Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
Ça y est, c'est le jour J. Voilà plusieurs semaines que les ragots sont devenus des rumeurs, que les rumeurs sont devenues des nouvelles, puis que celles-ci se sont propagées sur les réseaux sociaux, dans les tabloïds, sur les nanocoms et finalement, à la télévision. S'il s'agissait au départ d'un simple mécontentement général, d'un côté des Turnes qui se voient refuser l'accès à certains métiers, certaines boutiques, mais aussi certains transports en commun ou logements, et de l'autre, des humains qui refusent de partager le même espace vital qu'eux et de voir leur précieux oxygène, une ressource désormais limitée, être remplacée par une toxine mortelle.
Le lieu du rassemblement des Turnes devait, au départ, être aux abords du Département Scientifique. Une manifestation pacifique qui consisterait à défiler autour du district A. Et puis, au fil du temps et du nombre de personnes se rassemblant dans les groupes sociaux, il fut décidé qu'il serait plus marquant de défiler en grand nombre dans l'Avenue centrale, qui parcourt en cercle toute cette ceinture scientifique et résidentielle.
Bien sûr, de l'autre côté si les citoyens comptaient se rassembler devant les bureaux principaux du gouvernement, à l'annonce d'une meute de turnes à l'intérieur de leurs districts, ils décidèrent eux aussi de se rassembler dans l'avenue principale pour faire blocus. La police avait d'ores et déjà annoncé qu'elle couperait court à toute forme d'affrontement - ce qui, comme chacun le savait, voulait dire que les turnes seraient repoussés à vue.
L'ambiance était tendue en ce début de mois de juin. Le jour venu, beaucoup de gens restèrent chez eux. Certains avaient posé leurs congés pour éviter d'avoir à arpenter les rues. La chaleur montait depuis quelques jours, et les quelques personnes qui sortaient étaient très vites cataloguées comme des casseurs, des fauteurs de troubles, des éléments perturbateurs. Y compris évidemment ceux qui n'avaient d'autre choix que de sortir pour travailler. Mais, le vrai problème était peut-être cette suspicion omniprésente. "Cette personne qui marche en face de moi est-elle une turne?" La plupart d'entre eux ne dévoilent leurs yeux caractéristiques que lorsque leur mutation est active, aussi, à part pour ceux dont la mutation est physique et donc permanente, il est difficile de savoir à qui on à affaire.
Onze heures. A un moment où Central Point aurait dû être particulièrement animée, les rues semblaient figées dans une lenteur étouffante. Finalement, c'est depuis un bâtiment de la Banlieue que le cortège principal apparut. Leurs bannières, un œil blanc, un signe "égale", et un œil noir. "Égalité pour tous, et nous aussi", "On veut vivre comme vous-ous-ous", "Laissez-nous travaillé", "Une maison, pas une prison", "Cobayes, bye-bye"... Le groupe principal devait comporter 6000 personnes, mais il fut très rapidement rejoint par d'autres. La masse augmenta rapidement, et, galvanisés par le nombre, le cortège des pro-turnes partit à l'assaut de l'Avenue du département scientifique. Il n'y avait pas que des turnes, bien qu'ils soient en majorités. Quelques citoyens sympathisants, famille, amis, conjoints, renforçaient leurs troupes.
De l'autre côté, c'est une véritable foule indignée qui s'était rassemblée sans la même discrétion. "Pas de poison chez nous", "Un air sain pour nos enfants", "Laissez-nous respirer"... Mais aussi des "Dehors les mutants", "A mort les yeux noirs" et "Il faut bruller ses monstres". Pas de petits groupes, mais une masse citoyenne de plus de 12000 têtes qui noircissait l'Avenue centrale. Nombre d'entre eux portaient un masque pour filtrer l'air - objet utile pour la pollution, mais certainement pas pour la toxine.
Les deux cortèges évoluaient en sens inverse. Les forces de l'ordre avaient déjà faits les calculs et établi l'heure et le lieu de la rencontre : 12h32, entre les districts A-4 et A-5. Ils ont posté leurs camionnettes, leurs lances à incendies, sorti les armures anti-émeutes, les lacrymogènes et les DED... Et cette installation fut à double tranchant. Ils n'avaient pas prévu une accélération soudaine de la "Marche pour l'air pur", qui non seulement accéléra la rencontre à midi et quelques, mais la décala en plus dans le district A-5.
Des cris, des gestes injurieux. Des projectiles, d'abord petits, puis plus gros. Une vitrine explosa. On insulta les turnes, ils étaient dangereux, imprévisibles. Certains s'en défendirent, ce n'était pas de leur fait... Plus loin, une femme hurla qu'on la "forçait à bouger" et lança une canette contre une vitrine, qui rebondit en l'ébréchant. Un turne tomba, victime du DED d'un homme qui clama haut et fort avoir été agressé. Dans un autre endroit encore, une vieille femme avec un masque tomba à terre. Dans la foule, il se fit difficilement un petit cercle autour d'elle, on tenta de l'approcher pour l'aider, quand finalement une personne cria qu'elle manquait d'air, qu'elle avait été empoisonnée.
L'escalade se fit alors en quelques minutes... La manifestation était devenue une émeute. Parmi ses participants, quelques-uns tentaient de suivre leur propre chemin...
Bonjour à tous et bienvenue dans ce premier Event! Il va servir de calibrage aux suivants, aussi voici les quelques règles à suivre pour y participer:
Rule#1-Vous pouvez poster autant de fois que vous le voulez, mais laissez toujours minimum deux messages entre chacun des vôtres (les messages du MJ ne comptent pas!)
Rule#2-Trois messages par jour maximum; privilégiez des messages plus courts que pendant les RPs à deux! Ces deux premières règles serviront à laisser tout le monde participer sans qu'un fossé ne se creuse en une journée.
Rule#3-N'hésitez pas à poser des questions au MJ ou au staff, ainsi que sur discord, si vous n'êtes pas sûr de votre action ou de votre environnement.
Rule#4-De la même façon, pour optimiser vos messages, pensez à vous organiser entre joueurs pour savoir vers où vous voulez allez, dans le cas d'une coopération!
MJ
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Jeu 6 Juin - 12:00
C'est stupide.
Qu'est-ce que vous croyez, qu'il suffit d'aller gueuler ce que vous voulez dans la rue pour qu'on vous le donne? Vous êtes quoi, des nourrissons? Tout le monde les connaît déjà, vos revendications. Comme si l'égalité avait jamais été une caractéristique humaine. Finalement, leur bannière résume bien ce projet. Zéro égale zéro. Aucun intérêt, aucune évolution... Rien. Vous garderez vos jobs de merdes, pour ceux qui en ont.
Enfin... Pour la plupart. J'imagine que je suis une exception. En plus d'être mieux payée que certains citoyens, j'ai un boulot qui me plaît et qui, littéralement, peut changer l'avenir de l'humanité. Une chance inespérée, ce contrat avec Lexy Sanders, fille du groupe Sanders, une des plus grande compagnie technologiques de la ville. Évidemment, le fait qu'ils soient affiliés de si près à la FATE rend ma position un peu délicate. Du genre... J'ai l'impression d'avancer moi-même dans un piège à souris. Mais j'aurais jamais une autre occasion pareille, alors...
Bon. Dégagez, putain! J'essaye juste d'aller chez Lexy. J'ai terminé de lire son contrat et je voulais lui en parler. Il y avait pas tant de monde à l'instant... Je me fais bousculer, je rends le coup d'épaule. Je veux juste traverser, putain...! J'entends un cri plus loin. Il se passe quoi? Ils peuvent pas manifester en silence, ces blaireaux? Je tourne la tête. Fais chier, pourquoi je suis aussi petite? Je vois quasiment que dalle, je suis noyée dans la foule. Ça pue. Ça sent... le cramé? Je me mets sur la pointe des pieds, mais impossible de voir d'où ça vient... Ok, ça commence à puer. Métaphoriquement, cette fois, je veux dire. Faut que je m'éloigne du cortège.
J'essaye de passer, je me fais piétiner le pied par un type avec un bandana sur le nez et des espèces d'écailles blanches sur le front. Heureusement que j'ai mes pompes coquées... Il balance un truc en avant. Et c'est là que je comprends. Je suis juste à côté de la tête du cortège... Je lève la tête, juste à temps pour voir, un peu plus loin, une dizaine de lacrymo tirées en cloche. Merde. Je recule pour m'éloigner du front, et je percute quelqu'un. C'est plus une manif, c'est une foule en colère. Je veux pas crever piétinée comme un ticket de concert d'Ashley O!
Skye Reid
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Jeu 6 Juin - 17:50
Grève des transports en commun ? Comment ça ?! Putain ça me gave cette manifestation, c’est toujours la même merde pour se déplacer librement dans la ville avec ce genre d’événement ! Skye n’est pas à l’appart, je lui enverrai bien un message pour aller acheter des bières mais je sais même pas où elle est foutue encore celle-là… Bref, me voilà au centre commercial où la plupart des magasins sont fermés en ce jour si particulier. Pourtant la manifestation a lieu dans le district A alors je vois pas pourquoi les gens ont paniqué par ici. Je soupire, achetant deux packs de 6 bières, des parfums différents, la promo de la semaine. Les cartons en mains, je ressors de l’immense bâtiment, prête pour rentrer à l’appart, mais apparemment, le destin en a décidé autrement. Un groupe de jeunes m’emmène bras dessus bras dessous avec eux. Ils puent clairement l’alcool et leur état mental est complétement influencé par l’éthanol. « C’est partie pour la révolution ! » « On va s’éclater ! » « Ça va être le feu ! », que de la merde, ils n’ont clairement pas leur place dans la manifestation… Je fous un coup de coude à l’un des types qui a son bras posé sur mes épaules, il a le souffle coupé mais un autre prend la place et le groupe s’agrandit au fur et à mesure de la marche. Mais dans quoi je me suis encore fourrée bordel ?!
Après un temps de marche avec mes nouveaux potes -que dalle- nous voilà dans le district A, rejoignant un groupe de personne encore plus important. Non mais c’est hors de question de rester avec ces gros cons ! J’ai même pas envie de manifester putain, c’est du délire cette histoire ! Je me débats depuis le début de la marche pour sortir de l’étreinte de ces types, essayant de ne pas casser le saint graal dans mes mains. Ça y est, ils beuglent encore plus fort toutes leurs conneries en levant les bras et je profite de ce moment pour me faufiler entre toutes les personnes présentes. Je cherche désespérément la sortie de cet attroupement, mais je me résigne bien vite à rester ici. J’aperçois un muret, je dépose les packs de bières avant de m’y agripper pour poser mon cul. Il est un peu en hauteur, mon regard se perd sur la vue qu’il m’offre. Il y a tellement de monde que je n’arriverai pas à partir… Il y a encore de la foule qui se rajoute à toute cette masse de gens, c’est vraiment le bordel et ça risque de dégénérer. Je soupire avant de me décapsuler une bière et de me griller une clope. Dire que je pourrais être posée à l’appart, tranquillement devant la télé…quelle plaie…
Je recrache lentement ma fumée cancérigène, observant tout ce qui se passe sous mes yeux. Je vois au loin les autorités qui commencent à sortir l’artillerie. Ça va barder, c’est clair. De mon côté, c’est les vitrines qui pètent, les insultes qui fusent, des projectiles envoyés n’importe comment. J’imagine que c’est la même chose de l’autre… C’est vraiment pitoyable cette manifestation. Que cherche-t-il à agir comme ça ? Rien n’arrivera, rien ne changera, la paix n’existe pas et n’existera jamais. Perchée sur mon muret, je bois une gorgée tout en fumant ma clope, attendant une ouverture pour me casser d’ici.
Kelya Drambolt
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Mar 18 Juin - 14:21
La Manif
Central Point
Alors on y est, c’est le grand jour ? J’ai l’impression que cela fait des semaines que tout s’accélère et que la situation de la ville sombre vers un futur aussi effrayant qu’incertain. Une chose est sûre, rien ne sera plus jamais pareil après aujourd’hui, peut-être pour le meilleur mais très certainement pour le pire. Cette manifestation, elle ne restera pas pacifique bien longtemps, et ça à cause de ces soit-disant humains qui se croient mieux que nous seulement parce qu’ils se ressemblent tous et qu’ils croient que ça les rend plus forts. La vérité c’est que quand on pousse une fauve dans ses derniers retranchements, il fera tout pour continuer à vivre. Aujourd’hui, le fauve c’est nous, les turnes et autres marginaux exclus par une société qui ne veut pas de nous.
J’ai été mise au courant des détails de la manifestation côté turne sur les réseaux sociaux de la même manière que j’avais eu vent de l’existence de cette galerie piégée. On pourrait croire que c’est complètement stupide de se rendre à un tel évènement après ce qu’il s’est passé ce soir là, et ça l’est sûrement, mais laisser le gouvernement nous marcher dessus comme si nous n’étions que des moins-que-rien l’est encore plus. Alors je ne me considère pas comme une fille intelligente, je n’ai pas cette prétention, mais j’espère au moins l’être suffisamment pour me ranger du bon côté.
Bottines noires, pantalon noir, hoodie noir, je me regarde une dernière fois dans le miroir de ma salle de bain miteuse avant de passer la porte. Certains diront qu’il est inutile de manifester puisque de toute manière cela ne fera qu’envenimer la situation, je leur répondrai qu’ils ont perdu toute amour propre et toute dignité en acceptant de se faire traiter de la sorte.
