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Rumeurs

Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
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Life is Art [ft Heidi]

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Ven 25 Oct - 14:22
La soirée commence plutôt pas mal. Je suis en train d'écrire à une... collègue, qui se fait appeler Malice. Trop d'influences comics, j'imagine. En costume de soirée, je suis assis à l'arrière d'une limousine, et je regarde passer par la vitre de la voiture les bâtiments de la Bordure. Je connais pas mal l'endroit, puisque j'y vis; et c'est plutôt étrange de s'y déplacer dans une voiture de luxe. Avec chauffeur.
On n'est pas encore arrivés, alors je discute avec Malice en l'appelant en visio. Elle regarde passer les bâtiments, tous sombres, noirs ou gris, et tout géométriques... De là où elle est, dans le quartier des loisirs, apparemment, les immeubles sont tous différents, colorés, éclairés, et définitivement, bien plus accueillants.

- C'est moche... C'est toujours pareil...
- Attends encore un peu, et tu apprécieras ce qui fait leur charme.

Je citais un philosophe, je crois... Sans vraiment me rappeler qui, ni d'où ça pouvait venir.

- Tu en es sûr...?

Comme elle a l'air peu convaincue, je retourne la caméra du nano pour lui montrer l'avant de la limousine. Un quartier différent des autres se profile à l'horizon. Les bâtiments y sont designés avec plus de finesse et de temps, chose très rare pour la Bordure. Mais c'est quelque chose de plus général; les affiches, les néons, les tags... Comme si un souffle de couleur apportait de la vie à une dalle de béton. Le C-6 a toujours été réputé pour être un endroit prisé par les galeries d'art clandestines, et autres trafics d'objets de valeur... Un oeil expert peut même remarquer un changement subtil des tenues portées par les piétons. Mais, peu importe l'attention qu'on met à la décorer, une dalle de béton reste une dalle de béton.

- Hm...? Qu'est ce que c'est...?

Malice venait de remarquer, sur le côté d'un immeuble, un tag absolument immense qui le recouvrait quasiment en entier. Il avait dû falloir des quantités impressionnantes de peinture pour faire ça, et ç'avait probablement été terminé en une nuit...

- Sympa, hein? C'est le C-6. Le repaire des GG's. C'est une bande d'allumés en rollers qui recouvrent la ville de peinture... "Pour mettre de la couleur dans nos vies", tout ça. Mais le quartier est surtout connu pour ses galeries, et ses ventes aux enchères clandestines d'objets d'art...

D'ailleurs, ils ont aussi une émission de musique qu'ils diffusent en piratant les réseaux du quartier. Je l'écoute de temps en temps. Quand le nanocom intégré à la limousine se met à lagger de plus en plus, je me doute qu'il ne va pas tarder à cracher des bons gros morceaux de funk ou d'acid jazz. Le chauffeur aussi doit être au courant, puisqu'il coupe instantanément la musique. De toutes façons, il enchaîne sur un mouvement de volant, et s'arrête alors à l'arrière d'un bâtiment. Sans un mot, il débloque ma portière. Pas bavard, le type... Mais j'imagine que c'est le métier qui veut ça. J'ai acheté le billet en ligne, et ça venait avec un transport offert. Ils ne voulaient pas que l'adresse fuite avant le tout dernier moment...

Sous son œil inquisiteur, j'entre par la porte de service. Malice était toujours en discussion avec moi via un écouteur. Un long couloir tortueux et deux escaliers qui montent me font passer par ce qui devait être la sortie de secours d'un hôtel, ou quelque chose du genre, pour finalement m'amener près des coulisses d'une grande salle sombre remplie de gens. Il y a quelques objets visibles derrière le rideau. Un vase immense, un tableau. Un oiseau. Une armure. Que des objets d'une rareté difficile à évaluer. Une foule de personnes anonymes, tous semblables les uns aux autres, n'essayant pas de se démarquer, se disputaient l'article présenté sur la scène par une sorte de "monsieur loyal" haut en couleurs. Une toile moderne. C'est finalement un personnage un peu plus bizarre que les autres, de par un énorme implant sur le côté de la tête, qui en obtient la propriété.

- Ce mec a de l'argent à perdre...

- Attends, la prochaine enchère commence.

Une petite fille d'une beauté éblouissante, mais a l'air très fragile, est en train d'être amenée sur le plateau. Elle est en fauteuil roulant, et a de longs cheveux blonds bouclés qui tombaient sur une robe noire et blanche... Elle dort, sans doute droguée, mais son visage affiche une mine de la plus grande tristesse. L'animateur de la vente la considère comme un objet, l'ignorant froidement, et accordant sa propriété au plus offrant... L'assistance se la déchire, comme si elle était connue. Le même acheteur à l'implant, que l'animateur nomma Alchen, leva la main et annonça une offre de plus de six cent mille Bitcoins. L'assistance se tut, et la fille lui fut adjugée...

Soudain un énorme bruit ébranle la vente aux enchères et toute l'assistance, ainsi que l'animateur, se tourne vers l'endroit d'ou vient le vacarme. Une armure, authentique vestige de la civilisation pré-domatique, s'est écroulée au milieu du passage menant des coulisses à l'escalier de sortie. Alors que tous cherchent autour de l'armure la raison de sa chute, la chaise roulante disparaît derrière un rideau... Je cours en poussant la fille, mais rapidement l'animateur et des agents de sécurité affectés à la surveillance des objets d'arts se lancent après moi... Malice me crie de continuer et me donne des instructions à l'oreille. Gauche. Droite. Droite. J'essaye de les suivre, mais elle va vraiment vite... Je tourne dans un couloir, qui se termine par un cul de sac avec une fenêtre, au quatrième ou cinquième. Trop tard... Je retourne le fauteuil pour le tirer au lieu de le pousser, et je fonce. Le craquement du verre précède la sensation étrange d'apesanteur qui précède une chute...

Dehors, la lune se lève de l'autre côté du dôme. Au sol, un fauteuil roulant est écrasé au sol, une roue tournant encore lentement, dans un grincement sinistre, au milieu de morceaux de verre et de taches de sang sombres.

- Ça va?

- C'est bon, la nacelle était pile au bon étage. Bien joué!

Un camion de nettoyage des graffitis était stationné dans la rue, et, la fille dans les bras, j'avais pu rejoindre la nacelle du canon à eau en lui attrapant la main après la chute de son fauteuil. Mon corps est couvert d'entailles et de coupures, mais... Ça partira vite. C'est comme ça que je fonctionne. Une journée au soleil, et ma mutation aura vite fait de faire partir tout ça... Je fais descendre l'échelle, via une appli crackée sur mon nano que Malice m'a envoyée, et j'installe mon... Butin, sur le siège passager, avant de monter de l'autre côté. Elle est vraiment légère. Mais, je n'ai pas le temps d'y penser plus que ça; les agents de sécurité sortent et foncent vers moi. Une deuxième utilisation de l'appli... Et le canon à eau les repousse violemment dans le bâtiment d'où ils viennent.

En retournant chez moi, dans un squat "de luxe", aménagé avec des meubles et des appareils volés, j'ai installé la fille sur le lit que j'utilise. Malgré que la nuit soit presque finie, elle n'a pas ouvert les yeux depuis notre fuite. Malice s'en inquiète un peu, et m'a appelé en visio.

- Merde... Comment peut-on vendre une vie comme ça...?

- C'est pas si rare, dans la Bordure, tu sais... Les esclaves et les objets d'arts sont vendus ensemble...

Près de la fenêtre, à la lueur d'un néon, je réfléchis à ce type, Alchen. Un gros collectionneur... Mieux vaut qu'il ne me retrouve pas. Ceci dit, j'ai du mal à comprendre pourquoi cette fille était vendue...  

- Je suis pas souvent venue dans la Bordure, mais... Comment on peut mélanger autant d'avancées technologiques et... Ça?

- C'est à cause de mon grand-père...

Un silence s'installe. La fille s'est réveillée, et a parlé. Je me retourne vers elle, et Malice reste silencieuse, bien qu'elle n'aurait pas pu être entendue si elle avait parlé... Elle se redresse du lit ou je l'avais allongée, toujours l'air aussi impassible, tristement inébranlable... Et si fragile. Elle a quoi... Une douzaine d'années? Une fois debout, elle déboutonne sa robe, et la laisse glisser au sol...
La lueur vacillante des néons de la ville courent sur le corps de la jeune fille, dont les formes simples étaient d'une douceur tellement chétive qu'on aurait peur de l'approcher et de la briser... Je la regarde avec des yeux brillants... Admiratifs. Malice, qui ne voit rien tant que je ne pointe pas mon nanocom vers elle, pensa sans doute de moi que j'étais un pervers fini...

Sur sa poitrine, un ciel azuré était peint avec beaucoup de soin... Sur tout son corps, un paysage de la Terre, celle d'avant, s'étendait, avec un ruisseau et une forêt si réalistes qu'on aurait dit un trompe-l’œil. Une si belle peinture sur un corps si parfait... Je restais en admiration devant la fille que j'avais volée, et devant le paysage que je n'aurais jamais pu connaître.

- Je suis à la fois une humaine... Et une oeuvre d'art.

Après s'être rhabillée, elle m'expliqua sa situation. Cette fille, Striga, c'était un tableau de Malverk, un peintre islandais un peu fou dont les premiers travaux datent d'avant la guerre. Et c'est aussi sa petite-fille. Je m'empressais de faire des recherches sur lui, et effectivement, ce type est une sommité... Était? Il semble avoir disparu de la circulation. Les articles parlent d'un dernier tableau son "oeuvre ultime", qui serait à Central Point mais n'a jamais été vue par qui que ce soit. Une cible à la hauteur de mes envies de trésor unique! Je tourne la tête vers Striga pour lui demander si elle a plus de renseignements sur cette toile, quand je vois perler des larmes sur les joues de la jeune fille... C'est la première fois qu'elle extériorise un sentiment depuis qu'elle est ici et la sincérité de celui-ci me mit mal à l'aise. Elle se mit soudain à hausser le ton.

- Mon grand-père m'a abandonnée!... Il nous a abandonnées, ma mère et moi...

Les larmes continuent à couler, et je dois m'excuser pour qu'elle se calme un peu. Je lui propose un petit déjeuner, et elle hoche la tête en reniflant. Direction, le café du coin, j'imagine...! Normalement, je ne sors pas montrer ma tronche le lendemain d'un vol, mais...

Assis à une table, un petit café tranquille de la Banlieue, entre un magasin de musique et un tabac, le soleil commençait à peine à pointer ses premiers rayons. J'avais préféré l'amener ailleurs que dans la Bordure, pour des raisons de sécurité... Elle continua à m'expliquer son cas. Pour peindre son chef-d'oeuvre, son grand-père aurait quitté le dôme et se serait rendu dans les terres désolées pour trouver une couleur parfaite. Il disait que les couleurs avaient perdu de leur âme, enfermées sous le dôme de la ville. Un sacré vieux fou, à mon avis. En tout cas, sa mère avait essayé de le retrouver et n'était jamais revenue. Cette partie de l'histoire fait recommencer les larmes, et je dois la prendre dans mes bras pour la calmer. Je sens les plaies de la veille me lancer un peu, mais le soleil commence déjà à faire son office... Permettre à mon corps de refermer ses plaies, tout en exhalant ce parfum d'herbe. D'un ton calme, je lui demande pourquoi elle n'a pas essayé d'effacer la peinture... Et elle me regarde avec surprise, sans rien dire. C'est le second sentiment qu'elle montre. Et le troisième, c'était de la terreur.

