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Rumeurs

Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
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Dernier client de la journée feat. Sören

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Mar 13 Aoû - 3:27

Dernier client de la journée

Sören

Dernier client de la journée feat. Sören Giphy


Combien de temps ça fait que j'ai pas pointé au boulot moi déjà ? Une bonne dizaine de jours, facile, mais j'ai quand même une excuse. Difficile de venir travailler quand une horde de médecins et d'infirmières vous forcent à rester au lit toute la journée parce que soit-disant mon corps a besoin de se remettre des agressions constantes que je lui fais subir. Je ne suis pas vraiment convaincue par tout ça, et ça me fait encore bizarre de voir ma peau changer de couleur à nouveau. A l’abri du moindre risque, tous mes hématomes ont eu le temps de passer d’un élégant pourpre violacé à un brun cramoisi qui sied définitivement moins bien à mes yeux. Enfin, tous sauf un ; celui que j’ai sur le coin du front et que je cache encore aujourd’hui honteusement sous un bandage superflu, lui, a toujours cette couleur bleuté à laquelle je m’étais habituée quand elle recouvrait le reste de mon corps.

Au final, je décide d’arriver plus tôt à la boutique pour m’entretenir avec le boss. Ce n’est pas la première fois que je rate le travail à cause d’une hospitalisation surprise, mais ça n’a jamais été aussi long. D’habitude, je ne rate qu’un jour ou deux, que je rattrape facilement en travaillant pendant mes jours de repos habituels, mais là je ne sais pas vraiment comment je vais faire pour compenser mon absence, et la paie à la fin du mois risque d’en pâtir si je ne trouve pas un moyen de négocier à mon avantage. C’est déjà une chance que je ne me sois pas faite renvoyer, mais ça j’imagine qu’on peut l’imputer à la fainéantise du patron qui n’a pas envie de faire passer de nouveaux entretiens d’embauches, ou peut-être à sa peur d’une éventuelle plainte pour licenciement abusif, je ne sais pas.

Un rapide coup d’œil à ma montre, un long soupire, et je pousse la porte du magasin. On est loin du luxe des boutiques du centre commercial avec toutes leurs technologies aussi inutiles qu’ostentatoires et leurs machines soit-disant capables de sublimer les pulsions créatrices des utilisateurs, oh que non. Ici, on est ‘à l’ancienne’, il n’y a rien qui ne marche pas au talent dans la ruine qu’est ce commerce, et ce n’est pas plus mal. Il y a pas mal de vieilles reliques d’un autre temps nées d’un savoir-faire aujourd’hui négligé devant celui de machines sans âmes, et tout un tas de partitions aussi qui sentent bon l’encre et le vieux papier. Au final, c’est plus une boutique d’antiquités qu’autre chose, mais je préfère de très loin ça à l’atmosphère rigide et conformiste des concurrents.

Il est presque sept heures du soir, et le créneau de grande affluence est déjà passé, alors le boss ne devrait pas être trop occupé. Je lance un regard mauvais au vendeur qui me dévisage de la tête aux pieds à chaque fois que je met un pieds ici, et je dirige vers l’ancien qui dépoussière quelques instruments dans un coin accompagnée par une vieille bossa nova sortant timidement d'une humble paire d'enceintes fixées au mur. C’est un vieux bonhomme, fin et courbé comme une arbalète, et les cheveux aussi blancs que la peau de mes fesses. On devine que plus jeune, il devait être doué dans la musique, ça se voit rien qu’à la manière qu’il a d’effleurer à peine les instruments comme s’il était trop timide pour y aller normalement, et d’une certaine manière je respecte beaucoup ça.

Je me racle la gorge, il se retourne, je lui tends mon certificat d’admission preuve que j’étais réellement dans l’incapacité de travailler la semaine dernière, il souffle, on discute un peu de la suite des évènements, et à la fin de l’envoi, je touche ; et surtout je repars avec la consigne d’aider le guignol qui passe son temps à me reluquer à mettre de l’ordre dans le magasin avant qu’il ne ferme. S’il était au courant de tous les épisodes palpitants de ma vie privée avec Kelya je crois qu’il péterait un câble ; au final, j’ai quand même ramené plus de filles dans mon lit que lui.