Je ne suis pas en tête de cortège, plutôt en plein milieu, entourée d’inconnus de tous bords et de tous yeux. Je ne peux pas montrer les miens, non pas que je n’en ai pas envie, même s’il y a un peu de cela, mais surtout parce qu’avec autant de monde et de bruit je m’évanouirais dans la minute, surtout en entendant toute cette agitation qui se crée en l’espace de quelques instants. De là où je suis je ne vois pas grand-chose, mais j’entends bien les cris qui viennent de devant. Beaucoup d’insultes et d’allégations, des deux côtés, mais encore une fois ce sont ces humains que j’entends en premier nous traiter de dangers et d’erreurs de la nature. Je suis en colère contre ces gens qui ne font qu’attiser la haine dont ils viendront se plaindre plus tard et qui ne fera que provoquer encore plus de répression.
La foule commence à s’agiter autour de moi, alors j’essaie de sortir des rangs avant de me faire complètement piétiner, j’avais oublié pour une seconde que j’avais la carrure d’une adolescente de 15 ans. Le problème c’est que je ne sais plus où se trouve le bord, je suis complètement désorientée, alors j’avance à l’aveugle, me frayant un chemin à travers cette marée de colère.
Je crois que j’ai fait fausse route, j’aperçois devant moi une véritable rixe, des coups d’une violence extrême qui me fait froid dans le dos. Même moi je n’ai que rarement eu affaire à des affrontements aussi hargneux. Il faut que je dévie avant d’être prise dans ce tourbillon qui ne me laissera pas indemne. Une seconde, ce visage, je le reconnais. C’est.. Skye, je crois ? L’amie de Kelya, enfin celle avec qui on est sensées rendre ce fichu devoir ? Oh et puis merde, je n’ai pas le temps de penser au travail, ce n’est vraiment pas le moment. Enfin, je crois que nos regards se sont croisés un instant, mais bien vite je disparaît, happée par un mouvement de foule qui m’extirpe vers son bord.
En marge de l’immense peloton, d’autres rixes se passent, et à peine expulsée de celui-ci je suis témoin d’un évènement qui me hérisse l’échine. Je vois deux types, masques sur le visage, rouer de coups de pieds un autre à terre, se tordant de douleur. Mon sang ne fait qu’un tour, je n’ai pas le temps de voir qui était au sol que je m’élance déjà pour pousser de toutes mes forces un de ses assaillants masqués.
« Enfoiré ! »
Surpris, il tombe au sol et me regarde. Nos yeux se percent dans un silence tout relatif. Mon regard était haineux, mais le sien l’était tout autant. Ce qui fait que je n’ai pas vu venir le coup de son camarade.
« Espèce de sale garce ! »
Je n’ai eu le temps que de tourner la tête avant que je sente son poing s’abattre sur ma joue. Je vacille et fini par tomber à mon tour dans un cri aigu de stupeur, complètement sonnée. Je croie qu’ils allaient me réserver le même sort que le type à qui je suis venue pitoyablement en aide, mais au dernier moment, ils décident de fuir sans que je comprenne bien pourquoi. Enfin, quelques instants après, j’entends des voix derrière moi, qui demandent comment ça va et qui bientôt m’aident à me relever.
« Moi ça va, vous voyez bien que c’est lui qui a besoin d’aide bordel ! »
Je suis à cran, et même si je ne voulais pas leur crier dessus je l’ai fait quand même. Je saigne un peu du nez à en juger par le trace rouge sur ma main, mais rien de vraiment alarmant comparé à l’autre mec qui est toujours au sol et qui n’arrête pas de se tordre. J’ai déjà été à sa place, je sais ce que c’est.
Dans la foule, trois jeunes étudiantes du NEST avaient déjà commencé à faire les frais du changement d'humeur de la manifestation. Skye et Heidi s'étaient croisées du regard avant d'être séparées par un combat, et Heidi avait sauté au secours de l'homme au sol en percutant son assaillant. Elle ne récolta qu'un violent coup au visage qui la laissa sonnée, et alors qu'on venait l'aider, elle comprit pourquoi les attaquants avaient fui; une douzaine de munitions lacrymogènes venaient de tomber au beau milieu de la foule, avec pour but de la disperser. Cela ne fonctionna qu'à moitié; il y eut bien deux vagues de chaque côté du nuage, mais ceux qui étaient pris dedans se retrouvèrent dans un chaos complet.
Skye avait percuté l'homme qui s'enfuyait après avoir frappé Heidi. Elle était resté un moment sans réaction, étonnée d'avoir vu une connaissance participer à cette débauche de violence. Juste avant qu'elles ne se perdent de vue, elle l'a littéralement vue sauter sur quelqu'un pour le frapper, habillée de noir, capuche et bottes, comme une casseuse. Le temps qu'elle reprenne ses esprits, le gaz sifflait déjà hors des capsules et commençait à recouvrir la foule d'un épais nuage irritant. Les cris s'élevèrent, indignation, appel à l'aide, insultes, jurons... Beaucoup de gens qui parvenaient à s'extraire du nuage couraient vers les bornes de ventilation dans les rues, pour reprendre leur souffle, mais leurs yeux étaient déjà bien abîmés.
La rumeur se répandit rapidement alors. Parmi les gens dont les yeux avaient été gazés, il y avait quelques citoyens, et des turnes. Ceux-là... Les yeux rougis, brûlés, irrités, on les regardait avec stupeur. Effroi, même. Ils le contrôlaient plus leur pigmentation; leur pupilles étaient devenues argentées, malgré eux. Associée au rouge de la peau et aux larmes, cette couleurs avait quelque chose de particulièrement inquiétant... Sauvage.
De son perchoir, Kelya avait pu voir s'élever le nuage lacrymogène. Une couleur étrange. Les cris mirent un certain temps à lui parvenir mais on pouvait comprendre que les forces de l'ordre avaient modifié leur équipement... Le gaz en faisant partie. Une nouvelle avancée technologique de la FATE? Si c'était le cas, il n'y avait pas meilleure scène que celle-ci pour faire étalage de leurs nouvelles trouvailles. Une surmédiatisation gratuite... Et un parfait terrain de test grandeur nature. Seulement, la question commençait à se poser... S'ils avaient mis au point ce nouveau gaz... Qu'est-ce qu'ils avaient déjà préparé d'autre?
La panique créée par les lacrymogènes permit aux forces de l'ordre de recadrer la manifestation assez efficacement dans le boulevard principal, et d'entraver son avancée. Pour le moment. Rapidement, les contestataires les plus farouches se sentirent oppressés et sentaient que le vent ne tournaient pas en leur faveur... C'est à ce moment que la première bouteille explosa, près du front, là où les citoyens et les turnes se faisaient face, juste après le gaz. Une gerbe de feu s'éparpilla sur les côtés. Un cocktail molotov... Accompagné d'un cri d'encouragement.
Le mouvement de foule se fit plus intense, et d'autant plus rageur que la tête du cortège ne voyait plus très bien ce qu'ils faisaient.
MJ
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Mer 19 Juin - 18:15
J'ai pas halluciné... Je suis sûre que c'était elle. Qu'est-ce qu'elle foutait ici? Je la savais pas du genre à aller se fourrer dans des manifs pour casser du turne... Putain, quelle salope! Elle cache bien son jeu, au NEST... C'est quoi, un désir refoulé? En tout cas, y'a aucun doute... Ces fringues, et la façon dont elle a sauté sur ce turne...
Je comprends vraiment pas ses motivations. Quelque chose déconne à pleins tubes. Elle est peut-être folle à lier, mais j'en ai pas l'impression, et j'aime pas ne pas comprendre. Putain, ça pique les yeux... J'essaye de m'éloigner de la fumée, mais je sais même pas par où aller. Je suis en train de me dire que j'aurais dû filmer la scène, personne me croira... Peut-être que quelqu'un d'autre l'a filmée? Je vois plein de gens autour avec leur nanocom sorti, en train de filmer un peu n'importe comment tout ce qui se passe autour d'eux.
Je marche sur une capsule de gaz. C'est bizarre. C'est pas juste du lacrymo... Ca ressemble pas à ça. Il est plus lourd, et la composition chimique doit être différente, au vu de la couleur et de la forme des volutes. Il n'est pas aussi volatile... Putain, c'est quoi qu'ils nous font respirer? Et mes yeux... Ça pique, ça pique tellement! J'essaye de m'extirper de la foule. Je ne sais plus du tout où je suis, où est la direction de l'appartement de Lexy. Et de plus en plus, autour de moi, je vois des turnes en train d'utiliser leur gène...?! Putain, mais il se passe quoi? S'ils font ça ici, tous en même temps, ça va être un chaos sans nom!
Je comprends peu à peu. Ils n'utilisent pas leurs mutations, mais leurs yeux, brûlés et rougis par le gaz, semblent réagir en prenant leur forme turne. Les miens aussi, alors... Seulement, si même moi, j'ai flippé en les voyant comme ça... Qu'est-ce que ça va être pour les citoyens? Pour les médias?! Quel coup de pute de la part des flics... Finement joué, cela dit. Ça me paraît compliqué de renverser la vapeur, maintenant que des millions de téléspectateurs regardent en public une horde de turnes utiliser leurs mutations en pleine manifestation...
A force d'errer dans la fumée, je rentre dans un type. Il a un foulard autour de la bouche. Ses yeux sont rougis, lui aussi, mais toujours blancs... Un citoyen. Je vais pour détourner le regard histoire de ne pas me prendre un coup, mais je remarque une lueur... Un briquet. Puis une flamme. Putain, il est en train d'allumer un cocktail molotov, ce taré!! Je m'enfuis dans l'autre direction en renversant quelques personnes. J'entends l'explosion derrière moi, les cris. Et un cri, plus fort que les autres.
"Il y en a un qui peut faire brûler les gens!"
Nouveaux cris de terreur. Nouveau mouvement de foule. C'est le chaos le plus complet... Je vais me faire piétiner, putain!
Skye Reid
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Jeu 20 Juin - 17:45
Il n'avait pu s'en empêcher sans réellement savoir pourquoi. Kayn s'était mis sur le côté, regardant plus ou moins de loin, la manifestation qui était, petit à petit, en train de prendre forme d'une émeute. Etait-ce si irrationnel ? Non...
Deux foules, muées par une colère sombre, se rencontrant l'une et l'autre... Ca ne pouvait finir qu'ainsi. C'était peut-être sa conscience qui l'avait mené jusqu'ici, à lui souffler qu'il pourrait peut-être faire quelque chose comme éviter des morts ou dialoguer pour relâcher une quelconque pression. Ca avait été une erreur, mais maintenant qu'il était là, il ne pouvait plus reculer. Il ne voulait plus reculer.
Là, un premier blessé à portée, parmis tant d'autres. Kayn se faufila jusqu'à lui, à travers la fumée, la masse et les coups, faisant preuve d'une agilité déconcerntante, comme une anguille. Comme tant d'autres, il avait mis un foulard sur son visage, mais la fumée lui paraissait bizarre. Il sentait une réaction et pas qu'un picotement des yeux, mais peu importe.
Arrivée au fameux blessé, du sang s'écoulait de son crâne, Kayn l'attrapa par les épaules et commença à le tirer pour le faire sortir. Il n'y avait que quelques mètres, mais cela lui prit une dizaine de minutes. Les plus longues de sa vie. A devoir s'arrêter et se mettre en boule au dessus de blessé pour encaisser le pas de passant, en faisant même trébucher certains.
- J'ai un blessé, du calme !
Mais il y arriva, par miracle certainement.
Une équipe de secours, qui ne savait plus trop où donner de la tête, était pas très loin, fort heureusement. Kayn les interpella tout en désignant le blessé, l'un deux s'approcha et commença à apporter des soins.
"Il y en a un qui peut faire brûler les gens!"
Instantanément, Kayn regarda dans la direction avec effroi. La nouvelle allait créer un puissant mouvement de foule et les plus faibles allaient se faire piétiner. Il remarqua un blessé sur le sol, dans la trajectoire de la foule. C'était à la limite du suicide, mais Kayn fonça, glissant à travers la foule.
Trop tard. La foule arrivait et il en était encore trop loin. Dans ce mouvement de foule, il aperçu une silhouette qu'il reconnu au premier coup d'oeil malgré le chaos de la mêlée : Skye Reid, une élève du NEST, elle allait se faire piétiner.
Activant sa mutation, ce qui réduisit son champs de couleur à un gradué de gris, Kayn fonça dans sa direction, puis l'attrapa par le bras. Difficile de ne pas reconnaitre son professeur, malgré la foule. Il portait sa tenue habituelle, sauf son chapeau. Le seul fait qui pouvait surprendre, c'était ses yeux noirs, attestant de ce qu'il était : un turne.
- Suivez-moi Mme Reid !
La tenant toujours par le bras, il s'efforça de les faire sortir de là, en coupant à travers la masse.
Kayn Vigothia
Unknown
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Jeu 20 Juin - 19:42
Putain, ça me gave, quand est-ce que je vais pouvoir me casser d’ici ? Combien de temps que je suis là ? Je sais pas, mais j’ai déjà enfilé trois bières et au niveau des clopes…bah c’est pas mieux. Je suis complétement affalée sur mon muret, sirotant le fond de ma quatrième bière, une clope encore au bec. C’est un vrai bordel, les gens ne cessent de crier, les coups n’arrêtent pas de résonner dans mes oreilles et puis il a eu ce jeté de capsules. Du gaz ? Okay, là, ça pu encore plus. Je me relève instinctivement, plaquant mon bras contre ma bouche et mon nez, cachant légèrement mes yeux, j’attends que la fumée disparaissent légèrement avant de libérer mes orifices. Qu’est-ce que…
Je reste choquée un moment devant la scène que je découvre. Les turnes sont devenus fous ou quoi ?! Ils ont tous ces yeux si particuliers, signe que leur gène est activé. S’ils font ça, ça va être un véritable bain de sang ! Non, il y a quelque chose qui cloche, malgré la couleur de leurs yeux, il n’y a pas trace d’utilisation de leur mutation… Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est le gaz c’est ça ?! Je laisse tomber ma clope au sol, serrant les poings. Ils ont réussi à mettre au point un gaz qui fait ressortir nos yeux ? Ils veulent nous afficher en pleine manifestation, ils veulent faire de nous les agresseurs. Le pire, c’est que ça risque de fonctionner et je suis prête à parier que certains turnes vont utiliser leur gène librement maintenant que leurs yeux ne peuvent plus être cachés. Ça s’annonce très mal, faut que je me barre, tout de suite ! Et mes yeux à moi, ça va ? J’ai pas l’impression que le gaz m’ait atteint, je ne ressens aucune douleur oculaire, ça devrait le faire ? Bon, faut arrêter de penser, faut agir, faut pas que je reste ici. Je range les deux bières restantes dans le paquet neuf, descends de mon muret et commence à traverser la foule comme je peux.