Un homme venait de l’attraper par l'épaule. Je peux rapidement reconnaître un des mecs de la sécurité... Il sourit, et s'assoit avec nous, avec un air victorieux. Je sens les deux encoches d'un DED s'enfoncer dans ma jambe. Merde... J'aurais jamais dû me pointer dans un endroit aussi découvert - si encore il y avait des témoins... Mais il est bien trop tôt, et le personnel du café n'est pas à l'extérieur.
December Thirteen
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Ven 25 Oct - 20:32

Life is Art

December

Life is Art [ft Heidi] Giphy


Mon temps s’étire, se perd et s’évapore. Combien de temps ça fait que je n’ai parlé à personne ?Combien de temps ça fait que je ne suis pas allée au travail ? Combien de temps ça fait que je n’ai pas mis les pieds au NEST ? Quelques semaines, déjà. Autant que de rendez-vous chez la psy, pour être plus précise. Et bientôt une de plus, j’imagine ; ce matin je la revois. A 9h, au central hospital. C’est un peu le seul repère temporel qu’il me reste. Toutes les semaines, à la même heure, je vais la voir et on parle. On parle de moi, même. Ou plutôt elle essaye de me faire parler de moi, mais je n’y arrive pas.

Le problème, c’est ‘moi’, en réalité. Depuis la semaine de mon exclusion, j’ai l’impression d’être une autre personne, ou plutôt de ne plus trouver qui je suis. Comment est-ce que je peux parler de moi si je ne sais même pas qui parle, hein ? Une part de moi veut affronter la réalité à tout prix, et une autre veut la fuir comme si ma vie en dépendait. L’une veut que je sois seule pour que jamais personne ne me blesse et l’autre veut que je sois accompagnée pour me protéger du mal que je suis moi-même capable de m’infliger. L’une est moi et l’autre est aussi moi, mais l’une et l’autre ne peuvent pas coexister en paix. Chacune veut que l’autre se taise parce que chacune prétend être moi et que l’autre n’est rien. Et si l’une est l’exacte opposée de l’autre et que je suis la somme d’elles deux, au final je ne suis personne.

N’être personne, c’est bien la sensation que j’ai pourtant, même si ni l’une ni l’autre ne l’accepte. Je veux ne pas vouloir ce que je veux ; je veux tout et son contraire, et je ne me permet d’avoir ni l’un ni l’autre, tant et si bien qu’aucune de moi n’est satisfaite, et je n’arrive pas à vivre. Et pourtant on me dit que je fais des progrès. Je ne me bat plus, je ne hausse plus le ton, je ne fugue plus, je ne fais plus rien de ce que je faisais avant. C’est ça faire des progrès alors ? Étouffer toutes mes pulsions ?

Je rentre dans ce café de la banlieue, je l’ai choisi parce qu’il y a une fresque de l’autre côté de la rue, visible depuis la baie vitrée, et que l’art est plus ou moins la seule chose qui me maintient encore en vie ces derniers temps. C’est la seule chose qui arrive à me mettre d’accord et qui arrive à faire cesser ce tiraillement quasi-permanent qui me hante. Avec les médicaments. Il est encore tôt, et seuls quelques rayons de soleil peu nombreux ont réussi à traverser le dôme pour éclairer la ville d’une lumière pâle. Outre la consommation insatiable d’art sous toutes ses formes et mon addiction aux médocs, j’aime bien aussi prendre un petit déjeuner avant d’aller à mon rendez-vous hebdomadaire, ça me permet de ne pas trop tirer la gueule quand j’arrive à l’hôpital. C’est important, ma psy a tout mon avenir entre ses mains et.. Non, à vrai dire au point où j’en suis, je n’en ai plus grand-chose à faire de mon avenir, j’aime juste déjeuner seule tant que la ville dort encore. C’est relaxant après une nuit de sommeil agité.

Ce n’est pas la première fois que je viens, et la serveuse a rapidement compris que je n’étais pas du genre loquasse, alors après m’avoir apporté mon thé et ma pâtisserie, elle m’a laissée tranquille. Il n’y a pas grand monde ce matin, pour mon plus grand bonheur. Seulement deux autres personnes qui discutent de l’autre côté du la pièce pendant que je noie mon regard morne dans le petit vortex que je crée dans ma tasse avec ma cuillère. Les minutes passent et le calme règne. Jusqu’à ce qu’il entre en tous cas. Je ne sais pas qui il est, mais tout ce que je sais, c’est que quand j’ai entendu la porte bruyamment s’ouvrir et que j’ai levé la tête pour voir de qui il s’agissait, j’ai su tout de suite que ce type allait perturber mon petit déjeuner d’une manière ou d’une autre.

Non, la psy m’a dit de ne pas laisser le pessimisme m’envahir la tête, ou un truc comme ça. Je dois me concentrer son mon petit déjeuner et rien d’autre. Je me force à diriger mon regard sur la spirale tournoyante dans ma tasse, mais rien n’y fait, il y a quelque chose qui m’angoisse. La quiétude c’est ce que j’ai de plus précieux maintenant et elle est rompue, je le sens, l’atmosphère de la pièce a changé, tout est gâché ! Pourquoi est-ce que je suis à fleur de peau ? J’ai les mains qui tremblent un peu, ça me reprend. C’est ce qui se passe à chaque fois que je me retiens de faire quelque chose. Quelles que soient les affaires à régler, je veux que ça soit fait en dehors de mon havre de paix de fortune. Je dois aller lui dire. Non.. ! Ça va mal tourner, j’en suis sûre, et ça compromettrait tous les progrès que j’ai fait.. Mais.. Bordel, pourquoi est-ce que je suis incapable de prendre une seule décision..

Je le suis du regard, installée dans mon coin sombre de la salle. Il ne m’a même pas remarquée, et à voir l’assurance de sa démarche, il sait pourquoi il est là : les deux autres clients qui n’ont pas l’air de m’avoir remarquée non plus. Un garçon, la vingtaine à première vue, et sacrément amoché bien que ça n’aie pas l’air de le déranger plus que ça. Je connais bien.. Et aussi une gamine, chétive, la peau claire, et les cheveux blonds. Elle me rappelle quelqu’un sans que je puisse savoir qui, et sans que je puisse y faire quoi que ce soit, une sorte d’empathie pour elle naît chez moi. Or, quand je vois son visage innocent se bleuir de terreur alors que l’homme s’assoit à leur table, mon sang ne fait qu’un tour. Je vais regretter ça, très fort, et ça va sûrement réduire à néant tout le travail que j’ai effectué en silence ces dernières semaines, mais pour la première fois depuis longtemps j’ai l’impression d’agir en accord avec moi-même. Je me lève sans un bruit et m’approche de la table, puis sans changer d’un iota mon visage blasé et inexpressif, je tapote sur l’épaule de l’intrus.

« Excusez moi madame, vous savez ou sont les toilettes ? »


Quel héroïsme. Il se retourne presque instantanément, me transperçant d’un regard assassin qui, si je n’avais pas une expérience à toutes épreuves, m’aurait certainement fait fuir. Pas de chance pour lui, je ne flanche pas, et soutien même son regard. Je n’ai aucune idée de ce que je cherche à accomplir, et si ça se trouve je vais envenimer les choses.

« Tu vois pas qu’on est occupés ? »

Sa voix m’accable comme un torrent de rocaille, mais il ne bouge pas. Tout ce que je veux, c’est qu’il le lève, que la gamine puisse se dégager de sa main. Seulement pour ça, je ne vois pas beaucoup de solutions, si ce n’est celle-là.

« Ah, navrée, je n’avais pas compris que c’était un bar gay. »


Le petit sourire au coin de mes lèvres ne tarde pas à disparaître. Signe évident que j’étais en train de le provoquer, il a certainement voulu me donner une leçon, ou peut-être se défendre de mes allégations arriérées qui font pourtant toujours mouche chez un individu de sa trempe. Peu importe sa raison finalement, sa réaction est presque immédiate. Il se lève d’un bond et m’assène un coup qui risque de laisser une trace sur ma joue que j’aurai beaucoup de mal à cacher à ma foutue psy. Je chancelle, et pose un genou à terre pour ne pas complètement m’effondrer au sol. Il n’y est pas allé de main morte, et ça fait un mal de chien, je commence à avoir le vertige . Mais dans le même temps, mon cerveau détraqué m’inonde d’adrénaline et d’endorphines, et j’ai l’impression de planer, et d’enfin redevenir moi-même l’espace d’un instant. Et accessoirement, mission accomplie.


Heidi Langley
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Ven 25 Oct - 21:24
Je suis coincé... J'aurais dû rester à l'appart. Tout ce que je voulais, c'était consoler un peu Striga. Et merde... Maintenant, je me retrouve avec un DED pointé sur la cuisse et une gamine en otage. Y'a des samedis comme ça qui démarrent vraiment pas fort. Je serre le poing, mais il lui suffirait d'une seconde pour appuyer sur la gâchette. C'est ma faute... J'ai relâché ma garde. En temps normal, c'aurait pas été très grave. J'aurais pris des coups, j'aurais été traîné en taule ou quelque part... J'aurais même pu me débattre sur le chemin, et qui sait, m'enfuir. Mais là, je suis pas tout seul. De longues secondes s'écoulent pendant que le mec savoure sa petite victoire, et je peux rien faire.

- Excusez moi madame, vous savez ou sont les toilettes ?

Hein?

Je l'ai pas vue arriver. Une fille, blonde, plutôt petite, vient de tapoter l'épaule du gars et de lui poser cette question complètement surréaliste. Même quand il se retourne, elle n'a pas l'air d'avoir peur de lui. Il me faut un moment pour comprendre, ou en tout cas, pour avoir un avis sur la situation : elle l'a vu brusquer Striga et essaye de détourner son attention. Je pense que c'est ça, parce qu'elle ne doit pas avoir vu l'arme, et c'est assez rare qu'un citoyen aide un turne aux yeux exposés comme moi.

- Tu vois pas qu’on est occupés ?

Il ne retire pas le DED, et il ne lâche pas la petite. Et blondie? Elle se tient là comme un piquet, et si elle avait été inexpressive jusque là, sa phrase suivant apporte une touche d'arrogance et de dédain qui fait réagir le colosse.

- Ah, navrée, je n’avais pas compris que c’était un bar gay.

Bizarre, cette phrase. Enfin, j'imagine que ça doit encore marcher sur certaines vieilles personnes. De nos jours, il n'y a plus rien d'insultant là-dedans... Ou alors, c'était juste qu'il voulait qu'elle dégage : cette fois, il se lève. La suite se passe très vite. De la main qui tenait Striga, il assène une gifle à la fille, qui recule en titubant et s’affaisse sur un genou. Dans le même mouvement, dès que le DED quitte le contact de ma jambe, ma main se lance sur le poignet du type. Je le lui tords et, utilisant sa propre main pour passer le contrôle biométrique de l'arme, je le force à s'en coller une décharge dans les côtes. Ses muscles se raidissent, pris de spasmes, et il n'a même pas le temps d'utiliser ses cordes vocales. L'enfoiré avait réglé son machin sur une sacrée dose...

Et maintenant, on dégage. Mais je vais pas la laisser là...? Elle tient à peine debout. Tout ce à quoi j'arrive à penser en quelques secondes, c'est ça... Elle est blonde. Striga aussi. L'autre convulse par terre. Ça se tente. Je tends une main vers Striga, qui, encore sous le choc, met un moment à la prendre. Puis, je prends la main de l'autre fille. Elle se débattra peut-être, mais dehors; pour le moment, je lui force un peu la main.

On passe devant le comptoir.

- Pardon, madame? Notre sœur vient de nous rejoindre et on a vu un homme faire une crise cardiaque en allant aux toilettes, là-bas, dans l'allée...

Striga, la petite soeur effrayée, blondie, la cadette a l'air peu commode, et moi, l'aîné qui les emmène prendre un petit déjeuner. Que ça aie marché ou non, la nana se précipite vers le corps tremblotant de l'agent de sécurité pendant qu'on se fait la belle...
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Sam 26 Oct - 0:07

Life is Art

December

Life is Art [ft Heidi] Giphy


Le temps que ma vue devienne nette à nouveau, mon agresseur se retrouve au sol à convulser. C’est bien fait pour lui, et ça me fait un bien fou de le voir dans cet état. Je ne sais pas pourquoi mais je suis persuadée que cette gamine n’avait rien fait, et pour une fois dans ma vie j’ai peut-être pris la bonne décision. Ce qui est tout de même assez vite dit, je sens encore ses phalanges courroucées brûler ma joue. Il y a des chances pour que j’ai un petit bleu. Il y a à peine quelques mois c’était la routine pour moi, prendre des coups. En prenant celui-là, j’ai eu l’impression d’être propulsée à cette époque. Est-ce que je suis nostalgique ? Peut-être, mais je n’ai pas le temps de me poser plus longtemps la question.

