Voir les nouveaux messages

Rumeurs

Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
-

On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
-

Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
-

Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
-

RP Libre

Personnages prédéfinis

Annuaires

Votes

Musique

©️linus pour Epicode
Réduire
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Missing Data [Pt. 1]

 :: Central Point :: Département scientifique :: F.A.T.E. Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Jeu 3 Oct - 21:38

- Salut Ann. Très bien et toi ?

Sören marmonnait ces paroles, juste pour lui, en récupérant son café dans un distributeur près de chez lui.

- Ouais, je sais que je suis pas censé venir aujourd’hui, mais il faut qu’on parle d’un truc important

Il passa le coin d’un bâtiment et se retrouva nez à nez avec la kryptonite de tous ceux qui n’ont pas assez dormi : le Soleil. Celui dont les rayons agressent les yeux, faisant esquisser une grimace et plisser les yeux. Mais il poursuivit sa route, d’un pas pressé.

- Non non, rien de grave. Enfin si, c’est grave pour moi. Mais je vais bien, c’est pas ça le problème. Bon, je t’explique. C’est à propos des clés USB qui étaient dans mon sac quand je suis arrivé à Central Point. Mais si, tu sais… je t’en avais parlé et tu m’avais dit qu’il fallait qu’elles soient analysées et que je les récupérerai ensuite.

Sören traversa la route alors que le signal était encore rouge. Mais les véhicules s’étaient déjà arrêtés et le feu piéton allait passer au vert. Il empruntait cet itinéraire plusieurs fois par semaine pour se rendre à la F.A.T.E., il commençait à prendre ses petites habitudes, si mauvaises soient-elles.

- Eh ben voilà… on m’a pris mes affaire il y a… plus de 4 mois maintenant. Et j’aimerais bien récupérer certaines de mes affaires, parceque ça commence à faire un peu long, tu comprends ? Ces 3 clés USB, surtout.

Il esquiva de justesse un autre piéton qui semblait tout aussi distrait que lui.

- Comment ça c’est pas possible ? Viens pas me faire croire que la ville est en manque de périph’ de stockage, les clés USB ça se fait plus depuis 70 ans, à quoi ça vous sert. Aaaah c’est un truc de collectionneur c’est ça ? Bah tant pis, fais moi une copie de tout ça, c’est le contenu qui m’intéresse !

8h53… Skye n’était sans doute pas encore debout, vu la murge qu’ils s'étaient pris cette nuit. Elle allait sûrement dormir genre jusqu’à midi. Si ça se trouve, il allait rentrer à l’appart’ sans même qu’elle ne remarque son départ. Ce serait dommage, lui qui s’était fait chier à écrire un petit mot gentil.

- Les films, les musiques et les photos, voilà le problème ! Je savais bien que tu en savais plus que tu ne me le v… que tu vou… Je savais bien que tu étais au courant pour le contenu ! J’y tiens beaucoup à ces œuvres et aux photos, alors s’il te plait, j’aimerais les récupérer.

Sören pouvait déjà apercevoir les bâtiments de la F.A.T.E au loin. C’était quand même un sacré complexe scientifique. Il n'avait aucune idée de combien de gens bossaient ici.

- Comment ça le contenu est pas à moi ? Ces clés USB ont traversé le putain de pays dans mon putain de sac à dos alors que je courais avec des putains d’horreurs poursuivant mon putain de cul ! Alors je me demande bien quel habitant de cette ville oserait dire que je lui ai volé ?!

À fond dans son trip, il ne se rendait même pas compte qu’il commençait à ajouter la gestuelle, bien que discrète, à son baragouinement inaudible. S’il s’était vu de l’extérieur, ça lui aurait sans doute fait penser à ce vieux film français en noir et blanc ou un mec se donne la confiance tout seul devant son miroir.

- Disney a racheté à titre posthume les sociétés de production de mon cul ouais ! J’ai sué du SANF pour rapporter ces trucs ok ? Toi, t’as ta vie, sous ce dôme de merde. T’as ton mari, tes chiards moches et qui puent… moi ma vie, elle est dans ces PUTAINS DE CLÉS, TU COMPRENDS ?! Alors je m’en branle de Disney… OK ? Tu vas… tu vas me faire une copie des données, je les prends avec moi, j’en parle à personne, je diffuse ça nulle part. Disney en saura rien, il peut revendre les droits de diffusion à qui il veut, je m’en tape. Mais ce contenu, c’est le mien. Si Disney veut récupérer des vieux films, il va en dehors du dôme, il trouve un vieux video club et PAF ! Des DIZAINES de films GRATOS que vous connaissez pas à Central Point. C'EST PAS SI COMPLIQUÉ BORDEL ?! Y’a bien un CONNARD sous ce dôme de MERDE qui aura les couilles de mettre un pied dehors, NAN ???

Sören arrivait près de l’immense portail donnant sur la cour du bâtiment dans lequel se trouvait le bureau de sa “conseillère en insertion”, cette fameuse Ann. Il finit son café en quelques gorgées, jeta le gobelet dans une poubelle et emprunta le portail. Le regard vissé sur ses pieds et les poings serrés, il était prêt à tout donner pour récupérer son bien. Il avait beau avoir une bonne relation avec Ann, il fallait pas qu’il se laisse endormir par sa voix douce et sympathique. Pas cette fois.

- Écoute Ann, j'ai rien contre toi, tu le sais bien. mais je repartirai pas sans ces clés. S'il faut te casser la tronche pour les récupérer, ça me fait pas peur. TU SAIS PAS QUI JE SUIS MOI !! TU SAIS PAS CE QUE J'AI DU F-

Puis il se heurta à quelque chose. Il venait de heurter un type :

Devant lui, à l’intérieur de la cour, des dizaine de flics surveillaient, interrogeaient, discutaient… bref, faisaient des trucs de flics. Évidemment, cet obstacle sur la route de Sören était l’un d’entre eux, qui poireautait là, immobile, en regardant dans la direction opposée.

Sören n’avait jamais vu autant de policiers ici. Il y avait toujours un type ou deux près du portail, question de sécurité mais… aujourd'hui, ils étaient au moins 15 dans cette cour. Quelque chose d’important avait dû se produire.

Sören restait figé, abasourdi par cette situation inattendue, alors que le flic devant lui se retournait en hâte, se demandant ce qui avait bien pu lui rentrer dedans aussi brutalement. La main collée à son nez engourdi par la douleur du choc, il bafouilla :

- je euh… je suis désolé, j’était pas att...ten...tif...
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Ven 4 Oct - 2:25


Le lieuLa personne

Missing Data, Part 1

“ A la poursuite de la clé perdue ”


- Écoute Ann, j'ai rien contre toi, tu le sais bien. mais je repartirai pas sans ces clés. S'il faut te casser la tronche pour les récupérer, ça me fait pas peur. TU SAIS PAS QUI JE SUIS MOI !! TU SAIS PAS CE QUE J'AI DU F-

Un choc. Léger. Je me retourne, c'est un civil qui était en train de marcher sans faire attention où il allait. Entre l'équipement et les entraînements avec les copains, c'est plutôt lui qui a rebondi... Normal, vu sa carrure. En temps normal, j'aurais laissé passé. Mais aujourd'hui, je suis vraiment pas d'humeur.

- Qu'est-ce que vous faites par ici?

Je lui lance le fameux regard-de-flic, celui qui fait se sentir coupable même ceux qui n'ont rien à se reprocher. Je veux dire... C'est juste un type. Aucune chance qu'il soit mêlé à ça. Je ne sais pas qui est à l'origine de l'adage "On revient toujours sur les lieux du crime", mais c'est complètement con... La plupart du temps, les criminels se tirent aussi loin que possible. En tout cas, ils ne reviennent pas d'excuser en bafouillant.