"Il y en a un qui peut faire brûler les gens!"
Olala mais c’est du délire, ça va dégénérer de plus en plus ! Le moindre geste suspect va avoir comme conclusion le gène d’un turne. Je me faufile comme je peux à travers la masse de gens mais impossible de sortir d’ici, la foule est trop dense. Peu importe les efforts que je mets, les mouvements de l’attroupement me ramène vers le danger. Raaah, c’est insupportable ! Puis un corps percute le mien, je tombe au sol, manquant de peu de me faire piétiner, sauvant le graal in extrémiste. Je me relève immédiatement, attrapant le type par le col, mon poing prêt à frapper et…
-Monsieur Vigothia ?!
Je stoppe immédiatement mon geste, relâchant ma prise, le visage crispé. Merde, il s’en est fallu de peu pour que je frappe mon prof. Ses yeux…c’est un turne lui aussi ? Mon regard fixe la silhouette près de lui. Je fronce les sourcils.
-Qu’est-ce que tu fous là Reid ?!
Ouai, je l’engueule parce que c’était à elle d’aller faire les courses et la voir ici, ça me met les nerfs.
Kelya Drambolt
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Jeu 20 Juin - 21:02
La Manif
Central Point
L’atmosphère a bien changé en quelques instants. Quand j’ai repris mes esprits et après avoir presque ordonné aux quelques personnes venues à notre rescousse de s’occuper du type par terre, je relève enfin les yeux pour observer cette scène bien trop effrayante pour être le fruit de mon imagination. La foule est moins dense qu’il y a quelques minutes, et pour une raison bien précise ; un nuage de gaz flotte au dessus du sol jonché de débris, et je commence déjà à en ressentir les effets. Mes yeux me brûlent et ma gorge me pique tandis que j’essaie de trouver un chemin qui me mènerait hors de cet enfer presque à l’aveuglette. Dans cet état, il m’est presque impossible de voir à plus de 3 mètres devant moi.
Je me faufile entre les individus ; pour l’instant la confusion a pris le dessus sur les affrontements mais quand cette nappe lacrymogène se sera un peu dissipée tout repartira de plus belle. Bordel, c’est quoi cette saloperie, on dirait que j’ai des hallucinations.. Les gens que je croisent, certains ressemblent à de véritables monstres ; leurs yeux sont rougis et surtout noirs, comme ceux des turnes, j’en ai froid dans le dos, mais je dois continuer à avancer. Mais tous ces yeux, ce sont des turnes, c’est certain, mais je ne comprends pas pourquoi je vois si peu d’effets de mutations alors que tant de personnes semblent les utiliser. Se pourrait-il que les miens aussi aient pris leur couleur cachée ? Et merde, merde, merde, merde, j’espère vraiment que ce n’est pas le cas, sinon je risque d’avoir des problèmes si on me voit comme ça.
Au fil des pas, je perçois de plus en plus distinctement les sons qui m’entourent, notamment les cris. Mes yeux me brûlent c’est une horreur, j’ai l’impression de vivre un cauchemar éveillée. Et puis comme une lueur dans l’obscurité, je vois passer dans le ciel assombri de la ville une flamme qui disparaît bien vite dans le miasme. L’explosion qui s’en suivi me fit vriller les tympans pendant une demie seconde avant que la scène ne prenne un aspect encore plus infernal avec cette nouvelle lueur rougeâtre provoquée par un début d’incendie.
« Il y en a un qui peut faire brûler les gens! »
C’est une blague ou quoi ? Je ne peux pas être la seule à avoir vu ça, c’est un cocktail Molotov, pas un turne ! Mais ça, peu importe à la foule qui soudain se remet à rugir et s’agiter. Je commence à avoir la tête qui tourne à cause de tout ce bruit, mais ce n’est pas le moment de flancher, je t’en supplie, mon corps, je veux juste sortir d’ici en vie.
Je commence à y voir de plus en plus clair, enfin relativement, mais les mouvements de la foule sont imprévisibles et bien trop intenses pour vouloir y rester. Et pourtant, j’ai l’impression d’être piégée dans cette prison humaine. Je repense à cette phrase de Kelya qui m’avait fait sourire il y a maintenant quelques jours de cela. Ne te mets pas dans une merde où tes chances de survie sont inférieures à la moyenne. Et bah, on dirait qu’elle m’avait bien cernée mine de rien, et en ce moment précis je commence à ressentir de la culpabilité alors que je me laisse entraîner par la horde. Je crois même apercevoir sa silhouette en entendre sa voix dans ce chaos sans nom. Un instant, je suis persuadée que c’est sa voix ! Je la reconnaîtrait entre mille, qu’est-ce qu’elle fait là ?! Il faut que je m’approche, lutter encore un peu et avancer péniblement contre la marée.
J’y suis presque, encore quelques mètres ? Je tends le bras dans sa direction en me frayant un chemin tant bien que mal dans la foule. On dirait qu’elle s’apprête à frapper quelqu’un, ça lui ressemble bien tiens.
« KELYA ! »
Je ne dois être plus qu’à 5 ou 6 mètres maintenant, à peine, et je discerne petit à petit les personnes qui l’entourent. C’est le prof de philo le mec avec le foulard ? Et à côté c’est la fille du NEST ? On dirait le début d’une blague qui je sens ne va pas du tout me faire rire. Leurs yeux à tous les deux, ils ont aussi cette couleur sombre caractéristique, mais pas ceux de Kelya, c’est vraiment à n’y rien comprendre. Mais je me poserai la question plus tard. Je fini par enfin rejoindre ce groupe tenant bon face à la puissance des vagues. Aussi vite que possible, j’attrape ce que je crois être le bras de la plus grande des deux brunes, avant de crier pour que ma voix ressorte au dessus de tout ce brouhaha. j’ai besoin de ce contact, c’est une question de santé mentale.
« Bordel de merde, qu’est-ce que vous attendez pour dégager de là ?! On va tous finir écrasés si ça continue comme ça, et c’est bien parti pour ! »
Ma mine devait faire peur à voir. Les yeux noirs et argentés des turnes rougis par le gaz, et du sang étalé sur la partie inférieure du visage et sur le revers de mes mains, je crois que je ne me rendait pas compte à quel point moi aussi j’avais l’air d’un monstre.
Quelqu'un me chope le bras. Merde, je vais me faire tabasser. Je vois rien, ça pique. C'est... Un Turne. Attends... Mais c'est le prof de philo?! Euh... Mr Vigotruc. Je l'ai pas vu souvent... La philo, c'est une affaire de point de vues, autant dire qu'on fait difficilement moins scientifique, comme méthode. Mais surtout... J'avais pas la moindre idée qu'il était Turne. Bon, il faut dire que je me suis pas vraiment intéressée à son cas; il suffirait d'une journée passée avec lui pour se rendre compte qu'il n'a pas d'Omni.
C'est quoi, sa mutation, à lui...?
- Suivez-moi Mme Reid !
Il me tire par le bras et me soulève presque. Je le suis, tant bien que mal; j'ai pas vraiment de meilleur choix, j'ai aucune idée d'où je vais. Il a du se prendre moins de gaz que moi. Je vais lui faire confiance sur ce coup-là... J'essaye de lui donner, en vrac, les infos que j'ai eues dans cette dernière minute de folie.
-Y'a un mec qui a lancé un cocktail molotov... Et le gaz, il provoque la mutation oculaire...!
Autour de nous, les bêtes sauvages continuent à se battre. Ils lancent des trucs, j'ai aucune idée de quoi. Hors de question que je relève la tête avant qu'on aie arrêté de courir. J'entends des cris, des injures, puis au fur et à mesure, je me rends compte que ce sont plus des râles, parfois de haine, parfois de douleur. Mr Vigothia esquive du mieux qu'il peut les manifestants, mais finalement... Il rentre dans quelqu'un. J'espère qu'on va pas se faire défoncer.
-Monsieur Vigothia ?!
What the fuck? C'est la voix de Kelya...?! Je relève la tête. Je dois avoir l'air bien arrachée avec tout ce que je me suis pris, et sans doute que le prof aussi en a reçu un peu. Mes yeux s'habituent, on est en dehors du nuage... Elle tient le prof, comme si elle allait le frapper, mais elle arrête son geste. Elle l'a reconnu après coup, comme moi. Et son regard passe de lui... A moi.
-Qu’est-ce que tu fous là Reid ?!
La vache, c'est quoi ce ton...? Je l'ai rarement entendue aussi paniquée. Bon, elle gère toujours aussi mal ce genre de trucs, mais quelque part, ma première pensée, c'est que j'aurais pas à m'inquiéter de savoir comment elle va avec tout ce merdier... Maintenant, j'ai plus qu'à la désamorcer. Juste lui faire comprendre que ça va.
-Ça se voit pas putain, je fais mes lacets!
A question débile, réponse débile. J'ai été happée dans la manifestation... Comme elle, sans doute, vu qu'elle trimballe des bières. Aah, Kelya... Tu changeras jamais. Tant mieux. Pour moi. Un tir de lacrymogènes passe au-dessus de nous.
-Faut qu'on foute le camp d'ici... La foule est en train de s'auto-entraîner, les flics mettront pas longtemps à changer d'armes...
Je parviens à me relever, m'aidant des mains du prof et de Kelya. Mon sac est bien défonçé, lui aussi. Au moins, le contrat est toujours dedans... Peut-être un peu froissé. Mr Vigothia tient toujours mon bras, et je prends celui de Kelya.
-Evite le gaz, il active nos pupilles. C'est pas un chaos naturel, ils l'ont provoqué.
« KELYA ! »
Une autre personne la chope par le bras. C'est Heidi. J'ai un mouvement de recul, instinctif, je tire Kelya vers moi... Il y a deux secondes, j'ai vu cette fille en train de sauter à la gueule d'un turne. Et sa tenue... Le genre black block, venue pour casser du...
Attends. Ses yeux. Son visage... Mais what the fuck, c'est la journée ou quoi? De deux choses l'une, soit le gaz change les gens en turnes, et ça, foi de scientifique, si on était ne serait-ce qu'à mille lieues de savoir comment procéder, cette manif aurait pas la même ampleur, soit elle est turne depuis le début... Mais, elle avait pas une puce Omni? J'en sais rien... Elle le cachait? Elle est au courant que les turnes qui se font implanter des puces au black finissent en taule... Dans le meilleur des cas? Autant d'incohérence réussit à me faire vriller la tête. Je mets tout ça de côté pour le moment.
- Bordel de merde, qu’est-ce que vous attendez pour dégager de là ?! On va tous finir écrasés si ça continue comme ça, et c’est bien parti pour !
-Merci pour le conseil, on avait pas mal deviné l'idée! Mais nous, on est pas venues équipées pour se mettre sur la gueule...
Que ce soit le prof, Kelya, ou moi, on portait une tenue de tous les jours. Dans mon cas, coup de bol, j'avais des pompes assez épaisses, mais c'était tout... Pas de capuches ou de sweat épais. On va se faire arracher... Je resserre la main de ma coloc. Elle aussi est pas habillée très solidement. Fais pas cette tête, Skye... Elle va encore s'inquiéter pour que dalle.
-Kelya, une fois qu'on sera au calme, tu m'en ouvres une...?
Je me retourne vers le prof. Merde, j'ai du mal à me faire à l'idée qu'il est turne, lui aussi. On se retrouve à quatre turnes au milieu d'une manifestation.
-Si on marche à contre-courant, on va se faire piétiner... Vous connaissez un endroit safe dans le coin?
Avec un peu de bol, il est du quartier... Quoi que, maintenant que je sais qu'il n'est pas citoyen, je l'imagine mal vivre ailleurs que dans la Banlieue.
Skye Reid
Celebrity
Âge : 19
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Ven 21 Juin - 11:31
Comme un poisson dans l'eau, mais une eau plus que tumultueuse, Kayn avançait tout en tenant toujours Skye. Il se déplaçait habilement dans la masse, esquivant les bousculades, repoussant certaines personnes qui s'approchaient trop d'eux, malgré sa petite taille. Il effectuait même certains mouvements qui pouvaient rappeler à Skye, ses entrainements au Dojo.
-Y'a un mec qui a lancé un cocktail molotov... Et le gaz, il provoque la mutation oculaire...!
C'était donc ça. L'impact serait catastrophique et allait aggraver de plus belle la perception des turnes par les humains.
- Plus tard, Mlle Reid, mais merci de l'information.
Il s'était légèrement tourné vers elle pour lui dire cela, grave erreur. Il ne vit pas un homme être propulsé dans sa direction, sur sa droite. Kayn se retrouva propulsé à son tour, sans, fort heureusement, lâcher le bras de Skye. Il percuta quelqu'un, et avant même de pouvoir dire "slip de bain", il se retrouva attrapé par le col et tiré. Dans un geste purement instinctif, il relâcha son étreinte sur Skye et se prépara à frapper.
-Monsieur Vigothia ?!