Quelqu’un prend ma main, et il n’est pas très compliqué de deviner qui. Mais je suis encore sonnée après le coup que je viens de prendre et je lève la tête par réflexe pour confirmer la pensée que j’aurais eu dans très peu de temps : c’est le turne qui m’a ramassée et qui est en train de me traîner vers la sortie. Je n’avais même pas fait attention à ses yeux au premier abord ; il faut dire que j’ai eu l’habitude d’en voir pas mal et pour moi ça n’est pas plus anormal que ça, c’est une petite excentricité, tout au plus. Il y a peut-être deux semaines encore, je me serais débattue, j’aurais juré aussi contre lui, mais plus maintenant. Un coup, aussi fort soit-il, n’est tout de même pas suffisant pour changer mon humeur plus de quelques instants. Maintenant, j’aimerais juste retourner à ma table, finir mon thé et m’en aller à mon rendez-vous comme si rien ne s’était passé.

« Pardon, madame? Notre sœur vient de nous rejoindre et on a vu un homme faire une crise cardiaque en allant aux toilettes, là-bas, dans l'allée… »

Comment ça leur sœur ? On ne se ressemble pas du t- Oh.. c’est pour ça alors que j’ai enragé dès que j’ai vu la gamine en danger ? J’imagine que ça veut dire des choses, ou peut-être pas, j’en sais rien, je m’en fiche, j’ai assez de questions qui me trottent dans la tête comme ça. En attendant, je fini par comprendre le stratagème quand la serveuse se précipite vers l’enfoiré qui vibre encore par terre comme s’il avait un appel de sa conscience. Au même moment, je me fait emporter à nouveau, cette fois-ci vers l’extérieur, et une fois la porte passée, on me lâche. De la même manière que tout à l’heure, je ne me retrouve pas à lui cracher dessus, ni même lui tendre mon majeur ; c’est une sensation singulière, comme s’il y avait un manque à combler, une action à faire mais que j’en étais incapable.

Il ne me faut pas beaucoup de temps pour que mes mains retrouvent les poches de mon large pull à capuche noir et que je détourne le regard. Qu’est-ce que je dois faire ? Le remercier ? Aux dernières nouvelles c’est quand même moi qui ai mangé la mandale. Lui crier dessus alors ? Non, rien ne me vient à dire, et même si mes yeux ont rapidement trouvé le sol, j’ai vu à quel point la petite est terrorisée, et je suis encore assez lucide pour savoir que ça ne ferait que l’effrayer encore plus.

Merde, je suis à cours d’idées. Pourquoi est-ce que je reste plantée là à rien faire, les yeux dans le vide et une moue contrariée en guise de masque. Je repense à ce qu’il a dit tout à l’heure, et je me souviens que j’ai une autre sœur, une vraie à qui il va aussi falloir que je cache ecchymose naissant sur le coin de ma pommette. Je soupire, désemparée. Tout ce que je voulais c’était déjeuner en paix.

« Vous.. »


Vous.. ? Qu’est-ce que je veux dire ? Je ne sais pas, je ne m’attendait pas à devoir dire quelque chose, et mon muscle social est engourdi par cette thérapie qui me fait douter du moindre de mes mots.

« Vous feriez mieux de partir, toi et ta sœur. Tu la mets en danger en restant là. »


Ma voix n’était pas vraiment assurée, ni très forte d’ailleurs, juste assez pour qu’il m’entende. C’est pour ça que je ne parle plus à personne ; dans mon état, tout ce que je peux faire c’est bafouiller des phrases vides de sens qui me donnent envie de m’arracher les cheveux tellement j’en deviens spectrale. D’un main tremblotante d’énervement, je me frotte la joue en commençant à me retourner lentement. Moi non plus je n’ai pas vraiment intérêt à rester ici, j’imagine que je patienterai juste un peu plus sur les sièges inconfortables de la salle d’attente.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Mar 5 Nov - 1:00
Elle joue le jeu. Enfin, passivement, mais c'est déjà ça... Quand elle m'entend l'appeler notre "soeur", elle semble tiquer un court moment puis sont regard se pose sur Striga et tout semble se connecter pour elle. Heureusement qu'elle est plutôt vive - et ce, malgré qu'elle vienne de prendre une sévère droite... Par ma faute. C'est peut-être stupide et elle n'a rien demandé, mais je me sens responsable et j'ai pas envie de la laisser dans la merde - de toutes façons, maintenant, le gorille en a après elle aussi.

Quand je lui lâche la main, elle a l'air un peu... Je ne sais pas, amorphe? Comme si elle ne savait pas comment réagir. Au début, j'ai l'impression que c'est parce qu'elle n'arrive pas à appréhender la situation, à atterrir, peut-être encore sonnée, mais non : elle enfonce les mains dans ses poches et tourne la tête. Elle m'en veut? Elle aurait raison. A côté, Striga n'a pas lâché ma main et la regarde avec un air inquiet. La pauvre n'a pas du connaître beaucoup d'interactions avec des étrangers qui se termine bien...

Finalement, la fille soupire.

- Vous...

Elle marque une pause, semblant hésite à nous adresser la parole.

- Vous feriez mieux de partir, toi et ta sœur. Tu la mets en danger en restant là.

- C'est pas ma soeur... Déjà, merci pour le coup de main. Désolé que tu te retrouves embarquée là-dedans; ces mecs sont dangereux...

Je me gratte la nuque. A la regarder, elle est pas dans son assiette... Quoi qu'à me voir, moi et mes cicatrices et mes pansements, je dois pas avoir l'air beaucoup mieux portant. Qu'est ce que je peux faire...? La laisser partir? Et s'ils s'en prenaient à elle?

- C'est un peu compliqué, mais il t'a pas fallu beaucoup de temps pour t'interposer... T'es quelqu'un de bien. Merci...

J'ai pas envie d'être plus intrusif. En fait, j'ai même l'impression de la faire chier. Ce qui est compréhensible, compte tenu de la situation dans laquelle elle vient de se mettre. Et puis... Je les remarque.

J'aurais du m'en douter avant. Le type est pas arrivé tout seul avec ses petites jambes. Une voiture noire est garée un peu plus loin sur la route, de l'autre côté. Et les portières s'ouvrent...
Si je me barre en courant, ils vont s'en prendre à elle après avoir constaté l'état de leur petit copain. Et elle ressemble assez à Striga pour qu'elles puissent passer inaperçues quand elles sont côte à côte. On doit les semer...

- ...Je suis désolé de te demander ça, mais tu habites dans le coin? Y'en a d'autres qui vont arriver... Je t'explique tout une fois arrivés, promis.
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Mar 5 Nov - 19:16

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« C'est pas ma sœur... Déjà, merci pour le coup de main. Désolé que tu te retrouves embarquée là-dedans; ces mecs sont dangereux... »

Je me doute bien qu’elle n’est pas ta sœur, triple idiot, pas plus que je ne le suis, mais je disais ça surtout pour signifier que je n’allais pas te poser plus de questions.
Après tout, ça n’est pas parce que ce type avait l’air bien plus féroce que lui avant qu’il ne se mette à gigoter par terre que le turne est lavé de tout soupçon, c’est même plutôt le contraire. Il faut être stupide pour n’avoir vu aucun danger – peut-être plus encore pour foncer dedans tête baissée – mais ça ne fait que soulever des questions quant aux raisons pour lesquelles ils sont embourbés dans une telle situation. Dans presque tous les cas, il faut avoir provoqué le destin, et quelque chose me dit que c’est ce qui s’est passé avec lui ; à moins que ce soit ses pansements qui me l’indiquent. Enfin, ça n’a pas l’air de le gêner plus que ça, il est peut-être habitué.

« C'est un peu compliqué, mais il t'a pas fallu beaucoup de temps pour t'interposer... T'es quelqu'un de bien. Merci... »

Je ne veux pas en savoir plus, ça ira, j’aurai déjà de la chance si je ne me fais pas engueuler par ma psy pour avoir agi de la sorte, alors pas la peine de m’impliquer plus, ça ira. Et quant à sa remarque.. J’aimerais qu’il arrête de me remercier, ça me met mal à l’aise, et ce que j’ai fait était purement égoïste. Je me suis reconnu dans le petite blonde qui l’accompagne et j’avais envie de ressentir l’adrénaline de la douleur, c’est tout.

« Je suis pas quelqu’un de bien. »


J’ai marmonné à moitié dans mon pull, à peine assez fort pour qu’il puisse m’entendre, mais j’ai bien l’impression que me contredire n’est pas une priorité depuis que sa respiration a changé de rythme. Il a remarqué quelque chose derrière moi et j’imagine que ça ne doit pas être de bon augure compte tenu de ce qu’il s’apprête à me demander.

« ...Je suis désolé de te demander ça, mais tu habites dans le coin? Y'en a d'autres qui vont arriver... Je t'explique tout une fois arrivés, promis. »

Je tourne légèrement la tête pour apercevoir du coin de l’œil un brochette de types du même acabit que celui qui a voulu s’en prendre à eux tout à l’heure, le genre patibulaire.. mais presque.

Et merde.

Je grommelle quelques mots doux en danois avant d’enfin relever les yeux vers le turne qui est, il faut le rappeler, toujours un illustre inconnu pour moi et pourrait très bien avoir enlevé cette gamine. Dans ce cas, si je les aide, je serais complice d’un kidnapping, et ça c’est pas bon. Pas bon du tout. Mais d’un autre côté ils m’ont vue avec eux maintenant, je suis baisée dans tous les cas.

Et merde, encore. Je balaie une dernière fois des yeux les alentours dans l’espoir complètement vain de trouver une échappatoire qui m’évite de me compromettre auprès de la police et des syndicats du crime organisé, mais rien à l’horizon. Je regarde ma montre d’un bref coup d’œil et porte à nouveau mon regard vers les deux fugitifs en face de moi. Bordel.

« Je vous préviens, si j’arrive en retard à mon rendez-vous je vous fais la peau moi-même. »


Menace très peu crédible au vu de ma carrure de sauterelle et de la facilité avec laquelle je me suis effondrée sous le poing du gorille il y a quelques instants, mais ça ne sera pas l’envie qui m’en manquera, je peux le jurer. Dans tous les cas, je commence à marcher, étonnamment vite, en leur faisant signe de me suivre de la tête. On sera arrivés chez moi d’ici cinq petites minutes à ce rythme là, et il faut qu’on se dépêche pour avoir disparus de la rue avant qu’ils ne commencent à nous chercher, parce que je ne vis plus seule et qu’ils trouvent mon appart’ aura des conséquences que je ne veux en aucun imaginer sur Solveig.

Le trajet a été assez vite, et nous voilà chez moi. Ma sœur, la vraie, est absente sans surprise,  sûrement déjà dans son labo, enfermée à essayer de tous nous sauver. En attendant, je les laisse entrer et ferme la porte à clé derrière eux, m’y adossant nonchalamment les bras croisés. Ils me doivent des explications, et maintenant que je cache un fugitif, j’espère bien les obtenir.


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Mer 6 Nov - 21:29
- C'est un peu compliqué, mais il t'a pas fallu beaucoup de temps pour t'interposer... T'es quelqu'un de bien. Merci...

- Je suis pas quelqu’un de bien.

J'avais à peine eu le temps de hausser un sourcil quand ils sont arrivés.

-...Je suis désolé de te demander ça, mais tu habites dans le coin? Y'en a d'autres qui vont arriver... Je t'explique tout une fois arrivés, promis.

