu agressif, mais c’est un réflexe plus qu’une réelle intention. Je plisse les yeux et le fixe un instant, tentant d’analyser un peu sa réaction.
« C’est juste qu’on parle de types morts, et c’est pas facile à concevoir pour moi, ça me fout un sale vertige. »
Le frisson d’adrénaline que j’avais auparavant s’est petit à petit transformé en frisson d’angoisse. Je n’ai jamais vraiment réfléchi à ce genre de choses, la mort, tout ça, c’est abstrait quand on ne l’a jamais rencontrée. Et si je mourrais, maintenant ou dans une journée, ou dans un mois, est-ce qu’on me pleurerait ? Sûrement pas, je suis une inconnue pour absolument tout le monde, je ne serais qu’un corps de plus qu’on jetterait dans la rue, comme ces deux types. D’un coup, je me surprend à éprouver beaucoup de respect pour Zack. Cependant, cette réflexion morbide se reflétait sur mon visage, avant que je finisse par reprendre la parole.
« Je préfère finir de manger avant, pour la nouvelle, à moins que ce soit urgent. Sinon je sens que je n’arriverai pas à avaler quoi que ce soit de plus. »
Le ton, spontané, voire impulsif. Cela fit sourire, ramenant un peu de bonne humeur sur le visage de Zack.
- T’as le droit, tu sais ? La vie est assez pourrie comme ça. Pas moi qui t’en voudrais.
D’ailleurs, elle l’avait pas clashé. Il le nota mentalement.
C’est juste qu’on parle de types morts, et c’est pas facile à concevoir pour moi, ça me fout un sale vertige. »
C’était pas faux. Lui, il était habitué. En même temps, vivre dans la bordure, fallait se faire rapidement à l’idée. En tant que flic, c’était pire.
- C’était les premiers macchablés que tu voyais ? Ou c’est la première fois que tu t’impliques autant ?
Il avait dit cela en avalant une nouvelle portion de son plat, ce qui pouvait être un peu sordide, comme image. Lui ne faisait plus attention à ce genre de choses. Malheureusement.
C’était assez étrange. Ils étaient là, dans cette affaire plus que sordide. Un vrai casse-tête de surcroît. Certainement qu’ils allaient tomber dans une impasse ou se prendre un mur à la fin… Parce que bon, sincèrement : le truc semblait gros. Le coupable trouvé, s’il le trouvait, qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Déposer le dossier ? Et ensuite ? Nada. Rien. Au meilleur des cas, on les remercierait. Au pire, ils seraient dans le colimateur. Flic ? Quel merveilleux métier. Mais pourtant, il avait envie de continuer. Pas pour l’argent, parce que clairement, il sortait du cadre de son affaire. Heidi ? Oui, en quelque sorte. Elle représentait le citoyen qui était amené à être protégé, et pas que de la racaille. Ouais… Pour « Heidi », ça lui convenait.
Un court instant, Zack fronça les sourcils. Y avait un truc qui s’réveillait en lui… Bizarre.
Pour le moment, l’affaire était loin, au-delà de la porte d’entrée du restaurant. Bon, concrètement, c’était pas si loin mais c’était une distance raisonnable.
« Je préfère finir de manger avant, pour la nouvelle, à moins que ce soit urgent. Sinon je sens que je n’arriverai pas à avaler quoi que ce soit de plus. »
C’est ça… Laissons la chose en dehors du restaurant.
- T’as raison. Profitons alors.
Dit-il avant de se tourner vers la serveuse, de commander à nouveau un alcool fort et des « Papas Rellenas », sorte d’amuse-gueule.
- Si tu veux quelque chose, hésite pas. Et Ca va aller, j’te l’promets.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Mar 7 Mai - 1:05
Délicieuse enquête
Zack
Ça a l’air de le faire rire.. Je sais pas comment je dois prendre ça. Enfin, au moins il perd un peu de son air grave et sinistre, c’est déjà ça.
« T’as le droit, tu sais ? La vie est assez pourrie comme ça. Pas moi qui t’en voudrais. »
Ah bon, j’ai le droit d’être sur la défensive ? C’est la première fois je crois qu’on ne me reproche pas mon hostilité plus ou moins prononcée envers le reste du monde. C’est.. bizarre, mais il a raison, plus j’avance dans la vie, plus je me rend compte qu’elle craint bien comme il faut. Je me frotte les yeux avec les mains avant de bailler. J’ai encore du sommeil en retard visiblement.. Cette côte m’en a fait voir de belles pendant un moment ; on ne peut pas dire que j’ai eu un sommeil très réparateur le mois dernier.