Enfin bref, je ne vais pas interagir plus que nécessaire avec ce boulet et me concentrer sur mon travail, ça va me détendre un peu. En quelques pas, je me retrouve dans la section musiques anciennes, et je loue le fait que cet endroit soit un des derniers bastion des partitions en papier de cette ville. Je commence à faire le tri parmi tous les ouvrages en ne manquant pas d’en feuilleter quelques uns au passage quand rentre un client dans l’établissement jusque là presque vide. Plutôt grand, le style brun ténébreux on dirait, mais il a une drôle de démarche, comme si il ne savait pas quoi faire après avoir passé la porte. Je le suis quelques secondes du coin des yeux, intriguée, avant de reprendre mes petites affaires. Je ne suis pas vendeuse moi, c’est pas mon problème, ce mec. Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille en vérifiant l’intégrité de mon bandage, et ouvre un nouveau recueil de partitions tout en prêtant également une oreille à ce qui se passe autour de moi. Je n’ai pas l’habitude de voir les clients, et ce mec m’intrigue tout de même un peu.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Mar 13 Aoû - 14:42

Enfin, Sören avait trouvé cette foutue boutique. Il aurait pu y venir en quelques minutes grâce au métro, mais il ne se sentait pas prêt pour cette étape. Il était donc venu à pieds… après tout, avec un sens de l’orientation comme le sien, il était impensable qu’il se perde, non ? Après avoir tourné près d’une heure dans les ruelles les plus douteuses de la banlieu et maudit sa carte qui n’indique ni les travaux ni l’emplacement des passages piétons, il avait finalement trouvé son chemin. Enfin, disons plutôt qu’il était tombé sur la boutique au hasard.

Sören prit son courage à demain et poussa la porte d’entrée. Le premier coup d’oeil à l’intérieur le rassura autant que l’avait fait la vitrine. C’était vieux, ça sentait le vieux papier et le bois et aucun truc électronique avec lequel il fallait interagir n’était en ligne de mire. Comme à son habitude, le jeune homme prit le temps de passer en revue tout ce qui se trouvait dans son champs de vision : le vieux qui nettoie les harmonicas, check. L’employée qui range les partitions, check. Le vendeur qui zieute la première employée, check. Les quelques clients qui parcourent tranquillement les rayons, check.

Tout semblait en règles, et le silence qui régnait ici était apaisant. Peut être que c’est bien un truc de musicien, ça, d’être silencieux et d’aimer le silence. Seule la discrète piste de bossa nova venait donner une ambiance décontractée à cet endroit, et c’était pour le plus grand plaisir de Sören.

- Bonjour monsieur. Je peux peut-être vous aider ?

Merde, ça fait combien de temps que je poireaute à l’entrée en dévisageant tout le monde ? Ce vieux monsieur a du remarquer que j’étais louche...

- Bonjour. Euuh… tout va bien, merci. Je vais… jeter un coup d’oeil. Si ça vous dérange pas.

Le propriétaire se contenta d’acquiescer avec un léger sourire et retourna à ses occupations. Sören quant à lui se dirigea vers le rayon CD. Sa psy lui avait bien expliqué que plus grand monde n’utilisait ces trucs d’un autre temps et que peu de magasins en vendaient encore. Mais le rouquin tenait à ses CD. Il avait toujours écouté la musique de cette façon, et il tenait à retrouver quelques habitudes de sa vie passée afin de le rassurer dans ce monde où tout lui est encore inconnu.

Le rayon CD était dans un coin de la boutique : une sorte d’immense boîte compartimentée dans laquelle des milliers de disques étaient rangés, classés par artiste et par ordre alphabétique. Sören sortit son carnet de note dans lequel figurait une dizaine d’albums qu’il voulait retrouver en priorité. Il commença alors à fouiner dans les CD, prenant soin de cocher ceux qu’il trouvait :

Kid A - Radiohead : trouvé
Currents - Tame Impala : trouvé
Soon It Will Be Cold Enough - Emancipator : absent
In A Space Outta Sound - Nightmares on Wax : trouvé
Blood Sugar Sex Magik - Red Hot Chili Peppers : trouvé
Pet Sounds - The Beach Boys : trouvé
Rage Against the Machine - Rage Against the Machine : absent


Dans l’ensemble, Sören était plutôt satisfait de trouver une bonne partie des CD qu’il cherchait. Néanmoins, un petit problème persistait. Il n’y avait pas d’image sur les CD… et pas de boite non plus. C’était peut-être des faux, pour éviter qu’on les vole, et le vendeur me donnerait les vrais CD une fois arrivé en caisse ?

Le jeune homme se dirigea d’un pas incertain vers le propriétaire, qui était passé des harmonicas aux guitares.

- Excusez moi. J’ai trouvé des CD qui m’intéressent mais… il n’y a pas les boites et… pas l’image de l’album dessus non plus

Le propriétaire dévisagea Sören d’un air amusé

- Eh bien… oui, vous vous doutez bien que nous n’avons que des copies gravées en stock. Faites moi voir ce que vous avez choisi ? Je crois qu’un original de Blood Sugar Sex Magic a été vendu aux enchères la semaine dernière, vous pourrez sûrement trouver le nom de l’acheteur dans les journaux. Vu le prix de vente, vous vous doutez bien que ça a fait du bruit !

