Un sujet captivant

-Ce n’est qu’une petite foulure, pas d’inquiétude. Cela risque de vous embêter quelques jours mais rien de grave.

Une voix douce accompagnant mon constat, j’enroule avec une grande délicatesse le bande de tissus autour de la cheville de l’élève qui me sourit avec gentillesse. Ce n’était pas la peine de venir me voir pour si peu mais j’ai remarqué que cet énergumène adorait passer me voir à l’infirmerie. Je ne vais pas m’en plaindre, c’est toujours intéressant de garder des futurs cobayes à l’œil. Une mutation consistant à baisser la température de son corps jusqu’à atteindre le 0 absolu reste un phénomène plutôt rare. Capable de conserver le -273,15°C pendant quelques secondes, c’est fascinant mais le choc thermique semble laisser certaines séquelles visibles sur l’épiderme d’où le traitement qui lui a été prescrit par son médecin traitant. Venez à la FATE, nous avons des solutions beaucoup plus efficaces que celle-ci. Le bandage terminé, je me redresse en lui adressant un joli sourire.

-Vous pouvez retourner en cours et si la douleur se fait un peu plus forte, n’hésitez pas à revenir me voir.

Je m’occuperai de votre cas comme il se doit. Je me dirige vers la porte, l’invitant gentiment à quitter les lieux avant de la refermer pour ranger les quelques fournitures que j’ai utilisé pour ce parasite. Une fois tout en ordre, je jette un œil dans la salle d’attente où une élève qui ne m’est pas inconnu attendait patiemment son tour. Elle est seule et je compte bien prendre le temps que je pourrai pour ce spécimen si particulier.

-Bonjour mademoiselle Kaerdan, vous pouvez avancer.

Fille de l’enseignante d’histoire que j’ai pu observer en salle des professeurs, je ne suis pas particulièrement proche de sa mère. Un bonjour, un au revoir, un comment allez-vous, aucune conversation particulièrement intéressante, simplement les banalités de la politesse. Cependant, je dois dire que le cas, de cette aberration qu’elle a engendrée, me captive davantage. Toujours cette gentillesse émanant de ma personne, j’invite le sujet à s’assoir sur le lit de l’infirmerie.

Mon tour ! Songeais-je en voyant le garçon émerger de la pièce. J’attends qu’on m’appele Avant de me lever et venir rejoindre la super infirmière. Je l’aime bien, j’ai presque entendu uniquement du Bon d’elle et puis d’habitude elle est très professionnelle avec moi. Je file dans le petit bureau qu’elle a avant d’aller m’installer sur la table d’examen directement. Je lui adresse un sourire avant de demander.

- Vous allez bien madame Sanders ? Demandais-je tout sourire. J’avais en quelque sorte à me faire pardonner, disons que malencontreusement je m’étais pris une rampe d’escalier à pleine vitesse. Ce n’était probablement pas le genre de chose qu’elle voyait tous les jours mais moi oui. Faut dire que j’étais pas des filles les plus adroite sur cette terre et en plus, je ne pouvais pas me permettre de prendre la moindre chance concernant mes petits bobos. Imaginez si je m’étais perforé un intestin ? Je ne le sentirais même pas !

- En descendant les escaliers jai glissé et je me suis prise la rampe, vous croyez que c’est grave ? J’attendais qu’elle ferme la porte avant de remonter mon haut et la laisser zieuter.

Cette fillette a toujours le sourire aux lèvres et sa compagnie n’est pas désagréable, c’est seulement ce qu’elle est qui est dérangeant. La toxine rejetée par les turnes est particulièrement importante lors de l’activation de leur mutation et cette jeune femme, a constamment ces pupilles si spéciales, signe que l’utilisation de son gène est permanente. C’est en partie grâce à elle que j’ai découvert que la quantité de toxine émise varie également selon l’âge du spécimen. En vieillissant, un turne en produit en davantage, l’espérance de vie des humains est en baisse alors que celle des turnes est en hausse, que c’est regrettable, mais toujours aussi fascinant.

- Vous allez bien madame Sanders ?

-Très bien merci. Je ne vous renvoie pas la question puisque vous êtes ici.