Elle se retourne et il ne lui faut que peu de temps pour comprendre ce qui se passe. Elle prononce quelques mots dans une langue que je ne connais pas. Un truc slave, je crois. En tout cas, au ton, elle est pas en train de faire une liste de mes qualités. Ou alors, c'est le fait qu'elle me fusille des yeux comme si j'étais un vaurien. Ça... passe encore, j'ai l'habitude. Puis, à nouveau, elle regarde autour, puis sa montre, puis nous.

- Je vous préviens, si j’arrive en retard à mon rendez-vous je vous fais la peau moi-même.

Je lève mon pouce pour toute réponse. J'avais pas remarqué qu'elle avait une montre. Mais j'ai pas douté un instant qu'elle accepterait : comme je l'ai dit, elle peut être qu'une fille bien. Elle commence à avancer en nous faisant signe de la suivre, et rapidement, on disparaît dans une ruelle perpendiculaire, puis une autre. Le temps que les gardes de la vente essayent toutes les possibilités, on est déjà loin; et effectivement, elle habite vraiment à quelques pas... Nous voilà arrivés. C'est un appart à l'air assez neuf... Elle nous fait entrer, et ferme à clé la porte derrière elle, avant de s'y poster comme pour nous barrer le chemin. Honnêtement, ressortir maintenant était la dernière de mes envies. Mais sa posture expectative me fait rapidement comprendre qu'elle attend quelque chose, et dans son cas, que pourrait-elle bien vouloir de plus... Que des explications.

Striga me tient toujours le bras. Elle n'a pas l'air effrayée par la blonde, mais... Elle la regarde bizarrement. Comme si elle avait de la peine pour elle. J'imagine que des phrases comme "je ne suis pas quelqu'un de gentil" résonnent différemment chez les enfants. Je la regarde et hoche la tête, un "tout ira bien" tacite dont je n'ai pas la moindre certitude, mais que je m'efforcerai de rendre vrai le moment venu.

-Okay... Full disclosure : c'est ma faute, j'ai merdé. Elle, cette petite... Elle était retenue chez des mecs... Enfin elle allait être vendue. J'ai juste... Je me suis tiré avec elle.

Une gamine, vendue. Je réalise soudain que mon interlocutrice n'a pas forcément envie de se retrouver mêlée à une histoire de viol d'enfants... Surtout si je dois lui demander d'emmener Striga dans un orphelinat. Si c'est moi, on va se poser des questions - ou pire, ils me fileront et s'en prendront à elle.

-T'inquiète pas, enfin... Rien de salace. C'est juste que... C'est une toile. De Malverk. Rah, comment expliquer...

Aucune chance qu'une fille random croisée au hasard d'un kidnapping aie connaissance d'un artiste tellement edgy que ses œuvres sont vivantes et vendues sur le marché noir... Je regarde Striga et cette fois, c'est elle qui hoche la tête vers moi, avant de reposer son regard sur la fille. Elle entrouvre son manteau et dévoile une partie du tableau, de ce paysage terrien d'avant-guerre si parfait...

-Voilà... Donc, là, on essaye de leur échapper.

Je ne m'épanche pas sur mon métier. Pour le moment, j'en vois pas l'utilité. Surtout qu'elle n'a pas l'air hyper chaude pour nous faire confiance, non plus.

- Oh, moi, c'est Dec'. Et elle, c'est Striga.
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Jeu 7 Nov - 0:38

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Qu’est-ce qu’elle a à me regarder comme ça, la petite blonde ? Elle me dévisage comme un pro-turne regarde un mendiant dans la rue : un air empreint d’une empathie nauséabonde et d’une passivité accablante. En somme, un regard que je ne supporte pas parce qu’il ne fait rien d’autre que rappeler toutes les choses que l’on sait déjà et que l’on aimerait oublier. Son comparse, qui, en le regardant de plus près, ne doit pas être loin d’avoir deux fois son âge, lui fait un signe de tête avant d’enfin me donner les explications qu’il me doit.

« Okay... Full disclosure : c'est ma faute, j'ai merdé. Elle, cette petite... Elle était retenue chez des mecs... Enfin elle allait être vendue. J'ai juste... Je me suis tiré avec elle. »

Si quelques instants plus tôt mon regard était suspicieux et interrogateur, il est maintenant bien plus dur, voire un tantinet accusateur. Si j’essaie de résumer de manière simple et concise, ce type que je viens gracieusement d’accueillir chez moi vient de m’annoncer sans bégayer qu’il a kidnappé cette gamine qui sans ça allait être vendue ? C’est bien ce qu’il m’a dit, je ne rêve pas, hein ? Maintenant je suis impliquée dans une putain d’histoire de trafic d’enfant avec la putain de mafia ? Tu m’étonnes que t’as merdé coco, et dans les grandes largeurs ! Quand je réalise l’ampleur de l’aveu qu’il vient de faire, mes yeux ne peuvent s’empêcher de faire de lents allers-retours entre lui et son otage, complètement incrédule. Le pire c’est qu’elle a l’air de lui faire une confiance aveugle. J’avais déjà entendu parler du syndrome de Stockholm, mais je n’avais jamais eu l’occasion d’en contempler les effets en face.

« T'inquiète pas, enfin... Rien de salace. C'est juste que... C'est une toile. De Malverk. Rah, comment expliquer... »

Pardon ? Il me prend pour une conne en plus ? Une toile de Malverk. Elle ? Et puis quoi encore, j’ai vraiment l’air si stupide que ça ? Parce que si oui, je préfère qu’on me le dise en face plutôt que d’essayer de me faire avaler qu’une fillette même pas encore pubère serait prétendument une œuvre de Malverk. Si il avait peint sur une enfant ça se saurait. Le seul moyen que cette blague de mauvais goût s’avère vraie serait que j’aie sous le nez la fameuse.. Non, impossible ! La dernière toile, c’est une sorte de légende urbaine qui court dans les galeries d’art indépendantes quand elles ne se font pas assaillir par la police, mais personne n’y croit, personne ne l’a jamais vue. Mes yeux se chargent de colère, ma main se pose sur le verrou dans mon dos et je suis littéralement à deux doigts de les mettre tous les deux à la porte que la gamine me fait me raviser.

« Voilà... Donc, là, on essaye de leur échapper. Oh, moi, c'est Dec'. Et elle, c'est Striga. »

Impossible. J’ai complètement ignoré ce qu’il vient de dire, parce que ça ne peut pas avoir plus d’importance que ce sur quoi j’ai les yeux rivés en cet instant précis : la poitrine d’une gosse de 13 ans. C’est une blague, il n’en est pas possible autrement, mais plus je regarde, plus je dois me résoudre au fait qu’il ne ment pas. Mais c’est impossible.. Je crois que je vais arriver en retard à mon rendez vous.

Je ferme les yeux et secoue la tête comme pour remettre mes idées en place, et puis, je lui répond, d’une voix très étonnamment calme.

« Donc, si je comprends bien, cette gamine qui est en train de me montrer ses seins, ce serait la dernière œuvre de Malverk ? LE Malverk ? Le Malverk disparu depuis des années sans laisser aucune trace si ce n’est une hypothétique dernière œuvre que personne n’a jamais vu ? C’est bien ça ? »

Je prends une grande respiration, et puis je hausse le ton en réduisant à quelques centimètres la distance qui nous sépare.

« MAIS T’ES PAS BIEN ! T’ES MÊME COMPLÈTEMENT.. »


Je réalise en cours de phrase que je ferais peut-être bien de ne pas crier aussi fort, et à mon grand regret je laisse les derniers mots que je lui destinais à sa discrétion. Je commence à décrire de grands cercles dans mon salon en passant les mains dans mes cheveux, manquant d’en arracher une ou deux poignées.

« Mais dans quelle merde je me suis embarquée encore, ça va pas du tout, je vais avoir des problèmes.. »

Si ces quelques mots m’étaient exclusivement destinés, les prochains le sont en revanche à mes deux invités. Je me retourne vers eux en finissant de faire les cent pas et tend le doigt pour appuyer l’ordre que je m’apprête à leur donner.

« Tu te rends compte dans quelle situation tu me mets au moins ? Vous ne pouvez pas rester là ! J’ai trop à perdre, il faut appeler la police.. ! »

Je resserre le poing et détourne le regard, sachant pertinemment que la police ne pourra, au mieux, pas arranger le problème, et au pire, en causer de nouveaux. C’était parti pour être une journée tranquille, et en l’espace de même pas 20 minutes je me retrouve à me faire frapper à l’ancienne et héberger les deux fugitifs probablement les plus recherchés par une tripotée d’amateurs d’arts et de mafieux aussi peu scrupuleux qu’ils sont riches. Bordel.


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Ven 8 Nov - 12:53
Le regard qu'elle donne à Striga en retour du sien n'est pas des plus rassurants. Blondie a pu se sentir vexée... Certains disent que les yeux des enfants sont des miroirs qui reflètent l'âme d'une personne, et ce genre de conneries; moi, je pense juste que les gamins manquent tout simplement de tact. Mais c'est vrai qu'ils visent assez souvent juste.

En tout cas, je sers rapidement de paratonnerre : c'est sur moi que son regard accusateur tombe quand je lui explique la situation dans laquelle je me suis fourré, et dans laquelle, du coup, je l'ai entraînée avec moi. Bon, son regard est vraiment pas agréable. C'est le genre à t'accuser de détournement de fonds gouvernementaux quand tu ramasses une carte de 5 bitcoins sans en rechercher le propriétaire. Je veux dire, j'ai l'habitude des regards accusateurs : je suis assez souvent l'accusé, et à raison, puisque je suis aussi le coupable. Au regard de la loi, en tout cas, j'ai pas de soucis avec ma morale. Mais elle, on dirait qu'elle veut me tenir responsable de l'entièreté du marché noir de Central Point. Puis, elle regarde à nouveau la petite, alors je change de sujet.

J'essaye, disons. Parce que, va expliquer que cette môme est à la fois une oeuvre d'art et un être vivant... D'ailleurs, ça ne passe pas du tout. Je pense qu'elle croit que je me fous de sa gueule. Elle a l'air vénère, au moins jusqu'à ce que Striga ne lui montre l'objet du... De... Bah, d'elle, quoi.

- Voilà... Donc, là, on essaye de leur échapper. Oh, moi, c'est Dec'. Et elle, c'est Striga.

Eh ben, en tout cas, elle a l'air moins furieuse. Elle ferme les yeux un moment comme pour réfléchir, ou reprendre son calme, et puis elle nous répond d'une voix calme.

- Donc, si je comprends bien, cette gamine qui est en train de me montrer ses seins, ce serait la dernière œuvre de Malverk ? LE Malverk ? Le Malverk disparu depuis des années sans laisser aucune trace si ce n’est une hypothétique dernière œuvre que personne n’a jamais vu ? C’est bien ça ? »

Elle le connaît! Putain, ça c'est une bonne nouvelle. Ça va tellement faciliter l'explication! Elle comprendra tout de suite, puisqu'elle doit connaître le côté excentrique de l'artiste. J'affiche un énorme sourire en avançant vers elle.

- Voilà, c'est exactement ça! C'est trop cool que...

- MAIS T’ES PAS BIEN ! T’ES MÊME COMPLÈTEMENT...

Je recule en arrière et bute dans un meuble. Elle m'a foutu les jetons, putain! C'est quoi, cette mini-cyclothymique, un microclimat ambulant? Elle ne crie cependant pas jusqu'au bout de sa phrase, et commence à marmonner en marchant en rond dans son salon. Bah quoi? C'est quand même pas si terrible... Et puis comme elle connaît cette histoire de dernière oeuvre, je lui aurais bien demandé des informations. Il est évidemment hors de question que je "garde" Striga, mais je suis curieux de voir cette toile inconnue.

- Mais dans quelle merde je me suis embarquée encore, ça va pas du tout, je vais avoir des problèmes...

- Tu parles comme quelqu'un qui n'a pas l'air d'avoir l'habitude de les tenir à l'écart.

Je me redresse en remontant quelques bracelets à mon bras et mon pantalon qui tombait légèrement d'un côté. J'aurais peut-être pas dû l'ouvrir, la voilà qui revient à la charge, le doigt pointé vers moi.

