Champagne sur le toit du monde - Ft Danae Becini

Sören mit un pied en dehors du taxi : 21h49. Avec lui se tenait une femme ravissante, la trentaine passée, vêtue d’une combinaison bleue marine sobre mais élégante. Le maquillage, la coiffure… tout était impeccable. Sören n’était pas en reste non plus : pantalon et veste de costume gris ardoise, chemise blanche avec le bouton du haut ouvert… le type chic mais décontracté. On lui avait même prêté une montre en argent… “le petit détail qui fait la différence”.

À peine sorti du véhicule, Sören se dandinait nerveusement dans sa tenue. Il se sentait à l’étroit là dedans. Et encore, il avait réussi à esquiver la cravate initialement prévue. Sa partenaire s’approcha de lui et lui dit, un sourire convenu aux lèvres :

- Reste calme, tout va bien se passer.

- Je me sens tellement con là dedans… j’ai l’impression de marcher comme un pingouin.

- Mais non, dis pas n’importe quoi. Tu es ravissant.

Cette femme, c’était Ann Wright, la “conseillère en réinsertion” de Sören. Pour faire simple, c’était l’employée de la FATE qui s’était occupée de lui depuis son arrivée à Central Point. Lorsqu’on a passé sa vie en dehors du dôme, intégrer la société n’a rien d’une sinécure. Elle l’avait formé aux normes sociales, à la législation, à la culture, à l’Histoire récente… bref, elle faisait en sorte que Sören devienne quelqu’un de fréquentable et apte à vivre à Central Point.

Alors que le binôme approchait du grand et luxueux gratte-ciel qui était leur destination, Ann se lança dans un petit récapitulatif :

- Donc, je te fais une petite piqûre de rappel. Nous sommes invités à une soirée privée chez Mr Antony Petrov, l'un des sous chef de la section scientifique de la F.A.T.E. Le but de la soirée, c’est de te présenter à certaines personnes importantes de la compagnie, ainsi qu’à nos investisseurs les plus fidèles. Rien d’exceptionnel, ne t’inquiète pas. Dès que la F.A.T.E. a un nouveau projet d’ampleur, une soirée de ce genre est organisée, afin de pouvoir le promouvoir auprès des personnes qui ont le pouvoir décisionnel ou des fonds à investir. C’est une façon plus… conviviale de présenter un projet, en somme. Tu me suis jusque là ?

- Jusqu’ici… ça va. Il va falloir que… je fasse un discours ou quelque chose du genre ?

- Non non, ne te mets pas la pression. C’est simplement que tous les départements de la F.A.T.E. profitent de cette soirée pour présenter leurs plans aux autres décisionnaires et aux investisseurs. Tu ne seras pas le centre de toute l’attention, pas d’inquiétude.

Sören soupira de soulagement. Celà faisait à à peine 4 mois qu’il avait fait son grand saut dans la société moderne. Il avait beaucoup appris et progressé mais… une soirée chic blindée de gens important qui s’intéressent à lui, ça le terrifiait.

- Donc, ce qu’on va faire : on arrive à la soirée, on fait un peu le tour du propriétaire : tu verras, c’est super ! On se prend un petit verre, tu manges quelques trucs si tu veux… et ensuite, je te présenterai à quelques personnes. Je vais leur expliquer ta situation, ne t’en fais pas, tu n’auras pas besoin taper la discut’ avec tout le monde et il n’y aura aucune question trop indiscrète. Et puis il y aura quelques cadres de l’équipe scientifique que tu as déjà rencontré, tu ne seras pas complètement en terrain inconnu. Et puis… il y aura moi évidemment, je ne te lâche pas d’un semelle.

- Ok. Je reste naturel, souriant, je réponds simplement aux questions et je profite du cadre extraordinaire, comme on a dit cet aprem’, c’est bien ça ?

Pendant que Sören se remémorait les conseils que sa mentor lui avait donné tout au long de la journée, cette dernière attrapa le jeune homme par les épaules, vérifiant une denrière fois que sa tenue était en ordre. Elle lui ajusta légèrement le col de chemise et ajouta, d’une voix rassurante :

- Exactement. Et tu goûtes les plats du buffet aussi ! Tu vas voir, ça va te changer de ce qu’on trouve dans les autres quartiers. T’es prêt champion ?

Sören acquiesça avant de suivre Ann dans le hall de l’immeuble. Le sol était composé de marbre, un tapis rouge traçait la voie jusqu’aux deux ascenseurs du bâtiment, les murs étaient d’un blanc immaculé décoré de sortes de colonnades de bois massif… c’était bien plus classe que tout ce que Sören avait pu voir auparavant.

En arrivant devant l’un des ascenseurs, deux vigils accueillirent le binôme. L’un des deux était équipé d’une sorte de scanner et fit un pas en avant.

- Bonsoir, vous êtes invités ?

Ann tendit sa main vers le vigil qui la scanna. Un petit “bip” indiqua qu’elle figurait bien sur la liste des invités.

- Ce jeune homme est invité également, mais il n’est pas équipé de puce Omni. Sören Larsson, il a une dérogation.

l’homme en noir dévisagea Sören quelques instants et sortit une petite liste de sa poche.

- Sören larsson… effectivement. Selon la procédure, nous devons vous fouiller monsieur. Vous permettez ?

Ann jeta un regard approbateur et rassurant à Sören.

- Euh… oui, bien sûr.

Le vigil s’approcha du rouquin et palpa chacun de ses membres, son dos, son ventre… et recula finalement d’un pas, tout en maintenant un regard perçant sur Sören… on pouvait lire la méfiance sur son visage.

- Tout est en ordre, vous pouvez monter. Dernier étage. Bonne soirée.

Ann et Sören pénétrèrent dans l'ascenseur, tout aussi luxueux que le hall d’entrée. Le bâtiment comptait pas moins de… 30 étages. Pas étonnant puisque ce dernier devait approcher les 100 mètres de hauteur. Alors que les étages défilaient, Sören demanda :

- Il avait un problème avec moi, le type dans le hall ?

- Rien d’important. C’est juste que… il ne doit pas souvent voir de gens comme toi donc il se méfie. C’est son boulot.

“C’est son boulot”… C’était du racisme quoi. Mais Sören avait commencé à prendre l’habitude.

Puis l'ascenseur termina son élévation. Dès que les portes s’ouvrirent, un majordome se chargea d’accompagner Ann et Sören jusqu’à l’unique porte de l’étage. Inutile de préciser que c’était classe. Puis il ouvrit la porte… et le concept de luxe prit une ampleur que Sören n’aurait jamais cru expérimenter de son vivant.

Danae arriva un peu avant le début de la soirée, c’était normal puis qu’elle avaient dut suivre son père dans cette dernière. Cela ne la dérangeais pas, elle adorait les soirées même si elle savait que ce type de soirée en particulier, tournait énormément autours de la politique, de l’argent, et de plein d’autre chose dont elle n’arrivait pas toujours à saisir l’importance. Quoi qu’il en soit son père avait eut besoin d’elle, elle, il fallait une jolie jeune femme de bonne naissance pour faire l’hôtesse dans ce petit rassemblement mondain. Faire l’hôtesse signifiait combler les attentes de tout les invités, elle allait devoir être à l’écoute, leur apporter tout ce qu’il désirait et même.. danser pour eux apparement.. son père avait forcément vanté le fait qu’elle soit une des plus prometteuse danseuse de Central Point. Tant pis, même si elle devait danser pour ces personnes, c’était des millionnaires voir des milliardaires et elle serait très bien rémunérée. C’était en réalité la plus grosse raison pour laquelle elle avaient accepter ce post, avec cet argent elle aurait largement de quoi payer toute la dernière collection luxe du centre commercial. Et ça, c’était à ses yeux un beau cadeau, bien qu’elle n’aime pas toujours son père, il était un nid à occasion en or, tout les grands de Central Point étaient ici, et ça.. ça n’avait pas de prix.


Elle était habillée pour le début de la soirée d’un petit haut avec un décolleté plongeant, mettant en avant ses attributs féminins. Dessous ce dernier se trouvait non pas un soutien gorge mais un maillot de bain. Son pantalon noir e matière presque-collant, faisait le même effet mais pour son bas de corps. Ses hanches, son derrière et ses jambes étaient bien démarquées par les lignes et ce dernier, elle possédait ensuite des sorte de chaussure de bleues très à la mode en ce moment.
Elle savait qu’elle allait probablement devoir changer de tenue pour danser, alors elle avait emportée une magnifique robe à fleur cousue sur mesure par un des plus grand couturiers de la ville. Elle se sentait bien, bien habillée et à son aise, elle déporta alors son regard vers le lieu où les invités allait arriver...



L’endroit était magique c’était au dernier étage d’un gratte ciel, le toit avait été aménagé sous la forme d’un grand jardin luxuriant, il y avait des plantes exotiques, des cactus.. c’était assez verdoyant, sur la pelouse anglaise se trouvait des tables drapées de satin blanc suivie par des chaises avec des dorures.
Une table attira particulièrement son attention, la table était en forme de cercle, c’était là qu’allait se trouver les "boss" de Central Point, elle vit que le nom de son père n’y était pas inscrit, elle imagina assez facilement que, leur raison de venir ici était de se faire voir et connaître par les grands de ce monde et ceux par tout les moyens possible.
Après avoir regarder attentivement la disposition des tables qu’elles allaient devoir servir, elle se demanda où allait-elle danser.. il n’y avait pas de piste à proprement parler, seulement de long pavé de marbres, qui, donnait à une piscine géante à débordement.. elle allait son danser comme ça ? Devant les gens ? C’était étrange, elle ne comprenait pas comment cela allait-il se passer. De toute façon son père lui avait juste donner une consigne, ou plutôt un ordre. "Fais ce qu’on te dit."
En y regardant de plus près elle vit une multitude de coussins et de fauteuil au bord de la piscine, certains étaient aux pieds de ces géants palmiers qu’ils avaient réussis à faire pousser tout en haut d’un immeuble.

Elle regarda d’autant plus la piscine et la vue.. on se croirait dans les décors magnifiques des hôtels 5 étoiles de Thaïlande que l’on pouvait trouver à l’époque. Tout était parfait, la soirée commença à se passer, elle guida les premiers invités vers les chaises tout en se présentant. Elle allait et venait en servant ces derniers et en leur distribuant des sourire et des compliments à la pelle.

Son regard s’attarda légèrement vers les deux nouveaux arrivants, une femme, plutôt classe, et un homme qui ne semblait guère à l’aise dans son costume. Elle leur sourit de loin en venant les approcher.

- Bonsoir Madame, Monsieur, je m’appelle Danae Becini, je serai votre hôtesse pour la soirée, puis-je avoir vos noms s’il vous plaît ? Je vais vous guider à vos chaises si vous le souhaitez, ensuite vous pourrez à souhait commander des verres à nos serveurs ou à moi même, marcher un peu dans le jardin et profiter de la piscine.

C’était plus ou moins une phrase qu’elle répétait sans cesse depuis le début de la soirée, gardant un large sourire affichant sa dentition blanche parfaitement alignée. Son regard vert teinté de bleu observant avec gentillesse chaque nouvel personne arrivant dans la petite soirée mondaine.

Le lieu de la réception était incroyable… à peine arrivé sur le toit, Sören ne pouvait s’empêcher de balader son regard de partout. L’émerveillement avait pris le pas sur l’inquiétude et la méfiance. Il y avait cette gigantesque piscine, des buffets un peu partout, des serveurs se baladant avec des coupes de champagne, un bar à cocktail… et beaucoup de monde, tous sur leur 31.

Une jeune femme approcha, visiblement en charge de la réception des invités.

- Bonsoir Madame, Monsieur, je m’appelle Danae Becini, je serai votre hôtesse pour la soirée, puis-je avoir vos noms s’il vous plaît ? Je vais vous guider à vos chaises si vous le souhaitez, ensuite vous pourrez à souhait commander des verres à nos serveurs ou à moi même, marcher un peu dans le jardin et profiter de la piscine.

- Bonsoir ! Madame Wright et Monsieur Larsson. Vous êtes ravissante mademoiselle, excellent choix de tenue.

Ann avait l’art de complimenter les gens, même lorsqu’elle ne les connaissait pas. De ce que Sören avait pu voir à la F.A.T.E, tout le monde avait l’air de l’apprécier. Elle avait un don inné pour la communication : toujours souriante, toujours à l’aise.

Sören quant à lui n’avait pas vraiment prêté attention au dialogue, obnubilé qu’il était par l’environnement autour de lui. Après avoir constaté la misère de la bordure extérieure de la ville, tant d’opulence paraissait de mauvais goût… mais ça n’en était pas moins fascinant.

Alors que Danae les accompagnait jusqu’à leurs places, Sören pu constater que le concept de plan de table n’avait au final pas beaucoup d’importance. La plupart des invités étaient debout, un verre à la main. Quant aux quelques personnes assises, elles changeaient de place et d'interlocuteurs régulièrement. Les gens étaient ici pour consolider leur réseau et parler affairer, passer la soirée à leur place en compagnie des même personnes n’avait que peu d’intérêt.

Ils arrivèrent près d’un groupe de quelques personnes discutant bruyamment près de l’un des petits buffets répartis partout sur le toit. Ils riaient, partageant des anecdotes professionnelles dans une ambiance bon-enfant. Ann remarqua des homme et lui saisit délicatement le bras :

- Hey, Antony ! Superbe soirée, félicitation ! Je pensais pas te croiser si tôt mais… maintenant qu’on est là : je te présente Sören Larsson, notre petit protégé arrivé à Central Point il y a quelques mois.

- Aaah Sören ! J’étais impatient de rencontrer notre fameux “survivant de l’apocalypse”, haha !

Antony Petrov, l’hôte de la soirée, tendit chaleureusement la main à Sören

- Ravi de vous rencontrer Monsieur Petrov et merci pour votre invitation. Cet endroit est magnifique !

Sören serra vigoureusement la main de son hôte. Il avait mis tout son coeur dans cette première phrase pour paraître naturel et présentable. Sa voix manquait d’assurance et on pouvait aisément ressentir son stress… mais pour un débutant, il s’en sortait plutôt bien.