- Ah ? C’est si cher que ça ?

- Evidemment ! Tenez, Kid A de Radiohead par exemple. Je crois qu’il n’en reste que 4 originaux sous blister. Si l’un des proprio le vendait, le CD coûterait au moins deux fois le prix de ma boutique.

- Je vois. Va pour les copies, du coup.

Sören venait de réaliser quelque chose : la collection de CD qu’il avait laissé au bunker, en Écosse, devait valoir une fortune. La plupart des CD étaient en excellent état… il aurait pu s’acheter un manoir en plein centre ville avec tout ça. En tout cas, il était ravi de parler musique avec un passionné. Il semblait enfin détendu, en confiance… normal, quoi.

- Il vous fallait autre chose ?

- Hmm oui. Je sais pas si je suis au bon endroit pour demander ça, mais je cherche un prof de musique. Pas pour apprendre un instrument, plus quelque chose sur l’Histoire de la musique. L’Histoire récente, surtout.

- En temps normal, on ne donne pas de cours ici. Mais je suis sûr que je peux vous dégager quelques heures par semaine si vous le souhaitez. Je n’ai pas de diplôme dans le domaine ou quoi que ce soit mais bon, ça fait plus de 30 ans que je tiens cette boutique, je pense être plus que capable de vous enseigner les grande lignes de l’évolution de l’industrie musicale, ancienne comme récente.

Sören semblait très intéressé par la proposition du propriétaire. Ils continuèrent à discuter pendant de longues minutes d’un éventuel créneau horaire, des artistes influents du moment… et évidemment de prix. Sören n’avait aucune idée de la valeur des choses et il avait proposé sans le savoir un tarif horaire bien au delà de ce qui se faisait dans le secteur des cours particuliers. L’ancien avait évidemment accepté en faisant mine de ne pas être surpris.
Sören Larsson
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Mar 13 Aoû - 22:28

Dernier client de la journée

Sören

Dernier client de la journée feat. Sören Giphy


Il a vraiment l’air paumé, le mec qui vient d’entrer, à tous les coups c’est la première fois qu’il met les pieds ici. Je peux comprendre que l’atmosphère un peu spéciale puisse décontenancer un peu, mais bon, ce n’est pas non plus comme s’il venait de sortir du dôme. M’enfin, l’ancêtre l’a sorti de ses pensées et surtout de l’entrée, et maintenant il se dirige vers le rayon des disques. C’est sans aucun doute sur ces étals que j’ai passé le plus de temps à mon arrivée ici ; des milliers de CD en vrac produits il y a quelques années par une société qui pensait voir dans l’avenir et avait tout misé sur un retour de ces choses dans les tendances. Depuis, il me semble qu’elle a fait faillite tiens. Et moi j’ai mis presque trois semaines à tout répertorier et trier. En temps normal je n’aurais pas pris cette peine, mais la collection était tellement vaste que j’y ai trouvé mon compte ; je crois qu’il n’y a pas un seul album dans ces casiers que je n’ai pas déjà écouté. Ça m’aura pris du temps, c’est sûr, mais est-ce qu’on peut vraiment aller à l’encontre d’une passion ?

Le grand brun ténébreux qui finalement s’avère être roux une fois à la lumière semble perturbé quand il retourne voir mon boss, et je ne peux m’empêcher d’épier leur conversation.

« Excusez moi. J’ai trouvé des CD qui m’intéressent mais… il n’y a pas les boites et… pas l’image de l’album dessus non plus. »

Je retiens l’éclat de rire qui vient me taquiner la gorge alors qu’on lui répond. Il est complètement à la masse en fait le gaillard. Si on avait des originaux ici je le saurait, et ils ne seraient certainement pas rangés comme ça. Ils seraient plutôt bien à l’abri sous une vitrine biométrique ; ces trucs là valent plus que ma propre vie.. Mais c’est bizarre, il n’a pas l’air au courant du prix d’un tel objet, alors qu’il sait qu’ils existent. Ce serait un de ces enfants de bourges qui ne sortent jamais de leurs appartement de luxe de la ceinture centrale et qui n’ont aucune idée du coût des choses ? Non, pas possible, qu’est-ce qu’il viendrait faire ici alors ? Une passion soudaine pour le rock centenaire ? Pourquoi l’écouter sur des disques alors ? Ça n’a pas de sens, ce mec m’intrigue de plus en plus.

