Aux informations de Central News, les images de la manifestation mettaient en scène trois élèves et un professeur du NEST. Kelya, Skye, Heidi et Kayn. Leur implication est inconnue, mais les images ont beaucoup tourné, difficile de les manquer.
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On parle également, parmi les victimes, d'un turne avec deux rangées de dents pointues. Violent, proche des milieux terroristes, il est annoncé qu'il trempait dans plusieurs réseaux de trafic d'enfants. Des photos ignobles ont été retrouvées sur son nanocom et de l'ADN sur ses dents, prouvant qu'il s'adonnait au cannibalisme.
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Depuis la manifestation, les turnes sont très restreints dans leurs droits civiques. Couvre-feu, certains magasins interdits, plus de présomption d'innocence... Une atmosphère étouffante s'est emparée des rues. Heureusement, au NEST, il n'en paraît rien, pour les pensionnaires.
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Au NEST, on raconte dans les couloirs qu'il se passerait quelque chose entre le prof d'anglais et l'infirmière... Ils sont faits pour s'entendre, aussi calmes et posés l'un que l'autre...
J’ai failli rater mon bus avec tout ça, mais ça valait le coup. Cette histoire s’est terminée bien mieux que ce que je pensais, mais qu’est-ce que c’est frustrant, aussi. Pendant tout le trajet, pendant ces quelques heures de travail, j’avais toujours le goût de ses lèvres sur les miennes. Mon corps était à la fois brûlant de désir et frissonnant d’excitation, et je suis forcée d’avouer que j’adore ça. L’image de son sourire après que j’y ai déposé un ultime baiser revenait sans cesse à la charge pendant que j’essayais de faire quoi que ce soit. Ça me donne le vertige de constater à quel point je suis vulnérable face à ces iris d’ébène, mais si c’est le prix à payer pour ressentir tout le reste, j’imagine que je peux bien mettre ça de côté.
Je suis arrivée au magasin tout sourire. Le vendeur qui faisait la ferme, me voyant enjouée pour la première fois, a tenté de me lancer une pique. En temps normal, je l’aurais si mal regardé qu’il se serait fait dessus, mais pour cette fois je vais laisser passer. Ce n’est pas un temps normal, rien n’est normal en ce moment dans ma vie, pour le meilleur comme pour le pire.
D’ordinaire, je passe énormément de temps à rêvasser dans les différents rayons, entre tous ces instruments dont les secrets m’échappent encore, entre les recueils dont je connais par cœur toutes les portées à force de les lire au lieu de travailler, mais cette fois-ci pas question de traîner, je suis attendue. Virevoltant seule dans les allées, je scanne les références et compte les articles aussi vite que je le peux dans l’espoir de sortir plus tôt de cette corvée. Si je m’étais vue une journée plus tôt je peux le jurer, je ne me serais pas reconnue.
Finalement, j’ai réussi à sortir un quart d’heure plus tôt que prévu. Je m’élance vers la sortie, verrouillant la porte à double tour derrière moi, et scrute les alentours. Rue déserte, plus rien ne bouge. Un rapide coup d’œil à ma montre m’indique que je suis en avance, tant pis, je vais attendre. J’aurais aimé qu’elle soit là pour pouvoir maladroitement venir me glisser tout contre elle, mais visiblement, je vais devoir attendre encore un peu.
J’enfile mes écouteurs et ma capuche, et attends que les minutes passent, assise par terre à l’ombre d’un réverbère. 23H30, je scrute à nouveau les alentours, mais toujours pas de signe de Kelya. Déçue, je replonge la tête dans mes genoux. Le retard, ça arrive, j’imagine. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de me poser des questions et l’insécurité rejoins la fête à grands pas. Et si elle ne venait pas ? Combien de temps je dois l’attendre ? Qu’est-ce que ça voudrait dire ? Est-ce qu’encore une fois j’ai espéré des choses qui ne me feront que tomber d’encore plus haut ? J’aimerais tant pouvoir chasser ces interrogations de mon esprit, mais hélas c’est impossible, elles font partie de moi et mes sentiments.
Les minutes passent et ma trotteuse répète inlassablement son trajet sur le cadran de ma montre, et toujours pas de signe d’elle. 23H40, je décide de m’en aller. J’ai froid, et je me trouve bête d’attendre seule dehors à une heure pareille. La tête rentrée dans les épaules, capuche enfoncée sur la tête et ma tignasse blonde couvrant une bonne partie de mon visage, je prends la route, direction l’arrêt de bus.