- je euh… je suis désolé, j’était pas att...ten...tif...

- Bah, laissez tomber. Par contre, je vais devoir vous demander de circuler... Le secteur est bouclé le temps qu'on termine les relevés. Vous travaillez ici? Si c'est le cas, j'ai le plaisir de vous annoncer que vous venez de libérer votre matinée...

Il n'a pas l'air de bien saisir, il reste devant, à regarder le bâtiment et les collègues qui s'affairent autour. Il n'a pas vraiment le profil type du scientifique qui bosserait ici, mais après tout, ils ont un nombre incalculable d'internes et de consultants... En tout cas, il n'est pas parti pour faire demi tour. Je lui lâche une petite explication.

- Il y a eu une effraction dans les bâtiments de la FATE. Ce qui est déjà bizarre en soi. On parle quand même d'un des lieux les plus sécurisés... Non, le lieu qui CONÇOIT les systèmes de sécurité. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, j'imagine.

artemis | www
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Ven 4 Oct - 19:02

- Qu'est-ce que vous faites par ici?

Ah… son petit monologue intérieur n’était peut-être pas si intérieur que ça au final. Sören s’était sans doute laissé un peu aller sur le côté colérique. En même temps, c’était hyper dramatique comme scénario de conversation. Il n’aurait jamais le courage de dire ça devant qui que ce soit mais… il fallait bien mettre la barre un peu haut pour espérer ne serait-ce que s’imposer un tout petit peu.

- je euh… je suis désolé, j’était pas att...ten...tif…

Voilà qui était plus dans son style. Bafouiller, s’excuser… le vrai Sören était bien sorti de son petit rêve testostérone. Il était de retour, angoissé et perdu.

- Bah, laissez tomber. Par contre, je vais devoir vous demander de circuler... Le secteur est bouclé le temps qu'on termine les relevés. Vous travaillez ici? Si c'est le cas, j'ai le plaisir de vous annoncer que vous venez de libérer votre matinée…


La nouvelle n’enchanta pas beaucoup Sören. En temps normal, il aurait été ravi d’apprendre qu’un rendez-vous était décalé. Ça lui aurait laissé plus de temps pour faire plein de trucs comme… rien.

Mais là, c’était pas le moment. Il lui fallait ces clés; aujourd’hui !

- Oui je… travaille là. Il s’est passé quelque chose ?

- Il y a eu une effraction dans les bâtiments de la FATE. Ce qui est déjà bizarre en soi. On parle quand même d'un des lieux les plus sécurisés... Non, le lieu qui CONÇOIT les systèmes de sécurité. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, j'imagine.

- Ah… ouais, j’imagine.

Un long silence s’installa. Le flic poireautait, attendant que Sören tourne les talons. Ça avait pas l’air d’être un sale type, il y avait sans doute moyen d’avoir un peu plus d’infos… voire de passer.

- Du coup, le bâtiment est complètement condamné ? Je veux dire… il y a plus personne là dedans ? Je dois rencontrer mon chef… ma cheffe ? Enfin une collègue plutôt. C’est assez urgent.

Le nano. Il suffisait d’appeler Ann. Et il n’y pensait que maintenant, après avoir bafouillé devant le flic pendant 30 secondes, comme un bègue avec un feuilleté au fromage coincé dans le gosier.

Avant même que le policier ne lui réponde, il cliqua sur son répertoire et trouva immédiatement le numéro d’Ann parmi les… 7 contacts de son répertoire. Il appela immédiatement, espérant qu’elle réponde de suite afin qu’il puisse s’extraire tout en douceur de ce dialogue dans lequel il se ridiculisait.

Les flics, ça le stressait. Encore plus que les autres gens. Et puis, c’était peut-être le manque de sommeil, l’incident de la pizzeria ou la honte de s’être cogné dans ce type mais… Sören se sentait encore moins à l’aise que d’habitude.
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Sam 5 Oct - 14:59


Le lieuLa personne

Missing Data, Part 1

“ A la poursuite de la clé perdue ”


- Ah… ouais, j’imagine.

Il n'a pas l'air de s'en aller. Pourquoi il ne s'en va pas...? Je suis pas assez payé pour venir faire le planton à huit heures du matin... En plus, on est bien trop nombreux pour cette affaire. J'en ai marre que la FATE se comporte comme si elle possédait la moitié de la ville. Enfin... J'imagine que c'est un peu le cas. C'est eux qu'on doit remercier pour plus d'une écrasante moitié des infrastructures qui maintiennent Central Point en état, sans compter tout ce qui nous rend la vie plus facile.

- Du coup, le bâtiment est complètement condamné ? Je veux dire… il y a plus personne là dedans ? Je dois rencontrer mon chef… ma cheffe ? Enfin une collègue plutôt. C’est assez urgent.

Alors au final, il bosse bien ici. Bah, pourquoi pas, après tout. Moi-même, j'ai été à deux doigts d'être pris au conservatoire, et maintenant, je suis flic. S'il est clean, il suffit d'un scan qui me révélera son poste.

Il sort son nano et commence à passer un coup de fil à sa supérieure. J'ai pas spécialement envie d'attendre cent-sept ans pour entendre une tierce personne me répéter qu'il doit rentrer... Pas de réponse? En même temps, il est tôt...

- Je peux voir votre Omni?

Je soupire intérieurement. Depuis combien de temps je fais ça...? Cette phrase, je l'ai répétée des centaines, des milliers de fois... Suivie du même geste, toujours. Scan de la puce, ou du badge pour les rares turnes qui ont, parfois, un laisser-passer ou un badge de pointage. Le SBAM, la bible des forces de l'ordre en quatre mots. Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci.

Ils nous ont fait chier avec ça avant les événements de la manifestation. Comme quoi, on devait "regagner des points de popularité auprès des citoyens en vue d'éventuelles mesures". Éventuelles, mon cul, ouais. Ils ont pas idée du taf que ce couvre-feu nous rajoute. Même avec les nouvelles recrues, grâce à la campagne d'engagement des forces de l'ordre, il faudra bien six mois grand minimum aux nouveaux pour être formés... En attendant, c'est 5 à 6 fois plus de taf pour nous. La belle enculade.

Ca me rappelle cette histoire que Piotr m'a racontée. Un restau ouvert tard le soir? On est obligés d'aller check tout le monde! Bon, lui, il se rappelait surtout d'avoir contrôlé un couple de jeunes en plein rendez-vous. Et ca lui aurait brisé le coeur de devoir les foutre au poste...
On est tous dans ce cas-là. Mais on obéit aux ordres. Alors, adieu, la popularité...

artemis | www
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Dim 6 Oct - 2:09

- Je peux voir votre Omni ?

- Ah ! Euuuh… j’vous trouve ça.


Sören trifouilla nerveusement ses poches. Il devait badger à chaque fois qu’il entrait à la F.A.T.E… comme tous les employés, question de sécurité. Pour un organisme aussi important, il était indispensable de savoir à tout moment qui rentrait et qui sortait de tel ou tel secteur. D’un point de vue sécurité, c'est sûr que ça devait être super performant.

Pour ce qui est de la liberté… se dire que le système informatique est en permanence au courant de ce qu’un employé fait… c’est un peu flippant. Sören ne savait pas vraiment à quel point le système collectait de données mais étant donné le nombre de SAS nécessitant un badge et les caméras un peu partout, il s’imaginait bien une salle de contrôle digne des films de S-F les plus cheap :

Des gigantesques panneaux de LED représentant la FATE, de petits points lumineux représentant chacun des employés, se déplaçant en temps réel sur la carte… et du personnel en charge de détecter toute action suspecte. Dans la réalité, il n’y a aucune chance que ce genre de truc existe. Un programme informatique gérerait tout ça beaucoup mieux qu’une tripotée de salariés sous payés préférant discuter de la colique de leur nourrisson plutôt que de se concentrer sur l’analyse des données.

