Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
On est samedi, dans les alentours de 15h30. Mon frère m'a appelé pour pas que j'oublie l'anniversaire de mamie. Et en effet, j'avais totalement oublié, comme chaque année en-faite. Du coup, prise de court comme d'habitude et n'ayant pas trop d'inspiration, je me balade dans le parc pour en trouver. Ici, c'est la source pour moi ! Là où tout se joue, là où toutes mes idées fusent.
Je regarde à gauche à droite, je passe entre les piétons, et là, je m’enivre des doux parfums que me procurent les plantes, les fleurs, l'herbe fraîche et comme je le sentais, pof petite idée de génie -ou pas qui me vient à l'esprit.
« Soooo, il faut que je trouve un tronc d'arbre ou une souche, que je fasse trois trous à l'intérieur et j'y mettrais des fleurs que j'ai fraîchement cueillis. Je pense que ça pourrait bien le faire. Sauuuuf que jamais de mes mains je tuerais un arbre. Pourquoi j'ai cette idée moi ! Sérieusement ! Bon, je vais bien trouver ça dans un magasin de déco, je pense. » Je dis ça à voix basse, me pensant dans mes songes.
Et me voilà à faire demi tour pour aller vite fait au centre ville. J’appelle un taxi, là j'ai vraiment pas le temps, je dois être retournée au parc avant qu'il commence à faire sombre, car sinon wallaaah je vais galérer à discerner les fleurs et leurs couleurs.
J'aime pas trop prendre la voiture de base, quelle soit électrique ou pas, pour moi son mode de fabrication pollue et vu que jsuis plutôt du style écolo bah c'est pas trop en adéquation avec moi-même cette histoire mais bon... Pas le choix.
Une fois arrivée au magasin de décoration, je demande directement au vendeur ce que je recherche. « Euh excusez-moi, je cherche un genre de tronc ou souche d'arbre, ou une imitation du style, ce serait dans l'idéal pour mettre des fleurs à l’intérieur, après au pire je ferais les trous moi-même mais il me faudrait le matériel du coup » La vendeuse sourit, me demande si c'est pour une occasion particulière, me fait la cosette, tente de me vendre des fleurs en plastiques, la blague mais bon quoi qu'il en soit je repars avec un tronc d'arbre en imitation, et franchement ça fait graaaave réelle et au moins, pas d'arbre en moins et j'ai aussi une perceuse.
Ce bordel pèse une tonne. Je galère avec tout ce poids, du coup je rappelle un taxi, pour qu'il me conduise chez moi, il est déjà 17h30 punaiiiissseee ! Je suis dans les temps mais pas trop et il faut que je prenne à manger, car je pense que je vais manger la bas et un sac à dos sera de bonne utilité pour transporter tout ça. Et aussi je vais prendre mon casque qui fait lampe de torche. Genre les trucs d'explorateurs là. Je crois d'ailleurs que c'est ma mamie qui m'a offert ça. Un jour que je lui avais dit « Moi mamie ! Un jour je serais exploratrice ! Exploratrice des fleurs, des plantes, du moonde extérieur » Du coup, elle m'avait payé ça. Je vous jure, cette mamie cadeaux, gâteaux mérite touuut ce que je suis entrain de faire pour elle.
Je prends avec moi les premiers trucs de bouffes que j'ai vu, thon, concombre, tomate, salade, pain, beurre, carotte, raisins, banane, confitures de fraise que j'ai faite moi-même et de la mayo. je me ferais des sandwiches sur place. Et là, je vais pour ouvrir mon petit placard à gâteaux et là, c'est le choque! Je m'exclame « putaaaaiiin, aujourd'hui c'était ma journée confection gâteau ! Je voulais faire un crumble ! » Je soupire « Bon fuck, je ferais ça en rentrant si j'ai le temps. » Moment de pause, et envie soudaine « Je vais prendre du beurre de cacahuète en plus, on sait jamais » Oui je parle souvent seule, je me fais des notes à moi-même. On va dire ! Et oui, j'avoue j’amène pour un régiment, j'ai peur de manquer sur place, la nourriture c'est sacré pour moi !!
Et me voilà partie avec tout mon attirail, sac à dos ultra lourd, mon casque lampe sur ma tête mis n'importe comment. Le tronc d'arbre en dessous de mon bras gauche, la perceuse dans la main droite et hop hop ! Bon après ça va j'ai pas beaucoups de kilomètres à faire pour aller au parc, j'habite à 10min à tout casser.