Celle qui lui faisait face n'était autre que Mlle Kelya Drembolt, une autre de ses élèves.
- Mlle Drambolt, dois-je vous préciser que même en dehors de l'établissement, il est déconseillé de frapper son professeur ? En élargissant la chose, il est même déconseillé de frapper quiconque.
Remarque plus que cynique, à la vue du contexte actuel, qu'il accompagna d'un sourire derrière son foulard. Elle le relâcha, avant de se tourner vers Skye.
-Qu’est-ce que tu fous là Reid ?!
-Ça se voit pas putain, je fais mes lacets!
Etrange... Un tir de lacrymogène passe au-dessus d'eux, interrompant Kayn dans son début de réflexion, pour atterrir à quelques mètres d'eux, entrainant divers cris et mouvements de bousculade. Il fallait se dégager de là.
-Faut qu'on foute le camp d'ici... La foule est en train de s'auto-entraîner, les flics mettront pas longtemps à changer d'armes...
- Remarque adéquate, Mlle Reid, je loue votre clarté d'esprit.
Toujours avec cette pointe de cynisme dans la voix, sans rien d'autres. Pas de panique ou de peur dans le ton, ce qui pouvait laisser penser que le prof n'était pas qu'un prof ? Ou l'attitude glaciale qu'il dégageait habituellement était tellement ancrée en lui que beaucoup de choses semblaient lui passer au-dessus de la tête. Tiens, comme cette nouvelle lacrymo.
Kayn attrape à nouveau le bras de Skye, tandis que cette dernière attrape celui de Kelya. Après une nouvelle remarque sur la dangerosité du gaz, à l'égard de sa comparse, le trio allait se mettre en route.
« KELYA ! »
Kayn tourne la tête, pour voir... Mlle Heidi Langley, cette fois-ci. Et bien, ce n'était pas la situation rêvée pour une sortie scolaire, mais il semblerait que ça allait se terminer ainsi. Skye avait également tourné le regard, avant d'avoir un léger recul. Il est vrai que la tenue d'Heidi était... Repoussante. Vêtue telle une black block, venue pour casser ? Quelle idée.
- Bordel de merde, qu’est-ce que vous attendez pour dégager de là ?! On va tous finir écrasés si ça continue comme ça, et c’est bien parti pour !
Une fois mais pas deux, Kayn évita de s'épancher avec cynisme. Finalement, il n'eut nul besoin, Skye s'en occupa avec merveille, arrachant un sourire à Kayn, toujours derrière son foulard. Puis Mlle Reid enchaina sur le fait d'en ouvrir "une". Regardant plus attentivement, Kayn remarqua que Mlle Drambolt avait des bières avec elle.
Nouvelle bousculade, un autre manifestant se retrouva projeté contre Kayn. Mais cette fois-ci, il ne passa pas à côté du mouvement. Il relâcha le bras de Skye, la poussa en direction de Kelya et dévia la charge involontaire. Au passage... Il piqua le foulard du type.
- Parfois, j'aimerai être plus grand.
Petite pensée pour toi, Zack. T'avoir ici, ça aurait été... Moins dérangeant.
-Si on marche à contre-courant, on va se faire piétiner... Vous connaissez un endroit safe dans le coin?
- Malheureusement, non. Mais je peux trouver ça.
Il s'était à nouveau rapproché, lui attachant le foulard autour du visage, puis regarda dans toutes les directions possibles.
Rester dans l'avenue était pure folie, c'était une masse immonde tout du long, et les affrontements commençaient à déborder dans les rues et avenues voisines. Kayn étant un poil trop petit, il profita de sa stature légère pour prendre appuie sur un type et se soulever légèrement, tout en s'excusant au passage.
- Là.
A une vingtaine de mètres, il y avait une ruelle qui, étrangement, n'était pas trop peuplée et permettrait à leur petit groupe de passer, même s'il y avait quelques bagarres.
- A vingt mètres, 320 degrés. On ne se lâche pas. Ordre : Moi, Mlle Reid, Mlle Langley puis finalement vous Mlle Drambolt. Vous assurez l'arrière-garde. Si la chaîne est rompue on se retrouve-là bas. Compris ?
S'attendre dans la foule aurait été plus dangereux que tout. Il fallait prier que rien ne vienne perturber leur petite file.
Kayn Vigothia
Unknown
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Messages : 46
Lun 24 Juin - 15:49
- Mlle Drambolt, dois-je vous préciser que même en dehors de l'établissement, il est déconseillé de frapper son professeur ? En élargissant la chose, il est même déconseillé de frapper quiconque.
Je me gratte l’arrière de la tête suite à sa remarque. Ouai, prise en flagrant délie mais je ne suis pas allée jusqu’au bout, c’est donc pardonnable, non ? Et puis, il était prêt à me frapper lui aussi, je l’ai vu ! Sous ses airs de professeur se cache autre chose, une bête sauvage ?
-Oui désolée, mauvaise habitude, ahah.
Je reportais mon attention sur ma coloc en lui demandant ce qu’elle pouvait bien branler dans un endroit pareil alors qu’elle était censée s’occuper des courses. Sa réponse ne tarde pas à tomber.
-Ça se voit pas putain, je fais mes lacets!
Ce n’est pas l’envie de l’insulter qui me manque mais sa réplique me rassure. Malgré ses yeux totalement défoncés par la substance gazeuse, elle a l’air d’aller bien, ouf. Je laisse échapper un soupire. Non mais je ne m’inquiétais pas pour elle, n’importe quoi ! Un nouveau tire à lieu, encore ce gaz, ça sent vraiment pas bon, faut pas trainer ici !
-Faut qu'on foute le camp d'ici... La foule est en train de s'auto-entraîner, les flics mettront pas longtemps à changer d'armes...
-Pour une fois, je suis d’accord avec toi, faut dégager.
- Remarque adéquate, Mlle Reid, je loue votre clarté d'esprit.
Ce prof, il est vraiment chelou, malgré tout ce qui se passe autour de nous, il est si calme… Etrange ? Il était prêt à me foutre une patate il y a à peine quelques minutes alors bon… La brunette attrape mon bras, un sourire provocateur se dessine sur mes lèvres.
-T’as peur de me perdre gamine ?
Bon Kelya, tu vas fermer ta gueule, c’est pas pour le moment pour ça ! Mais c’est plus fort que moi avec elle, j’ai toujours envie de l’emmerder, c’est fou !
-Evite le gaz, il active nos pupilles. C'est pas un chaos naturel, ils l'ont provoqué.
-Ouai ouai, t’inquiète, j’avais capté vu ta tronche.
C’est vraiment pas bon pour les turnes, à ce rythme, tous les mutants présents ici seront dévoilés au grand jour. Je serre les dents, cette situation commence à me mettre en rogne.
- KELYA !
Cette voix… Ne me dites pas qu’elle est venue se foutre dans une merde comme celle-là elle aussi ! C’est pas faute de l’avoir prévenu en plus… Putain, cette histoire commence à m’énerver davantage. La silhouette de blondie apparait enfin devant moi et je n’ai pas le temps de lâcher le moindre mot que la voilà accrochée à mon bras libre. Elle s’est elle aussi pris le gaz vu la couleur de ses yeux mais ce n’est pas ça qui m’interpelle en premier, c’est le sang coagulé en dessous de son nez et sur sa main. Ça y est, la colère monte encore d’un cran. J’ai envie de l’engueuler, je suis habituée aux hématomes sur son corps mais la voir saigner, ça… Aucun mot ne veut sortir, je sens une pression s’exercer sur mon autre bras, c’est Skye qui me tire un peu plus vers elle. Je détourne le regard de la blondinette, le reportant sur ma coloc.
-Tsss…
A quoi bon lui gueuler dessus, elle est grande, elle fait bien ce qu’elle veut mais franchement, la voir dans cet état, ça me fout les nerfs à vif. Bon allez Kelya, calme toi, malgré le sang, elle a l’air d’aller plutôt bien ?
- Bordel de merde, qu’est-ce que vous attendez pour dégager de là ?! On va tous finir écrasés si ça continue comme ça, et c’est bien parti pour !
-Merci pour le conseil, on avait pas mal deviné l'idée! Mais nous, on est pas venues équipées pour se mettre sur la gueule...
Equipée ? Je comprends pas bien ce qu’elle a voulu dire par là, personne ne l’est dans notre petit groupe improvisé. On est mal, et je ne vois pas vraiment comment la situation pourrait s’arranger. La brunette semble aussi inquiète que moi, mais elle, ça se lit clairement sur son visage. Elle attrape maintenant ma main, fermement.
-Kelya, une fois qu'on sera au calme, tu m'en ouvres une...?
Je reste surprise un instant avant d’éclater de rire. Elle ne perd pas le nord celle-là, je me suis inquiétée pour rien. Inquiétée ? Ouai bon vous avez compris !
-C’était à toi de les acheter alors pas touche, gamine !
Ma colère avait disparu l’espace d’un instant avant que ma coloc se retrouve complétement collée à moi. Il se passe quoi, là, encore ? J’avais même pas vu le type qui nous fonçait dessus, c’est le prof qui a percuté et qui nous a évité de nous retrouver au sol encore une fois. Il a des réflexes de fous malgré sa petite taille. Il complexe sur ses quelques centimètres en moins ? J’esquisse un petit rire moqueur que je ne peux contenir. Malgré son air froid, il me fait marrer ce mec. Skye demande si quelqu’un connait un endroit sûr où nous abriter en attendant la fin de ce bordel sans nom. Il y aura-t-il une fin au moins ? Je n’en suis même pas certaine, vu la tournure qu’ont pris les évènements…
- Là. A vingt mètres, 320 degrés. On ne se lâche pas. Ordre : Moi, Mlle Reid, Mlle Langley puis finalement vous Mlle Drambolt. Vous assurez l'arrière-garde. Si la chaîne est rompue on se retrouve-là bas. Compris ?
Assurer l’arrière garde, hein ? Donc si quelqu’un vient nous chercher la merde, je pourrai taper ? Mais il m’a dit que frapper les gens étaient déconseillé, non ? Rah, on s’en fout au pire, je laisserai mes poings décider.
-Ouaip, pas de soucis.
Une fois les étreintes de ma coloc et de blondie disparues, je viens trouver ma place désignée par le professeur, suivant la marche de la troupe. Je ne peux empêcher mes yeux de se poser sur le joli p’tit cul de Elke, la perversité animant mon sourire. Je n’étais pas énervée contre elle ? J’arrive pas à lui faire la tête très longtemps, je me suis déjà résignée. Lorsque je découvre la destination indiquée par le prof, je me dis que c’était peut-être pas une bonne idée de le suivre. Une ruelle ? Généralement, c’est le genre d’endroit à éviter dans les films, non ? J’ai un très mauvais pressentiment. Surtout qu’en regardant l’ordre de notre groupe, on peut distinguer 3 turnes et moi, la seule à ne pas avoir été touchée par le gaz. On est du côté des manifestants turnes, non ? Les gens qu’on va croisés ne vont pas trouver ça louche ? Je laisse échapper un soupire, je le sens mal, mais je me réconforte comme je peux en profitant de la vue.
Kelya Drambolt
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Lun 24 Juin - 20:27
Event #1
La Manifestation
Le groupe parvient tant bien que mal à s'extirper de la masse grouillante qui compose le coeur de la manifestation. De loin, c'est de plus en plus flagrant : des gens se battent maintenant. Non seulement les forces de l'ordre repoussent les turnes pour les regrouper, avec des lacrymogènes, au centre de l'avenue, mais des combats éclatent entre des individus. Beaucoup ont les yeux noirs... Ou bien, est-ce l'effet de la fumée qui donne cette impression? On ne remarque qu'eux. Des cris se font entendre, certains lointains, mais stridents au point d'en vriller les tympans. Plus loin, en vue du petit groupe, une personne se fait littéralement "souffler" par un turne et tombe à la renverse. Un cas d'hypertrophie musculo-pulmonaire? En tout cas, un autre "combat" oppose quatre personnes en train de frapper une femme au sol, dont la peau grisée semble étrangement rigide; elle a l'air de résister, tant bien que mal, aux coups portés, une affiche "égalité" cassée sous son corps. Mais la scène leur est vite cachée par un homme en train d'en mordre un autre. Il a deux rangées de dents. Il tourne la tête vers Kelya, qui est la seule, étant dernière de la file, à voir son regard noir ensanglanté et la forme pointue de ses dents. Est-ce le visage d'un homme qui se défend par peur?
Kayn, Skye, Heidi et Kelya avance un peu plus dans la ruelle. Loin des clichés des films d'horreurs, comme elle jouxte l'avenue centrale du Département Scientifique, la ruelle était, sinon spacieuse, plutôt propre, et donnait sur plusieurs arrières de bâtiments. Comme la plupart des rez-de-chaussée de cette rue, des arrière-boutiques commerciaux, qui s'ouvrent de l'intérieur. Impossible de faire autrement qu'avancer plus encore... Kayn avait mieux choisi son chemin d’échappatoire que ne pouvait le penser Kelya toutefois, parce que celui-ci, perpendiculaire à l'avenue, se dirigeait vers la banlieue, même s'ils en étaient encore assez loin.
Ils débouchèrent tous sur la route parallèle. A gauche et à droite, d'autres personnes, passant par d'autres rues, fuyaient aussi les événements. Quelques volutes de fumées atteignaient encore cette rue-ci, et des policiers armés couraient en sens inverse, rejoignant le "front" de la manifestation. Au loin, à quelques centaines de mètres, une femme effrayée par l'arrivée du groupe partit en courant vers l'entrée d'une banque, mais celle-ci était fermée d'un rideau de fer. Elle continua à courir et tourna au premier croisement.