Je traîne des pieds et fixe le sol, isolée de l’extérieur par la musique poussée bien trop fort dans mon caque. Je ne devrais pas prêter si peu d’attention à ce qui m’entoure puisque très vite, au coin d’une rue, je tombe, éjectée en arrière. Tout se passe très vite, et j’ai à peine le temps de comprendre ce qui m’arrive. On vient de me rentrer dedans, en courant vu la distance à laquelle j’ai atterri. Je n’ai pas le temps de reprendre mes esprits que par réflexe je jure déjà en danois à plein poumons. Je suis frustrée, énervée, et peut-être même bien en colère, alors ce n’était pas le moment.
En revanche, je ne mesure pas ma surprise après avoir dégagé ma vue des quelques mèches qui l’obstruaient. C’est Kelya qui vient de me percuter.. Merde, ça c’est une manière originale de s’excuser de son retard. Toujours sur le cul, je reprends mon souffle et l’observe quelques instants. Elle est essoufflée, et je peux sentir son haleine alcoolisée jusqu’ici. Je lui manquais tellement qu’elle a dû se mettre une murge pour le supporter ? Je ne sais pas, j’en rigole intérieurement, mon visage déjà écarlate d’énervement le reste de gêne. Je ne pense pas qu’elle comprenne ce que j’ai dit, mais j’ai été plutôt très virulente. Tant pis, elle n’avait qu’à être à l’heure.
« C’est ce que j’appelle une entrée fracassante. »
Je lui souris timidement, soupirant de relâchement alors que je m’appuie sur le sol pour être un peu plus confortable. Ma côte me lance toujours par moment, et je n’ai pas envie de réveiller des douleurs enfouies en me relevant de manière prématurée.
« Tournez à gauche », putain mais ça fait déjà 15 fois que je le fais bordel ! J’en ai ras le cul de courir ! Putain, pourquoi je fume déjà ? Pour me ruiner les poumons et baiser mon endurance ! Je ne m’arrête pas, j’arrête pas d’accélérer le rythme. « Tournez à droite » ? Non je ne crois pas, en passant par la ruelle flippante et grimpant par-dessus le mur, ça ira plus vite ! Je saute sur une benne, laissant mes pas continuer leur avancée pour agripper de mes mains le dessus du mur, je saute par-dessus, me rattrapant de justesse sur la benne de derrière. Je vais me péter les chevilles bordel, je dois me calmer. MAIS JE SUIS PARFAITEMENT CALME ! Non que dalle, je dois me grouiller merde ! Je croise des mecs qui veulent me péter la gueule. Tiens c’est pas les types qu’on avait rétamés avec Zacky ? Pas le temps pour le combat retour, je trace, leur balançant un fuck au passage.
Okay, je suis bientôt arrivée, c’est une des dernières lignes droites et… Je tombe littéralement sur le cul. Mes réflexes totalement disparut par l’alcool, mon dos rejoint la danse. Merde, mais j’ai pas le temps pour ça ! Qui vient d’arrêter ma course, hein ?! Si c’est une des petites frappes de tout à l’heure, je lui fous sa tête dans le cul ! Un lâché d’insulte dans une langue que je ne connais pas mais à l’entente des mots, ça ne peut qu’être vulgaire. En plus on m’insulte ?! Bah en même temps Kelya, c’est toi qui lui es rentrée dedans…. BATS LES COUILLES ! Je me redresse, préparant un dictionnaire d’insultes qui se stoppe net lorsque j’aperçois son visage.
- C’est ce que j’appelle une entrée fracassante.
Elle me sourit malgré mon retard. Elle est trop chou ! Puis un soupire me fait culpabiliser direct. Elle doit être énervée parce que je suis à la bourre et ça peut se comprendre… Ou peut-être est-ce autre chose ? J’en sais rien, j’ai du mal à réfléchir là. Je baisse la tête, rejoins mes deux mains et c’est partie pour le moulin à paroles.
-Je suis désolée d’être en retard. J’avais mis une alarme sur mon nano mais je sais pas ce qu’il s’est passé, il n’a pas sonné ce bâtard !
Mais oui ! Il était branché sur le bluetooth de la lampe parce que Skye…Non, non, je me fais des films !