Bon, le vieux commence à lui expliquer un peu la vie et étaler sa science, plus besoin que j’y prête attention. En même temps, il peut se le permettre, il fait rien de ses journées à part astiquer les reliques qu’on vend et les bichonner comme si c’était ses propres enfants. Par contre pour ranger les partitions, là, il y a plus personne, hein ? Je soupire en fermant Stravinski et le rangeant à sa place. On a l’air de quoi en le mettant dans le même bac que Rachmaninov, franchement.. Je suis certaine que c’est Zeke qui a fait ça, il a vu deux noms russes alors il n’a pas cherché plus loin, quel idiot.. Je lui lance un regard assassin auquel il répond par un geste interrogateur depuis la caisse d’où il n’a pas dû bouger depuis des heures.

Bon, est-ce que la conversation des deux gusses là-bas a avancé ? Le mec cherche un prof d’histoire de la musique ? Mais c’est qui ce gars, fin, ouais, t’es plus ou moins au bon endroit pour trouver des gens compétents, mais c’est plutôt con comme demande. Je veux dire, l’histoire récente il est sensé l’avoir vécue. Apparemment, le patron a l’air intéressé ; c’est vrai qu’il rate pas une occasion de se la raconter, alors si en plus ce gars veut le payer trois fois mon salaire horaire pour le faire il va pas refuser.

Une minute.

Trois fois mon salaire horaire pour étaler sa culture musicale ?

..

Et ce vieux chacal va accepter à ce tarif ? Non non non, ça ne va pas se passer comme ça ! J’ai bien plus besoin de cet argent que lui ! Il est temps d’agir, je ne peux pas laisser cette opportunité me passer sous le nez. Je repose mon Grieg chéri devant son camarade Debussy et me précipite vers la caisse avant que monsieur ‘j’ai besoin de cours’ n’y arrive. Je pousse Zeke d’un habile coup de rein et me poste donc derrière le terminal de paiement, un grand sourire au lèvres. Ce n’est pas vraiment dans mes habitudes d’afficher ce genre d’expression, et encaisser un client dépasse mes attributions, mais je ne peux vraiment pas me permettre de laisser filer ce type sans lui avoir proposé mes services. Et.. le voilà qui arrive. Déclenchement de l’opération ‘bonne samaritaine’.

« Tout s’est bien passé herre ? »

Mon ton était bien trop mieleux pour être sincère, mais il ne me connaît pas, et sans vouloir me vanter, je suis assez bonne comédienne pour tromper l’être humain lambda. Je lui attrape les disques qu’il tenait en main pour les enfiler rapidement dans des pochettes en papier prévues à cet effet. RHCP, Radiohead, Tame Impala.. C’est que de la musique d’avant-guerre. C’est sympa, c’est sûr, mais j’ai du mal à comprendre comment on peut s’intéresser à ce genre d’artistes sans passer avant par ce qui se fait maintenant.

« C’est pas tout neuf ce que vous avez là, vous n’aimez pas ce qui s’est fait sous le dôme ? »


Ouais, c’est pas très subtil comme approche, mais au moins comme ça je n’aurai pas à taper la causette plus longtemps que nécessaire.


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Mer 14 Aoû - 1:18

Satisfait de son échange avec le propriétaire de la boutique, Sören commença à se diriger vers la caisse. Il avait récupéré le numéro de celui qui allait devenir son professeur d’Histoire de la musique, et il n’avait plus qu’à lui passer un coup de fil pour programmer le premier cours.

Le rouquin observait les rayons sur son passage : des diapasons, des métronomes, des accordeurs… à part pour ceux qui apparaissaient dans les films du bunker, il n’avait pas la moindre idée de ce à quoi pouvaient bien servir ces étranges objets. Quand enfin Sören arriva près du comptoir, il releva la tête et ne pu cacher un air surpris. Cette femme n’était-elle pas en train de trifouiller les partitions au fond du magasin quelques secondes auparavant ? En tournant la tête vers l’autre employé, il pu constater qu’il semblait lui aussi étonné de la situation. Peu importe après tout, il ne restait plus qu’à payer pour enfin posséder ces petites rondelles de plastique et de métal contenant la clé vers le royaume de la nostalgie.

- Tout s’est bien passé herre ?

“Herre” ? Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? De l’argo peut-être ? Avec 70 ans de retard sur l’évolution de la langue, il était évident que Sören allait devoir se mettre à la page.

- Très bien, j’ai trouvé presque tout ce que je cherchais !

À voir la vitesse à laquelle la vendeuse lui avait retiré les CD des mains pour les enfiler dans les pochettes en papier, elle semblait ne pas avoir la journée devant elle. Mais bon, elle était souriante et avait l’air plutôt avenante.

- C’est pas tout neuf ce que vous avez là, vous n’aimez pas ce qui s’est fait sous le dôme ?