Soo, une fois arrivée au parc, je vais là où les couleurs m'attirent le plus, c'est à dire dans les bois, Et je me pose, je laisse tout tomber parterre et maintenant, faut que je choisisse, mais là une petite pose s'impose ! J'ai faim ! Je sors touteee ma bouffe, les yeux pétillants. « Alooors par quoi je commence ! » Les gens doivent me prendre pour une tarée, je crois. Bon ça va en vrai, je crois pas avoir vu grand monde !
172… 173… 174… 173… Sören courait à bonne allure dans les allées du parc, les yeux rivés sur la fréquence cardiaque donnée par cette espèce de montre que lui avait fourni la F.A.T.E. Depuis quelques semaines, sportif était quasiment devenu son métier… bien qu’il n’ait jamais nourri l’ambition de devenir un coureur de haut niveau.
La F.A.T.E semblait beaucoup s’intéresser aux réaction du corps de Sören face à l’effort. Est-ce que c’était lié au fait qu’il soit turne ? Qu’il vienne de l’extérieur ? Qu’il ait été peu exposé à la pollution de la ville ? On ne lui avait jamais vraiment expliqué les détails. Mais il devait courir : parfois en intérieur, avec des sondes collées un peu partout, et parfois en extérieur avec ce petit appareil au poignet qui se chargeait de récolter et d’envoyer un tas de données au centre de recherche.
Sa mission du jour : s’échauffer puis courir 40 minutes à 90% de sa fréquence cardiaque maximale… soit 173 battements par minute. Sören avait beau avoir une condition physique plus que respectable… l’exercice n’était pas si facile. Déjà, avant le début de ses exercices de cardio, il n’avait plus pratiqué de sport depuis son arrivée à Central Point. Et même avant cela, l’effort demandé pour traverser cette foutue île du Nord au Sud était assez peu comparable à ce qui lui était demandé maintenant. Son métabolisme ne s’était pas encore habitué à de longues sessions de courses à ce rythme… et c’est pourquoi il regardait impatient les dernières secondes du chrono défiler jusqu’à… 40 minutes ! C’était fini, et il le fit savoir en laissant échapper un long soupir de soulagement.
Les mains posées sur ses hanches, il récupérait son souffle en marchant le long de la forêt. L’écran de sa montre indiqua “transmission des données terminée”. Sa journée de travail était terminée, alors que le soleil venait de se cacher derrière la cime des arbres, assombrissant en quelques minutes seulement le paysage.
Alors que le rouquin essuyait son front en sueur dans son Tshirt noir, un bruit sourd retentit depuis le bosquet près de lui. Comme si un objet métallique avait percuté un rocher. Curieux, Sören d’enfonça de quelques pas au milieu des fougères. Il contourna un arbre et se retrouva, à sa grande surprise, à quelques mètres devant une jeune femme assise par terre avec une sorte de casque de spéléologue posé de travers sur la tête et un énorme sac à dos à côté d’elle.
Sören resta figé quelques instants, alors que son regard croisait celui de cette étrange personne. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien foutre ici, assise dans la forêt ? M’enfin… elle était aussi en droit de se demander ce que ce rouquin en sueur faisait ici également… D’une voix hésitante, Sören demanda :
- J’ai euuh… entendu un bruit. Vous êtes tombée ? Vous vous êtes fait mal ?
Sören Larsson
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Mer 25 Sep - 20:34
Confections en tous genre
21 septembre,
J'étais posée entrain de me faire à manger, c'est à dire juste un bout de pain du beurre et de la confiture pour le moment. JE REPETE POUR LE MOMENT, car je me connais, j'aime trop manger. Et puis j'observais les fleurs au passage qui se présentaient à moi. Faut bien que je trouve LES fleurs idéales pour ma mamie.
La bouche pleine, je remarque un ga qui me fixe. Je plisse les yeux pour être sur. D'ailleurs je dois lui éclairer la gueule méchamment avec mon truc sur la tête. Mais bref. Qu'est ce qu'il fout là ? Il est tout en sueurs. J'ai peur quand même.. Fin, c'est pas tout les jours, que je vois un type en sueur dans la forêt... ça se trouve il cachait un cadavre ! Ou un truc du genre... Ouaaa faut pas que je me fasse de film, sinon c'est mooort. Je m'arrête plus.