- Je suis impatient que tu me racontes tes péripéties ! J’ai bien sur lu la plupart de tes rapports évoquant ton passé mais… j’arrive toujours pas à y croire. Tu es là en chair et en os, celui qui vient d’au-delà du dôme.

Ann tapa amicalement sur l’épaule de son supérieur, en lâchant d’un ton faussement désinvolte :

- Arrête donc tes enfantillages, ne va pas intimider ton invité d’entrée de jeu ! On se revoit un peu plus tard ? J’aimerais poser mes affaires, et je dois présenter Sören a pas mal de monde.

Antony saisit deux coupes de champagne sur le buffet derrière lui et les tendit à Sören et Ann :

- Bien sûr. Désolé de mon impatience, Sören ! Tu es ici chez toi, n’hésite pas à te mettre à l’aise. On se revoit plus tard !

Après que Sören et Ann prirent leur coupe de champagne, cette dernière se retourna vers Danae et lui avoua en souriant :

- Vous savez… je ne pense pas qu’il soit nécessaire de nous montrer nos chaises, on risque de ne pas beaucoup s'asseoir. Par contre, pourriez-vous nous indiquer les vestiaires s’il vous plaît ? Il fait une chaleur ici, je poserais bien ma veste.

- C’est pas de refus. J’étouffe là dedans.

C’est vrai qu’il faisait chaud. Un paquet de monde grouillait sur ce toit, et la plupart des invités avaient déjà hauté leurs vestes. Même si la soirée était chic, tout était fait pour créer une ambiance décontractée. C’était un truc de riche ça : faire classe en faisant semblant de ne pas trop l’être.

Danae accompagnait ces nouveaux arrivants, la dame s’était très bien présentée, après tout elle était au F.A.T.E, elle se demandait si son père la connaissait, c’était presque sûr, les Becini sont influent à ce niveau là de l’entreprise.

- Bonsoir ! Madame Wright et Monsieur Larsson. Vous êtes ravissante mademoiselle, excellent choix de tenue.

Un compliment bien formulé était toujours très agréable à entendre, elle lui sourit puis répondît du tac au tac.

- Ravie Madame, et je vous remerciement sincèrement pour le compliment. Surtout venant d’une femme aussi ravissante que vous.

Elle hocha la tête et observa de plus prêt l’homme, plutôt silencieux, il avait un certain regard, comme émerveillé par ce qu’il voyait, peut être n’était il pas habitué à tout ça.

Elle les accompagna en passant les invités au peigne fin, ils s’amusaient riaient et étaient distraits. On lui avait parler de jolie prime si elle faisait bien son travail. On pourrait croire ça facile mais s’adresser à des personnes de la haute société.. c’était plutôt intimidant et le droit à l’erreur est nul. Elle vit la femme s’approcher d’un homme, c’était le commanditaire de la soirée, c’était un homme très particulier mais c’était le y’a qui avait proposer à son père de l’embaucher en tant qu’hôtesse "de luxe".


Elle scruta alors Petrov, puis une discussion plus que formelle se fit. Elle ne l’écoutai pas entièrement mais c’était le à première fois qu’elle entendait la voix de Sorën, ils se présentèrent quand soudain une phrase attira tout particulièrement son attention.

- Je suis impatient que tu me racontes tes péripéties ! J’ai bien sur lu la plupart de tes rapports évoquant ton passé mais… j’arrive toujours pas à y croire. Tu es là en chair et en os, celui qui vient d’au-delà du dôme.

Ann tapa amicalement sur l’épaule de son supérieur, en lâchant d’un ton faussement désinvolte :

- Arrête donc tes enfantillages, ne va pas intimider ton invité d’entrée de jeu ! On se revoit un peu plus tard ? J’aimerais poser mes affaires, et je dois présenter Sören a pas mal de monde.

Antony saisit deux coupes de champagne sur le buffet derrière lui et les tendit à Sören et Ann :

- Bien sûr. Désolé de mon impatience, Sören ! Tu es ici chez toi, n’hésite pas à te mettre à l’aise. On se revoit plus tard !


Il s’appelait donc Sören.. c’était lui l’homme qui était revenu vivant du dôme, enfin.. le turne..
On l’observait comme une bête de foire, le pauvre doit croire que les gens autours de lui lui veulent du bien, à commencer par cette femme qui le présentait comme l’attraction du moment.
Pendant quelques instants elle se demanda pourquoi prenaient-Ils autant soin d’un turne, eux qui en réalité était des plus racistes. Elle les toisa, puis se demanda si en réalité le fait qu’un turne soit dehors et ait pus survivre, seul dans l’environnement extérieur prouvait qu’ils pouvaient s’en sortir seuls. Donc ce serait un bon moyen pour légitimer leur expulsion.. en tout cas c’est comme ça qu’elle aurait réfléchis à la place de son employeur.

- Vous savez… je ne pense pas qu’il soit nécessaire de nous montrer nos chaises, on risque de ne pas beaucoup s'asseoir. Par contre, pourriez-vous nous indiquer les vestiaires s’il vous plaît ? Il fait une chaleur ici, je poserais bien ma veste.

- C’est pas de refus. J’étouffe là dedans.

- Oui très bien, je vous y emmène de ce pas, les vestiaires sont séparés entre homme et femme.

Elle les incita à les suivre d’un geste chaleureux, puis mena la cadence jusqu’à arriver au fameux Vestiaires.
Les vestiaires n’étaient pas extrêmement grand, on pouvait y voir afficher deux portes, une pour les femmes et l’autre pour les hommes. Les vestiaires n’étaient pas sécurisé, en apparence en tout cas.. peut être les gens riches avaient assez d’argent pour ne pas se voler entre eux. Ou plutôt à échelle humaine. Elle s’arrêta donc net devant les portes, puis les regarda avec un large sourire or’e De petites fossettes.

- Nous y voilà messieurs dames. Désirez-vous quelque chose d’autre ?

Elle continuait de sourire, elle respirait la joie de vivre et sa voix douce en venait assez vite à mettre à l’aise ses interlocuteurs, elle dégageait un je-ne-sais-quoi charismatique et appréciable.

- Oui très bien, je vous y emmène de ce pas, les vestiaires sont séparés entre homme et femme.

Ann et Sören suivirent Danae jusqu’aux vestiaires, se trouvant à l’autre bout du toit. Sur le trajet, le rouquin continuait sa découverte des lieux, regardant à droite à gauche comme un gosse qui entrait pour la première fois dans un parc d’attraction… avec une once de stress et d’appréhension en plus.

- Nous y voilà messieurs dames. Désirez-vous quelque chose d’autre ?

- Tout va bien, merci. On se retrouve là dans une minute, Sören ?

- Ça marche.

Sören esquissa un sourire à l’attention de Danae, il fallait le dire, mettait tout son cœur dans son travail d'hôtesse. Depuis leur arrivée ici, elle était toujours souriante et aimable.

Il poussa ensuite la porte du vestiaire. On pouvait y trouver quelques casier et une sorte de grande penderie dans laquelle beaucoup d’invités avaient déjà déposé leur veste sur des cintres. Sören entreposa soigneusement sa veste parmi les autres et se dirigea au fond du vestiaire, près d’une grande tablette de marbre comprenant 3 lavabos, et au dessus desquels trônait un large miroir. Il observa son reflet quelques instants : sa peau avait viré au rouge, comme à chaque fois qu’il stressait. Il se passa un peu d’eau sur le visage et souffla lentement, tentant de faire retomber la pression.

Quelques minutes plus tard, le jeune homme ressorti du vestiaire et resta figé devant la scène face à lui. Danae était toujours dans les parages alors que Ann et une femme inconnue discutaient à voix basse. On pouvait aisément sortir la tension dans leur échange, et le dialogue s’était échauffé au point qu’il suffisait de tendre l’oreille pour entendre des bribes de conversation :

- Arrête de faire semblant que la situation est normale. Tu sais très bien que ça va poser des problèmes. Ok, Anthony est laxiste et a une vision utopiste des mutants… mais c’est pas le cas de la plupart des invités !

- Tu t’entends parler ?! Arrête tes gamineries. Il a été invité, il représente un projet de taille pour le département scientifique et plusieurs investisseurs veulent le rencontrer. T’as peur de quoi ? Qu’il t’assassine ? Ce n’est pas parceque les turnes posent problème qu’il faut complètement se braquer et devenir parano. Il a été invité ce soir, ça arrange nos affaires qu’il soit là, alors je l’ai amené, et je me fous pas mal que ça te plaise ou pas.

- Tu te rends compte de l’image que tu vas coller à la FATE ? On organise une soirée privée pour présenter nos projets et tu ramènes ton mutant tout droit sorti de l’extérieur en pensant que ça peut bien se passer ?

- Mais tu ne le connais même pas, il…

À cet instant, Ann remarqua la présence de Sören. Alors qu’elle reprenait ses esprits et afficha un sourire gêné, l’autre femme le dévisagea d’un air mêlant colère et méfiance.

- Hum… il faut que je m'entretienne madame un instant Sören, tu veux bien m’attendre au buffet là-bas ? Je te rejoins dès que…

- Bah oui, on a qu’à faire ça. Envoie le au milieu des invités sans que personne ne soit prévenu de sa présence. Ils seront tous ravis d’apprendre que tu le laisses se balader comme il veut.

Ann jeta un regard perçant à son interlocutrice. Sören fit de même avant de dire, à l’attention de l'inconnue :

- S’il y a un problème, vous pouvez m’en parler directement, pas la peine de passer par un intermédiaire…

Ann passa sa main sur son visage, visiblement désespérée que la situation dérape hors de son contrôle. Puis elle reprit ses esprits et interpella Sören, d’une voix calme et posée.

- S’il te plait Sören, la situation est pas évidente. Je m’en occupe… je te rejoins dès que possible, ok ?

Puis elle se tourna vers Danae :

- Mademoiselle Becini, vous voulez bien l’accompagner, s’il vous plaît ?

Le turne lui avait sourit, elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle le lui rendit.
Elle avait entendu plusieurs remarques sur lui, comme quoi ce serait un terrible sauvage.. Quoi qu'il en soit il semblait plutôt bien éduqué et était polis.
Elle attendit que l'homme sorte du vestiaire, son accompagnatrice sortie d'abord, Danae se mit à mis-distance entre le vestiaire et la femme.. Une autre dame l'avait rejoint, elle écouta leur conversation qui se voulait "discrète" ou non..

- Arrête de faire semblant que la situation est normale. Tu sais très bien que ça va poser des problèmes. Ok, Anthony est laxiste et a une vision utopiste des mutants… mais c’est pas le cas de la plupart des invités !

- Tu t’entends parler ?! Arrête tes gamineries. Il a été invité, il représente un projet de taille pour le département scientifique et plusieurs investisseurs veulent le rencontrer. T’as peur de quoi ? Qu’il t’assassine ? Ce n’est pas parceque les turnes posent problème qu’il faut complètement se braquer et devenir parano. Il a été invité ce soir, ça arrange nos affaires qu’il soit là, alors je l’ai amené, et je me fous pas mal que ça te plaise ou pas.


- Tu te rends compte de l’image que tu vas coller à la FATE ? On organise une soirée privée pour présenter nos projets et tu ramènes ton mutant tout droit sorti de l’extérieur en pensant que ça peut bien se passer ?

- Mais tu ne le connais même pas, il…

Il arriva, son regard n'annonçait rien de bon.. Elle fut prise d'un frisson alors qu'il s'approchait des deux femmes qui discutaient. Allait-il les agresser ? Avait-il entendu ? Comment allait-il réagir.. Devait-elle prévenir quelqu'un ?

[color=#009900]- Hum… il faut que je m'entretienne madame un instant Sören, tu veux bien m’attendre au buffet là-bas ? Je te rejoins dès que…

- Bah oui, on a qu’à faire ça. Envoie le au milieu des invités sans que personne ne soit prévenu de sa présence. Ils seront tous ravis d’apprendre que tu le laisses se balader comme il veut.

Ann jeta un regard perçant à son interlocutrice. Sören fit de même avant de dire, à l’attention de l'inconnue :

- S’il y a un problème, vous pouvez m’en parler directement, pas la peine de passer par un intermédiaire…

Ann passa sa main sur son visage, visiblement désespérée que la situation dérape hors de son contrôle. Puis elle reprit ses esprits et interpella Sören, d’une voix calme et posée.

- S’il te plait Sören, la situation est pas évidente. Je m’en occupe… je te rejoins dès que possible, ok ?

Puis elle se tourna vers Danae :

- Mademoiselle Becini, vous voulez bien l’accompagner, s’il vous plaît ?

- Oui évidemment, je vais l'accompagner..

Elle ne savait pas de qui elle devait avoir le plus peur, les riches du F.A.T.E, ou un sauvage de l'exterieur, turne qui plus est.. ? De toute manière elle reprit un air charmant, faisant signe à Sören de la suivre. Ils marchèrent un peu plus loin des deux femmes et elle lui glissa des mots à voix basse.

- Ne t'en fais pas.. Ils vont te juger, essayes de garder le sourire, même s'ils t’énervent essayes de toujours garder ton sang froid, ça ne m’étonnerait pas qu'ils cherchent à te pousser dans tes retranchements par le biais de question plus que déplacées.

Ils continuèrent d'avancer, elle remarqua un regard sur elle, c'était son employeur. Il lui fit un signe léger en lui montrant sa montre, puis adressa un clin d’œil suggestif à la jeune femme.
Elle allait sûrement devoir aller se préparer dans l'heure, mais pour le moment elle se contenta d’acquiescer discrètement et de mener Sören plus loin dans la foule pour le présenter à la masse d'inviter qui commençait à se concentrer au centre de la terrasse.

- Oui évidemment, je vais l'accompagner…

Sören suivit sa guide sans faire de vague, se contentant d’un pincement de lèvre et d’un soupir bruyant. Évidemment que tout n’allait pas se passer aussi bien qu’Ann le lui avait dit. Il était sans doute le seul turne sur ce toit, entouré de ces mêmes personnes riches et influentes qui oeuvrent pour stigmatiser et mettre à l’écart les turnes… encore une fois, il avait été bien naïf.

Mais tout les invités ne pouvaient être comme ça. Si il avait été emmené ici pour rencontrer des personnes influentes, c’était forcément que certaines d’entre elles n’étaient pas aussi aveuglées par leurs préjugés.