-Et puis il y a eu cette soirée improvisée avec Skye à l’appart. A la base c’était tranquille, bières, jeux vidéos, pizzas et puis c’est devenu la grosse soirée jeux vidéos, blind test, alcool à gogo et ça aurait pu partir sur un karaoké après…
Putain il faudrait que je la ferme mais j’y arrive pas. J’ai pas envie de lui mentir, pas à elle. Elle veut la vérité ? Eh bien je vais lui dire moi la vérité ! Un effet de l’alcool, sûrement. Elle a le droit de savoir, je ne dois pas lui cacher !
-Puis j’ai embrassé Skye et j’ai même failli coucher avec , et j’en avais envie en plus...
Ouai, j'en avais même vraiment envie, elle était juste en dessous de moi et...Putain, j’ai laissé Skye toute seule, encore. On l’a déjà fait pour ces fameuses galeries à aller visiter et maintenant je la plante d’une manière encore plus monstrueuse… Pourquoi je fais toujours de la merde ? Pourquoi je suis une putain d’égoïste ? Et si Elke avait raison ? Oui, je brise les gens, je suis une connasse !
- Mais je l’ai pas fait parce que je voulais être là avec toi et…
PUTAIN MAIS TU VAS LA FERMER TA GRANDE GUEULE. Je me relève, me dirige vers un poteau près de nous, attrape la ferraille avec mes deux mains et d’un coup sec, mon front vient percuter le métal froid. Ma tête reste appuyé sur ce dernier alors qu’un liquide commence à couler le long de mon visage. Je viens de me défoncer le front, c’est un fait et pourtant, je n’ai pas mal, pas sur la blessure. Je suis vraiment anesthésiée, la douleur physique ne me fait plus rien, je suis un putain de monstre. Je suis pitoyable.
Kelya Drambolt
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Mer 8 Mai - 19:47
Impressions renversantes
Kelya
« Je suis désolée d’être en retard. J’avais mis une alarme sur mon nano mais je sais pas ce qu’il s’est passé, il n’a pas sonné ce bâtard ! Et puis il y a eu cette soirée improvisée avec Skye à l’appart. A la base c’était tranquille, bières, jeux vidéos, pizzas et puis c’est devenu la grosse soirée jeux vidéos, blind test, alcool à gogo et ça aurait pu partir sur un karaoké après… »
Hey, hey, hey, pause. Une seconde trésor, tu vas un peu vite. C’est pas grave , maintenant on s’est retrouvées, le retard ça arrive. J’avais compris aussi qu’avec Skye, elles étaient.. amies, mais je ne pensais pas qu’elles étaient proches à ce point. C’est perturbant, mais c’est bon, je suis passée au dessus. Ça n’a pas été facile, mais je me fais plus ou moins à cette idée ; elle a le droit de fréquenter qui elle veut. Pour ce qui est de l’alcool, j’aurais pu comprendre sans ses indices.
« Puis j’ai embrassé Skye et j’ai même failli coucher avec , et j’en avais envie en plus… Mais je l’ai pas fait parce que je voulais être là avec toi et… »
Merde, je l’ai pas vu venir celle-là. C’est une blague qu’elle me fait, c’est ça ? Non, pas possible, son visage ne ment pas, et elle non plus. Il y a ce pincement violent au cœur qui me reprend ; je crois que ça me fait de la peine, mais en même temps elle me l’avait dit, j’étais prévenue. Est-ce que j’ai vraiment le droit de lui en vouloir ? Je ne sais pas, d’un coup je suis perdue et je ne sais plus quoi faire. D’un autre côté, elle est là parce qu’elle veut être avec moi, et ça c’est.. mignon ? Je ne sais même pas quoi en penser, je n’arrive pas à me fixer sur un sentiment bien précis. C’est comme si on me passait deux disques en même temps.
Enfin, je n’ai pas vraiment le temps d’y réfléchir plus longtemps puisque Kelya me réserve une autre surprise. Elle se relève, et je la vois se rapprocher aussi vite que dangereusement d’un lampadaire. Qu’est-ce qu’elle fait, elle l’attrape ? Tu vas quand même pas.. Putain..
« ..Kelya ! »
J’ai crié son nom dans l’espoir de la faire s’arrêter à temps mais malheureusement ça n’a eu aucun effet. Dans un grand bruit de ferraille, je me précipite vers elle sans réfléchir. Et merde, ma côte refait des siennes, le contraire m’aurait étonné.. Mais je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon propre sort, moi je ne saigne pas encore. J’arrive tant bien que mal à son niveau et constate l’étendue des dégâts. Le sang a l’air de couler bien vite, je n’aime vraiment pas ça. Moi qui pensais passer une soirée au chaud dans ses bras, je me retrouve à devoir jouer les infirmières en pleine rue.
