Sans valeur

"Désolé, mais ça, je peux pas te le racheter. C'est du plaqué."

'Fais chier.

Le mal que je me suis donné... Bon, il y avait aussi une carte de Bitcoins assez remplie pour me permettre de payer quelques meubles pour mon squat, mais pour moi, ce bracelet devait valoir un sacré paquet. En plus, il était frappé du nom de la famille Becini, et ils sont pas vraiment réputés pour porter du toc...

Je fais tourner le bracelet autour de mon doigt. Je pourrais aussi le garder, mais c'est pas vraiment mon style. A mon bras, j'ai déjà une douzaine de bracelets, perles, bois, cuir, métal... Un truc doré et fin comme ça, c'est pas spécialement mon kif. Et puis, j'ai compris que c'était sans doute un memento. Genre, un souvenir de famille. Après tout, avec les alliances qu'il y a dans la famille, tout le monde peut pas être né avec une cuillère en argent dans le... Dans la bouche. Et à l'idée qu'une gamine soit en panique, à chercher le bracelet de sa grand-mère, je me suis mis en tête de le ramener...

Alors, me voilà. Diego Montoya, installateur de drônes laveurs de carreaux. Ca m'a au moins permis d'accéder au dernier étage, sur le toit, là où je suis sensé installer le relais. Je pose mon sac sur le sol, à côté de la piscine, vide à cette heure-ci, et je m'approche du bord.

La ville est belle, ce soir. J'aime bien la voir d'en haut. Ces petits ruisseaux de lumières rouges, cyan, jaunes, qui se déversent perpendiculairement les uns aux autres, dans les rues, tout en bas... Et qui servent de lit au quartier des loisirs, avec cette énorme grande roue qui illumine en rose la moitié du secteur. Au loin, j'aperçois la masse sombre du golfe d'Aberdyfi, qui sépare les secteurs 1 et 8.

Je me penche. L'immense paroi verticale de l'immeuble est hérissée ça et là de quelques balcons, qui ont une allure de parcs botaniques tant les jardins sont énormes. Moi, je vise celui-ci, juste en dessous. Je fixe un câble en nylon solidement autour d'un des pieds d'une tour de relais, et je le laisse descendre le long du mur, à l'écart de la baie vitrée, après avoir évalué la distance... Et je descend.

J'atterris sur le balcon, sans un bruit. Je reste accroupi un moment. Aucun mouvement, aucune lumière. Après une minute, je m'autorise à bouger... Je me redresse lentement, pour observer l'autre côté de la fenêtre. C'est une chambre. Un bureau, une commode, des vêtements... A la décoration, c'est probablement une chambre de femme. Non, de fille. Y'a pas mal de bouquins d'étude sur les étagères, éclairés par les lumières de la ville et des autres immeubles alentours. La nuit n'existe quasiment plus, dans ce secteur... J'espère qu'elle a de bons rideaux.

La baie vitrée... Un modèle récent. Par contre, la ventilation, juste au-dessus, est un peu plus ancienne. Je pense que j'ai un vieux passe qui devrait faire l'affaire... Je dois m'y reprendre à trois fois, mon matos n'est plus vraiment tout neuf; mais je finis par débloquer le système de maintenance; juste de quoi passer le bras dans la gaine. Normalement, je devrais trouver une gaine de câbles... Ici... Non? Merde, ils l'ont mis où, sur ce modèle... Ah... Voilà. Je compte les câbles du bout des doigts, et quand je pense avoir trouvé le bon... Je tire. Un claquement sec, le câble électrique est rompu. Un claquement témoigne de ma réussite : la baie vitrée est débloquée.

-Bon... Je dépose ce truc sur le bureau, et je me casse...

Je fais coulisser la paroi de vitrée, et je fais quelques pas à l'intérieur. Je n'avais pas vu le liserai de lumière sous la porte, derrière la commode.

Le bruit de l'eau qui coule retentissait, il commençait à se faire tard, son père était partit à une réunion d'actionnaires, bien qu'en réalité, il se trouvait probablement dans le lit d'une de ses nombreuses maîtresses. Danae, elle, prenait son bain, dans une baignoire XXL qui faisait aussi piscine à bulle colorées.


Cette dernière était donc très spacieuse, et d'un confort idyllique, les recoins était bordés de dorures et de motifs divers, rappelant la richesse de ses propriétaires. Danae avait verser du savon moussant dans son eau, une épaisse couche mousseuse s'élevait à mesure que l'eau montait, elle n'était ni trop chaude, ni trop froide, mais pas tiède non plus. Le bain était assez chauffé pour détendre toute les articulations de la jeune femme sans pour autant la brûler ou lui provoquer un haut de cœur.
Une légère vapeur s'échappait tout de même de la baignoire, accompagnant la fumée des bougies tamisées installées aux coins du bain et devant l'évier-miroir.  


Une odeur parfumée se dégageait de la salle, c'était ce genre de moment que Danae appréciait tout particulièrement, là dans cette baignoire, dans sa chambre, dans son appartement, le soir, chez elle.
Elle se sentait princesse, et reine à la fois. Maîtresse de son univers, c'était le moment de la journée, ou plutôt de la soirée, qu'elle préférait, elle pouvait récapituler tout ce qui s'était passé précédemment, faire le point, se projeter dans l'avenir, et tout simplement, réfléchir tout en se baignant littéralement dans le luxe.


Il y avait une télécommande sur le bord de sa baignoire, elle la saisit, puis appuya sur le bouton "ON", c'était une télécommande "old-school", il fallait l'admettre, mais elle trouvait que justement, ce type d'objets n'avaient pas si mal vieillis depuis que l'on peut tout faire depuis sa puce. Une fois le bouton pressé, la connexion se fit entendre par un petit "bip", signifiant l'allumage du système d'enceintes murales. Elle appuya a nouveau pour lancer sa playlist.. C'était de la musique classique, une musique en particulier "The Godfather", tirée d'un célèbre film de l'année 1972. Elle inspirait à la jeune femme une intensification de son sentiment de toute puissance, allongée, dans son petit bain de bourgeoise.
La musique retentissait doucement, elle n'aimait pas que ses tympans se fassent exploser alors que c'était un moment "relaxant", propice à la réflexion.

Elle passa du savon le long de son corps, se netoyant chaque recoins dans le moindre détail, elle appliqua délicatement sa crème nourrissante "Grand confort" qui permettait une hydratation de sa peau lui donnant un teint éclatant.


Elle retira par la suite son masque capillaire déposer sur ses longs cheveux soyeux un peu plus d'une demi heure auparavant.
Elle rinça ces derniers, passant ses doigts délicats tout le long de sa chevelure mouillée, veillant à retirer tout résidus possible du masque.
Danae secoua sa tête et replongea quelques minutes dans son bain.


Lorsqu'elle en sortie, elle laissa ses cheveux humides, elle les brossa simplement, elle était chez elle, pas besoin de se presser, il fallait juste qu'elle aille enfiler son peignoir qui se trouvait dans son armoire dans sa chambre à coucher.


Elle plaça une deuxième couche de crème hydratante, sur son visage cette fois ci, tout en se regardant dans le miroir, elle recourba ses cils à l'aide d'un recourbe-cil, puis s'observa.
"Ça va, je suis belle." pensa t-elle, un air de satisfaction aiguë accrocher au visage.
Elle se sécha légèrement et ouvrit la porte de sa chambre connectée à sa salle de bain pour aller chercher son peignoir.

- AAAHHHHHHHHHHHHHH !

Elle poussa un long cri strident à en casser le verre, un cri terrifié, inquiète. Danae se retrouvait désormais nue devant un homme qu'elle ne conaissait pas et qui était dans sa chambre sûrement entrain de voler quelque chose. Prise de panique, elle mit quelques secondes à mettre ses mains pour couvrir ses parties et cacher partiellement ses seins. Elle tremblotait et l’adrénaline l'empêchait de parler, de bouger, de fuir. Elle continua de trembler, voyant sa vie défiler à vitesse grand V.

La chambre est immense... Et plutôt jolie. Ça sent bon. Il y a comme une odeur parfumée qui émane de je ne sais ou... Et ce lit! Il doit faire au moins trois mètres carrés. J'ai connu des chambres qui faisaient sa taille. Le bracelet que j'ai à la main me paraît de plus en plus singulier. Pourquoi quelqu'un qui vit dans ces dorures aurait besoin de garder un truc juste plaqué or...? Je le fais tourner entre mes doigts, en faisant briller à la lumière des néons l'inscription. Becini. Et si c'était simplement un bracelet en toc offert pour la visite des bureaux aux touristes, ou une connerie du genre...?

Je m'adosse à la commode. Des fringues de haute couture. Des bijoux, par dizaines. Je passe la main dessus. La vie que j'aurais si je pouvais posséder tout ça... Plus besoin d'un squat. Plus besoin de me planquer. Même un turne peut acheter de la reconnaissance avec assez d'argent. J'aurais une vie de rêve, je vivrais dans un hôtel du quartier des loisirs...

Une musique m'arrache à mes pensées. Pas très forte, des cuivres, de la musique classique. La lumière d'une porte qui s'ouvre me fait tourner la tête... Et merde, combien de chances il y avait pour que quelqu'un soit dans la pièce juste à côté à cette heure? Un rideau de vapeur s'échappe par le haut de la porte, juste avant qu'elle ne sorte.

Une fille, assez petite, mince et jolie. La première chose que je vois, alors qu'elle est de trois quarts de dos, c'est un tatouage sur son omoplate. Un sigle, ou plutôt, une lettre arabe, je crois. La deuxième chose que je vois... Bah, c'est l'intégralité de son corps. Elle est nue. Sa peau est légèrement hâlée, et elle a de longs cheveux châtains... Elle est vraiment bel--

- AAAHHHHHHHHHHHHHH !

Son cri me fait reculer d'un pas; elle s'est retournée, elle m'a vu. Mon premier réflexe, c'est de mettre les mains en avant, pour tenter de l'apaiser; toujours le bracelet dans une main. Elle cache son corps, dans un geste vulnérable, elle semble terrifiée... J'espère que son cri n'attirera personne. Normalement, il ne devait y avoir personne, j'avais réussi à confirmer l'absence du maître de maison cette nuit-là...

Je la regarde dans les yeux, et, en partie pour éviter de l'effrayer si elle voit mes yeux argentés, même à contre-jour, mais surtout pour éviter que mon regard ne s'aventure trop loin vers le bas. Au moins, dans le noir, elle ne me verra probablement pas virer au rouge.

- A...Attends, t'inquiète pas! J'suis pas là pour... Euh, je viens juste ramener un truc...!

Quel truc? Je le tiens à bout de bras, j'imagine qu'elle le verra. Pitié, faites qu'elle n'essaie pas de s'enfuir ou d'appeler quelqu'un... Il faudrait que je la maîtrise, et, vraiment, je suis pas venu pour ça. Elle a l'air jeune, 18, 19 ans peut-être? Ça fait mal de voir la crainte dans ses yeux bleus... Surtout en sachant que j'en suis la cause.