J’ai toujours du mal avec le « madame », j’ai l’impression que l’on s’adresse à ma mère, enfin, je finirais bien par m’y habituer un jour. Un petit sourire pour répondre au sien. On m’a bien entendu informé de la maladie qu’a engendré une telle mutation, dure comme un roc mais si fragile à la fois, quelle tristesse. Elle pourrait bien être mourante qu’elle ne sentirait absolument rien, amusant, n’est-ce pas ?  

- En descendant les escaliers jai glissé et je me suis prise la rampe, vous croyez que c’est grave ?

Elle relève son haut, laissant apparaitre une tâche rougeâtre tirant sur le bleu, formée en dessous de la côte flottante gauche. Une perforation de l’intestin ? Non, la couleur aurait été toute autre. Je dépose mes mains au niveau de la 11ème côte, c’est incroyable que seulement au toucher, je peux me rendre compte de la différence de son ossature par rapport à la normale. Elle ne peut vraiment rien se casser niveau osseux, c’est un fait alors qu’en est-il des organes ? Je touche délicatement l’ecchymose qui a pris place sur son corps, au passage de mes doigts, je ne sens rien d’anormal. Je sors mon nanocom pour lancer un scan rapide de la blessure. Oui, il y a d’énormes avantage lorsqu’on travaille à la FATE et que son père a élaboré de nombreuses applications comme celle-ci. Je prends un air grave après la fin du scanner.

-J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer…vous êtes vraiment maladroite.

Je laisse échapper un petit rire amusé, déposant ma main sur l’épaule de la jeune fille. Ce genre de chute lui arrive assez fréquemment, elle est née avec deux pieds gauches en plus d'être une aberration génétique ?  

-Non, vous n’avez rien de grave mais faites attention où vous mettez les pieds.

Une phrase à double-sens ? Peut-être bien oui. Je me dirige vers un des placards présents dans la pièce, y sortant un tube de gel pour « soulager » les hématomes et les faire disparaitre plus rapidement. Je suis au courant que la douleur physique ne l’affecte pas mais à chaque chose un remède, n’est-ce pas ? J’applique lentement le gel, caressant la tâche pour y faire pénétrer la pommade correctement.

-Je vais quand même prendre votre tension, etc pour être certaine que tout va bien. Vous avez cours à quelle heure ?

Un violent frisson me parcour alors que je sens les doigts de la doc palper le tout.

Je la regarde les yeux brillants, c'est grave !? Qu'est-ce que je vais dire à mon Ru-Ru ? Oh...En trois secondes mon regard a affiché absolument tout le spectre des émotions. Je ris finalement doucement avant de bien vite me calmer.

- Il faut amputer, je suppose ? Demandais-je en souriant doucement. Je baisse rapidement mon haut non sans pouvoir m'empêcher de palper le tout à mon tour, comme si l'avis de l'infirmière ne comptait pas. Bon, apparemment tout est bien comme l'a dit madame et son bidule. Je m'étire doucement en attendant qu'elle viennent placer ses appareils sur moi.

- Je ferais amputer la prochaine fois. Je cligne des yeux en entendant mes paroles. Zut ! Makhenzie, concentre toi. Je m’emmêle les pinceaux parfois quand je pense à quelque chose tout en parlant d'autre chose.

- Attention, je ferai attention la prochaine fois. J'ai cours dans trente minutes, vous ? Je n'ai pas l'air bien brillante à force de parler trop vite. Je m'ordonne aussitôt de prendre une grande inspiration pour me calmer. Miam, ça sent le marshmallow. Voilà que j'expire durant...Un Kelya, deux Kelya, trois Kelya, quatre Kelya, cinq Kelya. De justesse ! Cinq secondes. Pour ne pas m'ennuyer, je change constamment de prénoms du moment qu'il compose trois syllabes.

Zut ! Trop vite Mak' l'éclair, je relève mon haut comme si un agent venait de me pointer son arme dessus. Je la laisse appliquer la pommade en entendant ses paroles.

- Vous inquiétez pas, je suis habituée à la routine.