- Tu te rends compte dans quelle situation tu me mets au moins ? Vous ne pouvez pas rester là ! J’ai trop à perdre, il faut appeler la police.. !

- Woh woh woh, doucement, la police? Ils vont poser pas mal de questions, et c'est même pas sûr qu'ils soient pas dans la poche de ces connards...

J'essaye de la dissuader direct, mais je n'en aurais même pas eu besoin : elle n'a pas l'air convaincue elle-même de son idée. Bon, reprenons doucement...

- Écoute, je sais que ça a l'air d'être la merde. Mais ils te connaissent pas. Et tu lui ressemble vachement... Y'a pas moyen que tu l'amènes à l'orphelinat? Tu passeras plus inaperçue que moi avec elle...

- Je veux pas aller à l'orphelinat... Je veux retrouver ma mère...

Je me retourne vers Striga. Elle était tellement intimidée qu'elle n'avait pas parlé depuis un moment et sa phrase fait tomber le silence dans la salle. Elle, elle ne comprend pas les tenants et aboutissants de cette histoire. Elle ne comprend pas pourquoi elle est recherchée. Ça ne doit faire aucun sens à ses yeux... Je ne vois pas trop quoi lui répondre. Et puis... Après tout... Je comptais bien essayer de mettre la main sur cette oeuvre unique. Je m'agenouille près d'elle et je mets les mains sur ses épaules.

- C'est en attendant... Je vais aller voir si je les trouve. Mais je peux pas te laisser toute seule en ville, tu comprends? Les sales types risque de revenir te chercher...

Je suis peut-être pas le plus grand pédagogue de l'histoire, mais on ne pourra pas dire que j'ai pas essayé. Par contre, ça n'arrange toujours pas le fait que l'emmener moi-même à l'orphelinat va être compliqué. Et...

Je me retourne vers la fille. Elle ne s'est toujours pas présentée, mais je ne la sens pas hyper chaude; elle le fera quand elle en aura envie.

- Tu as dit que tu connaissais Malverk, hein...? Il serait sorti du dôme pour chercher une... Couleur. Tu sais quelque chose sur sa vie... Des endroits en particulier...?

Evidemment, si ce vol-là nécessite de sortir du dôme, je ne peux pas lui demander de me servir de guide. Elle n'est pas turne... Et elle n'est certainement pas assez intéressée par l'art pour vouloir voir cette oeuvre légendaire.
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Sam 9 Nov - 20:37

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« Woh woh woh, doucement, la police? Ils vont poser pas mal de questions, et c'est même pas sûr qu'ils soient pas dans la poche de ces connards... »

Évidemment qu’ils vont poser des questions puisqu’il a kidnappé une gamine ! Mais moi j’ai strictement rien à me reprocher, j’ai rien fait d’illégal et je pourrais même porter plainte pour le joli bleu qui est en train de fleurir sur ma pommette.. Est-ce que c’est une si mauvaise idée au final, d’appeler les condés ? Je me suis rangée, et je veux pas que tout le travail que j’ai fait ces dernières semaines parte en fumée pour protéger un type et une gosse que je ne connais même pas..

« Écoute, je sais que ça a l'air d'être la merde. Mais ils te connaissent pas. Et tu lui ressemble vachement... Y'a pas moyen que tu l'amènes à l'orphelinat? Tu passeras plus inaperçue que moi avec elle... »

C’est une blague ? Je ne sais même pas si il se rend compte de ce qu’il me demande. Si j’ai bien compris, c’est pas après le turne qu’ils en ont, mais après la gamine, et c’est elle qu’ils veulent récupérer. Si je sors toute seule avec elle et qu’on nous trouve, quelque chose me dit que ça ne va pas être une partie plaisir, pour ne pas dire qu’il y a un risque non négligeable que j’y laisse pas peau. Je suis sur le point de lui rétorquer que c’est strictement hors de question quand la petite.. Striga je crois, se charge de refuser à ma place.

« Je veux pas aller à l'orphelinat... Je veux retrouver ma mère... »

Je croise les bras et souffle du nez avec dédain en la regardant de haut. Si sa mère tenait vraiment à elle, elle n’aurait pas laissé un vieillard illuminé et notoirement sénile lui peindre dessus. Il n’y a aucun moyen pour que cette « mère » n’aie jamais envisagé les conséquences qu’une telle chose pût avoir sur la vie de son enfant ; elle l’a sciemment privée d’une vie normale, et ça c’est impardonnable. D’ailleurs, si elle était devant moi à cet instant, je peux garantir qu’elle étendrait pas façon de penser. En attendant, le grand frère se baisse et essaie de la rassurer.

« C'est en attendant... Je vais aller voir si je les trouve. Mais je peux pas te laisser toute seule en ville, tu comprends? Les sales types risque de revenir te chercher... »

C’est certain que la laisser seule dans un orphelinat c’est bien plus sûr. A mon avis, ce Dec’ est tout aussi dépassé par les événements que moi. Cette fois-ci il se retourne pour s’adresser à moi.

« Tu as dit que tu connaissais Malverk, hein...? Il serait sorti du dôme pour chercher une... Couleur. Tu sais quelque chose sur sa vie... Des endroits en particulier...? »

C’est quoi l’idée ? J’ai du mal à saisir. Toujours les bras croisés, je m’adosse à un mur et répond. J’ai réussi à reprendre un peu mon calme grâce à mon attitude nonchalante qui fut tantôt caractéristique et dans laquelle je trouve un refuge de fortune.

« Déjà, je préfère que la petite reste ici plutôt qu’elle aille à l’orphelinat. »


Je déporte quelques instants sur elle mon regard sévère. C’est vrai qu’elle me ressemble, et ça me plaît de moins en moins, et ça pour une unique raison : je n’ai pas envie de m’attacher à elle égoïstement parce que je suis persuadée que si ça arrive, je ferai absolument tout pour qu’elle n’ait pas à traverser plus d’épreuves. Enfin ça, c’est quelque chose que je n’avouerai jamais.

« Ensuite, si Malverk est sorti du dôme, on sait tous les deux qu’il est plus que probable qu’il soit déjà.. »

Mort.

« Loin. »

Elle n’a pas besoin d’un traumatisme supplémentaire. Qu’elle s’en doute ou pas, l’entendre ne peut pas lui faire du bien.. et je ne préfère même pas mentionner sa mère. Enfin, je ne suis peut-être pas objective quand il est question de parents ; c’est assez ironique quand on sait que c’est certainement des miens qu’on allait parler avec ma psy si je ne venais pas décider de ne pas aller à mon rendez-vous. Je soupire avant de reprendre.

« Bon, asseyez vous, je vais faire du café en attendant qu’on décide réalistement de ce qu’on va faire. »

Je sors mon nano de ma poche, et le range après quelques tapotements nerveux sur l’écran. Quelques secondes après, on peut entendre un peu de bruit dans la cuisine. Pour être plus précise, un bruit de machine à café. C’est Solveig qui a bidouillé la machine pour qu’on puisse l’utiliser à distance, et avec un peu de recul, je crois qu’elle pourrait se faire un paquet de blé en vendant son idée, mais je m’écarte du sujet de la discussion. Je vais m’asseoir en tailleur dans le fauteuil en face de notre canapé et poursuis mon discours.

« Tout ce que je sais sur la vie de Malverk, ce sont des racontars et il est plus que probable que tout soit faux. »


Je marque une courte pause, soupire quelques mots en danois, et termine enfin.

« Mais je connais des gens. Et ces gens connaissent peut-être d’autres gens qui connaissaient ton grand-père. »

Et merde, le regard que je viens de jeter à Striga.. Toujours dur, mais j’ai senti que je n’ai pas pu m’empêcher d’y laisser transparaître une touche subtile d’empathie.


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Lun 11 Nov - 2:19
Quand la petite commence à se plaindre de ne pas vouloir aller à l'orphelinat, notre hôte temporaire lâche un petit soupir. Je pensais au départ que c'était un bruit du genre "oh, la pauvre petite", mais au regard qu'elle lui donnait, j'ai quelques doutes. Peu importe; je me penche pour rassurer Striga, et lui dire que l'orphelinat serait juste un endroit où attendre une meilleure solution..

Puis, c'est à la fille que je m'adresse, en lui demandant des informations sur l'endroit où je pourrais trouver des traces du peintre. Je ne sais pas pourquoi, de son attitude de plus tôt, un peu triste et taciturne mais gentille et téméraire, elle apparaît maintenant plus froide.

- Déjà, je préfère que la petite reste ici plutôt qu’elle aille à l’orphelinat.

Elle la regarde, l'air en colère. Je la comprends pas, si ça la saoule qu'on soit là, pourquoi avoir proposé qu'elle reste ici? Et, pourquoi, d'ailleurs? Ça me plaît qu'à moitié, elle nous a rendu service, mais je la connais pas et elle n'a pas l'air de vouloir faire ami-ami. Mais, j'imagine que c'est une solution : plus elle sera dans un cercle restreint, moins de chance elle aura d'être repérée par les hommes d'Alchen. La seule chose qui me manque, c'est qu'elle se montre assez emballée pour que je n'aie pas l'impression de laisser la petite à une inconnue. Sinon, autant que je la garde chez moi... C'est pas comme si j'avais beaucoup d'attaches. Mais, elle n'a pas fini de parler.

- Ensuite, si Malverk est sorti du dôme, on sait tous les deux qu’il est plus que probable qu’il soit déjà... ...Loin.

Son temps de pause ne laisse pas trop de doute à ce qu'elle pensait à la base, mais je ne peux que la remercier d'éviter d'aborder le problème devant la gamine. C'est plutôt un bon point pour elle, de mon côté.

Je regarde autour de moi. L'appartement est plutôt grand. Je la vois pas vivre seule ici... Ses parents? Un ou une petite amie? J'connais rien d'une éventuelle autre personne... Je reste tiède pour le moment.

- Qu'elle reste ici... Si c'est juste pour lui éviter l'orphelinat, et que c'est temporaire, je pense qu'elle peut continuer à rester chez moi. C'est plus grand, et... Moins... référencé.

Et, pour Malverk, loin ou non, il a peut-être laissé quelque chose. Notes, indices...


Non, elle a raison. Il y a de grandes chances qu'il soit mort. Bon, peut-être pas immédiatement, il était excentrique, mais pas fou; s'il est sorti du dôme, il devait être équipé. Hazmat et tout le bordel. A moins qu'il...? Non... Il ne peut pas être turne, il est trop vieux.

- Bon, asseyez vous, je vais faire du café en attendant qu’on décide réalistement de ce qu’on va faire.

Je regarde autour de moi, en avançant dans le salon, pendant qu'elle utilise son nano. Je tique un peu; j'en ai croisé, des balances et des mouchards qui contactaient les flics en douce. Mais, d'après les mouvements de ses doigts, elle n'avait pas l'air d'écrire un message. Elle vérifiait peut être un truc en ligne?

Un bruit qui vient de la cuisine me sort de ces hypothèses sans fin. Une machine a café. Il y a quelqu'un ici? Absence totale de réaction de notre hôte... Puis, je fais finalement le lien entre son nano et le café qu'elle a dit qu'elle allait faire. Original... En tout cas, il n'y a que le canapé où on peut s'asseoir ici, elle, elle s'est assise en face, sur un fauteuil. Elle a toujours l'air blasée et vénère, et ça me saoule, mais... Un truc colle pas. On se serait déjà fait virer, si elle était comme elle essaye de montrer qu'elle est. J'me comprends, mais... Bah, j'la comprends pas.

- Tout ce que je sais sur la vie de Malverk, ce sont des racontars et il est plus que probable que tout soit faux.

C'est vrai que vu le bonhomme, démêler le vrai du faux, c'était poilu. La fille dit un truc dans sa langue nordique, et continue.

- Mais je connais des gens. Et ces gens connaissent peut-être d’autres gens qui connaissaient ton grand-père.

Encore une fois, son regard se pose sur Striga et encore une fois, il est froid. C'est un rollercoaster, cette fille. En tout cas, tant que j'ai pas le fin mot de l'histoire, j'vais pas laisser la petite ici.