Je l'observe un peu plus. Et je remarque ses yeux. Ah, C'est un turne aussi. Et puis après je vois ses cheveux ! Et c'est un roux ! Comme moi ! Il a pleins de petits grains de beauté sur le visage. C'est mignon ! Il porte un pendentif, j'arrive pas à discerner quoi. Mais sa brille. Et là il me sort de mes songes. En même temps, je le regardais aussi..
« J’ai euuh… entendu un bruit. Vous êtes tombée ? Vous vous êtes fait mal ? »
Ah bah j'avais complètement tort. Il est plutôt bienveillant. J'ai du faire vla le bruit, pour qu'il entende... En même temps, y'a personne ici. Tout résonne, on entend les petits grillons, le vent qui berce doucement les feuilles. J'adore ces bruits, loin de la ville, loin de la pollution. Loin des cris, des bruits du métro ou je ne sais quoi. Juste le putain de calme !
« Euh désolée, j'ai du faire trop de bruit. Et non non tout va bien. J'ai juste balancé mes affaires au sol, désolée si t'as eu peur, ou je sais pas... Tu euh ? Faisais du sport ou peut-être tu cachais un cadavre à la nuit tombée ? » Dis-je en rigolant. De base avec ma molécule il pourra pas me mentir !
« Euh désolée, j'ai du faire trop de bruit. Et non non tout va bien. J'ai juste balancé mes affaires au sol, désolée si t'as eu peur, ou je sais pas... Tu euh ? Faisais du sport ou peut-être tu cachais un cadavre à la nuit tombée ? »
Elle avait posé cette question avec une telle décontraction, c’était… une peu étrange étant donné la situation. Sören n’avait pas pu voir grand chose de son interlocutrice… à part que c’était une femme avec des longs cheveux roux. Les rouquins, ça courait pas les rues à Central Point… C’était devenu si rare que cette jeune femme et Sören finiraient peut-être bien exposés dans un musée à leur mort.
Depuis qu’elle avait remarqué la présence de Sören, elle pointait sa lampe frontale droit sur lui. On aurait dit qu’elle portait une sorte de… casque de mineur, avec une lumière étonnement puissante pour un simple pic nic nocturne. Il était impossible pour lui de détailler le visage de cette personne. Il détourna le regard pour éviter cet aveuglement fort peu accommodant, et remarqua l'énorme sac au sol, dont une partie du contenu était sorti lorsque ce dernier a frappé le sol. Il y avait ce… truc pour faire des trous, dont Sören avait oublié le nom. C’est ce machin qui avait dû percuter un cailloux et faire ce boucan.
Plaçant sa main droite en avant, à une cinquantaine de centimètre devant ses yeux, Sören fixa à nouveau son regard sur la jeune femme, en essayant de stopper les rayons de la lampe frontale.
- Du… sport. Mais je te retourne la question, c’est toi qui est venue seule dans la forêt avec un casque de mineur et des outils.
Le ton de Sören était amusé, bien qu’un peu gêné. Cette fille l’intriguait et, même s’il ne la connaissait pas du tout, sa curiosité le poussait à en apprendre plus. Il avait beau ne pas être très au fait des petites habitudes des gens de Central Point, c’est bien la première fois qu’il voyait quelqu’un faire un pique-nique nocturne… avec une perceuse et un casque de mineur.
Juste après avoir posé sa question, Sören passa une bras à travers la bretelle de son petit sac à dos. Il passa ce dernier devant lui et l’ouvrit d’un geste vif pour y prendre la bouteille d’eau qu’il contenait. Tout en écoutant la réponse de son interlocutrice, il engloutit une bonne moitié de la bouteille. Bordel, ça faisait du bien.
Sören Larsson
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Dim 29 Sep - 20:26
Confections en tous genre
21 septembre,
J'avoue j'y vais un peu fort avec mon casque qui fait de la lumière pointé droit sur lui et moi en mode inspection de haut en bas. C'est pas tip-top. Mais bordel, faut me comprendre la nuit commence à tomber vous voyez ! Il place du coup sa main en avant. Pour éviter les rayons tout en répondant à ma question.