Il faudrait que j’arrive à me procurer une infime partie de sa masse osseuse, il doit il y avoir une multitude d’informations qui pourrait aider la FATE dans la recherche d’une solution au problème concernant les turnes. En désaxant un os de son articulation, il serait assez simple de découper la peau, le tissus musculaire, les différents vaisseaux sanguins…

- Il faut amputer, je suppose ?  Je ferais amputer la prochaine fois.

Oui voilà, exactement ce à quoi je pensais ! Ne t’excite pas trop Lexy, cela n’arrivera que dans tes rêves ou bien à la FATE. Comment emmener cette jeune fille jusqu’à la fondation ? Pour le moment, ce n’est pas la question.

- Attention, je ferai attention la prochaine fois. J'ai cours dans trente minutes, vous ?

C’est une véritable pile électrique, elle parle tellement rapidement. Je me mets à rire avant de lui répondre, cet éternel sourire rempli de douceur aux lèvres.

-J’ai terminé les cours depuis bien longtemps mademoiselle Kaerdan. Je suis plus proche de l’âge de votre mère que du vôtre, voyons.

Je continue d’appliquer correctement le gel puis une fois terminé, je referme le tube, le rangeant à sa place avant de me laver les mains.

- Vous inquiétez pas, je suis habituée à la routine.

-Peut-être mais pensez à votre santé, la maladie que vous avez peut-être très dangereuse, méfiez-vous. C’est seulement un énorme hématome cette fois mais qui sait ce que cela sera la prochaine fois…

Je ne peux pas me permettre de perdre un tel sujet, il y a une trop grosse mine d’information à l’intérieur. Les mains une fois sèche, je m’équipe du tensiomètre, enroulant le brassard au bras de l’étudiante, gonflant le tout et analysant les chiffres qu’il indique. Tout va bien, encore une fois.

-Vous avez une tension plutôt basse, vous mangez correctement ?

Je lui retire l’appareil, fouillant dans un tiroir pour en sortir un paquet de bonbons que je dépose près d’elle en l’invitant à se servir. Par la suite, je vais chercher une aiguille, un cathéter, ainsi qu’une fiole contenant un liquide incolore. Je reviens vers elle pour lui demander d’une voix calme et amicale.

-Vous n’avez pas peur des piqûres ? Je vais vous injecter une substance pour la faire remonter à la normal, vous devez être en carence de vitamines et de glucose.

- Pardon, c'est qu'on devient habituée à retourner les questions. Je soupire en agitant mes pieds dans le vide comme une môme. Comme un môme, qu'est-ce que je dis, j'en suis une ! D'ailleurs, à mes yeux, ce n'est pas vraiment une insulte. Argh ! C'est froid ! Aussitôt, je me crispe en tâchant de ne pas l'empêcher de faire son boulot correctement.

La prochaine fois ? Hm...Je paris sur un coup de masse ! Pourquoi ? Pour aucune raison, c'est juste que ça me donnerait une excuse pour botter des fesses et mâcher du chewing-gum.

- But I'm all out of chewing-gum. Marmonnais-je tout bas, déjà excitée à l'idée d'avoir un peu d'action. Je la sens distraitement passer son attirail autours de mon bras. C'est marrant, on dirait une pipette songeais-je en la laissant faire. Je sens vite la pression s'intensifier et je finis par clairement sentir mes battements. Oula, ça va vite, c'est normal ? Un...Deux...Sept...quatorze...trente-deux...Fois quatre ça donne...Cent vingt-huit, merde, je crois que je me suis gourée dans mes comptes. M'enfin, c'est pas important. Je m'étire de côté pour pouvoir voir l'écran à mon tour. Comment elle peut y déchiffrer quoique ce soit ??

- Je crois bien. Dis-je. À vrai dire, je ne savais pas la réponse. Je mange quand j'ai faim et j'ai le droit à trois repas par jour.

Oh ! Des bonbons ! Rapidement, je fouille dans le sac, écartant les rouges d'un côtés et tasser les autres de l'autre côté. Finalement, je saisis quelques bonbons rouges avant de les faire disparaitre dans mes joues. Miam, du sucre. Je relève la tête en entendant sa question. Moi ? Avoir peur des aiquilles ? Du tout, je ne les sens qu'à peine pour être franche.