- Je t'avoue que, n'importe quelle info pourrait être utile. De mon côté, je vais essayer de fouiller du côté d'un éventuel retour à Central Point... Peut-être que lui, ou sa fille, sont revenus, et que la F.A.T.E. les a coincés.

Je réfléchis. La F.A.T.E. est pas du genre souple avec les rares venues de l'extérieur. Déjà, parce que la plupart du temps, c'est des turnes qui ont été bannis et tentent de revenir, et ensuite parce qu'ils pourraient être porteurs de pas mal de saloperies. Mais, comment est-ce que je pourrais avoir accès à une liste des entrées dans la ville...? Il faudrait que je mette la main sur des données particulièrement sensibles de la section gestion et ressources humaines du département scientifique de la F.A.T.E. Je vais me renseigner là-dessus...

J'attends de savoir si la fille...
Eh, ça aussi, ça va me saouler.

- Comment tu t'appelles?
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Lun 11 Nov - 16:02

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« Qu'elle reste ici... Si c'est juste pour lui éviter l'orphelinat, et que c'est temporaire, je pense qu'elle peut continuer à rester chez moi. C'est plus grand, et... Moins... référencé. »

Qu’est-ce qu’il fait encore là, alors ? Pour rappel, à la base ce n’est pas moi qui suis venue demander à une parfaite inconnue de nous cacher, moi et une fille traquée par la mafia, dans son appartement trop petit et trop référencé. S’il ne veut pas de mon aide, il se trompe en pensant que je vais insister pour qu’il l’accepte.

« Et, pour Malverk, loin ou non, il a peut-être laissé quelque chose. Notes, indices... »

Ça n’est vraiment pas la priorité, s’il veut mon avis. Quelque chose me dit qu’il ne le veut pas, mais autre chose me dit que je vais quand même finir par le donner. M’enfin, on a fini par tous aller s’asseoir avec en fond le bruit rassurant du café en train de couler accompagné de son odeur envahissant peu à peu l’appartement.

« Je t'avoue que, n'importe quelle info pourrait être utile. De mon côté, je vais essayer de fouiller du côté d'un éventuel retour à Central Point... Peut-être que lui, ou sa fille, sont revenus, et que la F.A.T.E. les a coincés. »

Mon regard se report à nouveau sur le turne. Il y a plusieurs choses qui me dérangent sincèrement dans ce qu’il dit. La première, c’est que s’il convoite très sérieusement des données de la FATE, il est bien plus stupide et téméraire que ce que je pensais. La seconde, c’est qu’il s’obstine à vouloir rendre la petite à sa famille, et ça, plus j’y pense, plus l’idée m’est insupportable. Pourquoi avoir volé au secours de Striga si c’est pour vouloir par la suite la rendre à la famille qui l’a abandonnée ? C’est comme si.. quelqu’un était venu me chercher au NEST pour me ramener chez mes parents. Rien qu’avoir cette pensée suffit à assombrir un instant mon regard et me faire serrer le poing.

« Comment tu t'appelles? »

Sa question me sort rapidement de mes souvenirs avant qu’ils ne déteignent trop sur mon humeur, mais elle me prend aussi complètement au dépourvu. C’est une question simple, et pourtant je vais beaucoup hésiter. C’est une question simple, et pourtant ma réponse aura beaucoup de sens pour moi. D’un côté je peux le répondre Heidi Langley, c’est comme ça que je suis née, c’est le nom qui est inscrit dans mon fichier, c’est la gamine turne que l’on a abandonnée parce que pas entièrement humaine, c’est le nom par lequel ma psy m’appelle. D’un autre côté je peux répondre Elke, c’est le nom que j’ai choisi pour moi-même, c’est l’adolescente capricieuse et solitaire qui bataille pour trouver un sens à sa vie. Est-ce que je suis Heidi ou Elke, c’est simple comme question pourtant. Mon regard se pose sur la petite qui a l’air complètement hors des discussions que l’on a à propos d’elle.

« Heidi. Je m’appelle Heidi. »


Je souffle et me relève. Le temps que je réfléchisse, le café a eu le temps de finir de couler. J’attrape deux tasses sur l’égouttoir que je viens poser sur la table basse et retourne rapidement derrière la maigre cloison qui sépare le salon de la cuisine pour prendre la cafetière. En revenant pour de bon cette fois, je lance sans prévenir un humble paquet de gâteaux secs à Striga et verse le café dans les tasses estampillées « meilleures sœurs du monde ». Ça aussi c’est un coup de Solveig. Elle les a vues dans un magasin et en dépit de tout bon goût, les a ramenées ici. Mais après tout, c’est l’intention qui compte, en tous cas c’est ce qu’on dit.

« J’espère que tu aimes le café noir et sans sucre, parce que j’ai que ça. »


Je me rassied après avoir posé la cafetière sur la table et pris ma tasse entre mes mains comme pour me réchauffer. La discussion peut reprendre, et mon ton semble un peu moins assuré qu’il y a quelques instants.

« Je te donnerai le contact d’un mec qui organise des expos et qui pourrait t’aider. Mais je vais être franche, je crois pas que ça soit une bonne idée de les retrouver. Une fois qu’elle sera avec eux qu’est-ce qui se passera ? Elle a besoin d’affection et d’un vrai foyer, pas de vivre avec des gens qui la traitent comme autre chose qu’une enfant de 13 ans. »


Heidi Langley
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Mer 13 Nov - 19:34
Je sens qu'elle me regarde encore. J'suis pas à l'aise avec elle, c'est dingue. Je sais pas pourquoi, j'ai jamais été très bon psychologue... Mais j'ai l'impression qu'un truc va pas, j'ai pas l'impression qu'elle me déteste ou quoi que ce soit, mais genre... Ça vient d'elle? Comme si son caractère marchait pas. Comme s'il suivait aucune ligne directrice et que tout risquait de se péter la gueule à un moment ou à un autre. Mais bon, je pense que c'est à force de traîner avec des mecs un peu trop portés sur le D, le Bliss ou le Soma, et dont la redescente se passe pas super bien.
Voilà, encore un regard noir. Je change de sujet.

- Comment tu t'appelles?

J'ai l'impression de lui avoir demandé s'il existe d'autres dimensions. Enfin, je suis pas totalement étranger à cette hésitation. Je peux pas ma calquer sur elle, bien sûr, mais pour moi, les premières fois ou j'ai cessé d'utiliser mon nom de naissance pour le troquer avec une date, c'est comme si j'avais tiré un trait sur mon passé. Enfin... Les choses sont pas si simples, bien sûr. Le passé est un boomerang particulièrement tranchant.

- Heidi. Je m’appelle Heidi.

Je ne relève pas son hésitation. Elle a du traverser des trucs. Et d'ailleurs, peu importe que son nom soit inventé ou non : si c'est celui sous lequel elle a décidé de se présenter, alors c'est celui sous lequel je la connais.

Après sa réponse, en silence, elle part chercher deux tasses. Finalement, je pense que si coloc il y a, c'est probablement avec sa frangine. Qui d'autre aurait DEUX tasses "meilleures soeurs du monde"? Puis, elle retourne chercher la cafetière. Elle lance un paquet de gâteaux à la petite, qui le reçoit sur les genoux. Elle le regarde, puis me regarde.

Je suis pas forcément à l'aise avec la façon qu'elle a de me voir comme la figure d'autorité qui suit directement celle qui a failli l'acheter, mais j'imagine que c'est un mal pour un bien. Je lui souris en hochant la tête, qu'elle comprenne qu'elle peut les manger, et elle commence à tenter d'ouvrir le sachet.

- J’espère que tu aimes le café noir et sans sucre, parce que j’ai que ça.

- Du coup, peu importe que j'aime ou non, hein?

Je lance ça en souriant pour détendre l'atmosphère, mais... Putain, qu'est-ce que c'est amer, ce truc! J'ai jamais été fan de café. Je tourne plutôt aux boissons énergisantes. De toutes façons, les deux sont à peu près aussi synthétiques... Enfin, sauf quand on est riche. C'est vrai, je pourrais voler de la nourriture de meilleure qualité, mais... Je suis habitué à mon niveau de vie. Ça me parait pas un besoin essentiel.

En plus, je me suis grave brûlé.

- Je te donnerai le contact d’un mec qui organise des expos et qui pourrait t’aider. Mais je vais être franche, je crois pas que ça soit une bonne idée de les retrouver. Une fois qu’elle sera avec eux qu’est-ce qui se passera ? Elle a besoin d’affection et d’un vrai foyer, pas de vivre avec des gens qui la traitent comme autre chose qu’une enfant de 13 ans.

- C'est toi qui avait pas l'air emballée par l'orphelinat... Tu vois une autre solution? Y'a pas marqué meilleur papa du monde, ici.

Je lui montre le côté de la tasse, pour illustrer mes dires, avant de la reposer sur la table. Elle est beaucoup trop chaude pour moi. D'ailleurs, je remarque que je me suis brûlé plus que je ne le pensais, et une petite cloque se forme sur mon majeur. Bah. Mon corps se chargera rapidement de soigner ça, avec un peu de lumière.

- Perso, j'ai pas spécialement réfléchi à un plan d'avenir en trois étapes avec financement des études à la clé. Je voulais juste l'empêcher de finir exposée comme un tableau chez un mec qui pense qu'on peut acheter quelqu'un. Alors, si tu sais quoi faire, je suis preneur...

A côté de moi, Striga parvient enfin à déchirer le paquet et quelques gâteaux volent sur la table, le sol et le canapé. Je peux pas m'empêcher de pouffer, mais c'est peut-être pas hyper poli.

- Désolée...

- T'inquiète, on va ramasser.

Joignant le geste à la parole, je récupère les biscuits éparses pour le remettre dans le sachet, et j'en mange un à la volée. Baissée pour les ramasser, on peut voir son cou et l'arrière de son dos un peu dégagé. C'est fou comme le travail précis de la peinture sur les muscles et les plis de son corps font se mouvoir la toile comme si du vent soufflait sur ce paysage onirique. Malverk est vraiment un artiste de génie. C'est aussi pour ça que je veux le retrouver. Ca, et qu'elle puisse connaître la vérité, qu'elle décide ou non de rejoindre ses parents.

- D'ailleurs, je suis bien plus intéressé par un autre tableau qu'elle.

Heidi a raison. Mieux vaut lui prévoir un plan B, même si je ne pense pas que l'abandon de sa mère ait été planifié.
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Jeu 14 Nov - 15:12

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« Du coup, peu importe que j'aime ou non, hein? »

Exactement, il a tout compris. En d’autres circonstances, la tête qu’il a tiré en prenant sa première gorgée m’aurait arraché un rire moqueur. J’imagine que quand on est pas habitué, le goût peut être déplaisant. Soit ça, soit la chaleur, il n’a même pas attendu que sa boisson refroidisse avant de boire. A moins que ce soit la drogue que j’ai mis dans sa tasse ? Je détourne le regard un court instant et souris une microseconde en imaginant sa réaction si je lui avait dit, en admettant bien sûr que ça ne soit pas une blague que je me fais à moi-même. M’enfin, j’imagine que cette ambiance un peu moins austère commence à me dérider un peu ; de là à savoir si c’est une bonne chose, c’est une autre question.

« C'est toi qui avait pas l'air emballée par l'orphelinat... Tu vois une autre solution? Y'a pas marqué meilleur papa du monde, ici. »

D’un point de vue complètement factuel il a raison. D’un point de vue métaphorique, il a aussi raison, je peux au moins lui accorder ça ; il a l’humilité de reconnaître qu’il n’est pas la personne dont la petite a besoin pour espérer un avenir au moins plus stable. Et par stable, je ne veux pas dire derrière une vitrine chez un milliardaire criminel. Rien que cette idée me dégoûte. Et une autre solution, j’en cherche une, ok ? C’est comme choisir entre la peste et le choléra, dans tous les cas tu crèves dans d’atroces souffrances.