Fait chier, fait chier, fait chier. On aurait pu juste en parler mais il a fallu que dans ton état tu te blesses, volontairement en plus. Tu parles d’un rendez-vous.. Je fouille nerveusement dans mes poches pour sortir un paquet de mouchoirs après avoir décollé sa tête de son nouvel ami de métal. Ainsi, je sors un carré de papier et le place en appuyant en plein milieu de son front. Ca lui fera peut-être mal, mais je ne suis pas médecin, elle n’a pas intérêt à venir se plaindre. De mon autre main, je prends un autre mouchoir et commence difficilement à essuyer ce qui a coulé sur son visage. Je lui lâche dans un souffle contrarié.
« Et sinon, un baiser et on n’en parle plus, ça aurait été plus simple, tu penses pas ? »
Je ne suis qu’à quelques centimètres de son visage et son expression fait changer la mienne. Je ne saurais pas vraiment la qualifier, mais ma mine était peut-être anxieuse et désolée. Pas de colère ni de rancœur, mais peut-être aussi un pointe de déception. J’essaie de lui sourire pour la rassurer. Je n’ai pas envie qu’elle fasse quoi que ce soit qui puisse encore empirer son état, déjà parce que ça me ferait bien suer, et ensuite parce qu’au fond je n’aime vraiment pas la voir souffrir. La vérité c’est que je ne sais pas si ça aurait été aussi simple, mais le sang n’aurait pas coulé au moins. Enfin je pense. Mais ça ne change rien au fait que j’avais tout de même envie de passer le reste de ma soirée avec elle.
Je fini d’essuyer le sang sur son visage en réfléchissant à quoi faire ensuite. On ne peut pas rester dans la rue, mais je ne sais pas où aller. Le NEST est trop loin, et la connaissant elle n’acceptera jamais d’être transportée aux urgences du district. Fais chier. M’enfin, je fourre les papiers ensanglantés rapidement dans une de mes poches et attrape délicatement sa main. Je l’amène à son front.
« Allez, tu vas appuyer, le temps qu’on trouve un endroit où soigner ça. »
Je soupire alors que je me glisse sous son bras en l’attrapant par la taille pour qu’elle s’appuie sur moi, et nous voilà prêtes à partir.
« Tu as le choix, soit je te ramène chez toi et c’est moi qui m’occupe de toi, soit je t’emmène voir quelqu’un qui sait faire. »
J’essaie d’afficher un sourire aussi franc que possible en la regardant droit dans les yeux alors que je lâche un petit baiser sur sa joue écarlate.
« Dans tous les cas je suis avec toi, mais il y a un des deux scénarii dans lequel les risques que tu meures sur ton canapé sont bien plus élevé que dans l’autre. »
Elle doit vraiment compter pour moi pour que je m'occupe d'elle comme ça au lieu de simplement fouiller dans son nano et chercher dans ses contacts quelqu'un qui pourrait le faire à ma place.
Mais qu’est-ce qui m’a pris de faire ça ? Je voulais me remettre les idées en place mais j’ai pas l’impression que ça fonctionne. Peut-être parce que t’as les neurones qui baignent dans l’alcool ? Je soupire. Je suis vraiment irrécupérable et pourtant, la blondinette est là, près de moi. J’ai la tête de la coupable, j’en m’en veux d’être arrivée en retard, d’avoir laissé Skye toute seule, d’être bourrée… Mais elle a l’air de s’en foutre royal Elke. Elle sort un mouchoir après m’avoir détachée du lampadaire et l’applique sur ma blessure. J’imagine que ça doit piquer ? Un autre mouchoir vient se mêler à la danse, essayant le sang qui avait dégringolé sur mon visage. Mon air devient tristounet lorsque je l’entends encore une fois soupirer, comme une enfant qui est prête à se faire gronder.
- Et sinon, un baiser et on n’en parle plus, ça aurait été plus simple, tu penses pas ?