- Du tout, je ne sens pas grand chose. Je lui tend aussitôt mon bras sans rien ajouter pour le moment.

L’innocence de l’enfance, que tout cela arrange mes affaires. Il n’y a absolument rien d’anormal à sa tension, bien sûr qu’elle mange correctement. Mais alors pour vouloir lui injecter une substance ? En réalité, le liquide incolore n’est que H2O soit la molécule brute de l’eau. Cependant, j’ai introduit un nanite à l’intérieur de liquide qui consistera à étudier la structure osseuse de cette aberration génétique. Mon but ? Détecter une partie de son squelette qui serait plus fragile que le reste afin d’en prélever un échantillon.

- Du tout, je ne sens pas grand chose.

Je lui souris avant d’attraper délicatement son bras, appliquer un désaffectant sur l’intérieur de son coude, puis une fois la veine assez visible, j’injecte le nanobot comme si de rien n’était. Reste à savoir s’il y a une partie moins bien protégée par son gène. J’en doute fort mais qui ne tente rien n’a rien. Je crois fortement qu’il faut que je me résolve à l’amputer.

-Vos études se passent bien ? J’ai entendu dire que vos résultats sont excellents.

Comment vais-je m’y prendre pour lui retirer un os ? Faire passer cela pour un accident grave qui demande une amputation d’urgence ? Ou simplement, la ramener à la FATE et faire croire qu’elle a disparu ? Le hic, c’est que sa mère se trouve dans cet établissement, il va donc falloir que je reste prudente pour éviter de futiles complications. Je sors du sparadrap ainsi qu’un petit coton pour lui faire un pansement à l’endroit de la piqûre.

-Votre mère travaille ici, n’est-ce pas ? Les autres élèves ne vous embêtent pas trop avec cela ? Les jeunes peuvent se montrer tellement ingrats… Vous avez beaucoup d’amis ici ?

Tous renseignements sont bons à prendre.

Je me laisse faire et j’essaie de profiter des bons soins que me confère l’infirmiere. Qu’est ce qu’elle est douée et gentille ! On dirait que rien ne peut ébranler son sourire, elle est de loin mon modèle pour tout ce qui est gentillesse. J’observe la seringue fixement en observant le liquide transparent. Comme une si petite chose comme une aiguille peut elle effrayer quiconque ?

- Très bien, j’essaie de garder ma moyenne en haut de 18 mais c’est plutôt dur. Dites, vous étiez douée à l’école vous ? Demandais-je. Je réalise que je relance rarement des conversations simplement pour éviter le silence. J’ai presque toujours une question à poser, c’est normal ça ? Je réfléchis aussitôt à une maladie qui pourrait me causer mon surplus de curiosité. Non, j’ai beau fouiller dans ma mémoire je ne trouve rien, tant pis !

- Pourquoi on m’embêterait la dessus ? Elle est géniale ma maman, personne je peut pas l’aimer, si ? J’aurais bien aimé avoir ce super pouvoir la moi aussi, pouvoir être détestée par absolument personne ça aiderait probablement. Je pourrais probablement même aller voir Kelya plus souvent...!...Si elle ne me chassait pas à coups de pied sur les fesses.

- J’ai quand même pas mal d’amies, sept et demi pour être franche. La dernière demi c’est qu’elle se contente de grommeler et de lâcher des...Le mot qui commence par un F et qui termine par un k dès que je traîne autours d’elle mais je suis sûr qu’elle m’aime bien au fond.

- Très bien, j’essaie de garder ma moyenne en haut de 18 mais c’est plutôt dur. Dites, vous étiez douée à l’école vous ?

C’est effectivement ce que j’avais entendu dire de cette petite, c’est une vraie perle de cet établissement, tant au niveau de ses résultats qu’au niveau de son gêne.

-Félicitations, continuez comme cela ! J’ai toujours pris mes études à cœur alors oui, le travail a porté ses fruits.