« Du… sport. Mais je te retourne la question, c’est toi qui est venue seule dans la forêt avec un casque de mineur et des outils. » Dit-il amusé et un peu gênée. Avant d'ouvrir d'un geste vif son sac. Je vous promets, je crois qu'à cet instant il a vu la peur dans mes yeux. Mais non, il sort juste une putain de bouteille d'eau. « Tu m'as carrément fait peur ! J'ai cru que t'allais sortir un flingue ! » Dis-je encore sous le choc. « Refais plus jamais çaaaaaaa stp »
Bon et là, je viens de comprendre sa question et j'avoue je parais chelou. Je passe une main derrière ma tête, carrément gênée, parce que bah c'est vrai, du point de vus inverse c'est carrément moi qui paraît être dérangée !
« J'avoue, jsuis là, avec une perçeuse, un sac un dos énorme, un truc chelou sur ma tête. Ça se trouve, c'est moi qui est entrain de cacher un cadavre ! » Je prend le casque pour le pointer sur ma tête comme quand on raconte une histoire d'horreur, on le met sous le menton, et je balance un « QUI SAIIIIT, jsuis une tueuse peut-être ! » qui pour moi se voulait effrayant, mais qui s’avérait faire tout l'inverse...
« Ouais bon, désolée, jsuis pas très bonne comédienne ! « Dis-je gênée, je voulais un peu détendre l’atmosphère, c'est pas commun de rencontrer des gens en pleine nuit.
Ce soir, jsuis carrément maladroite à m'exprimer. C'est peut-être lui qui fait ça ! J'étais carrément pas prête à voir des gens ici. Encore moins un roux tiens !
« Waaah, jsuis désolée, j'ai du t'aveugler avec ce machin.» Je regarde autour de moi. « Faut que je trouve un endroit pour le poser et que ça éclaire quand même... » Et me voilà, à tourner en rond, réfléchir à voix haute. « Non, pas là, je vais pas pouvoir manger. »... « Non pas là, je vois pas les fleurs... » Et oui, je suis entrain de tester différent angle pour que la luminosité soit parfaite, sauf que je trouve pas, et le seul truc qui m'aurait plus est carrément trop haut... Du coup, je soupire. Ah mais attends y'a le ga, qui est encore là, il pourrait m'aider peut-être non ?
« Euh, excuse-moi, tu penses que tu pourrais m'aider à foutre cette lumière sur cette branche là ? Je t'offre tout pleins de sandwiches en échange si ça te va... PERSO, je pense que c'est un bon deal ! »
- Tu m'as carrément fait peur ! J'ai cru que t'allais sortir un flingue !
Sören ne put cacher un petit sourire alors qu’il dévissait le bouchon de sa bouteille. C’est vrai qu’il avait été un peu brusque et il aurait sûrement eu un coup de stress s’il avait été à la place de la jeune femme.
- Refais plus jamais çaaaaaaa stp
Mais… qu’est-ce que c’était que cette façon de parler ? Ça semblait… surréaliste. Sören n’avait jamais entendu ça dans aucun film, ni dans la réalité depuis son arrivée à Central Point. On aurait dit… le “langage SMS” du début du XXIème siècle, mais… à l’oral. Il ne manquait plus que des grimaces exagérées en guise de smiley et on avait le tableau complet.
Sören se contenta de hausser les épaules, incapable de répondre la bouche vissée au goulot de la bouteille dont il engloutissait le contenu.
- J'avoue, jsuis là, avec une perçeuse, un sac un dos énorme, un truc chelou sur ma tête. Ça se trouve, c'est moi qui est entrain de cacher un cadavre !
Perceuse ! C’est ça le mot qu’il cherchait !
- C’est surtout le fait que tu ne le nies pas qui m’inquiète un peu !
- QUI SAIIIIT, jsuis une tueuse peut-être !
- Comme dans The Driller Killer ! Si tu veux marquer les esprits, mieux vaut choisir une autre arme. La perceuse ça doit être marrant pour les premières victimes mais… tu te retrouves vite limitée niveau créativité.
À peine avait-il terminé sa phrase que Sören se rendit compte qu’elle n’avait certainement jamais vu le film. Être coincé toute sa vie dans un bunker avec pas grand chose à faire était sans doute l’une des rares raisons valable pour perdre 1h32 de sa vie à voir un slasher aussi médiocre que The Driller Killer.
- Ouais bon, désolée, jsuis pas très bonne comédienne !