- J’ai une affection toute particulière pour ces vieux albums. Question de nostalgie je suppose. Et concernant la musique moderne… je n’ai pas eu l’occasion d’en écouter beaucoup. Là ou j’ai grandi, on était plutôt portés sur les vieux classiques.

Si Heidi avait réussi sans problème à passer pour une personne abordable, Sören avait quant à lui beaucoup plus de mal à cacher le malaise provoqué par cette question. Il rougissait à vue d’oeil, sa voix avait perdu en assurance… et il se précipita même pour ajouter :

- Heureusement, votre collègue est sur le coup. Il va me remettre à niveau en un rien de temps. Ça fera combien ?

En quelques secondes seulement, l’état de relative sérénité de Sören s’était effondré… il aura suffit d’une question. Même si évoquer le fait qu’il ne vivait dans Central Point que depuis peu de temps ne lui était pas interdit, le rouquin avait plutôt intérêt à ne pas le crier sur les toits pour éviter de trop attirer l’attention. Et mentir comme un pied revenait justement à crier sur les toits qu’on avait quelque chose à cacher. Mais bon, Sören pouvait peut-être espérer que la vendeuse lui donne le prix à payer pour les CD et que cette conversation embarrassante s’arrête ici.
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Mer 14 Aoû - 14:34

Dernier client de la journée

Sören

Dernier client de la journée feat. Sören Giphy


Il a l’air surpris d’entendre la fin de ma phrase.. C’est vrai que quelques fois je laisse ma langue maternelle s’immiscer entre deux mots de français. Tout le monde parle la même langue ici, alors j’essaie de me démarquer un peu. Déjà que le danois n’était pas vraiment populaire avant la guerre, maintenant que toute la population mondiale est concentrée en une seule ville, il devient difficile de faire survivre un dialecte comme celui-ci. En tout et pour tout, on ne doit pas être plus d’une petite centaine à le maîtriser sous le dôme, et malheureusement ce nombre risque de s’amenuiser encore plus à la prochaine génération. Mais bon, je digresse.

« Très bien, j’ai trouvé presque tout ce que je cherchais ! »

Donc il est venu ici dans un but précis : acheter des disques. C’est vraiment bizarre, s’il veut écouter cette musique il n’a qu’à le faire sur son nano comme tout le monde. Enfin, je dis ça mais je dois être une des seules personnes à écouter la mienne sur un baladeur. C’est ça de refuser le progrès, mais au moins ça m’évite d’être emmerdée tout au long de la journée par des messages indésirables. Quoi, ces derniers temps j’aurais bien aimé en avoir un tout de même ; ça doit être chouette tout de même d’avoir au bout des doigts la capacité de parler à toutes les personnes que l’on apprécie. Bon, dans mon cas je n’aurais que trois numéros enregistrés, mais c’est largement suffisant. Mais je digresse encore.

« J’ai une affection toute particulière pour ces vieux albums. Question de nostalgie je suppose. Et concernant la musique moderne… je n’ai pas eu l’occasion d’en écouter beaucoup. Là ou j’ai grandi, on était plutôt portés sur les vieux classiques. »

Eh bien, on dirait que je l’ai mis mal à l’aise. Je hausse un sourcil en le regardant tourner pivoine. De manière générale, c’est de colère que les gens rougissent quand je suis dans les parages, et dans les instants qui suivent je prends souvent un coup, si ce n’est plus. Du coup, je sais pas bien comment réagir dans ce cas. J’ai abordé un sujet tabou on dirait.

« Heureusement, votre collègue est sur le coup. Il va me remettre à niveau en un rien de temps. Ça fera combien ? »

Bon, reprenons depuis le début. Vieux classiques, ça c’est sûr, mais il m’intrigue de plus en plus avec son histoire de ‘là où j’ai grandi’. A moins d’avoir grandi dans une grotte, il est quand même presque impossible de ne pas être au fait de ce qui se fait en matière de musique ces dernière années. Quoi que, il y a bien des gens dérangés ici, et ça ne m’étonnerait même pas que pour une raison ou pour une autre, ce mec ne soit pas sorti de chez lui avant ses 30 ans.

En attendant, il est en face de moi, l’air complètement paumé, et je ne serais pas moi-même si je n’en profitais pas. Je lui fais signe de se rapprocher un peu pour qu’il entende ce que je m’apprête à murmurer de mon ton le plus bienveillant possible.