Entre ses clés de maison, son carnet et son portefeuil, Sören réussit à choper cette petite carte qui lui permettait de circuler librement dans la F.A.T.E. Du moins… librement dans les quelques secteurs auxquels il avait accès… soit une infime partie du complexe global.

Il la tendit au policier. Alors que ce dernier saisit le bout de plastique, Sören détourna le regard yeux pour fixer à nouveau son nano qui venait de vibrer. Ann, qui n’avait pas répondu à l’appel, lui avait envoyé un message à l'instant :

"Sören, tu viens d'appeler? Il n'est même pas 9h... Tu avais quelque chose de prévu aujourd'hui?"

”Je suis devant le bâtiment, je peux te parler ?”

Il hésita à appuyer sur le bouton envoyer. Elle avait sans doute des trucs à faire, il fallait qu’il insiste un peu plus pour être sûr qu’elle ne se défile pas.

“... C’est important.”

Bon, c’était un peu faux. Enfin… c’était important pour lui, mais elle, elle devait se taper pas mal de cette affaire de clé USB. Surtout que c’était sans doute être un sacré bordel là dedans si quelqu’un s’était introduit à l’intérieur. La F.A.T.E rigolait pas franchement avec la sécurité.

Il se souvenait de son intégration à la F.A.T.E… il avait dû signer des dizaines de formulaires sans comprendre quoi que ce soit à ce qu’ils racontaient. Bouger un petit doigt demandait un protocole précis, avec des demandes d’autorisation, une vérification de la conformité aux normes de sécurité, blabla bla…

Alors une personne non autorisée qui s’introduit dans la F.A.T.E… ça devait être devenu une vraie fourmilière là dedans… alors que le problème était sûrement minime.

Et… message envoyé.

Le flic était pas bavard. Il avait l’air de se faire chier. En même temps, son métier devait principalement consister à poireauter. Pas toujours au même endroit, pas toujours pour les mêmes raisons, mais l’activité était sensiblement la même : rester planté comme un piquet et rester à l’affût de… de quoi d’ailleurs ?
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Dim 6 Oct - 3:31


Le lieuLa personne

Missing Data, Part 1

“ A la poursuite de la clé perdue ”

- Ah ! Euuuh… j’vous trouve ça.

Il met un moment à chercher dans ses poches. Apparemment, il cherche un badge... Donc, il n'a pas d'Omni? Un turne. Il doit avoir de sacrées relations pour bosser à la FATE. Mais je pencherai plutôt pour un type avec une mutation qui leur serait utile... Je le regarde, de bas en haut. Méfiance... Sans savoir de quoi il est capable, c'est toujours risqué d'avoir un de ces types aussi proche.

Il finit par trouver son badge et me le tends. Je saisis mon appareil pour le scanner, et comme prévu, il est bel et bien autorisé... Ce n'est pas un simple visiteur. Par contre, ce n'est pas non plus un employé... Il ne rentrera qu'avec un responsable.

- Désolé, mais votre badge ne vous permet pas d'entrer seul. Si vous parvenez à contacter votre responsable, vous pourrez entrer sans problèmes. Mais ne mettez pas vos mains n'importe où, et tâchez de ne pas gêner les recherches. Il y a encore de nombreux objets qui restent introuvables.

A peine ai-je fini ma phrase qu'il recoit un message sur son nano. Bon, au moins, j'en serai vite débarrassé. De toutes façons, c'est pas avec un badge que l'intrus est entré, cette nuit... C'est flippant de se dire qu'il a réussi à s'enfuir sans problème. On n'a même pas de signalement. On se fait ridiculiser. Et en plus, j'ai pas eu le temps de prendre mon café...

artemis | www


Missing Data, Part 1
Ann Wright
”Je suis devant le bâtiment, je peux te parler ?... C’est important.”

"Tu es là? Ah, je vois, les policiers t'ont bloqué dehors. Je viens te chercher, je t'expliquerai."

Qu'est-ce qu'il fait là? J'enfile la manche de ma veste, en grognant. J'ai tellement mal dormi... réveillée en pleine nuit, et pour m'annoncer ça!... Une intrusion... Et évidemment, dans mon aile. Si j'avais été en service, je me serais peut-être retrouvée face à face avec un criminel...

Je préviens un des enquêteurs que je vais chercher mon "protégé". Il me laisse passer sans problème. Il a d'autres choses à penser... Et moi aussi, d'ailleurs. Pour le moment, l'inventaire des objets disparus compte quelques plans de prototypes, et des données un peu aléatoires, dont certaines sont sensibles... J'ai aucune idée de comment gérer ça pour le moment. Mlle Qin va être furieuse.

Je traverse le couloir vers la sortie. Il fait froid, ce matin... J'aurais du mieux m'habiller, mais je n'ai pas vraiment pris le temps quand on m'a annoncée que je devais impérativement être sur place au plus tôt. Je frotte mes bras sous les manches de la veste de blouse de service, et je pousse la porte battante.

- Hé, Sören! Par ici! Merci, monsieur l'agent, je m'occupe du reste.

Je reste près de la porte, je préfère que ce soit lui qui se déplace jusqu'à moi plutôt que d'aller dans le froid matinal d'automne.

Je lève la tête. L'automne... Le dôme n'est pas différent. Pas de neige, pas de buée, pas de givre. Les saisons sont presque devenues de simples abus de langage, maintenant... Les variations de températures sont toujours là, mais la météo est complètement sauvage et les turbulences jouent énormément. "L'automne", c'est surtout une période du calendrier. Il n'y a plus qu'un long été étouffant et un hiver au froid maintenu par les couches de pollution et de toxicité...

J'éternue. Bon sang, je vais pas tomber malade en plus...! Sören arrive enfin.

- Qu'est-ce que tu fais ici...? Tu avais ta journée, non? Je n'ai rien au planning te concernant...
Sören Larsson
Devant l'entrée de l'aile scientifique de la FATE
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Lun 7 Oct - 23:29

- Désolé, mais votre badge ne vous permet pas d'entrer seul. Si vous parvenez à contacter votre responsable, vous pourrez entrer sans problèmes. Mais ne mettez pas vos mains n'importe où, et tâchez de ne pas gêner les recherches. Il y a encore de nombreux objets qui restent introuvables.

C’était presque humiliant. Le flic lui expliquait les bonnes manières comme si Sören était un gamin en sortie scolaire dans un musée. Enfin… la curiosité de Sören le poussait à toucher à tous les trucs inconnus qui lui passaient sous la main, mais ce type n’était pas censé le savoir.

Alors que Sören s'apprêtait à consulter le message qu’il venait de recevoir, il commença à répondre :

- C’est un cambriolage, c’est ça ? Ah… ma responsable arrive.

Sören tendit son nano au policier afin qu’il constate de lui-même la réponse d’Ann. Puis il récupéra son badge alors qu’Ann pointait le bout de son nez à la porte un peu plus loin.

- Hé, Sören ! Par ici ! Merci, monsieur l'agent, je m'occupe du reste.

Elle n’avait visiblement pas très envie de braver le froid pour les rejoindre. Heureusement, le policier n’opposa pas de résistance à l’idée que Sören aille la rejoindre. Vu son petit speech quelques minutes plus tôt, on aurait pu croire qu’il allait sortir un truc genre “elle doit venir vous chercher ici et vous tenir par le bras jusqu’à l’entrée”.

- Eh ben… bonne journée, monsieur. Et encore désolé pour le contact un peu… brutal.

Sören contourna le policier pour aller rejoindre Ann. Elle semblait surprise de le voir ici… à raison. Il ne devait la rejoindre que le lendemain normalement. Mais cette histoire de clés USB, ça ne pouvait pas attendre. pas maintenant qu’il s’était rendu compte que certains films et certains musiques contenues là dedans n’existaient tout simplement nulle part ailleurs à Central Point.