Si je suis entrée à la FATE si facilement, c’est justement à cause de mes bons résultats et de mon excellent travail au sein du Central Hospital, à l’époque. Cette petite aurait eu un avenir aussi prometteur si elle n’était pas l’une de ces aberrations génétiques, quelle tristesse. J’espère que sa mère comprendra qu’il est impératif de résoudre le problème qu’elle a engendré.

- Pourquoi on m’embêterait la dessus ? Elle est géniale ma maman, personne je peut pas l’aimer, si ?

Il est vrai que sa mère a une très bonne réputation au NEST, les collègues ne disent que du bien d’elle et parfois se permettent même de vanter son physique en crachant une quantité hallucinante de mots obscènes… Enfin bon, c’est touchant, elle a l’air de respecter et de tenir énormément à sa mère. Toute bonne chose a une fin comme on dit.

-C’est vrai que votre mère est une excellente enseignante, je n'ai entendu que du bien d'elle.

Un doux sourire après cette phrase, je me permets même de lui caresser gentiment la tête, comme pour la rassurer et me faire pardonner de cette question dont la réponse lui est venue presque instinctivement.

- J’ai quand même pas mal d’amies, sept et demi pour être franche. La dernière demi c’est qu’elle se contente de grommeler et de lâcher des...Le mot qui commence par un F et qui termine par un k dès que je traîne autours d’elle mais je suis sûr qu’elle m’aime bien au fond.

Fuck ? Je me mets à ricaner suite à l’innocence de ses mots. Elle a beau être un monstre, elle reste tout de même polie cette petite, sa mère l’a bien éduquée, même si elle n’aurait jamais dû voir le jour… J’ai pu constater que certains élèves sont d’une impolitesse déconcertante, c’est un vrai manque d’éducation de la part de leur professeur ou bien même de leurs parents, quand ils en ont. Je me retourne quelques secondes pour remettre le sparadrap à sa place, un sourire sadique animant mes lèvres et disparaissant aussitôt lorsque je refais face à la jeune femme.

-Méfiez-vous des apparences mademoiselle Kaerdan, il faut parfois s’éloigner de ce genre de personne vous savez. Il n’y a pas que des gens bons dans cette ville.

J’aime dissimuler des indices sur ma personne, je trouve cela très amusant. Elle le prendra pour cette fameuse personne et demi mais moi je sais de qui je parle, et c’est cela qui est assez hilarant.

-Et niveau cœur ? Vous êtes en couple avec quelqu’un ?

Je ne devrais pas m’immiscer dans la vie privée de mes élèves mais c’est plus embêtant de faire disparaitre quelqu’un lorsque cette personne a beaucoup trop d’attaches avec une autre. C’est très souvent comme cela que les disparitions dans les films finissent mal pour les kidnappeurs.

-Si ce n’est pas trop indiscret, bien évidemment, libre à vous de me répondre.

Des informations, il me faut plus d’informations. Son nombre d'amis est assez limité et avec un peu de chance, ce sont également des turnes qui pourraient servir notre cause. Il faut que je me renseigne sur cela également.

Je hoche doucement la tête avec un air impressionné. En plus de pouvoir tuer un homme de 18 façons différentes avec un trombones, elle est futée la dame. Qu'est-ce qu'elle est classe n'empêche ! Je n'ajoute rien en me contentant d'agiter mes petons dans les airs pour tuer le temps. Je sens sa main se poser sur mes cheveux et par reflexe je lève la tête la laissant m'ébouriffer les cheveux comme une môme.

- Ça ne m'étonne pas, elle est géniale. Répliquais-je, c'était une évidence après tout. Son avertissement concernant les apparences me fait un peu tiquer. Je sais que celle la, c'est sa vraie apparence qui est agréable plus que tout. À vrai dire, je m'imagine un extérieur dur comme la pierre alors qu'à l'intérieur on a un cœur en guimauve tout mou.

- Kelya n'a pas un mauvais fond. Je m'empresse de plaquer mes mains sur ma bouche. Makhenzie Cassidy Kaerdan ! Tu parles trop ! C'était supposé être un secret d'état l'identité de El Sénorita mucho bien. Oh et puis zut, tant pis, de toutes façons il fallait bien que je défende l'honneur de ma dulcinée aux lèvres suaves. Bon, peut-être que je me fais des films, 'surement les hormones pensais-je.