Tant mieux si elle était mauvaise comédienne. C’est ce qui permettait à Sören de s’amuser de la situation. S’il avait eu le moindre doute sur les intentions de la jeune femme, il se serait déjà barré en courant… même s’il avait déjà bien assez couru à son goût pour la journée.
- Waaah, jsuis désolée, j'ai du t'aveugler avec ce machin.
Elle orienta enfin sa lampe-torche hors de la tronche de Sören. La libération ! Malgré la pénombre, il pouvait discerner un peu plus précisément le visage de son interlocutrice. Elle était jeune, fine avec une longue chevelure rousse… plutôt mignonne au premier regard. Ses yeux étaient sombre… étrangement sombres, même. Sören avait du mal à distinguer les couleurs et les contrastes étant donné la faible luminosité due à l’heure et à la présence de nombreux arbres autour d’eux. Mais plus il fixait son visage, plus il en venait à penser qu’elle était turne.
Ce questionnement intérieur l’occupa plusieurs secondes, à tel point qu’il ne capta même pas que l’inconnue continuait à lui parler. Sans même faire attention, il la dévisageait… mais elle ne semblait pas l’avoir remarqué… à moins qu’elle n’ait tout simplement pas osé le lui faire remarquer.
Finalement, elle l’interpella, le faisant sortir immédiatement de ses songes :
- Euh, excuse-moi, tu penses que tu pourrais m'aider à foutre cette lumière sur cette branche là ? Je t'offre tout pleins de sandwiches en échange si ça te va... PERSO, je pense que c'est un bon deal !
- Hein ? Euuuh… ouais, bien sûr.
Pas sûr d’avoir bien compris l’objectif final de la jeune femme, Sören se déplaça juste en dessous de la branche que la jeune femme pointait du doigt. Il rétracta les mains à l’intérieur de son Tshirt à manches longues, histoire qu’elle ne lui foute pas de la terre partout sur les paluches, puis se pencha un peu afin de former un étrier avec ses deux mains sur lequel elle pourrait s'appuyer.
- Vas-y, je te fais la courte échelle. je te préviens je suis… un peu transpirant.
Alors que la jeune femme s’approchait et que ses yeux devenaient clairement visibles, il devint évident qu’elle était turne. Il était rare de voir des turnes hors de la bordure… ou du moins des turnes avec leur mutation activée. les malheureux avec une mutation permanente faisaient généralement en sorte qu’on ne remarque pas leurs yeux grâce à des lentilles ou des lunettes de soleil. Mais elle… ça ne semblait pas la concerner.
- Jolis yeux.
Même si rien ne l’obligeait à le faire, Sören prit la peine de lui faire remarquer qu’il avait vu ses yeux et que ça ne le dérangeait pas. Il aurait aimé qu’on vienne plus souvent le voir en disant “je sais que tu es un turne et j’ai pas de problème avec ça.” C’est le genre de petites attentions à la con qui rassuraient. Ne pas avoir à se cacher, c’était une liberté dont les turnes ne profitaient pas assez souvent.
Sören Larsson
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Mar 1 Oct - 22:13
Confections en tous genre
21 septembre,
« Comme dans The Driller Killer ! Si tu veux marquer les esprits, mieux vaut choisir une autre arme. La perceuse ça doit être marrant pour les premières victimes mais… tu te retrouves vite limitée niveau créativité. »
Je le regarde avec des yeux ronds. Putain, je me sens inculte, je sais pas du tout de quoi il me parle, j'ai du regardé une dizaine de films à peine depuis que je suis née. Et des documentaires à la pelle sur la faune et la flore. Mais ça c'est normal !
« Je suis désolée, je connais pas du tout... J'espère, qu'il est bien ce film » Dis-je en rougissant « Après on peut faire vla l'art je pense, on peut faire des formes réelles, abstraite avec les trous, c'est infini ! Genre comme un sérial killer ! Ça serait ma marque de fabrique ! … des petits trous, des petits trous toujours des petits trouuuuus » Terminai-je par dire en chantonnant. Je sais pas si il connaît cette musique, elle date en même temps du siècle dernier je crois, pour vous dire !
Ouais bon du coup, je me suis excusée pour l'aveuglement que j'ai du lui faire subir et puis je me suis mise à chercher un endroit pour ce bordel, histoire qu'il éclaire et un peu la forêt et que je sache où regarder pour manger. Tfaçon ce truc fait assez de lumière pour illuminer ce que je souhaite.