- Qu'est-ce que tu fais ici...? Tu avais ta journée, non? Je n'ai rien au planning te concernant…

- Bonjour ! Euuuh… ouais, effectivement. Je devais te parler d’un truc et ça pouvait pas attendre demain. On peut... en parler dans ton bureau ? Et puis il se passe quoi exactement ? L’agent a parlé d’un vol mais j’ai pas eu les détails…

Sören suivit Ann à l’intérieur du bâtiment. C’est vrai qu’il faisait étonnement froid aujourd’hui.
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Mar 8 Oct - 18:09
Missing Data, Part 1
Ann Wright
- Bonjour ! Euuuh… ouais, effectivement. Je devais te parler d’un truc et ça pouvait pas attendre demain. On peut... en parler dans ton bureau ? Et puis il se passe quoi exactement ? L’agent a parlé d’un vol mais j’ai pas eu les détails…

A peine arrivé à mon niveau, je referme la porte derrière lui et je m'avance d'un pas pressé vers mon bureau. On ne peut vraiment pas dire que c'est le bon moment. Je vais déjà avoir des tonnes de dossiers à gérer... De quoi peut-il bien vouloir parler?

- Un truc urgent...? Bon, écoute, tu me parleras de ça une fois dans mon bureau. C'est... C'est la merde, là.

Pas exactement mon vocabulaire habituel, mais... C'est la matin, je suis fatiguée, et la situation est absolument désastreuse. Pour ne rien arranger, je suis la plus haute placée présente. Ce qui signifie essentiellement que toutes les questions m'arrivent dessus et que je suis sensée tout gérer. Il a fallu que ce soit dans mon service...

Je ne suis pas quelqu'un d'important, à la FATE, pourtant. Je suis dans le social, je travaille à la réinsertion des sujets en fin d'études, et de ceux dont on n'a pas de raison de continuer à les examiner. C'est moi qui ait réclamé le cas de Sören quand j'ai appris cette étrange histoire de turne survivant de l'extérieur. Je pensais en apprendre un peu plus, c'est vrai, mais rien que ses anecdotes m'ont valu une belle augmentation, et même un poste à responsabilités. Ce que je regrette maintenant...

- Quelqu'un s'est introduit ici. Dans cette aile. Et, qu'ils soient partis avec des affaires sensibles, c'est une chose, mais qu'on n'ait pas réussi à avoir ne serait-ce qu'une image viable, c'est vraiment un coup dur. Je pense que l'affaire sera étouffée le temps qu'elle soit résolue... Tu imagines, si le public apprenait qu'on rentre ici comme dans un moulin?

C'est vrai, les pertes physiques, c'était déjà un problème. Mais ce sont les retombées médiatiques qui risquent le plus de nous desservir, à moyen et long terme. Tout ce qu'on a... Ce sont des caméras vides, dont les enregistrements ont été remplacée par des boucles d'une seconde, des capteurs thermiques rendus inopérants, des serrures piratées... Je ne suis pas née de la dernière pluie. Je sais que malgré ce qu'on fait pour aider l'humanité à sortir la tête de la situation désastreuse où elle est en ce moment, on a beaucoup de détracteurs qui se donneront toutes les raisons du monde pour venir nous infliger la moindre perte. Mais là, il ne s'agit pas d'un amateur...

- En plus de ça, ils sont partis avec un prototype, mais surtout ÉNORMÉMENT de données numériques. Des plans, des calculs, des listes, des noms, des vidéos de sujets étudiés... C'était probablement leur cible, après tout, c'est plus facile de repartir avec des clés de stockage qu'avec un coffre-fort.

Non pas qu'on aie un coffre-fort ici, mais c'était pour qu'il voie l'idée.

Attends, je pense qu'il y a un coffre fort, ici... Ah, oui, les échantillons de sang. Mais, la question n'est pas là.
Sören Larsson
Bureau d'Ann
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Mer 9 Oct - 0:21

- Un truc urgent...? Bon, écoute, tu me parleras de ça une fois dans mon bureau. C'est... C'est la merde, là.

Effectivement, le bureau était plus adapté. C’était… l’apocalypse dans les couloirs de la F.A.T.E. Enfin, une apocalypse bien épurée quand même, vu que les couloirs du bâtiment étaient hyper épurés, rien ne trainait, tout était propre, reluisant… mais des gens s’activaient à droite à gauche en parlant fort. Comparé au calme presque dérangeant habituel, ça pouvait être vu comme l’apocalypse.

- Quelqu'un s'est introduit ici. Dans cette aile. Et, qu'ils soient partis avec des affaires sensibles, c'est une chose, mais qu'on n'ait pas réussi à avoir ne serait-ce qu'une image viable, c'est vraiment un coup dur. Je pense que l'affaire sera étouffée le temps qu'elle soit résolue... Tu imagines, si le public apprenait qu'on rentre ici comme dans un moulin?

- Eh ben… le type à la soirée de l’autre jour, là… Mr. Hawk ! Il peut pas arranger ça lui ? Tu m’as dit qu’en faisant bonne impression, il ferait en sorte que j’ai une super image dans les médias et tout. Il a qu’à faire la même pour la F.A.T.E nan ?

Ils continuaient à discuter en arpentant les couloirs, naviguant parmi des employés desoeuvrés, des cadres débordés et un climat tendu au possible. Ce type par exemple, là. Un petit moustachu tout vilain, avec la chemise dans le pantalon qui lui faisait ressortir la bedaine, des auréoles sous les bras suffisament grandes pour établir tout un écosystème marécageux, et une magnifique calvitie digne de Danny de Vito qu’il tentait maladroitement de cacher en rabatant une longue mèche de cheveux.

Ouais, ce type là, il poireautait devant une machine à café en tapant nerveusement du pied, et en regardant sa montre toutes les 5 secondes. Qu’est-ce qui pouvait pousser quelqu’un à s’infliger cette situation ? Sören avait beau en apprendre chaque jour sur la société, ça le dépassait.

Ce mec n’avait plus rien d’un humain. Il était planté là alors qu’il avait visiblement très envie de ne pas y être, coincé dans un accoutrement ridicule… même son odeur de sueur recouverte d’eau de Cologne puait la malaise, et Sören n’avait pas besoin de sa mutation pour le remarquer.

Sören avait envie de le prendre par les épaules, de le mener vers la sortie et de lui dire de rentrer chez lui et de faire un truc qui lui plait genre… une partie de solitaire ou n’importe quoi d’autre.

Ce que les gens étaient prêts à endurer pour maintenir leur boulot, leur condition sociale et toutes ces conneries, c’était aussi fascinant qu’effrayant pour Sören. Il avait beau être nouveau dans cette ville, il sentait de plus en plus que c’était lui qui comprenait les choses et les autres qui étaient à côté de la plaque, hors de la réalité pourtant si simple.

Puis la voix de Ann le sortit de ses pensées :

- ...ÉNORMÉMENT de données numériques.

Il avait raté un bout de conversation là, non ?

- Des plans, des calculs, des listes, des noms, des vidéos de sujets étudiés... C'était probablement leur cible, après tout, c'est plus facile de repartir avec des clés de stockage qu'avec un coffre-fort.

Ann gesticulait beaucoup. Enfin plus que d’habitude. Elle était toujours expressive et démonstrative. Mais c’était rare de sentir qu’elle n’était pas en pleine maîtrise des événements.

Sören réalisa quelque chose. Il n’était quand même pas venu jusqu’ici pour que les clés USB aient été volées la nuit d’avant...? C’était beaucoup trop improbable. Nan… il doit y avoir des giga tera pico mega octets de données intéressantes à choper ici… Le ou les voleurs n’auraient quand même pas pu se dire : tiens, les 3 vieilles vlés USB d’un autre âge avec des films, là, si on les prenait ?