- Ne t'en fais pas.. Ils vont te juger, essayes de garder le sourire, même s'ils t’énervent essayes de toujours garder ton sang froid, ça ne m’étonnerait pas qu'ils cherchent à te pousser dans tes retranchements par le biais de question plus que déplacées.

Sören ne savait pas quoi répondre. Danae avait prononcé ces mots calmement, avec bienveillance. Mais à défaut de pouvoir juste se casser d’ici, le rouquin n’avait qu’une envie : trouver un coin à l’écart, boire du champagne et bouffer jusqu’à se faire péter le bide. Que cette soirée lui serve au moins à découvrir la haute gastronomie.

Mais Danae avait raison. Ann voudrait qu’il rencontre d’autres personnes et il devrait prendre sur lui pour rester courtois, même face aux remarques les plus déplacées. La F.A.T.E l’avait pris sous son aile, lui permettant d’entrer dans la ville et de commencer une vie plus que confortable, surtout pour un turne. S’il commençait à se mettre à dos les puissants de la ville, il pourrait bien se retrouver en dehors du dôme en un rien de temps.

- Merci pour les conseils. Tu as… tu as sans doute raison.

Le binôme arriva au centre du toit, près de l’un des buffets, comme demandé par Ann quelques minutes auparavant. Il y avait des tas de trucs à grignoter sur la table… et pas grand chose que Sören pouvait reconnaître. Heureusement, très peu de personnes semblaient savoir qui il était. Il n’avait encore pas rencontré grand monde ici, la nouvelle de sa présence risquait de se répandre comme une traînée de poudre dès que quelques personnes seraient au courant de qui il était.

Autour de lui, les invités discutaient bruyamment, mêlant les discussions business aux conversations plus privées. Tout le monde souriait, tout le monde riait… mais ce n’était sans doute qu’un apparat, une façade pour attirer l’attention. On ne devient pas riche et puissant sans écraser les autres, et il ne faisait aucun doute que beaucoup de ces gens seraient prêts à enfoncer leurs petits camarades de soirée si cela leur permettait de gravir une marche supplémentaire sur l’échelle sociale. C’était un autre monde, et Sören, tout juste arrivé, avait beaucoup de préjugés sur cette haute société… tout comme cette dernière en avait sur lui.

Il attrapa un toast garni d’une sorte de terrine rosâtre et surmonté de petites sphère orangées semi-transparentes. Il croqua dedans et mâchouilla quelques instants, l’air pensif.

- J’ai pas la moindre idée de ce que c’est, mais c’est délicieux.

Ils arrivèrent à la place centrale, il y avait beaucoup de monde, des petits buffets était disponible à volonté. Si l'opulence devait avoir un exemple, c'était bien ici qu'il fallait le chercher. Elle voyait le nombre de différentes nourriture et mets des plus raffinés en abondance. Elle regarda ensuite Sören.. Le pauvre ne devait rien comprendre à ce qui lui arrivait. Lui qui n'avait sûrement connut que la survie, et l'étrange nature dévastée du monde extérieur.. D'ailleurs, à ce propos, elle avait à peu près un millier de questions à lui poser.. Mais elle devait travailler, et ces questions.. Tout le monde souhaitait sûrement les lui poser. Elle vit le turne tourner son regard à plusieurs reprise vers des endroit aux allures plus calme.

- Merci pour les conseils. Tu as… tu as sans doute raison.

- Ce n'est rien. Au fait, c'est étrange comme question mais vous avez emmenez un maillot ? La piscine ouvrira dans une petite heure, le temps qu'elle chauffe un peu. Et vu sa taille c'est l'endroit idéal de détente après de longues conversations qui peuvent s'avérer des plus ennuyantes.

Elle regardait les hommes et les femmes aisées et hauts placés de la F.A.T.E. Ils étaient presque tous là.. Du sacré beau monde dût-elle l'avouer.. Ils étaient assez nombreux mais justement, c'était peut être le meilleur moyen d'éviter à l'invité turne de répéter les mêmes phrases cents fois pendant la soirée. Elle lui indiqua du regard le groupe de personne. Puis lui murmura dans l'oreille.

- Alors eux.. ce serait bien si vous pouviez vous présenter à eux, si tu veux je peux rester un peu à tes côtés comme ça, si vous en avez marre vous me faites signe et je vous emmène ailleurs. Essayez de toujours garder votre calme, un sourire poli, et ça devrait le faire. Il y a parmis eux un des plus gros bonnets de la soirée, c'est lui qui gère le département chargé de trouver un moyen de voir si on peut rendre l’extérieur vivable à plus court terme que ce que Dusk avait pensé. Ah, et j'oubliais, tu peux te servir de la nourriture à volonté, je ne sais pas si tu mourrais de faim là dehors, mais je ne pense pas que tu auras l'occasion de manger une aussi bonne nourriture qu'ici. Profitez donc à votre guise !

Il attrapa un toast garni d’une sorte de terrine rosâtre et surmonté de petites sphère orangées semi-transparentes. Il croqua dedans et mâchouilla quelques instants, l’air pensif.

- J’ai pas la moindre idée de ce que c’est, mais c’est délicieux.

Elle lui sourit tendrement, c'était plutôt intéressant de voir quelqu'un qui venait de l’extérieur.. Bien qu'il puisse représenter une pesante menace pour les siens, elle était curieuse d'en savoir plus, elle en profita donc pour prendre un verre et taper dedans trois fois avec une cuillère en argent.. Ce petit geste raffiné interrompit les dialogues des personnes les plus proches, elle s'adressa alors au cercle de personne concentré autours d'eux d'une voix solennelle, posée.

- Aujourd’hui, la F.A.T.E et leurs partenaires sont heureux de porter un toast envers un invité particulier qui nous vient tout droit de l’extérieur de Central Point. Il a vécu en dehors de la ville et a donc une expérience des plus hors du commun possible... Veuillez faire place à cet invité de qualité , déjà surnommé "l'Outsider".

Petrov était au loin et avait remarqué la scène, il lui adressa un hochement de tête approbateur. Elle venait possiblement de marquer un point, elle regarda ensuite certaines personnes venir s'approcher de Sören plutôt hâtivement, elle espérait juste que ça ne dégénérerait pas.
Danae riva ses yeux sur Sören pour guetter sa réaction, puis elle vint se positionner non loin de lui, tout en remettant correctement ses cheveux derrière la tête.[/color]

- Ce n'est rien. Au fait, c'est étrange comme question mais vous avez emmenez un maillot ? La piscine ouvrira dans une petite heure, le temps qu'elle chauffe un peu. Et vu sa taille c'est l'endroit idéal de détente après de longues conversations qui peuvent s'avérer des plus ennuyantes.

- Hein ? Euuuh… Non. J’y ai pas pensé pour être honnête.

Il y avait totalement pensé en fait, puisque Ann l’avait prévenu et il avait sciemment choisi de ne pas prendre de maillot de bain. Il ne manquait pas de raisons pour éviter la piscine à tout prix : il ne savait pas nager, il n’avait pas envie de faire trempette avec tous ces gens et exhiber ses énormes cicatrices attireraient beaucoup trop l’attention. La piscine, c’était pas vraiment une option.

- Alors eux.. ce serait bien si vous pouviez vous présenter à eux, si tu veux je peux rester un peu à tes côtés comme ça, si vous en avez marre vous me faites signe et je vous emmène ailleurs. Essayez de toujours garder votre calme, un sourire poli, et ça devrait le faire. Il y a parmis eux un des plus gros bonnets de la soirée, c'est lui qui gère le département chargé de trouver un moyen de voir si on peut rendre l’extérieur vivable à plus court terme que ce que Dusk avait pensé. Ah, et j'oubliais, tu peux te servir de la nourriture à volonté, je ne sais pas si tu mourrais de faim là dehors, mais je ne pense pas que tu auras l'occasion de manger une aussi bonne nourriture qu'ici. Profitez donc à votre guise !

C’était marrant cette façon que Danae avait d'alterner entre vouvoiement et tutoiement… comme si elle voulait paraître cordiale et distinguée tout en étant accessible et amicale. Néanmoins, Sören ne sentit pas enchanté à l’idée de se présenter à qui que ce soit tant que Ann ne serait pas dans les parages. Il se contenta donc d’ignorer le début de la phrase de Danae pour se concentrer sur la seconde partie nettement plus intéressante : la bouffe !

À peine avait-il eu le temps de goûter à un toast que la voix tout à coup très solennelle de Danae le surprit :

- Aujourd’hui, la F.A.T.E et leurs partenaires sont heureux de porter un toast envers un invité particulier qui nous vient tout droit de l’extérieur de Central Point.

Non, non, non… elle n’était quand même pas sur le point d’afficher Sören comme ça, devant autant de gens et avant qu’Ann ne revienne…?

- Il a vécu en dehors de la ville et a donc une expérience des plus hors du commun possible…

Et merde. Des gens commençaient à s'approcher, intrigués par ce petit discours. À la dizaine de personnes près du buffet, une bonne quinzaine d’autres venait de s’ajouter… et ça arrivait encore au compte-goutte.

- Veuillez faire place à cet invité de qualité , déjà surnommé "l'Outsider".

“L’Outsider” ? Sören n’était pas au courant qu’il avait un surnom. Elle venait de l’inventer ou c’est vraiment comme ça qu’on  faisait référence à lui chez les riches ?

Complètement paniqué, Sören chercha un instant Ann du regard. Pas de Mme Wright à l’horizon. Cette Danae était complètement tarée… elle ne se rendait absolument pas compte du bordel qu’elle était en train de créer. Elle venait de balancer un mouton dans la cage aux lions. Si il ne se faisait pas déchiqueter dans la seconde, ce serait une crise d’angoisse qui allait l’achever.

Sören croisa le regard de Danae, visiblement toute contente de sa petite déclaration. L’espace d’un instant, il ne put s’empêcher de l’imaginer, elle, la petite bourgeoise insouciante, hors du dôme en milieu hostile. Il lui infligerait ce même petit sourire chaleureux qu’elle portait actuellement, tout en se délectant de la terreur dans ses yeux.

Les doigts crispés sur son verre, l’autre main passant nerveusement dans ses cheveux, il fixait le sol, faisant tout pour éviter le regard de la foule. Ce n’était pas ce qui était prévu… il était dans la merde jusqu’au cou. Mais il ne pouvait pas faire marche arrière, il fallait qu’il dise quelque chose.

Mais rien ne sortait, et rien ne pourrait sortir tant sa gorge était nouée, tant son coeur battait à lui rompre les côtes. Il transpirait à grosses gouttes et, s’il n’avait pas le visage pointé vers le sol, les invités pourraient distinguer avec terreur son iris osciller du marron clair au gris. Son corps était en alerte totale et contenir sa mutation lui demandait un effort démentiel. Il voulait juste ne plus être là, partir loin, n’importe où… juste ailleurs.

Puis une main se posa doucement sur son épaule. Il sursauta alors que ses yeux étaient maintenant constamment noirs. Il reconnut immédiatement le parfum d’Ann et, quelque peu rassuré, resta immobile, prenant toujours garde de maintenir son regard vers le sol. Si ces gens voyaient ces yeux, il était cuit.

Ann était tout sourire comme à son habitude. Néanmoins, ses collègues les plus proches pouvaient sans doute remarquer un air légèrement crispé. Elle ne s’attendait visiblement pas à ça, et sa perte totale de contrôle sur la situation devait l’angoisser, elle aussi. Puis, elle prit la parole d’une voix assurée :

- Merci pour ce toast, mademoiselle Becini. Pour la petite histoire, Sören est arrivé dans notre belle ville il y a quelques mois seulement. Il pogresse à toute vitesse et il est déjà, et sera encore plus par la suite, un point déterminant pour l’avancement de nombreux secteurs de recherche pour la F.A.T.E.

Vous vous doutez bien que cette situation est assez exceptionnelle pour lui, et vous comprendrez donc qu’il ne soit pas en mesure de prendre la parole devant vous ce soir. Néanmoins, je remercie en son nom Anthony Petrov, notre hôte pour cette soirée, et vous tous qui témoignez tant de curiosité à l’égard de Sören. Je porte ce toast à Sören et au futur de la science qu’il représente, et vous souhaite à tous une excellente soirée.

Elle leva son verre, et le geste fut rapidement suivi par les applaudissements chaleureux d’Anthony Petrov. Quelques instants plus tard, les autres invités se mirent à applaudir également, sans doute plus par mimétisme qu’autre chose.

Ann commença à accompagner Sören hors de la foule, en direction d’un banc au bord du toit. Elle jeta au passage un regard assassin à Danae.

- Ann… il faut que tu me fasses sortir d’ici… et vite.

Si personne n’avait pu le remarquer, les yeux de Sören étaient toujours noirs… et il n’avait plus aucun contrôle sur sa mutation. L’odeur assommante des parfums des invités était un supplice et lui faisait bouillir le cerveau.

- T’en fais pas, je suis avec toi. Viens, on va se mettre à l’écart.

"Oups" se dit-elle. Venait-elle de comettre une erreur en invitant toute ces personnes à aller parler au turne ? Le pauvre.. ils se dirigeaient vers lui avec leurs regards inquisiteurs, emprunt d'une sorte de curiosité mal placée. C'était elle qui avait provoquée ça.. Ca lui rappelait la fois où son père l'avait emmenée au zoo de Central Point, tout ce monde.. C'était les mêmes personnes, avec leurs enfants en plus. Pourtant ils avaient le même regard que leurs bambins, qui observaient les animaux dangereux.. "Papa, papa ! Je peux le caresser ?" Danae se surprit à sourire, amusée par ce que formulait son propre esprit. Le pauvre, il avait l'air d'être une bête en cage, elle le vit rougir, baisser la tête, intimidé. Il allait sûrement lui en vouloir. Mais bon, peut lui importait, elle avait fait bonne figure pour les gros bonnets de la F.A.T.E et le moindre petit détails de cette soirée ne saurait être oublié par ces derniers.
Elle avait gagnée des points certes, mais c'était loin d'être terminer.

Bravo, tu apprends vite, il faudrait que tu partes dans les vestiaires pour te changer. Notre petite soirée a besoin d'un peu plus d'animation.