Vu sous cet angle, c’est vrai que ça aurait été moins compliqué comme approche. Mais que voulez-vous, je ne sais pas faire dans la simplicité. Son sourire attise le mien, je crois que je suis contente qu’elle prenne soin de moi. Et puis, elle est si près, j’ai envie de l’embrasser mais est-ce que ça ne va l’énerver ? J’en sais rien. Pourquoi je me pose tant de questions quand je suis avec elle ?! Elle attrape ma main et ça me fait rougir, c’est fou comme un simple petit contact peut avoir un tel effet sur moi. Bon par contre, ça me fait chier quand elle la dépose sur mon front. Okay, je l’ai cherché, j’avoue, c’est à moi de tenir le mouchoir !
- Allez, tu vas appuyer, le temps qu’on trouve un endroit où soigner ça.
Un endroit où soigner ça ? J’avale difficilement ma salive. Elle ne compte tout de même pas m’emmener dans un hôpital ou voir un docteur ou je ne sais quoi d’autre avec une blouse blanche ? Le stresse monte d’un coup, je sens mes mains trembler. Je ne mettrai pas un pied dans un endroit où les gens sont en blancs, c’est hors de question ! Puis je me calme -enfin calme est un grand mot puisque mes joues deviennent aussi rouges que le ketchup- lorsqu’elle vient se caler près de moi, son bras entourant ma taille, le mien au-dessus de ses épaules.
- Tu as le choix, soit je te ramène chez toi et c’est moi qui m’occupe de toi, soit je t’emmène voir quelqu’un qui sait faire.
En gros, c’est soit je me fais tuer par Skye et la blondinette y passe aussi. Soit j’affronte ma phobie des gens en blouse blanche. La peste ou le choléra ? Et j’ai même pas de clopes ! Vous la connaissez la conne qui part en débardeur dans la rue avec seulement sa carte, son nano et sans ses clopes ? Eh bien c’est moi !Un doux baiser sur ma joue suffit à me faire oublier l’espace d’un moment, le manque de nicotine.
- Dans tous les cas je suis avec toi, mais il y a un des deux scénario dans lequel les risques que tu meures sur ton canapé sont bien plus élevé que dans l’autre.
Voilà, on est bien d’accord ! Si je fais un pas dans mon appart, je suis morte et enterrée ou voir brûlée ! D’ailleurs je crains le pire en rentrant, la brunette a peut-être fait cramer mes fringues ou même tout l’immeuble ! Elle est féroce quand elle pète les plombs ! Je suis foutue ! Alors quoi, on va à l’hôpital ? Non non non, je veux pas ! Rien que de m’imaginer dans un endroit pareil, ça me fout la trouille.
-Elke…
Mes lèvres viennent se poser sur les siennes. J’ai besoin d’être rassurée et c’est elle qui m’apporte le réconfort dont j’ai besoin. Mon cœur recommence à battre anormalement, je ne veux pas lâcher ses lèvres, elles me font un bien fou. Malgré le froid qui sévit sous le dôme et mes vêtements qui ne s’accorde pas du tout à la température, je n’ai pas froid et mes tremblements ont disparu. Elle m’apaise et ça fait un bien fou. Je finis par rompre le baiser, mes yeux sont plongés dans les siens alors que le calme m’est revenu.
-Et si on allait plutôt à l’hôtel ?
J’ai pas envie de rentrer, je n’ai ni envie d’aller à l’hosto et puis l’hôtel de la ville n’est pas si loin que ça.
-Et puis j’ai pas mal, je t’assure, c’est juste une petite égratignure !
J’enlève le mouchoir de mon front pour lui prouver mes dires. Bon okay, ça recommence à couler. Je replaque le coton sur la blessure.
-Faut juste du scotch et c’est pas gênant.
Euh, tu voulais dire du sparadrap Kelya, non ? Bref, faut juste le temps que la blessure sèche et l’hémorragie s’arrêtera ! J’ai connu pire dans ma vie bordel ! Je me répète, je ne mettrai pas un fucking pied à l’hosto ! JAAAAAAMAIS ! Il y a bien quelqu'un à l'hôtel qui pourra me passer un pansement, non ?
Kelya Drambolt
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Mer 8 Mai - 23:56
Impressions renversantes
Kelya
Elle avait viré au rouge dès que je me suis approchée d’elle, mais quand j’ai commencé à laisser entrevoir l’éventualité de l’emmener à l’hôpital, elle s’est vraiment crispée. Je m’en doutais un peu bien sûr, après tout ce qu’elle m’a raconté j’imagine que la simple vue d’une blouse doit la faire pâlir. La forcer ne serait pas vraiment une bonne idée, bien au contraire. Mais d’un autre côté, est-ce que la ramener d’où elle vient est une idée plus judicieuse ? A vrai dire je n’ai pas vraiment envie de croiser Skye, et je ne veux même pas imaginer la tension qui s’installerait à peine entrées dans l’appartement.