C'est Kelya qui le vit arriver en premier. L'homme aux dents les avaient suivis. Son regard était encore tout aussi effrayant, injecté de sang et veineux à cause du gaz. Le reste du groupe eu le temps de se retourner que celui-ci avait déjà commencé à accélérer dans leur direction, le bras tendu.
- Attendez, emmenez-moi av--
BANG!
MJ
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Lun 24 Juin - 20:28
Law retira son oeil du viseur.
Des dents assez solides et pointues pour les planter dans un corps humain avec une telle facilité... Un bel exemple de mutation dangereuse qui ne pouvait pas avoir sa place dans une société citoyenne normale. Certains individus avaient la malchance de voir leur gène turne les changer en quelque chose de moins humain. Mais le temps que des lois soient écrites et mises en place, qui écarteront ce genre de dangers publics des citoyens...
Installé sur le toit d'un immeuble de banque, l'homme portait des lunettes fines, et était habillé de noir. Une valise ouverte à ses côtés contenait une mousse spéciale dans laquelle était creusée la forme d'un fusil sniper. Plusieurs accessoires y étaient encore fichés, viseurs, silencieux, différentes tailles de canon. Aujourd'hui, la distance étant à préférer à la discrétion, même si la hauteur lui permettait déjà de tirer de très loin, un silencieux régulier était vissé sur le canon. De toutes façons, on ne l'entendrait pas avec le tumulte causé par la manifestation.
Il vérifia son arme. Intacte, pas de heurts, aucune malformation du canon. Il replaça son oeil devant le viseur et balaya la zone. Puis, il s'attarda sur une silhouette.
-... Mr Vigothia. Qu'est-ce que vous faites ici...
Le canon oscilla lentement autour de sa cible. Des femmes. Non, des jeunes filles. Ces cheveux... C'est Heidi Langley. Une simple étudiante. Le canon commença à s'éloigner, mais lorsqu'elle tourna la tête, le mouvement se stoppa. Ses yeux... Noirs.
-Eh bien, quelle surprise...
Un murmure, à peine. Le canon ne bougeait plus. Seule l'expérience pouvait amener à un souffle si ténu qu'il permettait de viser sans le moindre artefact de mouvement irrégulier. Une étudiante du NEST, enregistrée comme citoyenne... Un danger? Pour elle, ou pour les autres? Ca dépendait de sa malformation, principalement. Law décida de noter mentalement de s'occuper de son cas plus tard. A côté d'elle, c'était Skye Reid, la tête de l'Académie. Rien à signaler sur le court terme, ici non plus. Et encore à côté...
-C-01456...
Un bruit de cliquetis se fit entendre.
Miles Edgeworth
Newcomer
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Mar 25 Juin - 11:49
La Manif
Central Point
« Merci pour le conseil, on avait pas mal deviné l'idée! Mais nous, on est pas venues équipées pour se mettre sur la gueule... »
Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Moi je suis équipée pour me battre avec quelqu’un ? Tout ce que j’ai de plus qu’elle c’est un pull alors qu’elle ne commence pas à s’imaginer des choses sur moi. Le pire c’est que je suis habillée comme ça presque un jour sur deux au NEST, mais ça je présume qu’elle a pas voulu l’imprimer, elle préfère me voir comme une sauvage bonne qu’à casser. Je serre le poing mais le professeur miniature me coupe dans l’élan de ma réponse qui se serait voulue assez virulente ; vu la situation je n’aurais clairement pas eu les nerfs de me retenir de la remettre à sa place. En plus je n’ai même pas mis ma capuche.
Enfin, si ce n’était que ça, j’aurais pu l’ignorer comme je le fais d’habitude, mais en plus de cette remarque pour le moins désobligeante, j’ai été forcée de remarquer le regard désapprobateur de Kelya une fois que la surprise de me voir passée. Je sais qu’elle aurait préféré que je ne sois pas là, et il est clair que l’on a passé des moments plus agréables ensemble, mais elle connaît mes opinions et ce dont je suis capable ou non. Mais bien vite, ce regard m’a quitté pour retrouver celui de l’autre brune, qui après m’avoir tranquillement rangée dans une case se met à.. plaisanter ?
J’aime entendre les éclats de rire de Kelya, c’est toujours un son qui me fait du bien, mais à cet instant je ne peux pas m’empêcher de ressentir comme un pincement aigu au cœur, je ne sais pas d’où ça vient ni pourquoi c’est là, mais ce n’est pas la première fois que je ressens ça. C’est ça la jalousie ? J’aurais bien été capable de prendre encore quelques instants pour réfléchir à ces sensations nouvelles mais l’action reprends, et peut-être même heureusement, ça m’évite de trop y penser.
Une discussion s’ouvre pour savoir quoi faire maintenant que les vagues reprennent de plus belle. Je n’aime pas l’avouer mais elle a raison, il faut que l’on trouve un endroit où se mettre à l’abri le temps que tout se tasse. Sauf que moi, je suis la plus petite du groupe alors j’y vois strictement rien et en plus je ne connais pas du tout l’endroit..
« Là. A vingt mètres, 320 degrés. On ne se lâche pas. Ordre : Moi, Mlle Reid, Mlle Langley puis finalement vous Mlle Drambolt. Vous assurez l'arrière-garde. Si la chaîne est rompue on se retrouve-là bas. Compris ? »
Une minute, quoi ? C’est vraiment le mini pingouin qui vient de dire ça ? Je veux dire, j’ai commencé à m’habituer aux profs robotiques du NEST mais là c’est quand même vachement bizarre, une personne normale ne peut pas réagir de cette manière. C’est peut-être un effet de sa mutation ? Bordel j’en sais rien mais au moins j’ai compris ce qu’il a dit, alors je hoche la tête alors que la formation se met en place. Je n’ai pas l’esprit assez clair pour me poser une quelconque question sur notre destination, mais si Kelya est d’accord ça ne doit pas être une si mauvaise idée que ça.
Étonnement, on arrive au lieu prévu sans trop d’encombres grâce à monsieur chapeau. La ruelle est bien plus calme que l’artère principale qu’elle jouxte et dans laquelle on voit se dérouler des affrontements d’une violence toujours plus exacerbée. La colère remonte petit à petit en moi quand je croise des yeux le visage du dernier membre de notre peloton. C’est moi ou elle est complètement en train de loucher sur mon cul ? Je ne peux pas contenir un petit ricanement spontané et très bien venu, j’en avais besoin pour décompresser. Je finis par lui lancer assez fort pour qu’elle puisse m’entendre quelques mots, ma voix ayant récupéré ce qui se rapproche le plus de mon ton naturel jusque là en rajoutant même un clin d’œil aguicheur.
« T’es incorrigible toi, hein ? Si on sort d’ici en vie je te laisserai lui faire ce que tu veux, mais en attendant essaie de regarder devant toi. »
Au fur et à mesure que nous progressons entre les bâtiments, je sens que l’on s’éloigne du gaz et cela me permet de me détendre un peu. En fond sonore, en revanche, les affrontements n’ont pas l’air de cesser, bien au contraire. Évidement, toutes les porte sont verrouillées dans cette large traboule et nous n’avons pas d’autre choix que de continuer dans l’avenue suivante. Mais je crois entendre derrière nous des bruits de pas qui se font de plus en plus fort. Je me retourne pour savoir ce qu’il en est et aperçois un homme qui cours vers notre groupe.
Ce type, je le reconnais, c’est Requin. Bon, je crois que tout le monde l’aura deviné, c’est un turne, et l’origine de son surnom ne laisse as vraiment de place à l’imagination, mais c’est un bon gars. Il traîne souvent lui aussi dans les milieux artistiques underground que je fréquente, et je souris en me souvenant comment on s’est rencontrés. Comme presque tout le monde, il a commencé par me cogner, faut dire, j’ai pas été tendre et il avait un point de pression assez évident. Mais le soir même il s’en est tellement voulu qu’il a fait toute son enquête pour me retrouver sur les réseaux en m’envoyer un message d’excuses. On était pas vraiment proches mais on se tolérait, on peut dire, et de temps en temps je recevais des invitations de sa part à des évènements secrets du grand public venant de lui.
« Attendez, emmenez-moi av-- »
Pourquoi ne termine-t-il pas sa phrase ? Il y a eu un énorme bruit sourd, mes tympans sifflent et je vois flou avant de perdre l’équilibre dans un cri étouffé de stupeur. Je m’étais aperçue dans le reflet d’une vitre plus tôt, et en voyant mes yeux ainsi j’ai dû me dire inconsciemment que je n’avais plus rien à perdre à laisser sortir un peu ma mutation. Je n’entends plus que très peu ce qui m’entoure, une vaste majorité des sons ayant laissé la place à un acouphène insupportable. Quand je commence à y revoir clair, au bout de peut-être trois ou quatre secondes, je vois que Requin est allongé par terre. Mais, c’est bizarre, je ne vois pas sa tête. Je ne vois à la place qu’un amas rougeâtre et encore flou. Il y a comme une flaque rouge qui commence à s’étendre, aussi. Et les connexions se font petit à petit, et les larmes coulent toutes seules alors que je comprends ce qu’il vient de se passer. A genoux sur le sol, ma respiration devient brusque et saccadée. Aucun son n’arrive à sortir de a bouche alors que j’ai envie de crier de toutes mes forces, je me sens comme infiniment oppressée.
« Re.. Requin.. »
Tout ça est surréaliste, je refuse d’y croire. Et pourtant, c’est bien réel.
Le prof et Kelya étaient sur le point de s'en mettre une... Pour elle, je comprends, mais lui? Ce genre de réflexe est plutôt étrange.
En tout cas, à ma demande au groupe de quitter le coeur de la manif, si tout le monde était évidemment d'accord, il semblait tellement calme! Je pense pas qu'on apprenne à gérer ce genre de situations de crises pendant une formation de prof de philo. A moins qu'il ait atteint l'illumination... L'arrivée d'Heidi m'irritait, mais pas au point de perdre mes priorités. Nous mettre en sécurité. Par contre, Kelya détourne le regard d'elle, comme si elle était énervée. Qu'est ce qu'il s'est passé entre elles...? J'aime pas du tout le sérieux que ça prend. Mais... Ça m'arrangerait bien qu'elles s'engueulent une fois pour toute. J'ai l'impression qu'elle est beaucoup plus présente que moi dans sa vie, et je déteste ça. -T’as peur de me perdre gamine ?
Eh bah putain, si tu savais, espèce de connasse. J'arrive seulement à lui sourire. Elle me vanne sur les bières... J'ai hâte qu'on soit au calme pour les descendre toutes les deux. Finalement, c'est Mr. Vigothia qui nous a trouvé une sortie, une ruelle qu'on n'avait pas vu à cause de la foule. Le gaz ne l'a pas encore atteinte. Mais sa façon de nous l'annoncer... Quasi, militaire. Soit il consomme beaucoup trop de jeux vidéos, soit il n'a pas toujours été prof, ce mec-là. Enfin... Là encore, ça ne change pas l'ordre des priorités.
En nous éloignant, je vois juste le combat faire rage tout autour de nous. Et pas seulement avec les flics... Beaucoup disparaissent sous des rideaux de fumées mais certains se battent en marge de la manifestation. Et comme on pourrait s'y attendre avec ce gaz, on a clairement l'impression d'une horde de turnes fous furieux. En y regardant bien, des citoyens s'en donnent à cœur joie... Mais bon, je suis en tête de file, après le prof, je vois pas trop ce qui se passe derrière. On traverse la ruelle, on arrive de l'autre côté... Et une fois plus au calme, ce mec nous rattrape. Il nous a suivis dans la ruelle. Il a l'air aussi effrayant que moi, j'imagine... Un peu plus. La vache, les chicots. Il tend les bras vers nous.
- Attendez, emmenez-moi av--
Un bruit sec, lointain. Mon coeur manque un battement. Mon cerveau appelle tout le sang de mon corps vers lui. Ma vision périphérique s'assombrit, mes mouvements semblent traverser une mélasse épaisse. Tout ralentit. J'ai entendu le son. Un tir. Lointain, mais assez proche pour être perçu aussi fort. Derrière moi. Je vais mourir? L'adrénaline envahit mon crâne. Je vais exploser. Je me sens prête à bondir de plusieurs mètres. Mais ce serait trop tard. En calculant la vitesse d'une balle, mon temps de réaction, celui de mon corps... Je suis déjà morte si je suis visée. Mais, je ne suis pas visée. L'homme qui nous rejoignait voit son front s'orner d'une petite fleur rouge. Il est stoppé net. Je vois l'onde du choc se propager sur son corps. Il est arrêté net, et tombe en arrière, lentement. Il est mort. Juste en face de moi. L'adrénaline stockée ne sait plus à quoi servir et commence à alimenter les questions que je me pose. Qui? Pourquoi? D'où? Et ensuite? Les yeux rivés sur ce corps devant moi. Mon cerveau fonctionne au maximum, mais pour tenter de répondre à des questions qui ne peuvent pas être résolues. La mort d'un homme va au-delà de tout ça. Je ne peux pas croire que des gens s'y habituent...
Et puis, le coup de fouet. Mon cerveau ne peut pas rester inactif. Il se concentre sur autre chose. Enfin, je me retourne. La trajectoire de la balle. Son angle de pénétration. 17°, la balle a traversé le lobe frontal et le cervelet. Aucun espoir de survie. Si je reporte l'angle... Un immeuble correspond. C'est loin... Les volutes de gaz stagnant dans l'air, les reflets du soleil dans le dôme... Je crois qu'il y a quelqu'un. Une femme? Un homme? Grand, fin. Un homme. D'ici, sa silhouette entière fait moins d'un centimètre. Impossible de voir ses gestes, encore moins son visage... Il est tourné vers nous. Il bouge. Il baisse la tête... ? Non, c'est autre chose. Il...