- J'y travaille très fort, sinon j'ai Ruffus qui me sert de support moral et affectif, comme un copain quoi. Je me demande si il va être jaloux lui, je sais qu'il n'aime pas beaucoup me partager.

- Vous, vous avez quelqu'un madame...Enfin...Mademoiselle Lexy....Je sais plus lequel je dois utiliser. Attendez, mademoiselle c'était quand on était pas marié ? Nan ? Madame c'était pour les vieilles pies ça je sais mais il y avait un nom pour les entre-deux ?[/color]

De toute évidence, sa mère est un vrai modèle à suivre pour elle. Qu’en est-il de son père ? Elle ne m’en a jamais parlé durant ses visites à l’infirmerie, je n’ai jamais abordé le sujet non plus. J’ai toujours cette envie d’en apprendre encore et encore, de savoir la moindre chose sur le monde qui m’entoure. Il faut que je lui demande ! Ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut ? Elle fait partie de tout scientifique. Je m’apprêtais à lui demander mais me voilà coupée dans mon élan.

- Kelya n'a pas un mauvais fond.

Encore ce nom qui sort ici. C-01456, tu fais beaucoup parlé de toi en ce moment, que ce soit en salle des professeurs ou par les élèves qui viennent me voir… N’est-il pas temps de la ramener à la FATE ? Elle a assez vagabondé, non ? Malheureusement, cette décision ne me revient pas, ils veulent encore la laisser dans son semblant de liberté pour l’utiliser comme ils le souhaitent. Un cobaye restera toujours un cobaye après tout. Je me demande si cette petite rouquine sait qui elle est… Je meurs d’envie de lui raconter mais elle semble ne pas tenir en place, ce qui pourrait compromettre ma couverture si je lui dévoile trop d’informations.

-Je connais bien mademoiselle Drambolt, même si elle n’est jamais venue à l’infirmerie, elle envoie bon nombre de ses camarades ici…

Cette peur des blouses blanches, drôle de phobie, non ? C’est une arme après tout et son comportement violent ne prouve en rien le contraire. Cependant c’est une des meilleurs élèves de l’établissement, dommage qu’un tel élément ne soit encore une fois, qu’une aberration génétique. Mais celle-ci est tenue en laisse, sans qu’elle le sache réellement, amusant, n’est-ce pas ?

- J'y travaille très fort, sinon j'ai Ruffus qui me sert de support moral et affectif, comme un copain quoi.

-Ruffus ? Vous avez un animal vous aussi ?

Oui, c’est sorti spontanément, je n’ai pu retenir mes mots. Je vois mal un humain s’appeler « Ruffus », non ? Ou un prénom de très mauvais goût ? Les animaux sont une source très intéressante pour la science, eux aussi ont subi une mutation génétique pour la plupart et se font de plus en plus rare à Central Point. C’est généralement les riches qui en possèdent, pourtant, les Kaerdan ne font pas partie des privilégiés de cette ville. Un animal errant trouvé par hasard ? Il suffit de trouver un turne pour en avoir un.

- Vous, vous avez quelqu'un madame...Enfin...Mademoiselle Lexy....Je sais plus lequel je dois utiliser.

Lexy ? C’est toujours étrange d’entendre mon prénom, avec le nom que je porte, les gens évitent de m’appeler Lexy par crainte ou seulement parce qu’ils ne connaissent que le nom provenant de mon père. Au NEST, c’est comme si la barrière que m’impose mon nom n’est plus, c’est étrange. Ce Miles Edgeworth a lui aussi employé mon prénom la dernière fois, mais là encore, c’est un cas différent.

-Certains élèves m’appellent Miss Sanders, c’est tout aussi bien. Mais à choisir entre madame ou mademoiselle, je préfère le « mademoiselle ». J’ai toujours l’impression qu’on parle de ma mère avec le « madame ».