« Perso, j'ai pas spécialement réfléchi à un plan d'avenir en trois étapes avec financement des études à la clé. Je voulais juste l'empêcher de finir exposée comme un tableau chez un mec qui pense qu'on peut acheter quelqu'un. Alors, si tu sais quoi faire, je suis preneur... »

Je fronce les sourcils et m’apprête à lui répondre comme une adolescente qu’on vient de disputer.

« Oui bah je- »


Suis interrompue par Striga qui visiblement n’a pas vu la petite incision d’ouverture facile sur le côté du paquet de biscuits. Le turne tente sans grand succès de retenir son rire alors que la petite se confond en excuses. Pendant ce temps je regarde la scène de loin, enfin autant que la table basse le permet, et surprend pendu à mes lèvres un léger, très léger, sourire attendri.

« Désolée... »

Je souffle comme pour évacuer un peu de pression et glisser quelques mots aux passages.

« C’est rien va.. »


Et ma paire d’hôtes commence ainsi à ramasser la précieuse nourriture qu’elle a fait tomber. Et puis, Dec’ finit son discours, et d’une manière assez mystérieuse il faut le dire.

« D'ailleurs, je suis bien plus intéressé par un autre tableau qu'elle. »

Qu’est-ce que ça veut dire au juste ? C’est une métaphore pour dire qu’il veut retrouver une autre enfant ? Ou une femme ? Ou peut-être un vrai tableau ? Le fait est , qu’on le veuille ou non, que Malverk est un peintre de renom qui n’a en rien volé sa réputation et quand on contemple le travail qu’il a accompli contre toute éthique sur le corps de sa petite fille, on ne peut que vouloir en voir plus. Je soupire, alors que ma gamberge semble porter ses premiers fruits.

« Et si – je marque une pause le temps d’organiser une dernière fois mes pensées – elle restait ici le temps qu’on retrouve, je sais pas, au moins sa mère. Là elle est au chaud et à l’abri, et ma sœur peut s’occuper d’elle, elle est plus.. douce que moi. »

Je n’aime pas l’idée de la rendre à une personne qui l’a déjà abandonnée, mais si j’étais elle je n’aimerais pas non plus qu’on m’impose quelque chose.

« Et quand on l’aura retrouvée, eh bah on verra bien ce que Striga choisit. Ça te va comme compromis ? »

Oui, bon, ça ressemble plus ou moins à ce qu’on a déjà dit, mais ça devrait contenter les deux, ou plutôt trois partis. Et surtout, c’est dit avec bien moins d’hostilité ou de froideur qu’avant. Je prends enfin une gorgée de café et tire un petite grimace moi aussi. Il est vraiment dégueulasse, je me rappelle maintenant pourquoi je préfère aller le boire là où j’ai rencontré le poing de ce gorille. Il faudra aussi que j’aille regarder l’ampleur de ce bleu, puisqu’après tout, il va falloir que je le cache.


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Lun 18 Nov - 12:14
- Oui bah je...

Elle allait répondre, et ça n'avait pas l'air d'être un remerciement, vu son regard, mais la petite bêtise de Striga la coupe dans son élan. Elle nous regarde ramasser, attendant son tour de parole. Peut-être qu'elle avait besoin de cette pause, parce que je la sens moins... Moins stressée? Enfin, plus détendue, j'en sais rien.

La petite s'excuse, et Heidi lui pardonne vite. Elle ne relève pas mon intention de partir à la recherche, plutôt que le peintre et sa fille eux-même, du dernier tableau de l'artiste, celui peint à l'extérieur. Le plus rapide moyen d'avoir des informations restait d'en parler directement avec l'intéressé si celui-ci était toujours en vie. Et d'après la suite de notre échange, nos buts ne sont pas tout à fait incompatibles.

... Et si... Elle restait ici le temps qu’on retrouve, je sais pas, au moins sa mère. Là elle est au chaud et à l’abri, et ma sœur peut s’occuper d’elle, elle est plus.. douce que moi.

Bon, je l'ai peut-être jugée un peu vite. Je sais plus quel ancien philosophe a dit, "il suffit d'une seule mauvaise journée..." mais, j'imagine que j'arrive pas au meilleur moment de la vie d'Heidi. On peut pas être une mauvaise personne quand on possède une tasse "meilleur soeur du monde", de toutes façon. Je souris regardant le récipient.

- Ouais... Honnêtement, je fais pas confiance à grand monde, mais c'est toujours mieux que l'orphelinat... Ou la vitrine.

Par contre, c'est à elle d'accepter ou non. Elle n'a pas l'air très à l'aise avec Heidi.

- Et quand on l’aura retrouvée, eh bah on verra bien ce que Striga choisit. Ça te va comme compromis ?

Plus qu'un compromis, il s'agit surtout du premier plan clairement établi. Mais partir à la recherche de sa famille, si ça comprend sortir du dôme, ça risque d'être sur une bonne durée, cette histoire d'hébergement...

Je regarde Striga, qui a suivi très partiellement la conversation, occupée à grignoter. Mais la dernière phrase, elle l'a entendue. C'est à elle de choisir. Me regardant en retour, elle hoche doucement la tête. Peut-être que la perspective d'une soeur plus douce, soit une fille comme Heidi mais sans sa froideur, l'a séduite.

- Ca risque de prendre un moment... T'es sûre de vouloir t'embarquer là-dedans? Et d'y traîner ta soeur...

Elle a pas l'air du genre à changer d'avis facilement. Mais... Honnêtement, n'importe qui serait une meilleure garderie que moi, je reste un hors la loi, et on peut pas dire que je sois très stable ou régulier dans mes passages à l'appart... Bon. Pourquoi pas. Je filerai un nano à la gamine pour qu'elle puisse m'appeler si elle le veut ou en a besoin... Mine de rien, ça me soulage d'un poids; je me voyais mal repartir sur les toits de Central Point avec une gamine qui m'attends à la maison.

J'imagine que ça en dit pas mal sur moi.

- En tout cas, avec ce problème de régler, je vais pouvoir me concentrer sur la recherche d'infos... Ah, tiens. Si y'a le moindre souci...

Je lui tends mon nano pour qu'elle le scanne.
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Dim 24 Nov - 18:44

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« Ouais... Honnêtement, je fais pas confiance à grand monde, mais c'est toujours mieux que l'orphelinat... Ou la vitrine. »

Il y a des fois où on n’a pas le choix de faire confiance ou non à quelqu’un. Questions de vie ou de mort, autant se faire trahir que de mourir sur le champ, c’est un calcul simple que même moi suis capable de faire. Enfin, un calcul simple.. pour une machine. Il faut avouer que si j’étais lui, je ne me ferais sûrement pas confiance ; il n’y aurait qu’à voir le flacon de médocs qui traîne complètement ouvert sur le plan de travail de la cuisine pour reconsidérer sa décision, mais après tout, quand il s’agit des autres, on est toujours plus rationnels.

Réflexion mise à part, je termine mon exposé et observe mes deux invités en face de moi pour savoir si ma proposition les séduit, ou à défaut, leur convient. Le plus grand n’a pas l’air fondamentalement contre, et la plus petite lui adresse un discret hochement de tête en guise de réponse. La confiance, justement, elle n’a pas l’air d’en avoir encore beaucoup à mon égard. Encore une fois, c’est compréhensible, et j’imagine que ça viendra avec le temps. Ou pas.

« Ca risque de prendre un moment... T'es sûre de vouloir t'embarquer là-dedans? Et d'y traîner ta soeur... »

Joker. C’est une question piège, ça. Je soupire en me pinçant l’arrête du nez. Est-ce que j’ai vraiment le choix ? Concrètement, les deux choix qui s’offrent à moi sont : petit un, refuser en connaissance de cause d’aider une gamine innocente à ne pas finir se vie sous perfusion à poil derrière une vitrine ou, petit deux, effectivement aider la-dite gamine. Et le seul moyen que j’ai de l’aider est de l’héberger dans le plus grand secret, puisqu’à ma grande déception, je n’ai ni l’influence pour démanteler une branche entière de la mafia, ni l’argent pour acheter sa liberté. A dire que je ne vais même pas toucher de pension..

« Pour être complètement sincère, je m’en serais très bien passée, mais je ne suis pas non plus complètement inhumaine, alors oui, je suis sûre. »

Je marque une petite pause pour réfléchir au cas de Solveig. Il n’y a aucun doute qu’à ma place elle aurait fait la même chose, en tous cas après lui avoir longuement expliqué les tenants et les aboutissants de la situation. Le hic, c’est que déjà, il va bien falloir que je trouve un moyen de lui annoncer, et ensuite, je leur ai dit que c’est elle qui s’occupera du tableau sur pattes, mais la vérité c’est qu’elle passe tellement de temps à travailler sur ses trucs génétiques compliqués qu’à la fin, c’est moi qui devrai endosser le tablier de la nounou.

« Et pour ma sœur, elle comprendra. »


Sous-entendu, quand je lui dirai.

« En tout cas, avec ce problème de régler, je vais pouvoir me concentrer sur la recherche d'infos... Ah, tiens. Si y'a le moindre souci... »

Si y'a le moindre souci.. ? T’as pas terminé ta phrase mec. T’as juste sorti ton nano, mais visiblement ton application pour terminer les phrases marche pas. Je le regarde bizarrement un instant, un sourcil arqué comme je sais si bien le faire, avant de comprendre. Je me sens un peu bête sur l’instant, mais pour ma défense, ça fait à peine un mois que j’ai une de ces choses et j’utilise le mien essentiellement pour écouter de la musique. Autre exemple flagrant de ma non-utilisation de mon nano : je n’ai que 3 numéros enregistrés. Solveig, ma psy, et une cause perdue. Bientôt un quatrième j’imagine, comme c’est excitant..

Je fini donc par ressortir le mien, et en déverrouillant l‘écran pour accéder à la fonctionnalité qui m’intéresse, je jette un œil malheureux à l’heure.

« Et merde. »


9h01. Normalement je devrais tenir parole et les étriper à la main, mais notre nouvel accord rend le précédent caduque je suppose.. Il va falloir que je trouve une excuse valable pour avoir raté mon rendez-vous. Je scanne enfin son appareil avec le mien et relève les yeux vers lui, l’air contrarié. Je le fixe un instant comme ça en me demandant quoi dire avant de l’ouvrir pour de bon.

« Tu me dois un thé et une pâtisserie, et compte sur moi pour m’en souvenir. »



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Mer 27 Nov - 18:19
- Ca risque de prendre un moment... T'es sûre de vouloir t'embarquer là-dedans? Et d'y traîner ta soeur...

La question a l'air de l'emmerder. Ce qui est tout à fait concevable, pour une décision aussi... Précipitée; mais justement, j'aurais pensé que puisqu'elle ne vit pas seule, elle préfèrerait s'entretenir avec quelqu'un de cette solution qu'elle a proposée. Sachant que, dans l'ordre naturel des choses, ladite personne l'en aurait probablement dissuadée.

- Pour être complètement sincère, je m’en serais très bien passée, mais je ne suis pas non plus complètement inhumaine, alors oui, je suis sûre.

Pas complètement, hein. Cette fille me fait penser à ma dernière rupture. Oh, je veux pas dire qu'elle donne l'impression de sortir d'une relation compliquée, je connais pas grand-chose de sa vie, non... Juste qu'elle me donne le sentiment de PERSONNIFIER une rupture. Ces efforts apparents pour éloigner les gens en offrant une vision de statue de glace, et pourtant cette volonté d'aller vers eux, de les aider et de chercher leur aide, sans rien en montrer... Bon, reste que pour le coup, c'est un peu moi qui l'ai bousculée, la statue de glace.

- Et pour ma sœur, elle comprendra.

- En tout cas, avec ce problème de régler, je vais pouvoir me concentrer sur la recherche d'infos... Ah, tiens. Si y'a le moindre souci...

Je lui présente mon nano, et elle ne réagit pas tout de suite. C'est... Assez gênant. Au départ, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un refus, en définitive, mais quelque chose dans son regard évoque l'incompréhension... Un peu comme avec le vieux Jerry quand je lui parle de mon nouveau système RFID de gel de cybersécurité. Et puis, finalement, elle se débloque et sort, elle aussi, son nano.