La connexion finale se fait dans mon crâne et tout s'enclenche en même temps. Le coup de feu. Il a une arme. Le mouvement qu'il fait, c'est sûrement pour la reprendre en main. Il va tirer à nouveau. Il a tiré sur un turne. Je suis turne. Kelya est turne. Mr Vigothia aussi. Heidi aussi. Qui va-t-il viser? Je veux protéger Kelya. Est-ce qu'elle a déjà compris? Je sais qu'elle peut s'en sortir. Et puis, elle et le prof n'ont pas pris trop de gaz, leurs yeux sont normaux. J'ai envie de les prévenir. Il va tirer à nouveau! Planquez-vous! Mais dans cet état, je n'arrive jamais à parler. Le temps passe trop lentement.
Je prends la main d'Heidi, elle semble toujours paralysée devant le cadavre. Ce n'est pas la seule. Mon cœur bat aussi vite que le temps passe lentement. Mon pied se lève, je commence à courir vers la ruelle, j'y pousse Kelya et j'y traîne Heidi. La prof... J'ai que deux mains. Et je le connais moins. Mais surtout, son attitude disciplinée et militaire... A cette distance... Un fusil de précision. Le temps de rechargement... De visée... Il aurait déjà pu tirer. Est-ce que je pourrai arriver à la ruelle?
Skye Reid
Celebrity
Âge : 19
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Dim 30 Juin - 18:43
Oh merde, elle a compris que je la reluquais ? Son petit clin d’œil m’indique clairement que je suis grillée. Bon, tant pis, elle a l’habitude après tout ?
- T’es incorrigible toi, hein ? Si on sort d’ici en vie je te laisserai lui faire ce que tu veux, mais en attendant essaie de regarder devant toi.
Owh, mais c’est une proposition très intéressante, je dis OUI ! Un petit sourire pervers anime mes lèvres alors que je relève à contre cœur la tête pour observer la destination de nos pas. On va devoir continuer en ligne droite, ou bien prendre une des embouchures ? J’aime pas ce genre d’endroit, je me sens à l’étroit et pas du tout rassurée. Après quelques mètres dans cette fameuse ruelle, nous retrouvons une rue un peu plus animée, j’entends des pas derrière nous, quelqu’un nous suit, qui ? Les combats se font encore plus enragés autour de nous mais cette personne, elle se rapproche de nous, ses pas se font de plus en plus précipités. Instinctivement, ma main se pose sur mon couteau présent dans ma poche arrière de pantalon, je me retourne rapidement, prête à dégainer mon arme s’il le faut. Je découvre le visage d’un homme, vu la couleur de ses yeux et dents aiguisées, c’est un turne. Qu’est-ce qu’il…
- Attendez, emmenez-moi av--
Un bruit sourd, la vision d’un projectile qui pénètre la tête de l’homme et cette couleur qui ruissèlent le long de son front. Il tombe au sol, laissant son sang recouvrir le bitume. Mon corps ne bouge plus, mes yeux restent fixés sur cette silhouette sans vie face à moi. Quelqu’un vient de tirer et de tuer. Le temps est comme arrêté, mon cerveau est éteint pendant l’espace de quelques secondes, choqué par l’horreur de cette scène. Puis je récupère mes esprits et la première chose qui me vient en tête : alors ça y est, on va crever ? Mes neurones commencent à s’agiter, je reste étrangement calme face à cette situation désespérée, il le faut, si on veut espérer sortir de cette merde. Survivre, encore survivre, je connais bien. Je pourrai me servir du corps de ce type pour nous faire un bouclier ? Il est déjà mort de toute façon.
- Re.. Requin..
Je me retourne pour découvrir la blondinette genou au sol, des larmes perlant le long de ses joues. Je dépose doucement ma main sur la tête de la jeune femme, retrouvant mon humanité. Un mec vient de perdre la vie et moi je pense m’en servir comme pare balle ?! Je serre les dents, c’est ce genre de réaction que j’aurai dû avoir, celle de Elke, au lieu de ne penser qu’à sauver ma peau. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je n’ai vraiment aucun cœur. Bon allez, réfléchis Kelya ! On vient de buter un turne, alors le tireur vise les turnes en particulier ? J’imagine, sinon, il ne serait pas de ce côté-là de la manif. Skye, Heidi et monsieur Vigothia ont actuellement leurs yeux turnes, moi non, alors les chances que le tireur ne me vise pas sont plus grandes que les trois autres, non ? Ce n’est que supposition, rien de fondé, rien de certain. Si ce type est un malade et qu’il vise tout ce qui bouge ? Non, il aurait tiré sur bien plus de monde sinon…
Les pensées s’enchainent rapidement dans ma tête, mais il ne faut pas rester là, le temps est précieux ! Une pression se fait sur ma main, c’est Skye qui commence à s’agiter, attrapant également la main de la blondinette, elle nous entraine à nouveau dans la ruelle. D’accord, je comprends ce qu’elle essaye de faire, nous enfoncer à nous nouveau dans cette ruelle pour échapper au viseur du tireur. Un sniper ? J’en sais rien, de mon expérience dans les jeux vidéo, une balle ça fait pas seulement un petit trou bien net, ça explose complétement la tête d’une personne. Une nouvelle arme ? Un sniper plus précis ? Et monsieur Vigothia alors ? Il s’en sortira, c’est lui le « chef » de notre petit groupe improvisé. Je ne sais pas à quelle vitesse va une balle, mais plus vite que nous, c’est certain. Vu le trou en plein milieu de la tête de ce « requin », le mec c’est un expert.
« Vous assurez l'arrière-garde », oui c’est vrai… Voilà pourquoi je ne veux pas m’attacher, ça me fait faire des choses complétement dingues. Ma seule survie, c’est ce qui m’importait autrefois, mais c’est différent aujourd’hui. Raaah ! Je lâche la main de Skye, retrouvant l’arrière de la troupe, retirant ma veste en cuir pour la tendre avec mes bras, cachant ma tête et le champ de vision devant moi du tireur. Je suis la plus grande du groupe en taille, il ne pourra ni tirer correctement sur Skye, ni sur Heidi. Je suis la seule à avoir mes yeux « normaux » et en décalant ma tête derrière ma veste, il ne pourra pas tirer correctement, n’est-ce pas ? Mais qu’est-ce que je fous bordel ? Je vais crever !
-Courez en ligne droite !
Il faut que je suive leur rythme car le moindre écart pourrait causer une nouvelle fenêtre de tir. Tout va bien se passer. J’en sais rien mais je souris, pour les rassurer et surtout, me rassurer moi-même. Et s’il tire quand même ? Ne pense pas à ça Kelya, cours et c’est tout.
Kelya Drambolt
Player
Âge : 21 ans
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Dim 30 Juin - 21:29
Event #1
La Manifestation
Le groupe entama sa course vers la ruelle. Skye, la première à réagir, forçait Heidi à courir, qui n'était pas encore remise du meurtre de Requin, et poussait Kelya devant elle. Mais la cible du tireur, sans savoir qu'elle l'était, se plaça en queue de file, cible parfaite pour lui. Peut-être que sa veste la sauverait... En tout cas, ils purent courir plusieurs secondes vers la ruelle d'où ils venaient.
Et ils surent rapidement que s'y cacher ne serait pas une chose aisée. A la suite de Requin, bien sûr, une poignée de personnes avait suivi et commençait à en sortir. Tous cherchaient à fuir le gaz de l'avenue principale. Passants, turnes, citoyens, casseurs et manifestants... Tous couraient droit devant, dans la ruelle. Pancartes ou nanocoms à la main, sacs à mains ou sac à dos, brassards anti-turnes ou foulards pro-révolution, les yeux abîmés ou non, blancs ou noirs. La première personne était une femme, celle au nanocom, qui manqua de percuter Skye, alors tête de file. La femme hurlait, paniquée, à la personne à l'autre bout du fil, qu'elle n'aurait jamais dû venir, qu'elle ne voulait pas être ici, qu'elle était poursuivie par un monstre. Qu'ils étaient tous des monstres.
Quand elle vit les yeux abîmés de Skye et de Heidi, elle stoppa net sa course. Son regard rempli d'une frayeur sincère passait de l'une à l'autre. Et elle remarqua Kelya derrière elles, dont les yeux étaient restés blancs; elle courut vers elle.
- A l'aide, s'il vous plait, aidez-moi!
Séparant le cortège; Skye et Heidi d'un côté, Kelya et la femme de l'autre. Cette dernière put alors voir deux choses : premièrement, le brassard anti-turne qu'elle portait. Une manifestante... Une de celles qui trouve que les turnes devraient avoir moins de droits. Et deuxièmement... La longue coupure qui ornait son bras.
Une forme bien étrange pour une coupure, ceci dit.
La raison ne tarda pas à se montrer. La seconde personne, juste après elle, à sortir de la ruelle, était un homme, un turne, qui lui aussi était passé sous les gazs lacrymogènes. Mais s'il avait comme d'autres, physiquement l'air inquiétant, c'était aussi et surtout pour sa démarche. Ce n'était pas celle de quelqu'un qui s'enfuit, mais qui pourchasse. Surtout une fois que l'on a remarqué sa mutation : de longues protubérances unguéales qu'il était difficile de qualifier autrement que de "griffes". Ce n'est que trop tard que le petit groupe put s'en rendre compte... Le nanocom tomba au sol. Une voix continuait à parler à l'autre bout du fil.
- Béatrice! Béatrice! Putain, réponds-moi!
MJ
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Dim 30 Juin - 21:32
Quand il vit C-01456 dans son viseur, la première chose que Law pensa, c'était qu'il n'aurait pas d'aussi belle occasion avant longtemps. Après tout, il n'avait pas encore eu de réponse à cette histoire de concert dont elle lui avait parlé. Il était préparé - certes pour d'autres cibles, mais il avait le matériel à disposition - et en place. Cette opération avait été préparée depuis un long moment par le gouvernement. Réunir les turnes les plus virulents et les pousser à la faute, les afficher publiquement… Démarquer les dangers potentiels.
-On ne bouge plus...
Comme il s'y attendait, la victime, effondrée devant eux, les immobilisa. Largement le temps de viser correctement sa prochaine cible. Le sens du vent n'a pas changé, la distance, à peine. La visée légèrement au-dessus de la tête. La balle est fine et légère, perforante, elle n'est pas faite pour faire de gros dégâts. Elle ne tuerait probablement pas quelqu'un en un coup… Si ce n'était pas dans la tête. Le calme et la concentration du tireur étaient à leur maximum; un coup facile.
Et puis, ils bougèrent. Beaucoup plus tôt que prévu. la cible sortit du viseur juste avant que le doigt ne presse la gâchette. C'était Skye qui avait réagi, largement en-deçà du temps normal que prendrait une personne pour réagir à un meurtre perpétré juste devant elle. Elle avait d'abord voulu protéger Heidi, puis Kelya, et emmené la cible hors du viseur. Vers la ruelle. S'ils l'atteignaient, l'occasion serait manquée… Ce qui était problématique.
-Ca, ce n'est pas normal...
Le canon se déplaça lentement en suivant le cortège. Calculer le point d'impact. En fonction de leur déplacement, de leur vitesse, de leurs mouvements. Une prédiction qui n'a rien de simple et peut prendre quelques longues secondes à effectuer. Surtout avec le mouvement erratique d'une personne traînée par une autre.
Et puis… Le miracle. Le présent du destin. La cible se détache du cortège, revient en arrière, et, derrière la fine protection visuelle d'une simple veste en cuir, offre son corps en première ligne, dans une course bien droite.
-Parfait.
Probablement a-t-elle voulu protéger le reste du cortège. Peu importe. Il y avait deux méthodes… L'une, la plus lente, consistait à viser la tête derrière la veste. Elle ne cherchait sûrement pas à arrêter une balle avec, c'est donc pour brouiller la visée, et elle a sûrement décalé la tête. De quel côté? Lire les mouvements du corps. Viser juste. Trop long. L'autre solution, c'était un tir beaucoup plus facile. Le corps. Non létal, à moins de toucher le cœur. Mais même sans ça, il suffirait d'un second tir bien plus simple à placer une fois la cible au sol, avec autant de temps que nécessaire pour recharger.
Law choisit la seconde solution. Son viseur descendit légèrement. Juste sous la veste de cuir. La courbe de la balle atteindrait au mieux le cœur, à 92% selon ses prédictions. Au pire, une autre partie du corps qui forcerait C-01456 à s'arrêter.
-Rien de personnel.
Son souffle se stoppa. Les mouvements du canon aussi. Il suivit leur mouvement rectiligne… Puis le dépassa, prédisant leur trajectoire. Ils arrivent près de la ruelle. Le cœur de la cible dans le viseur. Plus personne devant elle... Et d'un coup, le destin choisit de reprendre un autre chemin. Une femme sortit comme une furie de la ruelle et passa devant le viseur. Une citoyenne. Law retira son doigt de la gâchette... Juste assez longtemps pour qu'un turne arrive et lui plante ses griffes au travers de l'abdomen. Une rapide correction de la trajectoire... Et il tira. Le turne tomba au sol, mort, à son tour. Mais le tireur retira l'oeil du viseur avec une mine plutôt dubitative. Non seulement il avait échoué à sauver cette femme, mais son agresseur n'était pas un inconnu au bataillon.
- B-809. Disparu de la circulation depuis 9 mois… Qu'est-ce qu'il faisait ici?
Une mutation aussi rare que dangereuse, à se demander comment il était parvenu à s'intégrer dans la manifestation. Il avait déjà été attrapé par la police l'année précédente, et devait avoir disparu des radars ensuite; mais d'après le matricule sur la liste qu'il avait reçue, Law pouvait se douter qu'il était passé par les cellules de la FATE. Pourquoi l'avoir relâché? S'était-il enfui? S'agissait-il d'une expérience tordue…? Il redressa son arme, pour en vérifier l'état. Encore une fois, intact. Il installa à nouveau le canon sur le rebord pour viser…
Avec peu d'espoir, toutefois, que l'autre cible soit toujours à portée.