- Ah. Mais… tout est en ligne, non ? Je veux dire… ok, ils ont les données, mais c’est pas pour autant que la F.A.T.E ne les a plus, si ? Enfin… pas que le fait que des inconnus aient des données scientifiques soit une bonne nouvelle mais… enfin, tu m’as compris.

Sören s’en tamponnait pas mal des données de la F.A.T.E. C’était sans doute grave, mais pas autant que la perte éventuelle de Warm Bodies, Turbo Kid, Morse, ces vieux albums de punk islandais ou cette photo de Sören, sa sœur et sa mère en train de manger des pancakes.

Ils arrivaient au bureau de Ann. Sören ne se fit pas prier pour entrer. la porte était ouverte, et ce n’est pas comme si il n’était pas un habitué de la maison, maintenant. Il s’installa comme à son habitude sur l’un des deux fauteuils placés devant le bureau de Ann. Celui de gauche, toujours.

Le bureau était… moins bien rangé que d’habitude. Elle avait dû tout mettre sens dessus dessous pour faire un inventaire de ce qui a pu être volé. Le simple fait d’imaginer le bordel protocolaire que ça devait être, de répertorier les éléments volés dans un bâtiment aussi grand et avec autant d’employés… mais peu importe : les clés, les CLÉS, LES CLÉS !
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Mer 9 Oct - 22:35
Missing Data, Part 1
Ann Wright

- Eh ben… le type à la soirée de l’autre jour, là… Mr. Hawk ! Il peut pas arranger ça lui ? Tu m’as dit qu’en faisant bonne impression, il ferait en sorte que j’ai une super image dans les médias et tout. Il a qu’à faire la même pour la F.A.T.E nan ?

- C'est déjà le cas. Tu n'as pas remarqué qu'il y a des policiers, mais aucun journaliste, dehors? Normalement, avec un déplacement pareil des forces de l'ordre, il y en aurait déjà un à chaque porte. Encore qu'il peut y avoir des indépendants, et c'est aussi pour ça que certains restent dehors.

Pendant que je lui explique grossièrement la situation, je remarque qu'une fois de plus, il se laisse happer par des détails et se perd dans ses pensées. Il est incroyable. Je me demande comment il a réussi à traverser la moitié de l’Angleterre avec un degré d'attention aussi bas.

Cette fois, c'est Daniel Delavigne, le responsable de la cybersécurité, qui a happé sa concentration. Il était près de la machine à café. Et honnêtement, il n'est pas beau à voir... Je crois qu'il attendait le coup de nano de son chef de section, Tomas Kjellberg. C'est peut-être lui qui a le plus de soucis à se faire... Pauvre Daniel. Enfin, j'ai pas le temps de me soucier de lui. Après tout, c'est peut-être aussi un peu de sa faute si on est dans cette situation...

En tout cas, Sören finit par ratrapper le cours de la conversation.

- Ah. Mais… tout est en ligne, non ? Je veux dire… ok, ils ont les données, mais c’est pas pour autant que la F.A.T.E ne les a plus, si ? Enfin… pas que le fait que des inconnus aient des données scientifiques soit une bonne nouvelle mais… enfin, tu m’as compris.

Je le regarde un moment avec des yeux ronds. C'est parfois difficile de ne pas agir avec condescendance avec lui, après tout, il y a encore de grandes parts de notre technologie actuelle qui lui échappent encore. Mais tout de même...

- Bien sûr qu'on les a encore. Enfin, la plupart. Mais tu te rends compte de l'impact que pourraient avoir la divulgation de la moindre de ces données? Politique, économique, social, écologique... Comment t'expliquer. Si tout le monde avait accès à la recette pour faire un engrais surpuissant, combien pense-tu qui s'en serviraient pour fabriquer des bombes?

L'exemple était grossier, mais au moins, je suis sûre qu'il sera compris sans problème de barrière technologique par Sören. Quand on entre dans le bureau, il va s'installer sur le fauteuil, toujours le même. Je retrouve mon espace de travail dans l'état dans lequel je l'ai laissé quand je suis partie chercher mon protégé : un capharnaüm indescriptible. Reprendre mon inventaire là où je l'ai laissé va demander une concentration sans faille... Je soupire.

- Et puis il y a aussi des choses irrécupérables. Notamment, les données archivées sur des clés physiques, par manque d'espace sur les serveurs ou pour éviter tout piratage, mais aussi les données en cours de vérification, ou bien qu'on n'a pas encore eu le temps de traiter. Je n'arrête pas de dire à Mlle Qin d'agrandir le Cloud... Enfin... C'est tout de même incroyable que des personnes capables de contourner la sécurité se soient focalisées sur des stockages physiques.

Je me laisse enfin tomber sur ma chaise de bureau, face à lui.

- Bon... Qu'est-ce que tu voulais?

Sören Larsson
Bureau d'Ann
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Mer 9 Oct - 23:04

Malgré la panique dans le bâtiment, Ann continuait à répondre à toutes les questions qu’il lui posait. Toujours aussi calmement, en ajoutant toujours des exemples, pour que tout soit bien compréhensible.

Elle avait vraiment un don pour expliquer les trucs. Sören ne lui avait jamais demandé ce qu’elle avait étudié pour en arriver là. Évidemment, il n’y avait pas que des blouses blahcnes à la F.A.T.E mais Ann… elle avait vraiment plus l’étoffe d’une enseignante scolaire que d’une scientifique.

- Bon... Qu'est-ce que tu voulais ?

Néanmoins, même elle n’arrivait pas à cacher son agacement étant donné la situation. En temps normal, elle aurait dit ça d’une voix mielleuse, avec un grand sourire. Là, on pouvait sentir une pointe d’agacement. Même si elle était bien trop investie dans son projet avec Sören pour l’envoyer bouler, elle aurait grandement apprécié qu’il ne se pointe pas comme une fleur ce matin là.

- Alors… c’est marrant et pas marrant à la fois, du coup, vu que c’est… un peu en rapport avec la situation. Enfin, je dis pas que je suis le voleur hein…

Il tournait autour du pot en se gratouillant l’ongle du pouce, le regard fixé sur ce truc en métal là… cette espèce de sculpture moche en métal, dans le genre que toute personne importante dans une grande entreprise devait avoir sur son bureau. Une sorte.. d’artefact feng shui de mauvais goût.

- Tu sais, tu m’as dit qu’ils ont volé des périphériques. C’est avec ça que c’est en rapport. Pas que les périphériques volés me regardent non plus mais…

Un petit *toc* se fit entendre. Sören releva la tête vers Ann, qui venait de frapper d’un coup sec sa bague contre le bureau pour attirer son attention. Elle lui adressait cette petite moue sympathique et à la fois agacée qu’elle faisait à chaque fois qu’il n’osait pas parler franchement et s’enfermait dans cet espèce de spirale de charabia :

- Ouais... excuse-moi. Quand je suis arrivé à Central Point et qu’on m’a pris mon sac. Tu sais… il y avait ces 3 clés USB dedans. Je t’avais expliqué une fois que j’y avais mis des films, des musiques et tout. Et toi, tu m’avais dit que je pourrais sûrement les récupérer une fois que le contenu aurait été analysé.

Et du coup, je t’ai jamais redemandé. Mais… ça fait environ 5 mois que je suis ici et toujours rien. Et… j’en ai vraiment besoin. Genre… rapidement. Maintenant, en fait.

La voix de Sören était tremblotante, son regard un peu perdu. Il avait affreusement peur de la réponse d’Ann. Il savait qu’au mieux elle aurait autre chose à faire, et qu’au pire les clés avaient été volées… ou que la F.A.T.E n’avait aucune intention de les rendre.