Son sentiment de sécurité et son nuage de "puissance" sur lequel elle était montée s'effondrèrent rapidement en comprenant que l'homme qui lui faisait face n'avait rien à faire ici.
Il était rentré par effraction, elle en était sûre en voyant sa réaction. Que faisait-il ici ? Et comment diable était-il rentré ? Cela faisait beaucoup de question pour sa petite tête qui tentait tant bien que mal de garder son sang froid. En plus d'être rentré illégalement dans son domicile, il y était rentré au pire moment.. La légère lumière des lieux laissait tout de même entrevoir les courbes de son bassin et son sillon inter-mammaire. Elle ne bougeait plus, comment allait-elle s'en sortir.. Elle zieuta la pièce et chercha son nanocom du regard, elle avait un bouton urgence installé dessus, il lui suffirait d'atteindre ce dernier qui se trouvait sous son coussin pour presser le bouton et appeler à l'aide.

Elle fit le calcul de tête, elle avait deux possibilités, soit elle courrait vers le nanocom et risquait de se faire intercepter par l'homme, soit elle tentait de "négocier", son instinct lui hurlait de courir mais sa raison l'en empêchait..

L'homme qui se dressait devant elle devait faire dans le mètre 80. Il était bien plus grand qu'elle mais sa stature était sèche, ce n'était pas une armoire à glace, et c'est sûrement grâce à cette carrure qu'il avait réussit à se faufiler dans sa chambre. Les yeux de l'homme cherchèrent les seins, elle le sentit, puis elle riva les siens dans un échange de regard incompréhensible.

"Ces yeux.. Ces yeux.." Ils sont argentés ! En plus de tout ça c'était un turne, il avait sûrement une mutation terrible qu'il pourrait utiliser contre elle, elle trembla de plus belle, la question de "qu'allait-elle faire ?" devenait de plus en plus urgente.

- A...Attends, t'inquiète pas! J'suis pas là pour... Euh, je viens juste ramener un truc...!

Quoi.. Mais que racontait-il ?! Il tendit ses bras vers elle, elle ferma les yeux en pensant qu'il allait la frapper, mais il n'en fit rien. Sa voix n'était pas vraiment mauvaise, il n'était pas là pour du grabuge, ou peut être n'était-ce qu'une façade. Elle longea son bras du regard puis vit dans ses mains son bracelet qu'elle cherchait depuis des semaines déjà..

- M-mon.. Br..acelet..

Elle bégua, se demandant si c'était réel.. Elle était au bord du malaise et devint pâlotte, le turne était donc déjà venu ici, il l'avait déjà cambriolée et c'était lui qui avait prit le dernier souvenir qu'elle avait de sa grand mère.. C'était un bracelet "en toc" que son grand père avait fait faire pour sa femme lorsqu'il n'était que des adolescents sans un rond. Il avait une certaine signification, pûrement sentimentale et n'avait aucune valeur.. Elle essaya de comprendre, peut être venait-il vraiment le re-poser en s'étant rendu compte que c'était un faux..  Elle poussa un long soupir et le regarda dans les yeux en tentant de prendre un ton plus calme.

- Que faîtes vous ici..

Elle fit un pas en avant, en même temps qu'elle parla, ses parties intimes restaient cachées par ses mains. Ses yeux émeraudes passèrent un léger coup d'oeil à peine perceptible à son oreiller, avant de re-fixer le turne. Mimant une assurance certaine totalement fausse.

Elle me regarde dans les yeux, je suis à peu près sûr qu'elle a eu le temps de voir que j'étais un turne, avant que je ne tourne la tête. Bordel, je suis vraiment arrivé au pire moment, au pire endroit. Pas que j'aie tellement eu le choix, puisque c'était la seule baie vitrée accessible depuis le toit. Il devait n'y avoir personne...! Mais évidemment, cette fille n'était pas à la réunion... Sans doute l'héritière Becini. Tout ce que je pouvais faire, c'était espérer qu'elle soit moins pourrie que son père. Est-ce qu'elle était même au courant de toutes les rumeurs qui courent à propos de lui...? Adultère, maîtresses, "fêtes privées" à base d'hôtesses... Particulières. Bien sûr, il n'y avait aucune preuve tangible, ce genre de personne savait couvrir ses arrières, on n'arrivait pas sur cet échelon de la société sans un minimum de savoir-faire... C'est une des raisons qui m'avait fait me poser pas mal de questions quand le prêteur sur gage m'a expliqué que le bracelet n'avait pas de valeur marchande.

Quand j'essaie de la calmer, il y a un moment de silence. Je relève la tête... Et je vois ses yeux rivés sur l'objet de ma visite. Il y a un peu d'incompréhension - et un peu de vert émeraude dans ses yeux bleus. Elle est vraiment jolie. J'essaie de regarder ailleurs, mais la surprise lui fait oublier un moment sa nudité et je n'ai nulle part où poser les yeux sans que l'indécence me permettre de retrouver mon aplomb.

- M-mon.. Br..acelet..

Après un silence un peu gênant, elle s'avance vers moi. Très bien... C'est un début. Pas de cris, pas de fuite, pas de grabuge. C'est bon, Dec', ça va le faire, tu peux gérer ça.

- Que faîtes vous ici..

Elle jette un oeil vers son lit. Instinctivement, je fais de même. Un DED? Elle a l'air majeure après tout, elle peut en posséder un. Un flingue, même, peut-être? Après tout, c'est une famille avec une réputation plutôt... Sale. A la regarder, comme ça, je l'imagine mal se servir d'une arme à feu, d'autant qu'elles sont interdites à Central Point, hormis les forces de l'ordre. Mais, connaissant le papa, pourquoi pas... Un petit "cadeau de self-défense".

- Je... Je te l'ai dit, je suis juste ici pour ramener ça. Je suis... J'essaye de vivre comme je peux, et c'est la solution que j'ai trouvé. Mais, ça... Ça fait pas partie du deal. J'ai pensé que c'était... Peut-être... Un souvenir ou un truc particulier, enfin... C'est à toi?

J'hésite à m'approcher pour le lui donner. En ce moment, j'ai l'impression d'avoir un chat en face de moi et de lui tendre de la nourriture, sans savoir s'il va me griffer ou s'il va me laisser le caresser. Dans le doute... Je ne bouge pas. Il ne faudrait pas qu'elle pense que je suis dangereux...

- T'as sans doute remarqué... Je suis turne, autant te dire qu'on me laissera pas facilement travailler dans une banque... Quand t'es né dans la Bordure, tu fais avec ce que t'as. Et t'inquiète pas... Ma mutation me permet pas de blesser qui que ce soit. Je suis juste... Bah. Je peux "respirer" la lumière du soleil.

Je sais pas trop si elle va me croire, mais vu que j'ai une mutation assez ridicule, autant m'en servir pour atténuer ses craintes. D'expérience, ce qui effraie le plus les citoyens, c'est l'inconnu, le fait d'ignorer quelles capacités ont les turnes avec qui ils interagissent. Je lui donne les clés pour décider de sa prochaine action.

- Tu... Euh... Tu peux t'habiller, si tu veux... Enfin, t'es...

T'es à poil. Habille-toi, s'il te plaît... Pas que ça me gêne beaucoup, mais bon. D'une part, il y a des limites au self-control de la direction de mon regard, et d'autre part, si conversation il y a, autant qu'elle ne soit pas perturbée par notre... Différence vestimentaire.

Elle se tenait droite et continuait de le fixer, elle reprenait peu à peu de l'assurance dans son attitude et ses gestes, c'est comme si l’adrénaline qu'elle avait ressentie s'était transformée en une redoutable lucidité.
Il vit son regard sur le canapé, ce n'était pas bon signe, mais il fallait qu'elle tente le tout pour le tout.


- Je... Je te l'ai dit, je suis juste ici pour ramener ça. Je suis... J'essaye de vivre comme je peux, et c'est la solution que j'ai trouvé. Mais, ça... Ça fait pas partie du deal. J'ai pensé que c'était... Peut-être... Un souvenir ou un truc particulier, enfin... C'est à toi?


Elle n'en croyait mot. "Juste ici pour ramener ça", il était surtout la pour dépouiller ses biens. La technique du "Je suis pauvre, j'ai pas le choix", on lui avait déjà faite plusieurs fois, elle n'était pas dupe. Il avait le culot de lui demander si c'était bien à elle, soit il était peu futé, soit il essayait de gagner du temps.

- On a toujours le choix. Et à votre avis, je viens de vous le dire.

Elle se montrait sur l'offensive, elle ne se laissait pas démonter et elle continuait à avancer à petit pas.
Le chat montre ses dents et hérisse ses poils lorsqu'il se sent en danger, elle l'imitait à la perfection.
Cette technique visait à gagner du terrain sur le turne qui lui faisait face, elle savait qu'elle avait peu de chance de l'intimider, mais cela lui permettait de démontrer sa fausse assurance afin que son "ravisseur" n'ait pas le dessus psychologiquement parlant.
Elle essayait de tenter de le déchiffrer, plongeant son regard dans le sien, pour tenter de jauger son niveau de "banditisme". Quel pouvoir pouvait-il aussi cacher ? Sa plus grande peur était qu'il puisse lire dans ses pensées.

- T'as sans doute remarqué... Je suis turne, autant te dire qu'on me laissera pas facilement travailler dans une banque... Quand t'es né dans la Bordure, tu fais avec ce que t'as. Et t'inquiète pas... Ma mutation me permet pas de blesser qui que ce soit. Je suis juste... Bah. Je peux "respirer" la lumière du soleil.

Elle devait l'admettre.. Il n'avait rien d'un Ciro di Marzio, pourquoi essait-il autant de se justifier, elle allait finir par le croire.. C'est vrai que les turnes, surtout ceux qui ont des yeux et des mutations apparentes. Sauf peut être ceux qui étaient assez riche et populaire pour s'en sortir, mais c'était une infime minorité. "Et t'inquiète pas.." il lisait vraiment dans ses pensées ou quoi ?! Non peut être devenait-elle parano, il avait dû comprendre que je redouterai une possible mutation dangereuse.

- Tu aurai pus t'en prendre à quelqu'un d'autre, ce bracelet compte pour moi. Tu peux "respirer la lumière", comme un panneau solaire ?

Elle afficha une légère mine renfrognée et méfiante, elle couvrait toujours ses parties et se sentait mal à l'aise. Au moins, s'il disait vrai, sa mutation ne risquait pas de lui porter atteinte, c'était déjà ça.

- Tu... Euh... Tu peux t'habiller, si tu veux... Enfin, t'es...

- Nue. Perspicace.