« C’était les premiers macchabées que tu voyais ? Ou c’est la première fois que tu t’impliques autant ? »
Pour lui, tout ça c’est la routine. Quelle horreur, c’est carrément glauque. A l’image de Zack, je continue de manger avant de ne plus pouvoir, le ventre trop serré. Mais après quelques bouchées, il reprend un air étrange. Sourcils froncés, il a l’air de ruminer, mais pas de la même manière qu’avant. Il pense à autre chose qu’à l’enquête, j’imagine. Enfin je ne vais pas le pousser à la confession, ce n’est pas mon genre.
« Si tu veux quelque chose, hésite pas. Et Ca va aller, j’te l’promets. »
Il venait de recommander à manger et encore de quoi boire. Déjà, il est clair que je ne remontrai pas à l’arrière de sa moto dans cet état là. A son initiative, je commande à mon tour, toujours avec ce même accent presque trop lisse. Un scotch, c’est un classique dans la famille des digestifs, mais toujours aussi efficace.
Par contre, je me répète quelques fois ses derniers mots dans la tête. Ca va aller, je te le promets. C’est troublant, parce que quand on dit ça, généralement, on dit ça quand justement rien n’est moins sûr.
« Tu peux me le dire, t’en sais rien de si ça va aller. Je dirais même que c’est plutôt le contraire, on est en train de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière là, pas vrai ? »
J’ai relevé la tête pour le regarder à mon tour dans les yeux. Je n’aime pas qu’on me mente, la vérité fini toujours par frapper, alors autant éviter de se faire avoir avec l’effet de surprise.
Reprenant un verre, Zack vit Heidi baîller, ce qui le fit bailler à son tour. Bordel, depuis combien de temps il n'avait pas eu une vraie nuit ? Entre les soirées festives et les soirées très chaudes... Il dormait peu. Trop peu. D'ailleurs, il sentait que son cerveau était un peu au ralenti, mais ça...
- Et bah on a l'air malin comme ça.
Il pouffa à nouveau de rire.
- On serait plus efficace à chasser un sommier, j'crois.
Il était plus détendu. Le "recadrage" d'Heidi l'avait rappelé à l'ordre et du coup, il en profitait. Même si la situation était sordide, peu réjouissante et les mènerait, au meilleur des cas, dans une impasse. Il arrivait à profiter de l'instant présent. Au pire quoi ? Ils crèvent. Ils n'auront plus conscience à ce moment-là. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Quoique... Crever... Balle disparu, fusil de précision... Il avait été déjà confronté à ce genre d'affaires, un humain tué de la sorte, une grosse frappe... Chef de gang qui terrorisait la zone C-4. C'était une affaire hors de sa juridiction qui avait du bruit chez les flics, surtout que le mode opératoire avait été répété à maintes reprises, toujours sur des "gros". En interne, on avait entendu des rumeurs, le type se serait fait appelé "Le Juge", et semblait s'occuper essentiellement de la grosse racaille. Il y avait eu d'autres genre de victimes, plus innocente. Enfin c'était relatif. Elles avaient été mises sous le coup d'Azraël, mais Zack avait entendu des rumeurs d'un autre genre.
« Tu peux me le dire, t’en sais rien de si ça va aller. Je dirais même que c’est plutôt le contraire, on est en train de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière là, pas vrai ? »
Ouais... Ptête. C'était plus si sûr, maintenant qu'il se remémorait cette histoire. Terence Blench répondait aux critères du Juge... Quant à Alexian Keld... Ptête. Ca dépendait de ce que recherchait le type.
- Individu à forte tendance pyschopathique, tendance à l'auto-destruction, tendance suicidaire.
Zack reposa sa fourchette et s'essuya les lèvres avec une serviette. Puis il attrapa un des "Papas Rellenas" apportés par la serveuse, sorte de pomme de terre farci au poivron, et l'ingurgita sous le regard d'Heidi.
- C'est ce que voulait mettre ma psy dans mon dossier, après une longue thérapie suite à une bombe qui a pété à quelques mètres de ma gueule.
Il tapota son avant-bras tatoué par des éclats argentés. Heidi pouvait aisément comprendre la supercherie, et le fait que ce "tatouage" masquait les possibles impacts.
- Alors pour moi... Ca va aller.
Blague sordide qui le fit légèrement ricaner avant de reprendre une mine sérieuse.
- On fout un pied dans la fourmilière si on pense que c'est le gouvernement qui veut étouffer l'affaire, mais c'est ptête pas le cas. On n'a pas assez d'éléments pour déterminer, pour le moment. Mais ça pue, oui. Un vrai casse-tête. Mais rien d'ingérable, pour le moment et si ça se complique trop, on avisera à ce moment-là.