Mais il s’était promis de tenir tête à Ann, si elle refusait de lui rendre. Avant-même qu’elle ne réponde, cette éventualité le rongeait de l'intérieur.
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 10 Oct - 1:08
Missing Data, Part 1
Ann Wright


- Alors… c’est marrant et pas marrant à la fois, du coup, vu que c’est… un peu en rapport avec la situation. Enfin, je dis pas que je suis le voleur hein…

Quoi...? De quoi est-ce qu'il parle, enfin...? En tout cas, si ça a le moindre rapport avec la situation, je rangerais ça plutôt rapidement dans la catégorie des "pas marrant"! Sören a beaucoup de tics de personnalité que j'ai pu observer au fil de nos nombreuses discussions et entrevues. Mais quand il essaye de mentir ou de cacher quelque chose, il a toujours été très mauvais pour ça. C'est comme un concentré de tous les signaux corporels existants! Mains qui tremblent, grattage d'ongle, regard fuyant ou fixé sur un objet neutre, des pauses dans les phrases, qui sont vagues et tournent autour du sujet principal, en utilisant l'humour comme bouclier...

- De quoi est-ce que tu parles, à la fin...?

- Tu sais, tu m’as dit qu’ils ont volé des périphériques. C’est avec ça que c’est en rapport. Pas que les périphériques volés me regardent non plus mais…

Il tourne encore autour du pot. Je ramène son attention à moi en toquant ma bague sur le bureau, et je lui fais comprendre d'un sourire qu'il peut tout me dire. Je suis la mieux placée pour savoir qu'il n'est pas toujours... au diapason de la justice moderne, dirons-nous. Il lui est déjà arrivé de commettre des délits - très mineurs, mais tout de même - sans même le savoir. Comme la fois où il avait traversé une route interdite aux piétons, au lieu de passer par la passerelle; la signalisation pour ce genre de choses n'existait pas avant le Dôme. Ou bien cette fois où il s'est rendu dans une boutique interdite aux turnes... Ah non... Comment dit-on? "Omni Only".

- Ouais... excuse-moi. Quand je suis arrivé à Central Point et qu’on m’a pris mon sac. Tu sais… il y avait ces 3 clés USB dedans. Je t’avais expliqué une fois que j’y avais mis des films, des musiques et tout. Et toi, tu m’avais dit que je pourrais sûrement les récupérer une fois que le contenu aurait été analysé.

Je me souviens de cette histoire, il m'en a déjà parlé. C'était il y a un moment... Mais ça n'a jamais vraiment été prioritaire. Après avoir rapidement jeté un oeil sur les fichiers, ils ont été mis en attente de vérification plus approfondie. Comme il n'en avait pas reparlé jusqu'à maintenant, elles m'étaient sorties de la tête. Mais.. En attente de vérification... Ça signifie que...

Et du coup, je t’ai jamais redemandé. Mais… ça fait environ 5 mois que je suis ici et toujours rien. Et… j’en ai vraiment besoin. Genre… rapidement. Maintenant, en fait.

Je soutiens son regard. Je sais très bien qu'il y a des choses personnelles sur ces clés, des choses qui font partie de ses derniers souvenirs de famille. Et du coup, je sais que la réponse va lui être douloureuse.

- Je m'en souviens.

Si les photos de famille n'intéressaient pas la FATE outre-mesure, et d'ailleurs, la plupart du reste des données non plus, elles appartenaient tout de même à la fondation. Et certains fichiers rentraient dans le domaine du patrimoine culturel. Moi-même, je ne sais pas vraiment quelle valeur peuvent avoir des vieilleries comme ça, mais Mr Kjellberg semblait plutôt intéressé et parlait de "renforcer les liens avec le poulpe".

Bon, pour quelqu'un qui ne travaille pas ici, c'est vrai que ça peut sembler bizarre. Le poulpe, c'est le nom que certaines personnes de la FATE donnent aux huit grandes sociétés qui règnent sur la cité... Même s'il n'y en a que six qui ont vraiment des liens avec nous.

- Je n'ai pas encore vérifié... Ca sera fait. Viens avec moi.

Je me lève, et j'essaye de garder pour moi, dans mon attitude, mon avis sur la question. Il n'y a aucune raison que ces clés soient restées alors que toutes les autres sont parties. Mais après tout... Tant qu'on n'en a pas la confirmation...

Je sors de mon bureau, invitant Sören à me suivre, et j'emmène avec moi l'inventaire pour le mettre à jour. Dans le couloir, Daniel est enfin au nanocom, et ça n'a pas l'air de bien se passer pour lui... Nous partons dans l'autre direction. Après les bureaux, les salles techniques et les salles de réunion, au détour d'un couloir, nous arrivons devant le policier qui monte la garde devant les zones "visitées". Il m'a déjà vue plusieurs fois faire des allers-retours ce matin, aussi un simple signe de tête suffit à ce qu'il nous laisse passer.

- Tu sais, dans le pire des cas, s'ils les ont prises, je ne pense pas qu'ils vont les garder...

Les souvenirs de famille de Sören ne doivent pas être d'un grand intérêt pour des voleurs ou des espions industriels. A mon avis, les clés incriminées auront tôt fait de se retrouver à la poubelle. Voire formatées.

En entrant dans l'informathèque, cette foutue odeur me prend à nouveau aux narines. Je ne saurais pas vraiment la décrire, il y a quelque chose de... d'organique. C'est plutôt dérangeant, même si l'odeur en elle-même n'est pas désagréable.

Katherine est toujours là. Elle s'arrache des cheveux à tenter de récupérer des traces des informations qui avaient été retirées des serveurs. Dans le concept, ça reviendrait à vider un verre d'eau avant d'essayer de boire dedans... Pourtant, elle a déjà réussi à récupérer quelques gouttes. C'est un très bon élément - et une amie à moi.

- Hé, Kat. C'est encore moi. Tu peux vérifier autre chose pour moi...?

Elle soupira. Elle aussi, ne passe pas la meilleure des journées. On est arrivées presque en même temps.

- Dis toujours. Ca me changera les idées. Oh, salut, Sören.

C'est vrai, ils se sont déjà croisés plusieurs fois dans les couloirs. Sans plus que ça, d'ailleurs. Enfin, de toutes façons, Kat est mariée et sa femme n'est pas commode, alors...

- Trois clés USB, ancien modèle, un demi-T. Elles sont arrivées en mai. Elles devaient être en "à scanner" ou en "à vérifier"

- Un demi-téra...? Eh ben. On se lance dans l'archéologie? Je regarde ça...

C'est vrai que de nos jours, on ne peut plus mettre grand chose sur un demi-téraoctet. Comment disaient-ils avant? Des gigaoctets... Les qualités des fichiers n'ont jamais cessé de s'améliorer, 8K, 16K, et puis le passage aux formats AR et VR, les fichiers .holo...

- Désolée. Ils étaient bien dans le lot. On ne les a plus.

Je me retourne vers Sören.

Sören Larsson
Bureau d'Ann
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 10 Oct - 21:01

- Je m'en souviens.

Ouais. Ça sentait pas bon. Pas bon du tout. Il était où, le ton enjoué, le sourire rassurant ? C’était… étonnement neutre comme réponse.

- Je n'ai pas encore vérifié... Ca sera fait. Viens avec moi.

Vérifié quoi ? Pas le temps de demander qu’Ann était déjà debout? C’était bon signe ça, non ? Si elle l’emmenait quelque part, c’était sûrement pour lui refiler les clés… ou au moins pour essayer. Sinon, elle aurait très bien pu l’envoyer chier depuis son bureau.