Elle avait terminée sa phrase avant lui, elle leva légèrement son menton, c'était une occasion en or, ça lui permettrai de se rapprocher dangereusement de son objectif, le nanocom.. Elle avança en gardant ses mains plaquées sur l'avant de son corps, seul son fessier reste dévoilé, ajoutant à cela sa démarche féminine insistant sur ses cambrures arrières.
Elle passa devant le turne non sans crainte, puis elle ouvrit son armoire pour enfiler son peignoir, blanc, en lin soyeux. Il restait décolleté, mais au moins elle avait quelque chose sur elle, s'habiller entièrement aurait été trop long. Elle se situait à quelques pas seulement de son nanocom dissimulé sous son oreiller.. Il fallait qu'elle gagne encore quelque instants de plus et ce serait bon.
Elle se remit face à lui, le toisant de haut en bas.

- Je... Euh.. Merci.. C'est gentil.

- On a toujours le choix. Et à votre avis, je viens de vous le dire.

La phrase de riche par excellence… Non, on n'a pas toujours le choix. J'y ai souvent eu le droit, évidemment. Je ne prends plus la peine d'y répondre, seuls ceux qui se retrouvent face à ce "choix" qui n'en est pas vraiment un peuvent comprendre ce qui pousse quelqu'un à emprunter ce chemin. Et elle marche sur un chemin qui est très, très éloigné du besoin et de la pauvreté… Malgré son âge. Enfin, au moins, si elle se montre agressive, c'est qu'elle n'est plus tellement effrayée. Bien que je ne sache pas trop ce qui me conviendrait le mieux, le cas présent. Et... Elle vient de me le dire…? Elle a juste bégayé "mon bracelet", autant dire que demander confirmation n'était pas un luxe. Enfin… J'imagine que dans sa vie, il n'y a pas grand chose qui ne soit considéré comme "un luxe"...

Je n'avance pas, je n'ai aucun geste offensif, ni même défensif d'ailleurs. Qu'elle veuille me gifler ou tenter de me mettre à terre; bien que je n'aie pas l'impression que ça arrive, à aucun moment elle ne le fera à cause de mon comportement.

- T'as sans doute remarqué... Je suis turne, autant te dire qu'on me laissera pas facilement travailler dans une banque... Quand t'es né dans la Bordure, tu fais avec ce que t'as. Et t'inquiète pas... Ma mutation me permet pas de blesser qui que ce soit. Je suis juste... Bah. Je peux "respirer" la lumière du soleil.

Elle avait l'air plus interloquée, plus curieuse qu'effrayée ou énervée, maintenant. Je peux comprendre qu'on traverse tout un panel de réactions différentes quand un type rentre dans votre chambre en pleine nuit, avec une histoire comme la mienne. Bah… J'ai fait ce que j'avais envie de faire. Si ça me conduit en taule, je pourrai m'en prendre qu'à moi.

- Tu aurai pus t'en prendre à quelqu'un d'autre, ce bracelet compte pour moi. Tu peux "respirer la lumière", comme un panneau solaire ?

Un panneau solaire? On m'avait souvent traité de "plante en pot" ou de "feuille morte", mais je crois que ça, c'était une première. Ca respire pas des masses, un panneau solaire.

- Euh… Ouais, enfin, dans le genre… Je m'en suis pas pris à toi en particulier, tu sais. Et c'est justement parce que ça a l'air d'un objet important que j'ai voulu tenter de le ramener. Je pensais pas tomber sur sa propriétaire...

Il y avait dans ses yeux de la fierté du chat effrayé qui cherchait à cacher sa première réaction. Un peu trop, même, quand je lui parle de se rhabiller, et qu'elle passe devant moi le menton haut, comme une princesse. Une princesse avec les fesses à l'air. Fort jolies, par ailleurs. Mais sa démarche se cassa imperceptiblement quand elle passa à côté de moi. Elle redoutait sans doute toujours un assaut. Elle ouvrit l'armoire et enfila une sorte de chemise de nuit, un truc assez léger… Et ouvert. Près du lit, elle se retourna face à moi.

- Je... Euh.. Merci.. C'est gentil.

- Ouais, euh… J'irais pas jusque là, j'ai pas l'impression d'avoir refait ta soirée. Enfin, pas en bien.

En approchant à mon tour du lit, je dépose sans le lancer le bracelet sur les draps, juste entre nous deux, sans trop m'approcher d'elle.

- C'était à quelqu'un de ta famille…? Il est vraiment joli. On sent qu'il a été porté longtemps.

J'essayais pas particulièrement de la rassurer ou quelque chose, cette fois. J'ai juste dit ce que je pensais. J'ai aucune idée de ce qu'elle, elle pense, mais… Peut-être parce qu'on a dans les mêmes âges, j'ai pensé, le court instant avant de parler, qu'elle ne réagirait pas comme les autres, qui m'ont depuis longtemps refusé le statut d'être humain. Je regarde un instant vers la fenêtre. Ouais… Si je devais m'enfuir rapidement, j'allais vraiment être dans la merde.

L'atmosphère était tendue, mais beaucoup moins que quelques minutes auparavant.
Il fallait l'admettre, le fait de se rhabiller, bien qu'un peignoir, ne soit pas un habit dit "convenable", cela lui avait permit de la rendre plus confiante, et de retirer la gêne liée à la nudité.
Elle savait ses dires hautains, dignes des clichés que les riches pouvaient avoir sur les pauvres.
Le piquer faisait partie du plan, désormais, ils était d'égal à égal, elle ne ressentait plus cette crainte qu'il lui inspirait, s'il avait voulu lui faire du mal, ou s'enfuir, il l'aurait déjà fait.

- Euh… Ouais, enfin, dans le genre… Je m'en suis pas pris à toi en particulier, tu sais. Et c'est justement parce que ça a l'air d'un objet important que j'ai voulu tenter de le ramener. Je pensais pas tomber sur sa propriétaire...

- Ahin', je vois. C'est drôle, à vous entendre on dirait presque que c'est un geste de bonté que de m'avoir voler. Mais je peux comprendre, le besoin, la faim, ça pousse à faire des choses folle, et il vaut mieux un voleur qu'un tueur n'est-ce pas ? Et pour ce qui était de tomber sur moi.. C'est que tu avais mal préparé ton coup, heureusement pour toi, je suis capable d'encaisser pas mal de chocs émotionnels.

Elle parlait vrai. Elle n'était pas une mauviette, enfin dans un sens si, mais pas au niveau moral, elle savait que la vie pouvait se montrer crue, et oui, cela touchait même les riches.
Son grand père était un crève la faim avant de devenir un puissant baron du crime. Mais.. Il avait une toute autre "stature", du moins de ce qu'elle pouvait imaginer.

- Ouais, euh… J'irais pas jusque là, j'ai pas l'impression d'avoir refait ta soirée. Enfin, pas en bien.

Danae poussa un léger gloussement, c'était ironique, c'est comme s'il s'excusait d'être là. De la déranger.. Mais pour s'assurer qu'il ne la lui mettrait pas à l'envers il fallait qu'elle exige quelque chose de lui, de plus, "consistant."

- Mhm, vous en faîtes pas pour moi. Moi qui me plaignait de ne pas avoir eus une journée pimentée.. Par contre, videz vos poches, entièrement avec une main, l'autre en évidence.. Voyez ça comme une précaution, au cas ou.

Il s'approcha à son tour du lit, déposant délicatement son bracelet sur les draps, entre eux deux, il resta à bonne distance, cela lui convenait pour le moment.

- C'était à quelqu'un de ta famille…? Il est vraiment joli. On sent qu'il a été porté longtemps.

- A ma grand mère. Vous vous demandez peut être pourquoi c'est du plaqué ? C'est car mon grand père était pauvre, et lorsqu'il a demandé en fiançailles ma grand mère, il a fait faire ce petit bijoux avec la gravure de notre famille, c'est une sorte de signe, qui à l'époque voulait dire : "Tu es des notres désormais". Donc, j'y tiens beaucoup, il se transmet de femmes en femmes, si j'ai une fille, je lui donnerai.

Elle le regarda, il avait soudainement l'air pensif, il cherchait peut être un moyen de s'échapper, de toute façon s'il faisait ça, il se ferait stopper net par les gardiens de l'immeuble.
Elle enchaîna ensuite avec une question, elle souhaitait maintenir un dialogue, pour tester un peu les intentions du turne.

- Si je comprend bien, pour survivre, vous volez. Et vous avez eus un "cas de conscience" avec ce petit bracelet. Et c'est pour cela que vous êtes dans ma chambre..

Elle semblait avoir réussi à se rassurer toute seule, avec sa haute couture et ses grands airs. Mais, elle me fait plutôt l'impression d'une sorte de reine de classe qui essaierai beaucoup trop fort de conserver son autorité sur ses fidèles serviteurs. Enfin, vu la situation, ça avait presque quelque chose de mignon, cette façon de dire à voix haute ce qu'on aimerait que l'autre pense de soi.

- Ahin', je vois. C'est drôle, à vous entendre on dirait presque que c'est un geste de bonté que de m'avoir voler. Mais je peux comprendre, le besoin, la faim, ça pousse à faire des choses folle, et il vaut mieux un voleur qu'un tueur n'est-ce pas ? Et pour ce qui était de tomber sur moi.. C'est que tu avais mal préparé ton coup, heureusement pour toi, je suis capable d'encaisser pas mal de chocs émotionnels.

Elle semble perdue entre le vouvoiement de l'inconnu et le tutoiement de la familiarité. Je me trompe peut-être, mais elle ne se plait peut-être pas complètement dans cette cage en cristal. Quoi que... A voir ses meubles, ses vêtements... Si ça se trouve, elle a embrassé ce mode de vie en toute conscience. Et si elle était comme son père...? Si elle était prête à tout pour avoir toujours plus de thunes et de pouvoir, et qu'elle l'utilisait n'importe quand, n'importe comment...? Peut-être qu'elle était du genre à avoir un contact particulier avec la police. Pire, des hommes de main.

Tu t'emportes, Dec'... Ca sert à rien de te monter le crâne. Tu sais d'elle uniquement ce que tu vois. Et justement, elle rit quand je m'excuse d'avoir foutu sa soirée en l'air. Est-ce que c'est pas cynisme, par moquerie, par sincérité? En tout cas, un rire est mieux qu'un cri. Et apparemment, ça l'aide à terminer de prendre de l'assurance.

- Mhm, vous en faîtes pas pour moi. Moi qui me plaignait de ne pas avoir eus une journée pimentée.. Par contre, videz vos poches, entièrement avec une main, l'autre en évidence.. Voyez ça comme une précaution, au cas ou.

- Une journée pimentée, hein...? Ben, qu'est-ce que je devrais dire...

Je faisais allusion au fait de m'être fait prendre en pleine effraction, bien sûr... Bien sûr?