Au moins, Kelya a l’air de se calmer un peu quand je la prends sur mes épaules. Pour l’instant, ça doit être le contact le plus agréable de la soirée. Quelle ironie du sort. C’est sensé être moi la petite fleur fragile qui a besoin d’attention, pas toi ma belle. Tu me le revaudras, t’en fais pas va.
« Elke... »
Elle me prends par surprise. J’ai à peine le temps de me retourner qu’elle me vole un long baiser. Mon Dieu qu’elle est mignonne quand elle a les chocottes. D’un côté je suis bien contente qu’elle prenne enfin l’initiative à nouveau de faire danser nos langues, mais de l’autre, ce n’est pas vraiment comme ça que j’imaginais l’idylle de ma soirée en amoureuses. Quand elle me relâche de son étreinte charnelle, je ne peux m’empêcher de rigoler doucement alors que nos regards fusionnent. Je ne peux pas m’empêcher de nous imaginer vues de l’extérieur. Entre elle qui a l’air d’une idiote la main sur le front et moi qui ai l’air de pouvoir casser à tout instant, on peut vraiment dire qu’on ne fait strictement rien normalement.
« Et si on allait plutôt à l’hôtel ? »
L’hôtel hein ? Des draps neufs, un lit confortable, un terrain neutre, une douche spacieuse.. Enfin surtout un lit confortable et une douche spacieuse. C’est une idée attrayante, il faut le reconnaître. Au moins, même après un tel choc, son cerveau fonctionne encore, c’est rassurant.
« Et puis j’ai pas mal, je t’assure, c’est juste une petite égratignure ! »
Je la vois retirer le mouchoir de son front. Presque instantanément, elle recommence à saigner. Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire en voyant sa tête quand elle s’en aperçoit. Je place ma main sur ma côte douloureuse par réflexe avant d’attraper la sienne, qui pendouille le long de mon épaule. Je sais bien que ça ne va pas te tuer, mais tu as quand même besoin qu’on s’en occupe avant que la gangrène ne te mange la moitié du visage.
« Faut juste du scotch et c’est pas gênant. »
J’arque un sourcil histoire de lui faire remarquer la stupidité de ses propos. Un peu que ce serait gênant, si je vois un mouchoir scotché à son front pendant qu’elle.. quelle horreur ! Je ricane encore à cause de l’image qui m’est venue en tête. Je lui répond en soufflant, amusée.
« Du scotch ? Tu crois pas que tu as assez bu pour ce soir ? »
Et on se met en route, lentement mais sûrement.
« Va pour l’hôtel. Je vais te nettoyer un peu, et si tu es sage tu auras peut-être même droit à un décrassage un peu plus en profondeur. »
Je lui souriais en coin, tachant de ne pas trop quitter le chemin des yeux. J’imagine qu’à notre allure actuelle, le temps que l’on arrive là-bas, l’hémorragie se sera arrêtée et Kelya aura un peu décuvé. Crois moi Kelya, j’ai pas fini de me ficher de toi avec ça. A dire que t’as préféré embrasser un poteau plutôt que moi, c’en est presque vexant.
« T’en as de la chance qu’une jolie valkyrie comme moi s’occupe de toi, tu le sais ça ? »
J’ai bien vu son regard, et même l’intensité de notre baiser, mais j’ai au moins le droit de vouloir l’entendre de sa bouche, non ? Je le mérite bien, après tout. Et puis, pour la valkyrie.. Ça va, j’ai quand même le droit de me jeter des fleurs à un moment donné.. !
Elle se fout de ma gueule en voyant que ma blessure n’est pas encore tout à fait guérie. Son rire me fait sourire. Oui, ça me fait plaisir de la voir avec une telle expression, je ne pensais pas la voir comme ça un jour. Elle est tellement mignonne. Je fais attention où je me mets les pieds pour éviter qu’on ne se pète la gueule à deux et de rajouter des blessures à la mienne. Pourquoi elle se tient la côte, elle a mal quelque part ? Elle m’attrape la main, je la saisie bien volontiers.
- Du scotch ? Tu crois pas que tu as assez bu pour ce soir ?
Okay, un point pour elle. Mais non, je parlais pas de ce scotch-là ! Enfin, je crois. Je sais plus, sa blague m’embrouille l’esprit mais je ne peux m’empêcher d’en rire.