Ann restait silencieuse, parcourant les longs couloirs du bâtiment. Sören la suivait, sans broncher non plus. Ils repassèrent devant le sosie de Danny DeVito, qui avait l’air encore plus déconfit que 2 minutes auparavant. Une salle, une autre, le bout du couloir… un flic qui acquiesce quand Ann et Sören passent… jusque là, pas d’imprévus, rien qui puisse entraver la marche déterminée d’un homme à la conquête des artefacts de son passé. Il ne manquait plus que cette musique héroïque, là, dans Kill Bill quand la méchante asiat’ avance dans le couloir. Battle Without Honor quelque chose…

- Tu sais, dans le pire des cas, s'ils les ont prises, je ne pense pas qu'ils vont les garder…

C’était censé être une bonne nouvelle, ça ? Ne pas les garder, ça peut vouloir dire les rendre, les laisser quelque part, les jeter, les brûler, les écraser, les téléporter sur un autre plan… bref, c’était pas clair cette histoire.

Ça n’allait plus du tout côté Sören. Ann n’était pas comme ça d’habitude. Elle était toujours rassurante, optimiste. Là, rien. Froide comme… comme quelqu’un de normal en fait.

Puis ils arrivèrent dans l’informathèque. Pas que Sören connaisse le lieu… mais c’était écrit sur la porte. À peine entré, Sören remarqua cette odeur assez forte et inhabituelle. Aussi étrange que ça puisse paraître… ça sentait… la nature ? Un truc végétal, mais pas une fleur. Plus comme... une plante verte ? Mais l'odeur était beaucoup étonnement forte... plus que si il avait foutu le pif dans un ficus en tout cas.

“Kat” était là, en train de… bidouiller un gros ordinateur frénétiquement, avec le même air affolé que tout le monde.

- Hé, Kat. C'est encore moi. Tu peux vérifier autre chose pour moi...?

- Dis toujours. Ca me changera les idées. Oh, salut, Sören.

Sören répondit d’un discret signe de la main. Elle l’aimait bien. Enfin, il avait l’impression qu’elle l’aimait bien. En tout cas, les petites “maladresses sociales” de Sören la faisaient beaucoup rire. Mais elle ne se moquait pas vraiment non plus. Mieux valait ça que les regards perçants de la plupart des autres employés.

- Trois clés USB, ancien modèle, un demi-T. Elles sont arrivées en mai. Elles devaient être en "à scanner" ou en "à vérifier"

- Un demi-téra...? Eh ben. On se lance dans l'archéologie? Je regarde ça...

“Oui, elles sont juste là ! Haha ! Quelle aubaine dis donc. En même temps, quelle eprsonne censée s’encombrerait de ces 3 vieilleries sans valeur. Seul une sorte d’ermite cinéphile pourrait vouloir ces clés hahaha.” Allez, il fallait qu’elle dise un truc comme ça. Dis que t’as les clés, dis leeeee…

- Désolée. Ils étaient bien dans le lot. On ne les a plus.

Aoutch.

Ann se retourna, le regard désolé… et sans doute un peu perdu aussi. Elle qui contrôlait toujours tout, elle ne pouvait pas y faire grand chose ce coup là.

Elle eut tout le loisir d’observer le bord des yeux de son protégé s’humidifier. Alors que la respiration de Sören devenait légèrement audible, rapide et saccadée, ce dernier passait nerveusement sa manche sur son visage, essayant d’empêcher les larmes de venir, la sueur de couler, sa pupille de se dilater et de se voiler alors que le fond de ses yeux s’assombrissait en virant à ce vert mine, jusqu’à ce que la couleur devienne si sombre qu’elle paraisse presque noire.

Sören restait planté sur place, inamovible, cherchant du regard une solution comme s’il y en avait une et faisant soigneusement attention de ne croiser le regard ni d’Ann ni de Katherine.

Il n’y avait rien à faire. C’était un problème qu’il ne pouvait ni fuir ni combattre. Il fallait qu’il trouve un truc, mais il n’y avait aucune piste, rien… ces clés pouvaient être n’importe où, dans les mains de n’importe qui. Et cette odeur qui lui prenait au nez…

Le visage enfoncé dans les paumes de ses mains, il avait envie de hurler mais rien ne sortait. Il s'en voulait tellement d’avoir ignoré l’éventualité que son passé soit perdu; Devant l’excès de choses nouvelles qui s’étaient présentées à lui, il en avait oublié que tout ce qui lui restait de sa vie d’avant était coincé dans un circuit électronique, fragile, vulnérable et même pas en sa possession. Et cette putain d’odeur qui l’agressait…

Il recula finalement de quelques pas jusqu’à se retrouver dos à un mur et se laissa glisser pour enfin soulager ses jambes tremblantes. Ann ne disait rien. Elle l’avait déjà vu avoir une crise d’angoisse. Kat ne disait rien non plus, parcequ’elle n’avait sans doute aucune idée de ce qu’il se passait.

Sören enfonça son visage dans son col de chemise quelques secondes… les manches commençaient à être trop imbibées de ce mélange de sueur et de larmes pour absorber quoi que ce soit de plus.

Assis par terre, les genoux recroquevillé contre son torse, il osa finalement retrouver le regard d’Ann, avant de dire d’une voix encore légèrement étouffée par les sanglots :

- Tu savais que certaines œuvres dans ces clés n’avaient jamais été ramenées à Central Point ? C’est ma putain de vie que j’ai mis là dedans, et j’ai jamais pensé que… ça pouvait ne pas exister ici... Et puis c’est quoi cette odeur ?!
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Ven 11 Oct - 0:43
Missing Data, Part 1
Ann Wright


- Désolée. Ils étaient bien dans le lot. On ne les a plus.

C'était prévisible... Si vous entriez dans le bureau de la Gouverneure de Central Point, et que vous trouviez de vieilles disquettes usées, non seulement celles-ci attireront l'attention plus que les autres, mais on est également en droit de se demander quel genre de données se trouvent sur des supports aussi archaïques.

J'ai de la peine pour Sören. Je sais qu'il tenait à ce qui se trouvait sur ces clés, et pas pour l'aspect financier que représentent des œuvres inédites dans la cité. Et je voudrais pouvoir lui dire quelque chose de rassurant, mais... Je n'ai rien. Je n'y peux rien, de A à Z. Je n'y pouvais rien quand le service informatique a réquisitionné les clés pour vérifier le contenu, ni quand ils ont commencé à évaluer combien ils pourraient vendre les vidéos aux magnats de la sphère du divertissement. Je n'y pouvais rien quand le labo a été cambriolé, et je n'y pouvais rien quand Mlle Qin m'a désignée, en tant que responsable du pôle social et médiatique, de faire l'inventaire des pertes en vue d'une annonce publique qui coupera l'herbe sous le pied des médias.

Il semble vraiment touché. Si je devais comparer sa réaction à quelque chose, ce qui me vient à l'esprit en premier, c'est un décès, la perte d'un proche. Ce refus d'accepter la réalité, ce déni, puis cette façon de tenter de rationaliser la chose... Et ce n'est pas si étonnant. Il n'a plus personne, littéralement plus rien ni personne qui le relie à son passé. Oh, il devait bien avoir quelques affaires dans son sac, mais pas grand-chose; son voyage a été trop mouvementé pour qu'il puisse se permettre de trimbaler des photos encadrées...

Il se laisse glisser contre le mur, et cache son visage. Il est en pleine crise d'angoisse. Je m'approche de lui pour l'aider à reprendre pied, quand il relève la tête et me regarde dans les yeux...

- Tu savais que certaines œuvres dans ces clés n’avaient jamais été ramenées à Central Point ? C’est ma putain de vie que j’ai mis là dedans, et j’ai jamais pensé que… ça pouvait ne pas exister ici... Et puis c’est quoi cette odeur ?!