Miles Edgeworth
Newcomer
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Lun 1 Juil - 9:53
Et au bout de la ruelle, à gauche ? A droite ? Tout droit ? Si les forces de l'ordre se rabattaient sur les rues et avenues parallèles à la manifestation, il allait falloir trouver un refuge, le temps qu'ils passent. A gauche ou à droite donc, à moins qu'ils ne le prennent de vitesse, ce qui serait pour le moins étonnant.
- - Attendez, emmenez-moi av--
Un bruit sourd, suivi du son d'un corps qui tombe. Kayn se retourne pour voir le corps d'un turne au sol, tandis que du sang s'écoule de son crâne formant, petit à petit, une flaque. Un tireur... ?
Prenant en compte la partie prise pour cible et l'angle du tir, Kayn arrive à déterminer plus ou moins l'origine du tir : un bâtiment au loin. Son regard s'y attarde et il aperçoit alors une forme à travers les volutes de fumée. La silhouette, dont le genre était impossible à définir, était grande et... Fine. Kayn ne peut s'empêcher de rapprocher la chose d'une précédente conversation qu'il a eu avec son ami. "Y a un type qui s'amuse à buter des turnes, au fusil à lunettes. Grand et fin, avec des lunettes apparemment. Il en a buté deux criminels... J'ai pas réussi à mettre la main dessus. J'te le dis, au cas où, mais fais gaffe.
-Une piste ?
- Rien de solide, l'ami, rien de solide..."
Etait-ce lui ? La dangerosité de la situation ramena Kayn à la réalité. Ici, le petit groupe était totalement à découvert, et si l'homme cherchait à remettre ça, il fallait vite se dégager. Etonnament, ce fût Mlle Reid qui prit les devants, après que Kayn l'ait aperçu regarder dans la même direction que lui. Intéressant, Mlle Reid avait, semble-t-il, également calculé la trajectoire. Elle devait avoir vu la silhouette. Mlle Reid prenait les devants donc, attrapant une Mlle Langley complètement perturbée par la mort du turne et Mlle Drambolt.
Et puis, un chaos sans nom se déversa dans la ruelle. Humains et turnes se déversaient dans cette ruelle pour échapper au chaos de l'avenue. Le groupe se retrouve séparé, tandis qu'une femme se jette sur Kelya après avoir vu Skye et Heidi. Elle avait un brassard anti-turnes mais aussi une étrange blessure. Kayn n'eut rien le temps de faire qu'un individu s'était jetée sur elle pour la tuer. L'instant d'après, le type était mort, une autre balle dans la tête.
Kayn regarda ce nouveau corps s'effondrer, mais quelque chose était préoccupant. Le laps de temps entre l'apparition du type, son assaut et sa mort avait été beaucoup trop court. Le tireur d'élite avait dû faire un simple ajustement pour réagir aussi rapidement... Hors, le seul turne situé au même niveau, à ce moment-là... C'était Kelya. Mlle Drambolt était donc sa prochaine cible ?
Il était peut-être trop tard, mais Kayn courra vers Kelya, retirant son imperméable au passage et le posa sur son avant-bras. Arrivé à son niveau, il l'attrapa par le poignet.
- Courez, vous êtes sa cible.
Le ton avait cette habituelle teneur froide. La chose était évidente mais dite avec un tel calme qu'on l'avait l'impression que la situation était sous le contrôle de Kayne. Il se mit à courir en direction de Skye et de Reid, tirant Kelya par le poignet. Il imprégna plus de force à son mouvement pour la faire passer devant lui.
- Ne vous retournez pas.
Ou plutôt "ne vous préoccupez pas de moi, je suis assez grand pour me débrouiller", voilà ce que disait Kayn. Il ne voulait surtout pas que Kelya se retourne, s'arrête ou quoique ce soit d'autres qui lui fasse perdre du temps. Le tireur était certainement en train de recharger, voire de viser. Et Kayn ne doutait pas des capacités de ce dernier pour abattre Mlle Drambolt, malgré le chaos ambiant. Quand il sentit que la fenêtre de tir était la plus adéquate pour abattre cette cible, Kayn accéléra et attrapa son pardessus pour le lancer et bloquer le champs de vision entre le poste de tir et la cible. Ainsi, le pardessus projeté s'ouvrit, couvrant Kelya.
Mais un tireur émérite n'avait qu'à appliquer la vitesse de mouvement pour déterminer où la cible serait quand il appuierait sur la gâchette. Il fallait du hasard.
Alors, prenant appuis sur ses jambes après avoir terminé un pas de course, Kayn effectua un saut, plaçant ses pieds en avant et frappa dans le dos de Kelya pour lui imprimer une force supplémentaire et donc, de la vitesse.
Il doutait qu'elle tombe, de cette façon. Au pire, elle trébucherait et tituberait quelques instants, perturbant le rythme de la danse. Et c'était ce que Kayn voulait.
Malencontreusement, à l'"aveugle", Kayn se retrouvait à la place de Kelya. Si un tir était effectué, il avait toutes les chances de se prendre une balle.
Kayn Vigothia
Unknown
Âge : 34
Date d'inscription : 25/05/2019
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Mer 3 Juil - 17:09
La Manif
Central Point
Je n’arrive pas à bouger, je n’en ai plus la force. Ce n’est pas moi qui ai été touchée par cette balle, mais ça aurait pu. Pourquoi dois-je toujours être aussi égoïste ? Mais à quoi bon ne pas l’être si toutes les personnes qui entrent dans ma vie en ressortent et que quelqu’un fini toujours blessé dans le lot.
Je bouge enfin, mais ce n’est pas moi qui le veut. Mon corps se laisse traîner par réflexe, et je n’ai pas la force de lutter non plus contre le mouvement qu’on m’impose. Mes yeux n’arrivent pas à quitter cette flaque rouge qui ne cesse de s’étendre sur le bitume alors que mes larmes rendent ma vision de plus en plus floue jusqu’à ce que je ne puisse plus distinguer que la couleur de la mort.
Je n’entends plus rien, à part ces maudits acouphènes, c’est douloureux. Les quelques sons extérieurs qui me parviennent sont les plus forts et me paraissent tout aussi flou que ma vision. J'entends quelques mots, mais je ne saurais même pas dire qui les a prononcés, j’ai l’impression que tout se passe à la fois en accéléré et au ralenti, je n’arrive pas à penser clairement ; je n’ai pas réussi à distinguer un mot de ce que j’ai entendu, mais tout autour de moi se met à bouger et instinctivement je suis le mouvement.
A un moment donné tout s’arrête, et moi aussi. Je suis encore complètement perdue et paniquée, et par dessus tout je n’entends toujours presque rien. Pourquoi est-ce que l’on s’est arrêtés ? Je ne sais pas, j’en profite pour d’un revers de main ensanglanté tenter d’essuyer les larmes qui rendaient ma vision difficile. Juste à temps pour assister à ça.
Je pensais que le comble de l’horreur avait été atteint, mais sous mes yeux je vois deux corps tomber presque simultanément dans une effusion d’hémoglobine. Et le tout.. juste devant Kelya. C’en est trop pour mon esprit, et cette fois-ci mon cri d’horreur ne peut être retenu. On pouvait lire tout l’effroi qui m’habitait sur mon visage.
Un instant de mort où rien de semble bouger, puis le mouvement reprends. Nous sommes littéralement en train de courir pour nos vies comme des souris dans un labyrinthe, et cette pensée enclenche à nouveau chez moi un accès de panique ; je tremble mais mon instinct de survie et une dose phénoménale d’adrénaline me poussent à me remettre à courir. Normalement, tout le monde devrait en faire de même, mais je ne supporterai pas d’arriver seule, surtout que je ne sais pas où je vais. Alors, dans ma course, je tente de regarder en arrière pour m’assurer que je ne me sauve pas en solitaire. La tête tournée, j’aperçois Kelya et le professeur, ça me rassure.
Sauf que je n’aurais pas dû tourner la tête ; je n’ai pas pu voir sur ma trajectoire la pile de flyers anti-turnes sur laquelle je viens de poser le pied. En temps normal, j’aurais tout à fait pu me rattraper, mais dans mon état actuel et surtout avec mon oreille interne complètement chamboulée, je perds l’équilibre. Je vois ma chute au ralenti, et son issue se rapprocher de ma tête. Un container à poubelles métallique appartenant à la boutique qui fait l’angle entre l’avenue et la ruelle vers laquelle on semble se diriger à nouveau. Alors c’est ça ? Ma tête va heurter de plein fouet une poubelle, c’est comme ça que je vais finir ? A dire que l’on aurait pu se cacher derrière, je n’étais qu’à à peine quelques mètres de mon salut.
Mais le destin en a voulu autrement, et bien que j’ai essayé de mettre mes mains devant mon visage pour me protéger, ma tempe frappe le dur métal de l’objet avant que je ne puisse m’en défendre. Et après cela, je n’ai plus aucun souvenir à part le sol qui se rapproche de moi et qui s’assombrit à une vitesse folle. J’ai du perdre conscience avant de toucher le sol.
On pourra peut-être dire que j’ai eu de la chance puisqu’à quelques centimètres près, c’est le rebord acéré du container que ma tête aurait pu toucher, à l’issue aurait sans doute été funeste.
Heidi est complètement KO. On ne peut pas vraiment lui en vouloir, surtout qu'elle avait l'air de connaître ce type... Mais sa réaction n'est pas vraiment un exemple d'instinct de survie. Au moins, elle se laisse faire. Mais quand on arrive devant la ruelle... J'aurais pu y penser. Tout le monde arrivait par là, en fuyant les gaz lacrymogènes. Mais ce que je n'aurais jamais pu deviner, c'est que ce type planterait la femme au téléphone... Avec ses ongles. Comme une bête. L'espace d'un instant, je me prend à penser que le gouvernement n'a peut-être pas si tort de chercher à nous enfermer ou nous bannir. Mais... Non, Skye, reprends-toi. Il s'agit d'un problème d'individus. Ca n'a rien à voir avec le gène... Un simple citoyen avec un couteau aurait très bien pu faire la même chose.
La scène s'était passée rapidement et les deux personnes m'avaient dépassées, pour aller se planter juste devant Kelya. Puis, les deux personnes n'étaient plus qu'une personne. Puis, plus personne. Trois morts, en quelques secondes. Même pas une minute. Je regarde le nanocom que tenait la femme, et j'entends la voix d'un homme furieux, désespéré, paniqué. Il ne sait pas encore. Il ne peut pas se rendre compte... Pas encore. Il l'apprendra sûrement aux nouvelles.
Cette fois, aussi rapide que puisse être mon cerveau, je ne parviens pas à décider quoi faire. C'est le prof qui prends l'initiative. Il dit juste à Kelya... Que c'est elle la cible. Pourquoi? Je comprends pas sa logique, mais ça me fait flipper. Je repense à cet homme au bout du fil qui a probablement perdu sa femme et je m'imagine apprendre une nouvelle de ce genre-là... Rien ne m'a jamais préparée à ça. Le prof poussa ma coloc vers moi et Heidi, que je tenais toujours par la main, et il l'enveloppa dans son manteau avant de la pousser violemment.
Et là, on se remet à courir toutes les trois. Enfin... D'un coup, Heidi accélère subitement, comme si tout venait enfin d'arriver à son cerveau. Si subitement qu'en se retournant pour nous regarder, elle glisse sur une pile de papiers, tombe, et s'assomme conte une poubelle en métal, juste devant la ruelle. Elle s'écroule au sol, inconsciente, alors qu'on arrive vers elle.
-Putain, putain, putain!
C'est même plus de l'adrénaline qui coule dans mes veines. C'est carrément de la rage. Pourquoi? Pourquoi ça nous arrive à nous? Pourquoi manquer autant de bol? J'ai rien fait pour mériter de crever. J'ai rien fait pour mériter de voir les gens que j'aime crever. Kelya est encore en train de tituber du coup donné par le prof pour l'éjecter en avant, je me penche sur Heidi. Elle est petite, à peine plus que moi, et assez fine aussi. Je la tourne sur le côté. Aucune réaction. Je vérifie si elle saigne. Non... Pour le coup, ça sera une putain de grosse bosse. Elle respire toujours, au moins. Rien ne lui enserre le cou, c'est déjà ça. Je vais la traîner... Dans la ruelle? Ca pue tellement. Le gaz, la foule qui arrivent... C'est signer son arrêt de mort, et peut-être le nôtre. Derrière la poubelle? Un peu trop temporaire... Et je sais même pas si la balle ne pourrait pas la traverser. Dans la boutique? Fermée à clé. Effraction? Avec quoi? La porte est en verre épais. Un coup sans outil ni arme n'y fera pas grand chose. Pas de serrure normale, évidemment... Dans le Département Scientifique, tout fonctionne à la puce Omni. Le bras d'Heidi autour de mon cou, je commence à la soulever, en regardant Kelya.
-Si jamais t'as un jetpack ou un kit de hacking de serrures, c'est le moment!
Je suis à court d'idées... Je ne connais pas de sensation plus désagréable, à part l'ennui. Mais ça, c'est bon. Je suis loin d'en approcher.