En tout cas, je m'exécute. Je lève une main, et je passe l'autre dans mes poches. Rien à gauche... Une carte de bitcoins, presque vide... La carte d'identité de réparateur de drônes à droite... J'ai laissé la plupart de mes outils sur le toit. J'ai pas pris d'arme - je prends jamais d'arme. Et pour finir, je pose le bracelet sur le lit.

- C'était à quelqu'un de ta famille…? Il est vraiment joli. On sent qu'il a été porté longtemps.

- A ma grand mère. Vous vous demandez peut être pourquoi c'est du plaqué ? C'est car mon grand père était pauvre, et lorsqu'il a demandé en fiançailles ma grand mère, il a fait faire ce petit bijoux avec la gravure de notre famille, c'est une sorte de signe, qui à l'époque voulait dire : "Tu es des notres désormais". Donc, j'y tiens beaucoup, il se transmet de femmes en femmes, si j'ai une fille, je lui donnerai.

Bon... Elle est repassée au vouvoiement, apparemment. Elle se méfie de moi. Elle doit se dire que je cherche à me tirer au plus vite, voire à l’assommer...? Eh non, à vrai dire, je m'en fous. J'ai pas de raisons de détaler tant qu'elle ne m'en donne pas. Elle peut aussi simplement me demander de partir... Si je devais m'enfuir, je verrai à ce moment. Je suis pas vraiment du genre à prévoir des plans B... Mais, c'est vrai que je préfère quand les plans A marchent du premier coup.

- Fais-y gaffe, alors. Désolé d'avoir mis la main dessus. Il a une sacrée histoire.

Je l'imaginais plus ancien, ceci dit. Son grand-père...? Ca devait faire quoi, 60 ans, grand max. Et encore, c'est si son grand-père est vraiment vieux. C'est donc un bijou d'après-guerre... Il est tellement patiné, elle doit le porter vraiment souvent. Je me représente la scène, sa mère lui donnant le bijou...

Sa mère...? Elle a donc de bons rapports avec sa mère, j'imagine... Si la réputation de son père est vraie, elle ne doit pas le porter dans son coeur. C'est plutôt pour me rassurer.

- Si je comprend bien, pour survivre, vous volez. Et vous avez eus un "cas de conscience" avec ce petit bracelet. Et c'est pour cela que vous êtes dans ma chambre..

Je croise les bras derrière la tête. Pour survivre... Oui, au début, c'était vrai. Mes parents parvenaient à peine à joindre les deux bouts quand je me suis tiré de la FATE. Et puis, j'avais une petite soeur, apparemment... Même aujourd'hui, je ne l'ai encore jamais vue. J'ai préféré vivre seul, de mon côté. Un turne, sans identité... Les offres d'emploi couraient pas les rues. Alors, j'ai commencé à voler. De la bouffe, surtout. Puis, des cartes de Bitcoins. Aux dealers, aux macs. Je traînais dans des quartiers de merde, qui m'ont appris que l'homme, qu'il soit turne ou non, est fondamentalement un pourri quand il aime trop l'argent. J'envoyais ce que je pouvais à mes parents pour les sortir de là...

On déconne pas avec la famille.

- Ouais... C'est un résumé comme un autre. C'est comme ça que j'ai commencé, en tout cas. Pour le bracelet, par contre, t'as visé juste. J'ai pas l'habitude de priver les gens de leurs souvenirs.

Par la suite, ma situation a pas mal évolué. Je suis plus "pauvre", même si je suis toujours, techniquement, SDF. Mais c'est pas le genre de trucs dont je cause à tout le monde.

- Bon... Qu'est-ce que tu veux faire de moi?

Je baisse les mains pour les remettre dans mes poches. Je ne me sens pas particulièrement menacé, mais j'avoue ne pas vraiment savoir ce qu'elle veut, pour le moment. Autant lui demander directement, non?

Il avait l'air de beaucoup penser, peut être était-il entrain de la juger ? Ou peut être regrettait-il juste ses actes ? Danae ne le pensait pas, quand on a faim, les remords et les codes étaient vite mis de côtés.
Elle était habituée à faire face à des situations un peu improbables, mais là elle était chez elle, et la situation en question se déroulait sous son toît, dans sa chambre.
Il l'avait déjà vu nue alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes. Cela brisait déjà bien les codes, mais au moins, l'intimité avait déjà été rompue, et cela ne la dérangeait plus, elle arrêta donc de le vouvoyer.

- Une journée pimentée, hein...? Ben, qu'est-ce que je devrais dire...

Danae passa son doigt sur ses lèvres sensuellement, l'air pensive, elle le fixait droit dans les yeux en même temps qu'elle réfléchissait.

- Se retrouver nue devant un parfait inconnu qui n'est ni plus ni moins un cambrioleur.. Il faut avouer que c'est.. plutôt "cocasse".

- A ma grand mère. Vous vous demandez peut être pourquoi c'est du plaqué ? C'est car mon grand père était pauvre, et lorsqu'il a demandé en fiançailles ma grand mère, il a fait faire ce petit bijoux avec la gravure de notre famille, c'est une sorte de signe, qui à l'époque voulait dire : "Tu es des notres désormais". Donc, j'y tiens beaucoup, il se transmet de femmes en femmes, si j'ai une fille, je lui donnerai.

- Fais-y gaffe, alors. Désolé d'avoir mis la main dessus. Il a une sacrée histoire.

- Oh.. Tu sais, j'en étais sûre, je ne perd jamais rien. J'étais sûre qu'on me l'avait voler, après.. je ne pensais pas que ce serait chez moi, je pensais notre appartement infaillible.. Je me susi trompée.

Elle ponctua sa phrase par de légers sourire, il n'avait pas l'air d'être là pour lui faire du mal, et il lui tenait compagnie, c'était assez ironique dit comme ça, mais en réalité la majorité de ses contacts sociaux étaient complètements faussés par une hypocrisie ambiante propre à la Ceinture.
Même parlé avec son cambrioleur était une conversation plus vraie, qu'avec une de ses "amies" de l'école privée.

Elle le regarda vider ses poches, il dégageait de lui une certaine odeur, elle ne savait pas trop à quoi elle lui faisait penser, mais c'était loin d'être désagréable à l'odorat. Etait-ce son parfum ? Ou a cause de sa mutation ? Elle regarda la pièce d'identité, c'était une vraie ça ? Elle en doutait fortement.

- Diego Montoya. Tu n'as pas une tête de Diego, sans vouloir te vexer.

- - Ouais... C'est un résumé comme un autre. C'est comme ça que j'ai commencé, en tout cas. Pour le bracelet, par contre, t'as visé juste. J'ai pas l'habitude de priver les gens de leurs souvenirs.

Elle décela la sincérité de ses propos, il n'était plus un "voleur" donc ? Un bandit reste un bandit, mais ce n'en était pas un.

- Oh d'accord.. Tu es un gentil malfaiteur. Mais, je te remercie d'avoir pris la peine de me le ramener.

Elle gloussa à sa propre pique, Puis replaça ses cheveux humide derrière ses oreilles, avant qu'il pose une question qui la laissa bouche bée quelques instants.

- Bon... Qu'est-ce que tu veux faire de moi?

"Qu'est-ce que je voulais faire de lui ?" Bonne question.. Que pourrai-je faire d'une turne qui respire de la lumière, et une sorte de "ninja" notable, capable d'escalader et de se faufiler partout.
Quelques mauvaises idées lui vinrent à l'esprit, elle ne savait pas trop comment aborder le sujet.

- Je veux savoir ton vrai nom.. Pour commencer, au fait, je m'appelle Danae, enchantée, mais tu le sais peut être déjà ? Ensuite j'aimerai d'abord que tu me racontes comment tu es monté ici ?

- Une journée pimentée, hein...? Ben, qu'est-ce que je devrais dire...

Elle me regarde droit dans les yeux avec un petit air mutin. Elle n'a pas froid aux yeux, en tout cas... On dirait qu'elle a retrouvé son aplomb avec une vitesse rare.

- Se retrouver nue devant un parfait inconnu qui n'est ni plus ni moins un cambrioleur.. Il faut avouer que c'est.. plutôt "cocasse".

Cocasse... Ouais, c'est pas ce que j'aurais dit, mais... Au moins, elle a pas l'air de trop m'en vouloir. En fait, elle a même plus l'air du tout de s'en soucier. C'est vrai qu'elle est à tomber, mais... Formuler elle-même qu'elle était nue devant moi, je m'y attendais pas. A nouveau, je lutte un peu pour éviter que mes yeux ne passent par son décolleté quand elle évoque sa nudité. Heureusement, elle m'explique l'histoire de son bracelet, ce qui permet de changer de sujet.

- Fais-y gaffe, alors. Désolé d'avoir mis la main dessus. Il a une sacrée histoire.

- Oh.. Tu sais, j'en étais sûre, je ne perd jamais rien. J'étais sûre qu'on me l'avait volé, après.. Je ne pensais pas que ce serait chez moi, je pensais notre appartement infaillible.. Je me suis trompée.

Elle sourit. Elle a une approche plutôt cynique de la chose. Mais... C'est vrai, elle s'est trompée.

- Rien n'est infaillible. En tout cas, c'est en pensant qu'on l'est qu'on tombe de plus haut. Regarde-moi... Je m'attendais pas à me faire choper, mais je vais pas paniquer pour autant. C'est des choses qui arrivent aux voleurs...

Quand elle me demanda de vider mes poches, et que je m'exécutais, elle resta un moment à vérifier la carte d'identité. Bon, vu la situation, c'était pas difficile d'additionner un et un.

- Diego Montoya. Tu n'as pas une tête de Diego, sans vouloir te vexer.

- C'est normal. Tu te doutes bien que je suis pas arrivé ici en demandant mon chemin aux gorilles à l'entrée. C'est... Ce que je fais. Je suis personne... Ce qui me permet d'être tout le monde.

J'essaye de lui expliquer ma ligne de conduite, tout en restant assez vague pour ne pas me causer d'autres problèmes. Et en échange, je reçois une petite pique bien méritée.

- Oh d'accord.. Tu es un gentil malfaiteur. Mais, je te remercie d'avoir pris la peine de me le ramener.

Malfaiteur...? Je ne sais pas si c'est mal faire que de causer des problèmes à ceux qui font du mal. Mais, je ne pense pas que le moment soit bien choisi pour lui dire que je considère que son père fait partie de ceux-là. Alors, je lui laisse cette victoire, en l'écoutant se moquer de moi après sa réplique. Elle se recoiffe, puis, avant que le silence ne devienne trop long...

- Bon... Qu'est-ce que tu veux faire de moi?

- Je veux savoir ton vrai nom.. Pour commencer, au fait, je m'appelle Danae, enchantée, mais tu le sais peut être déjà ? Ensuite j'aimerai d'abord que tu me racontes comment tu es monté ici ?

Merde.