- Oui, je sais... J'ai été la première à regarder ce qu'il y avait dessus avant que le secteur informatique ne mette la main dessus. C'était une des conditions pour accepter de te faire entrer dans la ville...

- Ah, vous aussi, vous avez remarqué...?

Katherine semblait essayer de participer à la conversation pour contrer le malaise qu'elle ressentait en étant spectatrice de la crise de Sören. Je me retourne vers elle, moi aussi.

- C'est là depuis qu'on est arrivées. La salle n'est pas ventilée la nuit, donc, c'était quelque chose qui était là pendant la nuit... Peut-être que les espions ont utilisé un produit corrosif ou quelque chose comme ça...!

- J'en doute... L'odeur est plutôt douce. C'est peut-être juste le parfum d'un des employés.

Il y avait peu de chances que ce soit le cas. Les entrées et sorties de la salle sont enregistrées et comme vient de le dire Kat, la ventilation est active en journée. Mais, pour le moment, j'ai mieux à faire que d'étayer des hypothèses.

- Ca va aller, Sören...?

Sören Larsson
Bureau d'Ann
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Mer 16 Oct - 1:23

Comme d’habitude, Ann s’était tenue bien à l’écart de Sören lorsqu’il faisait ses petites crises d’angoisse. Ça n’avait pas toujours été le cas. Les premières fois, elle avait essayé de l’aider, de lui parler, de la rassurer… et ça ne faisait qu’empirer les choses, le détourner du problème qu’il devait résoudre.

Au final, c’est le psy qui avait conseillé à Ann de ne rien faire. L’angoisse, ça faisait longtemps que le rouquin avait appris à la dompter. Et quand elle ressortait de sa cage, il fallait qu’il entre sur la piste, seul, pour la raisonner et la reconduire gentiment à l’intérieur. Quelqu’un qui paniquait à côté en demandant “Je peux t’aider ?” toutes les 30 secondes… c’était plus handicapant qu’autre chose.

- Oui, je sais... J'ai été la première à regarder ce qu'il y avait dessus avant que le secteur informatique ne mette la main dessus. C'était une des conditions pour accepter de te faire entrer dans la ville…

Sören fixait Ann, ne sachant pas trop quoi répondre. C’était sans doute naïf et utopiste de penser ça mais… bordel, c’était à lui, tout ça et le fait qu’on lui prenne ses affaires lui avait toujours été évoqué comme quelque chose de temporaire. C’était sûrement pour le brosser dans le sens du poil…

- Ah, vous aussi, vous avez remarqué...?

Oh que oui Sören avait remarqué. Il y avait vraiment quelque chose d’étrange avec cette odeur. Elle était plutôt commune en fait… le genre d’odeur que Sören avait pu sentir en activant sa mutation dans le parc. Mais d’habitude, c’était quelque chose très diffus, un truc en fond qu’il sentait sans vraiment y prêter attention. Mais dans cette pièce, cette même odeur était beaucoup plus concentrée. Ce n’était pas désagréable en soit, juste perturbant.

- C'est là depuis qu'on est arrivées. La salle n'est pas ventilée la nuit, donc, c'était quelque chose qui était là pendant la nuit... Peut-être que les espions ont utilisé un produit corrosif ou quelque chose comme ça...!

- J'en doute... L'odeur est plutôt douce. C'est peut-être juste le parfum d'un des employés.

- Ça m’étonnerait, il y a beaucoup moins de composants que dans un parfum.

- Ca va aller, Sören...?

Il acquiesça. La crise était passée. Son coeur battait encore à mille à l’heure et il se sentait… moite et lessivé mentalement. Mais le lion était en cage, pour l'instant.

- Ça sent pas le produit artificiel en tout cas. C’est comme si… j’étais entré dans une serre avec plein de plantes. Enfin je suis jamais entré dans une serre, mais j’imagine que ça sentirait ça.

Il ne sait même pas pourquoi il perdait son temps à essayer d’expliquer ce qu’il sentait. Ann et Kat avaient sans doute mieux à faire que de discuter de ça. Et puis lui aussi il avait mieux à faire du coup : sortir d’ici, se poser à un café, réfléchir longuement au sens de la vie, acheter à bouffer et retourner à l’appart’ une fois qu’il aurait répété 100 fois dans sa tête un discours d’excuses correct pour Skye.

Elle semblait tellement triste de ne pas avoir accès à tous ces films, la nuit dernière… si seulement il ne lui en avait pas parlé, elle ne se serait pas fait de faux espoirs.

Sören se releva doucement avant de dire, en esquissant un sourire convenu.

- Bref… je vais rentrer, du coup. Désolé du dérangement. À… demain, je crois ?

Il se dirigea vers la porte, la mine basse.
Sören Larsson
Newcomer
Newcomer
Sören Larsson
Âge : 27 ans
Date d'inscription : 08/08/2019
Messages : 129
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 17 Oct - 17:29
Missing Data, Part 1
Ann Wright


- Bref…  je vais rentrer, du coup. Désolé du dérangement. À… demain, je crois ?

- Tu peux prendre ta journée de demain... Les plannings vont pas mal être chamboulés avec ce qui s'est passé ici.

"Courage", "Ne te laisse pas abattre"... Il n'y a pas grand chose que j'aurais pu dire en cet instant qui soit vraiment pertinent. Mais ce mélange de malchance et d'injustice lui tombe dessus sans raisons valables et il ne devrait pas avoir à en encaisser les conséquences. Je cherche tout de même à accompagner sa sortie d'un petit encouragement.

- La police est déjà sur l'affaire... Je te promets que tu sera le premier prévenu si on retrouve ces clés.

Kat me fait un signe de désapprobation de la tête. En soi, elle a raison; la procédure veut que ce soient les responsables qui soient prévenus en premier, et que ce soit à eux que revienne la décision de quoi faire des éléments retrouvés... S'ils les retrouvent. Je lui fais comprendre d'un regard que ce n'est pas le moment de s'attarder sur ces détails. Après tout, si ces clés sont tout un pan de la vie de Sören, pour la FATE, elles ne représentent qu'une façon de plus de remplir les caisses et de nouer des liens avec les hautes sphères de la distribution cinématographique. Beaucoup de choses disparues ont une bien plus grande importance et seront sûrement les points d'intérêts de l'enquête.

On le laisse partir, en silence. Il va sûrement aller boire un café. C'est une habitude qu'il a prise depuis qu'il est à Central Point, quand il a besoin de réfléchir; je pense qu'il a hérité ça de la période dans son bunker pendant laquelle il en consommait beaucoup aussi.

Puis, une fois qu'il eut refermé la porte, j'allais me remettre à mon inventaire.

- J'espère qu'il ne va rien faire de stupide...

- S'il faisait quelque chose de stupide, au moins, il ferait quelque chose. Pour le moment, on n'a pas la moindre piste, que je sache...

Bon, il ne faut pas partir perdants. Les policiers n'ont pas terminé leur enquête. Ils trouveront sûrement des empreintes, des cheveux, n'importe quoi... Sören est certes un survivant miraculé, mais ça ne fait pas de lui un détective...

Il faut avoir du flair pour ça.

J'ai l'impression de manquer quelque chose, et ça me met mal à l'aise.

- Je retourne dans mon bureau... Tu me préviens si tu arrives à récupérer d'autres données.

- Bien sûr. Jusqu'ici, le plus problématique, c'est les plans du dispositif restrictif des patients des étages A à E... J'espère qu'on a toujours les médias derrière nous pour étouffer ça si ça retombe sur nous.

Je pousse un long soupir, et je hoche la tête. Une sale journée...
Sören Larsson
Bureau d'Ann
MJ
Staff
Staff
MJ
Date d'inscription : 03/05/2019
Messages : 29
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Central Point :: Département scientifique :: F.A.T.E.-