- Et merde.

Ca, c'est typiquement la réaction de quelqu'un qui découvre un message sur son nano en le sortant, du type "t'as pas oublié mon anniversaire, hein?" ou un truc du style. En tout cas, elle finit quand même par scanner mon numéro, en récupérant mon contact d'un geste qui rappelle un accord tacite symbolique.

- Tu me dois un thé et une pâtisserie, et compte sur moi pour m’en souvenir.

- J't'offre même un dîner aux chandelles si ça te botte après ton coup de main... J'te rappelle que j'te dois bien plus qu'un pain au chocolat!

En me levant, je me gratte la tête. J'ai pas trop planifié le côté logistique de tout ce bordel, moi... Enfin, à vrai dire j'ai rien planifié du tout puisque tout était improvisé. Du coup, quelle est la meilleure solution... Je vais pas laisser la petite ici toute seule, si? De toutes façons, j'ai pas des affaires à lui ramener...? Non... Elle avait que dalle, et j'lui ai seulement prêté des trucs à moi. Bon... C'est délicat de la laisser comme ca, mais je me tourne vers elle et je me met à sa hauteur.

- Tu vas pouvoir rester ici le temps de te faire oublier de ces sales types, et t'inquiète pas, tu manquera de rien. Moi, j'vais faire mes recherches, et j'te tiens au courant, okay...?

Elle regarde vers moi, puis vers notre hôte, et hoche la tête. J'imagine qu'avoir été trimbalée comme une esclave ne doit pas aider à développer un sens aigu de la communication... Je me relève vers Heidi. J'me sens toujours un peu con quand je saute d'une conversation à un enfant vers une personne de mon âge, je me comporte pas du tout pareil. Je sais pas pourquoi, j'essaye d'être rassurant, expressif, à la fois proche d'eux... Du coup, j'dois paraître un peu gaga. Bah... Striga a pas de parents. J'aurais aimé que quelqu'un fasse attention à moi comme ça, moi aussi. Pas de regrets. Je m'éclaircis la voix puis prends congé de Heidi.

- Bon... Je vais y aller. T'en fais pas pour la bouffe et ce genre de trucs, je t'enverrais... Une sorte de pension alimentaire, j'imagine? Haha, t'en fais pas, y'aura pas de traces de flux monétaires sur ton compte. Que des cartes de Bitcoins. Avec ça, toi et ta soeur pourrez lui payer de la bouffe, des fringues... Euh... Tout ce qu'il faut, quoi.

"De la bouffe et des fringues". Merde, j'ai aucune idée de comment m'occuper d'un môme, finalement, c'est peut-être la meilleure idée. Quoi d'autre, un cartable? Une brosse à dent? Des tampons? Attends, non, elle est trop jeune... Des bouquins, des jeux, un vaccin contre la gri...

Attends... Est-ce que c'est une turne? J'en ai aucune idée. Rien ne semble l'indiquer, mais j'ai pas vu d'Omni sur elle. Après, vu sa famille, c'est des choses qui arrivent... Bon, peu importe de toutes façons. L'idée était de la cacher, pas de la trimbaler devant des flics.

- J'vais y aller. Je reviens demain au plus tard pour la "pension", mais après, t'en fais pas, tu me verras plus si souvent.

Je remet mon blouson, tout en lui laissant le temps de réagir avant mon départ si elle a quelque chose à rajouter.


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Lun 9 Déc - 18:59

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Life is Art [ft Heidi] Giphy


« J't'offre même un dîner aux chandelles si ça te botte après ton coup de main... J'te rappelle que j'te dois bien plus qu'un pain au chocolat! »

Ça me botte pas du tout, non. C’est pas que je l’aime pas.. juste que.. bah.. ouais, je l’aime pas. Mais pas dans le sens « aimer » de aimer, plus dans le sens de.. Rah, je me suis comprise. C’est pas un mauvais bougre, mais tout ce que je ressens pour lui c’est une très légère sympathie. En plus je pense encore à.. Et je réalise que c’était sans doute une blague ; dans un premier temps je suis bien contente de garder la plupart de mes réflexions pour moi, et ensuite je crois que je prends beaucoup trop au sérieux ces histoires de dîners aux chandelles que j’ai miroité ces derniers mois. Au final, je me contente de balayer ces histoires de dettes d’un geste de main nonchalant au dessus de mon épaule en soufflant brièvement.

Il a l’air plutôt mal à l’aise maintenant, ou plutôt il a la tête de quelqu’un qui cogite. Je ne sais pas à quoi il pense mais si j’étais à sa place je serais très certainement en train de ressasser toute l’histoire depuis de début pour savoir à quel moment on a bien pu me la mettre à l’envers. Non parce que bon, dans une situation comme la sienne ça ne doit pas être simple de faire confiance à littéralement la première venue. M’enfin, il se baisse pour s’adresser peut-être une dernière fois avec la petite avant qu’il ne parte. J’avoue que je l’avais ironiquement presque oubliée mais c’est vrai que maintenant c’est moi qui ai la garde de cette petite tête blonde. Faut vraiment que j’arrête d’y penser, je vais finir par angoisser.

« Tu vas pouvoir rester ici le temps de te faire oublier de ces sales types, et t'inquiète pas, tu manquera de rien. Moi, j'vais faire mes recherches, et j'te tiens au courant, okay...? »

Ses yeux font l’aller-retour entre lui et moi. Au moins elle n’est pas bavarde, ce qui va très largement faciliter les choses entre nous. Le turne se relève vers moi maintenant et m’adresse quelques mots en plus après un raclement de gorge aux allures de transition.

« Bon... Je vais y aller. T'en fais pas pour la bouffe et ce genre de trucs, je t'enverrais... Une sorte de pension alimentaire, j'imagine? Haha, t'en fais pas, y'aura pas de traces de flux monétaires sur ton compte. Que des cartes de Bitcoins. Avec ça, toi et ta soeur pourrez lui payer de la bouffe, des fringues... Euh... Tout ce qu'il faut, quoi. »

Euh, c’est vraiment à lui de prendre en charge tout ça ? Je veux dire, dans une semaine j’aurai sûrement passé plus de temps que lui avec la petite. Bah, je dis pas non à de l’argent gratuit hein, mais c’est vrai que maintenant que j’y pense je ne sais pas trop quoi lui acheter, je ne m’étais même pas posé la question. Je n’ai pas acheté de vêtements depuis peut-être un an, à part peut-être des sous-vêtements, et je ne me nourris que de plats à réchauffer alors..

« Ah, euh, c’est gentil j’imagine, mais garde de l’argent pour le dîner aux chandelles que tu m’as promis. »

Je n’ai aucune idée de pourquoi j’ai dit ça, mais ça ne serait pas un mal qu’on se revoit je pense, parce que je n’ai aucune idée de comment jouer les grandes sœurs. Peut-être en faisant tout ce dont j’avais envie quand j’avais son âge ? Quel âge elle a déjà ? Mouais, en suivant ce raisonnement je passerai mon temps à lui lire des histoires pour qu’elle s’endorme, ce qui implique qu’elle va devoir dormir possiblement 20 heures pas jour. Dès qu’il sera parti, une recherche internet s’imposera.

« J'vais y aller. Je reviens demain au plus tard pour la "pension", mais après, t'en fais pas, tu me verras plus si souvent. »

Je me dirige lentement mais sûrement vers l’entrée de l’appartement en lui intimant tacitement de me suivre jusqu’à ce que je pose ma main sur la poignée, prête à le mettre dehors.

« Bah, t’en fais pas pour ça, à mon avis pour sa propre santé mentale elle aura besoin de voir quelqu’un d’autre que moi de temps en temps. »

On aurait pu croire que c’était une autre tentative d’humour, mais pour le coup je suis absolument persuadée de cette affirmation et ça a dû se sentir dans mon ton. J’ouvre la porte en le poussant métaphoriquement dehors du bout des doigts.

« Allez, du balais maintenant. »


Sans même attendre sa réaction, je commence à refermer la porte, les blondes dedans, les turnes dehors.. Je lâche quand même un ultime murmure dont je ne suis absolument pas certaine qu’il arrivera à ses oreilles.

« Je vais quand même réussi à m’en occuper correctement. »



Heidi Langley
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Heidi Langley
Âge : 20 ans
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Jeu 12 Déc - 22:05
Je m'y attendais un peu, mais elle est pas franchement réceptive à mon humour. Bon, je sais qu'il est parfois un peu claqué mais j'aime bien me considérer comme quelqu'un de plutôt marrant. Mais, le truc, avec l'humour, c'est que... Oui, oui, on connait la chanson, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, tout ça. C'est vrai, mais la réciproque aussi. Ceux avec qui on rit le plus, c'est aussi ceux qu'on connait le plus. Parce que tout fonctionne, toutes les références... Ce qu'on appelle un meilleur ami, ça devrait donc être la personne avec qui on rit le plus... Et donc, qu'on a le plus appris à connaître. Je ne sais plus pourquoi je pensais à ça, mais en tout cas, Heidi n'est pas, pour le moment en tout cas, ma "meilleure amie".

Je sais pas s'il existe un équivalent de "prise de tête" qui soit un compliment. Mais j'aimerais bien être une de ces personnes là, en ce moment. Ah, moi, je suis pas prise de tête, y'a pas de soucis : si je veux un truc, je le prends, et ensuite, je réfléchis à comment en assumer les conséquences. Et parfois, à comment les fuir. Mais là, j'ai du mal à retrouver mon rythme habituel quand je me rends compte que je laisse une gamine que je ne connais pas chez une fille que je ne connais pas, et que ça me fait quelque chose. Je m'en sens... Responsable? C'est pour ça qu'après lui avoir dit de pas s'en faire, je propose à Heidi de l'aide, au moins financière, pour s'en occuper. Et, j'avoue que je m'attendais pas à cette réponse.

« Ah, euh, c’est gentil j’imagine, mais garde de l’argent pour le dîner aux chandelles que tu m’as promis. »

Un petit temps de surprise, et puis... Je suis ravi de voir qu'elle est tout aussi capable - ou incapable, selon le point de vue - que moi de faire de l'humour! Foncièrement, une personne avec de l'humour ne peut pas être très mauvaise... En tout cas, le sourire me revient en la regardant et en l'écoutant.

« J'vais y aller. Je reviens demain au plus tard pour la "pension", mais après, t'en fais pas, tu me verras plus si souvent. »

Elle m'ouvre le pas jusqu'à la porte, mais retiens son geste un moment, comme si elle cherchait encore quelque chose à dire pour ne pas tout de suite me mettre dehors :

« Bah, t’en fais pas pour ça, à mon avis pour sa propre santé mentale elle aura besoin de voir quelqu’un d’autre que moi de temps en temps. »

Une autre tentative d'humour. Je ricane et j'aurais pu lui taper dans le dos, mais quelque chose me dit que c'est pas complètement son style. En tout cas, il est temps pour moi d'y aller, j'ai pas mal de pain sur la planche... Elle ouvre la porte et m'accompagne d'un geste.

« Allez, du balais maintenant. »

J'entends autre chose, mais je pense qu'elle parlait à Striga.

« Bon, maintenant, prochaine étape... Les listes de la FATE... »

Je soupire. C'est pas à un petit morceau, que je m'attaque. Mais, j'ai déjà quelques atouts en main. Par exemple, le fait d'être un ancien cobaye des secteurs considérés dangereux de la Fondation. Enfin, jusqu'en 89... Ces listes existent, et si une personne est sortie illégalement de Central Point, elle sera certainement indiquée dans leurs registres. D'ailleurs, si elle est revenue, je pourrais même avoir son adresse, mais... J'y crois pas trop. Et de toutes façons, j'avais déjà quelques projets de visite de leurs locaux...

Je retourne ma veste, pour cet orange fluo tellement tape-à-l'oeil qu'on ne me regarde presque plus, et je ressors de l'immeuble. Personne de suspect... C'est parti. A bientôt, les blondes.
December Thirteen
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December Thirteen
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