Mon vrai nom? Mon vrai nom, c'est December. En tout cas, ca l'était, maintenant. L'autre, celui que mes parents m'ont donné, je ne l'ai plus utilisé depuis... Depuis leur mort. Mais le vrai souci, c'est comment je suis monté. Si elle l'apprend, c'est une carte en plus dans sa main, et une en moins dans la mienne, si je devais m'enfuir.

- Danae... C'est plutôt cool. Non, je ne savais pas. Je savais que ton père avait une fille, mais je ne connaissais ni son âge, ni son nom. J'avoue être plutôt agréablement surpris...

Tu m'étonnes. Si une fille comme ça était accessible pour un mec comme moi... Enfin, inutile de rêver. Je suis turne, elle, non. Elle est riche, moi, non.

- Je vais pas te mentir... La piscine est sympa. J'ai du faire un peu d'escalade... Il est grand, ton immeuble. Je suis arrivé par ton balcon. Je me suis dit qu'un peu de Romeo et Juliette, ça ajouterait du "piment" à la soirée. J'espère que ça t'a plu...?

Je lui fais une petite révérence.

- Moi, c'est December. Tu peux m'appeler Dec'.

"Death". Beaucoup de gens comprennent ce mot quand je leur donne mon diminutif. En tout cas, j'espère qu'elle n'est pas du genre à passer son temps à écouter les rapports de police ou les news... Aux dernières nouvelles, j'étais encore recherché, bien qu'ils n'aient que mon nom, et pas mon signalement. Je fais toujours gaffe à pas laisser trop de traces.

- Oh.. Tu sais, j'en étais sûre, je ne perd jamais rien. J'étais sûre qu'on me l'avait volé, après.. Je ne pensais pas que ce serait chez moi, je pensais notre appartement infaillible.. Je me suis trompée.

- Rien n'est infaillible. En tout cas, c'est en pensant qu'on l'est qu'on tombe de plus haut. Regarde-moi... Je m'attendais pas à me faire choper, mais je vais pas paniquer pour autant. C'est des choses qui arrivent aux voleurs...

Rien est infaillible, surtout l'être humain, qu'il soit turne ou non. Et oui il s'était fait choper la main dans le sac, comme un enfant qui venait de faire une bêtise.

- En même temps.. Si tu n'as rien à te reprocher.. Tu n'as pas à paniquer n'est-ce pas ?

Voleur, c'était un bien grand mot, un voleur jette ce qu'il ne peut pas vendre, il ne s'encombre pas d'un objet sans valeur, surtout un objet "sentimental" et jamais un voleur ne rendrait un objet volé à une de ses victimes.

- Diego Montoya. Tu n'as pas une tête de Diego, sans vouloir te vexer.

- C'est normal. Tu te doutes bien que je suis pas arrivé ici en demandant mon chemin aux gorilles à l'entrée. C'est... Ce que je fais. Je suis personne... Ce qui me permet d'être tout le monde.

Il faudrait qu'elle prévienne la sécurité que leurs "gorilles" sont des incompétents notoire, cette fausse pièce d'identité était si grossière. Si lui avait réussit à faire tout ça.. alors un tueur à gage pourrait aussi y parvenir sans trop de difficultés.

- Je veux savoir ton vrai nom.. Pour commencer, au fait, je m'appelle Danae, enchantée, mais tu le sais peut être déjà ? Ensuite j'aimerai d'abord que tu me racontes comment tu es monté ici ?

Lorsqu'elle lui demanda son nom, le regard du turne changea quelque peu, sa gestuelle aussi, peut être ne s'en était-il pas rendu compte, mais il avait l'air pensif, comme s'il fallait réfléchir pour décliner son nom.. Peut-être hésitait-il tout bonnement à lui dire son vrai nom, sûrement à cause des possibles répercussions que cela pourrait avoir s'il était recherché, ou simplement si elle portait plainte, ce qu'elle ne ferait d'ailleurs probablement pas.

- Danae... C'est plutôt cool. Non, je ne savais pas. Je savais que ton père avait une fille, mais je ne connaissais ni son âge, ni son nom. J'avoue être plutôt agréablement surpris...

- Maintenant tu le sais, et qu'entends-tu par, agréablement surpris ?

Elle afficha une nouvelle fois son sourire éclatant. Sa question était particulièrement taquine, et elle le savait. Cela permettait de détendre un peu l'atmosphère, de toute manière elle n'en était plus à ça près.

- Je vais pas te mentir... La piscine est sympa. J'ai du faire un peu d'escalade... Il est grand, ton immeuble. Je suis arrivé par ton balcon. Je me suis dit qu'un peu de Romeo et Juliette, ça ajouterait du "piment" à la soirée. J'espère que ça t'a plu...?

Il était drôle, il fallait l'avouer, il avait l'air de savoir parler, pour un "pauvre turne" . Elle gloussa doucement, elle détendis son attitude étalant ses mains un moment sur son lit, passant ses doigts délicats sur son bracelet familial.

- Ah oui tu as déjà visiter la piscine du coup ? J'imagine que tu ne t'y es pas encore baigner, je te jure que si tu avais essayé, tu y serai resté au moins une semaine tant elle est agréable. Ben écoutes, tu as des bonnes référence, en tout cas tu as réussis à me faire rire, peut être que ta visite ne tombe pas si mal finalement.

Il lui fit une petite révérence.

- Moi, c'est December. Tu peux m'appeler Dec'.

"December" "Dec" Ca sonnait comme Death, la mort, elle était déjà sûre qu'il préférait qu'on l'appelle ainsi, Dec', ça faisait badass.

- Enchantée Dec'. Tu veux que je te serve à boire, ou quelque chose ?

Elle plissa les yeux, elle lui proposait à boire amicalement, même s'il était rentré chez elle par effraction et qu'il l'avait déjà cambriolée.. Elle voyait mal en quoi ça pouvait plus mal tourner. Et elle ne comptait pas le dénoncer pour le moment, autant continuer la conversation plus calmement.

- En même temps.. Si tu n'as rien à te reprocher.. Tu n'as pas à paniquer n'est-ce pas ?

- Ouais, euh... Disons que j'ai pas vraiment été invité, non plus, alors je suis pas tout blanc...

Elle en a de bonnes, elle. Rien à me reprocher? Je suis arrivé par effraction en escaladant la façade, avec une fausse identité... Diego Montoya. Quand elle le lit sur la carte, elle n'y croit pas, directement suspicieuse. Et à raison... Je lui explique que c'est un nom d'emprunt, ce qui est la version polie d'un vol d'identité, puisque ces papiers sont des vrais, seule la photo a été remplacée par surimpression. Il n'y a pas grand monde qui accepte de faire ce genre de petites retouches, mais j'ai mes entrées... Des échanges de service. Mais, tout le reste: la descente en rappel et le bidouillage du système de fermeture, je mets quiconque au défie de rassembler ces capacités! En tout cas, elle veut connaître le chemin par lequel je suis arrivé, et mon "vrai nom", après m'avoir donné le sien.

- Danae... C'est plutôt cool. Non, je ne savais pas. Je savais que ton père avait une fille, mais je ne connaissais ni son âge, ni son nom. J'avoue être plutôt agréablement surpris...

- Maintenant tu le sais, et qu'entends-tu par, agréablement surpris ?

Encore ce sourire espiègle. Par réflexe, je fuis son regard. Je pense qu'elle joue avec moi, et j'arrive pas à savoir si c'est désagréable... Ou non. Alors, j'essaie de rentrer dans son jeu de taquinerie.

- Agréablement surpris... Par la vue. De ta fenêtre, bien sûr. Je vais pas te mentir... La piscine est sympa. J'ai du faire un peu d'escalade... Il est grand, ton immeuble. Je suis arrivé par ton balcon. Je me suis dit qu'un peu de Romeo et Juliette, ça ajouterait du "piment" à la soirée. J'espère que ça t'a plu...?

Elle rit un peu, et s'appuie plus en arrière sur son lit, étalant ses mains, l'une passant sur son bracelet. Son peignoir n'étant pas fermé, son geste en révélait peut-être plus que nécessaire sur son anatomie, mais... Quelque chose me disait que ce n'était pas forcément un accident.

- Ah oui tu as déjà visiter la piscine du coup ? J'imagine que tu ne t'y es pas encore baigner, je te jure que si tu avais essayé, tu y serai resté au moins une semaine tant elle est agréable. Ben écoutes, tu as des bonnes référence, en tout cas tu as réussis à me faire rire, peut être que ta visite ne tombe pas si mal finalement.

- Peut-être une prochaine fois... Mais pas en tant que Diego. Si je dois rester une semaine, je pense que je serai plus à l'aise en étant invité...

Après une petite révérence, je finis par me présenter. Mon "vrai nom", c'est celui-là, et aucun autre.

- Moi, c'est December. Tu peux m'appeler Dec'.

"December" "Dec" Ca sonnait comme Death, la mort, elle était déjà sûre qu'il préférait qu'on l'appelle ainsi, Dec', ça faisait badass.

- Enchantée Dec'. Tu veux que je te serve à boire, ou quelque chose ?

La question me décontenance un peu. Je n'ai pas bien saisi à quel moment la situation était passée de "Il y a un intrus chez moi" à prendre le thé ensemble, mais... La situation était tellement marrante. On dirait un jeu entre nous, comme deux ennemis qui décident de cesser de faire semblant de se faire la guerre.

- Pourquoi pas, ce serait malpoli de refuser une telle proposition de mon hôtesse... Tu bois quoi, toi?

Je ne sais pas pourquoi, mais je l'imagine bien avec une tasse de thé. Peut-être que c'est cette odeur de rose et de jasmin autour d'elle... Je ne sais pas bien où me tenir. J'ai beau jouer les fiers, cette situation à la "Jasmine et Aladdin" me rend assez tendu. Sa tenue aussi, d'ailleurs.

Elle continuait de se détendre, ce n'était que du paraître, elle commençait à avoir une petite idée de ce qu'elle allait faire de lui. Il avait l'air d'être quelqu'un de prometteur, mettre autant d'application pour pénétrer chez une des plus grandes fortunes de Central Point et réussir.. C'était quand même un haut-fait.

Certes il n'avait pas réussit son coup, elle, était là, mais quelque part, c'était tant mieux pour lui, l'appartement était sécurisé, si elle n'avait pas été là une alarme se serait déclenchée, et qui sait ce que la sécurité lui aurait fait, surtout que ces gars là n'aiment pas particulièrement les turnes.

- Maintenant tu le sais, et qu'entends-tu par, agréablement surpris ?

- Agréablement surpris... Par la vue. De ta fenêtre, bien sûr. Je vais pas te mentir... La piscine est sympa. J'ai du faire un peu d'escalade... Il est grand, ton immeuble. Je suis arrivé par ton balcon. Je me suis dit qu'un peu de Romeo et Juliette, ça ajouterait du "piment" à la soirée. J'espère que ça t'a plu...?