C'était Petrov qui venait de lui susurrer ces mots à l'oreille avant de se retirer pour parloter avec ses congénères. Elle se contenta d'acquieser, l'heure était venue et il ne fallait pas faire attendre les invités, et surtout.. ne pas les décevoirs. Elle avait confiance en elle et ne remettait pas en doute ses talents de danseuse.. Cependant, elle n'avait jamais fait ce genre de danse auparavant. Cependant, on lui avait expliquer qu'il fallait qu'elle se mette vers une petite place ornée d'une estrade en marbre blanc non loin des tables qui lui servirait de piste de danse improvisée.

Elle vit ensuite la femme qui avait sous tutelle le monstre, s'approcher de ce dernier, sa main se posa sur l'épaule de ce dernier, ce qui vint étrangement le détendre à vue d’œil, il avait l'air presque soulagé que celle qui serait sûrement un de ces pires bourreaux soit à ses côtés. La femme se retourna vers Danae. Puis parla à l'assemblée.

- Merci pour ce toast, mademoiselle Becini. Pour la petite histoire, Sören est arrivé dans notre belle ville il y a quelques mois seulement. Il pogresse à toute vitesse et il est déjà, et sera encore plus par la suite, un point déterminant pour l’avancement de nombreux secteurs de recherche pour la F.A.T.E.

Vous vous doutez bien que cette situation est assez exceptionnelle pour lui, et vous comprendrez donc qu’il ne soit pas en mesure de prendre la parole devant vous ce soir. Néanmoins, je remercie en son nom Anthony Petrov, notre hôte pour cette soirée, et vous tous qui témoignez tant de curiosité à l’égard de Sören. Je porte ce toast à Sören et au futur de la science qu’il représente, et vous souhaite à tous une excellente soirée.

Elle leva son verre, et le geste fut rapidement suivi par les applaudissements chaleureux d’Anthony Petrov. Quelques instants plus tard, les autres invités se mirent à applaudir également, sans doute plus par mimétisme qu’autre chose.

Ann commença à accompagner Sören hors de la foule, en direction d’un banc au bord du toit. Elle jeta au passage un regard assassin à Danae.
Pour qui elle se prenait celle là.. Danae l'ignora simplement, elle n'allait pas chercher querelle avec quelqu'un qui avait une situation importante au sein de la F.A.T.E. De toute manière il fallait l'avouer, elle aurait dût s'y prendre avec plus de tact pour présenter Sören, et être plus patiente. "Ce qui est fait, est fait." Songea t-elle simplement, la vie était assez courte et les mauvais moments n'y avaient pas leurs place.. Elle oublia aussi vite ce qu'il s'était passer, jouant sur ses facilités à penser à autre chose.. Elle repartit pour se changer en contournant la foule elle faillit heurter le turne qu'elle avait donner en pâture au fauve.. Décidément, c'était le destin.. Il fallait qu'elle s'excuse.. Non.. elle ne le voulait pas, sa fierté mal placée lui interdisait de le faire.. Mais bon, elle avait mal agis et si elle voulait que le reste de la soirée se passe sans qu'elle n'ait à devoir supporter deux personnes lui souhaitant sûrement les pires choses dans leur songes.. alors il le fallait.

Elle s'approcha alors de Sören, ce dernier avait la tête penchée, il avait l'air mal en point.. Elle se pencha vers lui.

- Vous allez bien.. ? Désolée pour tout à l'heure, j'ai.. disons, manquée de tact.. je n'aurai pas dû agir ainsi.. si vous le souhaitez je peux vous rapporter quelque chose à boire.

Ses excuses ne manquaient pas de sincérité bien que les paroles puissent paraître légère par rapport à l'acte. Mais, en se penchant.. elle découvrit quelque chose qu'elle n'avait vue qu'en allant dans la Bordure. Ses yeux avaient changés de couleur.. Pour devenir ceux de celui qu'il était réellement, son regard était sombre, terrifiant. Il n'annonçait rien de bon, elle put le deviner en un instant, il lui en voulait terriblement. Cela lui procura un frisson qui lui parcourut l'échine un instant. Elle n'en montra rien, continuant simplement de faire comme si de rien était.

Elle hocha la tête pour elle même puis s'éloigna de Sören et de sa nounou. Elle partit aux vestiaires pour se changer. Elle retira ses vêtements d'hôtesse pour enfiler ceux d'une danseuse.. Elle fut surprise en voyant la robe, ce n'était pas qui l'avait choisie, et elle ne savait même pas à quoi elle allait ressembler dedans. Sa couleur était bleu pâle, idéal pour faire ressortir sa peau très légèrement hâlée. Puis elle l'enfila, elle était trop courte, un peu trop serrée à son goût, elle mettait ses attributs féminins bien en évidence, la robe s'arrêtait juste un peu avant ses fesses.. Pourtant elle avait donner toute ses mensurations à son employeur qui l'avait faite taillée grâce à ces dernières. Cela voulait soit dire qu'il s'était trompé, soit que son couturier était médiocre, soit que c'était fait exprès.

Le problème de ce genre de robe, c'était que ses mouvements allaient être réduits, c'était dommage, ils réduisaient totalement son talent.. De plus les petits talons qu'elle devaient enfiler avec cela était peu confortable, heureusement, il n'était pas très hauts, mais elle allait devoir faire très attention à ne pas tomber et se montrer habile dans le moindre de ses faits et gestes. Sinon, ce serait fatal pour sa réputation. Elle retourna par la suite vers les invités, ces derniers étaient rassembler vers le buffet, même les quelques "solitaires" s'en étaient rapprocher.. De la piscine jaillit soudainement de puissant jet d'eau faisant office d'une splendide fontaine créant ainsi un petit spectacle pour la petite foule.
Elle se mise à penser, en regardant tout ces riches loups, capable d'écraser leur prochain pour une place de plus dans le classement des richesses de Central Point se délecter de ce petit spectacle dans ce coin en apparence idyllique.
"Les diables habitent aux paradis désormais."

Tout semblait flou autour de Sören. Si son odorat surdéveloppé pouvait s’avérer un atout dans certaines situations, c’était un calvaire dans celle-ci. Trop de trucs se passaient autour de lui : trop d’odeurs, trop de bruit… tout s’embrouillait et il n’arrivait pas à se calmer.

Quand finalement le bruit de la foule se fit plus distant, Sören entendit une voix distincte qu’il connaissait :

- Vous allez bien.. ? Désolée pour tout à l'heure, j'ai.. disons, manquée de tact.. je n'aurai pas dû agir ainsi.. si vous le souhaitez je peux vous rapporter quelque chose à boire.

Il n’était ni en état ni d’humeur à répondre. Il était bien trop occupé à avoir peur. Le plus terrible avec les crises de paniques, c’est que les spectateurs s’imaginent que l’on a peur de la situation qui a déclenché la crise. Pourtant, ce n’est que le point de départ.

Rapidement, le cerveau part totalement en vrille. Au bout de quelques secondes, Sören ne pensait même plus au toit, à tous ces invités et au coup bas de Danae. La peur devenait plus profonde, plus viscérale. La solitude, la mort… c’est de ça dont il était dorénavant question. Chaque bruit devient alors un danger, chaque odeur celle d’un potentiel prédateur. Pour Sören, c’était comme être instantanément téléporté en dehors de ce foutu dôme, sans qu’il sache où il avait atterri ni quelle horreur le guettait. Et la rémission était longue, difficile et malheureusement temporaire.

Premièrement, il fallait se rendre compte que ce qui se passait n’était pas la réalité. Malheureusement, c’est le cerveau qui choisit la réalité à laquelle il choisit de croire. C’est un peu comme devoir réparer un marteau cassé en utilisant… ce même marteau cassé. Une fois cette première étape passée, c’était avant tout une question de temps et d’introspection. Revenir sur la source de la crise, constater qu’elle ne représentait pas un réel danger… et espérer que la prochaine confrontation avec ce genre de problème ne déclencherait plus de crise.

Évidemment, ces crises de paniques n’avaient rien de neuf. Sören n’avait pas attendu d’entrer à Central Point pour se réveiller en pleine nuit, nauséeux et totalement paniqué, l’esprit assailli par ses traumas. Disons simplement que Central Point était un environnement particulièrement stressant... et regorgeant d’éléments capables de déclencher ces moments de panique. Une gamine imprudente l’affichant aux yeux d’une foule n’était que l’un d’entre eux, et Sören venait d’en faire les frais.

Toujours penché, le regard fixé sur le sol et de grosses gouttes de sueur perlant de son front, Sören senti Danae s’approcher de son visage. Se mains tremblaient… il l’aurait sans doute repoussée pour l’empêcher de voir ses yeux s’il était en possession de ses moyens… mais il resta simplement figée sur place, ne pouvant qu’assister impuissant à ce bref échange de regard avec la jeune femme.

Quelques secondes plus tard, elle s’était déjà relevée et était repartie. Ann ne répondit pas non plus à Danae… elle ne savait sans doute pas trop comment s’y prendre. Elle se contenta simplement de maintenir ce contact physique avec Sören en maintenant sa main sur son paule. Elle avait également récupéré le verre du turne, évitant ainsi qu’il ne le lâche ou, pire, ne se blesse avec.

Ils arrivaient finalement à ce banc, à quelques mètres du bord du toit. Derrière la barrière d’aluminium et de verre, c’était le grand vide. Une vue magnifique sur Central Point. Certes, ce n’était pas le plus grand bâtiment de la ville… mais il était largement assez haut pour surplomber la grande majorité des immeubles et offrir un panorama d’exception.

Mais Sören avait bien d’autres choses en tête que le panorama. Il s’assit lourdement sur le banc et saisit sa tête dans ses deux mains. Son front était trempé, les veines de ses temps gonflées, envoyant les quantités astronomiques de sang propulsées par son coeur en panique vers le cerveau. Maintenant qu’il était à l’écart, il allait enfin pouvoir se concentrer sur la résolution de cette crise. Et cela commençait par la respiration, avec un cycle inspiration-expiration lent et aussi régulier que possible.

Pendant ce temps, Ann restait silencieuse, observant les alentours. À la FATE, elle avait beaucoup travaillé avec Sören sur la démarche à suivre pour reprendre le contrôle dans ces moments de panique. Elle l’en savait capable et se contentait de vérifier que personne d’autre ne s’approche.

Ce n’est qu’au bout de 5 bonnes minutes, alors que la respiration de Sören devenait moins saccadée, qu’elle s’accroupit devant lui tout en posant les mains sur les genoux du turne :

- Tu t’en sors bien. Tu veux que j’aille te chercher un verre d’eau ?

Il y a quelques minutes, le parfum d’Ann à quelques centimètres du visage de Sören aurait été très désagréable. Mais il s’était bien calmé depuis, et cette odeur était maintenant devenu plutôt réconfortante… c’était une odeur devenue familière au fil des mois.

- Nan, ça ira. Je préfère que tu restes là.

- Ok, je bouge pas d'ici.

Ann s’était démenée pour que Sören s’intègre au mieux à Central Point, et elle était prête à tout pour que cette soirée se passe au mieux… ou du moins le moins mal possible, étant donné ce qui venait de se passer. Elle était sans doute plutôt bienveillante de nature… mais c’était sans doute avant tout pour une question de carrière.

Si Ann était complètement détachée des études concernant Sören, c’est elle qui était responsable de son intégration et de l’image du jeune homme auprès de la F.A.T.E. et de la société en général. Après avoir choisi d'amener Sören à la soirée, c'est sa carrière qui allait prendre un sacré coup dans l'aile si ça tournait au vinaigre.

La soirée battait son plein, et une chaleur moite avait commencée à imprégner la salle.
L'alcool circulait, et la poudre dite "Blanche-Neige", était sniffée à grand rails.


Les invités abandonnaient peu à peu toute forme de retenue, on pouvait remarquer que certains couples s'étaient former au cours de la soirée et que ces derniers partaient.. "profiter charnellement" de leurs nouveaux partenaires souvent dans les toilettes. Ceux qui avaient le plus de cran le faisaient dans les grands buissons artificiels placés ici et là. Danae se demanda si les buissons n'étaient justement pas prévu à cet usage en particulier.


Certains hommes la regardaient avec avidité s'approcher de la piste, au grand dam de leurs épouses qui ne cherchaient pas forcément à cacher leur mécontentement, ou à le soulager en allant allumer certains serveurs voir d'autres invités.


Ce genre de soirée incarnait bien la luxure de la société mondaine de Central Point. Les pauvres, critiquent sans cesse cette dernière, mais ici, c'est la norme. Des hommes riches sans l'ombre d'un principe draguaient des filles aussi ambitieuses qu'amorales. Ces gens là, n'en avaient rien à faire du jugement des pécores, du jugement des autres, et même du jugement dernier.


Ces gens là défiaient toute forme de divinités en s'encloîtrant dans un narcissisme aiguë, les confortant dans l'idée qu'ils sont le haut de la Pyramide, et qu'ils sont donc, inatteignables.


Les pauvres, quant à eux, s'imaginaient être soudés, unis. Avec des "valeurs". Cela la faisait rire, du haut de son jeune âge elle avait déjà pus constater qu'il n'y a pas pire rat que le pauvre qui devenait riche. Ils oubliaient très vite leurs familles, leurs anciens collègues et amis, et partaient avec le pactole, en tentant de le partager avec le moins de personne possible.


"Au moins chez nous, les gens s’entraident, même ci cela à un prix, un riche ne laissait pas tomber un riche, évidemment ce n'était pas forcément fait par gentillesse, mais au moins on s'en sortait toujours." Pensa-t-elle, esquissant un léger sourire, ses pas se faisaient de plus en plus rapide, d'ici quelques mètres elle serait sur la piste, à se déhancher pour le compte d'une assemblée de riches oligarques. Son regard passa au peigne fin l'immense terrasse privatisée de la jet-set, puis s'attarda sur Sören et son accompagnatrice adorée.


Elle semblait s'occuper de lui, il ressemblait à un enfant dans cette position.. Son regard semblait moins.. "noirs".. Cependant, elle était loin, et ce n'était peut être qu'une illusion. Elle se demandait tout de même si "Ann" avait sût le calmer, et quel genre de liens les unissait-il vraiment ? Car en réflechissant bien.. Cette dernière lui avait jeter un regard qui ne mentait pas. Elle tenait au bien être de son cobaye.