Skye Reid
Celebrity
Âge : 19
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Mer 10 Juil - 0:03
C’est un véritable cauchemar, qu’est-ce que je fous là, putain ?! Je cours s’en m’arrêter, ma veste pour seul bouclier pare-balles. Ça ne suffira pas, s’il veut tirer, il le fera, veste ou pas. Mais sa cible était un turne qui ne pouvait dissimuler ses yeux alors pourquoi je deviendrai sa cible ? Il faut y croire, je ne dois pas avoir peur. Les gens ne cessent de courir, alors qu’eux essaye de fuir l’avenue principale, nous, on cherche à y retourner ou du moins, à s’enfoncer dans la ruelle un maximum. Bon allez Kelya, c’est pas le moment de loucher sur la gueule des gens, fonce et c’est tout !
Mes pas se stoppent subitement, une personne me tient le bras, je me retourne pour lui faire face, elle est totalement paniquée. Une femme avec un brassard signifiant la lutte contre les turnes. Qu’est-ce qu’elle me veut putain ?! Mes yeux se stoppent sur cette cicatrice ornant son bras. C’est, c’est…non, c’est impossible ! Je dégage ma main de son étreinte, la posant instinctivement sur mon tatouage, serrant mon bras plus fort que je ne le voulais.
- A l'aide, s'il vous plait, aidez-moi!
Dites-moi que c’est un cauchemar et que je vais me réveiller. Je commence à trembler, hésitant un moment à regarder derrière moi, mais je dois en être sûre. Je décale fébrilement la tête pour apercevoir cette silhouette se rapprocher de nous. Pourquoi maintenant ?
-B… B-809 ? Qu…qu’est-ce…
Bouge Kelya, ne reste pas là. J’y arrive plus, je suis tétanisée, des souvenirs me reviennent en tête, je n’arrive même pas à finir ma phrase, à laisser sortir d’autres mots. Sauve-toi Kelya, sauve-toi ! La bête de la FATE me regarde, un sourire inhumain aux lèvres et mon corps ne répond plus. J’assiste à la boucherie sans pouvoir faire le moindre geste et le bruit d’un coup de feu me fait rater un battement. Ça y est, c’est moi, je suis morte ? Non, le corps de B-809 tombe au sol, sur celui de la femme qui se vide complétement de son sang. Mes pensées sont floues, je laisse tomber mes bras le long de mon corps, ma veste au sol. Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans cette ville ? Une pression sur mon poignet, je laisse mon corps se faire entrainer dans la ruelle et cette voix qui ne m’est pas inconnue me ramène sur terre un instant.
- Courez, vous êtes sa cible.
Pourquoi moi ? Il a tiré sur 2 turnes alors pourquoi veut-il me viser moi ? Je suis la seule à avoir mes yeux « humains » alors pourquoi ? « Tu n’es qu’un danger pour notre société C-01456 », « Nous allons te guérir », les battements de mon cœur s’accélèrent. Si cette personne en a vraiment après moi, c’est qu’elle sait qui je suis. La FATE ? Non, je ne comprends pas, pourquoi se manifester maintenant ? Mais si B-809 est là, c’est que la FATE est impliqué ? Ce type était un véritable monstre, un toutou de la FATE alors pourquoi l’abattre lui aussi ? Je ne comprends plus rien. Mes cicatrices me brûlent, j’ai atrocement mal. C’est dans ma tête, cette douleur n’existe pas réellement, je dois me reprendre. Mon champ de vision se restreint alors que mon corps se retrouve projeté en avant par la force du prof de philo. Il compte rester en arrière ? Et s’il se prend une balle qui m’est destinée ? S’il meurt par ma faute ? Et si les deux jeunes femmes devant moi meurent ? « C-01456, tu n’es qu’un danger », sors de ma tête putain ! Mon rythme cardiaque monte encore d’un cran alors que j’évite de tomber à cause de l’élan important qu’à pris mon corps.
Puis j’assiste à la scène de trop, je vois la blondinette s’écraser la tête sur une bordure métallique de poubelle, son corps tombe au sol. Je revois le corps de ce « requin », le corps de cette femme totalement déchiquetée sous mes yeux et les souvenirs qu’on fait remonter la vision de B-809, de son corps inerte qui tombe également au sol. Elle aussi elle est morte ? Il y a tout un tas d’émotions qui me traverse lorsque cette question à traversée mon esprit. Mais non, elle ne l’ait pas, Skye a vérifié, elle semble en vie. Alors pourquoi je tremble toujours autant ? La vision de cette femme en blanc refait surface, tous ces mots polluent mon esprit, B-809, tout se mélange, je n’arrive plus à lutter. Pourquoi maintenant ?
-Si jamais t'as un jetpack ou un kit de hacking de serrures, c'est le moment!
Elle me regardait en me disant ces mots, elle a sûrement pu apercevoir mes yeux changer de couleur. Il faut que je m’éloigne, il faut que je m’éloigne. Mais où ?! Il n’y a aucun endroit sans personne ici, faut que je me calme mais il y a beaucoup trop de monde vers l’avenue principale. J’ai le temps de me caler derrière une benne, près des deux étudiantes, laissant glisser mon dos le long de cette dernière lorsque mes jambes me lâchent. J’ai du mal à respirer, ma tête appuyée contre le récipient rempli d’ordures, je ferme les yeux. Ne dis rien tant que le calme n’est pas revenu Kelya.
Kelya Drambolt
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Mer 10 Juil - 8:32
Event #1
La Manifestation
Kayn était encore au milieu de la rue. Ses réflexes policiers lui ont permit de réagir rapidement, en faisant ce qui lui semblait le plus juste. Mais en tant que professeur, il se sentait encore responsable des trois élèves rencontrées au hasard des remous de la manifestation. Il cherchait toujours à analyser quel pouvait être le mode de pensée du tireur pour prévenir sa prochaine action, mais il se passait trop de choses à la fois... Il avait poussé Kelya hors de ce qu'il pensait être le viseur du tueur, et maintenant, elle était avec les deux autres à l'abri derrière une benne.
Enfin, à l'abri... Rien ne prouvait que la benne serait assez solide pour contenir l'impact d'une balle. Ou qu'il n'y avait qu'un seul tireur. Ou encore que celui-ci resterait toujours au même endroit. Heidi s'était assommée toute seule et Skye l'avait aidée, mais elle était maintenant entre ses deux camarades immobiles, l'une inconsciente, l'autre tremblante, les yeux fermés, après qu'ils aient viré au noir. Si elle pensait avoir une assez bonne compréhension de la situation, elle était à court d'options de repli. Et, ce qui l'aidait pas à se concentrer, la jeune scientifique n'avait probablement jamais vu sa colocataire dans cet état...
Kelya avait vu des choses enfouies au fond de sa mémoire êtres remontées à la surface, comme on arrache une balle d'une plaie à peine refermée. Une femme était morte devant elle, et elle connaissait son tueur. Pas son nom... Mais son matricule. Celui que la FATE leur avait donné. Lorsqu'elle était encore enfermée chez eux, elle avait pu apprendre à quoi se rapportaient les différentes classifications; et B-809 avait été classé de cette façon parce que sa mutation ne pouvait servir qu'à l'attaque. La FATE l'avait donc endoctriné et utilisé comme ce qu'il était... Une arme humaine. Bien sûr, elle n'en avait plus du tout entendu parler après qu'elle se soit enfuie de la Fondation. Maintenant, tout lui remontait en mémoire et elle se laissa glisser contre Skye, incapable de rester debout.
Depuis la ruelle, quelques autres personnes arrivèrent, puis, de plus en plus nombreux, se déversaient dans la rue parallèle à la grande avenue. Il ne s'agissait plus du tout d'une manifestation, ni même d'une émeute. C'était devenue une débandade généralisée, chacun fuyait tous les autres, personne ne savait qui risquait de l'attaquer. Pendant un moment, aucun coup de feu ne se fit entendre, et Kayn eut un peu de temps pour agir. Et puis... A nouveau, les coups retentirent.
Invariablement, tombaient à terre des turnes qui étaient en train d'agresser visiblement des citoyens, ou même d'autres turnes. Parfois avant de faire une victime, parfois après. Le professeur put voir du coin de l’œil une escouade de policiers en pleine conversation avec leur nanocom; ils avaient l'air furieux, perdus, semblaient chercher à confirmer les ordres, à comprendre, eux aussi, ce qui se passait. Il faudra quelques longues minutes pour que les forces de l'ordre reprennent leur action, ratissant la zone pour arrêter les personnes suspectées d'avoir participé aux violences de la manifestation. Bien sûr, s'il y avait un ou deux citoyens parmi les suspects, presque tous les turnes, leurs yeux noirs et injectés de sang, faisaient partie des personnes arrêtées.
Une équipe de journaliste était à l'autre bout de la rue, en train de filmer les fuyards et le travail de la police. Si on pouvait se demander ce qu'ils racontaient, il y avait tout de même de grandes chances qu'ils profitent du spectacle pour faire des titres chocs. Ils restaient à distance du cœur de la mêlée, mais leurs objectifs étaient tournés vers le petit groupe du NEST.
MJ
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Messages : 29
Jeu 11 Juil - 11:26
Kayn se réceptionna de son acrobatie par un roulé-boulé, tout en attrapant son manteau au passage.
Lorsqu'il se redressa, le groupe semblait, pour le moment, hors de dan... Un bruit sourd vint le contredire. Heidi, dans la panique, semblait avoir glissé sur quelque chose et s'était écrasée, tête la première contre la benne. Avant même qu'il n'esquisse un geste, Skye était déjà sur elle à vérifier que tout allait bien.
Dans le chaos ambiant, c'était maintenant Kelya qui semblait complètement paniquée, bougeant dans tous les sens en se prenant la tête entre les mains. Ses yeux révélaient l'activation de sa mutation. Kayn se dirigea vers elle lorsqu'un nouveau coup de feu retentit. Immédiatement, il se colla contre la paroi dans un geste purement instinctif, s'il avait été la cible, il serait déjà mort.
Un bref regard en direction de la ruelle, un corps venait de tomber. Turne. Il n'y avait qu'à voir le citoyen humain, recouvert du sang du mort, l'air horrifié, pour plus ou moins comprendre ce qu'il venait de se passer. Le tireur avait protégé le citoyen du turne.
-Si jamais t'as un jetpack ou un kit de hacking de serrures, c'est le moment!
Avec Heidi et Kelya, le groupe venait de perdre 50% de son effectif. Pour Heidi, l'impact était moindre. Inconsciente et certainement légère au vu de sa fine silhouette, il serait possible de la transporter facilement. Pour Kelya, c'était plus problématique : pas loin de craquer, il allait être difficile de la raisonner. Quant à la transporter, elle était bien plus grande que le reste du groupe.
Un bref regard des environs pour jauger de la situation mais également des possibilités. Passer par la ruelle n'était plus une solution. D'un côté on avait les manifestants, et autres personnes, qui s'engouffraient dans la ruelle, de l'autre on avait un groupe de policiers qui semblait désordonné, pour le moment. L'ordre rétablit dans leurs rangs, nul doute qu'ils chargeraient avec une certaine violence.
De nouveau un regard en direction de l'autre entrée de la ruelle, là où les manifestants entraient et Kayn remarqua un groupe de journalistes. Rêvait-il ou les journalistes braquaient les caméras à leur attention... ? Voilà qui était fâcheux, cela limiterait leur champ d'actions s'il voulait rester dans la légalité. Mais rester dans cette légalité, maintenant, tout de suite, c'était suicidaire. Le groupe allait devoir outrepasser la loi, et Kayn regarda avec attention la porte, tandis qu'il faisait le lien avec les propos de Skye sur ce "kit de hacking". Tant pis.
Puis quelque chose se passa. Une bombe lacromygène passa non loin d'eux, rebondissant sur l'asphalte, attirant l'attention de Kayn. Un coup du destin, certainement pour les croyants.
Sans hésiter, le professeur déclencha sa mutation pour repérer l'objet dans cette fumée puis il se jeta dessus manu militari pour l'attraper. Chose faite, il se redressa et se dirigea vers Skye, toujours aidé par sa mutation qui résumait le chaos ambiant en un univers de gris, c'était bien plus simple. Arrivé à côté de Skye, il plaça la lacrymo pile poil devant l'entrée du magasin. Puis, étonnamment, il sortit une carte d'une poche intérieure de sa veste et lui tendit.
- Mlle Reid, on dit que vous êtes la numéro 1 du NEST, et que vous faites preuve d'une grande ingéniosité. Ouvrez donc cette porte, si vous le pouvez, j'en assume l'entière responsabilité.
Il ne fallait pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre le sens de ses propos. La carte était un pass piraté permettant l'ouverture de nombreuses portes et serrures de Central Point. Kayn l'avait depuis des années, récupérée lors de l'arrestation d'un voleur de la ville qui officiait un peu partout. Après avoir mis la main sur le criminel, avec l'aide de son collègue de l'époque, Zack Nelvas, ce dernier lui avait filé la carte. Un tel truc, ça ne méritait pas d'être détruit ou de rester dans les archives. Et puis, ça ferait un joli souvenir pour leur première grosse affaire. Bien que ne l'ayant jamais utilisé, il la gardait tout le temps sur lui pour symboliser leur amitié.
Cependant, la carte était veille et usée. Il n'était donc pas impossible qu'elle soit obsolète face aux systèmes de sécurité actuel mais il y avait peu d'options supplémentaires et autant profiter de la couverture offerte par la lacrymo.
- Je vais m'occuper de Mlle Drambolt.
Sans attendre une quelconque réponse de la jeune femme, il se dirigea vers Kelya, s'accroupissant à sa hauteur. Il attrapa son menton entre ses mains et la força fixer son regard.
- Restez avec nous, pensez à maintenant, pensez à survivre. Nous avons besoin de vous, Mlle Drambolt.
Il avait prononcé d'une voix douce et étonnamment intelligible à travers la confusion qui régnait, accompagnant ses propos d'un léger sourire pour, si ce n'était la rassurer, au moins l'accrocher à ses paroles.
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