Du coup, j'étais là, entrain de parler toute seule, je faisais ma life. Je sentais un regard posé sur moi, surement le ga. Mais j'y faisais pas attention. Peu importe. Tiens d'ailleurs je sais même pas son prénom rien. Faudra que je pense à lui demander. Mais là, j'ai trouvé THE PLACE pour mon objet. Sauf que comment dire ? Jsuis trop petite enfaite. Donc je demande à la personne qui m'accompagne si elle peut m'aider en échange de sandwiche, car en vrai il doit avoir faim avec le sport qu'il a fait. Et puis, c'est mon délire de partager la bouffe.
« Hein ? Euuuh… ouais, bien sûr. »
Le ga rétracta les mains à l’intérieur de son Tshirt à manches longues, puis se pencha un peu afin de former un étrier avec ses deux mains sur lequel je pourrais m'appuyer. WAAAH la courte échelle, jsuis carrément pas sereine. Je crois les seuls fois que j'ai fait ça, j'étais avec mon frère et la fin était toujours drôle, je perdais à chaque fois l'équilibre. Mais maintenant jsuis une grande fille, donc je pense pouvoir ne pas faire la quiche sur le sol !
« Vas-y, je te fais la courte échelle. je te préviens je suis… un peu transpirant. »
« No problem, moi jsuis un peu maladroite par-contre »
Du coup, j'inspire, allez Joyce, si tu te concentres tu risques pas de tomber. J'ai pas le vertige, juste je veux pas vautrer, jsuis assez gauche comme ça depuis le début de la conversation. Et là, juste avant que je ne pose un pied sur l'étrier improviser il me sort un « jolis yeux ». Mes yeux se sont écarquillée et jsuis devenue carrément rouge pivoine. On m'avait jamais encore dit ça... Bien que j'ai jamais été trop touchée par le fait que j'étais turne, parce que... parce que je ne sors pas tout simplement, je me suis longtemps terrée chez moi et ma mutation fait aussi que je passe crème avec tout le monde, fin du moins pour l'instant... Jsuis encore jamais tombée sur un type qui détestait les turnes et qui pourraient me sortir tout pleins de mots haineux et pourrait être tellement à l'aise qu'il serait capable de me tuer. Juste pour l'instant j'ai eu de la chance, bien que je sais que dans le monde où on vit ça ne se passe pas comme ça... Mais là, ce qui vient de dire ça réchauffe le cœur sérieux et je peux m’empêcher de sourire et de bredouiller un « merci », car sérieusement, jsuis surprise. Mais attends ça se trouve s'en est un aussi ?
« SO, t'es prêt ? » Après avoir terminé ma phrase, je pose un pied et je m'élance pour parvenir à la branche que je souhaite tout en m'appuyant au par avant sur son épaule, puis du bout des doigts sur sa tête parce que j'avoue, je tangue un peu... Je balance un petit « désolée... » et bordel il a l'air d'avoir les cheveux doux et puis il est roux, oui je me répète mais c'est tellement rare !
Une fois en hauteur et après avoir trouver mon équilibre, jsuis obligée de lui demander « Dis moi, est-ce que toi aussi t'es turne ? … Fin sérieusement, on m'avait jamais dit ça ! La plupart des personnes voient ça comme la peste, tu vois... Fin clairement ça m'a touché ! Donc encore merci. »
Puis au moment d'avoir terminé de parler, je réussie comme prévu mon installation ! « IT'S OK ! » Dis-je toute joyeuse ! Sauf que là jsuis carrément aveuglée. Et je tombe et bien évidemment je l'entraine dans ma chute ! Jsuis carrément pleine de terre, lui un peu moins mais quand même. « AIIILLLE... Putain mais jsuis carrément nul ! J'espère que je t'ai pas fait mal ! » lui demandais-je inquiète. A croire que les rôles s'inverse haha ! Moi ça va en vrai, je pense pas m'être faite mal et puis au pire c'est que des bleus...
- No problem, moi jsuis un peu maladroite par-contre
Elle disait sûrement ça par politesse. C’est le genre de trucs que tout le monde dit avant de faire un truc demandant un minimum d’équilibre. Ça doit être une sorte de mécanisme de défense. Si l’audience s’attend à ce qu’on se vautre, la chute en devient moins surprenante, et donc moins ridicule ? Ouais, elle disait sans doute ça pour rien.