Il attrapa un nouvel amuse-gueule, avant de tendre l'assiette à Heidi.
- Y a un type qu'on appelle "Le Juge" et qui puni les "méchants". Nos deux victimes ont été tués par un fusil de précision, c'était ça l'info. Envoyé par un commissariat... Pas impossible que le gouvernement ne soit pas dans l'équation finalement. La balle disparue, ça conforte dans l'idée. C'était un peu sa marque. Bon, c'est vachement reproduisable, j'dis pas. Mais voilà, ptête qu'on mouillle notre pantalon pour rien.
Ca lui faisait penser qu'il avait envie d'aller pisser, tiens.
- Le seul truc qui m'dérange, c'est que les deux ont été tués dans un laps de temps assez court. Hors, les meurtres du Juge avaient un délai plus long. Bref, on ne peut que supposer. On cherche ptête mal aussi. Pour Terence Blench, pas trop difficile de comprendre pourquoi il aurait été la cible de ce type, si c'est bien lui. Ce qui est intéressant, c'est de comprendre pourquoi maintenant. Pour Alexian... Pourquoi lui ? Son passé de terroriste ? Son retour pour quelque chose ?
Il alpagua la serveuse, commandant ainsi deux cigares, et un alcool fort pour digérer.
- Il nous manque des infos, faut qu'on trouve la planque d'Alexian. Et après, faudra qu'on trouve sur quoi Terence Blench bossait. Donc ouais... Ca va aller. Faudra juste que tu sois aux aguets. Si le tireur d'élite nous prend dans son viseur, seule toi l'entendra.
Il se pencha en direction d'Heidi, la fixant du regard.
- T'as confiance ? Parce que moi, j'ai.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Mar 7 Mai - 15:19
Délicieuse enquête
Zack
« Et bah on a l'air malin comme ça. On serait plus efficace à chasser un sommier, j'crois. »
Et il s’esclaffe à nouveau. Sacrément lunatique comme mec, ça en devient flippant. Comme d’habitude, je ne réagis que très peu à sa blague, affichant la moitié d’un sourire gêné.
« Individu à forte tendance psychopathique, tendance à l'auto-destruction, tendance suicidaire. »
Hein ? Qu’est-ce qu’il me dit là, ça répond pas vraiment à ma question.
« C'est ce que voulait mettre ma psy dans mon dossier, après une longue thérapie suite à une bombe qui a pété à quelques mètres de ma gueule. Alors pour moi... Ca va aller. »
Et encore, j’imagine qu’elle ne l’a jamais vu conduire. Bien qu’ils soient plutôt hors-sujet, ses mots m’intriguent. Je ne l’aurais jamais cru capable de suivre une thérapie ; pour ça il faut mettre sa fierté et son orgueil de côté, ce qui n’est pas chose aisée. Il me montre son bras, et je constate le subterfuge. Ouais, c’est pas mal vu, mais ce que je vois c’est qu’il a surtout eu beaucoup de chance. Je ne suis pas une experte, loin de là, mais il ne faut pas être Anton Dusk pour réaliser d’une bombe, ça crame bien comme il faut. Son bras ne porte que les traces de ses tatouages et des tâches manuelles qu’impose son métier, pas de trace apparente de brûlure.
Il est sacrément con quand même. Après un évènement pareil, j’aurais pris ma retraite au champ d’honneur et j’aurais raflé les indemnités au passage. De quoi se reconstruire une vie bien tranquille ailleurs. A moins qu’il n’aime ça, mettre sa vie en danger. Enfin qui suis-je pour juger, moi qui n’ai jamais connu autre chose que des bagarres ces cinq dernières années. Je me contenterai d’un léger mouvement de tête pour lui signifier que j’ai bien entendu.
« On fout un pied dans la fourmilière si on pense que c'est le gouvernement qui veut étouffer l'affaire, mais c'est ptête pas le cas. On n'a pas assez d'éléments pour déterminer, pour le moment. Mais ça pue, oui. Un vrai casse-tête. Mais rien d'ingérable, pour le moment et si ça se complique trop, on avisera à ce moment-là. »
C’est toujours le gouvernement. Dans les livres ou les films, c’est toujours le gouvernement, mais là c’est en vrai. Merde c’est vraiment trop surréaliste, j’arrive même pas à concevoir un truc comme ça.