« Vous savez, il est vaillant l’ancien, mais c’est aussi un sacré filou. Si il vous a proposé ses services pour plus de 35 bitcoins de l’heure, vous ne devriez pas accepter. Moi par exemple, je n’en prends pas plus de 26 pour les cours que je donne. Ce n’est pas donné mais c’est le prix du diplôme, voyez ? »

Un petit mensonge, ça ne fait jamais de mal, pas vrai ? Deux non plus. Je n’ai jamais donné un seul cours de musique de ma courte vie, et je suis encore moins diplômée, mais ça, il n’a pas besoin de le savoir. 26 bitcoins horaires, c’est excessivement cher, mais s’il était prêt à donner plus à l’ancêtre, ça ne devrait pas le déranger de payer moins pour moi. Je n’ai absolument aucune honte à me faire des ronds sur le dos d’un pigeon, s’il est assez stupide pour me donner ce que je demande, c’est qu’il mérite de se faire plumer.

Mais retour aux affaires officielles ; je me redresse et tapote sur l’interface de la caisse pour trouver le montant à payer. Le calcul mental ce n’est pas vraiment mon fort, alors autant utiliser les outils à disposition.

« Ça vous fera 45 bitcoins tout rond. Puce ou carte ? Vous voulez un sac ?»


C’est vrai que ces conneries ne sont pas données.. On en écoulerait sûrement plus si on ne les vendait pas aussi cher. Mais que voulez vous ? Le patron aime l’argent.


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Mer 14 Aoû - 19:04

Le vendeuse faisait signe à Sören de se rapprocher

"Merde, c'est bizarre... les inconnus ne se chuchotent pas des trucs dans l'oreille normalement, si ? Si ça se trouve, elle va me dire des saloperies... comme les filles faciles dans les films américains quand le héros entre dans un bar douteux. À la caisse d'un vieux magasin de musique, ce serait tout de suite moins approprié..."

Sören approcha tout de même son oreille, quelque peu dubitatif quant à la situation.

- Vous savez, il est vaillant l’ancien, mais c’est aussi un sacré filou. Si il vous a proposé ses services pour plus de 35 bitcoins de l’heure, vous ne devriez pas accepter. Moi par exemple, je n’en prends pas plus de 26 pour les cours que je donne. Ce n’est pas donné mais c’est le prix du diplôme, voyez ?

Sören avait beau avoir de sérieuses lacunes en ce qui concerne les normes sociales actuelles, cela ressemblait exactement à ce qu'on pouvait qualifiert de "coup de pute". Mais si elle lui proposait un tarif 25% moins cher et qu'elle était bel et bien diplômée, le vieux avait certainement essayé de l'entuber aussi. À venir chercher des cours sans s'être renseigné sur les prix au préalable, Sören se rendait bien compte qu'il était une cible facile.

D'un autre côté, il n'avait aucune raison de refuser l'offre de la jeune femme. C'était moins cher, elle était à priori qualifiée et, point bonus, elle était nettement plus mignonne que le vieux briscard en train de lustrer ses pipeaux d'avant-guerre. Et puis concernant les prix, il serait toujours temps de re-négocier ça plus tard.

- Ok, va pour 26 bitcoins de l’heure. Vous êtes dispo quand ? J’aimerais commencer au plus vite. On peut s’échanger nos numéros ? Ce sera plus simple pour planifier nos séances.

Sören parlait vite. Il voulait apparemment conclure ce petit marché au plus vite. Même si le propriétaire n’avait pas eu l’honnêteté de renseigner Sören sur les vrais prix d’une heure de cours, le jeune homme se sentait tout de même mal à l’aise à l’idée de magouiller de la sorte.

Le rouquin avait déjà sorti son carnet et gribouillait son numéro de nanocom dans un coin de feuille, avec l’écriture quasi-illisible qui lui était propre.

Sören Larsson
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Mer 14 Aoû - 22:11

Dernier client de la journée

Sören

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« Ok, va pour 26 bitcoins de l’heure. Vous êtes dispo quand ? J’aimerais commencer au plus vite. On peut s’échanger nos numéros ? Ce sera plus simple pour planifier nos séances. »

Eh bien, il ne perds pas de temps. Il faut qu’il arrête de dérouler comme ça sinon il va finir par manquer d’air. Au plus vite, d’accord, mais reprends ton souffle quand même ; je n’ai pas envie que tu me claques entre les mains avant de t’avoir soutiré un peu d’argent. En tous cas, mon baratin a l’air d’avoir plutôt très bien fonctionné puisque l’offre de mon radin de patron est maintenant caduque et que c’est à moi qu’il va confier la tâche de construire sa nouvelle culture.

Je n’ai pas le temps de jeter un coup d’œil furtif et satisfait à l’ancêtre que le pig.. euh le client s’est déjà armé d’un carnet et d’un crayon pour y griffonner quelque chose. Tiens, maintenant que j’y repense, il m’a demandé mon numéro. Pas de chance pour lui, je n’en ai pas à lui donner, et il est aussi inutile qu’il me donne le sien puisque c’est visiblement ce qu’il est en train de faire.