"Par la vue de sa fenêtre". Mais bien sûr, elle laissa échapper un léger gloussement comprenant directement qu'il faisait allusion à la nudité de la jeune femme lorsqu'elle le surprit chez elle.

- Eh bien, j'espère que tu as bien profiter de la "vue" alors, ce n'est pas tout les jours que l'on voit quelque chose d'aussi beau. Intéressant, en tout cas.. En plus tu es cultivé tu connais Roméo et Juliette, mais à la fin de la pièce ils s'embrassent il me semble.

Elle jouait clairement avec leu feu, en le provoquant avec son éternel ton amusé.

- Enchantée Dec'. Tu veux que je te serve à boire, ou quelque chose ?

La question semblait l'avoir décontenancé, ou peut-être que c'était sa réponse précédente. Il semblait être déstabilisé, la stratégie de Danae marchait et faisait ses preuves. Il reprit ensuite du poil de la bête, et lui répondit d'une façon qui amusa la jeune femme.

- Pourquoi pas, ce serait malpoli de refuser une telle proposition de mon hôtesse... Tu bois quoi, toi ?

Il avait raison sur deux points, ce serait malpoli de refuser, et si cela avait été le cas, elle l'aurait sûrement fait emprisonner. Et le deuxième point était qu'en effet elle se présentait désormais comme son hôtesse qui l'avait invitée de son plein gré, ou plutôt qui le laissait rester ici, mais elle ne voulait pas qu'il se sente captif.

- Vu l'heure.. je me ferai une tisane, je sais que ça fait "mémé" mais bon, j'aime bien.
Quel goût ? J'ai du thé à la menthe, naturel et non trafiqué, sinon j'ai ma propre variante de thé, crée pour moi même.

Elle lui sourit elle ouvrit la porte la laissant grande ouverte, s'il voulait s'enfuir c'était le moment idéal, mais quelque chose lui disait qu'il ne le ferait pas. Il pourrait tout aussi voler, fouiller sa chambre et s'enfuir avec un plus gros butin, mais elle restait confiante. En partant elle remarqua qu'elle avait laissé son peignoir plutôt ouvert, c'était peut être pour ça qu'il ne la regardait que peu dans les yeux. Elle le laissa ainsi, visiblement cet atout jouait en sa faveur, les hommes sont si prévisibles.

Elle laissa aussi la porte ouverte pour pouvoir entendre la réponse du jeune homme, elle se dirigea ensuite vers la cuisine, ouvrit la porte du placard à thé puis sortis un pot, bien logé au fond du placard, contenant des boulettes vertes, mais cela ne ressemblait en rien à du thé.

Elle a l'air plus détendue... Je devrais pas rester là trop longtemps, moi. Maintenant que je lui ai rendu son bracelet, il serait temps que je me tire d'ici... Mais si je me barre d'un coup, il y a toutes les chances pour qu'elle prévienne la sécurité. J'essaye d'imaginer de quelle façon cette nuit pourrait se terminer pour qu'elle me laisse partir sans conditions. Ou peut-être y en aura-t-il une...?

- Eh bien, j'espère que tu as bien profiter de la "vue" alors, ce n'est pas tout les jours que l'on voit quelque chose d'aussi beau. Intéressant, en tout cas.. En plus tu es cultivé tu connais Roméo et Juliette, mais à la fin de la pièce ils s'embrassent il me semble.

Woups. Je pense que mon sous-entendu était beaucoup plus entendu que je ne le pensais. Pourquoi je m'amuse à lâcher ce genre de trucs dans un moment pareil...? Enfin, elle rit, j'imagine qu'elle ne m'en tient pas rigueur. Elle me relance même sur la pièce de Shakespeare.

Mais... A la fin de la pièce, ils meurent tous les deux.

Je n'ai aucune idée de si elle l'a fait exprès ou de si elle l'ignorait vraiment. Le baiser est une des scènes centrales, tout ce qui suit n'est que descente aux enfers pour les deux amoureux. Malgré que la pièce soit connue depuis des siècles et des siècles, tout le monde ne s'en souvient pas de la même façon... Parce qu'il y a eu des centaines, des milliers d’adaptations, peut-être.

En tout cas, je crois me souvenir que, pensant Juliette morte, Roméo boit le même poison liquide qu'elle pour la rejoindre.

- Enchantée Dec'. Tu veux que je te serve à boire, ou quelque chose ?

A boire...

L'image de la fiole de poison tourne dans ma tête avant que je ne me reprenne pour lui répondre.

- Pourquoi pas, ce serait malpoli de refuser une telle proposition de mon hôtesse... Tu bois quoi, toi ?

- Vu l'heure.. je me ferai une tisane, je sais que ça fait "mémé" mais bon, j'aime bien.
Quel goût ? J'ai du thé à la menthe, naturel et non trafiqué, sinon j'ai ma propre variante de thé, crée pour moi même.

Du thé naturel. Ces riches ont décidément un tout autre niveau de vie. Mais, perso, ça me dérange pas. Je n'ai aucun souci avec les aliments synthétiques, et j'ai même déjà goûté des plantes qui avaient muté... Bon, j'ai fini par tout recracher, mais je ne suis pas mort empoisonné. Ce que je veux dire, c'est que je préfère que mon corps s'habitue à ce que je peux trouver le plus facilement. Elle... Elle doit avoir beaucoup de mal à se nourrir si elle descend dans la Bordure.

Enfin, je pense pas que ça lui arrive souvent.

Elle ouvrit la porte, sûrement pour partir chercher le thé. Son peignoir encore ouvert flottait un peu. Je vois rien, mais le fait de seulement deviner, voire imaginer ses formes, avait quelque chose de plaisant aussi.

- Un thé... Euh... Comme toi!

J'ai mis du temps à répondre et je dois hausser le ton pour qu'elle m'entende depuis la porte. Elle sourit, et disparut.

Je me laisse tomber sur le lit, la tête contre dans le drap.

- Quelle galère...

En tournant la tête, je vois l'objet de toute cette histoire, le bracelet, qu'elle a laissé là ou je l'avais posé. Confiance? Suffisance? Vanité? En tout cas, je remarque autre chose. Sous l'oreiller, la petite lumière de veille d'un nanocom attire mon regard. Il était là... Tout le temps. Elle le savait? Si elle l'avait ramassé en douce, et emmené en allant chercher le thé, elle serait probablement en train d'appeler la sécurité en ce moment. Ou pire.

J'hésite à le prendre. Mais, non. C'est inutile, et me causerait plus de tort qu'autre chose. Prendre quoi que ce soit, d'ailleurs. Je me retourne, allongé sur le lit, les jambes en dehors. Pour le moment, ma meilleure carte, c'est celle que j'utilise. Alors, j'attends qu'elle revienne.

Danae sortait son service à thé composé d'une théière, d'un pot à crème, d'un sucrier et d'une série de tasses, le tout dans la même porcelaine. Elle s'abaissa au niveau d'un petit tiroir d'où elle tira deux serviettes qu'elle plaça dans le plateau destiné à porter le service. Puis, elle continua à farfouiller dans les tirroirs de la cuisine, cherchant quelque chose, au même moment elle se demanda pourquoi son "invité" ne répondait pas, il était surement déjà en train de trouver une faille pour sortir, à croire qu'elle le retenait vraiment, s'il le souhaitait il lui suffirait de partir sans un mot, Danae, le laisserai partir sans rancune.

Cependant ce "Dec'" avait contracté une dette envers elle, et elle comptait bien l'utiliser. Elle finit par trouver ce qu'elle cherchait, des sortes de gros sachets en plastiques, elle les plaça à côté des pots ne comportant pas de thé, et se mit à vider ces derniers dans les sachets. Elle empaqueta le tout et le mit dans son décolleté qui faisait office de "poche" pour son peignoir. Son oreille se dressa lorsqu'elle entendit sa réponse.

- Un thé... Euh... Comme toi!

De toute manière, elle était déjà partie sur l'idée de lui servir du thé, cette particularité de thé était déstinée à la relaxation; on le servait souvent dans les spas, pour faciliter le relâchement du corps, et de l'esprit avant de rentrer dans l'eau chaude.

- D'accord, j'arrive de suite dans quelques instants.

Elle ne l'entendit pas s'enfuir à cette nouvelle, très bien. Il ne partait pas, elle se demandait quand même ce qui le poussait à rester, elle savait qu'elle pouvait se montrer impressionnante tant par sa beauté que par sa rhétorique plus ou moins offensive, mais de là à faire rester un intrus chez elle ?

Il le savait sûrement, mais ce n'était pas vraiment un invité, où plutôt pour le moment ce n'en était toujours pas un, il était plus comme une sorte d'otage, libre de partir certes, mais le fait qu'il reste voulait tout dire, ce "Dec'" était perturbé.

Son immeuble était sous vidéos surveillance s'il était rentré par ce qu'il lui avait indiquée, alors il y avait de grande probabilité pour que ça ait été filmer. Elle avait toujours ce joker d'avance sur lui, mais il fallait qu'elle cesse de penser à une confrontation, on ne part pas en paix avec sa haine.

Elle transporta le plateau, puis avança jusqu'à sa chambre, lorsqu'elle entra, elle vit l'homme allongé sur son lit, tandis qu'elle lui apportait son petit plateau, on aurait cru une scène romantique de films pour ado, où la femme vient apporter à manger à son mari dans le lit.

Elle déposa le service à thé sur son lit d'un geste délicat, cette situation lui rappelait son professeur particulier, Miles, un homme d'une beauté froide qui ne la laissait pas indifférente, Dec' n'était pas mal non plus, mais ce n'était pas le même style, avec de beaux habits, et un peu de soins, il pourrait être beaucoup mieux. Elle commença à servir le thé, tout en gardant ses idées bien en tête, elle le lui servit à l'orientale, faisant couler un mince et long filet de thé le long de sa tasse, une mince vapeur s'élèvera de cette dernière tandis qu'elle se fait remplir, un thé chaud, mais pas bouillant et bien servit.

- Bon, à ce que je vois mon Roméo ne s'est pas enfuit, et j'en suis ravie, cela m'attristerai de finir comme une énième Bridget Jones, le côté "classe moyenne" en moins.

Elle lui laissa choisir sa tasse, au cas où ce dernier se mette à penser qu'elle cherche à l'empoisonner.
La jeune femme se savait assez violente des fois dans ses idées, mais elle ne se pensait pas capable de tuer quelqu'un, elle préférait la diplomatie et la joute verbale en cas d'ennuis, mais si December était une sorte de voyou il devait bien l'avoir sentie, qu'elle ne souhaitait pas vraiment se salir les mains..

En parlant de se salir les mains, elle ouvrit son décolleté qu'elle avait remonté pour en sortir un paquets contenant une substance verte, de la weed, le paquet devait faire 500 gramme d'herbes, de quoi se faire arrêter et mettre en prison pendant quelques temps.

- J'ai une question, es-ce que je peux te faire confiance Dec' ?