« Y a un type qu'on appelle "Le Juge" et qui puni les "méchants". Nos deux victimes ont été tués par un fusil de précision, c'était ça l'info. Envoyé par un commissariat... Pas impossible que le gouvernement ne soit pas dans l'équation finalement. La balle disparue, ça conforte dans l'idée. C'était un peu sa marque. Bon, c'est vachement reproduisable, j'dis pas. Mais voilà, ptête qu'on mouillle notre pantalon pour rien. »
Heureusement que j’avais dit que je ne voulais pas entendre la fin de l’histoire avant d’avoir fini de manger. Il me tend l’assiette dans laquelle il tape depuis tout à l’heure mais je la repousse d’un geste petit geste de la main. Bien joué Zack, maintenant j’ai plus faim.
« Le seul truc qui m'dérange, c'est que les deux ont été tués dans un laps de temps assez court. Hors, les meurtres du Juge avaient un délai plus long. Bref, on ne peut que supposer. On cherche ptête mal aussi. Pour Terence Blench, pas trop difficile de comprendre pourquoi il aurait été la cible de ce type, si c'est bien lui. Ce qui est intéressant, c'est de comprendre pourquoi maintenant. Pour Alexian... Pourquoi lui ? Son passé de terroriste ? Son retour pour quelque chose ? »
Tu vois bien que c’est pas cohérent, tu le remarques toi même. C’est pas une piste intelligente ça, mais si c’est tout ce qu’on a..
« Il nous manque des infos, faut qu'on trouve la planque d'Alexian. Et après, faudra qu'on trouve sur quoi Terence Blench bossait. Donc ouais... Ca va aller. Faudra juste que tu sois aux aguets. Si le tireur d'élite nous prend dans son viseur, seule toi l'entendra. »
Voilà donc à quoi il veut que je sois utile. Je devais juste glaner des informations moi, à la base, et me voilà recrutée pour servir de radar à psychopathe. Je devais pas risquer de prendre une balle entre les deux yeux à la base. Je soupire tandis qu’il se penche vers moi.
« T'as confiance ? Parce que moi, j'ai. »
Instinctivement, je recule au fond de mon siège.
« Tu me mets mal à l’aise Zack. »
Je prends une ou deux seconde pour remettre de l’ordre dans tout son discours. Il parle beaucoup le con, trop même.
« Donc pour résumer, tu me proposes de possiblement me faire descendre dans une ruelle sombre pour une affaire dans laquelle je n’ai strictement rien à voir, c’est ça ? »
Quel merdier.
« Je suis pas une héroïne, je veux pas risquer ma vie comme ça. On se connaît depuis même pas une semaine, je suis pas capable d’assumer un truc comme ça. »
Je le regretterai peut-être, mais je ne suis pas encore tout à fait dénuée de raison, et en ce moment elle m’indique que de toutes les idées de merde que j’ai déjà eu dans ma vie, celle-ci bat des records. Pour le moment je préfère être une égoïste vivante qu’une martyr dont on ne prendra même pas la peine d’identifier le cadavre.
Il se recule, s'enfonçant à nouveau dans la chaise. Les mains derrière la tête, il regardait le plafond, en chantonnant. Il jeta un rapide coup d'oeil à Heidi, qui semblait être en pleine réflexion.
« Donc pour résumer, tu me proposes de possiblement me faire descendre dans une ruelle sombre pour une affaire dans laquelle je n’ai strictement rien à voir, c’est ça ? »
C'est ça, Heidi, c'est ça. Flippant, hein ? C'est normal, tu n'es pas concernée. Turne, mais pas criminel. Certainement que les types ont mérité leur sort, ouais. Alors à quoi bon ? C'était pas que flippant. C'était idiot.
« Je suis pas une héroïne, je veux pas risquer ma vie comme ça. On se connaît depuis même pas une semaine, je suis pas capable d’assumer un truc comme ça. »
Zack se replace normalement dans sa chaise, prenant l'un des cigares que la serveuse venait d'amener, et le coupe-cigare.
- J'comprends.
"Chlack" L'extrémité du cigare tombe sur la table, rappelant ainsi une tête décapitée. Restait à savoir si Zack l'avait fait exprès ou non, ce qui était difficile à dire : son visage s'était fermé.
- On fini tranquillement et j'te ramène chez toi, si ça te va.
Il lui sourit légèrement.
- Et t'inquiète, c'est effectivement pas la meilleure des affaires pour entamer une formation d'enquêteur.
Une histoire tirée par les cheveux, avec de grandes chances de crever... Ouais, y avait plus simple, c'est sûr.
- Si j'trouve, tu voudras le fin mot de l'histoire ? Mais c'toi qui payera le verre cette fois.