- Va pour l’hôtel. Je vais te nettoyer un peu, et si tu es sage tu auras peut-être même droit à un décrassage un peu plus en profondeur.
-Je suis toujours sage moi.
Et ça me fait marrer encore. Bon dieu, vais-je un jour décuver ? Très bonne question. En tout cas, les conneries n’arrêtent pas de fuser dans mon esprit et même de ma bouche. Sage, moi ? Ahaha, c’est vraiment n’importe quoi.
- T’en as de la chance qu’une jolie valkyrie comme moi s’occupe de toi, tu le sais ça ?
Je ne regarde plus la route, mon attention se porte sur la blondinette près de moi alors que mon sourire s’élargit.
-Oh oui, c’est clair ! Je suis heureuse qu’une fille aussi jolie s’occupe de moi.
Je lui fais un doux baiser sur la joue. Combien de temps ça fait que personne n’a pris soin de moi ? Depuis la disparition de Max j’imagine, ça remonte à un sacré bout de temps.
-Tu t’es fait mal aux côtes, n’est-ce pas ?
Je n’attends même pas une réponse de sa part avant de glisser devant, posant sa main sur le mouchoir qui empêche le sang de couler sur mon front, puis j’attrape ses jambes pour la faire monter sur mon dos. Est-ce une bonne idée de faire ça vu l’alcool qui imbibe mes neurones ? Mais oui, faut juste que je me concentre entièrement sur la route.
-T’inquiète, je gère, chaton ! Et si t’es sage, je te laisse choisir la chambre que tu veux à l’hôtel !
Je ne sais pas vraiment combien de temps on va mettre pour y aller, mais une chose est sûre, j’ai eu ma paye récemment alors pas de soucis de ce côté-là ! Il y a tellement de chambres différentes, certaines qui donne vu sur les plus beaux côtés de Central Point, d’autres un peu moins luxueuse mais qui restent tout de même grandes, puis on peut choisir aussi si on veut une terrasse ou non. Une terrasse c’est cool pour les fumeurs ! Mais j’ai pas mes clopes. Concentre toi sur la route Kelya ! Quel monde cruel.
Kelya Drambolt
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Jeu 9 Mai - 21:58
Impressions renversantes
Kelya
On a l’air fines, toutes les deux dans la rue à rigoler comme des greluches à presque minuit. Mais bon, au final je m’en fiche. Je ne me suis jamais vraiment souciée du regard des gens dans ma vie, et je ne vois pas bien pourquoi je commencerais maintenant. Surtout que malgré toutes ces péripéties, je passe un bon moment. Je n’ai plus l’impression qu’on est deux inconnues qui flirtent l’espace d’une soirée, et même si je sais que l’on a mutuellement l’envie de se faire grimper au rideau, je me plaît à croire que ces moments ne seront pas les derniers.
« Je suis toujours sage moi. »
Elle ris et je l’accompagne. Elle, sage ? Quelle idée, elle doit être encore plus caractérielle que moi, mais après tout j’imagine que c’est pour ça que je sais apprécier la qualité de ces moments.
« Oh oui, c’est clair ! Je suis heureuse qu’une fille aussi jolie s’occupe de moi. »
Mon sourire s’élargit. Peut-être même que je rougis un peu aussi. Et puis quand elle vient m’embrasser sur la joue, là c’est trop pour mes nerfs ; un petit gémissement satisfait s’échappe de mes cordes vocales tandis que je me serre un peu plus contre elle. Si je continue à fondre comme ça, on risque de ne plus retrouver grand-chose de moi décidément.
« Tu t’es fait mal aux côtes, n’est-ce pas ? »
Attends une minute.. qu’est-ce que.. ? Ma main sur son front, elle se baisse.. C’est mes jambes qu’elle.. Oulah ! Visiblement oui, je bascule ! Qu’est-ce qu’elle me fait là, elle me porte ? Mon couinement précédent s’est bien vite transformé en cris strident bien vite étouffé. Elle m’a pris par surprise, la garce ! Elle est têtue, elle ne me laissera pas descendre, et je n’ai pas si mal que ça je peux encore marcher toute seule ! M’enfin, je souffle en me faisant une raison et repose délicatement ma tête sur son omoplate.