- Jolis yeux
Elle avait fait une drôle de tête. Pourtant, Sören n’avait pas dit ça avec un ton de vieux dragueur de bistrot. C’était plus… subtile. Mais bon, c’est vrai que les gens ne devaient pas complimenter ses yeux sombres bien souvent.
C’était pourtant beau cette teinte grisâtre. Ça variait pas mal d’un individu à l’autre en plus. Ceux de Sören étaient assez sombres, tirant sur le vert.
Bref, les gens n’aimaient pas leurs turnes. Et puisque les yeux sont l’élément différenciateur le plus évident entre les humains et eux… ça avait tendance à répugner ces derniers. Et juste ça, c’était une bonne raison pour partir à contre pied de la réaction habituelle des gens et complimenter les yeux de la jeune femme.
À y repenser… Sören se sentait bizarre. C’était pas son genre de balancer des compliments gratos, comme ça. Pas qu’il trouve ça ringard ou quoi. Plus par timidité. Mais… il se sentait étrangement à l’aise, ici. Peut-être l’effet de la dopamine post-sport, tout simplement ?
- Merci.
Au ton de sa voix, il était facile d’analyser qu’elle ne s’attendait pas à ça.
- SO, t'es prêt ?
Sören acquiesça, curieux de voir si la jeune femme était aussi maladroite qu’elle le disait. Mine de rien, la branche était assez haute. Mais la rouquine avait l’air plutôt légère, il n’aurait sûrement pas trop de difficulté à la soutenir, même si elle devait grimper jusqu’à ses épaules.
Elle s’élança, prenant appui sur ses mains pour atteindre ses épaules. Elle perdit un peu l’équilibre, qu’elle retrouva aussitôt en fléchissant un peu les jambes et en posant quelques doigts sur la tête de Sören.
- Désolée..
- En vrai… on s’en sort pas si mal, je trouve.
Elle commençait à trouver une certaine stabilité, et était pile à la bonne hauteur pour placer la lambe.
- Dis moi, est-ce que toi aussi t'es turne ? … Fin sérieusement, on m'avait jamais dit ça ! La plupart des personnes voient ça comme la peste, tu vois... Fin clairement ça m'a touché ! Donc encore merci.
Avant même que Sören ne réponde, elle ajouta, en fixant la lampe :
- IT'S OK !
Tout se mit à bouger d’un coup. Un instant plus tard, une énorme masse passa devant les yeux de Sören. il eu juste le temps de tendre les bras devant lui pour rattraper cette princesse en chute libre, tel le preu chevalier qu’il était.
Mais la vraie vie le rattrapa et lui rappela qu’on ne retient pas 60 kilos qui tombent du ciel aussi facilement. La jeune femme se retrouva sur le dos, Sören à moitié à genoux à noitié avachie sur elle, les bras contre le sol, sous le dos de Joyce.
- AIIILLLE... Putain mais jsuis carrément nul ! J'espère que je t'ai pas fait mal !
À moitié coincé sous son interlocutrice, Sören commença à renifler nerveusement. Ses narines bougeaient étrangement… comme des sortes de petits spasmes. Ses yeux, eux, avaient viré au gris-vert, avec le fond de l’oeil entièrement noir. Ça lui arrivait, lorsqu’il devait réagir dans l’urgence. C’était instinctif, comme un moyen de défense.
Au moins, elle avait la réponse à sa question précédente.
Sören ne prit même pas la peine de répondre à la jeune femme. Il pointait le visage tantôt à gauche, tantôt à droite. visiblement à la recherche de quelque chose. Au bout de quelques secondes d’un silence gênant, il fixa Joyce d’un ton interrogateur, presque inquiet.
Des odeurs, il en reconnaissait des milliers. Mais là, c’était différent. Un truc latent dans l’air, sans réel parfum. Comme… si elle dégageait un truc volatile, une sorte d’hormone qui provoquait cette sensation particulière et que Sören arrivait vaguement à capter, sans vraiment sentir la moindre odeur pour autant.
Il se redressa doucement, retirant ses bras jusqu’alors bloqués entre le dos de la jeune femme et le sol. Puis, hésitant, il finit par lui tendre la main pour l’aider à se relever.
- C’est quoi ce truc ? T'as... un truc bizarre.
Sören Larsson
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