Elle déposa le paquet en face du jeune homme qu'elle toisait dans les yeux d'un regard vif et perçant, intense et brûlant. Il fallait qu'il lui réponde oui, il n'avait pas vraiment le choix, et Danae non plus.

- J'aurai une mission, disons, très particulière pour toi, mon cher Roméo.

Elle ajouta une couche à sa première phrase, d'un ton enjôleur, un grand sourire affichant fièrement sa dentition parfaitement blanche et alignée. S'il réussissait, alors elle ne risquerait plus rien, et lui non plus, elle était prête à payer le prix qu'il lui demanderait, car la liberté, ça n'en a pas.

- D'accord, j'arrive de suite dans quelques instants.

Je souris. Putain, c'est quand même surréel comme situation. Ça me fait marrer... Je sais pas trop pourquoi. L'adrénaline? La fille? La situation? Peu importe, on verra bien où ça va. Dans le pire des cas, je finis en taule. Et encore, c'est pas gagné... Je suis pas venu sans précautions. Dans le meilleur des cas... Aucune idée?

Elle revint avec le plateau et les tasses de thé, je me relève un peu. Elle ne s'est pas rhabillée; en fait, j'ai l'impression que son décolleté est encore plus ouvert. Elle se penche en avant pour servir le thé, et je fixe mon regard sur les tasses... On dirait du thé comme dans les pubs. Une théière, un long filet de thé fumant... Rien à voir avec les machines à café qui te pissent un truc immonde en poudre.

- Bon, à ce que je vois mon Roméo ne s'est pas enfuit, et j'en suis ravie, cela m'attristerai de finir comme une énième Bridget Jones, le côté "classe moyenne" en moins.

- Cette fameuse pièce, Roméo et Bridget Jones...

Ouais, Shakespeare, je connais un peu, j'ai des bases. Bridget Jones, par contre, aucune idée... Mais au contexte, ça doit être une nana dont le mec s'est barré en douce. En tout cas, la façon dont elle m'appelle son "Roméo" n'est pas anodine. C'est plutôt flatteur... A vrai dire, mes activités ne me laissent pas souvent l'occasion de me faire draguer. Je suis pas sûr de ce qu’elle voulait entendre par classe moyenne, par contre... D'ailleurs, elle a fini de verser le thé, et me tend les deux tasses.

J'en prends une et la porte à mes lèvres. Non seulement je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi chaud, mais en plus, elle choisit ce moment pour ouvrir son décolleté, m'offrant une vue imprenable sur son... Balcon. Je tousse et manque de renverser le thé, mais non... Et elle sort un sachet en plastique. Okay, ça, je connais. J'imagine que c'est un peu ironique pour un homme-plante de fumer de la weed, mais... C'est le genre de trucs dans lesquels on entre vite quand on vit en marge des lois. Sauf que c'est un putain de sachet, genre un demi-kilo...

- J'ai une question, es-ce que je peux te faire confiance Dec' ?

- Eh ben, je pense que t'as déjà répondu à la question, sinon tu m'aurais pas déballé tout ça...

J'ai pas l'impression qu'elle soit sur le point de me proposer de rouler un bédo. J'aurais pas dit non, même si la dernière fois, j'étais tellement à l'ouest que j'ai failli me faire choper par un simple gardien de nuit en descendant d'un toit. Mais, la quantité me paraît un brin exagérée... Elle le pose devant moi, toujours sans remonter son peignoir. A quoi est-ce qu'elle joue...?

- J'aurai une mission, disons, très particulière pour toi, mon cher Roméo.

Cette fois, en plus du "Roméo", j'ai le droit au sourire parfait digne d'une publicité. Okay, c'est pas n'importe qui... Et pour le moment, la seule idée qui me vient ne me plaît pas particulièrement.

- Tu veux quand même pas que je deale pour ton compte...?

- Cette fameuse pièce, Roméo et Bridget Jones...

- Tu connais Bridget Jones ?

Elle en doutait, c'était vraiment un film de fille, mais bon, ça restait un classique, après tout, pourquoi pas.
Il semblait légèrement enjoué de la situation, elle imaginait assez facilement qu'il n'avait pas coutume de se faire aborder de la sorte. Il pensait sûrement qu'elle était dans une démarche séduisante, peu être un peu trop même. Mais Danae n'avait pas peur de surjoué, elle était assez jolie pour se le permettre.

Il prit sa tasse et l'apporta à ses lèvres, elle continuait de le fixer, elle vit son regard s'attarder d'abord sur son décolleté, puis s'écarquiller en voyant son grand paquet d'herbe. Elle vit dans ses yeux un tas de questions se bousculer, il devait être perturbé, elle ne pouvait pas s'attendre à beaucoup mieux, de toute manière seulement sa réponse compterait.

- J'ai une question, es-ce que je peux te faire confiance Dec' ?

- Eh ben, je pense que t'as déjà répondu à la question, sinon tu m'aurais pas déballé tout ça...

Pas faux. Mais elle lui avait quand même poser la question, devait-elle prendre sa non-réponse comme une provocation ? Alors qu'il lui répondit elle sentit un petit pic d'adrénaline monter en elle, un frisson lui parcourir l'échine, elle se sentait étrange, mais elle devait garder la tête haute.

- J'aurai une mission, disons, très particulière pour toi, mon cher Roméo.

Elle ajouta une couche à sa première phrase, d'un ton enjôleur, un grand sourire affichant fièrement sa dentition parfaitement blanche et alignée. S'il réussissait, alors elle ne risquerait plus rien, et lui non plus, elle était prête à payer le prix qu'il lui demanderait, car la liberté, ça n'en a pas.

- Tu veux quand même pas que je deale pour ton compte...?

Mais.. Que pensait-il d'elle ? Ce n'étais pas une narcotrafiquante, enfin pas encore, certes sa famille était impliquer dans ce genre d'affaires depuis plus d'un siècle.. mais ce n'était pas une raison, elle se respectait. Il ne se doutait visiblement pas de la réponse qu'elle allait lui donner.

- Mais pas du tout voyons ! Pour qui me prends-tu, "Dec'" ? Une grossiste ?

Elle esquissa un air faussement étonnée puis elle gloussa, balayant l'air d'un geste élégant de la main.

- En réalité.. Je ne sais pas si tu saurais comprendre ce que je vais te demander, ou plutôt le pourquoi du comment, ce n'est pas contre toi, mais, entre riches.. On a des petites querelles.. Mon père a réunit un conseil d'actionnaire il veut prendre la tête de ce conseil et diriger ainsi tout les actions au sein de l'entreprise. Mais pour cela, ces derniers doivent voter pour lui à l'unanimité, et il y a un homme, qui.. pose problème.. Il ne veut pas voter pour mon père, car cet homme est l'actuel président du conseil.. En plus de cela, il veut l'évincer de l'entreprise, et donc nous couler.

Elle prit une pause, le temps de souffler et de voir si December suivait ses mots.
Danae le toisa de haut en bas, l'analysant dans les lignes les plus subtiles, elle cherchait à voir ce qu'il ressentait, ce qu'il pensait en ce moment même.

- Le seul moyen pour qu'un vote soit annulé, ou décompté, c'est que le votant soit mis en examen judiciaire. La quantité d'herbe qu'il y a suffira pour qu'il se fasse coincer. Que son vote soit annulé, le temps que l'enquête et que le procès se termine, même avec ses relations, cela laissera à mon père le temps de prendre le contrôle du conseil, et ainsi, conserver et améliorer sa place et son statut social.

Il n'arriverait sûrement pas à cerner la nécessité de conserver sa place en ce monde, de se battre, de magouiller, ni même pourquoi Danae gérait ces affaires là alors que c'était à son père de s'en occuper.
Elle garda son sourire, si ça marchait, elle resterait riche, bien placée, et sa famille s'approcherait encore plus du pouvoir.

- Il faudrait que.. tu livres ce paquet discrètement et que tu le places dans un endroit de son appartement, un peu caché mais pas trop, à partir du moment ou tu auras déposer le paquet tu m'enverras un message sur mon nanom, et tu passera un appel à la police. Leur dire qu'il y a une odeur bizzare ou quelque chose du genre. Je te donnerai toute les indications, et une belle somme d'argent.

- Tu connais Bridget Jones ?

- Euh... Pas vraiment. Désolé.

J'ai pas vraiment d'intérêt pour les soap-operas, et même si j'ai un bon système vidéo dans mon squat, il me sert plus souvent à regarder des trucs un peu random avec un compte Disney+ que "j'emprunte" à une famille importante que j'ai déjà visité. Pas que ça leur porte grand préjudice, de toutes façons; ils ont un forfait assez important pour dix personnes et seuls les deux enfants s'en servent. En plus, un proxy du marché noir me permet d'éviter d'être tracé. Il situe mon adresse IP dans la Ceinture Centrale.

Puis vint la fameuse question. Au départ, je la laisse s'avancer un peu; j'ai pas l'intention de me mettre dans la merde plus que nécessaire... Et elle donne l'impression de réclamer mon consentement avant même d'en venir au cœur du sujet. J'ai même l'impression qu'elle hésite pas mal à l'aborder, mais c'est peut-être juste moi. Je la connais pas depuis assez longtemps pour lire ses expressions.

- J'aurai une mission, disons, très particulière pour toi, mon cher Roméo.

- Tu veux quand même pas que je deale pour ton compte...?

- Mais pas du tout voyons ! Pour qui me prends-tu, "Dec'" ? Une grossiste ?

Bon, j'ai tapé un peu haut. Mais au moins, maintenant que n'importe quelle requête sera moins grave que celle que j'ai évoquée, elle aura moins de mal à parler... Elle se permet même un rire, plus décontractée qu'avant.

- En réalité.. Je ne sais pas si tu saurais comprendre ce que je vais te demander, ou plutôt le pourquoi du comment, ce n'est pas contre toi, mais, entre riches.. On a des petites querelles.. Mon père a réunit un conseil d'actionnaire il veut prendre la tête de ce conseil et diriger ainsi tout les actions au sein de l'entreprise. Mais pour cela, ces derniers doivent voter pour lui à l'unanimité, et il y a un homme, qui.. pose problème.. Il ne veut pas voter pour mon père, car cet homme est l'actuel président du conseil.. En plus de cela, il veut l'évincer de l'entreprise, et donc nous couler.

"Entre riches". C'est pas contre toi, mais t'es qu'un pauvre. Je vois le genre... Je reste concentré pour capter le moindre signe d'une intention particulière - notamment, me faire porter le chapeau d'une opération quelconque. Parano? Peut-être, mais pour un voleur recherché, c'est loin d'être un défaut. Donc, il s'agit d'une petite guerre interne à l'entreprise de son père. Elle est plus impliquée que je le pensais dans les affaires familiales. Finalement, elle ne vaut peut-être pas mieux que son père...?