Je me permets un petit rire suite à mes mots. Cette fameuse question sur ma vie « amoureuse » que je n’apprécie pas vraiment. Mais elle a fait preuve de bonne foi alors pourquoi pas en faire autant. Je lui tends ma main gauche, lui montrant la bague ornant mon annulaire.

-Je suis fiancée alors j’imagine que oui, j’ai quelqu’un avec qui je devrais sûrement rester jusqu’à la fin de ma vie.

Je ne l’ai vu qu’une seule fois, un accord fait entre deux familles puissantes. Je fais tout pour éviter cet homme, pour moi, ce n’est qu’une perte de temps, mais tant que tout cela arrange les affaires familiale… Faudra-t-il que j’épouse réellement cet homme ? Pour le moment, tout ce qui m’importe, c’est trouver une solution à cette épidémie turne. Je n’ai que faire de mon fiancé, pas de temps à perdre avec cela. Si mon père et mon majordome pouvaient laisser cette histoire de fiançailles et mariage de côté, cela m’arrangerait. Je finis par lâcher un léger soupire.

-Ne vous engagez avec quelqu’un que lorsque vous êtes sûre.

Je ricane doucement. Oui, je ne doute pas qu'elle pête pleins de gueules ! Aorès tout, elle a abimé ma jolie bouille adorable à coups de poing. C'était un peu embêtant, la pauvre allait avoir mal aux poings et à la caboche durant quelques jours. J'espérais vraiment qu'elle allait pouvoir me rendre ma veste d'ailleurs, sans quoi j'allais devoir abandonner...Et ouais, cette fille c'était comme un cactus ! Elle piquait quand on s'approchait mais elle avait un fond interessant, bon, son fond était pas couvert et bourré d'eau mais...Enfin si, le corps humain est fait de....De plein de pourcent d'eau comme les cactus ! Peu importe, je disais, j'avais mon pied dans la porte avec cette histoire de veste mais si Kelya claquait cette porte j'allais être bien embêtée.

- Z'avez un chat aussi ? Un chien ? Un opossum ? Un lièvre ? Un porc qui pique ? Demandais-je, intriguée. Pleins d'animaux que je n'avais jamais vu auparavant mais dont j'avais entendu parler auparavant

Fiancée ?! Moi aussi je voulais qu'on me fiance un jour, je veux marcher le long d'un grand tapis rouge aux côtés de Ruffus et d'une belle pièce d'humain. Je voulais aussi qu'on m'emmène sur un beau bateau pour notre lune de miel et que j'aie le droit à pleins d'affections. Oh ! Je voulais aussi un bébé chien comme cadeau de mariage, comme ça Ruffus allait avoir un peu de compagnie

- La chance mademoiselle Sanders ! Fis-je, les yeux brillants.

Cette petite rousse semble connaitre le côté violent de C-01456 et cela la fait même rire. Je ne comprends pas bien cette réaction, que s’est-il passé entre elles ? Encore une question sur laquelle je dois me pencher.

- Z'avez un chat aussi ? Un chien ? Un opossum ? Un lièvre ? Un porc qui pique ?

Cette jeune fille parle énormément, elle déborde d’énergie, qu’en sera-t-il lorsqu’elle passera sur la table d’opération ? Parlera-t-elle toujours autant ? Je lui réponds d’une voix douce.

-Un chien qui ne ressemble en rien à ceux qui se trouvent dans vos livres. Son corps a subi de multiples changements génétiques, mais il reste un chien. Vous pourriez venir le voir un de ces jours, si vous le désirez ?

Voilà une opportunité à saisir, c’est exactement ce qu’il me fallait ! Si je peux arriver à la faire venir seule, tout ceci me faciliterait la tâche. Peut-être serait-il possible de demander de l’aide à monsieur Edgeworth ? A méditer sur la question.

- La chance mademoiselle Sanders !

J’arque un sourcil avant de me mettre à rire. Elle fait preuve d’une telle innocence que cela en est déconcertant. De la chance ? Elle n’a pas forcement tort, j’aurai pu tomber sur pire comme fiancé mais ce genre de relation ne m’intéresse nullement. Il pourrait bien lui arriver un accident, cela ne me ferait ni chaud, ni froid. Suis-je déjà tombée amoureuse ? Oui, une expérience que je devais faire au moins une fois dans ma vie, mais maintenant, tout ceci ne serait qu’une perte de temps.