Touchant, ou pas, elle ne connaissait que trop bien les ambitions de la F.A.T.E et imaginait bien ce que pouvait leur apporter un turne qui avait survécu dehors. De plus, ils pourraient s'en servir pour leur "com", montrant que même les turnes sont avec la F.A.T.E, sûrement une manière de légitimer leur entreprise et leurs agissements parfois douteux.


De toute manière ce n'était pas censé regarder Danae, alors pourquoi y accordait-elle autant d'importance ? Curiosité mal placée ? Remords.. non certainement pas.. Peut être simplement une question d'ego, de se dire que elle, Danae Becini avait été à cette soirée avec ces personnes illustres, avec cet "Outsider" qu'elle avait elle même surnommé.


Elle continua de marcher, puis reçus une petite tape sur sa cuisse dénudée, c'était son employeur, il lui souffla un petit "Bonne chance" suivit d'un clin œil "séducteur", il devait commencé lui aussi à être bien éméché, mais elle n'y pensait déjà plus, elle devait se contrer sur le moment présent.


Ça y est, elle y était, elle avançait sur la mince estrade qui faisait office de piste de danse.. La musique marqua une petite pause de quelques instants, tout juste le temps qu'elle puisse se placer.


Bien en évidence, au devant de la scène, elle redressa son visage, esquissant un large sourire prometteur alors que son cerveau travaillait et imaginait déjà ses premiers pas de danse.
La musique reprit, au départ un rythme doux, idéal, pour lui permettre d'adapter ses mouvements de modern jazz' et de les rendre effectif avec une grâce indéniable. C'est comme si le corps de la jeune femme avait embrasser la musique, elle ne se contentait pas de juste se déhancher et de se trémousser pour faire chauffer la piste, elle exécutait ses mouvements et ses pas avec talent et précision, suivant le rythme de la musique qui s'accélérait peu à peu, si personne n'avait l’œil, personne ne pourrait remarquer les pas marqués "1,2,1,2,3,4,3,2,3,4" qu'elle se répétait dans sa tête. C'était une pro, et ça se voyait.


Quand la musique s’accélérait, ses pas suivait la cadence, elle se permettait de temps en temps quelques pirouettes artistiques, et quelques mouvements de bassins "sexy", empruntés aux chorégraphies sud-américaines. Elle jouait aussi de son regard suggestif et de quelques mouvements de tête, faisant mêler ses cheveux soyeux à la danse. Danser c'était aussi être une actrice, c'était très technique, très physique et très mental. Tout devait être parfait, et tout l'était, pour le moment les gens semblaient apprécier l'animation, même si quelques ivrognes l'avait siffler, ils s'étaient vite tus en voyant une telle prestation, eux qui s'attendaient probablement à une simple pool-danseuse. Elle ne voulait pas regarder son employeur, ni Sören, ni Ann, ni personne, si elle s'attardait ne serait-ce qu'un instant là dessus, ce pourrait être un instant de trop pour rater sa chorégraphie. Néanmoins elle donnait tout, et espérait, marquer les esprits durant cette soirée qui serait forcément inoubliable pour tout ses participants, du moins ceux qui n'étaient pas ivres morts.

La partie du toit proche de la piscine, où se trouvaient Sören et Ann, était devenue quasiment déserte. La grande majorité des invités s’étaient regroupés un peu plus loin, près de l’estrade. La musique était devenue plus forte, mais aussi plus rythmée. Il était facile de deviner qu’il devait y avoir une sorte d’animation par là bas.

Cela faisait quelques minutes que Sören était assis sur son banc, les yeux dans le vague. Il avait fini par prendre ce cacheton qu’Ann lui avait conseillé de toujours avoir sur lui. C’était un anxiolytique puissant qu’il s’était toujours refusé d’utiliser jusqu’à maintenant. Il n’en avait pas besoin pour se calmer… mais ça accélèrerait énormément le processus, et chaque minute qu’il pouvait gagner était à prendre.

10 minutes plus tard, la crise était passée. Ses yeux étaient revenus à leur couleur noisette conforme aux normes sociales, et il avait retrouvé une respiration normale. Dire qu’il était en pleine confiance serait exagérer… mais il se sentait prêt à retourner aux présentations… individuelles, cette fois.

Il attrapa une serviette de bain traînant au sol et qui avait sans doute utilisée et laissée là par un invité s’étant autorisé un moment dans la piscine. Il essuya du mieux qu’il pu la sueur de son front et de son cou.

- On peut y retourner, désolé pour ce moment embarrassant.

- Tu es sûr ? On peut encore rester là un moment si t’as besoin de temps.

- C’est passé, tout va bien. C’est quoi le plan ?

- Il y a 4 personnes que tu dois rencontrer en priorité. 3 gros investisseurs qui ont montré de l’intérêt pour notre projet, et un type bien placé de la F.A.T.E qui, au contraire, n’est pas franchement enchanté par le projet. On s’occupera de lui en dernier.

Le regard d’Ann alla se perdre dans la foule. Elle cherchait sans doute du regard l’une des personnes qu’elle venait de mentionner.

- Ils sont forcément quelque part par là. Je te propose : on s’approche de la scène, tu restes un peu à l’écart… je pense que t’as eu ta dose de promiscuité sociale pour aujourd’hui. Je vais trouver quelqu’un à qui te présenter et je te rejoins. Ça te va ?

- Ça me va.

Les deux collègues s’approchèrent de la scène comme convenu. Rapidement, Sören pu comprendre un peu mieux ce qui attirait tant l’attention ici : Danae était en train de chauffer ces vieux bourges avec une danse classe et sensuelle… et plutôt aguicheuse, il fallait l’admettre.

Sören resta à l’arrière de la foule, près d’un buffet, alors qu’Ann s’enfonçait plus profondément parmi les invités. Il n’y avait personne à proximité du rouquin, si ce n’est ce type louche avec des restes de poudre autour des narines qui semblait magnifier par un tableau, le dévorant de ses yeux de veau mort comme si la peinture avait absorbé son âme.

Sören attrapa un cocktail et, après avoir bien vérifié qu’aucun regard n’était tourné vers lui, se l’enfila en quelques secondes. Il avait besoin de réhydrater sa gorge sèche et nouée par la crise qu’il venait de traverser. Mais plus que tout, il voulait sentir cette sensation désinhibitrice qui allait nettement faciliter ses aptitudes à parler sans crever de stress. Mais deux verre, ce ne serait pas suffisant. Une coupe de champagne traînait sur la table et semblait toute indiquée pour continuer à fuir la sobriété si oppressante. De toute façon, tout le monde était bourré… personne ne lui en tiendrait rigueur.

Sa coupe à la main et un feuilleté à la crème de champignon dans l’autre, il contemplait les déhanchements de Danae. Elle savait ce qu’elle faisait et c’était loin d’être désagréable à l’oeil. La tenue était peut-être un peu courte, limite vulgaire, mais ça semblait plaire à tous ces beaufs au premier rang, surtout ce quinquagénaire dégarni et visiblement fin rond qui agitait mollement la main devant lui, espérant visiblement attraper la jambe de la danseuse.

Sören était impressionné par la prestation. Il ne connaissait absolument rien à la danse disons… maîtrisée. Il savait bouger timidement les épaules et les jambes sur de la musique, mais ça s’arrêtait là. En fait, son seul contact avec la danse, c’était par le cinéma. Pulp Fiction, Grease et La La Land étaient quasiment ses seules références en la matière. Voir quelqu’un en chair et en os bien danser pour la première fois, ça faisait un petit quelque chose. Il en oublia presque que la performeuse en question était la même personne qui avait anéanti sa soirée moins d’une demi-heure auparavant.

La musique et sa danse endiablée continuait d'alimenter la foule autours de l'estrade.
Des stroboscopes créaient des flashs lumineux en plein dans les yeux de Danae, qui continuait de danser, des sortes de petits fumigènes sortaient de la scène, ce qui donnait parfois, avec les flashs lumineux incessant et la fumée montante, l'impression que Danae était une ombre dansant dans le brouillard.

Elle mouvait son corps telle un poisson dans l'eau, la scène était son aquarium.
A mesure que les basses s'intensifiaient, elle jouait de plus en plus sur ses mouvements de bassins, balançant son fessier en arrière et en le remuant avec perfection passant du "modern jazz" classique à une danse plus aphrodisiaque, le "twerk", ses gestes n'étaient pas vulgaires, elle agissait de manière à ce que son déhanché paraisse élégant tant bien la danse était dite grossière..

Elle gardait un air sérieux, les minutes passèrent et elle sentit de nouveau une main lui effleurer ses jambes. Ce n'était pas la première fois, c'était ce vieux quinquagénaire au premier rang, il riait grassement, elle lui sourit enjouée, même si son sourire était totalement faux, il ne s'en rendrait pas compte tant il avait l'air alcoolisé. Elle devait garder la tête haute, et jouer de son charme, on l'avait embauchée pour ça après tout.

Elle réalisait actuellement une bonne performance et avait déjà passer cinq chanson, a la sixième elle pourrait continuer à festoyer, elle chercha un instant du regard son employeur du regard, il avait la tête fourrée dans un rail de blanche, qu'il sniffait entre les deux seins d'une invitée.. Le tout, devant sa femme. Elle souriait elle aussi, pour sauver les apparences, mais tout le monde savait qu'elle lui en voulait au plus haut point. C'était ce genre de débauches auxquels il fallait s'attendre lorsque l'on se mettait avec quelqu'un avec autant de pouvoir et autant de richesses.

La soirée avait l'air d'être une belle réussite pour tout ce beaux monde, aucun n'incident "grave" n'était encore arriver, mais bon.. vu la consommation de substances illicites en abondances dans les narines de la bourgeoise de Central Point, cela ne l'étonnerai pas de devoir appeler une ambulance privée pour faire désintoxiquer les plus atteint et les sauver d'une overdose probable.

Le fait de n'avoir presque que des mouvements de bassins à faire lui permettait de réfléchir, et de trouver une sorte de "repos" machinal dans sa danse.

Elle se déplaçait juste à certains coins du carré de l'estrade pour que les personnes un peu plus loin de l'estrade puisse mieux profiter du "spectacle", sans parler de ceux du premier rang qui l'avait sous leurs yeux. Soudainement, elle ressentit une nouvelle fois une main, mais cette fois si, sur ses fesses, c'était le même. Décidément, elle avait une touche avec ce vieux pervers. De toute manière il devait lui en falloir peu pour désirer une femme. Qui voulait d'un type pareil ?

Les basses se calmèrent, le rythme de la danse suivit, jusqu'à ce que la musique s'arrête peu à peu, sur les dernières notes, la main régulière vint totalement lui attraper la jambe, elle tomba de l'estrade pour se faire rattraper laborieusement par les grosses pattes du même homme qui avait enfin réussit à l'attraper. Il l'a porta, elle se retint de le gifler, mais si elle agissait ainsi, elle risquait la mort de sa réputation et son renvoi de la "Haute-société".

Elle le laissa la porter jusqu'à lui, l'asseyant sur ses genoux, elle mourrait d'envie de s'échapper, mais c'était son job, il commença à lui peloter le derrière, puis s'écria de sa voix grasse.

- Regardez quel beau morceau j'ai attrapé !

Il s'esclaffa, et les beaufs d'à côté suivirent le mouvement. Elle se sentait terriblement gênée, ce qui n'était pourtant pas à son habitude. "Ce n'est qu'un mauvais moment à passer"; elle répéta cette phrase en boucle dans sa tête tandis qu'il continuait de la peloter sans limite et de lui susurrer des horreurs dans l'oreille.

La musique se termina, et les pas de danse de Danae avec. Tout à coup, la jeune femme disparut totalement du champ de vision de Sören. Les rangées de têtes du public cachaient la suite de ce qui avait ressemblé à une chute… mais personne ne semblait paniqué. Ce n’était sans doute rien. Peut-être même que c’est les verres que Sören avait englouti depuis une dizaine minutes qui commençaient à brouiller sa compréhension des événements.

Alors que Sören attrapait un nouveau toast, Ann se faufilait hors de la foule non sans difficulté et s’approcha de Sören.

- Bon, le show est terminé, les gens devraient se disperser. J’ai repéré Mr. Hawk au premier rang. On y va ?

- Je te suis.

La foule commençait à se disperser, comme annoncé par Ann. Les invités retournaient vers les différents buffets pour faire le plein de boisson, d’autres se dirigeaient vers la piscine histoire de s’écarter de la chaleur dégagée par la promiscuité de la foule.

- Donc, Mr. Hawk. C’est une pointure de Google. Il est surtout en charge des médias, et on raconte que c’est lui qui pilote l’image médiatique des turnes. Si on se le met dans la poche, on s’assure que les journaux diront du bien de toi.

- Hein ? Je suis pas sûr d’avoir envie de voir ma tronche sur tous les sites de news…

- On en est pas là, t’en fais pas. Mais même si ça arrivait, on va faire en sorte qu’ils ne parlent de toi qu’en bien.

Sören se rendit compte que cette petite soirée avait sans doute plus d’importance pour son avenir qu’il ne l’avait imaginé jusqu’alors. À bien y réfléchir, s’enfiler autant de champagne en si peu de temps n’était peut-être pas judicieux. L’alcool allait considérablement réduire le facteur stress… mais ça n’allait pas vraiment l’aider à paraître sérieux.

Ils arrivèrent finalement près de l’estrade sur laquelle Danae dansait quelques minutes auparavant. En effet, il n’y avait plus grand monde dans le coin. Quelques personnes bourrées qui vagabondaient sans trop savoir quoi faire, et ce type assit sur une chaise avec une jeune femme sur les genoux. Cette jeune femme, c’était Danae.

Ann marqua un temps d’arrêt en remarquant que Mr Hawk, apparement le mec sur la chaise, était en train de tripoter la danseuse en gloussant bruyamment. Elle se pencha vers Sören et lui murmura :

- Il a l’air complètement torché mais… il faudra faire avec. Il ne va sûrement pas ralentir sa consommation alors profitons qu’il ait encore un minimum conscience de ce qu’on lui dit. Et pour la jeune femme… fais comme si tout était normal.