- Le seul moyen pour qu'un vote soit annulé, ou décompté, c'est que le votant soit mis en examen judiciaire. La quantité d'herbe qu'il y a suffira pour qu'il se fasse coincer. Que son vote soit annulé, le temps que l'enquête et que le procès se termine, même avec ses relations, cela laissera à mon père le temps de prendre le contrôle du conseil, et ainsi, conserver et améliorer sa place et son statut social.

Bon, ce qu'il y a à retenir, c'est que s'il s'agit d'un coup de pute, il est destiné à quelqu'un d'au moins aussi véreux que les Becini. Pourquoi pas, après tout? Si ça pouvait nuire à une des grandes têtes des hautes sphères des Six Grandes Entreprises... Planquer de la beuh chez lui pour le faire arrêter. D'un côté, je doute qu'il n'aie pas de quoi se mettre la police dans la poche, et de l'autre, je crains de participer au fait de placer papa Becini à un poste encore plus solide, ce qui n'est pas vraiment dans mes intentions. Par contre, le motif était clair et simple. C'était toujours le même, chez ces gens-là.
Le pouvoir, et l'argent.
Soit l'obtenir, soit le garder.

Elle gardait son sourire enjôleur. J'ai probablement été un peu vite pour lui coller l'étiquette de la Juliette, fille d'une grande entreprise, pure et loin des affaires familiales...

- Il faudrait que.. tu livres ce paquet discrètement et que tu le places dans un endroit de son appartement, un peu caché mais pas trop, à partir du moment ou tu auras déposer le paquet tu m'enverras un message sur mon nanom, et tu passera un appel à la police. Leur dire qu'il y a une odeur bizarre ou quelque chose du genre. Je te donnerai toute les indications, et une belle somme d'argent.

Cette fois, c'est assez énervant. Proposer de l'argent à un voleur? Quel intérêt? J'ai jamais eu besoin d'argent. Ce que je veux, je l'obtiens en le prenant à quelqu'un qui ne le mérite pas. Ce que je prends m'est utile, ou le sera à quelqu'un d'autre. Ici... Dans une certaine mesure, coller un type derrière les verrous pourrait secouer la fourmilière... Il faudra juste que je me renseigne sur ladite personne. Dans le pire des cas, le sachet pourrait se retrouver dans l'armoire de quelqu'un... Qui le mérite plus.

- C'est faisable. Mais je veux pas de ton argent. C'est qui, le mec que tu veux coincer...? Si il le mérite, ça peut se faire... Et si tu tiens vraiment à me payer, il faudra trouver autre chose.

Elle est jolie, c'est vrai. Mais je vois pas la beauté comme un outil à utiliser pour convaincre. Je n'aime pas cette manière de faire... Très différence de la beauté naturelle que j'ai pu entrapercevoir  en la surprenant tout à l'heure.

Peut-être qu'elle aurait dû opter pour une autre stratégie, car à mesure qu'elle déferlait son torrent de paroles, elle le sentit et le vit se renfrogner. Elle n'aimait pas cela, il était en position de faiblesse et elle espérait que son hostilité croissante qui s'exprimait de plus en plus sur son visage en était le résultat.
Danae était hautaine dans ses propos, et même si elle n'en pensait pas moins, elle regrettait d'avoir à lui parler sur ce ton.

Son but n'était plus d'affirmer sa supériorité en tant que propriétaire des lieux et sa confiance en elle, mais de le convaincre, même si cela voulait dire qu'elle allait devoir le considérer comme son "égal".

Cette expression, Danae ne l'avait jamais aimée.
Considérer les gens égaux, c'était comme effacer leurs ambitions, leurs points de vues, leur reussites ou non.. Elle partait du principe qu'il ne fallait jamais négliger ce genre de détails.
Elle était née avec de grands privilèges, et bien qu'elle ne les eut pas particulièrement méritée, ses parents, ainsi que ses grands parents avaient réussis leurs vies dans le but d'assurer une prospérité certaine à leurs descendances. La meilleure façon de leur rendre hommage était de réussir.

Pour le moment, elle y arrivait bien, elle avait gagner de nombreux prix de danses par exemple, savoir eut à soudoyer quiconque, elle était même passée devant des turnes avec des mutations influent sur leurs souplesses et leurs rapidité d’exécution, même avec de telles concurrentes Danae avait réussit à acquérir une qualité d’exécution et d’enchaînement quasi-parfaite, à chaque fois qu'elle dansait, c'est comme si elle dansait pour la dernière fois de sa vie, elle s'y donnait vraiment. C'était pour ça qu'elle considérait la notion d'égalité comme nulle, chacun a ses qualités et ses défauts, et être une clone sans identité ne lui plaisait pas.

Dec' ne semblait pas être le genre de type que l'on peut facilement dupé, il est sur ses gardes et reste méfiant, il sortit enfin de son mutisme pour lui répondre.

- C'est faisable. Mais je veux pas de ton argent. C'est qui, le mec que tu veux coincer...? Si il le mérite, ça peut se faire... Et si tu tiens vraiment à me payer, il faudra trouver autre chose.

"Amen." Evidemment que c'était faisable ! Il était doué pour ça, n'avait pas de vrai noms, c'était un habitué de larcin.  Elle arqua néanmoins son sourcil droit lorsqu'il lui dit qu'elle ne pourrait l'acheter avec de l'argent. Quand à la question de qui était cet homme, elle ne souhaitait pas vraiment lui en dire plus, car cela pourrait compromettre la pérennité de son nom de famille. Mais que vaudrait la parole d'un voleur turne contre celles de richissimes "entrepreneurs".

- Il s'appelle Andreas Martins, il a, pour se venger de la défiance de mon père, abuser de ma cousine, qui n'est autre que sa secrétaire. C'est une ordure, je ne prétend pas que ma famille est claire, mais ce genre de pratique.. c'est non.

Elle fronça les sourcils, la haine venant animer son regard et lui faire inconsciemment serrer le poing, elle repris cependant son calme après un léger silence, histoire de souffler et de ne pas s'emporter.

- C'est un quadragénaire bien en chaire, il déteste les turnes, oeuvre dans la corruption la plus totale.. Bon c'est assez fréquent par ici.. Mais c'est le genre d'homme qui fait du chantage et qui empoisonne les gens qui guettent de trop près son pouvoir. Mon père, n'est pas un saint, et je le méprise sur bien des points, mais il ne mérite pas de mourir surtout de la main de ce lâche.

M. Martins était le stéréotype parfait du méchant pensa Danae, c'était du genre gros, calvitie, lunettes carrée, regard malsain, détestable et méprisant, glouton..
Il déteste les turnes, comme son père, mais elle pensa plutôt maladroit de le souligner à ce moment là. Même si elle detestait son père, elle le respectait et avait encore besoin de lui et ses contacts.

- Quand à la question du financement.. Qu'aimerais-tu posséder, December.

Elle lui sourit; plus naturellement, mais son regard était légèrement refroidit, désormais, elle attendait une réponse. Car si ce dernier refusait, il faudrait trouver une alternative qui ne plairait ni à l'un ni à l'autre.

Elle semble tiquer à mon refus d'être payé, mais elle garde la question pour plus tard, et se décide enfin à m'expliquer le topo.

- Il s'appelle Andreas Martins, il a, pour se venger de la défiance de mon père, abuser de ma cousine, qui n'est autre que sa secrétaire. C'est une ordure, je ne prétend pas que ma famille est claire, mais ce genre de pratique.. c'est non.

Ah, ouais, on est sur un beau connard. Enfin, si ce qu'elle dit est vrai. Je vois déjà quelques moyens de le vérifier, mais mettons ça de côté pour le moment. L'histoire a l'air de la toucher, et si je ne doute pas qu'elle compatisse réellement pour cette cousine, j'imagine que la mise en touche de ce Mr. Martins va aider les affaires du papa, puisqu'il le défiait.

- C'est un quadragénaire bien en chaire, il déteste les turnes, oeuvre dans la corruption la plus totale.. Bon c'est assez fréquent par ici.. Mais c'est le genre d'homme qui fait du chantage et qui empoisonne les gens qui guettent de trop près son pouvoir. Mon père, n'est pas un saint, et je le méprise sur bien des points, mais il ne mérite pas de mourir surtout de la main de ce lâche.

C'est peut-être assez réducteur, mais de mon point de vue un peu éloigné, sur mon perchoir dans la Bordure, tous les gros quadragénaires de la Ceinture sont des pourris, de toutes façons. Si ce mec est un tueur, par contre, ça risque d'être plus compliqué que prévu. Cette opération commence à ressembler à une demande de sauvetage du papa Becini.

Quant au fait qu'il déteste les turnes, grand bien lui fasse. C'était une caractéristique partagée par beaucoup trop de monde pour influer dans la balance. Même à moi, il m'arrive de les détester.

- Quand à la question du financement.. Qu'aimerais-tu posséder, December.

On y venait. Qu'est-ce que je pourrais bien vouloir d'elle...? A combien estimait-elle la vengeance de sa cousine et la survie de son père? A vrai dire, je n'ai pas vraiment d'idée moi-même. J'ai pas l'habitude de prendre des commissions pour d'autres, et quand j'ai besoin de quelque chose, je le vole. Alors, je pense à différentes petites astuces qui ne m'apporteraient que de la satisfaction personnelle : lui demander un "merci" sincère, ou un rendez-vous galant dans le quartier des loisirs, comme à la fête foraine. Ça serait vraiment marrant de la voir, à son tour, mal à l'aise d'être vue en public avec un "Bordeux" comme moi.

Et puis, en la regardant à nouveau, dans sa robe de chambre, sur son lit...

- Tout.

Je réponds rapidement à sa question pour éviter de laisser mes pensées vagabonder trop loin.

- Je veux tout... Posséder tout ce dont j'ai envie et besoin. Ne plus jamais manquer de rien. Et ne le devoir qu'à moi. C'est bien ce que vous autres nantis appelez le mérite, non...?

Bien sûr, je le vole à d'autres. Mais même si elle n'a pas besoin de le savoir, je ne cible pas n'importe qui. Certains ont bâti leur fortune sur bien trop de cadavres et de sueur qui n'est pas la leur pour vraiment la mériter... Tant pis si je passe pour un enfoiré, de toutes façons, je ne pense pas qu'elle veuille recevoir de cours de larcin. Et puis... Quand une oeuvre d'art me plait, et qu'elle est coincée chez un collectionneur, elle passe un moment chez moi avant que je ne la laisse à un musée et que je change de déco. C'est un crève-coeur de devoir me débarrasser de certaines pierres précieuses, mais elles méritent d'être disposées à la vue de tous et toutes.

- Qu'est-ce que tu penses pouvoir m'offrir? Je vois pas grand chose dans cette pièce qui pourrait t'être vraiment cher...

A part ce que je viens de lui ramener. Reste toujours la solution de lui demander de passer une soirée ensemble. L'idée me paraît de plus en plus intéressante.