-Vous avez encore le temps pour ces choses-là, vous êtes jeune.

Et vous regorgez d’informations destinées à la science. Je jette un œil à la pendule qui indique une reprise des cours dans peu de temps.

-Vous avez cours de quoi, après ?

Venir le voir ? Avec plaisir ! J'adorais les animaux et je n'allais clairement pas manquer l'occasion d'en voir un, surtout si celui la était un peu unique.

- Avec plaisir !

Un jour, je voulais me marier, non, un jour, je voulais qu'on me mari, toute serait beau, y'aurait des roses et pleins de trucs du genre et là bam ! Makhenzie C Kaerdan, voulez-vous m'épouser et m'aimer pour très longtemps ? Bien sur ! Oh ! Ruffus allait devoir porter les alliances ce jour là ! J'aurais une belle grande robe blanche et la lune de miel se déroulerait sur une belle plage dans un de ces pays du sud dont j'ai entendu parler dans mes livres.

- Je sais mais j'ai quand même hâte peu importe.

J'avais cours de quoi moi ? Bonne question, je n'avais pas pris soin de consulter mon horaire, d'hab je suivais tout simplement une de mes camarades de classe et seulement en dernier recours j'allais voir mon horaire.

- Je ne suis pas encore allée voir, vous ? Qu'est-ce que vous comptez faire après ? Demandais-je, tout sourire.

Elle a foncé tête baissée sur ma proposition d’aller voir mon chien. Qu’est-ce que ce genre de personne est tellement manipulable, c’est un plaisir de discuter avec elle. J’ai trouvé la façon de l’attirer, reste à savoir comment vais-je pouvoir camoufler sa disparition. Tout problème a sa solution, je finirai bien par trouver.

- Je sais mais j'ai quand même hâte peu importe.

Elle a l’air tellement enthousiaste à cette idée de fiançailles et mariage, j’ai vraiment du mal à comprendre ce concept… A l’entendre, on dirait qu’elle vit dans un conte de fée ou tout est beau, « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » et je passe tous les détails ennuyants de ce genre d’histoire. Elle finira bien par redescendre sur terre lorsqu’elle passera chez moi, enfin, si elle en sort un jour. Je rigole intérieurement.

- Je ne suis pas encore allée voir, vous ? Qu'est-ce que vous comptez faire après ?

Trouver comment te faire disparaitre sans aucune preuve pesant sur moi.

-M’occuper des élèves qui patientent dans la salle d’attente, j’imagine. Parce qu’il me semble que je suis infirmière, vous y croyez, vous ?

Un petit ton amusé suite à mes mots. Elle est amusante cette aberration génétique, tellement d’innocence dans ce corps totalement protégé par son fascinant squelette.

-Il ne faudrait pas que vous soyez en retard pour votre prochain cours. Vous pouvez emporter le paquet de bonbons si vous le désirez, je dois en avoir en réserve.

Cette éternelle douceur au visage, je lui fais un beau sourire, laissant mes neurones bouillonner sur son cas.[/color][/color]

- Moi j'y crois, vous êtes trop géniales pour les laisser mourir de leurs maux imaginaires Fis-je avant de lui tirer la langue.

Mes yeux s'illuminent littéralement en entendant que je peux emporter quelques bonbons. Je prends aussitôt une poignée avant de les fourrer dans mes poches puis me redresser. Comme neuf ! Bon, je vais pas retenir la grande miss bien bien plus longtemps. Je déballe soigneusement un des bonbons que j'ai poqué avant de le fourrer dans ma bouche.

- Bon, et bien je crois que moi je vais filer, je vous laisse travailler tranquille. Merci beaucoup d'avoir tapé la discute avec moi. Je lui adresse mon plus beau sourire avant de filer vers la sortie, doucement ouvrir puis m’immiscer à travers l’ouverture et disparaitre par l'ouverture. Je referme avant de tourner les talons et filer vers ma case.