Sören se contenta d’acquiescer, le regard fixé sur ce Mr Hawk. Le voir palper Danae comme une vulgaire poupée gonflable était plutôt perturbant, mais… elle restait souriante malgré tout. Si ça se trouve, elle n’était pas qu’une hôtesse d’accueil et une danseuse mais aussi une escort-girl ?

Peu importe, il fallait qu’il se présente à ce type. Si la situation dérangeait vraiment Danae, elle l’aurait fait savoir. Et puis après le coup de pute monumental qu’elle lui avait infligé plus tôt dans la soirée, Sören n’avait pas vraiment l’intention de courir à son secours de toute façon. Du moins pas si la situation ne devenait pas plus dérangeante qu’elle ne l’était déjà.

Ann vint se placer en face du pervers, en tirant discrètement la manche de Sôren pour qu’il la suive. Avec un grand sourire, elle s’adresse alors à lui en lui tendant la main :

- Mr Hawk, je suis ravie de vous voir ! Ann Wright de la F.A.T.E, vous vous souvenez de moi ?

Le type, tout en sueur, détacha les yeux quelques instants de son jouet vivant et posa son regard vitreux sur Ann. Il lui attrapa la main, tirant légèrement pour qu’Ann se rapproche à une distance qui devenait presque gênante.

- Ah, une deuxième chanceuse veut venir passer du bon temps avec moi ? Vous savez, même si j’ai plus 20 ans, j’ai largement ce qu’il faut pour contenter deux jolis petits minois.

Alors que Mr Hawk riait grassement, Ann retira sa main de la poigne moite de son interlocuteur. Elle devait être habituée à ce genre d’invitations en fréquentant régulièrement ces soirées mondaines. Savoir esquiver ces déconvenues sans froisser les gros pervers faisait partie de ses talents.

- J’apprécie vos avances, mais j’ai quelque chose d’autre à vous proposer ! La soirée ne fait que commencer et, avant que vous ne disparaissiez avec une charmante créature et que l’on ne vous revoit plus, je tenais à vous présenter ce jeune homme.

Elle attrapa Sören par l’épaule, l’invitant à se rapprocher, ce qu’il fit.

- Sören Larsson ! Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler qui il est. On dit partout que vous êtes au courant de tout ce qu’il se passe dans cette ville, vous n’avez pas pu passer à côté !

Mr Hawk dévisagea Sören, plissant les yeux comme si la lumière pourtant diffuse de l’endroit l’aveuglait.

- Il manque un peu de poitrine à mon goût, mais je suis toujours ouvert à de nouvelles expérience ! haha !

Il avait accompagné sa blague graveleuse d’une main mollement tendue en direction de Sören. Il était peut-être moins raciste que la moyenne, ou juste trop bourré pour s’encombrer de préjugés.

Sören serra la main du type en tentant d’afficher un grand sourire, comme Ann lui avait appris. Mais étant donné le contexte, il ne put pas aller plus loin qu’un petit sourire gêné. De toute façon, Mr Hawk était bien trop bourré pour s’attarder sur ce genre de détails.

- Ravi de vous rencontrer, Mr Hawk. On m’a beaucoup parlé de vous, c’est un honneur de finalement vous croiser.

- Haha ! Garde tes compliments pompeux pour d’autres, gamin ! Alors, cette découverte de la civilisation ? je t’envie tu sais ! Passer de la jungle au toit d’un gratte ciel avec coke et putes à volonté… peu de personnes ont expérimenté ce grand écart !

Il empoigna fermement les hanches de Danae en lâchant le mot “pute”.

- Je… euh… Ouais, c’est… bizarre. Mais bien.

Sören peinait à maintenir son regard sur le vieux pervers, alors que Danae se faisait pétrir comme une vulgaire pâte à pain à un mètre à peine de lui. Elle ne pouvait pas apprécier ça, même si elle parvenait jusqu’à maintenant à garder ce même sourire scotché sur sa face. Ici tout était question d’apparence, et Danae avait montré qu'elle était capable de conserver son masque d'hôtesse accueillante en toutes circonstances.

- Bah alors, on zieute ma copine ? Je viens de la rencontrer, mais on a déjà bien sympathisé tu sais ! je t'en veux pas va, d’où tu viens, t’as pas dû voir beaucoup de canons comme ça. Et puis j’suis du genre partageur !

Ces dernière phrases étaient étonnement ambiguës. Le type était tellement alcoolisé qu’il disait tout sur le même ton enjoué. Au final, il s’en foutait sans doute pas mal de Danae. Il avait juste envie de tripoter un bombasse, et sa main s’était portée sur elle comme elle aurait pu tomber sur n’importe quelle fille peu vêtue - pute ou non - traînant dans la soirée.

Sören hésita quelques instants puis tendit la main vers Danae, espérant qu’elle s’y agrippe et se relève. Il pouvait sentir le poids du regard d’Ann… qui fut apparement plutôt surprise par la situation. Ce n’était sans doute pas le meilleur choix pour se mettre Mr Hawk dans la poche. Mais ce dernier éclata de rire et relâcha son étreinte sur Danae :

- HAHA ! Tu me plais gamin, t’as bon goût ! T’en fais pas pour le vieux Mr Hawk va, j’en trouverai d’autres.

Ann laissa échapper un soupir de soulagement alors que Sören fixait Danae avec insistance.

La foule commençait à se disperser. Les invités retournaient vers les différents buffets pour faire le plein de boisson, d’autres se dirigeaient vers la piscine histoire de s’écarter de la chaleur dégagée par la promiscuité de la foule.

Danae continuait de se faire pétrir non loin de la foule passante, totalement indifférente aux agissements du quinquagénaire.

Cela commençait à devenir de plus en plus gênant, ses mains descendaient près de son intimité, elle replaçait ses dernières à chaque fois qu'elle s'approchait de trop, il essayait de coller ses lèvres aux siennes, mais Danae avait une expérience certaine en matière "d'esquive de baisers", elle s'y était entraînée toute sa vie, rembarrer un garçon qui pensait l'avoir au premier rencard en lui sortant le fameux baiser "romantique", ou encore le lourd en boîte, éméché essayant d'embrasser tout ce qui bouge en profitant du taux d'alcoolémie ambiant. Elle savait à quel moment reculer sa tête, à quel moment décaler ses lèvre, à quel moment faire un bisou sur la joue pour esquiver le baiser fatal..
Elle gérait ce vieux pervers bourré avec aisance en gardant la face, le repoussant de façon non violente et presque pas visible, elle était déterminée à ne pas finir dans sa couche ce soir.

Entre deux étreinte répugnante, elle vit du coin de l’œil deux individus s'approcher, il s'agissait de Sören le turne et de sa tutrice Ann. Cette dernière s'approcha, puis engagea la conversation, avenante.

- Mr Hawk, je suis ravie de vous voir ! Ann Wright de la F.A.T.E, vous vous souvenez de moi ?

Le type, tout en sueur, détacha les yeux quelques instants de son jouet vivant et posa son regard vitreux sur Ann. Il lui attrapa la main, tirant légèrement pour qu’Ann se rapproche à une distance qui devenait presque gênante.

- Ah, une deuxième chanceuse veut venir passer du bon temps avec moi ? Vous savez, même si j’ai plus 20 ans, j’ai largement ce qu’il faut pour contenter deux jolis petits minois.

Alors que Mr Hawk riait grassement, Ann retira sa main de la poigne moite de son interlocuteur. Elle devait être habituée à ce genre d’invitations en fréquentant régulièrement ces soirées mondaines. Savoir esquiver ces déconvenues sans froisser les gros pervers faisait partie de ses talents.

- J’apprécie vos avances, mais j’ai quelque chose d’autre à vous proposer ! La soirée ne fait que commencer et, avant que vous ne disparaissiez avec une charmante créature et que l’on ne vous revoit plus, je tenais à vous présenter ce jeune homme.

Elle attrapa Sören par l’épaule, l’invitant à se rapprocher, ce qu’il fit.

- Sören Larsson ! Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler qui il est. On dit partout que vous êtes au courant de tout ce qu’il se passe dans cette ville, vous n’avez pas pu passer à côté !

Mr Hawk dévisagea Sören, plissant les yeux comme si la lumière pourtant diffuse de l’endroit l’aveuglait.

- Il manque un peu de poitrine à mon goût, mais je suis toujours ouvert à de nouvelles expérience ! haha !

Il avait accompagné sa blague graveleuse d’une main mollement tendue en direction de Sören.

Sören serra la main de l'homme en esquissant un mince sourire sans nul doute forcé.

- Ravi de vous rencontrer, Mr Hawk. On m’a beaucoup parlé de vous, c’est un honneur de finalement vous croiser.

Ils étaient donc consciencieusement venus le voir ? Il devait être un type important, comme tout le monde ici. Danae dressait désormais son visage vers les deux nouveaux interlocuteurs, elle sentait un frisson lui parcourir l'échine, elle avait honte. Ils étaient sûrement entrain de la juger, de la traiter de catin.. Il fallait qu'elle passe outre. Ça importait peu, tant qu'elle avait sa paye et que la soirée se passait bien.

- Haha ! Garde tes compliments pompeux pour d’autres, gamin ! Alors, cette découverte de la civilisation ? je t’envie tu sais ! Passer de la jungle au toit d’un gratte ciel avec coke et putes à volonté… peu de personnes ont expérimenté ce grand écart !

Il empoigna fermement les hanches de Danae en lâchant le mot “pute”.

"Quel ordure".. Si elle avait été un homme baraqué elle lui aurait explosé la mâchoire, puis le nez, puis elle aurait récolter ses dents pour faire un collier avec ses dernières. "Grrr.. Canalises-toi.." se répétait-elle sans cesse. Son regard était désormais totalement vide, incapable de garder cette air assurant et faisant tout pour ne pas dévoiler sa haine grandissante, cette espèce de contradiction entre l'air qu'elle devait montrer et l'air que son coeur avait envie de montrer.. dévoilait un visage neutre, vide et étonnement froid.
Elle mit une dizaine de seconde à reprendre son sourire en entendant de nouveau la voix du turne.

- Je… euh… Ouais, c’est… bizarre. Mais bien.

Sören peinait à maintenir son regard sur le vieux pervers, alors que Danae se faisait pétrir comme une vulgaire pâte à pain à un mètre à peine de lui.

Elle ne pouvait pas apprécier ça, même si elle parvenait jusqu’à maintenant à garder ce même sourire scotché sur sa face. Ici tout était question d’apparence, et Danae avait montré qu'elle était capable de conserver son masque d'hôtesse accueillante en toutes circonstances.

- Bah alors, on zieute ma copine ? Je viens de la rencontrer, mais on a déjà bien sympathisé tu sais ! je t'en veux pas va, d’où tu viens, t’as pas dû voir beaucoup de canons comme ça. Et puis j’suis du genre partageur !

Ces mots étaient de trop, elle se mordit fortement la lèvre pour éviter de lui lancer une pique mortelle pour sa carrière. Elle se la mordit si fort qu'elle sentit un goût amer et métallique, c'était celui du sang.

Elle n'entendais plus rien. Le sang lui était tant monté à la tête, qu'il l’assourdissait, la rendant inerte à la conversation.

Sören hésita quelques instants puis tendit la main vers Danae, espérant qu’elle s’y agrippe et se relève. Il pouvait sentir le poids du regard d’Ann… qui fut apparement plutôt surprise par la situation. Ce n’était sans doute pas le meilleur choix pour se mettre Mr Hawk dans la poche. Mais ce dernier éclata de rire et relâcha son étreinte sur Danae.

- HAHA ! Tu me plais gamin, t’as bon goût ! T’en fais pas pour le vieux Mr Hawk va, j’en trouverai d’autres.

Ann laissa échapper un soupir de soulagement alors que Sören fixait Danae avec insistance.

Tout se passa très vite, lorsque l'homme relâcha son emprise, tout redevint plus clair, elle était sortie de sa
micro torpeur, lui lâchant un regard noir, empreint d'une haine profonde et clairement affichée, mais lorsqu'elle comprit que c'était Sören qui venait de la sortir de là, son regard s'adoucit, elle empoigna avec désespoir la main de ce dernier et s'empressa de s'extirper des pattes du pervers.

Elle ressentait une immense gratitude pour le turne qu'elle avait livré à la foule une heure plus tôt.

Elle approcha ses lèvres et déposa ces ernières près de l'oreille de Sören.

- Un grand Merci..

C'était une manière assez théâtrale de le remercier, elle était sincère, vraiment.
Il était passé à ses yeux d'un turne sauvage bas de plafond à son sauveur.

Elle baissa la tête légèrement profitant des épaules du turne pour y enfouir son regard sombre. Elle devait se calmer, se détendre, ses nerfs avaient été mis à rude épreuve, certes, mais elle avait des devoirs.

Elle souhaitait s'enfuir, mais elle ne pouvait pas, d'une certaine manière, elle aussi était en cage.

Au moment où Danae s’agrippa à la main de Sören, la jeune femme sembla… soulagée. Elle vint d’ailleur lui chuchoter un remerciement à l’oreille, de manière plutôt sensuelle. Sans doute continuait-elle un peu à jouer la comédie. En même temps, pour le vieux Hawk, cela devait continuer à ressembler à une sorte de… “passation de marchandise” plutôt qu’à un sauvetage. Le plus triste, c’est que ce pauvre type ne devait même pas se rencontre du mal qu’il faisait, et que le peu de personnes suffisamment influents pour le confronter sur ce sujet avaient sans doute le même comportement.

Danae posa son visage contre l’épaule de Sören. Surpris, le turne passa ses main dans le dos de la jeune femme. De l’extérieur, ça devait ressembler à une sorte de câlin… parfait pour la petite mise en scène.

Néanmoins, le rouquin se demandait bien ce qu’elle essayait de faire. Elle contrôlait la situation ? Elle pleurait ? Elle se cachait du regard des autres ? Il ne savait pas trop quoi faire, et un long silence s’installa.

Un sourire niais scotché au visage, Mr. Hawk relança la conversation :

- Aaah… la jeunesse. Profites-en bien gamin. Un jour, toi aussi tu te décrépiras comme moi, et les femmes te regarderont plus de la même façon. Et ne va pas croire que la richesse ou le pouvoir y changent quelque chose.