« T’inquiète, je gère, chaton ! Et si t’es sage, je te laisse choisir la chambre que tu veux à l’hôtel ! »
Dit-elle complètement éméchée. D’ailleurs, je suis réellement impressionnée par sa capacité à marcher droit malgré les 3 grammes d’éthanol qu’elle a dans le sang. M’enfin, je dis ça mais si ça se trouve on sera par terre dans deux mètres. Oh, et puis tant pis, au moins ça ne sera pas de ma faute. Je me laisse bercer par sa marche laborieuse, toujours le sourire aux lèvres.
« Je suis toujours sage moi. »
Je m’amuse de lui retourner ses propos. Moi, sage ? Jamais. Je prends quelques instants pour réfléchir un peu. L’hôtel de la ville est un grand immeuble, près du quartier des loisirs. C’est le seul du dôme à ma connaissance, mais je peux me tromper. En tous cas, il doit être assez grand pour accueillir tout ceux qui en ont besoin pour une quelconque raison, comme nous.
« Je veux une chambre tout en haut, pour qu’on voie les lumières de la grande roue.. ! »
C’est la gamine en moi qui a parlé, je ne suis pas responsable de ça. Mais c’est vrai que la fête foraine m’a toujours fascinée, je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être que ça remonte à longtemps, je n’ai pas vraiment envie de m’en souvenir.
On a peut-être fait quelques centaines de mètres déjà en direction de notre destination, ça doit être fatiguant pour Kelya d’avoir un sac d’os à porter sur peut-être une distance encore plus longue. Je m’étais presque endormie sur son épaule, quelle gourde. Sans un mot je me laisse glisser le long de son dos et me pose à terre en ne manquant pas de venir me replacer sous son bras. L’hémorragie s’est stoppée visiblement, il était temps. Je lui met une claque sur les fesses avec toute la douceur naturelle qu’on me connaît, et lui vole un court baiser.
« Allez, plus vite, sinon on aura plus le temps de rien faire ! »
Un clin d’œil ett, comme un écho du passé, je me met à courir devant elle en ne manquant pas de lui donner un petit aperçu de ce qui pouvait l’attendre en la personne de mon fessier. Ce qu'elle ne sait pas c'est que je suis une très bonne coureuse; il faut bien ça pour espérer échapper à une bande d'ivrognes en colère.
Je sens sa chaleur dans mon dos, j’aime l’avoir près de moi, elle est tellement mignonne. Je repense à son visage qui a rougit lorsque je l’ai embrassé sur la joue et ça me fait sourire. Concentre-toi sur la route Kelya !
- Je suis toujours sage moi.
Un petit rire m’échappe. Elle reprend mes mots maintenant ? Je pense que ni elle, ni moi, sommes sages. On a des caractères bien différents mais la sagesse n’en fait pas partie.
- Je veux une chambre tout en haut, pour qu’on voie les lumières de la grande roue.. !
La grande roue, hein ? Ça fait un moment que j’habite ici mais je n’y ai jamais mis les pieds. Je n’ai pourtant pas le vertige, la fête foraine ça me ferait sûrement kiffer au niveau des manèges à sensations mais je ne sais pas, je ne voyais pas l’intérêt d’y aller seule. C’est vrai que ça doit être beau toutes les lumières, vu d’en haut. Cependant, je n’arrête pas de me dire que c’est seulement des artifices pour cacher toute la laideur de cette ville.
Perdue dans mes pensées, faisant tout de même attention à la route, je sens la blondinette quitter mon dos pour revenir retrouver sa place d’origine. J’aimais bien l’avoir sur mon dos, c’était reposant malgré le fait que j’avais un poids supplémentaire à porter en plus de moi. Tant pis, ça me va aussi de l’avoir à côté de moi. Une claque au cul me fait émettre un petit gémissement. Merde, elle a entendu ? Je sais pas, mais je sens mes joues rougir un peu plus lorsque ses lèvres se posent sur les miennes.
- Allez, plus vite, sinon on aura plus le temps de rien faire !
Un petit clin d’œil de sa part et la voilà qui se met à courir. Des souvenirs reviennent alors que mes yeux se posent sur son délicat fessier qui s’éloigne au fur et à mesure. Elle est vraiment imprévisible cette fille, c’est fou ! J’explose de rire. Elle ne cessera de m’étonner. Bon allez, va falloir se bouger, c’est qu’elle court vite ! Le sourire au visage, j’accélère le pas, essayant de rattraper la blondinette. Ça fait du bien de ne plus avoir ce putain de mouchoir sur le front !
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