« Malheureusement je n’ai pas de nano, mais on peut procéder par mails, ça fonctionne aussi très bien. Attendez une seconde, je vais vous écrire mon adresse quelque part. »


Vite fait bien fait, j’attrape une carte de visite du magasin qui traînait sur le comptoir ainsi qu’un stylo et dans un élégant geste du poignet y marque mon adresse mail comme promis. Je finis par lui tendre l’humble morceau de carton avec un grand sourire qui commence à me faire mal aux joues. Comment font les gens pour le garder toute la journée, sérieux ? Déjà que 5 minutes c’est dur, alors j’imagine même pas ce que ça doit être plus longtemps.

blancheneige666@domail.cp


Ouais, c’est pas très professionnel, je l’accorde, mais bon, j’allais pas non plus lui en donner une fausse. Quand il verra ça il va très certainement avoir quelques doutes vis-à-vis de ma crédibilité, il faudrait que je dise quelque chose pour détourner son attention de cette petite bévue..

« Du coup, vous payez par puce ou par carte, monsieur.. ? »


Mon intonation laissait clairement entendre que j’attends de lui qu’il finisse ma phrase. Et qu’il réponde aussi à ma question, parce que j’aimerais aussi pouvoir libérer la caisse. Si je fais ça c’est pour l’argent, et dès que l’affaire sera conclue je retournerai vaquer à des occupations moins sociales.


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Mer 14 Aoû - 22:58

Comment ça, pas de nanocom ? Alors que Sören n’en voyait pas l’utilité, sa conseillère de réinsertion lui a servi tout le baratin : c’est indispensable, tout le monde en a un, on ne peut rien faire sans… Et paf ! La première personne à qui Sören demandait son numéro n’en avait pas.

- Ah ! Ok, faisons ça par mail dans ce cas.

Sören savait ce qu’était un mail, et c’était déjà un bon départ. Il n’avait pas la moindre idée de comment ça fonctionnait, mais il aviserait au moment venu. Il avait même une adresse, que sa conseillère à la F.A.T.E avait créée pour lui afin de pouvoir effectuer certaines démarches administratives.

Le problème, c’est qu’il ne connaissait pas cette fameuse adresse. Il avait sans doute dû la noter dans son carnet… quelque part au milieu des dessins, des notes de courses et des centaines de “données très importantes, vous en aurez besoin par la suite !” que sa conseillère lui avait demander de garder. Sören feuilletait frénétiquement dans son carnet, à la recherche d’une suite de lettres avec un @ au milieu.

Ça y est, il l’avait enfin trouvée ! soren.larsson@fate.cp. C’était pourtant simple à retenir. En relisant l’adresse, Sören fixa son regard sur le mot “fate”. Il savait que le suffixe d’une adresse indiquait généralement un service de messagerie ou une institution. S’il voulait éviter les remarques sur son “emploi” de sujet d’études, il avait plutôt intérêt à rapidement se créer une adresse plus personnelle.

Il copia l’adresse sur la feuille sur laquelle il avait inscrit son numéro de nanocon. Qui sait, ça pourrait toujours servir à la vendeuse un jour. Il déchira ensuite proprement la page de son carnet et la tendit à la vendeuse.

Après avoir récupéré la carte de visite, Sören lut l’adresse inscrite à la main : “blancheneige666@domail.cp”. Une adresse bizarre… mais pourquoi pas.

- Du coup, vous payez par puce ou par carte, monsieur.. ?

Un peu gêné, Sören répondit rapidement, en tendant la main vers son interlocutrice et en posant sa carte sur le comptoir de l’autre main :

- Oh, excusez-moi, j’en avais presque oublié les CD. Par carte, s’il-vous-plaît. Et euuuh… monsieur Larsson. Mais Sören fera l’affaire ! Et vous êtes… Blanche, je suppose ?




Sören Larsson
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Sören Larsson
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Jeu 15 Aoû - 1:06

Dernier client de la journée

Sören

Dernier client de la journée feat. Sören Giphy


« Ah ! Ok, faisons ça par mail dans ce cas. »

Bien bien bien, cette affaire se déroule sans encombres jusque là, espérons simplement que ça continue comme ça jusqu’à la fin qui ne devrait pas trop tarder. Quoi, pourquoi est-ce qu’il se remet à parcourir les pages de son carnet comme un fou furieux névrosé ? Il commence à me faire douter, tiens. Si jamais c’est un déséquilibré je suis bien.. Bon, il faut déjà que je réfléchisse à un terrain neutre et en public pour ces cours. Hors de question que j’aille chez lui ou que je lui donne mon adresse en l’état.