Tu sais… avec ma situation, je peux mettre qui je veux dans mon lit. Je peux acheter des femmes à grands coups de bijoux, de soirées luxueuses et tout le bordel. Mais ce regard qu’on te porte quand tu plais vraiment. Ça, ça ne survit pas au temps. T’es pas plus vilain qu’un autre, maintenant que t’as des femmes autour de toi… dépêche toi de le trouver ce regard. Si c’est pas cette gamine qui te le donne, ce sera une autre. Mais trouve-le. Parceque c’est ça qui te fait sentir vivant… et t’as pas envie de mourir sans t’être senti vivant.

Ce monologue était étrangement lucide pour un type complètement torché. M’enfin… il aurait juste pu dire “profite de ta jeunesse” et ne pas l’enrober dans cette belle histoire de regard. mais ça avait un petit quelque chose de poétique, il fallait l’avouer.

Et dire que ce même mec qui parlait de la magie d’un regard amoureux était visiblement capable de détruire d’autres personnes pour son simple plaisir charnel.

- Je… je m’en souviendrai. Merci.

- Allez, file avant que je devienne jaloux. Et puis écoute pas trop ta cheffe ici présente hein. Y’a de la coke et des femmes partout, t’as autre chose à foutre que de parler à des vieux cons comme moi.

Ann répondit d’un ton faussement vexé :

- Hey, lui racontez pas trop de conneries du genre, ça fait des mois que je me décarcasse pour en faire quelqu’un de bien. Et puis, Sören… je suis pas si tyrannique que ça, si ?

Il posa son regard sur Ann… puis sur Mr Hawk que la situation semblait bien amuser :

- Tu veux la réponse que t’as envie d’entendre ou la vraie réponse ?

Cette phrase, c’était un petit gimmick qu’Ann avait développé avec Sören. Elle lui sortait ça à chaque fois qu’il posait une question dont la réponse allait le décevoir : “tout le monde se déplace en hoverboard à Central Point ?”, “on a inventé un cachet contre la gueule de bois ?”, “la pauvreté, ça existe encore ?”... bref, c’était devenu une petite blague entre eux. Et pour la première fois, Sören pouvait enfin la retourner contre sa créatrice.

Ann pouffa de rire, et Mr Hawk en fit de même. Même si rien ne s’était passé comme prévu, Sören voyait bien que tout se passait à merveille. Il avait fait forte impression auprès d’un des types les plus importants de sa ville… du moins, important pour son image. Même s’il ne comprenait pas grand chose au pourquoi du comment ce type était essentiel à convaincre… ça semblait en bonne voie.

Après avoir rit pendant de longues secondes, Ann essuya quelques larmes du revers de sa main et dit à Sören :

- Allez oust, va détruire ma réputation plus loin, que je discute un peu avec Mr Hawk sans que tu me colles dans les pattes !

Sören ne se fit pas prier. Danae était sortie d’affaire, Ann semblait ravie de la tournure des événements, et Hawk avait sans doute une bonne opinion de lui. D’un geste de la tête, il salua Mr Hawk, qui lui répondit d’un petit signe de la main, occupé qu’il était à se marrer bruyamment.

Sören glissa son bras derrière le cou de Danae pour aller délicatement saisir l’épaule opposée de la jeune femme, alors qu’il s’éloignait de Mr Hawk avec elle. Alors qu’ils sortaient du champ de vision du vieil homme, Sören relâcha son étreinte pour laisser Danae libre de ses mouvements.

Il s’arrêta un peu plus loin, dans un coin quelque peu abandonné de la réception. À part un petit bout de buffet et quelques poufs colorés, il n’y avait pas grand chose ici. Et c’est exactement ce dont Sören avait besoin : de l’alcool et du calme.

Il attrapa la première coupe qui lui passa sous la main et en bu la moitié d’un coup. Puis il se pinça les yeux, soupirant longuement. Il ne revenait toujours pas de ce qui venait de se passer. Ce qui venait de se passer n’avait aucun sens. Il avait vraiment osé tendre la main à cette fille, alors qu’elle était dans les bras d’un type beaucoup trop influent pour être emmerdé… mais putain… ça avait marché. Et pas qu’un peu.

Sören se pinça les yeux, comme épuisé par le trop plein de stress qui avait bouillonné en lui pendant cette dernière dizaine de minutes. Il expira lentement et régulièrement, profitant de l’air frais de cette partie du toit épargnée par la chaleur humaine. Il ne se serait jamais cur capable de telles prouesses sociales. Mais il s’était surpassé, grâce sans doute à une aide non négligeable de l’alcool.

Enfin, il posa son regard sur Danae, qui était restée dans les parages. Il éprouvait un mélange de sentiments assez étrange à propos d’elle. Par la force des choses, il avait eu peur de ce qui pouvait lui arriver dans les griffes de ce pervers. Mais il n’avait pas non plus oublié le petit coup bas de tout à l’heure. Ne sachant pas trop comment engager la conversation, il se contenta de :

- Ça va mieux ?

Le turne venait de l'aider, et cette pensée l'a réconfortait quelque peu, au moins il semblait ne pas lui tenir rancune pour ses actions passées. Le vieux Hawk continuait de les fixer, elle sentait encore son regard vitreux sur eux, il ré-engagea la conversation.

- Aaah… la jeunesse. Profites-en bien gamin. Un jour, toi aussi tu te décrépiras comme moi, et les femmes te regarderont plus de la même façon. Et ne va pas croire que la richesse ou le pouvoir y changent quelque chose.

Tu sais… avec ma situation, je peux mettre qui je veux dans mon lit. Je peux acheter des femmes à grands coups de bijoux, de soirées luxueuses et tout le bordel. Mais ce regard qu’on te porte quand tu plais vraiment. Ça, ça ne survit pas au temps. T’es pas plus vilain qu’un autre, maintenant que t’as des femmes autour de toi… dépêche toi de le trouver ce regard. Si c’est pas cette gamine qui te le donne, ce sera une autre. Mais trouve-le. Parceque c’est ça qui te fait sentir vivant… et t’as pas envie de mourir sans t’être senti vivant.

Danae hallucinait, c'était ce vieux porc qui parlait et philosophait sur l'amour ? Ce genre de personne ne connaissait pas l'amour et ne méritait pas de le connaître. C'était d'une ironie glaçante, "Une gamine", une gamine qu'il venait de tripoter, si Dieu la voyait, elle pria pour qu'il ne l'emmène pas en enfer aux côtés de cet homme.

- Je… je m’en souviendrai. Merci.

Le turne semblait assez gêné par la situation, elle ne préférait pas imaginer ce qu'il pensait de ce genre de soirée, où la luxure abondent et les vertus disparaissent, pour quelqu'un de l'exterieur.. il en supportait déjà beaucoup, si elle avait été à sa place elle se serait sûrement enfuie à pleine jambe et ceux depuis longtemps.

[color:7af0=ff6633]- Allez, file avant que je devienne jaloux. Et puis écoute pas trop ta cheffe ici présente hein. Y’a de la coke et des femmes partout, t’as autre chose à foutre que de parler à des vieux cons comme moi.

Ann répondit d’un ton faussement vexé :

- Hey, lui racontez pas trop de conneries du genre, ça fait des mois que je me décarcasse pour en faire quelqu’un de bien. Et puis, Sören… je suis pas si tyrannique que ça, si ?

Il posa son regard sur Ann… puis sur Mr Hawk que la situation semblait bien amuser :

- Tu veux la réponse que t’as envie d’entendre ou la vraie réponse ?

Danae se demanda à ce moment là si Sören et Ann n'avait pas une relation.. qui dépasse ce qu'elle avait imaginer, Sören semblait vouloir la titiller, ils avaient une certaine complicités qu'elle n'avait pas deviner au premier regard. Ils étaient peut être amant après tout, une représentante de la FATE qui était tombée amoureuse de son petit protégé turne, ce serait cliché mais imaginable. Après tout, l'amour n'avait pas de frontière.

- Allez oust, va détruire ma réputation plus loin, que je discute un peu avec Mr Hawk sans que tu me colles dans les pattes !

Ann répondait plutôt positivement, elle eut envie de lui souhaiter bon courage avec l'autre bougre, mais elle réprima ce désir.

Danae suivit Sören dans son mouvement, elle l'accompagna, se tenant toujours à lui mais avec moins d'insistance que quelques instants plus tôt, de façon à ce que Sören soit totalement libre de ses déplacements, que s'il le voulait, il pouvait faire un simple mouvement d'épaule pour se libérer de la légère étreinte de Danae.

Ils se dirigèrent vers un coin plutôt tranquille, il prit une coupe sur une petite table posée non loin, puis soupira, il avait besoin de décompresser, de boire, et d'oublier. Il avait déjà hérité de ce vice purement humain : boire pour oublier.

Sören se pinça les yeux, comme épuisé par le trop plein de stress qui avait bouillonné en lui pendant cette dernière dizaine de minutes. Il expira lentement et régulièrement, profitant de l’air frais de cette partie du toit épargnée par la chaleur humaine. Il ne se serait jamais cur capable de telles prouesses sociales. Mais il s’était surpassé, grâce sans doute à une aide non négligeable de l’alcool.

Il la regarda, elle était restée près de lui, restant dans son rôle d'hôtesse bien qu'elle commençait tout juste à se remettre de ses émotions. Le regard du turne était assez pure, voir même enfantin, elle même qui était jeune, ne devait sûrement plus avoir ce regard depuis ses quatorze ans. Il avait l'air gêné, par ce qu'il s'était passé sans doute, et aussi peut être car il était de nature timide. Elle plongea son regard vide d'émotion dans le siens, se demandant s'il allait délier sa langue.

- Ça va mieux ?

Elle souffla du nez, c'était une manière plutôt directe d'engager une conversation, surtout vu ce qu'il venait de se passer.

- J'aurai bien besoin d'un verre moi aussi, mais je suis censée rester sobre.

Elle regrettait cela, elle aurait penser que supporter tout ça sans alcool serait possible, mais elle aussi souhaitait succomber au vice, tout était beaucoup plus facile avec de l'alcool dans le sang.
Elle se détendit quand même un peu, par le biais d'un long soupir, elle bascula sa tête en arrière puis secoua cette dernière, elle replaça ses cheveux en place, et essaya de redescendre un peu sa robe trop courte.

- Désolée, j'ai agis comme une garce tout à l'heure, je ne voulais pas que tu te sentes mal, je ne sais pas pourquoi j'ai fais ça, je voulais marquer un peu les esprits, je n'ai pas pensée aux conséquences..

Elle lui esquissa un mince sourire attristé, elle venait de faire quelque chose de très difficile pour elle, "s'excuser", sa fierté et son ego démesuré lui empêchait de faire cela habituellement, mais elle lui devait bien ça, et elle l'avait fait d'elle même sans vraiment y réfléchir, elle venait de parler avec le coeur.

- Et merci de m'avoir sortie de ce pétrin au fait, tu m'as sauver d'une nuit d'enfer entre ses mains grasses. Et du jour suivant à vomir mes tripes et ma pilule du lendemain.

Elle parlait crûment, mais à ce stade de la soirée, elle avait plus ou moins ranger ses codes sociaux.

- Ça va mieux ?

Elle souffla du nez, c'était une manière plutôt directe d'engager une conversation, surtout vu ce qu'il venait de se passer.

- J'aurai bien besoin d'un verre moi aussi, mais je suis censée rester sobre.

Ça devait plutôt vouloir dire non ? C’est dingue qu’après ce qui venait de lui arrivait, le premier truc qui lui venait à l’esprit était ce qu’elle était “censée” faire. Elle était censée se faire tripoter par ce vieux, aussi ?

D’ailleurs, Sören avait bien du mal à cacher son incompréhension face à cette réponse. Il devait être quoi… à peine minuit et ce toit ressemblait déjà à une putain d’orgie de millionnaires. Tout transpirait la débauche et la luxure, les gens se bourraient la gueule, se droguait et se pelotaient sans aucune gêne, devant les personnes qui le lendemain allait redevenir de simples connaissances, collègues ou même adversaires.

Mais elle, ça n’avait pas l’air de la choquer. En tant qu’homme, il était peu probable qu’un vieux pervers lui fasse ce qui venait d’arriver à Danae. Quoique… mais dans tous les cas, il se serait sans doute déjà barré à l’heure d’ici s’il était à sa place.

- Désolée, j'ai agis comme une garce tout à l'heure, je ne voulais pas que tu te sentes mal, je ne sais pas pourquoi j'ai fais ça, je voulais marquer un peu les esprits, je n'ai pas pensée aux conséquences..

Le sourire de la jeune femme avait changé. En mieux à vrai dire. Pas que le sourire qu’elle affichait depuis tout à l’heure était laid, mais c’est bien la première fois que son expression semblait… naturelle, moins symétrique et “parfaite”. Les gens normaux ne remarquaient peut-être même pas ça. Mais pour quelqu’un comme Sören qui n’avait jamais mis les pieds dans ce milieu plein de codes et d’apparat, quelqu’un qui affiche le même large sourire en permanence, c’est assez… étrange, presque dérangeant.

Il ne savait pas trop quoi répondre. Ses excuses avaient l’air sincères. Elle l’avait foutu dans un tel état… il était difficile pour lui de ne pas lui en vouloir. Mais d’un autre côté, elle ne pouvait pas non plus s’attendre à une telle réaction.

- C’est pas grave.

Ouais, c’est tout ce qui était venu. Il se serait bien abstenu de dire quoi que ce soit, parcequ’il n’y avait pas grand chose à dire. Mais bon, la politesse l’obligeait à sortir quelque chose, parce que… c’est comme ça que les codes sociaux fonctionnent, apparemment.

- Et merci de m'avoir sortie de ce pétrin au fait, tu m'as sauvée d'une nuit d'enfer entre ses mains grasses. Et du jour suivant à vomir mes tripes et ma pilule du lendemain.

C’était… horriblement détaillé comme scénario. Il ne savait même pas vraiment ce qu’était une pilule du lendemain mais… il savait ce qu’était une pilule, donc le nom était assez imagé.

- Le pire, c’est que personne autour n’a réagi. Je vais finir par croire que je suis le type le plus civilisé de cette ville.

Il esquissait un sourire timide. Puis il récupéra une nouvelle coupe de champagne qu’il tendit à la jeune femme :

- Tout le monde est à la ramasse, personne remarquera que t’es pas à ton poste. Et puis si ton job c’est de te laisser pétrir par des vieux connards, je pense que te faire virer est ce qui peut t’arriver de mieux non ?