Le colosse ne lui en voulait pas. Même lui, qui était habitué à ce genre de choses, trouvait l'histoire compliquée. Et dangereuse. Mais bon, c'était son kiff. Chercher, chasser, traquer, coller des gnons. Même si nager dans la mouise, c'était chiant par moment, c'était son truc à lui.
Il s'alluma le cigare, avec la boîte d'alumettes fournies. Un briquet pour un cigare ? Jamais.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Mar 7 Mai - 19:29
Délicieuse enquête
Zack
« J'comprends. »
Il n’est pas énervé, c’est déjà ça. Par contre, ma réponse ne le met clairement pas en joie à en juger par les traits de son visage, d’un coup refroidis. Sèchement, il guillotine son cigare. Le deuxième reste sur la table, s’il m’est destiné je ne le prendrai pas ; j’ai toujours autant horreur de la fumée. On accuse les turnes de polluer l’air du dôme, mais est-ce que cette satanée fumée n’est pas aussi létale que notre respiration ? On marche sur la tête. On abat froidement ceux qui n’ont aucune influence sur cette soi-disant pollution, mais rien n’arrive à ceux qui se gargarisent volontairement de goudron.
« On fini tranquillement et j'te ramène chez toi, si ça te va. »
Le regard dans le vague, un léger ricanement ironique semble s’être frayé un chemin hors de ma bouche. Chez moi, c’est si facile à dire, et pourtant si loin de la réalité. C’est quoi, chez soi ? C’est là où es gens nous attendent ? C’est là où l’on se sent bien ? C’est là où on vis ? Cet endroit n’existe pas pour moi. Il se veut bienveillant, mais c’est la preuve flagrante qu’il ne me connais pas. J’ai bien fait de refuser. En plus j’ai toujours besoin de sommeil.
« Et t'inquiète, c'est effectivement pas la meilleure des affaires pour entamer une formation d'enquêteur. »
Je veux pas de ça, être enquêtrice ou je ne sais pas quoi. J’ai cru que ça aurait pu me faire du bien de voir des choses différentes, de voir la cruauté du monde, mais je me suis fourvoyée. Le monde reste laid peu importe de quelle manière on l’approche. C’était naïf de ma part, et maintenant je regrette. Que ce soit une paire de turnes, ou un simple citoyen ou encore une autre personne dont on retrouve le corps, cela reste sordide. Le frisson du mystère ce n’est qu’un moyen de se défendre contre une atrocité dont nous ne sommes pas capables de prendre conscience tant elle est gargantuesque. Alors au lieu de me défendre, je préfère l’éviter.
« Si j'trouve, tu voudras le fin mot de l'histoire ? Mais c'toi qui payera le verre cette fois. »
Mes yeux bleus viennent trouver ses sombres iris un court instant.
« Sans façon. Tout ça, au final, c’est trop sordide pour moi. »
Oui, je sais, la prise de conscience est tardive, et on pourra m’accuser tant qu’on veut d’avoir fait tout ça pour un repas, mais au final je n’ai même pas mangé la moitié de mon assiette.
« C’est gentil, mais je vais rentrer toute seule, je ne sais pas trop où je veux aller alors je vais vagabonder un peu. »
Je me lève en titubant un tout petit peu et attrape le scotch que la serveuse venait apporter à même son plateau, et le descend d’une traite à l’instar du verre précédent. Je grimace, l’œsophage en feu, et me dirige vers la sortie.
« Bonne chance Zack. »
Sans me retourner, je ne manquerai pas de le corriger quant à mon nom, s'il me répond en m'appelant Heidi. Je m'appelle Elke.
« Sans façon. Tout ça, au final, c’est trop sordide pour moi. Je vais rentrer toute seule, je ne sais pas trop où je veux aller alors je vais vagabonder un peu. »
- Ok, ok.
Il la gratifia d'un léger sourire tout en la regardant partir et prendre le shot qu'amenait la serveuse pour le boire cul sec.
Lorsqu'elle arriva à la porte...
- He...lke, fais attention à toi.
Il avait dit cela sans penser à mal. Heidi lui paraissait sur la défensive tout en étant dotée d'une certaine... Innocence ? Ou alors c'était lui qu'était trop sale. Pas à négliger non plus.
Partie, il se leva et alla régler l'addition. Il enfila alors son manteau et sortit, à son tour, du restaurant. Lui aussi allait vagabonder un peu, histoire de s'aérer l'esprit. Après,il irait dormir.
Zack Nelvas
Newcomer
Âge : 35
Date d'inscription : 14/04/2019
Messages : 165
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accueil