Bon, il fini par trouver ce qui l’intéresse, reste quelques instants stoïque alors que ma carte est toujours tendue vers lui. Quelques gribouillis plus tard, on s’échange enfin nos morceaux de papier mutuels. Bordel, c’est vraiment illisible, il arrive à se relire lui ? Heureusement que c’est à lui de m’envoyer le premier mail, sinon j’en aurais été bien incapable. Après l’arobase j’arrive tout de même à discerner l’hébergeur de son adresse.. La FATE ? C’est pas.. banal, dira-t-on.

Deux solutions possibles pour avoir une telle adresse mail : soit c’est un membre du personnel, soit c’est un turne. Très honnêtement, il ne ressemble ni de près ni de loin à un membre du personnel. Bon, les deux seules personnes que je connaisse et qui en font partie sont miss Sanders ma première amie, et Solveig, ma sœur. Pas sûre qu’on puisse parler d’échantillon représentatif mais je ne pense tout de même pas me tromper. Reste plus que l’autre solution, c’est un turne. Pas que j’en ai grand-chose à faire, mais ça pourrait expliquer certaines choses.

« Oh, excusez-moi, j’en avais presque oublié les CD. Par carte, s’il-vous-plaît. Et euuuh… monsieur Larsson. Mais Sören fera l’affaire ! Et vous êtes… Blanche, je suppose ? »

Je m’en doutais un peu, du coup. Il me tends la main, et je l’ignore royalement. On va faire comme si je ne l’avais pas vue, hein ? Je suis pas quelqu’un de très tactile, il m’en excusera. J’attrape en revanche la carte qu’il dépose sur le comptoir et la repose à mon tour après l’avoir débitée de la somme demandée. Blanche, hein ? T’as l’air paumé mais t’es encore sûr de ton humour.. On dirait qu’il essaie de se la jouer comme dans ces films un peu nuls où le héros attrape toutes les minettes qu’il convoite avec un sourire et une blague maladroite. Mauvaise pioche champion, t’es loin d’être mon type, et je suis déjà casée.. en quelque sorte. Je lui affiche un sourire très hypocrite avant de finalement lui répondre.

« Elke, ça suffira. »


Il ne m’a pas répondu non plus pour le sac, mais je vais lui en mettre un quand même histoire qu’il m’aie quand même à la bonne malgré toutes les mauvaises intentions que dégageaient mon expression précédente. De toutes façon c’est pas moi qui les paye, je dirai que c’est la faute de Zeke. C’est toujours la faute de Zeke. Et sur ce, je pose ses récents achats sur le comptoir à côté de sa carte et m’apprête à m’éclipser pour de bon s’il ne me retient pas inutilement.


Heidi Langley
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Heidi Langley
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Jeu 15 Aoû - 2:07

La tentative de poignée de main avait lamentablement échouée. En temps normal, c'est un moment humiliant. Quand on débute dans la “vraie vie normale”, c’est encore plus dur. Le pauvre Sören était complètement désemparé. Il avait mal fait ? Le serrage de main n’est plus une marque de respect depuis un demi-siècle ? Elle était l'incarnation de la cruauté absolue ? Ça pouvait sembler n’être rien, mais ça le travaillait.

Heureusement la blague allait sauver l’affaire, pas vrai ? Non, pas franchement. Comment cette fille avait pu sembler aussi sympa au premier abord et sembler aussi froide tout à coup. Ce petit sourire n’avait rien de sincère. Si ça se trouve, ceux d’avant ne l’étaient pas non plus, mais c’est plus facile de s’en rendre compte après s’être pris un vent monumental ?

Au moins, Sören avait son petit sac, et celui-ci contenait plus de chefs d’oeuvre qu’un musée. Et puis concernant Elke… c’était peut-être simplement une mauvaise interprétation. Il n’avait de toute façon rien à perdre à lui envoyer un mail un de ces jours. Au pire, il restait toujours le numéro du vieux polisseur de binious en dernier recours.

Sören adressa à la vendeuse un “bonne journée” moins enjoué qu’il n’aurait pensé le faire avant ce petit incident diplomatique. Il s’éloigna ensuite vers la sortie, répondant d’un signe de tête gêné à la salutation chaleureuse du propriétaire.

Cette journée avait été dingue… et encore une fois beaucoup trop stressante, comme toutes les journées depuis son arrivée ici. Après avoir tenté la plongée sans bouteilles d’oxygène dans les abysses des interactions sociales douteuses, il n’avait qu’une hâte : pouvoir enfin se retrouver seul avec la voix nasillarde de Tom Yorke.

Sören Larsson
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Sören Larsson
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