Sören tendit le bras jusqu’à placer le verre directement dans la main de Danae, ne lui laissant pas vraiment d’autre choix que de le prendre. Ses gestes n’était plus vraiment précis, ni sa voix, quelque peu balbutiante. Il s’était déjà envoyé un paquet de coupes dans le gosier, et semblait tout à fait enclin à oublier cette horrible soirée grâce aux bienfaits de l’alcool. Il leva son verre avant de déclarer avec ironie :

- À cette magnifique soirée et aux personnes adorables que j’y ai croisé !

- Ça va mieux ?

Elle souffla du nez, c'était une manière plutôt directe d'engager une conversation, surtout vu ce qu'il venait de se passer.


- J'aurai bien besoin d'un verre moi aussi, mais je suis censée rester sobre.

Elle regrettait cela, elle aurait penser que supporter tout ça sans alcool serait possible, mais elle aussi souhaitait succomber au vice, tout était beaucoup plus facile avec de l'alcool dans le sang.
Elle se détendit quand même un peu, par le biais d'un long soupir, elle bascula sa tête en arrière puis secoua cette dernière, elle replaça ses cheveux en place, et essaya de redescendre un peu sa robe trop courte.

Elle vit bien que, Sören avait  du mal à cacher son incompréhension face à cette réponse. La soirée n'était pas terminée que les gens étaient déjà tous ivres, complètements drogués, ou entrain de coucher avec leurs amis, rivaux, femmes ou amantes.

- Désolée, j'ai agis comme une garce tout à l'heure, je ne voulais pas que tu te sentes mal, je ne sais pas pourquoi j'ai fais ça, je voulais marquer un peu les esprits, je n'ai pas pensée aux conséquences..

Elle lui esquissa un mince sourire attristé, elle venait de faire quelque chose de très difficile pour elle, "s'excuser", sa fierté et son ego démesuré lui empêchait de faire cela habituellement, mais elle lui devait bien ça, et elle l'avait fait d'elle même sans vraiment y réfléchir, elle venait de parler avec le coeur.

- C’est pas grave.

Elle ne s'attendait pas une réponse aussi courte, mais qu'y avait-il de plus à dire, elle s'était excuser et avait fait un geste. Sören ne se rendait probablement pas compte des efforts qu'il fallait à Danae pour présenter des excuses.  Au moins ce dernier ne lui demandait rien en contrepartie, car si par exemple elle avait dût s'excuser auprès de mr Hawk, ou de n'importe quel autre millionaire déchiré; on lui aurait sûrement demander de mettre de la poudre sur ses seins afin qu'il la sniffe dessus, ou encore, un pipe, comme quoi, il n'y avait pas que chez les pauvres que l'on trouvait des beaufs, et encore, ces beaufs là s'avéraient bien plus dangereux que Bob, barman de 54 ans.


- Et merci de m'avoir sortie de ce pétrin au fait, tu m'as sauvée d'une nuit d'enfer entre ses mains grasses. Et du jour suivant à vomir mes tripes et ma pilule du lendemain.

Elle allait un peu loin dans ses dires, il ne connaissait d'ailleurs probablement pas l'existence et l'utilité de ces pilules, étant donné qu'il avait vécu dehors. Mais elle pensa que sa façon de le dire était assez expressive pour qu'il comprenne le fond.

- Le pire, c’est que personne autour n’a réagi. Je vais finir par croire que je suis le type le plus civilisé de cette ville.

Elle haussa un sourcil, puis elle se mit à glousser, se laissant totalement détendre. Elle était contente qu'il soit venu à la soirée, c'était de fait une bonne personne, et dans ce genre de soirée, c'était rare, voir exceptionnelle. Puis son gloussement évolua en un rire doux et sincère. Danae reprit alors :

- "Le pire" c'est la définition même de cet endroit.. D'ailleurs, votre ange gardien vous a emmener bien loin en enfer.. Car croyez moi, vous ressemblez plus à un ange qu'à un démon hédoniste et luxurieux.

Il esquissait un sourire timide. Puis il récupéra une nouvelle coupe de champagne qu’il tendit à la jeune femme :

- Tout le monde est à la ramasse, personne remarquera que t’es pas à ton poste. Et puis si ton job c’est de te laisser pétrir par des vieux connards, je pense que te faire virer est ce qui peut t’arriver de mieux non ?

Sören tendit le bras jusqu’à placer le verre directement dans la main de Danae, ne lui laissant pas vraiment d’autre choix que de le prendre. Ses gestes n’était plus vraiment précis, ni sa voix, quelque peu balbutiante.

Danae ricana, en prenant de force le verre, avec plus de volonté qu'elle n'était censée en avoir. Elle avait envie d'oublier, de se libérer grâce aux bien et aux méfaits de l'alcool.

- En tout cas, tu as l'air d'être un peu alcoolisée, on va dire que je suis ton hôtesse personnelle pour le moment, je vais quand même essayer de veiller à ce que tu ne t'écroules pas au sol avant la fin de la soirée.

Il leva son verre avant de déclarer avec ironie :

- À cette magnifique soirée et aux personnes adorables que j’y ai croisé !

Elle l'imita avec mimétisme, et prit un air solennelle.

- A cet magnifique soirée, monsieur Larson ! Heureusement que vous êtes là en tout cas.
Danae sourit, elle parlait sincèrement, sans lui, elle aurait passée une terrible soirée. Cet homme qu'elle avait trainée dans la boue, venait de la sortir de la gadoue. Danae pensa qu'elle ne méritait pas une telle charité, il n'aurait pas dût l'aider, mais il l'avait fait, et sans beaucoup d'hésitation, c'était une sorte de héro en quelque sorte. Elle commença alors à boire la coupe qu'elle tenait dans ses mains depuis quelques instants déjà, et la termina cul-sec.

- Je démissione !

- En tout cas, tu as l'air d'être un peu alcoolisé, on va dire que je suis ton hôtesse personnelle pour le moment, je vais quand même essayer de veiller à ce que tu ne t'écroules pas au sol avant la fin de la soirée.

Un peu alcoolisé, en effet. Sans doute pas encore assez pour se défaire de l'ascenseur émotionnel constant qu’aura été cette soirée. Au moins, il venait de gagner les services d’une hôtesse personnelle pour la fin de soirée. Si elle ne finissait par porter son corps semi-conscient jusqu’à la sortie, elle pourrait au moins lui tenir compagnie.

- À cette magnifique soirée et aux personnes adorables que j’y ai croisé !

- A cette magnifique soirée, monsieur Larsson ! Heureusement que vous êtes là en tout cas.

Elle se souvenait de son nom… mais lui était bien incapable de se souvenir de celui de la jeune femme. Diane ? Un truc du genre ? Pour le coup, c’était même pas une question d’alcool. Il s’était passé tellement de trucs en quelques heures… c’était compliqué de remettre un nom sur chaque visage qu’il avait croisé et chaque paluche moite qu’il avait serré

Danae venait de s’enfiler son verre cul-sec. Et Sören fit de même. Il allait falloir se calmer sur le débit par contre, tant d’alcool en si peu de temps… ça risquait de faire mal quand ça monterait à la tête.

- Je démissionne !

- Déjà ? T’es mon “hôtesse personnelle” depuis à peine 30 secondes !

Tout en racontant sa petite blague d’un ton faussement scandalisé, il regardait sur les divans tout autour de lui. Il repéra une chemise qui trainait sur le divan d’à côté et se pencha pour la ramasser.

Ça appartenait sûrement à un type qui était parti se baigner. Elle était trop grande mais… Sören était trempé de chaud suite au déluge d’événements traumatisants qu’il venait de vivre.

Il retira sa chemise par le haut sans même prendre la peine d’enlever les boutons. En temps normal, il se serait sans doute éloigné un peu mais… il avait depuis longtemps dépassé le cap d’alcoolémie où la pudeur était à prendre en compte.

Si Danae portait un minimum d’attention, elle pouvait difficilement être passer à côté de l’énorme cicatrice qui parcourt tout le haut du bras gauche de Sören. Une sorte de longue et épaisse déchirure qui faisait plusieurs fois le tour de son bras et son épaule, s’entrecroisant même par endroits.

Alors qu’il galérait à boutonner sa chemise fraîchement acquise et définitivement trop grande, il dit :

- Alors, c’est quoi ton nouveau plan de carrière ? Danseuse, ça t’irait bien non ? Da... Dia... j'ai oublié ton nom, désolé.

Danae venait de s’enfiler son verre cul-sec. Et Sören fit de même. Il allait falloir se calmer sur le débit par contre, tant d’alcool en si peu de temps… ça risquait de faire mal quand ça monterait à la tête.

- Je démissionne !

Evidemment, il ne fallait pas prendre ce qu'elle disait au sens propre, ou au sérieux, mais elle ne doutait pas qu'il saurait déceler l'humour dans ses propos, bien que l'envie que ces derniers ne deviennent réalités n'étaient que croissante. Si elle avait été éduquée, et presque “progammée” pour obéir, Danae n’en restait pas moins une preneuse de décision, une meneuse d’homme, elle voulait être en haut et donner les ordres, mais pour cela elle devait passer par l’étape d’hôtesse. Même chez les riches les pistons ne suffisent pas, il faut faire ses preuves, et se démarquer, quit à effacer les autres. Actuellement, la situation était propice à sa désobéissance, quelque part, elle ne se serait pas permise d’agir ainsi si tout le monde était aux aguet, et que la majeur partie des festivités ne s’étaient pas déjà déroulée.

- Déjà ? T’es mon “hôtesse personnelle” depuis à peine 30 secondes !

- Oh, c’est du regret que j’entend là ? T’en fais pas, je peux continuer à te servir et m’occuper de toi, de toute manière j’ai eu ma dose de riches pervers pour la soirée. Et rester avec toi n’est pas désagréable, ça change vraiment de tout ce soi-disant “beau-monde”.

Elle faisait elle même partie de ce “beau-monde”, et elle n’hésitait pas à en parler avec mépris.. ll fallait croire que rares étaient les choses que Danae ne méprisait pas. Elle se retourna pour aller chercher un verre déjà rempli de champagne, elle fit mine de le tendre à Sören, puis, au dernier moment, elle le détourna au profit de ses lèvres, elle avala, la moitié de la coupe puis la re tendit.

- Quelle piètre hôtesse je fais.. Tu es sûr de vouloir me garder ?

Elle gloussa, beaucoup de monde aurait pu mal prendre sa plaisanterie au pays de Midas. Mais, sans vraiment savoir pourquoi, elle sût que ce ne serait pas le cas de son interlocuteur. Après tout lui aussi, venait de la piquer avec sa petite blague. Elle le vit regarder les divans autours d’eux, il y repéra une chemise blanche, un peu froissée et sûrement trop grande.

Il retira sa chemise par le haut sans même prendre la peine d’enlever les boutons.

C’était étonnant, elle ne le pensait pas si à l’aise que ça, mais après tout, il faisait si chaud, et l’atmosphère était pesante pour elle, alors elle ne préférait pas imaginer comment lui se sentait. En retirant sa chemise elle remarqua une énorme cicatrice qui parcourait tout le haut du bras gauche de Sören. Une sorte de longue et épaisse déchirure qui faisait plusieurs fois le tour de son bras et son épaule, s’entrecroisant même par endroits.

Ce n’était pas surprenant, elle avait déjà fait un tour dans la Bordure, et certaines personnes y possèdent des cicatrices terribles, cependant elle n’avait jamais vu une telle blessure auparavant. Après tout il avait vécu hors du dôme.. Lui seul et sûrement ses accompagnateurs du N.E.S.T étaient au courant de ce qu’il s’y tramait, le monde extérieur étaient sûrement remplis de monstres, de pilleurs.. de dangers innommables et surement inimaginables pour une fille des beaux quartiers. Ses yeux toisèrent ces cicatrices avec attention, elle plissa les yeux, elle avait un survivant en face d’elle, la curiosité la rongeait, mais ce n’était peut être pas le moment pour le questionner sur les raisons de telles balafres.

- Attend, je vais t’aider.. Je peux au moins faire ça après tout.

Elle doutait qu’il sache boutonner correctement une chemise, vu d’où il venait.. Ce genre de chose peut sembler simple et toutes bêtes, mais dehors, boutonner une chemise ne sert à rien, et c’était dehors, qu’il avait “vécu”.  Danae s’approcha et l’aida, elle applicat ses doigts fins et habiles sur les boutons de la chemise, pour que son interlocuteur n’ait pas à le faire. De plus, avec l’alcool dans le sang, autant dire que les chances de succès du turne étaient réduites à néant. Il lui demanda alors :


- Alors, c’est quoi ton nouveau plan de carrière ? Danseuse, ça t’irait bien non ? Da... Dia... j'ai oublié ton nom, désolé.

Elle aurait pu mal prendre le fait qu’il ait oublié son nom, mais il avait quand même essayé, il avait bu, et on lui avait présenté beaucoup de monde durant la soirée. Et puis, les hôtesses.. Personnes ne retient leur noms, elles sont là comme des objets, ou des robots, elles servent, leurs importances est de zéro pour la plupart des invités. L’autre partie de la phrase l’a fit sourire, il avait néanmoins remarqué ses talents de danseuses, c’était flatteur, il ne devait pas y connaître grand chose, mais l’art de la danse, c’est justement cela, c’est de pouvoir toucher tout le monde, y compris les personne qui ne s’y intéresse pas ou qui n’y connaissent rien.

- Danae mon nom, et ne sois pas désolé, ce n’est rien. Ca me fait plaisirs que tu ais remarqué mes pas de danses, certaines personnes ne prêtent même pas attention au visage de la danseuse.. Au moins tu m’as reconnu. Et quant à la carrière.. Oui ca m’intéresse, surtout si je n’arrive pas à être la femme d’affaire que mon père voudrait que je devienne.

La question de l’avenir était assez floue quand elle avait de l’alcool dans le sang.. Le sien était totalement dessiné, mais des fois, elle se surprenait à rêver d’autre chose.. des rêves interdits qu’elle prohibait de son esprit dès qu’ils faisaient surfaces, les gens de sa caste n’avaient pas le droit, ni le temps de rêver.